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  1. C'est à peu près la position de Joseph Kennedy, le père de John Fitzgerald, affilié au parti démocrate et ambassadeur des États-Unis à Londres. C'est aussi à peu près la position des historiens britanniques John Charmley et Maurice Cowling. Ou tout simplement celle de Neville Chamberlain : - Et ce n'est peut-être pas totalement un hasard si un petit-fils de Joseph Kennedy se retrouve dans l'administration Trump : J'ai appris récemment aussi que Joseph Kennedy avait aidé Erich Maria Remarque . Mais les deux époques, celle de la seconde guerre mondiale et la nôtre, sont incommensurables à cause de l'arme atomique. Nous savons maintenant que les superpuissances atomiques, quand elles se font la guerre par proxy interposé, doivent se mettre d'accord sur un certain nombre de règles du jeu, pour que cela n'escalade pas jusqu'au conflit nucléaire. C'est ce qu'a appris John Kennedy lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. À ce sujet, il y a une scène très brève mais significative dans le film "Un Parfait Inconnu" sur Bob Dylan, où l'on voit les embouteillages lorsque les New-yorkais qui en ont les moyens fuient la ville car ils pensent qu'elle va imminamment être anéantie par une bombe atomique. Les Américains ont une psyché très particulière vis à vis des Russes et on ne peut pas se contenter, comme l'auteur de la caricature, de leur plaquer nos propres projections. Ils ont leur propre image de la Russie, marquée par leur histoire. C'est aussi une histoire de business deals, comme l'achat de l'Alaska. https://www.liberation.fr/international/amerique/trump-juge-interessante-lidee-dun-tunnel-reliant-la-russie-a-lalaska-20251018_XXZQUN7IUZAGRA5KHVBSCHWAJU/ Donald Trump a évoqué vendredi 17 octobre avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky la construction d’un tunnel sous-marin reliant la Russie à l’Alaska. Cette idée farfelue, suggérée la veille par un haut responsable russe au multimilliardaire Elon Musk, venait tout juste d’arriver aux oreilles du président américain via la question d’un journaliste. Trump l’a jugée «intéressante», mais a ajouté qu’il allait «devoir y réfléchir».
  2. Et pour achever d'horrifier les anti-russes primaires, ajoutons qu'Angela Merkel avait mis un portrait de Catherine la Grande dans son bureau à la chancellerie. Probablement parce que c'était une femme, une allemande, une chef d'État d'un grand État européen. Angela Merkel parle parfaitement le russe et elle remporté de nombreux prix de russe quand elle l'étudiait dans sa jeunesse. Elle s'exerçait en dialoguant avec les soldats russes postés en Allemagne de l'Est.
  3. https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/lettonie-1gnrl.htm La Lettonie apparaît aujourd'hui comme un pays scindé, avec peu de contacts entre, d'une part, la population lettonophone, d'autre part, la population russophone. Celle-ci est surtout présente dans les grandes villes, comme Riga ou Daugavpils, et elle ne parle pas nécessairement la langue officielle de son pays, et ce, d'autant plus que les membres de cette communauté travaillent généralement dans le secteur privé. Or, la maîtrise du letton n'est obligatoire que dans la fonction publique. Le même cloisonnement est valable du côté lettonophone. Pourtant, une meilleure reconnaissance de la minorité russophone pourrait apaiser les tensions entre les deux grands groupes linguistiques, surtout si la minorité russophone acceptait d'apprendre le letton comme langue seconde. La Lettonie aurait à gagner à reconnaître des droits linguistiques étendus aux russophones, sans nécessairement accorder le statut de co-officialité à la langue russe, car le letton n'est pas le poids qu'il lui faudrait pour affronter le russe sur un pied d'égalité. Néanmoins, les arguments avancés par les partisans de l’officialisation du russe ne manquaient pas de bien-fondé. Le russe est une des langues les plus importantes du monde par sa diffusion. Le poids démographique des russophones en Lettonie, près de 30%, justifierait la reconnaissance du russe comme langue co-officielle. D'ailleurs, la Belgique, l’Irlande, Malte, la Norvège et la Suisse sont des États officiellement bilingues ou trilingues. En Finlande, la minorité suédophone, qui représente seulement 5% de la population, bénéficie de la co-officialité avec le finnois. Toutefois, la situation linguistique en Lettonie semble très différente dans la mesure où la langue officielle est très vulnérable. En effet, le letton est une petite langue parlée par deux millions de locuteurs, alors que le russe est parlé par 154 millions de locuteurs comme langue maternelle et par 100 millions de locuteurs comme langue seconde pour un total de 254 millions. Dans un cas d'égalité juridique, le letton serait nécessairement en péril face à la force de la langue russe. C'est pourquoi il faut accorder au letton plus de poids juridiques pour compenser son inégalité numérique. La situation en Lettonie a bien changé au cours des dernières années, car la plupart des russophones du pays ne s'opposent pas ouvertement à la réforme scolaire qui vient d'être adoptée. D'ailleurs, les parents russophones envoient de plus en plus leurs enfants dans des écoles lettonnes afin qu'ils puissent s'exprimer aisément dans la langue officielle. Pour ce qui est des autres minorités, notamment les communautés ukrainiennes et juives, non seulement elles ne s'opposent pas à la réforme scolaire, mais elles l'appuient. On peut y déceler une attitude revancharde des Lettons à l'égard de la langue russe, et on aurait raison. Mais l'invasion de la Russie en Ukraine a traumatisé les Lettons qui appuient massivement les Ukrainiens. Lorsque, au journal télévisé en soirée, les Lettons regardent les horreurs de la guerre en Ukraine, ils revoient l’occupant soviétique dans leur pays et se rappellent la mise au rancart de leur langue, de leur culture réduite à un rôle folklorique et des milliers de personnes envoyés au goulag. Toutes les chaînes de télévision en provenance de la Russie sont aujourd'hui interdites. Les symboles de l’Union soviétique sont maintenant perçus comme des signes d’agression; beaucoup de monuments rappelant cette époque honnie sont aujourd'hui détruits. Le gouvernement letton a complètement fermé ses frontières avec la Russie, y compris les touristes et les jeunes hommes qui fuient leur pays de crainte d'être transformés en chair à canon. Les plus grandes victimes de cette guerre en Lettonie sont les russophones [donc y compris des Ukrainiens !] qui voient fondre leurs droits comme neige au soleil ! https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/lettonie-3polminor.htm Bien que certaines communes aient embauché des traducteurs, les dispositions de la Loi sur la langue officielle peuvent défavoriser les membres des minorités lorsqu'ils veulent communiquer avec l'Administration publique. Beaucoup de Russes, de Biélorusses, d'Ukrainiens et de Polonais ne maîtrisent pas suffisamment la langue officielle, le letton, pour pouvoir soumettre des documents dans cette langue. Rappelons que les documents soumis dans d’autres langues que le letton sont refusés s’ils ne sont pas accompagnés d’une traduction en letton, certifiée devant notaire. Pour un grand nombre des membres des communautés minoritaires, le coût de la traduction et de la certification devant notaire peut paraître trop lourd à assumer. De plus, certains groupes sont particulièrement plus vulnérables, comme les prisonniers et les personnes russophones faisant l’objet de poursuites judiciaires; les pétitions, plaintes ou autres documents rédigés en russe sont simplement refusés par les instances administratives. C'est pourquoi la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance [ https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_européenne_contre_le_racisme_et_l'intolérance ] demande aux autorités lettones de surveiller l'application de la loi et de veiller à ce que les dispositions régissant l’emploi de la langue dans les communications avec les organismes publics ne limitent pas l’accès à ces organismes, en particulier aux personnes maîtrisant mal le letton et n’ayant que de faibles ressources financières. La législation en vigueur ne précise rien en ce qui a trait aux communications orales dans l'administration de l'État, hormis pour la langue de travail des employés (en letton). Il n'y a pas de bilinguisme officiel autorisé dans les rapports oraux avec les administrés, mais ce n'est pas interdit, du moins dans un bureau et en personne. Cependant, il arrive que les employés de l’État doivent connaître la langue d’une minorité nationale si cela est nécessaire à l’accomplissement de leurs devoirs professionnels. Par exemple, un policier en exercice dans une grande ville à majorité russophone doit pouvoir s’exprimer en russe auprès des citoyens. Dans les demandes orales, les fonctionnaires ne sont pas formellement tenus de répondre en une autre langue qu’en letton. Toutefois, la très grande majorité des fonctionnaires utilisent quand même le russe, d’une part, parce qu’ils le connaissent, d’autre part, parce qu’il est inutile de demander aux personnes âgées non lettones d’apprendre le letton. En 2002, la transition vers le letton dans les écoles secondaires était soutenue par environ 41% des enseignants, des élèves et des parents; en 2004, elle était soutenue par 15% des élèves, 30% des enseignants et 13% des parents. Les élèves étaient bien conscients de la nécessité de la langue lettone, mais la plupart la rejetaient comme langue d'étude. Ce programme national ne tient plus! Depuis février 2022, la Lettonie voit avec horreur les conséquences de l'invasion russe en Ukraine, ce qui suscite une certaine animosité à l'égard des russophones. Néanmoins, à la fin du mois de janvier 2018, le gouvernement avait déjà approuvé les modifications législatives à la Loi sur l'éducation de 1998; le Parlement avait commencé à discuter des projets de loi sur cette question. Les législateurs ont également rejeté la pétition appelant à la préservation de l'enseignement bilingue en Lettonie, signée par plus de 10 000 citoyens lettons. Après la réforme, la proportion des matières enseignées en letton dans les écoles des minorités ethniques devra atteindre au moins 50 % de la 1re à la 6e année ; 80 % de la 7e à la 9e année et 100 % de la 10e à la 12e année. Les écoles pourront toujours enseigner la langue, la littérature, ainsi que les matières liées à la culture et à l'histoire dans les langues maternelles des minorités. L’introduction progressive de la langue officielle dans les programmes d’enseignement pour les minorités semble avoir amélioré sensiblement la maîtrise du letton. Ainsi, en 1989, soit dans les dernières années de l’Union soviétique, seuls 23% des habitants non lettons pouvaient communiquer en letton, mais en 2009, cet indicateur atteignait plus de 90%. Les controverses C'est évidemment sur la communauté russophone que l'impact de la réforme en éducation pèse le plus, car les russophones représentent de loin la première minorité de Lettonie, représentant 24% de la population de ce petit pays de 1,8 million d'habitants, loin devant les autres minorités (Polonais, Juifs, Ukrainiens et Bélarusses) dans un État où les Lettons, eux, ne forment que 62% de la population. Pour les russophones, la réforme du système d'éducation en Lettonie a pour effet d'abandonner l'enseignement secondaire dans les langues minoritaires, lequel a existé dans le pays durant un siècle, y compris la période de l'indépendance avant la Seconde Guerre mondiale. Cette réforme est perçue par les membres de la minorité russophone comme une violation de leurs droits et une discrimination manifeste. Les représentants de la minorité russophone affirment que l'application de la nouvelle législation norme 60/40 en matière d'éducation publique a un impact négatif sur la capacité des élèves à recevoir leur enseignement. Ils croient que cette modification privera les 10 000 élèves russophones de ces écoles secondaires de bénéficier d'un environnement culturel favorable à leur langue maternelle. De plus, le gouvernement russe, les médias russes et le parti pro-Kremlin Latvijas Krievu savienība (Union lettone-russe) capitalisent sur cette question comme un exemple clair de discrimination contre les minorités russes, le Parlement russe allant jusqu'à menacer de sanctions la Lettonie si les réformes étaient mises en œuvre. L'un des principaux arguments utilisés est que l'enseignement de la langue lettone était autorisé à l'époque soviétique, il est donc juste que les russophones bénéficient des mêmes droits aujourd'hui. L'argument souvent utilisé contre ce droit est que la Lettonie n'a pas choisi d'être illégalement occupée et annexée par l'Union soviétique, mais cette interprétation rend la question encore plus épineuse, car le gouvernement russe et certains russophones en Lettonie rejettent l'idée que l'occupation lettone était illégale. 6 Les médias, la vie économique et sociale En janvier 2023, la Lettonie vivait encore dans un espace d'information dans lequel la langue russe était absolument dominante, selon le Conseil national des médias électroniques de masse (NEPLP). On comptait alors 252 médias disponibles en Lettonie, dont 127 d'entre eux diffusaient en russe et seulement 42 en letton. Plusieurs stations de radio russophones qui ne tenaient pas compte des dispositions juridiques furent suspendues par le Conseil national des médias électroniques. Le même conseil a souvent reproché aux chaînes de télévision lettones de diffuser trop de films en russe. En cas d'infractions répétées, le Conseil peut aussi intenter une action contre la chaîne ou la station, et demander le retrait de la licence. Le résultat immédiat des restrictions linguistiques dans les médias électroniques a eu pour effet d'inciter les russophones de se tourner vers la télévision par câble ou par satellite dont les stations émettent en russe. Bref, c'est un effet pervers qui fait perdre à la fois des revenus aux médias lettons et limite l'intégration sociale tant désirée par les autorités lettones. Des citoyens russophones ont contesté devant les tribunaux le système des quotas imposés par la loi. Après avoir refusé d'entendre la cause pour des raisons de procédure, la Cour constitutionnelle de Lettonie a annulé, le 6 juin 2003, les restrictions sur l'usage des «langues étrangères» (celles des minorités) à la radio et la télévision nationales. Dans leur réponse écrite, les juges ont estimé que les minorités nationales avaient le droit reconnu de préserver et de développer leur langue et que la législation devait garantir l'usage illimité de leur langue le secteur public des médias électroniques. À leur avis, l'État a le devoir de garantir que le susdit droit est mis en œuvre et protégé contre toute violation. À l'heure actuelle, la quatrième station de radio, Latvijas Radio 4, diffuse la plupart de ses émissions en russe. La même station de radio diffuse, en raison d'une demi-heure par semaine, une émission (''Doma Laukums'') en latgalien. Latvijas Radio 4 diffuse des émissions d'information d'une demi-heure quotidienne dans les langues suivantes: en biélorusse, en ukrainien, en polonais, en lituanien, en estonien, en allemand, en arménien, en azéri, en géorgien, en grec, en yiddish et en tatar. Depuis l'invasion de la Russie en Ukraine, toutes les chaînes de télévision en provenance de la Russie sont aujourd'hui interdites. [Conclusion] La politique linguistique pratiquée par la Lettonie à l'égard de ses minorités demeure ambiguë. L'objectif de vouloir intégrer les communautés minoritaires au sein de la société lettone est fort louable, mais cet objectif a entraîné aussi une grande hostilité entre les communautés lettone et russophone. Les Russes accusent la Lettonie de pratiquer une politique nationaliste et russophobe. Certes, la situation ethnique ne se compare nullement à celle de la Bosnie-Herzégovine ni à celle du Caucase. Il ne fait pas de doute que les Lettons vivent mal les souvenirs hégémoniques du russe, ainsi que la place modeste du letton sous le régime soviétique. Mais le système a créé deux «solitudes» qui ne se croisent jamais. Ainsi, les quotas imposés à la radio et à la télévision ont eu un effet pervers dans la mesure où les russophones se sont rués vers la télévision par câble et la télévision par satellite, alors que les chaînes lettones voient réduire leur auditoire de façon constante. La politique linguistique nationaliste a renforcé les positions de méfiance de la part des Lettons à tel point que les russophones ne veulent plus participer à la vie politique du pays. Ces derniers ont été marginalisés, pour ne pas dire exclus au sein de l'État letton. Il n'y a presque pas de russophones dans les structures hiérarchiques de l'État, pas plus que dans l'administration publique ou dans le monde judiciaire. Cette participation des russophones dans l'administration et la justice est estimée respectivement à 4% ou à 6%, pour ne pas dire à moins de 3%. De plus, le taux des chômeurs russophones est deux fois plus élevé que chez les Lettons. Alors que les détenus russophones forment 66 % des prisonniers, le taux est de 30 % pour les Lettons. Or, les russophones de la Lettonie sont là pour rester et ne s'en iront pas en Russie où ils ne seraient pas les bienvenus, et ils le savent trop bien! La plupart d’entre eux considèrent la Lettonie comme leur pays et ils ne connaissent pas la Russie, pourtant si proche. Dans un avenir peu lointain, on ne voit pas comment les Lettons accepteraient de restreindre leurs velléités nationalistes et de cesser leur lutte contre la langue russe. Par ailleurs, beaucoup de jeunes Lettons en ont assez d'être « contaminés » par la propagande nationaliste et revancharde; ils considèrent même que le discours des ultranationalistes est carrément « fanatique ». Dans l'état actuel des choses, le dialogue entre les deux principaux groupes linguistiques semble peu probable. Certains propos de l'ex-présidente de la Lettonie, Mme Vaira Vike-Freiberga (de 1999 à 2007) sont révélateurs de l'idéologie actuelle: «Il faut qu'ils comprennent que c'est un pays indépendant et que, s'ils deviennent des Lettons d'origine russe, ils seront avant tout des Lettons. S'ils veulent rester russes, qu'ils partent en Russie.» Lorsque le chef de l'État refuse verbalement qu'une minorité de 24% ait droit à sa langue, ses traditions et sa culture, l'exemple vient de haut. Il semble bien que la présidente du pays, qui a vécu quelques décennies au Canada (Montréal), ait oublié que le Québec traitait avec plus d'égard sa minorité anglophone. L'ex-présidente de la Lettonie, Mme Vaira Vike-Freiberga, déclarait en entrevue à un journaliste québécois : Il y a seulement un million et demi de Lettons au monde. C'est le seul endroit ici où l'on peut parler notre langue. À plus forte raison, on doit la protéger. On ne peut pas avoir deux langues officielles. Ce n'est pas possible. Ce point de vue est tout à fait légitime, mais l'unilinguisme officiel peut laisser la place à des accommodements tout à fait raisonnables en matière de langue. Le modèle letton est celui de l'unilinguisme, non le bilinguisme. Soucieux de conserver une image positive dans l’opinion publique internationale, notamment au Conseil de l’Europe, le gouvernement letton a intérêt à préserver les droits linguistiques des minorités nationales. Il conviendrait probablement que le gouvernement explique davantage sa politique linguistique dans des émissions de radio ou de télévision, ainsi que dans les médias écrits. Quant aux russophones, il leur faudra finir par accepter leur nouveau statut de minoritaires et oublier leurs réticences à l’égard de la Lettonie, leur «pays d’accueil». On peut certes soupçonner les raisons qui amènent les russophones à s'opposer à leur lettonisation, il ne faudrait quand même pas s'en étonner. Quelle communauté accepterait sa liquidation sans rien dire? Il reste encore beaucoup de pain sur la planche pour les autorités lettones avant de parvenir à réussir l'intégration sociale de ses minorités, surtout la russophone. Les deux solitudes risquent de continuer à se tourner le dos! Pour le moment, la Lettonie doit encore composer avec les fantômes de son passé soviétique, car elle n'a pas réussi à tourner la page. Il faut admettre que l'invasion de la Russie en Ukraine a traumatisé les Lettons qui appuient massivement les Ukrainiens. Lorsque, au journal télévisé en soirée, les Lettons regardent les horreurs de la guerre en Ukraine, ils revoient l’occupant soviétique dans leur pays et se rappellent la mise au rancart de leur langue, de leur culture réduite à un rôle folklorique et des milliers de personnes envoyés au goulag. En un sens, la Russie de Vladimir Poutine conforte les Lettons à réduire les droits des russophones dans ce petit pays.
  4. Distribution des Russes, Biélorusses et Ukrainiens en 2011 Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Demographics_of_Latvia#Ethnic_groups
  5. Peut-être pour la même raison qu'il y a des Irlandais qui sont nés en Irlande et qui mourront en ne sachant pas parler irlandais.
  6. https://www.bbc.com/news/live/cy85d9613zxt (16 octobre 2025) Donald Trump a déclaré qu'il rencontrerait Vladimir Poutine en Hongrie pour poursuivre les discussions sur la fin de la guerre en Ukraine, à la suite d'un entretien téléphonique « très productif » entre les deux hommes. Trump a déclaré que de nouvelles discussions auraient lieu la semaine prochaine entre des « conseillers de haut niveau », menées du côté américain par le secrétaire d'État Marco Rubio. Un conseiller du Kremlin a déclaré que les discussions avaient été « substantielles » et avaient eu lieu à la demande de la Russie. La date n'est pas connue, mais Trump a déclaré que la réunion aurait lieu « dans environ deux semaines, assez rapidement ». Le Premier ministre hongrois déclare que les préparatifs du sommet sont déjà en cours.
  7. https://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2025-10/losverfahren-bundeswehr-strack-zimmermann-ablehnung (17 octobre 2025) La présidente de la commission de la défense au Parlement européen, Marie-Agnes Strack-Zimmermann (FDP), a averti que l'Allemagne ne devait pas « être défendue au hasard ». Il ne faut « pas jouer à un jeu de hasard, mais élaborer un concept clair, équitable et conforme à la Constitution », a-t-elle déclaré. Le président de l'association des réservistes de la Bundeswehr, Patrick Sensburg, s'est prononcé en faveur d'une procédure de remplacement plutôt que d'un tirage au sort si le nombre de réservistes recrutés s'avérait insuffisant. « Ce serait la solution la plus simple et la plus équitable », a-t-il déclaré au RedaktionsNetzwerk Deutschland (RND). En effet, cela permettrait de sélectionner les candidats les plus qualifiés. Néanmoins, le tirage au sort n'est pas exclu : « Une sélection aura lieu de toute façon. » Reinhold Robbe, ancien commissaire aux forces armées du Bundestag allemand, a fait remarquer que les recrues tirées au sort pourraient se sentir perdantes. Elles pourraient alors être peu motivées pour servir, a déclaré le politicien du SPD, « ce qui serait catastrophique ». Un tirage au sort serait tout à fait inapproprié. M. Robbe s'est prononcé en faveur d'attendre de voir si le modèle prévu par le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD) aboutirait au succès escompté. Ce dernier prévoit une réforme du service militaire sur le modèle suédois. Depuis 2017, les hommes et les femmes âgés de 18 ans doivent remplir un questionnaire sur la base duquel les candidats et candidates appropriés sont contactés. D'un point de vue juridique, ce modèle s'apparente au service militaire obligatoire, mais jusqu'à présent, le nombre de volontaires s'est toujours avéré suffisant. Pistorius prévoit de faire remplir un questionnaire aux jeunes Allemands, puis d'inviter les recrues potentielles à se présenter à la visite médicale. Cependant, seuls les hommes seront tenus de remplir ce questionnaire.
  8. https://www.russkije.lv/en/lib/read/schools-in-independent-latvia.html Les écoles pour les minorités russes dans la Lettonie de l'entre-deux-guerres En décembre 1919, le Conseil populaire de Lettonie (parlement provisoire du nouvel État) adopta des lois sur les établissements d'enseignement en Lettonie et sur l'organisation des écoles pour les minorités dans le pays, selon lesquelles les minorités nationales avaient le droit à l'autonomie dans la création et la gestion de leurs écoles. Des départements nationaux furent créés au sein du ministère de l'Éducation, dont le département russe. Le professeur Ivan Yupatov a dirigé ce département pendant 10 ans. Pendant une brève période, des écoles lettones, russes, biélorusses, allemandes, juives, polonaises, lituaniennes et estoniennes ont vu le jour en Lettonie. Le droit des minorités à l'éducation a ainsi été respecté, y compris le droit à l'enseignement secondaire dans leur langue maternelle. Seules l'histoire et la géographie de la Lettonie étaient enseignées en letton dans les écoles minoritaires à partir de la 5e année de l'école primaire. Dans les années 1920 et 1930, le taux d'alphabétisation de la population russe a augmenté de manière constante. Si en 1920, seuls 41,32 % des Russes lettons âgés de plus de 10 ans étaient alphabétisés, en 1930, ce pourcentage était passé à 62,74 %. Cette augmentation du taux d'alphabétisation a été facilitée par la création d'un réseau d'écoles primaires russes, en particulier dans les régions reculées de l'est de la Lettonie, en Latgalie. Cependant, tous les enfants russes n'ont pas terminé leur scolarité primaire. Seul un enfant sur 22 quittant l'école primaire poursuivait ses études dans le secondaire. Après le coup d'État du 1er mai 1934, les tendances nationalistes lettones se sont renforcées. Les relations des autorités avec les minorités nationales se sont fortement détériorées. La loi sur l'éducation nationale a supprimé l'autonomie des écoles. Elle a été suivie de directives sur la répartition des écoliers en fonction de leur appartenance ethnique, qui ont restreint le droit des parents de choisir la langue d'enseignement. Alors qu'au début des années 1930, il existait cinq lycées russes (à Riga, Daugavpils, Lūdza, Rēzekne et Jaunlatgale), à la fin des années 1930, il n'en restait plus que deux : à Riga et à Rēzekne, ainsi que le département russe du deuxième lycée de Daugavpils. En 1936, le dernier des nombreux lycées privés russes de l'époque, le O. Lishina Gymnasia, a été fermé. Au cours de l'année scolaire 1939/40, les écoles secondaires russes restantes comptaient 568 élèves, ce qui était clairement insuffisant pour répondre à la demande croissante des jeunes Russes en matière d'éducation. Les lycées lettons étaient surchargés et n'étaient pas en mesure d'accueillir de nouveaux élèves. https://www.russkije.lv/en/lib/read/oasis-of-russian-culture.html Une oasis de culture russe Dans le contexte de l'indépendance de la Lettonie entre les deux guerres mondiales, Riga est devenue l'un des centres culturels pour les Russes vivant à l'étranger. La population russe de Lettonie pouvait mener une vie riche en culture et en spiritualité. Le journal Segodnya était l'une des plus grandes publications en russe imprimées hors de Russie. Le seul théâtre russe fonctionnant en permanence hors de Russie, avec une brillante troupe d'acteurs, se trouvait à Riga. Tout comme les écoles russes minoritaires de Lettonie, le théâtre russe était financé par le budget de l'État letton. Des artistes russes talentueux ont créé leurs œuvres en Lettonie. De nombreux représentants célèbres de l'élite culturelle et scientifique russe ont visité Riga. Ivan Bounine, qui a reçu le prix Nobel en 1933, est venu à Riga, tout comme Ivan Chmelev. Fiodor Chaliapine a fait plusieurs tournées à Riga. Les habitants de Riga ont eu l'occasion de découvrir les œuvres du poète Alexandre Vertinsky. Les représentations du Chœur des Cosaques du Don ont laissé une impression inoubliable. De nombreux scientifiques russes de renom ont donné des conférences, parmi lesquels les philosophes Nikolaï Berdiaev, Ivan Il'ine et Semion Frank. La proximité avec la Russie et la présence d'une importante population russe locale ont attiré de nombreux émigrés russes de premier plan. « Grâce à sa position géographique, Riga, située à la jonction de deux mondes – celui de la Russie et celui de l'Europe occidentale –, invitait volontiers des artistes venus tant de l'Est que de l'Ouest. Les artistes russes qui voyageaient vers l'ouest ne pouvaient pas passer à côté de Riga, avec son accueil chaleureux et enthousiaste. À Riga, des solistes renommés du Théâtre Bolchoï ont donné des représentations : Barsova (soprano colorature), qui a magnifiquement interprété le rôle de Rosina dans « Le Barbier de Séville », Maksakova (Carmen), Sobinov, Zhadan – dans le rôle de Lensky dans « Eugène Onéguine » et d'autres. De l'Ouest venait Chaliapine, qui chantait en russe le rôle de Boris Godounov à l'opéra et apparaissait dans « La Sirène » ainsi qu'en concert. Les billets étaient vendus plusieurs mois à l'avance. Ses représentations étaient des événements auxquels les habitants de Riga de tous âges et de toutes nationalités se préparaient et dont ils se souvenaient longtemps », se souvient Natalya Sinayskaya, témoin oculaire des événements de ces années-là.
  9. https://www.russkije.lv/en/lib/read/minority-ngos.html Les ONG de la minorité russe dans la Lettonie de l'entre-deux-guerres La Première Guerre mondiale et la révolution russe ont eu un impact considérable sur la société civile. Au cours des premières années de l'indépendance de la Lettonie dans les années 1920, la minorité russe de Lettonie (qui représentait un dixième de la population du pays) a dû déployer des efforts considérables pour rétablir les organisations non gouvernementales qui existaient auparavant et en créer de nouvelles. Des dizaines d'ONG de la minorité russe fonctionnaient déjà au début des années 1920 et leur nombre ne cessait de croître. Riga était le centre de la vie publique de la minorité russe. Mais des associations russes ont également été créées dans d'autres villes et villages comptant une importante population minoritaire. Il existait des organisations culturelles et éducatives, caritatives, professionnelles, religieuses, de jeunes et d'émigrants issues de la minorité russe. La période républicaine parlementaire (1918-1934) a été la plus favorable au développement de la vie sociale dans la Lettonie d'avant-guerre. La situation a changé après l'instauration de la dictature de Kārlis Ulmanis en 1934. Les associations qui avaient promu des objectifs politiques ont été réprimées. Les organisations restantes ont été placées sous le contrôle strict de l'État. Une autorisation spéciale était nécessaire pour interpréter des chansons russes ou imprimer des programmes en russe, etc. (comme pour les autres langues minoritaires). En 1938, une nouvelle loi sur les associations a été adoptée, qui exigeait leur réenregistrement. Cela a conduit à un étouffement encore plus grand de la vie publique. Le nombre d'associations russes a été réduit. Néanmoins, la vie publique de la minorité russe se poursuivit jusqu'à l'annexion de la Lettonie en 1940. De juin 1940 à février 1941, la nouvelle administration soviétique de Lettonie dissolut les 58 associations de la minorité russe restantes. Ce n'est que 50 ans plus tard, à la fin des années 1980, que les Russes de Lettonie purent à nouveau participer librement aux activités des organisations non gouvernementales. https://www.russkije.lv/ru/pub/read/rus-in-latvia-edition2/feigmane-societies-rus-latvii-2.html Les communautés russes en Lettonie (1920-1940) Tatiana Feigmane L'activité sociale de la population russe de Lettonie s'est principalement manifestée à travers les activités de nombreuses organisations, essentiellement à caractère culturel, éducatif, professionnel et caritatif. Vous trouverez ci-dessous une liste des associations qui, selon nous, ont joué un rôle particulièrement important dans la vie de la population russe. Il convient de noter que les conditions les plus favorables à l'activité sociale ont prévalu pendant la période de la république parlementaire (1920-1934). Sous le régime autoritaire (1934-1940), la vie sociale est devenue moins active et certaines organisations, principalement à caractère politique, ont été fermées. Néanmoins, la vie sociale s'est poursuivie jusqu'à l'annexion de la Lettonie en 1940, après quoi toutes les associations russes existantes ont été fermées. « Union nationale démocratique » (NDS). Formée en avril 1917. Après l'occupation de Riga par les troupes allemandes en août 1917, elle a cessé ses activités jusqu'en juin 1919. Au départ, l'Union ne regroupait que les habitants russes de Riga, mais à partir de 1920, ses activités s'étendirent à toute la Lettonie. L'objectif de l'Union était de rassembler la population russe locale afin de défendre ses intérêts sur les plans politique, social et matériel. En 1920, le syndicat créa : « le Comité spécial pour les affaires des émigrants russes », « le Comité caritatif des dames » et « le Comité d'aide » (à la population russe locale). En 1921, le « Comité d'aide aux affamés en Russie » a été créé. Au début de l'année 1924, le NDS a cessé d'exister en raison de l'entrée en vigueur de la loi « Sur les sociétés, les unions et les organisations politiques », qui prévoyait la division des sociétés entre celles qui s'occupaient de politique et celles qui en étaient exclues. Le président du conseil d'administration du NDS était l'avocat, membre du Conseil populaire, député de l'Assemblée constituante et de la Ière Diète A.S. Bochaïgov. « Union nationale russe en Lettonie » (RNS). Créée en 1924, sur la base du NDS. La RNS était une organisation politique. L'Union avait pour objectifs programmatiques les suivants. 1. Défendre les droits socio-politiques et les intérêts culturels et éducatifs des citoyens russes en Lettonie, conformément aux lois en vigueur dans le pays. 2. Réunir tous les citoyens russes de Lettonie, sans distinction de croyances religieuses, dans une étroite fraternité avec les autres ethnies locales. 3. Mise en œuvre et développement de l'autonomie nationale et culturelle russe. 4. Respect des intérêts religieux et des biens des orthodoxes et des vieux-croyants. 5. Souci : a) d'améliorer les conditions de vie rurales de la population russe en général et de la population de Latgale en particulier ; b) d'améliorer les conditions de vie des travailleurs ; c) d'alléger la charge fiscale et de faciliter l'accès au crédit. 6. Élection de candidats russes dans les institutions électives en nombre correspondant à la population russe en Lettonie. « Association nationale russe » (RNO). Fondée en 1924 sur la base du NDS. Contrairement au RNS, elle ne se fixait pas d'objectifs politiques. La RNO avait pour objectif de rassembler la population russe afin de résoudre des problèmes dans les domaines culturel, éducatif, juridique, caritatif, religieux et sanitaire. La RNO pouvait compter à la fois des membres individuels et collectifs. Par exemple, en 1938, la RNO comptait 27 membres collectifs et 109 membres individuels. Cela donnait à la RNO le droit, dans certains cas, de parler au nom de la communauté russe. En 1939, dans le cadre du réenregistrement des associations, le RNO a été rebaptisé « Société russe de Riga ». En 1938, 1939 et 1940, grâce aux efforts de la Société, des recueils intitulés « Annales russes » ont été publiés, contenant de nombreuses informations sur la population russe de Lettonie. Les présidents du conseil d'administration de la RNO étaient : N.S. Savvitch, A.B. Sirotin, B.V. Galkin, P.A. Nikanorov, S.A. Korenev. L'association était hébergée dans le « Club russe » (maison « Uley »). [J'arrête la traduction ici, mais la liste est infiniment plus longue...] https://www.russkije.lv/ru/pub/read/rus-in-latvia-edition2/infantyev-language-rus-latvii-2.html La langue et la littérature russes dans les écoles lettones des années 1920-1930 Boris Infantiev L'enseignement de la langue et de la littérature russes dans les écoles lettones des années 1920-1930 a fait l'objet de vifs débats et discussions dans divers cercles sociopolitiques. Les personnalités les plus radicales, qui militaient pour protéger la jeune République de Lettonie de l'influence soviétique qu'elles jugeaient néfaste, assimilaient les concepts de « soviétique » et de « russe » et reportaient leur mécontentement à l'égard du régime soviétique sur la langue russe et la culture russe dans son ensemble. Les radicaux d'extrême gauche voyaient également d'un mauvais œil la langue russe, y voyant à leur tour les vestiges vivants de la trinité « autocratie, orthodoxie, nationalité ». C'est ainsi que la direction social-démocrate du ministère de l'Éducation interprétait la langue et la littérature russes dans les écoles lettones, exprimant lors de réunions d'enseignants et dans la presse son mécontentement face au fait que la langue russe occupait toujours une place importante dans les écoles lettones de différents niveaux [1]. Dans des publications d'une autre tendance, par exemple dans le journal Latvis, connu pour ses aspirations d'extrême droite, les mêmes dirigeants justifiaient parfois leur mécontentement à l'égard de la langue russe dans les écoles lettones par d'autres raisons : ils s'inquiétaient du fait que la culture russe « asservissait toute notre jeune génération » [2]. Il est peu probable qu'il s'agisse ici de « l'héritage de la Russie tsariste ». Les milieux libéraux, sans éprouver de sympathie pour la Russie soviétique, et encore moins pour la Russie tsariste, tenaient néanmoins compte du fait que, du point de vue des intérêts de l'État, il fallait étudier la langue des peuples et des États voisins avec lesquels la Lettonie était liée d'une manière ou d'une autre sur le plan économique [3]. Les communistes et leurs sympathisants – qui étaient nombreux en Lettonie au début des années 1920 – estimaient que la connaissance de la langue russe permettrait aux Lettons de mieux se familiariser avec la pratique révolutionnaire des peuples de la Russie soviétique. Ces divergences dans l'évaluation politique de la langue russe au début des années 1920 se sont manifestées lors de diverses réunions d'enseignants au cours desquelles la question de la langue étrangère qui devait devenir obligatoire dans les écoles lettones a été débattue. Au cours d'une même réunion, des opinions diamétralement opposées étaient exprimées, et les votes qui clôturaient les discussions donnaient tantôt la victoire à la langue russe, tantôt à la langue allemande [4]. Au début de l'année scolaire 1921/22, le ministère de l'Éducation mène une enquête auprès des enseignants et des parents d'élèves afin de déterminer quelle langue, le russe ou l'allemand, doit être privilégiée dans les écoles lettones comme première langue étrangère obligatoire. 86 % des personnes interrogées se sont prononcées en faveur du russe (dont 13 % pour l'enseignement simultané du russe et de l'allemand aux enfants lettons), et 93 % en Latgale (dont 4 % pour l'enseignement simultané du russe et de l'allemand) [5]. Les motivations pour préférer le russe étaient diverses : les futures relations économiques et commerciales avec la Russie soviétique ; la popularité du russe parmi la population lettone ; la proximité du russe avec le letton ; la situation géographique de la Lettonie, dont la Russie soviétique est le voisin le plus proche ; l'utilité du russe pour communiquer avec les Estoniens et les Lituaniens ; l'importance internationale du russe ; le manque de professeurs d'allemand ; la perte d'importance politique et économique de l'allemand en Europe après la guerre avec l'Allemagne ; l'éloignement de la culture allemande de la conscience nationale des Lettons [6]. Malgré ces déclarations sans équivoque des conseils scolaires et parentaux, le ministère de l'Éducation n'a pas accepté cette fois-ci de faire du russe la première langue étrangère enseignée dans les écoles lettones. À la fin de l'année 1921, l'arrêté du ministère de l'Éducation sur la première langue étrangère obligatoire dans les écoles lettones a été modifié comme suit : « Dans les écoles secondaires, deux langues étrangères sont obligatoires, si l'une d'entre elles n'est pas le russe ». 7 Quant aux écoles primaires, il était recommandé d'y enseigner en premier lieu l'allemand ou l'anglais, et ce n'est que dans le district d'Ilūkste et en Latgale que le russe était autorisé comme première langue étrangère. Dans les écoles du deuxième cycle, où le russe était obligatoire, l'allemand ou l'anglais étaient recommandés comme deuxième langue facultative [8]. La pression exercée par les responsables du ministère et un groupe d'enseignants pro-occidentaux n'est pas restée sans conséquences : le nombre de classes où le russe est la première langue étrangère obligatoire diminue fortement. Si, au cours de l'année scolaire 1919/20, le russe était la première langue étrangère obligatoire dans 60 % des classes, il ne l'était plus que dans 42 % des classes en 1921/22 [9]. En 1922, le ministère de l'Éducation continue de promouvoir l'idée selon laquelle l'enseignement du russe doit être limité [10]. Dans les lycées proposant un enseignement intensif des langues étrangères, le russe est relégué à la troisième place [11]. Dans le même temps, les enseignants qui cherchaient à connaître et à faire connaître au grand public l'opinion objective des enseignants et des parents sur ce qui, selon eux, était le plus nécessaire pour la jeune génération, n'ont pas baissé les bras. Les enseignants et les personnalités publiques, défenseurs de la langue russe, se sont exprimés dans la presse et dans des publications spécialisées pour promouvoir l'apprentissage du russe par les Lettons. Même les préfaces des manuels scolaires sont devenues un terrain de propagande. Ainsi, le célèbre pédagogue letton K. Dekens notait dans la préface de son manuel de 1923 : « La connaissance de la langue russe revêt une grande importance dans la vie des Lettons aujourd'hui et continuera à en avoir à l'avenir. Il n'est pas nécessaire de le prouver, car nous le ressentons chaque jour. La majorité de la population le ressent et le comprend également. C'est pourquoi les parents exigent que leurs enfants commencent à apprendre le russe dès leur plus jeune âge ».12 L'enseignement du russe se maintient dans de nombreuses écoles secondaires au milieu des années 1920 ; dans les 2e et 4e gymnases municipaux de Riga, dans les gymnases féminins A. Klaustina et N. Draudzina, dans le gymnase d'Elgava, dans les écoles commerciales de Riga, Valmiera et Balvi, ainsi que dans les écoles agricoles et culturelles et techniques.13 La langue russe ne cède pas ses positions dans les écoles primaires et devient même prédominante dans certaines d'entre elles.14 Les protestations contre la langue russe s'intensifient dans la seconde moitié des années 1920. L'un des partisans les plus fervents de l'orientation occidentale, le journaliste J. Unams, exigeait que la langue russe soit définitivement supprimée des écoles lettones.15 Ces revendications étaient soutenues par certains députés du Seimas qui, lors du débat sur la nouvelle loi scolaire, ont organisé une attaque de quatre heures contre les députés qui se sont prononcés en faveur du maintien de la langue russe dans les écoles lettones. Comme la majorité des députés n'ont finalement pas voté en faveur de l'allemand comme première langue obligatoire, la commission de l'éducation a proposé une formulation de compromis de la loi, selon laquelle les matières obligatoires seraient déterminées par le ministre de l'Éducation et les matières facultatives par l'administration scolaire.16 Commentant cette décision très vague, le magazine « Mūsu nākotne »17, qui examine de manière approfondie la place de la langue russe dans les écoles lettones, publie une interview du ministre de l'Éducation Rainis, dans laquelle le poète letton se distancie du point de vue du ministère dont il est « responsable » : « Contrairement à l'avis du ministère, je pense que nous n'avons pas le droit d'ignorer la langue russe, comme cela a été le cas jusqu'à présent »18. Ces remarques critiques n'ont toutefois pas empêché le ministère de l'Éducation de poursuivre son objectif d'éliminer la langue russe des écoles lettones. Dans le programme scolaire de 1928, la langue russe n'apparaissait dans les écoles primaires et les lycées que comme deuxième langue facultative. Cela signifiait concrètement qu'à cette époque, la langue russe n'était enseignée que dans de rares cas dans les écoles d'enseignement général. Les événements du 15 mai 1934 ont privé les défenseurs de la langue russe de la possibilité de poursuivre le débat à ce sujet. Néanmoins, au cours des années suivantes, la langue russe a été conservée dans certaines écoles spécialisées : les écoles de commerce20, d'imprimerie et de navigation21. Lorsque le russe est devenu une matière facultative, témoigne V. Osmolovsky, le niveau général des connaissances s'est amélioré ; seuls ceux qui avaient bien appris cette langue dans les deux dernières classes de l'école primaire et qui arrivaient au collège bien préparés ont continué à l'étudier. (...) V. Osmolovsky considère que l'une des raisons du succès de l'enseignement du russe est la connaissance préalable de la grammaire latine, combinée à la volonté consciente des lycéens d'apprendre cette langue, ainsi que la proximité du russe avec le letton. Au cours des cinq dernières années, constate G.P. Gerbanenko, la composition des élèves des classes supérieures était telle qu'ils pouvaient assimiler avec succès la littérature russe la plus récente. Ce ne sont pas seulement des objectifs pratiques qui ont joué un rôle dans le choix de la langue russe, mais aussi l'intérêt pour la littérature russe, pour des écrivains tels que Nekrassov, Tourgueniev, Gogol, Dostoïevski, L. Tolstoï. Les élèves lettons recherchent dans la littérature russe un matériel éducatif et formateur qui satisfasse les aspirations spirituelles des jeunes, leur soif de perfectionnement personnel. Pour répondre à cette aspiration, les enseignants leur ont fait découvrir Pouchkine, Lermontov, Gogol, Nekrassov, Tourgueniev, Dostoïevski et L. Tolstoï. Dans le contexte actuel, où les élèves manifestent un grand intérêt pour la littérature russe, ils se sont montrés tout à fait capables de présenter des exposés sur des sujets complexes tels que « L'idée du pardon et de la réconciliation dans la poésie de Pouchkine », « Le sentiment de patrie et l'amour du peuple chez Lavretski », « L'image de la mère dévouée dans les œuvres de Nekrassov », « La foi de Dostoïevski en l'homme », « L'attitude de Dostoïevski envers le meurtre » ; sur les « Notes d'un chasseur » de Tourgueniev : « La situation extérieure des paysans sous le servage », « La force de la patience du peuple », « Le talent artistique du peuple simple », « L'incompatibilité du servage avec la haute dignité du peuple ». Tout ce qui a été dit sur l'enseignement de la langue et de la littérature russes dans les classes de V. Osmolovsky et G. Gerbanenko montre que les enseignants expérimentés des écoles où le russe était enseigné obtenaient de bons résultats. Mais en 1934, dans les écoles latines générales, tant primaires que secondaires, l'enseignement du russe a pratiquement cessé. Dans les programmes des classes supérieures, la lecture en letton de certaines œuvres classiques russes - Pouchkine, Gogol, Léon Tolstoï et Dostoïevski - a été maintenue. Cependant, même dans ces conditions, les défenseurs les plus fervents de la littérature lettone ont soulevé la question de la nécessité de remplacer la lecture en letton des traductions des classiques russes et étrangers, et en premier lieu des œuvres de Tourgueniev, Tchekhov, Léon Tolstoï et Dostoïevski, par des œuvres similaires d'Adolf Erss [ https://lv.wikipedia.org/wiki/Ādolfs_Erss , c'est le père de https://lv.wikipedia.org/wiki/Mirdza_Ersa ] et Karlis Štrāls [ https://lv.wikipedia.org/wiki/Kārlis_Štrāls ]. Il convient toutefois de noter que, quelle que soit l'attitude des professeurs de littérature, la popularité et l'autorité des classiques russes parmi les Lettons sont restées assez élevées tout au long des années 1920 et 1930, comme en témoignent les nouvelles éditions lettones des œuvres complètes de Tourgueniev, Léon Tolstoï, Dostoïevski, Pouchkine, Gogol, ainsi que dans la publication des romans d'une nouvelle génération de romanciers russes : Aldanov, Merezhkovsky, Bunin, Shmelev, Kuprin, Ehrenburg, Alexei Tolstoï, les recueils de nouvelles de Mikhaïl Zoshchenko, Arkadi Averchenko, Panteleimon Romnov. Des critiques littéraires éminents tels que Janis Grine, Adolf Ere, Andrejs Upīts et Rudolph Egle consacrent de longs essais et articles aux écrivains et poètes russes, et pas seulement à l'occasion d'anniversaires.
  10. Très faible, ça n'a pas marché. Mais cela montre la vision du monde qu'avaient les gens qui ont écrit le texte.
  11. L'Algérie était une colonie française et pourtant, les accords d'Évian prévoyaient que les Français qui restaient en Algérie deviendraient citoyens algériens, sur simple demande, sans qu'on leur demande de savoir parler arabe. https://web.archive.org/web/20070203143500/http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/algerie-accords_d'Evian.htm Au terme du délai de trois années susvisé, ils acquièrent la nationalité algérienne par une demande d'inscription ou de confirmation de leur inscription sur les listes électorales; à défaut de cette demande, ils sont admis au bénéfice de la convention d'établissement.
  12. Tu avais écrit "Estonie", donc je cherchais avec quelques mots clés + Estonie et je ne trouvais rien. Sachant que c'est la Lettonie, tout s'explique.
  13. Tu as réussi à recouper cette information avec d'autres sources ?
  14. À propos de l'histoire de l'Afrique : https://www.theguardian.com/books/2024/apr/12/an-african-history-of-africa-by-zeinab-badawi-review-an-insiders-take (12 avril 2024) L'ouvrage An African History of Africa (Une histoire africaine de l'Afrique) de Zeinab Badawi vient corriger ces récits. Ambitieux dans sa portée et rafraîchissant dans sa perspective, ce livre couvre une période allant des origines de l'Homo sapiens en Afrique de l'Est jusqu'à la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Il s'appuie sur des entretiens menés par Zeinab Badawi avec des universitaires et des gardiens de la culture africains, dont l'expertise, les observations et la sagesse sont présentes tout au long de l'ouvrage. Badawi fait partie d'un cercle restreint de personnalités qui disposent des ressources, des réseaux et de la crédibilité nécessaires pour mener à bien un projet tel que celui-ci. Née au Soudan et élevée en Angleterre, elle est surtout connue comme journaliste pour Channel 4 News et la BBC. Son influence est telle qu'en 2009, elle a obtenu une interview exclusive avec le président soudanais de l'époque, Omar el-Béchir, lorsqu'il est devenu le premier chef d'État en exercice à être inculpé pour crimes de guerre présumés par la Cour pénale internationale. Depuis 2021, elle est présidente de la School of Oriental and African Studies (École des études orientales et africaines) de Londres. Ceci est son premier ouvrage, issu d'une série documentaire en neuf parties diffusée sur BBC World News. La stratégie initiale de Badawi – « Tout le monde est originaire d'Afrique, ce livre s'adresse donc à tout le monde » – est suivie de près de 500 pages riches en détails historiques souvent fascinants. Elle retrace les lignées royales épiques et les rivalités dynastiques de l'Afrique du Nord, plusieurs siècles avant la naissance du Christ ; l'expansion difficile et l'intégration syncrétique des religions abrahamiques dans le tissu social de la Corne de l'Afrique ; l'essor des royaumes d'Afrique de l'Ouest qui ont alimenté l'économie mondiale alors que l'Europe était encore sous le choc de la peste noire à la fin du Moyen Âge ; les réalisations méconnues de la construction du monde africain, commémorées dans les majestueuses ruines de pierre de l'arrière-pays sud-africain. Elle accorde une attention particulière à la question du genre tout au long de l'ouvrage, soulignant souvent la manière dont les femmes ont façonné le monde qui les entoure, un aspect souvent négligé. Elle passe au présent lorsqu'elle aborde l'empreinte de l'esclavage et du colonialisme sur le développement de l'Afrique et les débats contemporains sur la manière dont nous assumons le passé. Cependant, malgré ses nombreuses réussites dans la transmission du dynamisme et de la diversité de la longue histoire de l'Afrique, cet ouvrage peut frustrer les lecteurs enclins à préférer des écrits plus savants ou plus littéraires. La vision historique panoramique du livre se fait au détriment d'un argument nouveau et original. La prose de Badawi est limpide sans être lyrique. Même sa présence sur la page est fugace. Nous apercevons des bribes de son expérience et de ses découvertes lors de ses recherches pour le livre, mais elle ne se livre pas à des révélations plus intimes sur elle-même. L'absence d'arc dramatique donne au livre l'impression d'être un compendium. Cela me rappelle néanmoins le récent roman de Teju Cole, Tremor, une réflexion sur la manière dont l'art, la culture, les ressources et les peuples africains ont façonné un monde occidental qui connaît si peu l'Afrique. Le narrateur pose la question suivante : « Comment vivre sans cannibaliser la vie des autres, sans les réduire à des mascottes, à des objets de fascination, à de simples termes dans la logique d'une culture dominante ? » Le livre de Badawi est une réponse à cette question. Le simple fait de raconter l'histoire de l'Afrique d'un point de vue africain et de la rendre accessible à un large public est une affirmation de dignité et une invitation à en apprendre davantage. Comme le dit Badawi : « J'espère avoir démontré que l'Afrique a une histoire, qu'elle est une partie fondamentale de notre histoire mondiale et qu'elle mérite plus d'attention et de respect qu'elle n'en a reçu jusqu'à présent. » Elle l'a très certainement fait. La série documentaire (que je n'ai pas regardée) est ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLajyiGz4JeyPq2lpEt2skZRhQsAspIQCp
  15. Ben en fait si. C'est un soda. https://www.pmel.noaa.gov/co2/story/Ocean+Carbon+Uptake L'échange gazeux entre l'air et la mer est un processus physico-chimique, principalement contrôlé par la différence de concentration des gaz entre l'air et la mer et par le coefficient d'échange, qui détermine la vitesse à laquelle une molécule de gaz peut traverser la frontière entre l'océan et l'atmosphère. Il faut environ un an pour équilibrer le CO2 à la surface de l'océan avec le CO2 atmosphérique, il n'est donc pas rare d'observer de grandes différences de concentration de CO2 entre l'air et la mer. La plupart de ces différences sont dues à la variabilité des océans, qui résulte de facteurs biologiques et de la circulation océanique. Les océans contiennent un très grand réservoir de carbone qui peut être échangé avec l'atmosphère, car le CO2 réagit avec l'eau pour former de l'acide carbonique et ses produits de dissociation. À mesure que le CO2 atmosphérique augmente, l'interaction avec la surface de l'océan modifie la chimie de l'eau de mer, entraînant une acidification des océans. Les données disponibles suggèrent que l'absorption passée et actuelle du CO2 d'origine humaine (anthropique) par les océans est principalement une réponse physique à l'augmentation des concentrations atmosphériques de CO2. Lorsque la pression partielle d'un gaz augmente dans l'atmosphère au-dessus d'une masse d'eau, ce gaz se diffuse dans l'eau jusqu'à ce que les pressions partielles à l'interface air-eau s'équilibrent. Cependant, comme le cycle global du carbone est intimement lié au système climatique physique, il existe plusieurs boucles de rétroaction entre les deux systèmes. Par exemple, l'augmentation du CO2 modifie le climat, ce qui a à son tour un impact sur la circulation océanique et donc sur l'absorption du CO2 par les océans. Les changements dans les écosystèmes marins résultant de l'augmentation du CO2 et/ou du changement climatique peuvent également entraîner des modifications dans les échanges de CO2 entre l'air et la mer. Ces rétroactions peuvent modifier le rôle des océans dans l'absorption du CO2 atmosphérique, ce qui rend très difficile de prédire comment le cycle du carbone océanique fonctionnera à l'avenir. https://www.pmel.noaa.gov/co2/story/Ocean%2BCarbon%2BStorage
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