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Lecteur de passage

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Tout ce qui a été posté par Lecteur de passage

  1. C'est un reproche commun, mais je ne sais pas si tout le monde a bien lu entre les lignes : - D'après lui, après Jésus, il ne peut plus y avoir de religieux car tout est dévoilé (mimétisme, boucs). On peut donc voir ça comme la fin du religieux et non une nouvelle religiosité. - Quand au rejet de l'évolution : je pense que qqn qui dit "Si l'histoire a vraiment un sens, alors ce sens est terrible" voit une logique de l'évolution humaine (et qui colle à sa théorie). C'est une pensée radicale d'un homme d'une seule idée, d'une théorie "cachée par essence depuis la fondation du monde - qu'il a fait fonctionner au maximum et qui s'est toujours revendiqué du côté de la science : je trouve que c'est déjà pas mal pour un seul homme. Mais je n'essaie de convaincre personne !
  2. Arf, j'ai voulu mettre une réponse en masqué puisque HS, mais le message a disparu... Donc je le mets ici. Ouh là là, c'est une question pointue et je n'ai pas lu L'Idiot, mais il semble qu'il soit un personnage mystérieux, anti-mimétique. Voici ce qu'en disait R. Girard dans "Celui par qui le scandale arrive" : "Le prince Mychkine est un personnage ambigu, ambivalent, et le considérer comme vraiment bon, ainsi que font beaucoup de gens est une erreur. D’après les Carnets de notes de Dostoïevski, on voit que le prince Mychkine tout comme Stavroguine dans Les Démons, est une hypostase du personnage qui n’a pas de désir. L’absence de désir de Stavroguine est son ennui, son côté suicidaire. Il fait toutes sortes d’expériences terribles pour susciter chez les autres le désir que lui n’a pas, le désir mimétique. On le voit très bien dans les duels. Il gagne toujours tous les duels, parce qu’il ne perd jamais son sang-froid. L’attitude de Mychkine, je crois, est comparable. Face à certaines personnalités plus fortes que la sienne, Dostoïevski se demande s’il s’agit du comble du désir, ou de l’absence totale de désir. Dans les Carnets, des observations montrent que Stavroguine et Mychkine sont des figures monstrueuses du même manque. Mychkine aussi a des effets négatifs sur le monde, par exemple sur le général Ivolguine. Les femmes tombent amoureuses de lui parce qu’il n’a pas de désir mimétique, elles sont donc ses victimes, bien que lui-même ne semble pas comprendre ce qui se passe. N’est-ce pas précisément parce qu’il ne perçoit pas le désir mimétique ? C’est peut-être une espèce de vice physique, un manque presque biologique. Ou alors, Mychkine est une sorte de bouddhiste. Dans L’Idiot, un personnage se demande aussi si Mychkine ne recourt pas à une stratégie. Qui sait si son attitude n’est pas le comble de la stratégie. Ces questions restent sans réponse pour Dostoïevski lui-même, il me semble."
  3. Mais jamais on ne peut défendre cette position, c'est justement le ressentiment qui s'exprime ! Ce qui est souligné, c'est qu'il arrive aussi aux grands auteurs - qui jouent cartes sur table - de se tromper, ce qui est le cas ici : Dostoïevski est capable de décrire l'enchainement mimétique du jeu mais se laisse aller dans la description des peuples européens : il est lui-même victime du mimétisme et c'est là toute l'ambiguïté ! La vraie question est : comment sortons-nous (Russie, Occident) de cette mauvaise imitation ?
  4. Le sujet est "Pourquoi soutenir la Russie séduit-elle bon nombre d'Européens ?" On parle de séduction, alors pourquoi la réponse devrait être obligatoirement politique ?
  5. Bonjour Manuel77, "[Le joueur de Dostoïevski] permet [] de mettre en lumière des aspects importants de la personnalité de l'écrivain russe, le roman comporte également une satire des sociétés européennes, quelles qu'elles soient, et notamment, les sociétés juive, polonaise et française, présentées comme des opportunistes qui ne vivent que pour l'argent." (Wiki) Dostoïevski était un grand imitateur... jusqu'à la limite. C'est en grande partie lui dans le roman - il a aussi été joueur - mais il pousse son héro plus loin que lui dans la folie, et dévoile la mécanique du mimétisme : "L'action se déroule à Roulettenbourg, une ville d'eau imaginaire d'Allemagne, dont le casino attire de nombreux touristes. Le narrateur, Alexeï Ivanovitch, qui vient d'arriver, ne possède rien ; il est précepteur dans une famille hétéroclite composée d'un général vieillissant amoureux fou de Mademoiselle Blanche, une jeune demi-mondaine française, des deux jeunes enfants dont il est le maître et de Paulina Alexandrovna, jeune fille dont Alexeï Ivanovitch est follement amoureux. Autour d'eux évoluent également Mr Astley, un riche Anglais franc, honnête et timide également amoureux de Paulina, et le marquis des Grieux, Français pique-assiette aimé de Paulina." (Wiki) Le narrateur, Alexeï Ivanovitch, veut se confier à M. Astley concernant sa passion pour Paulina, il ne sait pas que ce dernier est en fait son rival : "Le café était à cent pas. Nous nous installâmes, j’allumai une cigarette. M. Astley ne m’imita pas, et, me regardant bien en face, se disposa à m’écouter." Rivalité amoureuse ! Qui mène au ressentiment : "Le Joueur est aussi l'occasion pour Dostoïevski de fustiger les nations européennes qu'il détestait, en particulier la France et l'Allemagne, en dressant d'elles des portraits acides. C'est là toute l'ambiguïté du récit : si le romancier analyse implacablement sa maladie du jeu et la dénonce, son protagoniste n'en est pas moins l'occasion de vanter le caractère russe, qui vit de passion, plutôt que de se livrer à des calculs froids, tels que sont supposés le faire les personnages issus de l'Europe occidentale." (Wiki) Tout est déjà là. ---
  6. Bonjour, Je vous lis, souvent, et depuis longtemps. Pour comprendre G4lly sur le sujet, il faut - me semble-t-il - convoquer René Girard, le plus grand anthropologue du XXème. - Pour comprendre la Russie, lire Dostoïevski avec la grille mimétique. - Pour Clausewitz aussi. - Ah ben pour les US aussi. Désolé par avance G4lly, mais j'ai pensé que c'était peut-être utile... "Ce qui se joue aujourd'hui est une rivalité mimétique à l'échelle planétaire". (R. Girard) Je suis déjà reparti --->[]
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