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Les Balkans, au coeur d'un nouveau "Grand Jeu" ?
Kelkin a répondu à un(e) sujet de Onyx29 dans Politique etrangère / Relations internationales
En l'occurrence, il y en a même trois : Macédoine-Occidentale, Macédoine-Centrale, et enfin Macédoine-Orientale-et-Thrace. -
Il semblerait que l'Inde a fini par abandonner le PAK-FA complètement ? Il se contenteront d'acheter éventuellement des Su-57 sur étagère ; mais renoncent à développer une version modifiée de l'appareil avec les Russes. https://economictimes.indiatimes.com/news/defence/drdos-technology-claim-fells-9-billion-indo-russian-aircraft-deal/articleshow/64565395.cms
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Je dirais même plus, qui veut tous vos biens.
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Pour espérer vendre au Canada, il faut respecter leurs traditions en matière de procurement. Donc plutôt que le Rafale, il faut leur proposer des AlphaJets d'occasion usés jusqu'à la corde, vendus au triple du prix du neuf, et avec la garantie qu'il entreront en combustion spontanée à la première tentative d'utilisation. C'est à ce genre de détails que l'on démontrerais une réelle connaissance des attentes du client. L'erreur de débutant commise par DCNS et Fincantieri a été de proposer un marché plus intéressant que ce que les Canadiens voulaient.
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C'est un vieux machin de Doug Allen (BestFighter4Canada, anciennement connu sous le nom de Gripen4Canada). Je ne sais pas qui est derrière fighterjetsworld, mais au vu de ce plagiat d'une source qui elle-même manque un peu de sérieux pour être honnête, je ne pense pas que ce site mérite de figurer dans les signets de quiconque.
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Oui. Trump n'aime pas les institutions cadres, ce qu'il aime, c'est les relations bilatérales. Un contre un, avec lui en position de force afin d'écraser l'autre. "Deal from strength or get crushed", c'est sa devise. Dès qu'il s'agit d'avoir un cadre multilatéral où il serait possible pour les autres de se liguer contre lui et d'inverser ainsi le rapport de forces, il n'est pas content, et il sort les mots "unfair", "worst ever", etc. Trump n'aime pas l'ONU, n'aime pas l'OTAN, n'aime pas l'UE, et ainsi de suite ; tout comme il n'aime pas la justice ou les syndicats. Et il ne faut pas croire qu'il est une anomalie historique : non seulement sa réelection ne semble pas improbable, mais de plus il est dans la continuité de présidents précédents telles que Bush fils ou Reagan. Justement, s'engager à offrir aux Belges l'accès à un porte-avion permettrait de pérenniser l'aéronavale française, sur le thème que c'est désormais aussi un engagement international. La France est un "pays phare" qui croie dans l'universalité de ses valeurs, et ce depuis la Révolution. Il n'y a qu'a voir comment on a imposé le Code Civil, les patronymes, le système métrique, ou même les jeux olympiques. On n'est pas les seuls, car les anglo-saxons sont à fond dans la même idée d'imposer leurs valeurs aux reste du monde par la force s'il le faut, mais comme eux ils ont aussi réussi à imposer leur culture (et donc leurs lecture du monde avec tous leurs préjugés qui sont repris et adoptés sans aucun recul par leurs convertis), il n'y a que les français pour qui c'est mal. L'option 2 est à écarter. Comme tu le dis toi-même ailleurs, la Belgique n'a ni le désir, ni les moyens de partir faire la guerre toute seule, et ne conçoit les OPEX que comme sa participation à des opérations de coalition sous l'égide de l'OTAN, des Nations Unies, voire de l'Union Européenne. Donc le seul cas de figure vraisemblable est l'option 1. L'idée de servir de flotille d'appoint ne devrait pas être perçue comme étant une injure infâmante, vu que c'est la limite des ambitions militaires belges -- apporter un soutien à une coalition, en échange d'avoir voix au chapitre ce dette dernière. Là encore, je reprends tes propres explications. Pour finir sur la notion de vassalisation, je reviendrais un peu sur le fait que la France et la Belgique ont toutes deux en commun d'être membres de l'Union Européenne. Cela donne à la Belgique un pouvoir d'influence sur la France que la Belgique n'a pas, n'aura jamais, et ne peux pas avoir sur les Etats-Unis d'Amériques. De surcroît, la France est très, très loin de pouvoir prétendre avoir un rôle d'hégémon dans l'Union Européenne. Et j'irais encore plus loin : si la Belgique ne peut pas avoir confiance dans la France, pourquoi sont elles dans une union ? L'idée de la flotille aéronavale belge est intéressante du point de vue de la construction européenne car il s'agit d'un premier pas vers une aéronavale européenne. Si d'autres pays suivent, il y aurait de quoi justifier un porte-avion européen (et non strictement franco-français avec quelques invités Belges).
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Je trouve proprement scandaleux que le F-35 n'ai pas encore été officiellement rejeté en rétorsion à la politique de Donald Trump. Retrait de l'accord de Paris sur l'environnement, de celui de Vienne sur l'Iran, et ouverture d'une guerre commerciale. Mais non, ce sont ces odieux Français qui sont arrogants. Pauvre Europe.
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Groupe Dassault Aviation, fil sur l'avionneur/industriel
Kelkin a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Dassault s'est trouvé un bon sponsor : https://ca.yahoo.com/news/apos-jesus-same-apos-televangelist-145127848.html Falcon 7X: recommandé par Dieu -
Groupe Dassault Aviation, fil sur l'avionneur/industriel
Kelkin a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Dassault n'est pas dans une situation de monopole, car rien n'interdit à l'état d'acheter des avions ailleurs. Par exemple, on a eu des F-8 Crusaders et on a failli avoir des F/A-18 Hornets. Et puis en dehors des chasseurs, on a aussi des Airbus, des Boeing, des Embraer, des Lockheed Martin, des Pilatus et quelques autres plus anecdotiques... Maintenant on pourrait aussi se rappeler que la situation de monopole, c'est l'état français qui l'a voulue : historiquement il y avait des tas et des tas de compagnies aéronautiques en France ; quelques unes ont fait faillites mais pour la plupart, elle ont été nationalisées, puis fusionnées et refusionnées par l'état jusqu'à aboutir à Airbus. L'état voulait un gros champion national, puis européen, et Dassault a failli en faire partie. -
Certes, dans un monde meilleur, il n'y aurait pas besoin de gaspiller de l'argent dans le but d'avoir des moyens de tuer son prochain. Mais le monde est ce qu'il est. Il y a des gens agressifs un peu partout, qui nous menacent soit directement, soit indirectement car leurs actions provoquent des crises qui nous affectent aussi et affaiblissent la loi internationale (ONU, etc.). Pour remettre de l'ordre, les paroles ne suffisent pas, il faut être capable de les appuyer. Ce qui ne signifie pas nécessairement aller bombarder des gens pour leur apprendre à vivre, mais avoir une capacité crédible de faire ça aide beaucoup à obtenir que l'on nous écoute. Et par crédible, j'entends à la fois techniquement (le matériel est à la hauteur) et politiquement (on est capable de s'en servir si on en prend la décision, il n'y a pas de tierce partie capable de nous mettre des bâtons dans les roues parce qu'ils ne sont pas d'accord avec nous). Le premier point est beaucoup plus facile que le second ; on a déjà vu que la France a des difficultés sur ce plan là (et les autres pays européens sont encore pire que nous pour ça). Partant de là, il y a une logique implacable : Pour ne pas se faire piétiner, il faut pouvoir se défendre. C'est connu depuis l'antiquité, si vis pacem, para bellum. Pour pouvoir se défendre, il faut avoir le contrôle de son outil militaire. Pour avoir réellement le contrôle de son outil militaire, il faut posséder l'industrie qui le fabrique. On le voit bien avec le F-35. Pour posséder l'industrie qui le fabrique, il faut que cette industrie survive. Pour que cette industrie survive, il faut vendre à l'étranger. Le marché domestique n'est pas assez gros, le pays n'est pas assez riche. Pour vendre à l'étranger, il faut trouver des clients qui ne sont pas verrouillés par les Américains. Et donc on en arrive au point regrettable mais néanmoins exact que la souveraineté de la France dépend de la vente d'arme à des dictateurs arabes. Une échappatoire pour ça serait d'arriver à vendre à des pays plus fréquentables, comme nos voisins et officiellement amis de l'Union Européenne, mais comme ils ne partagent pas la même conception de la souveraineté que nous, ils préfèrent prendre chez l'Oncle Sam. C'est tout l'enjeu de l'Europe de la défense, réussir à faire partager nos valeurs aux autres pays de l'Union, ce qu'ils voient comme étant une tentative hégémonique de faire de l'Europe "la France en plus grand". Mais bon, il y a quand même quelques progrès accomplis, grâce entre autres à ce cher Donald Trump.
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Les ondes glissent dessus et le radar ennemi n'attache pas !
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Ah oui ? Je me demande bien comment la présence britannique a guardé en safe quand, justement, sur l'Eurofighter, la France y est goé alone. C'est quand même assez incroyable d'utiliser un exemple historique pour contredire l'histoire.
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Armée de l'Air du Qatar
Kelkin a répondu à un(e) sujet de scorpion-rouge35 dans Afrique / Proche Orient
On a déjà vu plus bizarre. -
Armée de l'Air du Qatar
Kelkin a répondu à un(e) sujet de scorpion-rouge35 dans Afrique / Proche Orient
Parce que pays musulman ? Pas plus que la Bosnie, l'Indonésie, la Turquie ou le Pakistan. L'Iran est un pays Aryen. Une alliance Israël-AS-EAU contre l'Iran me parait tout à fait plausible, au contraire. Peut-être pas d'actions en coalition, mais des accords secrets pour attaquer des forces Iraniennes simultanément à des endroits différents, oui. Ce ne serait jamais qu'une escalade par rapport à la situation actuelle (attaques Israéliennes contre le Hezbollah en Syrie ; coalition AS-EAU contre les Houthis au Yemen). -
Israël et voisinage.
Kelkin a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est une merveilleuse logique. Si on la suit jusqu'au bout, ça signifie qu'Israël, en massacrant allègrement les manifestants (et avec une préférence toute particulière pour ceux qui ne sont pas manifestants, mais médecins ou journalistes), est en fait l'agent même du Hamas. Le Hamas, en réalité, c'est Israël ! Quand un sniper de Tsahal tire sur un médecin évacuant un blessé, loin de la barrière, en réalité, c'est le maléfique Hamas qui, par des moyens surnaturel (le vaudou est-il compatible avec l'Islam ?), appuie sur la gâchette ! Et oui, les Palestiniens ne sont pas des gens comme vous et moi qui veulent vivre dans la paix et la prospérité, mais des orques de Tolkien, dont le cerveau sous-développé ne connait que la haine irrationnelle et l'antisémitisme est la seule émotion qu'ils soient capable de connaître. C'est comme ça. Pourtant, les ex-colons Israéliens leur avait généreusement donné des serres flambant neuves ; mais non, quand on leur parle de roquettes, ils ne pensent pas à la salade. C'est comme ça, il y a des races qui sont Always Chaotic Evil dans le Monster Manual. Maintenant si on arrête d'écouter pendant un instant la version de l'histoire officiellement approuvée par Israël et qu'on regarde les serres de Gaza d'une manière moins intensément raciste envers les Palestiniens : Les serres furent en grande partie saccagées par les colons Israéliens contraint de les abandonner: https://www.nytimes.com/2005/07/15/world/middleeast/israeli-settlers-demolish-greenhouses-and-gaza-jobs.html Les Palestiniens, avec l'aide internationale, les réparèrent et firent des récoltes : https://www.jpost.com/Middle-East/Palestinians-export-first-crop-from-ex-Gush-Katif-greenhouses Israël a fermé les points de passage pour empêcher les exportations : https://www.jpost.com/Middle-East/Gaza-Karni-closures-a-catastrophe Incapable d'exporter leurs produits, les surplus agricoles finirent dans des terrains vagues : http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/4818478.stm Pour finir, les serres furent détruites par des bombardement Israéliens. Mais bon, c'est beaucoup moins vendeur que le grand récit du monstrueux Palestinien refusant la main tendue de l'Israëlien bienveillant. -
Je vois qu'il y en a qui prennent Justin Bronk au sérieux. Ils cherchent à décrédibiliser l'offre Rafale en Belgique, en Finlande et en Inde, je suppose.
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Le titre est putaclic, et ne correspond pas au contenu de l'article. Par contre, l'article n'apporte rien de nouveau pour les lecteurs de ce fil, c'est surtout une synthèse des éléments déjà connus. Ils insistent un peu sur le danger que le F-35 représente pour l'industrie européenne, reprenant nontamment les propos de Trappier et de Hoke à ce sujet. Le Monde et Le Monde Diplomatique sont deux journaux très différents, publiés par des sociétés distinctes, avec des équipes indépendantes et des lignes éditoriales qui n'ont rien de comparable. Le Diplo est très à gauche, altermondialiste et anti-Américain. Faut pas projeter sur eux les perceptions que vous pouvez avoir de la rédaction du Monde tout court, c'est vraiment un animal différent.
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On pourrait se laisser aller à croire qu'on a un atout pour organiser ça...
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L'Algérie
Kelkin a répondu à un(e) sujet de Kiriyama dans Politique etrangère / Relations internationales
Eh ben, c'est du lourd. Maintenant j'ai un petit exercice à te suggérer : déploie toute cette puissance cognitive et intellectuelle pour étudier à quel point tes discours sont prétentieux et paternalistes, et pourquoi cela les décrédibilise énormément pour probablement la plupart des lecteurs. -
A ne pas confondre avec les drones Furtif Espionnage Multifonction à Engagement Laser, Longue Endurance. Plus sérieusement, Moyenne Altitude, Longue Endurance, pas d'accent circonflexe sur le 'A' de "altitude", donc drone MALE, pas mâle, ils sont asexués. :p C'est sûr, la DGA sera très contente que ce soit P&W qui soit chargé des moteurs du SCAF...
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Question bête, mais y aurait-il des obstacles techniques à mettre les dispositifs IRST et optroniques dans le cockpit ? Sur un nouvel avion, s'entend, puisque bien sûr il n'est pas question de réarranger les organes d'un avion existant. Je pense plutôt à des questions de problèmes optiques avec par exemple la verrière du cockpit qui pourrait peut-être filtrer des longueurs d'ondes dont l'IR a besoin, ce genres de choses.
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Le coup de Shyamalan ? Non, ce n'est pas un poisson d'avril... Mais c'est de Duffelblog, donc ça revient au même.
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Israël et voisinage.
Kelkin a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
Le coût financier est à charge des USA. Si Israël le voulait vraiment, ils pourraient avoir la paix. Mais les gouvernements Israéliens préfèrent le status quo, donc il n'y a pas de raison que ça change. Du côté Palestinien, il n'y a pas d'indépendance ou d'autonomie, juste des territoires morcelés et sous loi martiale Israélienne, avec des organisations qui se battent entre elles, encouragées dans ce sens par Israël ("diviser pour mieux régner" n'est pas nouveau, et ça marche toujours aussi bien). Il est impossible pour les Palestiniens d'avoir un état fonctionnel capable d'être un négociateur valable, donc les négociations sont impossibles, et Israël continue à faire ce qu'il veut, c'est à dire des colonies. Comme Israël dispose déjà du pouvoir absolu, la Palestine n'a rien à leur offrir en concession. Tout accord de paix entre les deux pays verrait nécessairement Israël perdre de son contrôle sans rien gagner en échange, si ce n'est une promesse de paix à laquelle ils sont peu enclins à croire. Ils sont et resterons toujours une minorité sans aucun pouvoir. Les députés arabes de la Knesset doivent se regrouper en une liste commune sans cohésion idéologique (communistes, démocrates, nationalistes...) pour obtenir à peu près 10% des sièges (13/120) pour 20% de la population. Ils ne seront jamais dans une coalition de gouvernement. Et pour ceux qui se livreraient, comme tu l'affirmes, à l'accusation de meurtre rituel, ça tombe bien, le 44ème amendement de la LF sur la Knesset permet de les faire expulser. Qu'est ce que ça peut faire qu'il y a beaucoup d'infirmiers arabes, depuis quand le lobby infirmier est-il celui qui à l'oreille du pouvoir ? C'est un peu comme dire qu'ils sont plus nombreux en proportion pour les fonctions d'éboueur ou de jardinier. Les juges et les officiers sont plus prometteurs, mais combien y en a-t-il réellement ? Et à quels échelons ? -
Israël et voisinage.
Kelkin a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
Par "certains" il faut comprendre "les gouvernements des pays occidentaux et des grandes puissances, sans exception, depuis 60 ans" donc Israël aurait tord de se priver de ses séances de tir-aux-pigeons ; tout comme il peuvent tranquillement continuer à pratiquer l'épuration ethnique de la Cisjordanie en expulsant les Palestiniens de leurs villages pour y construire des colonies juives tout à fait illégales mais de facto acceptées par la communauté internationale. Israël n'est pas une démocratie, mais une ethnocratie. On peut voir ça comme Sparte : c'est une démocratie pour les citoyens spartiates, et c'est une dictature absolue pour les hilotes. Inutile de dire qui est qui. Netanyahu lui-même veut changer la définition d'Israël pour ne plus en faire "un état juif et démocratique" mais "l'état-nation du peuple juif", on note au passage la disparition du terme "démocratique". Il faut reconnaître que c'est franc et honnête. C'est tellement pratique cette classification de "combattant irrégulier". Elle permet de dire que ces gens ne sont considérés ni comme des civils, ni comme des militaires, et donc, du coup, aucune des conventions de Genève ne s'applique à eux. -
Chine
Kelkin a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
http://foreignpolicy.com/2018/03/21/nobody-knows-anything-about-china/ Tradoche rapide En tant qu'étranger en Chine, vous vous habituez à entendre les autochtones vous rétorquez que "vous ne connaissez rien à la Chine". C'est souvent une réaction réflexe à un problème moderne, ou en défense de l'un des nombreux mythes que les enfants de la Chne continentale apprennent comme étant des faits indisputable sur le monde. Mais c'est vrai. Nous ne connaissons rien à la Chine. Et les Chinois non plus ; pas même leur gouvernement. Nous ne connaissons pas la Chine parce que, de manières qui ne sont souvent pas reconnues, presque toutes les informations publiées par ou à propos du pays est non-fiable, partielle, ou déformée. La taille immense du pays, combinée avec un régime de censure toujours croissante et une paranoïa omniprésente concernant le partage d'information, handicape lourdement notre capacité à connaître la Chine. Les chiffres officiels sont lissés à maintes reprises à la fois pour des raisons de propagande et pour des ambitions carriéristes. Cela concerne autant les Chinois que les étrangers ; il peut être plus facile pour des citoyens chinois d'accéder à une information, mais chercher cette information peut avoir un coût plus élevé. Par exemple, nous ne connaissons pas les véritables nombres pour la croissance du PIB. La croissance du PIB sert depuis longtemps à juger les carrières des hauts-fonctionnaires. Le résultat est que les valeurs concernées sont déformées à chaque niveau, car les personnes qui les rapportent sont les même que celles qui ont à profiter d'une valeur forte. Si vous additionnez les PIB fournis par les provinces, la somme est 10% supérieure à la valeur fournie en dernier lieu par le gouvernement national , valeur elle-même ajustée pour atteindre des objectifs politiques. Les gouvernements de provinces ont de plus en plus avoué avoir recourt à ça ces dernières années, mais la pratique dure depuis des décennies. Nous ne connaissons pas l'étendu des prêts risqués, dissimulés de manière routinière par les banques. Nous ne connaissons pas la composition des avoirs financiers chinois. Parfois nous n'apprenons pas qu'il y a une reprise parce que la dissimulation préalable des mauvaises nouvelles la rend invisible. Nous ne connaissons pas le coefficient Gini de la Chine. Mais les données économiques sont peut-être, ironiquement, plus fiables que les autres parce qu'on se méfie beaucoup plus de leur manque de fiabilité. Le Bureau National de Statistiques chinois s'est lui-même souvent plaint de rapports truqués et essaie désormais d'obtenir les données des provinces sans passer par des intermédiaires. Il y a eu des opérations de nettoyage et des tentative de correction des erreurs, toutefois la dérive idéologique et paranoïaque du Parti peut fait faire obstacle à ces efforts. Mais ce que nous ne connaissons pas s'étend bien au delà de l'économie. Prenez n'importe quel secteur en Chine et vous trouverez des informations publiques déformées ou passées sous silence ; allez voir les autorités compétentes et elles admettrons souvent les pratiques les plus choquantes en privé. Nous ne connaissons pas la véritable taille de la population Chinoise à cause de la reluctance à inscrire à l'état civil des seconds enfants non-approuvés, ou pour le bureau de planification familiale à annoncer qu'ils ont échoué à contrôler les naissances. Nous ne savons pas où ces gens se trouvent, les cantons ruraux ayant intérêt à déclarer une population supérieure pour recevoir plus de subventions des échelons supérieurs du gouvernement, tandis que les districts urbains déclarent des chiffres plus bas pour rester sous les objectifs de contrôle de la population. La population officielle de Pékin est 21,7 millions, elle pourrait être en fait de 30 à 35 millions. Des dizaines, voire des centaines, de millions de migrants sont officiellement à la campagne mais réellement dans les villes. (Peut-être. Nous ne connaissons pas l'étendue des récentes expulsions hivernales des pauvres des métropoles.) Nous ne savons pas si ces gens respirent de l'air pur et boivent de l'eau potable parce que les données environnementales sont pleines de trous. Nous ne connaissons rien à la politique de haut niveau en Chine. Au mieux, nous pouvons faires, comme moi, des hypothèses éclairées. Nous ne connaissons pas comment fonctionnent les politiques internes du Zhongnanhai, l'équivalent chinois du Kremlin. Les politiciens chinois n'écrivent pas leurs mémoires pleines de révélations ; les journalistes chinois ne peuvent pas écrire des ouvrages comme Le Feu et la Fureur, What it Takes, ou même Game Change. Nous ne savons pas si Xi Jinping cherche véritablement la prospérité et la puissance de la Chine, ou bien seulement la sienne. Nous ne savons pas si les hauts fonctionnaires ciblés dans les campagnes "anti-corruption" étaient réellement plus corrompus, lascifs, ou déloyaux que la moyenne ; ou s'ils étaient tout simplement des adversaires politique de Xi. Nous ne connaissons pas l'étendue du factionnalisme au sein du Parti Communiste Chinois, quoique nous savons combien de fois son existence est condamnée... par Xi et sa faction. Nous ne savons même pas si les hauts-fonctionnaires qui chantent les louanges de Xi croient réellement ce qu'ils disent, ou si plus simplement ils sont motivées par la peur ou l'arrivisme. Nous ne savons pas ce que les gens pensent. Nous ne savons pas si les personnes interviewées soutiennent vraiment leur gouvernement ou bien fournissent des réponses prudentes aux questions posées par un étranger dans un pays répressif. Nous ne savons pas pourquoi les Chinois disent aux instituts de sondages qu'ils font plus confiance aux autres que dans n'importe quel autre pays du monde, alors qu'en pratique la paranoïa au sujet des intentions des autres est si répandue que les personnes âgées ne reçoivent pas d'assistance dans les rues de peur que ce soit des escrocs, et que des enfants comme la petite Wang Yue sont abandonnés à leur sort quand une voiture les renverse. Nous ne connaissons pas le véritable budget de la défense. Nous ne connaissons les conditions de vie quotidienne dans l'armée chinoise car les restrictions placés sur la couverture des actualités militaires et sur la parole des soldats sont encore plus strictes que pour les civils. Nous ne connaissons pas la qualité réelle des écoles chinoises parce que les statistiques qui circulent, fournies par le PISA, et qui placent la Chine au premier rang mondial, furent prisent à une étude portant sur un petit groupe de grandes écoles à Shanghai. Dès que l'étude fut étendue à Pékin et des provinces riches, les résultats chutèrent brusquement. (La complaisance de PISA à accepter un échantillon aussi peu représentatif est typique de la naïveté et de la docilité de nombreuses ONGs étrangères, tout particulièrement dans l'éducation, dès qu'il s'agit de la Chine; j'ai vu de nombreux éducateurs se laisser berner par un Potemkinisme évident, allant jusqu'à croire que le Beijing No. 4 High School (un établissement prestigieux, comparable à Eton College) était un "lycée publique typique de la Chine".) Nous ne connaissons pas l'étendue de l'effondrement de l'éducation rurale. Nous ne connaissons pas les véritables statistiques d'alphabétisation, entre autre parce que la façon de la mesurer diffère entre les villes et les campagnes (une astuce fréquente pour de nombreux indicateurs). Nous ne connaissons pas les véritables statistiques criminelles, tout particulièrement dans les villes, qui pourraient ne représentait de 2,5% du total réel. Nous ne connaissons pas le bilan des victimes de l'insurrection Ouïghour dans le Xinjiang, où les hauts-fonctionnaires locaux, d'après les dires d'un expert gouvernemental sur le terrorisme, "tordent les chiffres autant que durant le Grand Bon en Avant"; et nous ne savons pas non plus combien de gens sont actuellement détenus dans des "camps de rééducation". (Au passage, nous ne savons pas combien de personnes périrent dans le Grand Bon en Avant, entassés dans des tranchées dans les villages ou abandonnés dans les prairies désertées : les 16,5 millions jadis officiellement reconnus, ou les 45 millions estimés par certains historiens.) Et nous ne savons pas ce que nous ne savons pas. Ce sont les inconnues connues, mais les inconnues inconnues sont tout aussi angoissantes. Les plus grands scoops, ceux qui vont secouer ou transformer la Chine et le monde, échappent peut-être en ce moment même à notre sagacité. Les reporters étrangers sont restreint à quelques cités, surtout Pékin, Shanghai, et Shenzhen ; ils sont suivis et harcelés quand ils voyagent ailleurs dans le pays et trouvent tout particulièrement difficile d'atteindre la campagne. (D'après les chiffres officiels de la population, Pékin et Shanghai, souvent décris comme la normale de la nouvelle Chine, abritent moins de 4 pourcent des habitants du pays.) La situation pour les journalistes chinois est encore pire ; une capacité très limitée à mener du journalisme d'investigation dans les années 2000 a été presque anéantie par des autorités déterminées à ce qu'il n'y ait aucune forme de supervision en dehors du Parti. La peur prend les gens à la gorge ; ceux qui donnaient des noms s'expriment maintenant de manière anonymes, là où beaucoup d'autres ne parlent pas du tout. Nos sources d'informations, qui n'ont jamais été plus qu'un ruisselet ténu, se sont asséchées presque totalement sous un régime de censure de plus en plus serrée. La plateforme de média social Weibo fut jadis une fenêtre sur les doléances et les scandales des provinces, elle est maintenant massivement censurée. Des groupes de discussions privés sur WeChat, un service de messagerie à la croissance fulgurante, l'a remplacée ; mais l'année dernière ils furent à leur tour soumis à la censure de masse. Tout cela rend d'autant plus impressionnant le travail de ceux qui arrivent à extraire des données économiques ou politiques crédibles, comme le maître chercheur Adrian Zenz. Et tandis que le gouvernement ferme toute source d'information échappant à son contrôle, nous ne pouvons que nous demander ce qu'il connait lui-même. Les hauts-fonctionnaires locaux ont toujours demandé d'énormes quantités de données ; il n'est pas inhabituel de recevoir des demandes telles que "faites la liste de quiconque assiste à des cérémonies religieuses dans votre district, et où". Mais le système a toujours déformé l'information qu'il envoie, même en interne, et peut-être plus encore maintenant que Xi a établi une dictature absolue. Li Keqiang, le Premier Ministre chinois (de plus en plus insignifiant, d'après nous) s'était plaint à des diplomates américains en 2017 de son incapacité à obtenir des informations économiques de base sur la province dont il était alors le dirigeant, et de son besoin d'envoyer des amis et des collègues dans des voyages de renseignement discrets. La solution du gouvernement est de mettre de plus en plus sa foi dans le "big data", croyant qu'en passant outre les fonctionnaires de plus bas niveau il est possible d'obtenir les informations directement à leur source. D'immenses quantités d'argent sont investies dans le "big data", y compris des efforts de police prédictive et la surveillance à grande échelle des dissidents. Le gouvernement exige des firmes chinoises, et des firmes étrangères présentes en Chine, qu'elles conservent et fournissent des données à grande échelle. Mais "big data" est aussi enclin aux distortions systématiques, à la confiance déplacée, et à la plus ancienne règle informatique : si on rentre n'importe quoi, on obtient n'importe quoi. Comme l'économiste Josia Stamp le rappelait d'une autre puissance essayant de contrôler un immense territoire pas des moyens oppressifs, "le Gouvernement des Indes Britanniques est très friand de statistiques. Il les collecte, les additionne, les élève à la nième puissance, en prend la racine cubique, et prépare de merveilleux diagrammes. Mais il ne faut jamais oublier que chacun de ces chiffre vient en premier lieu du chowty dar, le veilleur du village, qui écrit ce qu'il veut." Est-ce que la technologie va permettre, aujourd'hui, au gouvernement chinois de faire mieux ? Nous ne le savons pas.