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Economie et climat. CO2 or not CO2?


Jojo67

Messages recommandés

Un scénario de décroissance en Australie :

https://phys.org/news/2024-04-production-consumption-growth-high-income.html (8 avril 2024)

Jarmo S. Kikstra et al, Downscaling down under: towards degrowth in integrated assessment models, Economic Systems Research (2024).

L'étude montre également que la réduction de la demande d'énergie associée à une baisse du PIB par habitant atténue les problèmes de faisabilité technologique en réduisant la nécessité d'augmenter la production d'énergie solaire et éolienne et en limitant les besoins futurs en matériaux pour les énergies renouvelables lorsque la production d'électricité se stabilisera au cours de la seconde moitié du siècle.

« Toutefois, même dans un scénario de ralentissement de la croissance économique, nous montrons qu'il est nécessaire de multiplier par quatre l'énergie solaire et éolienne d'ici 2030, par rapport à 2020, pour que l'Australie atteigne des objectifs climatiques ambitieux », déclare Joeri Rogelj, un autre coauteur de l'étude.

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il y a 42 minutes, Wallaby a dit :

L'étude montre également que la réduction de la demande d'énergie associée à une baisse du PIB par habitant atténue les problèmes de faisabilité technologique en réduisant la nécessité d'augmenter la production d'énergie solaire et éolienne et en limitant les besoins futurs en matériaux pour les énergies renouvelables lorsque la production d'électricité se stabilisera au cours de la seconde moitié du siècle.

On est encore tombé sur des bons tarés ... les gens dont le pouvoirs d'achat baisse n'ont plus aucune ambition environnementale ... c'est un lubie d'enfants gâtée ... c'est la base de la pyramide des besoin.

Si demain matin le PIB per capita baisse nettement la réaction naturelle sera d'avoir recours à de l'énergie bon marché pour compenser ... et donc du fossile accessible ... le charbon de surface en masse.

L'étude complète est ici https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09535314.2023.2301443 c'est court, 20 pages, et ça se lit facilement vu qu'il n'y a pas grand chose dedans ...

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  • 2 months later...

https://www.techzine.eu/blogs/infrastructure/121892/googles-co2-emissions-double-ai-demands-high-environmental-price/ (3 juillet 2024)

Les émissions de CO2 de Google montent en flèche. Les émissions ont presque doublé au cours des cinq dernières années, et Google affirme que cela est dû à l'augmentation de la demande d'IA.

La consommation d'eau continue d'augmenter.

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  • 4 weeks later...
  • 2 weeks later...

https://energypost.eu/ipccs-latest-ar6-synthesis-report-lacks-urgency-and-realism-its-own-numbers-say-so/ (11 avril 2023)

Kevin Anderson, de l'université de Manchester, explique sa profonde déception à l'égard du rapport de synthèse AR6 du GIEC, récemment publié et très influent. Même les grands médias ont critiqué le manque d'urgence dans le langage utilisé. Les objections d'Anderson vont plus loin. Il affirme que les propres chiffres du rapport montrent que l'objectif de zéro émission nette doit être atteint d'ici 2040, et non au « début des années 2050 » comme indiqué. M. Anderson poursuit en critiquant la modélisation utilisée comme norme, affirmant qu'elle a été élaborée par des pays riches et fortement émetteurs. Cela signifie qu'il a sapé non seulement l'ampleur nécessaire des réductions d'émissions, mais aussi l'équilibre des responsabilités entre les nations développées et les autres. Pour des raisons d'équité et de réalisme, les pays riches devraient parvenir à un taux net de zéro entre 2030 et 2035, le reste du monde s'acquittant de cette tâche au cours de la décennie suivante. Il ajoute que le GIEC et les décideurs politiques devraient cesser de dépendre de technologies « à émissions négatives » qui n'ont pas fait leurs preuves et déployer rapidement les solutions éprouvées (énergie sans carbone, logements à faibles émissions, mobilité électrique, industrie électrifiée, etc.) Et comme les émissions des 1 % les plus riches sont 1,5 fois supérieures à celles des 50 % les plus pauvres de la population mondiale, des réductions rapides de l'utilisation de l'énergie et des matériaux sont également essentielles.

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Il y a 12 heures, Wallaby a dit :

https://energypost.eu/ipccs-latest-ar6-synthesis-report-lacks-urgency-and-realism-its-own-numbers-say-so/ (11 avril 2023)

Kevin Anderson, de l'université de Manchester, explique sa profonde déception à l'égard du rapport de synthèse AR6 du GIEC, récemment publié et très influent. Même les grands médias ont critiqué le manque d'urgence dans le langage utilisé. Les objections d'Anderson vont plus loin. Il affirme que les propres chiffres du rapport montrent que l'objectif de zéro émission nette doit être atteint d'ici 2040, et non au « début des années 2050 » comme indiqué. M. Anderson poursuit en critiquant la modélisation utilisée comme norme, affirmant qu'elle a été élaborée par des pays riches et fortement émetteurs. Cela signifie qu'il a sapé non seulement l'ampleur nécessaire des réductions d'émissions, mais aussi l'équilibre des responsabilités entre les nations développées et les autres. Pour des raisons d'équité et de réalisme, les pays riches devraient parvenir à un taux net de zéro entre 2030 et 2035, le reste du monde s'acquittant de cette tâche au cours de la décennie suivante. Il ajoute que le GIEC et les décideurs politiques devraient cesser de dépendre de technologies « à émissions négatives » qui n'ont pas fait leurs preuves et déployer rapidement les solutions éprouvées (énergie sans carbone, logements à faibles émissions, mobilité électrique, industrie électrifiée, etc.) Et comme les émissions des 1 % les plus riches sont 1,5 fois supérieures à celles des 50 % les plus pauvres de la population mondiale, des réductions rapides de l'utilisation de l'énergie et des matériaux sont également essentielles.

On va bien se marrer quand les même vont comprendre que si ça se réchauffe encore après c'est que le problème n'est pas le CO² - ou plus - .

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il y a 1 minute, g4lly a dit :

On va bien se marrer quand les même vont comprendre que si ça se réchauffe encore après c'est que le problème n'est pas le CO² - ou plus - .

Après que quoi ? Après qu'on arrive au net zero ?

Mais comme on ne va pas y arriver (en tout cas je suis très très sceptique)... ça va être difficile de tester tes hypothèses.

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il y a 12 minutes, Wallaby a dit :

Après que quoi ? Après qu'on arrive au net zero ?

Mais comme on ne va pas y arriver (en tout cas je suis très très sceptique)... ça va être difficile de tester tes hypothèses.

Aujourd'hui le CO² additionnel ne contribue qu'à 60% de l effet de serre additionnel - du moins on l'estime comme ca en négligeant l'eau "additionnelle" -. Même s'il y avait effectivement aucune émission de CO² il continuerait à avoir du réchauffement.

Rapidement si ce n'est pas déjà le cas le problème ça va être le méthane et l'hydrogene, le CO² sera le cadet de nos soucis. La plupart des estimations PRG à 100 ans sont faux ... parce que c'est valeur sont souvent prise comme absolue alors qu'elles varient énormément avec la chimie de l’atmosphère et donc ce qu'on y met ou ce qu'on y met plus. De la même manière que la plupart des estimations des capacité puits de carbone sont fausse parce quel repose sur des études d'il y 30 ans en fonction des conditions d'il y a trente, résultat certain croit encore que planter des arbres va sauver la planète.

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Le 16/08/2024 à 21:53, g4lly a dit :

Aujourd'hui le CO² additionnel ne contribue qu'à 60% de l effet de serre additionnel 

Oui ( la valeur est délicate à estimer toutefois )

Le zéro carbone n'empêchera pas une certaine inertie, et encore qq grosses décennies d'augmentation de RC derrière. Sans compter les autres facteurs. a n'empêche pas de s'y essayer ( et même plus ), mais c'est pas suffisant non plus.

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Le 18/08/2024 à 10:18, ksimodo a dit :

... ca n'empêche pas de s'y essayer ( et même plus ), mais c'est pas suffisant non plus.

A supposer de poser sérieusement le problème avec des hypothèses robustes...

... Sinon c'est une escroquerie. C'est comme si ton médecin te faisait subir un traitement très lourd et plein d'effets secondaires sachant pertinemment qu'il ne te soignera pas ou pas vraiment.

En plus en omettant une grosse partie des hypothèses on empêche le quidam de décider en conscience... En ne lui proposant que des solutions simplistes, tout en le maintenant dans une situation anxiogène.

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il y a 38 minutes, g4lly a dit :

C'est comme si ton médecin te faisait subir un traitement très lourd et plein d'effets secondaires sachant pertinemment qu'il ne te soignera pas ou pas vraiment.

Mmmmmmmmm....pas vraiment, ou pas tout à fait.

La décarbonation a des effets indésirables sérieux, sur plusieurs points, mais pas dans le sens du RC. Ensuite, si l'effet anthropique ne peut être nié, on peut éventuellement discourir sur sa part dans l'affaire, et la part plus "naturelle". Mais tout est bon à prendre pour un "mieux être" sur ce point, rapport à ton // avec la médecine. 

Les effets secondaires sont donc d'ordres différents: le risque que les solutions de substitution soient assez vite limitées par des ressources limitées ( comme le tout élec avec le Cu et le Li qui vont avec par exemple ), appauvrissement de l'éco par invest' dans les substitutifs, etc....

Mais je te rejoindrai sur le fait que les solutions passent par la politiques ET les sphères d'influence, pas mal sont trés discutables. 

Si le cas du patient est assez sérieux pour qu'un collège sérieux s'y penche en groupe ( un anesthésiste, un cardio, un de la med interne, etc....) alors le cas peut être analysé froidement et scientifiquement selon l'objectif et la balance globale ( selon un objectif défini à court / moyen ou long terme ). Hélas dans notre cas, s'y rajoutent le dir de l'hosto qui fait de la politique et le directeur financier.....et ce sont ces 2 derniers qui ont la voix qui porte le plus. 

Du point de vue tech ./ scientifique, il n'y a pas tant de guerre de clocher que celà ( voir aucune ), à partir du moment ou chacun reste dans sa sphère d'expertise. Le climato en climato, le géologue minier à la mine, l'agro dans son champ, etc...la synthèse est évidemment ardue.

 

Modifié par ksimodo
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Il y a 4 heures, ksimodo a dit :

 Du point de vue tech ./ scientifique, il n'y a pas tant de guerre de clocher que celà ( voir aucune ), à partir du moment ou chacun reste dans sa sphère d'expertise. Le climato en climato, le géologue minier à la mine, l'agro dans son champ, etc...la synthèse est évidemment ardue.

Et pourtant on laisse encore penser que d'hydrogène est une solution ... Alors que c'est un problème.

On continue a raconter que le gaz émet moins GES que le pétrole alors que c'est faux.

On continue a focaliser CO2 alors que rapidement se sera le cadet de nos soucis mais que le totem CO2 restera et qu'on adressera pas les problèmes avant Mathusalem.

En gros par paresse intellectuel on dépense une énergie folle a induire des comportements vertueux qui ne le seront plus, ou plus assez, demain matin...

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Oui, OK sur l'impasse hydrogène ( sauf site indus a proxi d'une centrale nuk pour fabrication ),

Pour le gaz faut l'expliquer au bundestag :bloblaugh:   En Fr on en a fait la chasse quand même, ça diminue en indus et le chauffage en habitation par ce moyen est un peu plombé, donc sa part décroit.

Oui il y a un focus CO2, il occulte d'autres soucis, mais il ne faut pas le mettre sous le tapis non plus.

Le comportement le plus vertueux c'est la privation, mais quand elle est volontaire elle ne concerne guère que les ascètes et ils son trés peu nombreux ( et aucun chez les "verts" ).

Des sujets primordiaux mais encore récents dans la tête des gens commencent à émerger: la finitudes des ressources minières ( métaux ) et la "juste" occupation des surfaces au sol. Ca pointe doucement, comme le CO2 il y a 20 ans. Mais le CO2 a ouvert la voie vers une pensée enviro, quand bien même elle reste ultra brouillonne. Tu aurai parié sur l'inversion de vue sur le nuk en France il y a 3 ans ? Quand le mur est trés proche du nez, il nous reste quand même un peu de pensée logique, même si trés tardive. On peut le signaler, ce n'est pas le cas de tous les pays. En plus nous avons des armes pour avoir un peu de résilience, qq ressources ( même si pas les ressources de l'ancien monde façon fossile ), un climat ( météo ) nationale pas dégueulasse, encore qq esprits et cervelles bien formées. Concrètement il y a surtout pire ( à l'échelle des pays ). 

Message du soir, ...................espoir. Gardons un peu de foi dans l'avenir de l'humanité et ses décisions stratégiques. :bloblaugh:

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La croissance, une affaire d'énergie

Se démarquant des approches classiques qui subordonnent la croissance à l’accumulation du capital, l’économiste Gaël Giraud considère que l'expansion économique dépend plutôt de notre aptitude à consommer de l’énergie.

Chef économiste à l’Agence française de développement et directeur de la chaire « Énergie et prospérité », vous êtes connu pour vos critiques des modèles et des postulats qu’utilisent les économistes « orthodoxes », en particulier leur insuffisante prise en compte des problématiques énergétiques.

Pouvez-vous nous expliquer sur quoi se fonde le lien fort que vous établissez entre consommation d’énergie et croissance ?
Gaël Giraud : Avant même de considérer la croissance du PIB, il est important de prendre un peu de recul historique ! Il y a 11 000 à 12 000 ans environ, les populations nomades du Croissant fertile se sédentarisent à la faveur de l’invention de l’agriculture. Cette étape majeure a deux effets évidents : elle permet d’extraire de la biosphère une quantité bien plus importante d’éléments nécessaires à la vie humaine (calories, etc.) que le mode de vie des chasseurs-cueilleurs et elle autorise l’augmentation du rythme des naissances. Celles-ci passent d’environ une naissance tous les quatre ans par femme en âge de féconder à une naissance tous les deux ans en moyenne. D’où une explosion de la population humaine à la surface de la planète. Or qu’est-ce que l’agriculture sinon l’apprivoisement de la photosynthèse à des fins favorables à la reproduction de l’humanité ?

N’est-il pas un peu abusif de parler d’économie ou de croissance dans ce contexte ?
G. G. : Pas forcément… En tout cas, ces deux termes deviennent parfaitement légitimes à partir de la seconde grande étape au tournant du XIIe siècle. Cette époque voit la mise en place d’un protocapitalisme : naissance de villes autonomes, émergence des marchands, sortie de la féodalité, élaboration des premiers réseaux bancaires européens. Or quel changement sépare radicalement cette période de la féodalité antérieure ? La multiplication des moulins à vent et à eau sur le territoire européen. De nouveau, il s’est agi de dompter une forme d’énergie qui, jusqu’alors, n’était exploitée que de manière marginale. 

Troisième étape, la mieux connue en apparence : les révolutions industrielles qui s’étalent du milieu du XVIIIe siècle à la fin du XIXe. Une fois encore, l’essentiel consiste en la découverte de manières inédites d’exploiter l’extraordinaire productivité des énergies fossiles, lesquelles étaient évidemment connues depuis longtemps. Bien entendu, ces trois jalons historiques majeurs montrent que l’usage de l’énergie s’accompagne nécessairement de technologies nouvelles, de formes neuves de capital productif et de « nouveaux métiers » : agriculteur, meunier, ouvrier… pour faire bref. L’énergie ne produit donc pas de la prospérité par magie : la technique, le capital et le travail lui sont complémentaires. C’est cette complémentarité qui, d’après mes travaux, est au cœur de la croissance économique que nous avons connue depuis deux siècles.

Comment mesurez-vous la dépendance du PIB vis-à-vis de l’énergie ?
G. G. : Pour désigner et évaluer cette dépendance, les économistes parlent plutôt d’élasticité du PIB par rapport à l’énergie : la plupart l’estiment voisine de 8-10 %. Pourtant, l’analyse de séries temporelles longues de consommation d’énergie primaire sur une trentaine de pays montre qu’en fait elle est durablement et structurellement proche de 60-70 %. Pour être plus précis, lorsque la consommation d’énergie primaire augmente de 10 %, le PIB tend à croître de 6-7 % en moyenne, avec éventuellement un retard pouvant aller jusqu’à dix-huit mois. Bien sûr, ce constat doit tenir compte du fait que beaucoup d’autres variables s’agitent en même temps que la consommation d’énergie, lesquelles ont aussi une influence sur le PIB. Il faut donc interpréter cela avec précaution. Par ailleurs, le ratio de 60 % varie selon les pays et les époques : il est plus faible aujourd’hui en Europe qu’aux États-Unis, et il est plus faible aujourd’hui qu’avant les deux chocs pétroliers des années 1970. Mais une chose est sûre : nos économies sont beaucoup plus dépendantes de l’énergie que les économistes « orthodoxes » ne veulent bien l’admettre.

Comment les économistes peuvent-ils négliger l’impact de l’énergie ?
G. G. : Pas tous les économistes, surtout ceux issus du courant dominant néoclassique ! Pour les physiciens, il ne fait aucun doute que rien n’advient sur cette Terre sans l’intervention, à un endroit ou un autre, de l’énergie. Pourtant cette trivialité n’est pas admise par tous les économistes néoclassiques. La plupart d’entre eux continuant d’utiliser des petits raisonnements fort discutables pour justifier leur désintérêt à l’égard de l’énergie et de l’ensemble des ressources naturelles. Ces « petits raisonnements » sont justement ceux que Steve Keen déconstruit dans son ouvrage L’Imposture économique1. Les matières premières non énergétiques sont également un énorme sujet, au premier rang desquelles les minerais, ce que confirme largement le travail de recherche que j’ai entrepris avec Olivier Vidal, de l’Institut des sciences de la Terre2, à Grenoble.

Modifié par Picdelamirand-oil
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Comment votre modèle peut-il rester compatible avec le fait que, par exemple, le PIB a augmenté en France depuis dix ans alors que la consommation d’énergie fossile a diminué ?
G. G. : Tout simplement parce que nous consommons d’autres types d’énergie que des énergies fossiles. En France, la consommation annuelle d’énergie primaire a atteint son plafond aux alentours de 2004, puis a connu une chute en 2007. Depuis lors, on reste sur un plateau autour de 250 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Le PIB, quant à lui, a continué de croître jusqu’en 2007 puis, lui aussi, a connu un effondrement en 2007-2009, suivi d’une brève reprise qui ne faisait que rattraper en partie la richesse évaporée du fait de la crise financière. Enfin, depuis 2011, le PIB français stagne. Le fait même que le PIB réagisse avec retard aux variations de notre consommation d’énergie implique que le sens de la causalité va bien de l’usage des énergies vers le PIB, et non l’inverse. C’est du reste ce que l’on observe dans tous les pays pour lesquels on dispose de statistiques fiables.

Comment votre analyse peut-elle avoir un impact sur les choix de politique économique ?
G. G. : Vous comprenez aisément que, si la prospérité économique d’un pays comme la France dépend de manière cruciale de son aptitude à consommer de l’énergie – et c’est vrai de la France comme de tous les pays, à des degrés divers –, alors il devient vital d’engager une transition énergétique. Il y a, en effet, deux raisons pour lesquelles notre pays ne peut plus impunément augmenter sa consommation d’énergie fossile. Premièrement, le dérèglement climatique qu’induit l’émission de carbone. Deuxièmement, la raréfaction du flux d’énergie fossile que nous pouvons extraire du sous-sol. Ce dernier point est encore controversé, même chez les rares économistes qui s’intéressent à l’énergie. En effet, il ne fait aucun doute qu’il reste encore énormément de carbone sous terre, et même beaucoup trop. Si nous déstockons tout le charbon disponible, nous achèverons de mettre le climat sens dessus dessous. En revanche, il y a actuellement un goulet d’étranglement sur le flux de ce que nous pouvons extraire du sous-sol en une journée. Avec les techniques conventionnelles, depuis 2005, ce flux plafonne autour de 87 millions de barils/jour, comme l’a admis l’Agence internationale de l’énergie.

L’exploitation des ressources non conventionnelles comme les gaz et huiles de schistes ne change-t-elle pas la donne ?
G. G. : La question de savoir si les techniques de fracturation hydraulique permettront de crever durablement ce plafond reste ouverte. Il est toutefois permis de rester sceptique. Quoi qu’il en soit, sans énergie, nous n’aurons aucun moyen d’assurer la prospérité de notre économie, laquelle ne se mesure pas par le PIB. Du coup, il convient, je crois, d’engager ce grand projet consistant à transiter d’une économie essentiellement carbonée, héritée de la révolution industrielle, vers une économie décarbonée. 

Le comité des experts pour le débat national sur la transition, présidé par Alain Grandjean, et dont j’ai fait partie, a dessiné des feuilles de route pour la transition en France. Des solutions de financement ont été proposées par ce comité. Le rapport Canfin-Grandjean(link is external) qui a été remis au président de la République dresse un panorama des outils financiers dont nous disposons pour financer les énormes efforts d’investissement en infrastructures que nous devons fournir afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre au Nord et d’adapter les économies du Sud à un réchauffement climatique déjà entamé depuis vingt ans. Contrairement à ce que prétendent certains économistes qui répètent que personne ne sait comment engager la transition, il existe des propositions très concrètes.

Quelles sont vos recommandations en ce qui concerne la transition énergétique ?
G. G. : Je crois que la question de savoir quel « mix » énergétique nous voulons adopter d’ici une vingtaine d’années ne relève pas seulement du débat technique : elle engage des options de société qui requièrent une discussion démocratique et des choix politiques. La place que nous souhaitons donner au nucléaire doit évidemment faire partie de ce débat. Ensuite, le plus *** du côté des économistes, est d’incorporer sérieusement les questions climatiques, énergétiques et écologiques dans nos modèles. Le groupe 3 du Giec3 tente cette gageure, mais les difficultés qu’il rencontre montrent que la communauté des économistes a beaucoup de mal à dialoguer avec celles des climatologues.

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a adressé un courrier au ministre des Finances, Michel Sapin, lui demandant que les modèles économiques utilisés à Bercy prennent sérieusement en compte ces enjeux décisifs. Cela est crucial car, comme vous le savez, les lunettes avec lesquelles nous regardons le monde orientent de manière décisive la direction que nous choisissons de prendre. Enfin, avec Jean-Pierre Ponssard, nous avons lancé cette année une chaire « Énergie et prospérité » qui a vocation à étudier les relations entre énergie et économie, tant au niveau macroéconomique que du point de vue micro ou encore du côté des secteurs bancaire et assuranciel.

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https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/exploitation-miniere-un-projet-en-eau-profonde-dans-le-pacifique-a-l-horizon-2026-1004894.html

Exploitation minière : un projet en eau profonde dans le Pacifique à l'horizon 2026

Le Canadien The Metals Company a confirmé lundi soir le lancement de son méga projet d'exploitation minière en eaux profondes dans le Pacifique sud d'ici 2026, malgré les critiques des écologistes.

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Il y a 1 heure, ksimodo a dit :

prochaine mesure de lutte contre le RC: augmenter le budget des pompiers.

 

En Amérique du nord et dans beaucoup d'endroit du monde on considère les feux de forets comme naturels et plutôt sain, et on ne s'y intéresse plus que ça que quand il s'approche des construction ... pas sur que ce point de vu change rapidement.

Et vu l'étendue de la foret au Canada ...

... à part prier pour des saisons plus humides donc un bois plus humide.

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il y a une heure, g4lly a dit :

En Amérique du nord et dans beaucoup d'endroit du monde on considère les feux de forets comme naturels et plutôt sain, et on ne s'y intéresse plus que ça que quand il s'approche des construction ... pas sur que ce point de vu change rapidement.

Et vu l'étendue de la foret au Canada ...

... à part prier pour des saisons plus humides donc un bois plus humide.

Quand on sait que 90 % des départs de feux de forêt ont pour origine les activités humaines j'ai du mal avec le coté naturel de la chose ^^

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il y a 10 minutes, clem200 a dit :

Quand on sait que 90 % des départs de feux de forêt ont pour origine les activités humaines j'ai du mal avec le coté naturel de la chose ^^

Pas forcément au Canada ...

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Le 26/08/2024 à 18:41, Picdelamirand-oil a dit :

Citant Gaël Giraud : Mais une chose est sûre : nos économies sont beaucoup plus dépendantes de l’énergie que les économistes « orthodoxes » ne veulent bien l’admettre.

Nate Hagens utilise une expression pour résumer cela : "energy blindness" la cécité énergétique, ou le fait de ne pas voir que l'énergie est une composante cruciale de tous les objets et modes de consommation dans notre concept de société "développée". Nous vivons présentement dans un monde dirigé par des aveugles énergétiques.

Le 26/08/2024 à 18:41, Picdelamirand-oil a dit :

Citant Gaël Giraud : Pas tous les économistes, surtout ceux issus du courant dominant néoclassique !

Voir la vidéo du 7 février 2024 [1] de Steeve Keen, économiste australien, réhabilitant François Quesnay et les physiocrates, ou encore Anne Robert Jacques Turgot, parce que contrairement à Adam Smith qui avait fait du travail l'origine de la richesse, ils pensaient que l'économie découlait des "dons gratuits de la nature", ce qu'on appelle aujourd'hui l'énergie. Ce détour par l'histoire de l'économie permet ainsi d'expliquer la "cécité énergétique" (energy blindness) de la plupart des économistes et des décideurs d'aujourd'hui.

[1]

 http://www.air-defense.net/forum/topic/19441-effondrement-écologique-et-civilisationnel-en-ce-siècle/page/83/#comment-1697741

-

Le 26/08/2024 à 18:41, Picdelamirand-oil a dit :

Comment votre modèle peut-il rester compatible avec le fait que, par exemple, le PIB a augmenté en France depuis dix ans alors que la consommation d’énergie fossile a diminué ?
G. G. : Tout simplement parce que nous consommons d’autres types d’énergie que des énergies fossiles.

Je pense qu'il faudrait comptabiliser l'énergie dépensée pour manufacturer (à l'étranger) les produits que les Français importent. Je ne suis pas sûr que la règle d’élasticité du PIB par rapport à l’énergie dont il a parlé plus haut fonctionne pays par pays. L'essentiel est qu'elle a l'air d'être vérifiée au niveau mondial. Voir l'article de Jason Hickel du 18 juin 2020 dans Foreign Policy :

http://www.air-defense.net/forum/topic/19441-effondrement-écologique-et-civilisationnel-en-ce-siècle/page/57/#comment-1391727

 

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