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DGSE et Services de Renseignement Européen.


AkarSaren

Messages recommandés

Le 31/10/2022 à 23:48, mgtstrategy a dit :

mouais, bof. Tout va bien mme la marquise quoi...  A croire que tout est au beau fixe.

ca fait tres opération de comm....

… Oui, si effectivement ça fait très opération de "communication" c'est sans doute qu'il n'était question que de cela, non ?

Impossible de penser que dans ce genre d'exercice les 2 directeurs au cœur de la sécurité intérieure et extérieure de la France vont livrer des informations sensibles ou compromettantes sur tel ou tel pays ou service. :happy:

… Merci @Rob1 pour le résumé.

 

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Mouais, ce qui m'inquiete, c'est qu'on est persuadé de faire partie du top 3... et pourtant, on a l'air bien borgne et pas forcement toujours bien dégourdi...

En tt cas, c'est de plus en plus dur de trouver des infos, des retex. Tout est noyé sous un déluge de posts, articles, rumeurs, complots, tous plus débiles les uns que les autres.

Autre fois, il y avait peu d'infos mais des bonnes. A voir dans les ouvrages, peut être.

J'adorerai en savoir plus sur les nageurs de combat de la DGSE. Ca c'est pas un sport de masse, comme dit @pascal... Ca doit etre un job / mission de fou ! 

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14 hours ago, Teenytoon said:

Parce que vraiment tu penses trouver des infos en OSINT sur la DGSE

 

oui, on en trouvait. Des exps de missions réussis, des tactiques (que j'ai livré plus haut), et autres ptits caviars, sur les hommes, le matos, et priorités.

Mais c'est plutot dans des ouvrages désormais et sur le net, c'est un bordel pas possible désormais. Dommage :(

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Le 03/11/2022 à 11:57, mgtstrategy a dit :

J'adorerai en savoir plus sur les nageurs de combat de la DGSE. Ca c'est pas un sport de masse, comme dit @pascal... Ca doit etre un job / mission de fou ! 

Les bouquins de Bob Maloubier?

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bob_Maloubier
(mais c’est plus période sdece que dgse)

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Le 31/10/2022 à 23:48, mgtstrategy a dit :

mouais, bof. Tout va bien mme la marquise quoi...  A croire que tout est au beau fixe.

ca fait tres opération de comm....

Je me suis dis un peu la même chose il y a quelques mois à propos d'un autre article du même média...

Évidemment la DGSE ne peut pas dire grand chose, mais pendant qu'on n'a que cette comm' qui ne dit rien, j'entends le MI6 se vanter d'avoir contribué à démanteler le trafic nucléaire d'Abdul Qadeer Khan, ou les Néerlandais d'avoir été les premiers à repérer le hacking russe du comité du parti démocrate US en 2016...

Et même pour parler des choses courantes au lieu des réussites exceptionnelles, j'ai toujours trouvé les bons mémoires d'anciens de la CIA comme Bob Baer ou Milton Bearden dix fois plus instructifs que n'importe quel bouquin français.

Bon, j'idéalise peut-être trop nos voisins, la DGSE a dû être bonne dans Serval, sur notre zone "historique" (ex-empire en Afrique et Proche-Orient), et côté technique quelques papiers de la NSA montraient que celle-ci estimait ses capacités.

Le 03/11/2022 à 11:57, mgtstrategy a dit :

J'adorerai en savoir plus sur les nageurs de combat de la DGSE. Ca c'est pas un sport de masse, comme dit @pascal... Ca doit etre un job / mission de fou ! 

Il ne doit pas y avoir grand-chose de publié à ce sujet depuis les retombées du Rainbow Warrior, mis à part quelques publireportages dans des magazines pour booster le recrutement... Peut-être le livre d'Alain Mafart ? (pas lu pour ma part)

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  • 2 weeks later...
Il y a 2 heures, Fenrir a dit :

J'ai commencé l'ouvrage "Les moujiks" de Romain Mielcarek qui commence par un tamponnage de l'auteur par un agent de LA GRU. C'est passionnant.

Il est sur ma (trop) longue liste d'ouvrages à lire. Les coulisses de la rédaction qu'il a donné sur twitter sont assez édifiants (ordinateur déconnecté d'internet pour la rédaction, transfert par clé USB et par chapitre, dont une clé s'est perdue, pression de la DGSI pour censure et d'ailleurs, affirmation que la DGSI peut censurer des ouvrages...)

Dans le dossier de l'express, une interview de Douglas London également très intéressante

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/douglas-london-apres-le-11-septembre-la-cia-a-failli-perdre-son-ame_2183419.html

Extraits (je ne mets pas tout car édition compliquée depuis le pdf du journal et limite sur la taille des posts)

Citation

Comment la CIA juge-t-elle le renseignement français ?
Je sais, pour l’avoir constaté, que les services de renseignement français ont fait un travail exceptionnel au Moyen-Orient, en Afrique, en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques du temps où j’étais en fonction, parce que la France avait de fortes capacités sur place, avec des réseaux anciens et expérimentés. Sa longue présence en Afrique et au Moyen-Orient, en particulier, lui est très utile pour contrer les attaques terroristes. Mais la France a également rencontré des succès face à la Russie et à la Chine.
 

Et surtout, il rappelle certes les difficultés à décrypter les intentions Russes, en matière de renseignement politique. Mais sa dernière phrase sonne presque comme une désignation de responsabilité, quant à savoir qui des Services ou du PR ont commis une erreur d'appréciation / décision sur les projets d'invasion de l'Ukraine par la Russie. Car on l'a vu en long en large et en travers dans le docu de Lagache, la confiance du PR envers sa capacité à négocier et convaincre VVP. 

Citation

Comment expliquez-vous que la France n’ait pas cru à une attaque de Poutine contre l’Ukraine, contrairement aux Etats-Unis ?
Toute la question est de savoir si ce sont les dirigeants français ou leurs services de renseignement qui ne pensaient pas que Poutine attaquerait. Les services de renseignement éclairent la prise de décision, en présentant l’information et son évaluation, ils ne disent pas aux politiciens ce qu’ils doivent faire. Je ne dispose pas d’assez d’informations pour savoir si vos services de renseignement se sont trompés ou si le président Macron a tranché lui-même, en se disant : « Je connais Poutine, il ne va pas le faire. »
 

 

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Il y a 23 heures, olivier lsb a dit :

Et surtout, il rappelle certes les difficultés à décrypter les intentions Russes, en matière de renseignement politique. Mais sa dernière phrase sonne presque comme une désignation de responsabilité, quant à savoir qui des Services ou du PR ont commis une erreur d'appréciation / décision sur les projets d'invasion de l'Ukraine par la Russie. Car on l'a vu en long en large et en travers dans le docu de Lagache, la confiance du PR envers sa capacité à négocier et convaincre VVP.

Comment expliquez-vous que la France n’ait pas cru à une attaque de Poutine contre l’Ukraine, contrairement aux Etats-Unis ?
Toute la question est de savoir si ce sont les dirigeants français ou leurs services de renseignement qui ne pensaient pas que Poutine attaquerait. Les services de renseignement éclairent la prise de décision, en présentant l’information et son évaluation, ils ne disent pas aux politiciens ce qu’ils doivent faire. Je ne dispose pas d’assez d’informations pour savoir si vos services de renseignement se sont trompés ou si le président Macron a tranché lui-même, en se disant : « Je connais Poutine, il ne va pas le faire. »

Et surtout, surtout, la question est mal posée et orientée (anti-Macron, pour changer) : de quels choix, de quelles options disposaient les dirigeants occidentaux le 23 février 2022, qu'auraient-ils bien pu faire de plus, en quoi leurs actions auraient-elle été différentes s'ils avaient été persuadés que la Russie allait tenter de prendre l'Ukraine ? Ils ont à répétition discuté, signalé qu'ils aideraient l'Ukraine, qu'une attaque ne serait pas tolérée, répété sur tous les tons que les troupes russes, bien que menaçantes depuis des mois, n'étaient pas en position d'attaquer correctement,

A partir de l'été 2021, certains auraient pu opter pour la stratégie du piéton imprudent et, en accord avec l'Ukraine, déployer des troupes sur place, c'est vrai. Avec quel support des opinions, quelles réactions à Moscou ou Pékin, quels effets sur place et dans nos pays, quelles suites dans la durée ?
Allons-y pour l'uchronie, mais on peut affirmer que les russes auraient immédiatement affirmé être soumis à siège en règle par l'OTAN et auraient tout fait pour que, d'incidents en attentats, compromission forcée avec des oligarques ukrainiens bien corrompus / infiltrés, à l'usure, trahisons d'Orban, opportunisme d'Erdogan, agitation des fronts intérieurs des opinions occidentales, la dite mission devienne un cauchemar dans la durée et se finisse piteusement avec, au final, une Ukraine et une Europe plus vulnérables encore.

Sait-on au juste quelles analyses ont été soumises à Zelensky ou à certaines personnes de l'EM ukrainien, ce qui lui a été donné pour lui permettre de préparer ses forces ? Est-on certain que des manœuvres de retardement des offensives russes n'ont pas été mis en œuvre pour laisser encore de la place à la diplomatie, sans lesquelles l'offensive russe aurait été déclenchée au début de l'hiver ? Non.

Ce qu'on voit, ce sont des puissances occidentales qui se sont largement coordonnées, l'Ukraine qui s'est malgré tout préparée, la Russie avec laquelle un dialogue a été mené jusqu'au bout mais qui a quand même fini par attaquer, une Biélorussie contenue pour le plus grand déplaisir de Moscou et, globalement, une grande solitude de la diplomatie russe.

Les évaluations des SR français ou allemands étaient-elles si différentes de celles des américains, le PR était-il certain que la Russie n'attaquerait pas ? A-t-il trompé Zelensky sur ce point, s'est-il véritablement trompé lui-même ? Rien ne l'indique.

S'il avait fallu faire différemment : quoi ?

Ça glose.

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il y a 18 minutes, Boule75 a dit :

Et surtout, surtout, la question est mal posée et orientée (anti-Macron, pour changer) : de quels choix, de quelles options disposaient les dirigeants occidentaux le 23 février 2022, qu'auraient-ils bien pu faire de plus, en quoi leurs actions auraient-elle été différentes s'ils avaient été persuadés que la Russie allait tenter de prendre l'Ukraine ? Ils ont à répétition discuté, signalé qu'ils aideraient l'Ukraine, qu'une attaque ne serait pas tolérée, répété sur tous les tons que les troupes russes, bien que menaçantes depuis des mois, n'étaient pas en position d'attaquer correctement,

A partir de l'été 2021, certains auraient pu opter pour la stratégie du piéton imprudent et, en accord avec l'Ukraine, déployer des troupes sur place, c'est vrai. Avec quel support des opinions, quelles réactions à Moscou ou Pékin, quels effets sur place et dans nos pays, quelles suites dans la durée ?
Allons-y pour l'uchronie, mais on peut affirmer que les russes auraient immédiatement affirmé être soumis à siège en règle par l'OTAN et auraient tout fait pour que, d'incidents en attentats, compromission forcée avec des oligarques ukrainiens bien corrompus / infiltrés, à l'usure, trahisons d'Orban, opportunisme d'Erdogan, agitation des fronts intérieurs des opinions occidentales, la dite mission devienne un cauchemar dans la durée et se finisse piteusement avec, au final, une Ukraine et une Europe plus vulnérables encore.

Sait-on au juste quelles analyses ont été soumises à Zelensky ou à certaines personnes de l'EM ukrainien, ce qui lui a été donné pour lui permettre de préparer ses forces ? Est-on certain que des manœuvres de retardement des offensives russes n'ont pas été mis en œuvre pour laisser encore de la place à la diplomatie, sans lesquelles l'offensive russe aurait été déclenchée au début de l'hiver ? Non.

Ce qu'on voit, ce sont des puissances occidentales qui se sont largement coordonnées, l'Ukraine qui s'est malgré tout préparée, la Russie avec laquelle un dialogue a été mené jusqu'au bout mais qui a quand même fini par attaquer, une Biélorussie contenue pour le plus grand déplaisir de Moscou et, globalement, une grande solitude de la diplomatie russe.

Les évaluations des SR français ou allemands étaient-elles si différentes de celles des américains, le PR était-il certain que la Russie n'attaquerait pas ? A-t-il trompé Zelensky sur ce point, s'est-il véritablement trompé lui-même ? Rien ne l'indique.

S'il avait fallu faire différemment : quoi ?

Ça glose.

J'entends ce que tu dis, mais je n'y répondrais que partiellement, pour éviter le HS. Au demeurant, pour moi ce n''était pas le sens de la pique adressée au PR par Douglas London.

La question centrale, en lien avec ce topic, n'est pas ce qu'on aurait pu faire de plus ou différemment vis à vis de l'Ukraine avant conflit. Pour donner de l'eau à ton moulin (position que je rejoins en partie), même les Américains ont été en quelque sorte emmerdés par leur propre renseignement, ne voulant pas totalement en tirer les conséquences. C'est VZ qui le dit, c'était dans un article WaPo ou NYT partagé il y a quelques temps, quand il retorqua aux Américains en substance "si vous me dites qu'une guerre arrive, alors envoyez moi des armes en masse". Ce que les US ont refusé de faire au début, d'où son appel désormais Historique, à j+3 depuis en Kiev, en ayant montré qu'il ne s'enfuirait pas "'I don't need ride, I need ammunition".

Donc oui même les Américains n'ont pas fait mieux en terme de préparation, avec un bien meilleur renseignement que nous. MAIS.... et c'est la fin du HS Ukraine

Les US à l'échelon politique, ont cru en leur renseignement et l'ont communiqué. Chez nous, il subsiste un flottement quant à savoir si la DGSE a foiré la compréhension des intentions, ou bien si des scenario s'approchant du conflit actuel, ont bien été proposés, avec une probabilité pas déconnante, mais in fine réfuté par le politique. Est-ce la faute des services s'ils ont échoué à convaincre le PR ? Ou bien une faute 100% politique ? Question difficile, mais faut bien admettre qu'il y a quelques questions à poser et comprendre, et qu'il serait bien trop facile de les évacuer en disant "on aurait de toute façon rien pu faire de mieux ou de plus". 

Ca c'est faux, on le voit aujourd'hui sur les questions énergétiques, de prépa opé des anciens matériels ou des industries défense en mode économie de guerre. Mais ce serait un nouveau HS et je vais m'arrêter là :)

 

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il y a 29 minutes, olivier lsb a dit :

J'entends ce que tu dis, mais je n'y répondrais que partiellement, pour éviter le HS. Au demeurant, pour moi ce n''était pas le sens de la pique adressée au PR par Douglas London.

La question centrale, en lien avec ce topic, n'est pas ce qu'on aurait pu faire de plus ou différemment vis à vis de l'Ukraine avant conflit. Pour donner de l'eau à ton moulin (position que je rejoins en partie), même les Américains ont été en quelque sorte emmerdés par leur propre renseignement, ne voulant pas totalement en tirer les conséquences. C'est VZ qui le dit, c'était dans un article WaPo ou NYT partagé il y a quelques temps, quand il retorqua aux Américains en substance "si vous me dites qu'une guerre arrive, alors envoyez moi des armes en masse". Ce que les US ont refusé de faire au début, d'où son appel désormais Historique, à j+3 depuis en Kiev, en ayant montré qu'il ne s'enfuirait pas "'I don't need ride, I need ammunition".

Donc oui même les Américains n'ont pas fait mieux en terme de préparation, avec un bien meilleur renseignement que nous. MAIS.... et c'est la fin du HS Ukraine

Les US à l'échelon politique, ont cru en leur renseignement et l'ont communiqué. Chez nous, il subsiste un flottement quant à savoir si la DGSE a foiré la compréhension des intentions, ou bien si des scenario s'approchant du conflit actuel, ont bien été proposés, avec une probabilité pas déconnante, mais in fine réfuté par le politique. Est-ce la faute des services s'ils ont échoué à convaincre le PR ? Ou bien une faute 100% politique ? Question difficile, mais faut bien admettre qu'il y a quelques questions à poser et comprendre, et qu'il serait bien trop facile de les évacuer en disant "on aurait de toute façon rien pu faire de mieux ou de plus". 

Ca c'est faux, on le voit aujourd'hui sur les questions énergétiques, de prépa opé des anciens matériels ou des industries défense en mode économie de guerre. Mais ce serait un nouveau HS et je vais m'arrêter là :)

A mon avis (c'est une conviction qui me semble cohérente, pas une certitude appuyée sur des faits) tout le monde a cru dans le renseignement US et dans la forte probabilité d'un déclenchement des hostilités, mais côté fr+de (et même uk et ukr et us ! ) on a accepté jusqu'au bout la possibilité qu'au final le conflit ne soit pas déclenché, et on a tout fait pour rechercher cette issue sans pour autant céder à la Russie.
On n'a pas fermé la porte, on a endossé le rôle de ceux qui recherchaient une solution pacifique, même si l'hypothèse d'un déclenchement du conflit semblait forte.

Je n'imagine pas qu'après avoir répété publiquement "n'attaquez pas, M. Poutine" pendant des semaines on ait pu avoir la certitude que la Russie n'attaquerait pas, au niveau des services comme à celui de la Présidence et qu'on ai trompé Zelensky sur ce point. C'est le reproche sous-jacent fait à Macron, à la DRM et à la DGSE depuis fin mars par certains : il me semble totalement creux.

Modifié par Boule75
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Le 18/11/2022 à 11:43, olivier lsb a dit :

Mais sa dernière phrase sonne presque comme une désignation de responsabilité, quant à savoir qui des Services ou du PR ont commis une erreur d'appréciation / décision

Je pense qu'il ne faut pas surinterpréter sa phrase, les Américains disent très littéralement ce qu'ils veulent dire :

Citation

Je ne dispose pas d’assez d’informations pour savoir si vos services de renseignement se sont trompés ou si le président Macron a tranché lui-même

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  • 2 weeks later...

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/ministres-deputes-journalistes-ces-francais-identifies-comme-des-espions-russes-par-la-dst_2184476.html

 

Dans La DST sur le front de la guerre froide (Mareuil Editions), Raymond Nart (ex-directeur adjoint de la DST), Jean-François Clair (ex-directeur adjoint de l'anti-terrorisme) et Michel Guérin (ex-chef de l'inspection générale de la DST) révèlent les preuves et les témoignages obtenus par le contre-espionnage français sur la compromission de plusieurs journalistes et hommes politiques éminents, parlementaires ou ministres. 

.....Nart, Clair et Guérin reviennent sur le cas de Claude Estier, président du groupe socialiste au Sénat entre 1988 et 2004. Une enquête de L'Express, en 2016, démontre qu'il a existé un dossier à son nom auprès des services secrets roumains, qui le considéraient comme leur agent, de 1982 à 1986. En 1999, au moment de la sortie du KGB contre l'Ouest (Fayard), un livre issu des archives de Vassili Mitrokhine, transfuge du KGB, plusieurs médias nationaux avancent que l'agent dénommé "Giles" ou "Gilbert", décrit comme "un proche du futur président François Mitterrand", n'est autre que Claude Estier, qui dément avec force. Il est précisé que ce traître a "été recruté en 1955 par le StB tchécoslovaque", puis par le KGB l'année suivante. Selon Mitrokhine, "Giles" "continua à fournir" au KGB des "informations" considérées comme "issues de l'entourage immédiat de François Mitterrand", au moins jusqu'en 1981.  

Les agents de renseignement révèlent partager cette piste de longue date : "Claude Estier était considéré par la DST comme un agent soviétique." A l'appui de cette conviction, ils fournissent de nouveaux éléments de son "dossier" au sein du contre-espionnage français. Il comporte des renseignements fournis spontanément par "un couple de dirigeants de la FGDS", la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, sorte de Nupes des débuts de la Ve République, entre 1965 et 1968.

 

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Il y a 3 heures, collectionneur a dit :

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Lol.

Révélation

Le dirigeant de la FGDS en question était un "ancien déporté, homme de presse", ce qui peut laisser penser à plusieurs profils. Ce couple a révélé que lors d'une visite commune avec Claude Estier à Moscou, celui-ci "avait quitté à différentes reprises la délégation, en fournissant à chaque fois, alors que personne ne lui demandait rien, des explications alambiquées". De surcroît, "Estier avait eu antérieurement des relations de nature indéterminées avec l'ambassade d'URSS et consignées à la DST", écrivent les chasseurs d'espions.
"Hernu, un agent de l'Est"

Le cas Hernu est tranché de la même façon. A la suite des révélations de L'Express, en 1996, établissant que Charles Hernu, ministre de la Défense de François Mitterrand, avait été un espion bulgare puis roumain pendant dix ans, jusqu'en 1963, la famille de l'ancien maire de Villeurbanne s'était mobilisée pour lui rendre honneur, avec notamment la publication d'un livre, Affaire Hernu. Histoire d'une calomnie, signé d'un de ses fils. Las, les cadres de la DST réaffirment leur conviction que l'ancien ministre était un agent étranger : "Il est désormais établi de manière certaine que Charles Hernu a été pendant une partie de sa carrière politique un agent de trois services du bloc de l'Est", à savoir la Bulgarie, la Roumanie, et l'URSS, via le KGB.  

Si les rencontres entre Hernu et les deux services secrets des Balkans avaient été documentées dans L'Express, Nart, Clair et Guérin révèlent que l'homme politique a aussi été "en relation" avec la résidence du KGB à Paris. Ils précisent aussi qu'Hernu était rémunéré "20 000 à 30 000 francs par contact" avec ses officiers traitants roumains, c'est-à-dire à peu près l'équivalent d'un Smic et demi d'aujourd'hui (soit environ 2400 euros). Quant à "ses campagnes électorales", elles étaient "financées". Cependant, les auteurs relèvent aussi avec honnêteté que durant son passage au gouvernement, vingt ans plus tard, "la politique de la France a été résolument antisoviétique".

Lorsque Jacques Fournet, directeur de la DST, transmet le dossier Hernu à François Mitterrand, en 1992, celui-ci refuse de consulter les documents. "Il a dit au directeur de la DST Jacques Fournet "qu'il ne voulait plus en entendre parler, que c'était les affaires d'Hernu et de mettre ces documents dans un coffre", relatent les cadres de la DST.
Puisais, l'éminence grise

Le troisième membre de l'administration Mitterrand à avoir été convaincu d'espionnage au service de l'URSS est moins connu. Pas moins intéressant. Harris Puisais a été tour à tour le plus fidèle collaborateur de Pierre Mendès France, un militant acharné de l'union de la gauche au sein du PS, puis "l'éminence grise" de Pierre Bérégovoy - la formule est du Monde - , dans ses fonctions de ministre de l'Economie et des Finances, à partir de 1985 et jusqu'à son décès, en 1989. De 1981 à 1984, Puisais est aussi chargé de mission auprès du ministre des Affaires étrangères, Claude Cheysson, spécialisé dans les rapports avec les pays de l'Est. Nart, Clair et Guérin le présentent comme "l'un des relais financiers" du PS"... et un "agent du KGB" à Paris.  

Ils ne détaillent pas leurs soupçons, mais racontent que l'intéressé était "un intime" de Nikolaï Tikhonov, chef du gouvernement soviétique de 1980 à 1985, et était surnommé "le colonel" au Quai d'Orsay. On peut en revanche deviner leur source, puisqu'ils révèlent que Puisais "a fait sur le tard un bout de son chemin avec la DST". Ce qui laisse entendre qu'il s'était épanché sur ses proximités passées. En 1983, il avait fait condamner l'hebdomadaire économique La Vie française, coupable de l'avoir présenté comme un agent soviétique.

Plus surprenant, nos retraités de la DST citent également deux grands gaullistes. Sans certitude, mais avec de forts soupçons. Le nom de Pierre Sudreau n'était encore jamais sorti. Le voir mêlé à une affaire d'espionnage est un choc eu égard à ses états de service : grand résistant torturé à Fresnes en 1943, à seulement 24 ans, il est repéré par le général de Gaulle à la Libération. "Mais c'est un gosse, il n'a pu être un chef responsable !", s'écrie le "grand Charles" lors d'une réception, selon le récit qu'en fait Sudreau dans ses mémoires. Renseigné sur ses agissements, le chef du gouvernement provisoire aurait ensuite déclaré : "Qu'il serve l'Etat comme Jean Moulin". A 27 ans, Pierre Sudreau est nommé directeur général-adjoint du SDECE... l'ancêtre de la DGSE ! Et en juin 1958, le général de Gaulle le fait ministre de la Reconstruction.  
Sudreau, infiltré du KGB ?

Les ex-cadres de la DST soupçonnent Sudreau d'avoir été "un agent "d'influence" ou à tout le moins de "désinformation". A l'appui de leurs dires, ils citent ses prises de position souvent favorables à l'URSS et hostiles aux Etats-Unis. Mais aussi ses "relations étonnement suivies avec Gerhard Schramm, chargé d'affaires de la RDA à Paris, ainsi qu'avec son successeur". Ou encore son départ, au bout de cinq mois, du ministère de l'Education nationale, en 1962. "Les explications fournies par l'intéressé sur son départ forcé n'ont pas convaincu les milieux renseignés", écrivent Nart, Clair et Guérin. Ils citent aussi Alain Peyrefitte qui, selon eux, dans son ouvrage C'était de Gaulle, "laisse planer l'ambiguïté sur les raisons réelles du départ d'un ministre dont il tait le nom, mais dont l'identité ne fait pas de doute".  

En réalité, Peyrefitte insiste à plusieurs reprises sur l'hostilité de Pierre Sudreau à la réforme de l'élection du président de la République voulue par de Gaulle, et laisse entendre qu'il met à ce moment sa démission dans la balance. Pas suffisant pour convaincre nos experts, qui notent, avec regret, que "Pierre Sudreau est décédé le 22 janvier 2012, sans que nous ayons pu résoudre cette affaire". Il a été fait grand-croix de la Légion d'honneur en 1992.

Mêmes doutes et même absence de preuves concernant Max Brusset, un autre grand résistant, député-maire de Royan (Charente-Maritime) et cadre du RPF sous la IVe République. "Il se disait proaméricain, mais était en fait proche des Soviétiques, dont un bon nombre d'officiers du KGB", écrivent les chasseurs de "taupes" russes. Et d'ajouter : "Longtemps suivi par la DST, il ne sera jamais interrogé." Les auteurs glissent tout de même que "dans les déclarations de Golitsyne", un transfuge du KGB longuement interrogé par la CIA en 1961-1962 et dont les affirmations se sont souvent vérifiées, "un cas paraissait cependant se rapprocher de son itinéraire et de son profil".
Une taupe à l'Elysée ?

Les contre-espions paraissent encore plus incertains concernant Pierre Maillard, conseiller diplomatique du général de Gaulle à l'Elysée de 1959 à 1964. "Hypothèse de travail" bâtie à partir des déclarations d'Anatoli Golitsyne, qui affirmait qu'il existait "un espion à l'Elysée", et plus précisément "un agent d'influence", elle ne s'est jamais vérifiée. Certes, Maillard campait sur "la ligne gaullienne d'une "Europe de l'Atlantique à l'Oural" et parallèlement anti-atlantiste", mais cela ne suffit pas à en faire un traître, bien que le Canada l'a suspecté d'être "un agent soviétique".

 

Révélation

"Je sais que Saar-Demichel est un espion russe"

"Pierre Maillard est décédé le 22 juillet 2018 à l'âge de 102 ans, sans que sa culpabilité ait été formellement établie", en concluent les agents de renseignement. C'est le moins qu'on puisse dire. Pierre Maillard était toutefois en contact régulier avec Franz Saar-Demichel, un ancien cadre du SDECE devenu homme d'affaires et souvent cité comme étant un agent soviétique. Cet entrepreneur était proche de de Gaulle, à tel point que la DST avait prévenu le président de la République. "Je sais que Saar-Demichel est un espion russe [...]. Mais, bien sûr, il ne vole pas des secrets pour les leur passer au coin de la rue [...]. Il leur dit tout ce qu'il sait...", a répondu le chef de l'Etat par écrit, selon les cadres de la DST. Interrogé par le renseignement en 1980, cet intermédiaire bien connu des relations franco-soviétiques n'a pas caché ses relations. "Il y a vingt ans que je vous attendais !", a-t-il déclaré aux fonctionnaires venus à sa rencontre. Il n'a en définitive jamais été inquiété.
Desson, le député-espion

Les choses étaient tout aussi claires concernant Guy Desson, député SFIO des Ardennes de 1947 à 1958 puis PSU de 1967 à 1968. Interrogé par la DST à son domicile en 1978, il reconnaît des liens avec des personnalités soviétiques - "tous des membres du KGB", avoue-t-il - et le financement de ses campagnes, - il était criblé de dettes, selon Nart, Clair et Guérin. La DST estime "probable" qu'il soit l'agent dénommé "Drom" dans les archives Mitrokhine, c'est-à-dire cet homme politique socialiste qui "devint agent" du KGB "en 1961" et "reçut une rémunération mensuelle de 1500 francs pendant les douze années suivantes", soit l'équivalent de cinq salaires minimum garantis (Smig) en 1961. Une fortune ! Les auteurs font état d'une opération montée par Desson, sans la dater, à savoir, le financement d'un tract de propagande soviétique : "Un imprimeur-éditeur avec pignon sur rue à Paris avait été sollicité par Guy Desson pour une commande relative à une quantité importante de brochures de propagande en faveur de la politique soviétique, dont le financement était assuré par avance".  

Les contre-espions français font également des révélations fracassantes sur la rumeur de longue date faisant de Pierre Cot, ministre de l'Air du Front populaire et député pour la dernière fois entre 1967 et 1968, un agent soviétique. La question a fait l'objet d'une polémique importante dans les années 1990 : en 1995, un comité de quatre historiens, parmi lesquels Serge Berstein, sollicité par la famille de l'ancien député radical puis apparenté communiste, a conclu qu'"on ne saurait confondre l'évolution politique de Pierre Cot, favorable aux communistes sans doute dès la fin de 1940 et publiquement en 1944, avec un quelconque statut d'agent soviétique". En réplique, l'historien Thierry Wolton, principal tenant de la thèse de "Pierre Cot espion", a affirmé avoir en sa possession des "archives du ministère des affaires étrangères russe", qui attestent qu'"après guerre" l'ancien ministre était devenu "un informateur régulier de l'ambassade d'URSS à Paris".  
Pierre Cot financé par l'URSS

Les agents de la DST privilégient clairement cette hypothèse, en joignant au dossier une pièce essentielle : un "procès-verbal de la DST du 8 octobre 1945", rédigé par le chef du service à Paris. "Les perquisitions m'ont permis d'établir les faits suivants : Pierre Cot, ancien ministre de l'Air, avait à son domicile des reçus qui établissaient de façon certaine qu'il avait touché de grosses sommes d'argent des Soviets pour financer sa dernière campagne électorale d'avant-guerre", écrit-il. Clair, Guérin et Nart en concluent que "Pierre Cot était un agent d'influence" au service de l'URSS.  

Côté journalistes, la moisson des agents de la DST se révèle plus maigre. Hormis les cas déjà connus, comme celui d'André Ulmann, les officiers de renseignement livrent leurs doutes sur Paul-Marie de La Gorce, qui finira sa carrière comme chef du service étranger de Radio France, de 1985 à 1993, mais aussi rédacteur en chef, en parallèle, de... la revue Défense nationale (!). Entre 1972 à 1974, il est conseiller à Matignon du premier ministre de Pierre Messmer.

Les auteurs révèlent que "la DST le tenait depuis longtemps pour un agent d'influence". Selon eux, il pourrait s'agir d'"Argus", un espion du KGB cité par Mitrokhine. Une opération montée par "Argus" pendant les élections législatives de 1973 fut particulièrement offensive. Selon Mitrokhine, "Argus" s'employa à "désinformer" Pierre Mesmer, chef du gouvernement de la France, afin de "faire perdre des voix à la coalition de droite en semant la discorde entre les gaullistes et leurs alliés". Sa méthode ? Il "raconta à Messmer que Michel Poniatowski, secrétaire général des républicains indépendants, et Jean-Jacques Servan-Schreiber étaient secrètement convenus de saper les positions des candidats UDR". Grâce à ses contacts dans les médias, "Argus" "répandit de semblables informations mensongères dans la presse", notamment sur le prétendu financement américain de certains candidats "atlantistes". Las, la coalition gaulliste perdit certes 101 sièges, mais conserva une large majorité sur la gauche. Parmi les candidats défaits cette année-là, Claude Estier et Guy Desson. 

 

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