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Manuel77

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  1. Clemens Speer, qui a réalisé la vidéo dont nous avons parlé tout à l'heure, a écrit un article pour un magazine militaire autrichien. https://militaeraktuell.at/analyse-ist-das-projekt-fcas-gescheitert/ Dassault & Airbus : le projet FCAS a-t-il échoué ? Cet article rédigé par Clemens Speer, éditeur de la plateforme allemande « Sicherheit & Verteidigung » (Sécurité & Défense), met en lumière les turbulences actuelles au sein du Future Combat Air System (FCAS, -> Encore des dissensions autour du FCAS). En raison du grand intérêt qu'il suscite, nous publions également cette analyse dans Militär Aktuell – un regard dans les coulisses d'un projet prestigieux qui se trouve à la croisée des chemins entre jeux de pouvoir politiques et défis technologiques. Bref retour en arrière : après l'achèvement de la phase 1A début 2022, le passage à la phase suivante du Future Combat Air System (FCAS) européen a pris un retard considérable. Pendant plus d'un an, les partenaires se sont disputés au sujet de la phase 1B, en raison de divergences entre Dassault et Airbus. Selon des sources internes, Dassault aurait « insisté sur les droits de propriété intellectuelle » et souhaité contrôler exclusivement les technologies centrales, tandis qu'Airbus aurait insisté sur un « partage équitable ». Ce projet prestigieux risquait de devenir un problème politique. ©Militär Aktuell Après de longues négociations, la phase 1B a été approuvée en novembre. Cette phase prévoit la construction de démonstrateurs aptes au vol du jet, des drones et des composants cloud. Le coût de cette phase s'élève à environ 3,2 milliards d'euros. La mise en œuvre de cette phase a commencé au cours de l'année 2023. La même année, la Belgique s'est jointe au projet en tant qu'observateur. D'énormes conflits d'intérêts Aujourd'hui, en août 2025, le projet en est toujours à la phase 1B de démonstration technologique. L'objectif officiel reste de réaliser d'ici 2027 ou 2028 les premiers vols d'essai avec des prototypes pour le NGF, le Remote Carrier et les premiers éléments du Combat Cloud. Ces démonstrateurs doivent montrer comment les technologies de base font leurs preuves dans la pratique. Cependant, aucun prototype d'avion de combat n'a encore été construit. De plus en plus de signes indiquent que le projet est confronté à des retards et à des conflits internes. Les experts s'inquiètent déjà du fait que le calendrier de mise en service pourrait passer de 2040 à 2045, voire plus tard, si des progrès substantiels ne sont pas réalisés rapidement. Si les accords conclus en 2022 ont permis d'établir une sorte d'équilibre, le principal problème reste les conflits d'intérêts entre la France et l'Allemagne en matière de leadership industriel, de répartition des tâches et de technologies confidentielles. Au printemps 2025, il a été annoncé que la France revendiquait une part industrielle plus importante, pouvant atteindre 80 % du NGF. Cette revendication bouleverserait la répartition des tâches négociée jusqu'à présent : on ne pourrait alors plus parler d'un partenariat entre égaux. Les observateurs interprètent cette initiative comme une volonté de la France de revendiquer la souveraineté en matière de conception, tant pour l'avion de combat que pour l'ensemble du système. Du côté allemand, une opposition se forme : des députés du Bundestag critiquent la tentative de la France d'établir une domination de facto sur l'avion. Christoph Schmid, expert en armement du SPD, a même parlé d'un « coup fatal » pour le projet si cette revendication était acceptée, car céder mettrait en péril l'avenir de la construction d'avions de combat allemands. Les dommages en matière de politique industrielle seraient immenses et la République fédérale financerait le développement d'un avion « français ». La partie française, avec à sa tête Éric Trappier, justifie sa revendication en affirmant que seul un responsable principal fort peut faire avancer efficacement le projet. On craint que le consortium actuel, composé de trois membres (Airbus, Dassault et le groupe d'armement espagnol Indra Sistemas), ne perde du temps en raison du partage des responsabilités et que l'échéance fixée pour le FCAS, à savoir 2040, ne soit pas respectée. En effet, M. Trappier a déclaré publiquement en mars 2025 que la clé du succès résidait dans la reconnaissance de Dassault comme « architecte » principal, sans quoi aucune conception réussie ne pouvait être envisagée. Derrière cela se cache également une politique industrielle : en tant que constructeur du Rafael, Dassault dispose d'une expérience unique dans la construction d'avions de combat et souhaite tirer parti de cette avance, tandis qu'Airbus a traditionnellement joué un rôle de co-développeur. Les représentants d'Airbus soulignent officiellement leur soutien continu au FCAS, mais soulignent la période cruciale jusqu'à fin 2025, durant laquelle il faudra « entrer rapidement dans une véritable phase de développement ». En coulisses, on craint de plus en plus que les ambitions dominantes de Paris ne conduisent à l'échec de l'ensemble du projet. Sur le plan technique, le FCAS reste également un projet à haut risque. Parmi les principaux défis à relever figurent la mise en place d'une communication sûre et sans faille entre les plateformes habitées et non habitées dans le Combat Cloud et la question de savoir comment l'IA peut aider à la prise de décision en temps réel sans risquer de perdre le contrôle. Le coût estimé à 100 milliards d'euros pourrait également augmenter. De plus, la guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine en 2022 (-> Actualités sur la guerre en Ukraine) a remis en lumière le facteur temps : les forces aériennes européennes auront besoin de systèmes performants dans les années 2030. L'Allemagne s'est donc vue contrainte de commander à court terme des avions de combat F-35 aux États-Unis afin de garantir sa participation nucléaire. Une tâche que le FCAS ne peut accomplir à temps en raison de sa disponibilité tardive. Ce grand écart entre le recours à court terme à la technologie américaine et la recherche à long terme de solutions autonomes est politiquement explosif. La France observe attentivement dans quelle mesure l'Allemagne reste attachée au FCAS malgré l'achat du F-35. Jusqu'à présent, Berlin réaffirme toutefois son soutien au Future Combat Air System en tant que programme stratégique commun. Le FCAS se trouvera donc à la croisée des chemins à la mi-2025 : soit les partenaires parviennent à régler leurs différends politiques et industriels et passent à la phase 2, à savoir le développement du prototype volant, soit les conflits pourraient nuire de manière irréparable au projet. Alternatives au FCAS Compte tenu des incertitudes, la question se pose de savoir s'il existe des alternatives au projet trilatéral FCAS. Plusieurs options alternatives se présentent : La première serait le projet concurrent britannique-japonais-italien Global Combat Air Programme, ou GCAP (-> projet GCAP sur les rails). Parallèlement au FCAS, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon développent en effet leur propre avion de combat de sixième génération. Ce projet concurrent a des objectifs similaires : un avion de combat polyvalent de dernière génération et des drones d'accompagnement sans pilote. Le GCAP devrait même être opérationnel dès 2035. En 2022, le gouvernement britannique a annoncé son ambition de construire un démonstrateur volant dans un délai de cinq ans. En effet, le GCAP semble actuellement devancer le FCAS. Si le FCAS échoue, il y a des spéculations sur une participation allemande au projet rival. Une alternative non européenne serait une conception américaine. D'autres F-35A ou le programme Next Generation Air Dominance, ou NGAD, seraient des options envisageables. L'Allemagne achète déjà 35 F-35A pour remplacer les Tornado IDS obsolètes. L'armée de l'air souhaiterait en outre acquérir au moins 35 F-35A supplémentaires. Cependant, le F-35 est un avion de combat de 5e génération et non de 6e génération. Si le FCAS échouait et qu'une participation au GCAP n'était pas possible, pour quelque raison que ce soit, une participation au NGAD américain serait une option envisageable. Cependant, cela signifierait à nouveau une dépendance vis-à-vis des États-Unis et porterait probablement un coup fatal à la construction aéronautique militaire allemande. Après que les Européens aient manqué l'occasion de développer leur propre avion de combat de 5e génération – ce qui est peut-être le problème fondamental qui se pose actuellement dans cette affaire –, le développement d'un avion de 6e génération pourrait être la dernière chance pour l'industrie aéronautique militaire européenne de ne pas se laisser complètement distancer. C'est pourquoi Paris, Berlin et Madrid soulignent que le FCAS a « la priorité absolue » par rapport aux achats extérieurs. Néanmoins, le plan B reste en tête : en cas de doute, les capacités manquantes devraient être couvertes par l'achat de modèles existants, par exemple d'autres F-35 ou de Rafales/Eurofighter modernisés, si le FCAS prend beaucoup de retard. « Après avoir manqué le coche pour développer leur propre avion de combat de 5e génération, les Européens devraient voir dans le développement d'un avion de 6e génération leur dernière chance de ne pas se laisser distancer complètement dans le domaine de la construction aéronautique militaire. » Si la coopération trilatérale venait à échouer, les pays pourraient suivre des voies séparées. Grâce à Dassault, la France a la capacité de développer un avion à réaction seule. Trappier a souligné à plusieurs reprises que son entreprise pouvait, si nécessaire, construire seule le chasseur de 6e génération. Et Paris a effectivement pris ses précautions : le gouvernement français a déjà commandé des études pour un successeur purement national du Rafale ainsi qu'un drone de combat autonome. De son côté, l'Allemagne aurait pour la première fois depuis des décennies, grâce à l'augmentation de son budget de défense, les moyens financiers de lancer le développement de son propre avion de combat. Bien qu'il lui manque actuellement un maître d'œuvre expérimenté, l'Allemagne pourrait s'appuyer sur les ressources d'Airbus et un réseau de fournisseurs. Cette approche abandonnerait l'idée d'un avion européen unique, mais les experts soulignent que des pays comme la Corée du Sud ou la Turquie développent également leurs propres avions. D'un autre côté, on peut se demander si l'Allemagne parviendra à mener à bien son propre projet phare. Une collaboration avec de nouveaux partenaires serait également envisageable. On pourrait par exemple penser à la Suède avec Saab (-> Saab se lance dans la 6e génération d'avions de combat). L'industrie de l'armement suit de près l'évolution du FCAS. Des milliers d'emplois et l'avenir de branches entières dépendent du succès de ce projet gigantesque. À elle seule, la production en cours de 38 Eurofighters de la quatrième tranche assure environ 7 800 emplois chez plus de 100 partenaires industriels en Allemagne. Le FCAS serait encore plus ambitieux. La pression exercée sur les partenaires du FCAS pour trouver une voie viable vers le succès est donc d'autant plus forte. Conclusion Après plus de cinq ans de développement, le FCAS se trouve à la croisée des chemins. Un accord doit être trouvé d'ici fin 2025 pour lancer la phase 2. Si cela n'aboutit pas, un nouveau retard, voire l'abandon de la coopération trilatérale, menace. Le FCAS symbolise le conflit entre le désir de souveraineté européenne et les intérêts propres des industries nationales. Ce n'est qu'en trouvant un juste équilibre, sans domination d'un côté ni blocage de l'autre, que le projet pourra aboutir. Le calendrier initialement prévu, avec un premier vol en 2027 et une mise en service en 2040, est compromis par les différends internes. Tout retard augmente le risque que le FCAS arrive trop tard. D'autres programmes de 6e génération progressent plus rapidement. Dans le pire des cas, compte tenu des progrès rapides de la technologie militaire, le projet pourrait être retardé jusqu'en 2050. Les turbulences actuelles alimentent les spéculations quant à une éventuelle fusion du FCAS avec le GCAP. Une telle alliance de toutes les forces européennes serait logique, mais difficile à mettre en œuvre sur le plan politique. De plus, aucun partenaire ne souhaite être considéré comme le « tueur du projet ». Car d'un point de vue politique, le FCAS est plus qu'un simple avion. Le projet sert d'indicateur pour la coopération européenne en matière d'armement. Son succès renforcerait l'indépendance technologique de l'Europe et consoliderait l'industrie nationale pour les décennies à venir. En revanche, son échec ébranlerait la confiance dans les grands projets d'armement de l'UE et ferait de l'Europe un importateur de technologies de pointe étrangères pour les années à venir. Compte tenu de la situation mondiale tendue en matière de politique de sécurité, les trois États partenaires ne peuvent pas se permettre de laisser ce projet échouer. Mais pour réussir, il faut avant tout la volonté politique de surmonter les égoïsmes nationaux. Les douze prochains mois seront décisifs : le différend sera-t-il réglé et la phase 2 pourra-t-elle démarrer ? Ou l'Europe est-elle à nouveau confrontée à l'échec d'un grand projet ?
  2. Une œuvre d'art fait sensation en Suisse :https://www.kath.ch/newsd/trump-am-kreuz-eine-kolossale-fehlbesetzung/
  3. Risqué, mais logique selon la mentalité américaine. Ceux qui composent intelligemment leur portefeuille sont récompensés, les stupides sont punis. Il y a plus de 20 ans, lorsqu'un système de retraite par capitalisation a été mis en place en Allemagne, la condition était que les salariés récupèrent au moins le montant nominal de leurs cotisations. En conséquence, les groupes d'assurance tels qu'Allianz ont engrangé des bénéfices colossaux grâce à des coûts élevés qui ont absorbé le maigre rendement nominal. Si l'on tient compte de l'inflation sur plusieurs décennies, cela a généralement été une opération déficitaire pour les salariés. Je suis néanmoins surpris, car en raison de la dette publique élevée des États-Unis, on s'attendrait plutôt à un système de répression financière dans lequel l'État oblige les organismes de retraite à acheter des obligations d'État américaines par le biais de la réglementation.
  4. Friedrich Merz a décidé que l'Allemagne ne exporte plus à Israël d'armes pouvant être utilisées à Gaza. Cette décision a été prise après une forte pression exercée par les médias grand public. Il s'est probablement positionné de manière relativement habile sur le plan politique intérieur, car il est attaqué par les médias de droite parce qu'il récompense le Hamas, et par ceux de gauche parce que cela ne suffit pas. Journal suisse conservateur https://archive.is/tM565 Journal du groupe Springer, favorable à Israël https://archive.ph/d0jRn Journal centriste https://www.zeit.de/politik/deutschland/2025-08/israel-verbrechen-waffenexporte-bundesregierung-gazastreifen Journal de gauche écologiste https://taz.de/Merz-schraenkt-Israel-Waffenexporte-ein/!6105812/
  5. Peut-être ceci ? https://www.n-tv.de/politik/22-00-Bericht-Trump-Putin-Gipfel-nur-bei-Treffen-mit-Selenskyj--article23143824.html +++ 17h42 Rapport : Witkoff aurait proposé à Poutine un accord « avantageux » sur l'Ukraine +++ Le portail polonais Onet rapporte que Steve Witkoff, un proche de Trump, aurait proposé au président russe Vladimir Poutine, à Moscou, un accord « très avantageux » pour mettre fin à la guerre en Ukraine. La proposition aurait été coordonnée avec les États européens. Points clés : un cessez-le-feu sans traité de paix, le report du statut des territoires occupés de 49 ou 99 ans – ce qui serait considéré comme une reconnaissance de facto –, ainsi que la levée progressive des sanctions et le retour aux importations d'énergie en provenance de Russie. Elle ne comprendrait pas de garanties de sécurité concernant le renoncement à l'OTAN, que Moscou réclame depuis des années. De même, l'arrêt de l'aide militaire occidentale à Kiev n'a pas été promis, ce qui semble néanmoins acceptable pour la Russie.
  6. Merci pour cette excellente recommandation, je l'ai acheté presque gratuitement en version audio en anglais grâce à l'abonnement d'essai Audible. Malheureusement, je ne maîtrise pas très bien le français. Mais c'est un ouvrage très complet, 900 pages ou 35 heures d'écoute.
  7. Article intéressant dans le grand journal conservateur suisse. Trop long pour être publié ici, il contient également des photos intéressantes. L'illusion des « Italiani, brava gente » : depuis quatre-vingts ans, un pays minimise le fascisme – et ne parvient pas à s'en défaire. Comment un pays coupable s'est créé un mythe de victime. https://archive.is/3TYRQ
  8. Non, tu n'as traité personne de chacal, ce ne serait pas ton style. Tu trouveras ce terme dans le long texte de Parkes, mais aussi dans l'extrait qu'Akilius a posté plus haut. Parkes présente toujours la situation ainsi dans ses articles : les Allemands sont des moutons stupides, coincés entre les Français et les Anglo-Saxons, tandis que ces deux parties géostratégiques chevronnées leur font la leçon. Et c'est là que l'acteur français a mis en garde contre les chacals qui veulent empêcher l'autonomie européenne. Cette image est tellement drôle parce que je peux très bien l'imaginer.
  9. Bien sûr, il y en a toujours. Ce qui m'a intéressé, c'est l'utilisation du terme « chacal », auquel nous n'avons aucune association dans la culture allemande, peut-être parce que la France a une plus grande expérience coloniale en Afrique. Je ne saurais pas quels adjectifs attribuer à un chacal. Mais l'autruche est également connue chez nous comme métaphore. Mais j'ai découvert que le chacal a tellement de caractéristiques que nous ne pouvons pas le résumer chez nous par une seule métaphore : L’équivalent le plus pertinent du chacal dépend du contexte : Si l’on veut désigner quelqu’un qui profite du malheur des autres : → Aasgeier (charognard) ou Hyäne (hyène) Pour un comportement sournois ou lâche : → Ratte (rat), Heuchler (hypocrite) Pour un exécutant sans morale au service d’un système : → Handlanger (sbire), Speichellecker (lèche-bottes)
  10. Je comprends cela, mais le style politique allemand est plutôt axé sur les processus, il n'est pas habituel de présenter une solution toute faite et de la soumettre au vote. Tout le monde doit donner son avis au préalable, le syndicat IG Metall, la Fédération allemande de football (DFB), l'Église évangélique allemande (EKD), etc.
  11. Ne sois pas si paresseux, tu peux aussi lire l'article en entier, j'ai mis le lien. Si tu trouves cela difficile à comprendre, c'est normal, il a un style d'argumentation idiosyncrasique. Je pense qu'il se complaît dans le rôle du contrarian, une attitude typiquement anglo-saxonne. Je n'ai pas tout à fait compris son argumentation, mais en tout cas, je sais maintenant que les Français qualifient tous ceux qui ne partagent pas leur opinion de chacals dans les think tanks.
  12. Voici un article tiré du magazine politique le plus important d'Allemagne. https://archive.is/0OuZP#selection-2297.0-2329.523 L'auteur est un homme issu de l'État profond, il a été ambassadeur et chef du département Europe à la Chancellerie fédérale. Thèses : Le besoin de protection nucléaire de l'Allemagne augmente, tandis que la dissuasion américaine perd de sa crédibilité. Dé-risque de l'Amérique : seul celui qui peut assurer sa sécurité est souverain. Sinon, il est très orienté vers la France : .... .... Une union européenne d'autodéfense a besoin d'un pilier d'intérêts nationaux fondamentaux et d'un pilier de leadership politique. Contrairement à l'union monétaire, il n'y aura pas de fusion des armées nationales en une force armée commune, car l'État fédéral européen nécessaire à cet effet n'est pas en vue. Comme pour l'euro, tout le monde ne participera pas au départ, et comme pour l'union monétaire, cela ne fonctionnera que si l'Allemagne et la France agissent de concert et montrent la voie par la coopération bilatérale et l'intégration. Cela vaut également et tout particulièrement pour les armes nucléaires. Sans leur effet dissuasif, l'Allemagne serait vulnérable au chantage. Si d'autres ne nous offraient pas cette protection, l'Allemagne devrait reconsidérer sa renonciation aux armes nucléaires. Les obligations en vertu du droit international ne s'y opposeraient pas. En effet, elles ont été contractées à la condition que d'autres nous protègent. Si cela venait à disparaître, l'Allemagne aurait le droit souverain de se protéger elle-même. Il ne faut pas en arriver là. Plus que toute autre arme, la bombe a permis d'éviter la guerre. Les puissances nucléaires ont veillé à éviter toute confrontation militaire ou à la maintenir dans des limites contrôlées. La guerre menée par la Russie contre l'Ukraine en est la preuve. Les deux parties ont respecté les lignes rouges : les États-Unis en n'étant pas prêts à intervenir directement ou à armer Kiev au point de pouvoir contraindre la Russie à un retrait humiliant. Poutine s'est abstenu d'attaquer les installations situées sur le territoire de l'OTAN qui approvisionnent l'Ukraine. Poutine aurait-il attaqué une Ukraine qui aurait pu menacer de riposter avec l'arme nucléaire ? Les 80 ans d'histoire de l'ère nucléaire ne le permettent pas. Il serait néanmoins erroné de considérer la bombe comme un moyen universel de prévenir la guerre et d'élargir le cercle des neuf puissances nucléaires. Le risque est le produit de la probabilité d'occurrence et des dommages potentiels. Comme ceux-ci pourraient atteindre des proportions apocalyptiques en cas de guerre nucléaire, le risque reste considérable même si, dans le cadre d'une dissuasion mutuelle, la probabilité d'une guerre tend vers zéro. En outre, des erreurs humaines ou des pannes techniques peuvent déclencher ou aggraver des guerres, et la dissuasion ne fonctionne que si les acteurs conservent au moins un minimum de rationalité sous la forme d'une volonté de survie. Hitler, prêt à tout pour gagner, aurait-il renoncé à utiliser la bombe ? Respecter la bombe, c'est reconnaître que la dissuasion nucléaire peut empêcher les guerres, et qu'elle peut le faire plus efficacement que toute autre forme de menace militaire, car elle comporte un risque extrême en cas d'échec. Ceux qui s'engagent dans cette voie doivent en assumer les conséquences, et les responsables politiques ne doivent pas minimiser cet aspect. Il n'y a pas de retour possible à l'époque d'avant Hiroshima, la bombe ne peut être inventée, et le monde est loin d'être dans un état qui rendrait superflue la prévention des risques militaires. L'Allemagne ne peut se passer d'une protection nucléaire. Pour ne pas avoir à se protéger elle-même, elle dépend d'autres pays. La fiabilité des États-Unis diminuant, l'Allemagne a besoin d'une alternative, complémentaire ou, si nécessaire, de substitution à la promesse d'assistance américaine. La France pourrait être cette alternative. L'Allemagne et la France sont des voisins éternels, leur sécurité et leur prospérité sont indissociables. Berlin devrait saisir avec courage l'offre du président Macron d'étudier l'extension du bouclier dissuasif de la Force de frappe. Reste à savoir si cela est possible, si cela perdurerait au-delà de Macron et comment cela pourrait devenir un noyau pour l'autodéfense européenne. Mais celui qui n'essaie pas a déjà échoué. Et l'Allemagne ne peut pas se permettre de ne pas essayer.
  13. D'accord, probablement. Mais quel est exactement leur problème ? Disons que depuis un an, l'Ukraine dispose encore de nombreux systèmes radar, mais de peu de missiles. Selon ChatGPT, le Sentry ne peut détecter les avions volant à basse altitude qu'à une distance maximale de 400 km. Les Ukrainiens sont donc livrés à eux-mêmes jusqu'à Kiev. Quand les Russes lanceront-ils une campagne de type Wild Weasel avec des CH-31 et des vols à basse altitude pour se débarrasser des systèmes radar ? En ce qui concerne les cibles situées profondément en Ukraine, je continue de penser que les Russes pourraient couper l'électricité s'ils avaient la suprématie aérienne. La guerre serait gagnée.
  14. Comment la guerre aérienne menée par la Russie contre l'Ukraine a évolué, vue depuis un avion de surveillance de l'OTAN https://www.businessinsider.com/nato-surveillance-jet-saw-russia-air-war-against-ukraine-change-2025-7 Les avions de surveillance E-3 de l'OTAN suivent la guerre en Ukraine depuis le début. Les membres d'équipage ont déclaré à Business Insider avoir remarqué un changement dans la composante aérienne du conflit. Alors que les lignes de front se sont figées, les attaques aériennes sont passées de bombardements rapprochés à des frappes à distance. DANS L'ESPACE AÉRIEN POLONAIS — L'équipage de cet avion de surveillance de l'OTAN n'est peut-être pas en mesure de voir tous les détails des combats en Ukraine depuis son altitude de croisière de 30 000 pieds, mais il a néanmoins une image étonnamment claire du champ de bataille. Depuis les hauteurs de l'Europe de l'Est, les équipages de surveillance aérienne de l'OTAN qui pilotent les avions E-3 Sentry de l'alliance ont suivi l'évolution de la guerre aérienne menée par la Russie depuis le début de son invasion à grande échelle de l'Ukraine. Au début, les équipages ont observé les avions de combat russes effectuer des bombardements vers les lignes de front. Aujourd'hui, les avions traversent rarement l'espace aérien ukrainien, ayant été largement remplacés par des frappes de missiles à distance et des attaques de drones, les deux camps s'appuyant davantage sur leurs défenses aériennes et leur puissance de feu à longue portée. Au début de la guerre, « on observait beaucoup d'activité ». C'est ce qu'a déclaré le capitaine Jasper, un contrôleur de surveillance néerlandais qui surveille l'espace aérien et la surface, à Business Insider à bord de l'E-3 lors d'une récente mission au-dessus de l'Europe de l'Est dans le cadre de l'opération Baltic Sentry de l'OTAN. Mais à mesure que les lignes de front se sont progressivement figées et que la guerre est devenue plus statique, « l'activité aérienne a diminué », a-t-il déclaré. « C'est en fait ce que nous avons constaté de notre côté. » Au cours des premières semaines de l'invasion, des avions et des hélicoptères russes ont été fréquemment aperçus dans le ciel ukrainien, pénétrant profondément dans le pays pour soutenir les forces en progression, bien que souvent de manière inadéquate. Mais les pertes et l'efficacité des défenses aériennes ukrainiennes, que la Russie n'a pas réussi à neutraliser, ont réduit ses efforts à néant. La guerre s'est déplacée vers l'est, où la Russie pouvait lancer des missiles sur l'Ukraine ou laisser ses bombardiers tirer depuis une position relativement sûre. Les deux camps ont déployé des défenses aériennes si denses que les équipages de l'OTAN qui observaient depuis les airs ont pu constater le changement : les pilotes des deux camps ont cessé de voler à portée de tir, et la guerre aérienne de la Russie est devenue de plus en plus lointaine. Le ciel au-dessus de l'Ukraine est devenu un champ de bataille défini par le déni, et non par la domination aérienne. Aucun des deux camps ne contrôle le ciel, de sorte que la Russie et l'Ukraine punissent l'ennemi à distance. Et les équipages de surveillance de l'E-3 ont constaté la différence. Les yeux de l'OTAN dans le ciel L'E-3, un avion de ligne Boeing 707/320 modifié, peut détecter de loin les avions, les navires et les lanceurs de missiles hostiles. Il est équipé d'un dôme radar rotatif à 360 degrés qui peut voir à plus de 300 miles dans les airs et à la surface, ainsi que de capteurs de haute technologie qui, contrairement aux stations au sol, ne sont pas limités par le terrain ou la courbure de la Terre. Le système aéroporté d'alerte et de contrôle, ou AWACS, peut également suivre les ressources amies et interagir avec elles. Les données collectées par l'avion peuvent être facilement transmises en temps réel aux avions, navires ou centres de commandement de l'OTAN, ce qui permet aux alliés d'avoir une connaissance critique de la situation en temps de guerre ou en temps de paix. L'OTAN a reçu son premier E-3 au début des années 1980, et cette flotte, petite mais performante, a participé à de nombreuses missions et opérations de conflit au cours des décennies suivantes, notamment en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient. L'annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014 a marqué un tournant pour la flotte AWACS, qui a commencé à voir son activité s'intensifier en Europe de l'Est. Après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Moscou en 2022, l'OTAN a intensifié ses patrouilles aériennes afin de mieux surveiller les activités russes et de dissuader toute agression sur le flanc est de l'alliance. Le major Ben, officier américain et responsable de la coordination avec les autres avions à bord de l'E-3, a déclaré que les missions de police aérienne de l'OTAN en Europe de l'Est sont passées de sporadiques à régulières depuis 2022. « Nous volons davantage, nous assurons une plus grande dissuasion », a expliqué le major Ben qui, comme les autres membres de l'équipage multinational avec lesquels BI s'est entretenu pendant le vol, ne pouvait être identifié que par son grade et son prénom pour des raisons de sécurité. L'E-3 ne transporte pas d'armes, mais il fournit une connaissance de la situation, une coordination et une visibilité qui étendent l'horizon radar de l'alliance de plusieurs centaines de kilomètres et rendent plus difficile pour un adversaire de dissimuler ses mouvements ou de tenter des attaques surprises, renforçant ainsi la dissuasion. La flotte AWACS suit également l'évolution du champ de bataille en Ukraine. Le capitaine Jasper a déclaré que la puissance aérienne était très présente au début de l'invasion à grande échelle, mais qu'elle a ralenti lorsque la guerre est passée d'un combat axé sur les manœuvres à une campagne plus usante, et que les lignes de front sont devenues plus statiques. « Nous observons davantage de vols ISR (surveillance et reconnaissance) et moins d'activité aérienne en Ukraine », a-t-il expliqué, se rappelant comment l'équipage pouvait voir sur ses écrans d'ordinateur les avions décoller, voler vers les lignes de front, puis faire demi-tour, signalant ainsi la fin d'un bombardement. Le capitaine Donny Demmers, un officier néerlandais chargé des relations publiques qui a été autorisé à divulguer son nom complet, a déclaré que les avions évitaient désormais de s'approcher trop près des lignes de front, car l'Ukraine et la Russie disposaient toutes deux de systèmes de défense aérienne sophistiqués qui menaçaient les avions ennemis. « Mais vous verrez quand même qu'il y aura beaucoup d'attaques de missiles », a-t-il expliqué. Cependant, au lieu de bombardements rapprochés, les attaques sont menées à plus longue distance à l'aide d'armes à longue portée. Les responsables ukrainiens, dont le président Volodymyr Zelenskyy, ont constamment fait pression sur les soutiens militaires occidentaux de Kiev pour obtenir des systèmes de défense aérienne et des munitions supplémentaires afin de reconstituer les stocks épuisés, alors que les attaques russes à la roquette et au drone contre les grandes villes s'intensifient. ------- Je ne comprends pas pourquoi les Russes, contrairement aux Israéliens, ne portent pas un coup décisif à la défense aérienne ukrainienne, ne prennent pas le contrôle de l'espace aérien et manquent ainsi une véritable occasion de gagner la guerre.
  15. La Bundeswehr prend position sur sa chaîne YouTube en faveur de la dissuasion nucléaire. https://www.youtube.com/watch?v=Jtwqj2eYcyo C'est relativement inhabituel, car généralement, la Bundeswehr n'aime pas mettre ce sujet au premier plan. Thèses : La liberté de l'Allemagne ne peut être garantie sans dissuasion nucléaire. Un monde sans armes nucléaires n'est pas envisageable. C'est intéressant, car l'armée allemande s'oppose ainsi ouvertement à une doctrine qui a longtemps prévalu au sein de l'establishment allemand en matière de politique étrangère : l'objectif était un monde sans armes nucléaires. C'était surtout le dada des Verts, d'une partie du SPD et du ministère des Affaires étrangères. La chancellerie fédérale a toujours eu une vision plus réaliste des choses. Mais depuis 2022, les idéalistes sont de toute façon en retraite, il semble qu'il y ait encore quelques irréductibles, surtout au sein du SPD, tandis que les Verts ont appris à aimer la bombe.
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