PSA vend les blindés Panhard à Auverland
LE MONDE | 13.01.05 | 14h10
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Le groupe PSA Peugeot-Citroën a annoncé, mercredi 12 janvier, qu'il allait vendre Panhard, sa filiale de véhicules blindés légers, à Auverland. Land & Joint Systems, division de systèmes terrestres de Thales, associé à Volvo Trucks Defense, avait aussi regardé avec attention le dossier. Le montant de cette cession, qui devrait être effective dans les toutes prochaines semaines, n'a pas été dévoilé, mais il s'élèverait à un peu plus de 20 millions d'euros. "La marque Panhard reste la propriété de PSA. Auverland ne disposant que d'une licence pour fabriquer des véhicules militaires", a précisé PSA.
Avec un chiffre d'affaires légèrement supérieur à 60 millions d'euros en 2003, Panhard, qui emploie 261 personnes, est une entreprise reconnue dans son secteur. En revanche, elle n'a pas la taille critique face à des concurrents comme Alvis en Grande-Bretagne, Rheinmetall en Allemagne, GIAT Industries ou encore Renault Trucks Défense en France.
Pour Auverland, il s'agit un peu d'une revanche. Cette société, créée au début des années 1980 à Saint-Germain-Laval (Loire) par François Servanin, a failli disparaître pour cause de diversification dans les véhicules civils. En 2001, les actionnaires de la Société nouvelle des automobiles Auverland (SNAA) avaient repris les actifs du dernier fabricant français de véhicules 4 × 4. Les dirigeants avaient alors décidé de se recentrer sur les "petits véhicules protégés" (PVP), destinés à l'armée.
Une stratégie payante : en 2004, Auverland, qui emploie 50 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros, a gagné un marché de 930 véhicules pour l'armée française, pour un montant de 110 millions d'euros, face à Panhard, Alvis et le groupe alsacien Lohr. Selon Christian Mons, PDG d'Auverland, le nouvel ensemble réalisera un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros en 2006 et sera le leader européen des véhicules militaires de moins de dix tonnes.
"TRÈS COMPLÉMENTAIRES"
"Les deux entreprises sont très complémentaires, se félicite M. Mons. Non seulement au niveau des produits - Auverland fabriquant plutôt des véhicules non blindés et Panhard seulement des véhicules blindés -, mais aussi au niveau du réseau commercial. Auverland est très présent en France et Panhard nous permettra de nous renforcer à l'international." Le nouvel ensemble prévoit de rationaliser ses trois sites industriels. "Nous allons ramener la production sur deux sites, l'un à Saint-Germain-Laval et l'autre à Marolles-en-Hurpoix - Essonne -. Les 120 personnes qui travaillent sur le site parisien seront reclassées", affirme M. Mons.
Selui lui, après l'aéronautique et le naval, la concentration dans le secteur des véhicules militaires terrestres. ne fait que commencer. "Elle devrait s'accélérer dans les cinq ans qui viennent. L'acquisition de Panhard nous met dans une bonne position pour jouer un rôle dans cette concentration future. Panhard est une étape pour nous, mais pas la dernière", dit le PDG d'Auverland.