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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. ça me semblerait logique : donner des blindés à des pays tiers pour que ces derniers puissent à leur tour libérer leurs propres stocks au profit de l'Ukraine. Ca me semble respecter l'esprit de la neutralité suisse tout en permettant d'aider l'Ukraine.
  2. Le patron d'Ukrenergo, l'équivalent ukrainien d'EDF, affirme ne s'attendre à aucune coupure de courant ces 6 prochains mois. Il évoque la possibilité d'importer de l'électricité de l'UE en cas de besoin. J'ignore si c'est délirant ou s'ils ont effectivement "gagné" la bataille de l'électricité.
  3. Vidéo intéressante qui résume la conversation qu'a eu le youtubeur avec un volontaire étranger combattant en Ukraine, ancien membre du Génie de Combat allemand, notamment sur l'arrivée possible de T-55 côté russe. Comme je m'y attendait, il est beaucoup moins goguenard à ce propos que beaucoup de commentaires en ligne. Il souligne, et on le savait déjà, que les deux armées sont vraiment "artillery-centric" et que le gros des armes collectives, même les chars, sont largement employées pour du tir indirect et qu'en la matière, se prendre un obus de 125mm d'un T-90 ou un de 100mm d'un T-55 ne fait pas une grosse différence pour le mec dans sa tranchée. Sur la question des munitions pour le T-55, il n'est pas très inquiet pour les russes et remarque que le T-62 et son 115mm est dans l'absolu bien plus exotique que le 100mm du T-54/55 encore utilisé dans pas mal d'armées. Il rappelle aussi que se côtoient sur le front des antiquités datant de la 2nde guerre mondiale et les systèmes les plus modernes, et que les deux belligérants utilisent tout ce qu'ils ont, de la mitrailleuse Maxim centenaire aux derniers systèmes de brouillages électroniques. Il vaut mieux avoir un vieux char que pas de char, ect. Il explique aussi que la principale limite du T-55 sera sa conduite du tir et l'absence de système de vision nocturne efficace (il préfère largement un T-55 avec conduite de tir modernisé + ERA à un T-72 ural s'il avait le choix). Quand on lui demande les deux armes qu'il craint le plus sur le champs de bataille, la réponse est claire : 1) l'artillerie (de tout calibre) 2) les mines.
  4. Ce qui est une fois de plus la preuve, si besoin était, que Todd raconte n'importe quoi. La moyenne d'âge, dans les deux camps, est plutôt élevée, et ça s'est vu lors de la mobilisation russe : beaucoup de trentenaires et quarantenaire. Il y a toute une jeunesse qui n'est pour l'instant pas mobilisée. Plus largement, aucun des deux camps, pas même l'Ukraine, n'a aujourd'hui de réel problème de "pénurie d'homme" au sens de la substance biologique. Même en admettant 200 000 pertes définitives dans les deux camps, c'est dans l'absolu très faible, moins que ce que les Français perdent dans la seule bataille de la Marne en 14. Les deux camps vont manquer d'armes, de munitions, de véhicules, de soldats entraînés, d'officiers compétents, bien avant de manquer de types avec deux bras et deux jambes en condition physique acceptable. De tous les goulets d'étranglement possible, la démographie n'arrivera pas avant un long moment, même pour l'Ukraine.
  5. Je pense que la question n'est même pas celle de l'opinion publique mais simplement des dirigeants. La Chine essaye de se vendre comme une puissance pacifiste et anti impérialiste auprès du tiers monde. Pour être crue, il faut quand même un minimum de cohérence, au moins en façade. D'où peut être, la volonté de "faciliter" auprès de la Russie le passage d'un certain nombre de matériels utiles à la guerre (puces électroniques, matériaux, sous-composants à usage dual) mais sans atteindre le seuil où ça deviendrait trop voyant. Avec peut-etre effectivement, si la situation se dégrade d'avantage pour la Russie, la possibilité de passer à l'étape supérieure (armer des pays tiers pour leur faire livrer leurs stocks à Moscou). Mais je pense que la Chine ne l'estime pas nécessaire pour le moment, car Pékin vise le match nul et doit penser que la Russie est capable de l'atteindre sans recourir à ces extrémités.
  6. Car elle peut ne pas avoir envie d'être ouvertement une partie du conflit. La rhétorique chinoise c'est "nous voulons la paix, mais les USA mettent de l'huile sur le feu en armant l'un des belligérants". Un tel narratif (qui se destine notamment aux pays du sud impactés par la guerre qui aimeraient bien qu'elle se termine, peu importe son issue) est difficilement compatible avec le fait de soi même armer la Russie. Je pense donc que, si elle devait le faire (car elle estime que c'est nécessaire), elle ferait tout pour qu'on ne retrouve pas ses empruntes sur la gâchette dans la mesure du possible.
  7. Après, vue la consommation de l'armée française, et sauf énormes commandes à l'export qui m'auraient échappé, je ne vois pas très bien à qui Nexter aurait vendu une production excédant les 10 - 20 000 coups par an.
  8. La Russie délaisserai quelque peu les frappes sur le réseau électrique ukrainien au profit de cibles militaires (notamment la logistique ukrainienne) https://www.unian.net/war/voyna-v-ukraine-okkupanty-stali-menshe-bit-po-energetike-12189003.html Ca me semble tomber sous le sens.
  9. Pour Balaklya/Koupiansk, ce n'est pas tout à fait vrai. Très localement, à Balaklya, les Ukrainiens ont eu une supériorité numérique nette. Mais dès qu'on dézoom un peu pour regarder ce qui trainait dans le coin, c'est beaucoup moins clair. Au sud, à Izium, il y avait un gros groupement blindé (évalué à l'époque à 17-20 BTG) dont la 4e Division de Tank de la Garde, théoriquement parmi ce qui se fait de mieux dans l'armée russe. Au Nord, à la frontière, ce fameux "3e corps" que tout le monde a oublié, constitué de volontaire et a priori très bien doté en terme de matériel (notamment des T-90 si ma mémoire est bonne). Sans oublier plus généralement la 6e Armée, devant Kharkiv, qui était à moins de 50km des bases de départ ukrainiennes. En face, le gros de l'offensive ukrainienne s'est faite avec environs 20 - 25 000 hommes (en admettant que toutes les unités impliquées étaient à leur effectif théorique). Donc au niveau opératif, les russes avaient ce qu'il fallait pour contre attaquer théoriquement (sans parler de leur aviation qui aurait du être capable de jouer au moins un peu les pompiers). Sauf que la rapidité de la manoeuvre a empêché cette réserve de jouer son rôle.
  10. Je suis d'accord. Par contre, il faut voir qu'à Kherson, il y a avait, après renforcement, une partie du meilleur de l'armée russe. Or, le renforcement global du dispositif russe s'est fait grâce à la mobilisation, avec un niveau global assez mauvais probablement même si sûrement pas aussi catastrophique que ce qu'on a pu prétendre ici et là.
  11. Pour le coup, les VVS ont bien eu un trou d'air à Kharkiv. C'est confirmé par tous les témoignages russes qui évoquent unanimement un soutien aérien totalement absent. En fait, c'est très logique quand on comprend la faiblesse du lien entre les troupes au sol et l'armée de l'air russe (manque de JTAC, manque d'entraînement/doctrine pour le faire, ect.). Quand il s'agit de mener une campagne de frappe systématique et anticipée sur des cibles préalablement reconnues ça marche, mais quand tu fais face à une offensive adverse non anticipée qui a mis tes unités en déroute dans la zone et qui file maintenant sur les chemins à toute berzingue, c'est beaucoup plus compliqué.
  12. Écoute, je suis moi aussi sceptique dans l'absolu, notamment par manque de matériel, mais il faut se rappeler qu'on disait déjà la même chose cet été avant l'offensive ukrainienne. Alors oui, les choses ont changé depuis (mobilisation russe, fortifications) mais cette guerre a été tellement surprenantes jusqu'à présent qu'il faut se garder d'être trop péremptoire quant au futur. Les Ukrainiens semblent assembler 3 corps d'assaut, les américains leur font bosser les scénarios sur wargame, il y a une supériorité en terme de renseignement, ect. Ça ne sera peut être pas suffisant, mais bon, les ukrainiens ont quand même quelques arguments de leur côté.
  13. Eux mêmes ne prétendent pas ça. Tous les gens sérieux que je lit (y compris des ukrainiens plutôt bien renseignés à leurs échelles) disent la même chose : Ca sera plus dur qu'à Kharkiv. La ligne de front a été lourdement fortifiée (même s'il semble que ça ai été fait un peu n'importe comment par endroit d'après les russes eux mêmes), les russes sont plus nombreux, et ils savent que cette offensive arrive. Bref, je pense qu'un effondrement militaire russe est tout à fait exclut même si l'offensive se passait à merveille. Si déjà, imaginons, les Ukrainiens reprenaient Melitopol, ça serait un ENORME succès, que je n'ose personnellement espérer tellement ça me semble déjà difficile comme objectif;
  14. Rob Lee est définitivement l'un des meilleurs commentateurs de cette guerre. D'ailleurs, son avis rejoint à la fois celui de son collègue Michael Kofman (qui était aussi à Bakhmout) et de l'excellent youtubeur militaire Perun. En fait, il y a un quasi consensus sur ce qu'essaye de faire l'Ukraine (et la Russie aussi même si c'est un peu moins net de son côté, notamment niveau mobilisation, crédibilité de ses propositions de paix et buts de guerre à long terme), on manque juste des données objectives (pertes des deux côtés, matériel disponible, état des stocks de munition) pour voir si ça semble marcher pour le moment.
  15. Oui, enfin après on se projette à des échéances (+ d'un an) où il devient difficile de faire des prédictions. Je pense qu'il est raisonnable de se préparer à une guerre longue et d'agir en conséquence, mais il peut vraiment se passer beaucoup de choses d'ici là, entre les élections US, la Chine, le succès ou l'échec de la probable contre-offensive ukrainienne, ect. Disons au moins que si tout se passe comme prévu, les Ukrainiens pourront maintenir dans les 12 prochains mois un volume de feu au moins similaire à celui de l'année qui vient de s'écouler, avec l'Europe qui livrera à elle toute seule 2 500 obus par jour. Et vue d'où on part niveau stock et production, ça serait déjà un beau succès.
  16. A supposer que les américains (entre leur prod et leurs stocks) en fassent autant, ça ferait 2 millions d'obus pour l'Ukraine entre mars 2023 et mars 2024. Ca ferait 5 500 obus par jour. Un poil plus, à priori, que ce qu'ils tirent aujourd'hui (le chiffre de 3000 revient souvent), même s'il faudrait voir de quoi on parle vraiment dans les deux cas (uniquement du moyen/gros calibre 105/122/152/155mm + MLRS ou également les mortiers)
  17. Quand même. Allez, j'admets que dans les phases fluides, le renseignement est tout à fait Primordial (même si encore une fois, sans types entraînés, tu n'auras rien pour l'exploiter) mais dans une phase statique comme aujourd'hui, c'est déjà probablement moin vrai. Si on offre le choix à l'Ukraine de se priver de renseignement US pendant x semaines en l'échange de 3-4 brigades équivalent OTAN, je pense que la question est vite réglée.
  18. D'autant plus que l'OTAN, on ne le rappelera jamais assez, ne combat pas. Elle aide, elle renseigne, elle donne du matériel (mais pas tant que ça quand on regarde les ordres de grandeurs d'une guerre de ce type) mais son gros million de soldat correctement formés ne bouge pas. L'Ukraine se bat donc seule, avec les moyens du bord et une armée qui a triplé de taille en 1 an tout en ayant subi des pertes probablement équivalentes à 50%+ de son ORBAT initial. Le tout, contre armée russe avec des stocks beaucoup plus vastes, du matériel plus moderne, une armée de l'air sans commune mesure, une industrie beaucoup plus forte et impossible à frapper, et une population 3,5x plus nombreuse. Tous les renseignements du monde, tous les Wargames, tous les conseils, et même 150 chars ratissés ici et là ne remplacent pas des soldats correctement entraînés. Donc bon, la petite musique "si l'Ukraine ne broie pas l'armée russe en 4 jours c'est la honte pour l'OTAN" ...
  19. On a essayé de chercher les intérêts qu'auraient la Russie à envahir l'Ukraine (ramené aux coûts), on a échoué à en trouver, et on en a conclu qu'elle n'attaquerait pas. Alors je ne suis pas forcément en désaccord fondamentalement sur le fait que ça serait une vaste connerie, mais je n'irai pas jusqu'à en conclure que, de ce fait, c'est strictement impossible.
  20. Car le risque c'est une politique de fait accompli, notamment en baltique. La Russie n'a absolument aucune chance contre l'OTAN dans un conflit conventionnel. Mais si elle fond sur les pays baltes avec 100k hommes, actuellement rien ne l'arrête. Et la perspective de devoir reconquérir de haute lutte un territoire contre une puissance nucléaire n'est pas franchement réjouissante. Ce qu'il faut, c'est assez d'hommes et de matériel prépositionné (ou déployable sous très court préavis) pour s'immuniser contre ce scénario. Mais je ne vois absolument pas la Russie se lancer du fort au fort contre la Pologne, ça serait du suicide pour elle.
  21. Je ne l'ai pas prétendu non plus. Le contingent vaut "intervention". Mais qui restera très vraisemblablement (et c'est normal) conventionnelle.
  22. L'UE C'est 450 millions d'habitants, avec l'Amérique du Nord et le Royaume Uni ça fait un bloc de 900 millions d'habitants avec un PIB 20 fois supérieur à celui de la Russie. Autant dire qu'il n'y a pas besoin de rentrer dans des fantasmes de conscription pour stopper l'armée russe telle qu'elle est. Si on estime que les Polonais fournissent 200k hommes à terme (ils sont sur place avec une population de 40 millions d'habitants et seront directement menacés), les Baltes 25 000, il "suffit" que les 860 millions restant fournissent peut être 200 000 pax en tout pour en arriver au nombre d'Ukrainiens qui défendent aujourd'hui efficacement leur pays, le tout avec des moyens mécanisés, aériens et industriels plusieurs ordres de grandeurs au dessus de l'Ukraine. 200 000 de 860 millions, ça fait 0,025% de la population. C'est largement gérable avec des armées pro et des budgets militaires soutenables. EDIT : par exemple, ça ferait 15 000 français, 15 000 britanniques, 20 000 allemands, 75 000 américains, ect. Bref, un engagement plus faible que la guerre du Golfe, similaire au contingent US/UK pour la phase initial d'Iraqi Freedom. Un truc tout à fait dans les cordes de l'OTAN à condition d'avoir les munitions et la logistique pour intervenir vite et empêcher une attaque surprise (gros facteur limitant). D'où l'intérêt de préparer, anticiper, stocker, prépositionner. En gérant le truc rationnellement et collectivement ça n'a rien d'insurmontable, mais il faut le vouloir et agir.
  23. Oui. Car il semble qu'on est tous d'accord pour dire que Tallin et Varsovie méritent d'être défendues par des soldats français (la sécurité et la paix de notre continent est indéniablement du ressort de nos intérêts), mais qu'en dernier ressort elles ne justifient pas qu'on vitrifie Paris et qu'on suicide le pays dans un échange nucléaire avec la Russie. Et il me semble, encore une fois, que les polonais ont raison de souligner l'hypocrisie de cette doctrine quand dans le même temps un Président français a qui on n'a rien demandé s'empresse de limiter la portée de ce parapluie dès qu'une crise menace notre flanc oriental. On ne peut pas dire "Notre contingent est symbolique mais on vous offre un parapluie nucléaire" quand tout laisse à penser que POUR D'EXCELLENTES RAISONS, on ira pas jusque là pour les défendre. Après libre à toi de m'expliquer en quoi Riga et Vilnius valent bien l'annihilation de la France à l'ICBM, mais alors dans ce cas tu seras beaucoup plus extrémiste que moi dans la défense des pays de l'est, paradoxalement . Je crois que les baltes préféreraient un contingent de 10 000 français déployable chez eux en 2 semaines que de vagues promesses sur la portée de notre dissuasion nucléaire.
  24. J'ai l'impression qu'il y a un quiproquo : je ne souhaite PAS que l'on étende notre parapluie stratégique à la Pologne ou aux états Baltes. Il n'y a a donc aucune preuve/garantie à leur fournir à ce propos, rien ne justifie, sinon une attaque directe de notre territoire national, le recours au nucléaire. Là où on doit être crédible, c'est sur le segment conventionnel.
  25. - Je suis d'accord. Comme je l'ai dit, je pense que personne ne peut sérieusement prétendre que l'Ukraine, mais même l'Estonie ou la Pologne, engagerait nos intérêts vitaux qui justifieraient l'emploi de l'arme nucléaire. - Mais ce faisant, et contrairement à ce qu'affirme @boule75, l'idée que notre dissuasion nucléaire aurait désormais une portée "européenne" est une vue de l'esprit, que ni toi, ni moi, ni les polonais ni personne d'autre ne prend vraiment au sérieux pour ces raisons tout à fait évidente. - Il n'en demeure pas moins que la déclaration reste extrêmement maladroite. Ne serait-ce que parce qu'on ne sort de l'ambiguité qu'à ses dépends. Sur ce genre de sujet, toute déclaration, dans un sens ou dans l'autre, diminue notre propre liberté d'action, diminue l'incertitude stratégique de l'ennemi et lui permet de mieux cerner jusqu'où il peut aller sans risquer des conséquences catastrophiques. Bref, Macron aurait mieux fait de se taire et de ne pas commencer à jouer à "qu'est-ce qui justifierait une réponse nucléaire de la France ?".
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