C’est un message populaire. Kelkin Posté(e) le 13 mars 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 13 mars 2019 Je n'aime pas du tout Macron, mais je pense que son approche est cohérente. L'Union Européenne, telle qu'elle est bâtie, encourage les états à sabrer dans leurs dépenses sociales, à la fois parce qu'ils perdent des recettes (évasion fiscale encouragée par l'UE) et qu'ils perdent le contrôle monétaire (devenu privilège exclusif des Allemands de la banque centrale européenne qui est assujetie à l'Allemagne indépendante avec le mandat d'exercer une politique dictée par l'Allemagne suivant les préceptes de l'ordolibéralisme allemand). Donc on a une situation où le seul moyen pour les états européens pour conserver leurs recettes fiscales est de les réduires (compétition dans le dumping fiscal), ce qui pousse inexorablement à priver les états de toute source de revenu autre que la TVA, les péages, les amendes, et autres impôts sur les pauvres. Cet amenuisement des recettes entraîne mécaniquement une réduction continuelle des dépenses ou un accroissement infini de la dette. L'Europe interdit la seconde solution, donc il faut réduire les dépenses, et les plus grosses dépenses de chaque état sont celles qui servent à assurer la cohésion de l'état : fonction publique et aides sociales. N'oubliez pas que la nature a horreur du vide. Si l'état ne verse plus d'aides sociales, d'autres bonnes âmes, émues par la misère des citoyens, viendront le faire. Par exemple, un riche émir Saoudien pourrait financer une organisation caritative qui fourni de la nourriture, des corans, et des kalachnikov aux chômeurs, n'est-ce pas là une belle et merveilleuse chose ? Enfin bref. Macron a fait ce constat, et sa solution est que si les états ne peuvent plus prendre en charge le côté social à cause de l'Europe, alors c'est justement l'Europe qui doit prendre ça en charge. Une fois que les gens touchent les allocations de l'Europe, ils la détesteront beaucoup moins, donc la montée des populismes europhobes sera enrayée. Voilà la théorie. La pratique, c'est que Macron est bel et bien le seul à penser ça en Europe, et qu'il n'a aucun allié pour pousser cette vision. Et même s'il en trouve quelques un, ça ne suffira pas, car il faut l'unanimité. Donc, l'Europe reste condamnée à terme. De la même façon que la préservation égoïste des intérêts personnels fait que personne ne prend de réaction appropriée pour véritablement lutter contre le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité, la prolifération des perturbateurs endocriniens, la mainmise des GAFAM sur notre vie privée, l'impérialisme économique américain et maintenant aussi chinois, et toutes ces sortes de choses ; personne ne fera quoi que ce soit pour effectivement sauver l'Europe d'elle-même. L'Union Européenne va mourrir parce qu'elle n'est pas une union, et qu'elle n'est pas européenne. Pas tout de suite, parce que le désastre annoncé du Brexit pour le Royaume-Uni va lui permettre de souffler pendant quelques années par son exemple négatif. Mais à la prochaine crise financière -- qui est inévitable car on est dans un système de crises cycliques -- ça va s'effondrer. 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicks Posté(e) le 14 mars 2019 Share Posté(e) le 14 mars 2019 Je ne pense pas du tout que Macron souhaite une Europe sociale. Tout, dans son parcours et ses premières années de gouvernement l'infirme. Quant à la catastrophe du Brexit, il serait pertinent d'attendre un peu avant de voir ce qu'il va réellement se passer. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 14 mars 2019 Share Posté(e) le 14 mars 2019 Il y a 19 heures, Kelkin a dit : Donc, l'Europe reste condamnée à terme. De la même façon que la préservation égoïste des intérêts personnels fait que personne ne prend de réaction appropriée pour véritablement lutter contre le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité, la prolifération des perturbateurs endocriniens, la mainmise des GAFAM sur notre vie privée, l'impérialisme économique américain et maintenant aussi chinois, et toutes ces sortes de choses ; personne ne fera quoi que ce soit pour effectivement sauver l'Europe d'elle-même. L'Union Européenne va mourir parce qu'elle n'est pas une union, et qu'elle n'est pas européenne. Pas tout de suite, parce que le désastre annoncé du Brexit pour le Royaume-Uni va lui permettre de souffler pendant quelques années par son exemple négatif. Mais à la prochaine crise financière -- qui est inévitable car on est dans un système de crises cycliques -- ça va s'effondrer. Excellent résumé. S'agissant de la formule que j'ai mise en gras, n'y a t il pas une inspiration voltairienne ? Lui qui disait Citation Le Saint Empire Romain n'est ni saint, ni romain, ni même un empire 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kelkin Posté(e) le 14 mars 2019 Share Posté(e) le 14 mars 2019 il y a 20 minutes, Alexis a dit : S'agissant de la formule que j'ai mise en gras, n'y a t il pas une inspiration voltairienne ? Effectivement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 14 mars 2019 Share Posté(e) le 14 mars 2019 il y a 30 minutes, Alexis a dit : S'agissant de la formule que j'ai mise en gras, n'y a t il pas une inspiration voltairienne Je ne savais pas que c'était Voltaire qui avait inventé ce tour d'esprit. Tu viens donc de désenchanter tout d'un coup mon admiration pour la phrase du général de Gaulle parlant d'Albert Lebrun : « Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État ». 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 23 mars 2019 Share Posté(e) le 23 mars 2019 (modifié) https://www.la-croix.com/Economie/LUE-joue-carte-preference-europeenne-2019-03-22-1201010659 "Pas question pour les Vingt-huit d’admettre ouvertement qu’ils cèdent aux sirènes du protectionnisme, lors du Conseil européen qui s’achève vendredi 22 mars. Mais dans les faits, ils multiplient les mécanismes pour répondre à la concurrence étrangère jugée déloyale. Surtout ne pas parler de « protectionnisme ». C’est pourtant bien de cela dont il s’agit lorsque, dans sa lettre d’invitation adressée aux 28 dirigeants de l’Union européenne (UE), Donald Tusk, le président du Conseil européen, énonce qu’il « n’y a qu’ensemble que nous pourrons tracer notre propre chemin et défendre les intérêts stratégiques de l’Union ». Pour l’ancien premier ministre polonais, il est urgent que l’UE repense aussi bien sa politique commerciale qu’industrielle, et ce pour « faire face aux défis de long terme qui sont devant nous ». Et les États membres semblent du même avis, même s’ils ne s’accordent pas, pour l’heure, sur la terminologie. Emmanuel Macron n’a pas réussi à imposer la « préférence européenne » : Ainsi, une première version des conclusions du Conseil européen de vendredi 22 mars affirmait que « l’UE doit se protéger face aux pratiques déloyales de pays tiers et aux investissements qui menacent la sécurité ou l’ordre publique ». Une nouvelle mouture, un peu édulcorée, est maintenant sur la table, qui énonce simplement que « l’UE doit protéger ses intérêts ». Le président français Emmanuel Macron n’aura donc pas réussi à imposer son expression fétiche, la « préférence européenne ». Dans sa tribune sur l’Europe publiée début mars dans tous les pays européens, il avait utilisé cette formule sans ambiguïté. Il écrivait notamment qu’il fallait « sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ». Ménager les susceptibilités Mais si le terme de « préférence européenne » ne se retrouve pas telle quelle dans les conclusions de la réunion du Conseil européen, c’est qu’il fallait ménager les susceptibilités de certains. « Au Conseil, c’est Europe de la finance contre Europe de l’industrie. Quand on parle de « préférence communautaire » et de « réciprocité », les pays nordiques n’ont pas la même attitude que la France, l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie », traduit Franck Proust, eurodéputé Les Républicains (LR), rapporteur du texte introduisant un système de filtrage des investissements étrangers en Europe, qui vient d’être adopté. L’UE en a fini avec sa naïveté d’antan Ces dernières années, l’UE en a fini avec sa naïveté d’antan : elle a également refusé le statut d’économie de marché de la Chine et elle a largement modernisé ses instruments de défense commerciale. Franck Proust l’affirme : « Ce n’est pas du protectionnisme. Simplement, l’UE doit s’assurer que chacun joue selon les mêmes règles du jeu. » Pour lui, « il faut maintenant avoir le courage politique de mettre en avant la préférence communautaire dans des secteurs sensibles comme le spatial ou la défense ». Il faut aussi faire en sorte que la réciprocité dans l’accès aux marchés publics soit assurée. En d’autres termes, que l’Europe n’ouvre ses marchés qu’aux pays tiers qui lui en offrent en retour. Céline Schoen, correspondante à Bruxelles" FIN COPIE INTéGRALE Modifié le 23 mars 2019 par Bechar06 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kelkin Posté(e) le 23 mars 2019 Share Posté(e) le 23 mars 2019 Mieux vaut tard que jamais, mais quand même, c'était il y a trente ans qu'il aurait fallu ouvrir les yeux. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 Le 14/03/2019 à 11:28, Nicks a dit : Je ne pense pas du tout que Macron souhaite une Europe sociale. Tout, dans son parcours et ses premières années de gouvernement l'infirme. Cherche "salaire minimum européen" ou ce qui a été obtenu pour modifier les règles du travail détaché, y compris pour les routiers : le "tout" dans ta phrase est de trop, et du coup la phrase entière... Et il y a d'autres exemples. Il y a évidemment un penchant libéral chez Macron, mais ce n'est manifestement pas Thatcher, quand même. Ce serait bien de cesser la propagande politique crasse. Le 14/03/2019 à 11:28, Nicks a dit : Quant à la catastrophe du Brexit, il serait pertinent d'attendre un peu avant de voir ce qu'il va réellement se passer. Tu crois au "grand soir social" au RU avant la fin de l'année ? La Livre va monter, le déficit du commerce extérieur va se résorber ? A quoi penses-tu ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
judi Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 il y a 49 minutes, Boule75 a dit : Tu crois au "grand soir social" au RU avant la fin de l'année ? La Livre va monter, le déficit du commerce extérieur va se résorber ? A quoi penses-tu ? D'ailleurs, j'aimerais bien voir avec quoi ils le résorberaient le commerce extérieur en cas de no-deal. Le whisky écossais ? Les voitures qu'ils n'auraient plus le droit d'exporter vers l'UE et qui y sont très largement destinées ? Il suffit d'aller au Canada (en l'occurence, j'y suis pour encore un gros mois) pour se rendre compte qu'en Amérique du Nord, les voitures européennes ne sont pas très vendues par rapport aux autres. Il y a 11 heures, Kelkin a dit : Mieux vaut tard que jamais, mais quand même, c'était il y a trente ans qu'il aurait fallu ouvrir les yeux. Le coup avec Airbus avait très bien réussi à une époque, mais ça remonte beaucoup maintenant. D'ailleurs, à mon sens, interdire la fusion dans la construction de TGV au nom de l'interdiction de monopoles est une juste un immense suicide industriel pour le secteur à termes vu que les entreprises se font bouffer les parts de marchés dans les pays les moins riches de l'UE. Mais bon, faut de la concurrence, hein :D Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 (modifié) Il y a 7 heures, judi a dit : Le coup avec Airbus avait très bien réussi à une époque, mais ça remonte beaucoup maintenant. D'ailleurs, à mon sens, interdire la fusion dans la construction de TGV au nom de l'interdiction de monopoles est une juste un immense suicide industriel pour le secteur à termes vu que les entreprises se font bouffer les parts de marchés dans les pays les moins riches de l'UE. Mais bon, faut de la concurrence, hein :D Pas d'inquiétude pour la concurrence, elle est déjà bien assurée et au-delà par États-Unis et surtout Chine. En somme, Oceania et Estasia sont déjà bien constituées, et fortement cohérentes. Vive Eurasia ! Vive notre Grand Frère ! Source Révélation Bien sûr, à regarder la carte, on aperçoit quelques différences. Par exemple, le Japon est en réalité loyal à Oceania. Mais d'un autre côté, le Brésil est bel et bien en pleine intégration dans Oceania. Et l'opération de police oceanienne au Venezuela pour y éliminer l'influence des autres blocs est bien en cours. Tandis que le Royaume-Uni est bien en train de se séparer d'Eurasia pour rejoindre Oceania. Reste bien sûr à rassembler Eurasia avec sa partie est, ainsi qu'à la libérer de l'influence militaire oceanienne. Et puis il faudra choisir le Grand Frère : banquier fringant ou kagébiste botoxé ? Emmanuel ou Vladimir ? Révélation Nan, pas Angela, Grosse Schwester n'est plus dans le coup. Et on ne va pas choisir AKK, quand même ? Modifié le 24 mars 2019 par Alexis Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kelkin Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 Il y a 9 heures, judi a dit : Le coup avec Airbus avait très bien réussi à une époque, mais ça remonte beaucoup maintenant. Airbus, c'était avant l'Union Européenne. La CEE marchait beaucoup mieux ; l'UE a été bâtie sur des précepts bancals. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
true_cricket Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 il y a 48 minutes, Kelkin a dit : Airbus, c'était avant l'Union Européenne. La CEE marchait beaucoup mieux ; l'UE a été bâtie sur des précepts bancals. Le CEE ne marchait pas "beaucoup mieux". La CEE était limitée à un petit nombre de coopérations choisies PARCEQU'elles étaient faciles. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kelkin Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 Donc un ensemble de coopérations choisies marchait beaucoup mieux qu'une monstruosité mi-figue mi-raisin bâtie sur des précepts bancals (et souvent en opérant un renversement à 180° par rapport à ceux de la CEE), en effet. La CEE nous a donné des champions mondiaux dans les technologies de pointe comme Airbus ou Arianespace. Avec l'UE, ça aurait été impossible. Le problème de base, c'est que la CEE était bâtie sur l'idée de coopération entre états, tandis que l'UE est bâtie sur l'idée de compétition entre états. C'est ça la grande escroquerie de Maastricht. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 1 hour ago, Kelkin said: Donc un ensemble de coopérations choisies marchait beaucoup mieux qu'une monstruosité mi-figue mi-raisin bâtie sur des précepts bancals (et souvent en opérant un renversement à 180° par rapport à ceux de la CEE), en effet. La CEE nous a donné des champions mondiaux dans les technologies de pointe comme Airbus ou Arianespace. Avec l'UE, ça aurait été impossible. Le problème de base, c'est que la CEE était bâtie sur l'idée de coopération entre états, tandis que l'UE est bâtie sur l'idée de compétition entre états. C'est ça la grande escroquerie de Maastricht. C'est pas tout a fait ca ... A la base on avait un association de libre échange cohérente entre les moyens et les objectifs. Les projet communs étaient avant tout des business ... dans lesquels la taille comptent et qui ne pouvaient être réalisé indépendamment. Le probleme c'est qu'on a voulu transformer en un coup de baguette magique ... un business ... en modèle politique. Et c'est là que ca coince. Un "marché commun" n'est pas spécialement une bonne base pour une union politique. Du moins ca n'a absolument rien de trivial. Pire nombreux on voulu parasiter la construction politique en imposant par les traité et un embryon de constitution ... un modèle économique ... des principe bancal ... voir une religion ... En gros ca puait l'escroquerie ... une constitution sans constituante ... des traités issu d'un marché ... intégré à la constitution ... Ajoute a ça l'extension à marche forcée ... ... Les fonctionnaires et politiques de la nouvelle entité politique tous issu directement de l'administration du marché commun. C'est comme demander a un épicier hystérique d'écrire la constitution. Et le mal était fait. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 (modifié) Le but initial des pères de l'Europe était la PAIX en Europe. Les tentatives politiques ( CED, , CPE ) ayant échoué et sans doute prématurées... L'idée, pragmatique, fut de passer par l'économique pour créer une communauté de destin Wikipedia sur l' UE " Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe cherche un moyen de consolider la paix4. À la suite du Coup de Prague qui renforce la peur de l'expansion soviétique, la France, les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et le Royaume-Uni signent le 17 mars 1948 le traité de Bruxelles qui prévoit une Union occidentale, instituant une collaboration en matière économique, sociale, culturelle, et de défense collective. Ce traité est concurrencé dès l'année suivante par la création de l'OTAN, véritable alliance militaire qui inclut un plus grand nombre de pays européens, mais également le Canada et les États-Unis. Dans le même temps, le principe d'une « Europe unie » est posé, en particulier sous l'impulsion de la France et de l'Allemagne de l'Ouest, même si le discours du Britannique Winston Churchill à Zurich le 19 septembre 1946 a été déterminant ainsi que le rôle des pays du Benelux et de l'Italie. L'Europe recherchait alors un modèle d'intégration qui la mettrait à jamais à l'abri d'une nouvelle guerre. L'idée est concrétisée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, dans sa déclaration du 9 mai 1950 appelant à mettre le charbon et l'acier sous une Haute Autorité commune de la France et de l'Allemagne fédérale. Le choix de ces deux secteurs économiques vise à établir une garantie de paix : l'industrie sidérurgique est hautement stratégique, puisque étroitement liée à l'industrie de l'armement et dépendant de ces ressources. « L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. » — Robert Schuman, déclaration du 9 mai 1950." Wikipedia / CEE : " Dans le but de créer une Europe fédérale deux autres communautés furent proposées : la Communauté européenne de défense (CED) et la Communauté politique européenne (CPE). Tandis que le traité pour cette dernière ( CPE ) était rédigé par le Parlement européen, la chambre parlementaire de la CECA, la CED fut rejetée par le Parlement français le 30 août 1954. " ... Alors: "Le but principal de la CEE, comme le présente son préambule, était « d'établir les fondements d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens » et « d'assurer par une action commune le progrès économique et social en éliminant les barrières qui divisent l'Europe ». Pour cela, trois éléments étaient prévus : une union douanière assortie d'un tarif extérieur commun (TEC) ; des politiques communes en matière d'agriculture, de transports et de commerce extérieur ; les possibilités d'adhésion à la CEE d'autres États européens. En ce qui concerne l'union douanière, le traité prévoyait une réduction de 10 % des tarifs douaniers et une augmentation de 20 % des quotas d'importation. Les progrès de l'Union douanière se firent plus rapidement que les 12 ans initialement prévus, cependant la France a subi quelques rechutes en raison de la guerre d'Algérie15. La CEE avait pour mission de dépasser l'approche sectorielle (celle du charbon et de l'acier) pour étendre l'intégration à tout le domaine économique afin de créer un véritable marché commun et un rapprochement économique des États membres. Cela passait par la libre circulation des personnes (convention de Schengen), des biens, des capitaux et des services; par l'abolition des restrictions douanières entre ses membres; par l'instauration d'une politique agricole commune (PAC), etc. Elle laissait également déjà entrevoir une Union économique et monétaire, la zone euro." Ceux qui n'ont pas connu l'ambiance "guerre froide" des années 45-50s ( mes enfants et petits enfants entre autres ) oublient un peu trop vite la dimension pacifiste du projet initial, face au bloc "communiste" qui avait les dents longues ! et se polarisent sur le ( trop de ) "libéralisme" de la solution qui s'est imposée... Les pères de l'Europe savaient pertinemment que le passage par l' "économique" comportait des défauts et des risques, mais ils les ont préféré à "ne rien faire" et retomber dans les arcanes passées. Ce en quoi ILS ONT REUSSI ! Le modèle reste à parfaire, sur de très nombreux points, mais pas à jeter aux poubelles de l'histoire CQFD Modifié le 24 mars 2019 par Bechar06 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 10 minutes ago, Bechar06 said: Le but initial des pères de l'Europe était la PAIX en Europe Ça c'est une escroquerie ... ... la paix en Europe était naturellement réglée par la domination US sur la défense de l'Europe de l'ouest ... et de L'URSS sur la défense de l'Europe de l'Est. La construction européenne n'a été possible que parce que cette paix était assurée ... paix pas est la n'est ni le but ni la conséquence ... c'est là condition de faisabilité. C'est encore le cas aujourd'hui ... c'est pourquoi de nombreux - si ce n'est tous - pays d'Europe arc-boutent sur le seul garant qui compte ... les US pour assurer un hégémone extérieure a l'union. C'est bien parce qu'il n'ont aucune confiance dans leur voisin pour rester a leur place, union ou pas union. Les USA garantissent que l'Union restera une association de second couteaux ... incapable de s'en prendre à leur voisin autrement qu'économiquement. Et ce n'est pas près de changer. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 il y a 2 minutes, g4lly a dit : Ça c'est une escroquerie ... ... la paix en Europe était naturellement réglée par la domination US sur la défense de l'Europe de l'ouest ... et de L'URSS sur la défense de l'Europe de l'Est. La construction européenne n'a été possible que parce que cette paix était assurée ... Oui et Non ! Non car là il s'agissait de Paix Intra-Européenne ... Autrement dit éviter des conflits entre nations européennes, comme on en avait tant connus, autrement dit des quasi-guerres-civiles ! => REUSSITE ! Oui, car sur le plan global il y avait ce rapport de force qui a stabilisé la situation de 1945 sur le découpage Est-Ouest ( ou à peu près, demande leur avis aux Hongrois, aux allemands de l'Est, aux Berlinois de l'Est, et j'en oublie sans doute ! ) et aussi sur le plan global ( Occident contre Communisme pour schématiser ) ... encore que les uns ( Soviétiques ) et les autres ( Us ) se sont âprement disputés dans d'autres pays, bien aidés par les reliquats non réglés du Colonialisme ... L'expansionnisme, à l'occasion, n'étant pas l'exclusivité de l'un ou de l'autre, selon ses formes + ou - subtiles... Seule la louable ' "alliance" des non-alignés a permis de faire baisser - un peu - la tension 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 21 minutes ago, Bechar06 said: Oui et Non ! Non car là il s'agissait de Paix Intra-Européenne ... Autrement dit éviter des conflits entre nations européennes, comme on en avait tant connus, autrement dit des quasi-guerres-civiles ! => REUSSITE ! réussite qui n'a rien a voir avec l'union ... ... c'est le résultat de l'OTAN ... avec transfert de l’hégémone ouest eupéene vers l'extérieur de l'Europe ... c'est à dire les USA ... les pays d'Europe de l'ouest se résolvant - hors France - à jouer les second couteaux. C'est d'ailleurs pour cela que la France est vécu comme menace ... ses voisins craignent qu'elle veuille quitter ce rôle de second couteau. La position du Uk en pratique inféodé aux USA inquiétant moins. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 Il y a 2 heures, Kelkin a dit : Le problème de base, c'est que la CEE était bâtie sur l'idée de coopération entre états, tandis que l'UE est bâtie sur l'idée de compétition entre états. C'est ça la grande escroquerie de Maastricht. g4lly est un peu trop gentil sur ce coup là : c'est faux. Sous Delors (au hasard), la Commission est bien plus puissante et active qu'elle ne l'est actuellement. Le Parlement a alors moins de poids, mais vu son fonctionnement actuel, ça ne fait pas une grosse différence. L'UE dans son fonctionnement actuel est quasi à 100% en mode intergouvernemental, ou même interétatique, avec un Parlement tétanisé n'assurant même pas ses quelques prérogatives et une Commission entièrement dévorée par sa crise et ses soucis internes. Les élections européennes sont, du moins en France, dominées par la politique interne. Il y a bien eu une assemblée constituante qui a accouché d'un texte glorieusement rejeté par les Pays-Bas et la France, puis partiellement réintroduit ensuite : on a eu les inconvénients sans les avantages conformément aux plans anglais. En clair : on est déjà dans le mode que nous vendent les souverainistes sous prétexte que "ça marcherait mieux". 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 5 minutes ago, Boule75 said: Il y a bien eu une assemblée constituante qui a accouché d'un texte glorieusement rejeté par les Pays-Bas et la France, puis partiellement réintroduit ensuite : on a eu les inconvénients sans les avantages conformément aux plans anglais. La bouse pondu par Giscard ... le fossoyeur d'une constitution de l'union. Le mec on lui donne pour mission de faire vivre les gens ensemble ... et il nous pond le texte le plus clivant qui soit ... qui n'a rien d'une constitution ... et qui entérine dans le marbre tout un tas de truc plus que douteux voir factuellement mensonger. 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 il y a 5 minutes, g4lly a dit : c'est le résultat de l'OTAN ... avec transfert de l’hégémone ouest eupéene vers l'extérieur de l'Europe ... c'est à dire les USA ... les pays d'Europe de l'ouest se résolvant - hors France - à jouer les second couteaux. Alors décris moi la contribution à la PAIX de l'Otan dans le conflit entre: Grèce et Turquie ( tous 2 Otan, pas encore européens, puis 1 seul en Europe ) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Boule75 Posté(e) le 24 mars 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 24 mars 2019 il y a 4 minutes, g4lly a dit : La bouse pondu par Giscard ... le fossoyeur d'une constitution de l'union. Le mec on lui donne pour mission de faire vivre les gens ensemble ... et il nous pond le texte le plus clivant qui soit ... qui n'a rien d'une constitution ... et qui entérine dans le marbre tout un tas de truc plus que douteux voir factuellement mensonger. C'est ça : Giscard et surtout la petite centaine de parlementaire concernés ET SURTOUT les gouvernements qui ont absolument tenu à voir les "annexes" débiles et délirantes jointes au texte : incompréhensible, pas à leur place, etc. Et ce sont les gouvernements, oui, oui, qui ont imposé ça... et le texte a été rejeté. L'intergouvernemental, vous dis-je ! Ensuite, on va nous ressortir la concurrence "libre et non-faussée" comme raison majeure d'échec : vrai en France ! Il me semble qu'il y était aussi question d'économie sociale de marché, pourtant. L'histoire ne dit pas ce qui aurait dû figurer à ce chapitre dans le texte pour qu'il soit accepté par tous. A mon sens, l'économie aurait dû être tout simplement absente du texte : ça n'a rien à y faire. 1 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 24 mars 2019 Share Posté(e) le 24 mars 2019 7 minutes ago, Boule75 said: L'histoire ne dit pas ce qui aurait dû figurer à ce chapitre dans le texte pour qu'il soit accepté par tous. A mon sens, l'économie aurait dû être tout simplement absente du texte : ça n'a rien à y faire. On est bien d'accord ... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicks Posté(e) le 25 mars 2019 Share Posté(e) le 25 mars 2019 Le 24/03/2019 à 01:43, Boule75 a dit : Cherche "salaire minimum européen" ou ce qui a été obtenu pour modifier les règles du travail détaché, y compris pour les routiers : le "tout" dans ta phrase est de trop, et du coup la phrase entière... Et il y a d'autres exemples. Il y a évidemment un penchant libéral chez Macron, mais ce n'est manifestement pas Thatcher, quand même. Ce serait bien de cesser la propagande politique crasse. Tu crois au "grand soir social" au RU avant la fin de l'année ? La Livre va monter, le déficit du commerce extérieur va se résorber ? A quoi penses-tu ? Macron est un thatchérien, c'est évident en ce qui me concerne. Sa gestion du conflit social actuel en est un bon exemple. Son obstination à liquider les derniers héritages du CNR également. Le salaire minimal européen variable selon le pays est une blague que comprendrait un minot. Il ne faut pas prendre les gens pour des idiots, merci (c'est la mode dans certains cercles mais tout de même)...Je n'irai pas plus loin dans le hors-sujet. Quant au Brexit, je ne crois pas qu'il soit bénéfique pour les populations fragiles en Grande-Bretagne, tout simplement parce que si tant est qu'il ait bien lieu, il est géré pour le moment par les libéraux qui n'en avaient pas réellement envie. Mais l'exemple peut être intéressant vis à vis de l'orthodoxie européenne qui prétend que nul ne peut survivre à l'abri des murailles (grandes ouvertes sur le plan économique) de l'Union. C'est principalement ce qui m'intéresse. En tout cas, sur un plan statistique et globalement, l'économie de la GB va plutôt mieux depuis l'activation de l'article 50 (avec toutes les réserves que j'ai pour ce traitement purement quantitatif de l'analyse) : https://www.lepoint.fr/economie/gb-le-taux-de-chomage-au-plus-bas-depuis-debut-1975-malgre-la-menace-du-brexit-19-03-2019-2302291_28.php Par ailleurs, je crois que l'Union n'a pas réellement intérêt à un hard Brexit. Comme je l'ai signalé un peu avant, qui peut dire quel impact aurait une sortie brutale sur le système financier international, qui est toujours un ballon de baudruche entouré d'épines ? Il est peu de dire que je ne suis pas en général très amical envers le modèle anglo-saxon, mais j'aimerais bien voir comment se passe une sortie d'un pays économiquement majeur. Ce serait un expérience riche en enseignements pour qui préparerait une sortie sérieuse ou du moins un rapport de force volontaire. 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Nicks Posté(e) le 25 mars 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 25 mars 2019 Il y a 16 heures, Boule75 a dit : g4lly est un peu trop gentil sur ce coup là : c'est faux. Sous Delors (au hasard), la Commission est bien plus puissante et active qu'elle ne l'est actuellement. Le Parlement a alors moins de poids, mais vu son fonctionnement actuel, ça ne fait pas une grosse différence. L'UE dans son fonctionnement actuel est quasi à 100% en mode intergouvernemental, ou même interétatique, avec un Parlement tétanisé n'assurant même pas ses quelques prérogatives et une Commission entièrement dévorée par sa crise et ses soucis internes. Les élections européennes sont, du moins en France, dominées par la politique interne. Il y a bien eu une assemblée constituante qui a accouché d'un texte glorieusement rejeté par les Pays-Bas et la France, puis partiellement réintroduit ensuite : on a eu les inconvénients sans les avantages conformément aux plans anglais. En clair : on est déjà dans le mode que nous vendent les souverainistes sous prétexte que "ça marcherait mieux". Certains en sont encore là ? Le piège de la constitution était simplement parfait. Dans les deux cas, les libéraux triomphaient, en comptant bien sûr sur la pusillanimité de nos gouvernants qui ne se sont pas saisi du Non au referendum de 2005. L'Union actuelle fonctionne comme un gros paravent. L'excuse universelle de l'intergouvernemental trop prégnant pour expliquer les difficultés actuelles ne tient pas pour la simple raison que l'Union est bâtie sur cette façon de fonctionner et que les politiques sont à peu près d'accord sur l'essentiel, qu'ils soient aux affaires dans les pays membres ou dans les institutions européennes. Il n'y a pas les méchants d'un côté et les gentils de l'autre. Ils sont interchangeables. C'est un modèle de management moderne, qui dilue la responsabilité et ne permet pas de prise à la contestation. Une décision politique n'est pas populaire ? C'est la faute de l'Union disent les représentants nationaux. Cette décision relève des prérogatives des états répond Bruxelles. J'ai appelé ça la théorie du ping-pong...En attendant, chaque décision fait tourner un engrenage à cliquet qui interdit tout retour. Le brave Valérie l'assumait qui affirmait que grâce à la constitution, le socialisme ne pourrait plus jamais s'installer en Europe. Qu'on s'en félicite ou pas, cela marque bien la volonté de restreindre drastiquement l'offre politique. Depuis ses débuts, l'Union est construite sur le verrouillage d'un système économique. Pierre Mendès France, pourtant europhile, en était conscient en 1957 quand il prononça un discours lucide à bien des égards : https://www.marianne.net/politique/traite-de-rome-il-y-60-ans-pierre-mendes-france-predisait-les-tares-de-l-union-europeenne "Mais écoutons l’ultime avertissement de Mendès, beaucoup plus politique : « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale. » Il étayait ainsi la critique d’une Europe technocratique et éloignée des citoyens. Une dérive largement admise aujourd’hui, mais qu’ils étaient peu nombreux à déceler avec autant de précision il y a 60 ans..." Si j'ai voté non à Maastricht, c'était plus par une intuition de jeunesse que par défiance vis à vis de l'Europe. Même jusqu'après 2005, je n'ai pas milité pour une sortie de l'Union. Désormais, je suis convaincu qu'il n'est pas possible de la réformer de l'intérieur. 3 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant