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Tout ce qui a été posté par Tancrède
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Peut-être justement qu'à force de n'avoir que des "pointes", ils font une "gesticulation aggressive", multipliant les assauts courts, les reconnaissances en force... Pour attirer les Ukrainiens, créer la bataille en espérant trouver des concentrations de troupes plutôt que du vide et des petits paquets de troupes en défense. Ils n'ont visiblement pas de quoi "prendre" des villes de cette taille, ou hésitent à engager ce qu'ils peuvent avoir en 2ème échelon (effet des sanctions et réactions hors d'Ukraine? Peur d'injecter les réserves trop tôt?), mais le résultat reste qu'ils n'ont l'air que de pouvoir tâtonner et foutre des baffes un peu partout et tout le temps, mais pas d'opérations définitives. Marrant, je lisais il y a quelques jours le petit article de Benoîst Bihan dans le dernier G&H, intitulé "Force sans endurance n'est que ruine d'un plan de guerre", où il pointe les possibles errements des armées contemporaines dont les doctrines, selon lui, seraient trop constituées autour de la certitude de pouvoir "imposer très vite leur plan de guerre à l'ennemi"; que les EM "ne parviennent pas à imposer leurs doctrines respectives à un adversaire réticent -avec des sociétés encore moins préparées à une mobilisation (humaine, industrielle et longue) que celles de 1914- et leur faible endurance logistique les menacera de nouvelles tranchées, arme nucléaire ou pas. Car, pas plus qu'en 1914, les Etats ne jetteront l'éponge lorsque leurs généraux se seront vus désavoués par les événements. Les guerres futures, y compris entre grandes puissances, pourraient rapidement redevenir des guerres d'usure". Il pointe notamment l'exemple de l'année 1914 qu'il voit moins comme un triomphe du feu défensif contre lequel les EM se seraient insuffisamment préparés, et plus comme une trop faible capacité du feu offensif (selon d'autres modalités que le présent conflit ukrainien, je préciserais): pas assez de moyens de feu adaptés (artillerie lourde et sa mobilité), et surtout, crise des munitions et du modèle industriel qui soutient le tout. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Après avoir largement contribué à flinguer l'agriculture, il tourne casaque et annonce beaucoup de dépenses en pleine campagne électorale, profitant d'une belle guerre bien visible comme prétexte.... Mmmmmh. A voir... Rien côté France? Pour l'Allemagne, évidemment, faudra voir si cet investissement sera réellement fait, quel sera son contenu, et si il durera. Si oui, ça fera un domaine de plus en Europe où la France sera "nanifiée". Mais je me pose des questions sur la faisabilité de la chose dans une Allemagne qui, en l'état, a déjà eu depuis longtemps de lourds problèmes de recrutement (et de rétention), tant en quantité qu'en qualité (recrutement de compétences pointues, mais aussi de personnels de bon niveau dans l'absolu.... Rappelons le taux d'obésité dans les forces allemandes), et dont le devenir démographique ne va pas s'améliorant. Ca y est! Ils ont trouvé la botte secrète! Là, il ne peut plus que capituler. Si en plus Têtu lui retire sa distinction de "torse nu de l'année", il est fini. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les chiffres globaux étaient impressionnants sur le papier, mais on a une idée réelle de la composition des forces, notamment pour ce qui concerne la capacité à avoir un 2nd échelon capable de faire le nettoyage tous azimuths? C-a-d couvrir énormément de terrain pour des petits paquets de troupes adverses, à la fois mobiles et nombreux: ça absorbe vite du monde, ça, tout comme la prise et le contrôle de grandes villes. Et j'avais été étonné du nombre somme toute pas si énorme de ces "groupements tactiques bataillonnaires" russes, qui ont des dents et peu de queue: la force russe qui a été assemblée a quelle proportion de troupes de mêlées (et, en leur sein, de troupes en unités "de pointe") vs celles d'appui (on connaît le goût russe pour une énorme artillerie) et de soutien? Un peu moins de 200 000h (toutes armes confondues, ou juste l'armée et les VDV?) pour un pays avec la taille et la population de l'Ukraine, ça peut vite devenir très peu, surtout si moins d'un tiers sont des troupes de mêlée. Si l'attrition et des limites logistiques s'y ajoutent (amplifiées par un besoin d'éclater les formations pour couvrir le terrain), pourrait-on justement être en face d'une force qui a certes des pointes, mais pas assez non seulement pour suivre/nettoyer/contrôler, mais en plus pour "nourrir la bataille" à l'avant, les dites formations de pointes étant des organisation de taille bataillonnaire avec peu d'endurance? Les Russes peuvent de fait s'infliger à eux mêmes, par leur avance, la même chose qu'ils infligent aux Ukrainiens, que tu décris: ils créent des poches, mais aussi avec leurs propres forces de pointe, trop avancées, trop réparties sur le terrain, coupées de leur logistique ou la limitant fortement. J'ai du mal à croire à un possible amateurisme russe à ce niveau, évidemment, mais d'un autre côté, le déroulé des événements (hors sanctions et aspects politiques/internationaux) sur le terrain militaire me donne l'impression générique qu'il y a eu quelques mauvais calculs et anticipations (excès d'optimisme? Mépris de l'adversaire?) à Moscou. Un peu comme si quelqu'un comptait trop sur un terrassement immédiat lors du premier assaut, comptant excessivement sur la sidération. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Si c'est vrai et que le déroulement des événements expose au grand jour que les lourdes réformes militaires conduites depuis plus d'une décennie n'aboutissent qu'à ça, Poutine aura révélé la Russie comme beaucoup moins intimidante, en plus d'en avoir fait un Etat paria pour une génération. Ce qui risque à son tour d'inféoder encore plus manifestement le pays à la Chine, qui devient de plus en plus sa seule ligne de vie, mais fait de la Russie un vrai multiplicateur de forces pour la Chine (déjà par un accès privilégié -et maintenant avec fort discount en temps de pétrole cher- aux matières premières les plus importantes). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ona une idée du volume de forces sur ce point du front? "Foncer sur Kiev", ça peut vouloir dire des éléments de harcèlement voulant taper des infrastructures, des axes de transport.... Ou une force capable de prendre le contrôle de tout ou partie de la ville, ou au moins de ses approches. Peut-être que Moscou est nettement plus prêt à risquer un ou deux Mi-8 pour des raids de FS plutôt que des Il-76 (avec des pleins de troupes et matos) qui sont en nombre très comptés (surtout ceux en état de voler) et transportent de quoi constituer des pertes sèches qui se sentent. Et tant qu'il y a des systèmes AA à longue portée, et des floraisons de Manpads dans les zones d'atterrissage.... -
2021... des films et peut être des cinémas
Tancrède a répondu à un(e) sujet de rendbo dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Dans ce genre de parodie de film catastrophe où le point est de caricaturer la réaction humaine/sociétale/institutionnelle à un événement massif et inattendu, j'avoue conserver une faiblesse pour le classique, plein de défauts mais aussi plein d'inspiration, et réalisé avec des bouts de ficelles.... L'attaque de la moussaka géante -
[Séries TV]
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Pour le Witcher, je constate en effet cette extrême banalité dans ce qui est projeté à l'écran: à force de vouloir des castings mixtes (sexe, race...) partout, de ne raisonner que dans le stéréotypage absolu, et de n'avoir aucune culture, les ricains font de tout univers de fantasy une très oubliable et généralement très mauvaise reconstitution pseudo-médiévale (les "renaissance fairs" comme" ils en font beaucoup), absolument sans saveur, sans odeur, sans aucun caractère marquant. Du générique vite oubliable, s'il a même percuté la mémoire de court terme pour commencer. Les villes, les costumes, les cultures.... Tout se ressemble, n'a absolument rien pour marquer les mirettes, et on se demande pourquoi les ricains veulent à ce point projeter leur vision déformée de leur société actuelle sur un univers que le spectateur recherche pour... L'évasion. En plus, dans le cas de cette série, ils avaient affaire à un imaginaire est-européen, rarement représenté sur les écrans occidentaux: ils auraient pu y aller carrément avec les mythologies, les esthétiques, ou les types et races (ne serait-ce qu'utiliser des gens de différentes races pour signifier différentes cultures, plus nettement séparées, chacune associée à une esthétique, un accent, un humour, des coutumes anecdotiques -bon ressort pour des vannes)... D'Europe centrale et orientale. Mais non, pour eux c'est tout du générique pseudo-médiéval fantastique, le même utilisé 100 fois avant, et qui sera réemployé 100 fois après. Pour Ciri, faut pas trop se braquer: elle est le centre des romans. Ils ont certes ici un peu forcé le trait, reléguant Gerald à un second rôle dans sa série, mais c'est surtout sensible en raison du contraste entre les deux acteurs: Cavill bouffe l'écran quand il y est, la gamine est oubliable. -
Allemagne
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
(Désolé, problème avec la fonction "quote" nominative, apparemment) Déjà que leurs prix de l'électricité ont augmenté radicalement cette année (par-dessus une augmentation forte sur les dernières années), vont être contents, les Teutons, surtout les jeunes, les économiquement fragiles et les retraités. Et les émissions allemandes n'ont fait qu'augmenter en flèche. Y'a pas à dire, c'est vraiment pas une question de QI: l'idéologie, ça rend con, détaché et cruel. Ca pirate tous les centres et fonctions du cerveau. -
A ce stade, Ron DeSantis, l'actuel gouverneur de Floride, semble le mieux placé pour cette place, si Trump ne se présente pas, avec le bonus qu'il ne fait pas peur aux électeurs fluctuants CSP+. La preuve? Les médias essaient d'en faire le nouveau "Orange Hitler"; une vidéo professionnelle d'une officine de campagne démocrate de Floride a même essayé de le démolir dans une longue narration avec visuels nazifiants.... Où les seuls interventions de lui qui étaient présentées le montraient en train de condamner la coercition étatique de confinements extrêmes et la politique de mandats de vaccination, vantant le maintien des libertés fondamentales. Pas très nazi, du moins hors de certains cercles activistes/universitaires. La vidéo (sans doute tarifée très cher par les habituels consultants professionnels) s'est faite, il va sans dire, allumer partout où elle a été diffusée, y compris hors des cercles de la droite online, se prenant ratio sur ratio.
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Sinon, dans la série "on vous l'avait bien dit", les Américains ont battu, ces deux dernières années, leur propre record: depuis le début 2020, ils ont acheté environs 41 millions d'armes à feu (près de 23 en 2020, plus de 18 à ce jour en 2021). 41 millions de nouvelles armes à feu sur un marché qui en comptait déjà près de 400 millions (armes légales possédées par des civils) fin 2020. Soit autour de 125 armes pour 100 habitants (en fait nettement plus si on ne compte, comme il se doit, que les adultes), record absolu, avec une proportion significative (40%) de primo-acheteurs, principalement urbains et de gauche (et à près de 40% des femmes). La précédente année record était 2016 (année des émeutes de Ferguson), avec 16,7 millions d'armes à feu achetées (et une bien moindre proportion de primo acheteurs). On est socialement obligés de hurler certains slogans et d'arborer certaines croyances sous peine d'ostracisme, mais "defund the police" n'était pas si populaire que ça au moment des émeutes et manifs de l'an dernier... Et encore moins maintenant. "Defund the police" et "take the guns", qu'y disaient... Et personne n'essaie de compter les armes illégales... Qui sont responsables de plus de 90% des morts par armes à feu (hors suicides).
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@seb02 Je constate dans l'article que le thème de l'allègement est générique, et pas limité à la réduction des éléments de combat dans les "pions" tactiques/opératiques de base que sont les brigades, tant en nombre (bataillons de manoeuvre/brigade) qu'en taille (dimensionnement des dits bataillons): on voit aussi, ce que déplore le dit article, l'allègement des matos dans les forces en général. Je pointe notamment le tableau montrant la proportion d'unités "pieds et camions" en croissance constante dans le mix total des forces, au détriment des unités médianes Stryker et des unités lourdes, avec apparemment, si l'on doit en croire cet auteur, des plans pour se débarrasser de toujours plus de chars et/ou de réduire le punch des unités mécanisées (moins de chars/unité). Moins d'artillerie aussi. L'intention derrière cela, si cela est confirmé, est-elle au global de signaler une Amérique qui entend "lead from behind", selon le terme utilisé sous Obama, cad un refus structurel de risquer un engagement au sol en Asie de l'est? Qui reposera plus sur la frappe aérienne (avions, drones et missiles) et les tirs à longue portée, comme ce qui se voit déjà chez les Marines (quasi disparition de l'artillerie à tubes au profit de plus de HIMARS), avec des troupes plus réservées à l'occupation/sécurisation/nettoyage post bombardement? Ce qui est sûr aussi, c'est que de telles réformes montrent un alourdissement relatif et/ou absolu du sommet: plus de gradés relativement à l'effectif global: un plan d'emploi pour les diplômés aux dépends de la "classe ouvrière" des soldats du rang? Historiquement, quand une armée devient plus macrocéphale, c'est pas un bon signe.
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Pareil, le boîtier me faisait penser à un G3, la crosse à un AR-15/M-4, et le canon à un FAL: cette petite salope m'a envoyé des signaux mixtes .
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Je ne reconnais pas le flingue du mec en haut à gauche dans la photo: entre la crosse et le reste, quelque chose m'intrigue... Quelqu'un peut m'éclairer?
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La guerre médiévale en occident
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Berezech dans Histoire militaire
Certes, mais la référence initiale dont on parlait était celle de l'archevèque de Beauvais, spécifiquement (et iconiquement) à Bouvines, donc en 1214, époque à laquelle l'autorité du pape, y compris aux dépends de l'autorité royaie, était encore au top, ou pas loin s'en faut. Sur le plan des rapports de force, du moins sur certains sujets, on était alors plus proches des circonstances de Canossa que de celles d'Agnani. Les rois de France (et d'autres) n'avaient pas, pour te citer, "leur dernier mot à dire" sur le réglement de l'Eglise et l'observance de ses édits (comme Philippe Auguste l'a notamment appris à propos de son mariage). Ce n'est que plus tard, post Saint Louis, que les rois de France ont commencé à avoir les moyens de dire merde au pape, notamment par la "nationalisation" culturelle du haut clergé français, qui a commencé à préférer être plus indépendant de Rome (commençant la tradition gallicane). -
La guerre médiévale en occident
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Berezech dans Histoire militaire
C'est à peine balbutiant: "l'idéologie"/la mythologie royale, c'est une construction qui prend du temps. Elle a commencé avec Louis VI (ascendance de St Denis, l'oriflamme et une bonne part de la symbolique des Capétiens) et elle a réellement trouvé son premier stade d'aboutissement sous Philippe IV, notamment dans les relations Roi-Pape, avec en point d'orgue "l'attentat" d'Agnani (quel grand nom pour une paire de baffes... Et peut-être un peu plus que des baffes ). -
La guerre médiévale en occident
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Berezech dans Histoire militaire
La référence mentionnée était je crois celle de l'archevèque de Beauvais, frère de Philippe Auguste, notamment lors de son action à Bouvines (où il n'était vraiment plus un perdreaux de l'année), soit très longtemps avant la papauté avignonaise, et dans un tout autre cadre de relations entre Rome et les souverains temporels: la querelle des investitures commençait alors à tourner plus chaude, le conflit Guelfes-Guibelins, qui allait aboutir à une première résolution temporaire de la question, n'était pas encore réellement entamé, et Philippe Auguste était encore en délicatesse avec Rome qui l'avait déjà puni lourdement et montré son grand pouvoir, notamment en plaçant l'interdit sur le royaume, un acte lourd favorisant impopularité et instabilité pour le monarque quand il pouvait être suivi d'effets, ce qui était encore le cas au début du XIIIème siècle.... Et nettement moins un siècle plus tard. -
La guerre médiévale en occident
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Berezech dans Histoire militaire
Hé, les religions du Livre ont une forte tendance à la mentalité et à l'argutie juridique: d'abord on formule des lois, et ensuite, entre l'esprit et la lettre de la loi, on prend ce qui arrange ou on "interprète" comme on veut. C'est pas pour rien que beaucoup de docteurs de l'Eglise préfèrent St Paul à St Pierre! -
2021... des films et peut être des cinémas
Tancrède a répondu à un(e) sujet de rendbo dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Pas en désaccord avec l'essentiel de ta critique, mais juste pour la note: Yueh dans les livres est asiatique. Presque par hasard, je me retrouve en ce moment à relire les bouquins, et le fait est que la représentation dans le film de Villeneuve colle vraiment avec le texte, incluant la moustache particulière, les traits asiatiques et la longue tresse des docteurs Suks. Le seul vrai crime du film avec ce personnage est de l'avoir à peu près complètement obéré, alors qu'il est fondamental à l'intrigue et extrêmement complexe et intéressant, alors même qu'il n'intervient que pour une petite partie de l'oeuvre. Là, dire qu'il est réduit à la portion congrue dans le film serait un euphémisme. J'espère juste qu'il y a quelque part dans les placards de Villeneuve et Warner Bros, une mégachiée de rushes non encore découpés et ordonnés, qui produiront à terme une version de 8 heures du film faite pour la diffusion en minisérie sur HBOmax. -
Bof. Henri III serait apparu sur un plateau télé genre "Rupaul Drag Race" et aurait montré à quel point lui et ses Mignons étaient "fabulous", et tout serait rentré dans l'ordre au son de "booouuuuh les ultra cathos". Et Henri IV aurait montré les preuves qu'il payait la note de toutes ses maîtresses (même brèves) et de tous les petits bâtards qu'il leur faisait à travers tout le royaume et toutes les couche sociales, sans distinction, et tout serait rentré dans l'ordre: le Vert Galant et son following de guerriers hardcore et de hordes de donzelles. Le panache blanc en trending constant sur Twitter et Tiktok! En plus très dans l'air du temps: à l'époque, pas de colonies, pas d'esclavage, et même une interdiction du dit esclavage sur le territoire: trop woke le riton!
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Il y a des Etats aux USA où ils font tout pour arriver à ce même résultat, voire dans la pratique nier le droit même à la self defence. Un très récent cas (peut-être encore en cours, ou en appel, j'ai pas vérifié depuis un moment) dans l'Etat de NY a vu les autorités tout faire pour incarcérer un type qui avait flingué un voleur armé qui s'était introduit dans sa propre maison la nuit. Aux USA, la forme que cette guéguerre judiciaire prend est souvent celle de lois dites "castle doctrine" et "stand your ground" (côté pro-autodéfense) vs lois dites "duty to retreat" (côté anti). Evidemment, les deux bords abusent des définitions et cherchent à pousser le bouchon, le débat politicien polluant tout au point que même des gens de bonne foi se sentent obligés de procéder ainsi par peur de concéder sur des nuances qui seront ensuite abusées par les avocats, la procédure... Mais quand ces lois sont présentées avec des titres si gentiment évocateurs et des slogans simplistes, ça a toujours l'air, ou presque, de tomber sous le sens, ce qui facilite la démagogie, surtout quand elles sont vite déguisées (ou ignorées, selon le cas) par des médias hyper partisans (sur le tribalisme politicien) et je m'en foutistes (sur le contenu technique) qui ne semblent exister que pour garantir que la scène publique soit la pire possible.
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Et qui est venu "faire le ménage"? Pour la note: je croyais avoir pris des précautions dans la formulation, mais quand je dis "tout l'un ou tout l'autre", je réfère à mon post qui précédait où je présentais les deux spectres de réponse. Il y a une césure nette entre les deux dans le principe, mais une vaste gamme de réalités couvertes par les deux alternatives. C'est pas "milices sans limitations qui courent en tirant partout" d'un côté, ou "Etat policier, citoyens castrés" de l'autre.
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Ce qui amène à la question: qui a créé cette situation? Réponse, le vide créé par les autorités, leurs insuffisances, leur veulerie (et en temps normal, les limites incompressibles de ce qu'elles peuvent faire même dans le meilleur des cas). Et là, je renvoie aux deux options présentées dans mon dernier post. Il n'y a pas d'échapatoire: c'est tout l'un ou tout l'autre.
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Ce qui nous renvoie aux problèmes que j'ai souligné plus haut: la police ne peut pas garantir une sécurité totale, voire même satisfaisante pour tous, et à certains moments et/ou dans certains endroits, c'est bien pire. A partir de là, il n'y a que deux options: - ou tu opines que non, seules les autorités ont le droit de la violence légitime et point barre, tant pis pour tous les gens, leurs biens, leurs quartiers et les situations où la garantie sécuritaire de l'Etat est insuffisante, voire franchement mauvaise (ou pire encore, intentionnellement retirée par peur que "la présence de flics fasse empirer les choses") - ou tu opines du côté port d'armes et milices Si la 2ème option est retenue, on entre plus dans les détails et nuances: oui mais à quelles conditions, doit-on ou peut-on mettre en place des milices locales réglementées qui serviront par défaut dans certaines conditions ou peuvent dans une certaine mesure s'auto-mobiliser dans l'urgence (avec ou sans structures municipales/locales du genre assemblées citoyennes ou conseil local auprès des autorités)... Mais dans ce cas, il doit aussi y avoir des critères, des structures de formation/accréditation, des gardes-fous contre les abus avant tout de l'Etat, de la bureaucratie ou de partis politiques voulant préempter des milices ou en empêcher l'existence pratique sans remettre en cause l'existence théorique.... Le fait est que si c'est la gamme d'option retenue, les autorités ont une responsabilité de fournir les instruments permettant des milices encadrées. Et aux USA, cette question est d'autant plus compliquée, comme je l'avais indiqué, par l'existence et le but premier du 2ème amendement, qui est précisément et intentionnellement que la sphère de l'armement individuel échappe pour l'essentiel à l'Etat parce qu'elle est là pour offrir la garantie de dernier recours, aussi imparfaite soit-elle, que les citoyens puissent se lever CONTRE le gouvernement, et pas être des moutons vulnérables à tout abus venu du haut. Il se trouve que le point commun entre ce principe constitutionnel et existentiel d'un côté, et celui de la sécurité individuelle des biens/personnes/localités de l'autre, réside dans les armes à feu: toucher à un sujet, c'est toucher à l'autre. Donc c'est sans doute compliqué d'une façon vraiment unique aux USA. Arrivent-ils à décorréler les autres facteurs? Les zones rurales comme le Wyoming, et autres "Etats vides", ont particulièrement souffert, tout comme les Etats anciennement très industrialisés, des 50 dernières années où beaucoup de choses ont été automatisées ou outsourcées dans l'économie, sans réel remplacement par des activités équivalentes. Ce sont aussi les zones de "morts de désespoir" par l'abus de drogues (la barre des 100 000 morts d'overdose a été franchie en 2020 aux USA, la majorité étant maintenant due au seul Fentanyl, devenu le produit préféré des traficants), et d'alcoolisme élevé. A l'inverse, les villes et zones urbaines d'une certaine taille (pas toutes cependant, loin de là) concentrent désormais très disproportionnellement les opportunités, et ont aussi une bien moindre proportion d'armes à feu par habitant (quoique la différence se soit atténuée depuis l'an dernier: la grande majorité des très nombreux primo acheteurs d'armes depuis début 2020 est urbaine). Mais bon, si on additionne les morts de problèmes liés à l'alcool, les overdoses et autres abus de pilules légales ou non (cad les morts de désespoir et les "suicides lents"), le nombre des suicides par armes à feu (environs 20 000/an en moyenne) paraît presque petit.
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Plusieurs choses sur ce sujet: - d'abord et avant tout, "tuerie de masse" est un terme dont la définition et le décompte changent drastiquement selon l'intérêt et l'orientation idéologique des têtes parlantes qui déblatèrent sur le sujet à un moment donné, tant et si bien qu'on peut aller du simple au quadruple quand c'est débattu dans les médias, reflétant beaucoup de choses différentes. Cela implique aussi bien des cartes de répartition, y compris de certaines instances publiques ou non lucratives, qui sont très influencées par divers intérêts politiques. Il faut faire extrêmement attention aux définitions et critères devant les diverses cartes dispo - le plus souvent, l'image qu'on a en tête avec ce terme, ce sont les "school shootings" qui, malgré l'emphase médiatique et l'instrumentalisation immédiate qui en est faite, restent très rares, et comptent pour une portion ridiculement petite des morts par armes à feu aux USA, soit quelques dizaines par an sur 10 à 13 000 meurtres par armes à feu et des dizaines de miliers de fusillades, beaucoup ne faisant pas de morts -mais semant la peur- dans un pays de 330 millions de gens -5 fois la France. Ces tueries dans des écoles demeurent des cas très rares et donc sensationnels, qui reviennent essentiellement à un gamin qui pète un câble - en comptant tout ce qui peut l'être, l'essentiel des morts de "mass shootings" sont plutôt liés à la violence crapuleuse, le plus souvent liée au crime organisé, aux affrontements de gangs de toutes échelles, sous la forme d'embuscades, de "batailles de rencontre" et de "drive by shootings". Ces "événements" où plus de 3 ou 4 personnes meurent restent aussi la minorité des meurtres par armes à feu, mais restent aussi concentrés dans un nombre très réduits de zones assez circonscrites, elles-mêmes dans un nombre réduit de comtés, presque tous urbains. De même que l'immense majorité des quelques comtés ruraux où on trouve une telle létalité sont pour ainsi dire tous des comtés sur la frontière mexicaine (donc une violence liée à un facteur bien précis) L'un dans l'autre, ces "mass shootings" ne sont que très rarement le fait de flingues légaux. La répartition, tous facteurs de manipulation partisane confondus, est essentiellement liée à la carte urbaine, et il faut faire un gros zoom pour voir que tous les points signalés sur la carte se concentrent sur des surfaces géographiques très petites (quelques blocs urbains dans quelques quartiers ou banlieues à St Louis, guère plus dans les quartiers sud de Chicago, une zone assez concentrée dans des coins comme Atlanta et Baltimore...). Mais c'est clair que quand on dit "beaucoup" ou "très petit", c'est assez relatif parce qu'encore une fois, on parle des USA, un pays dont la portion continentale recouvre 4 fuseaux horaires, construit ses villes à l'horizontale, sur d'énormes surfaces, et a 330 millions de citoyens, des millions de résidents (14 millions de permanents et au moins autant de temporaires) et sans doute 15 à 20 millions d'immigrants illégaux, voire plus). De toute façon, il va y avoir beaucoup de points sur la carte: 2% des comtés US qui concentrent 70% des meurtres, ça veut encore dire 63 comtés (donc 63 points sur cette carte). Et il reste 30% des meurtres, dont l'essentiel sera aussi concentré dans une petite minorité de comtés. L'immense majorité du reste du pays (et des comtés, et des zones urbaines, et de la population) n'en aura que très rarement (même pas un par an, voire par décennie pour des comtés ruraux). Ca ne l'est pas: le point est juste que la violence s'explique, de même que sa concentration, ou sur-concentration. Les conditions pour son apparition et son développement ne se rencontrent pas partout, et sont de multiples natures et causes. La disponibilité des flingues ne semble pas tant un facteur causal qu'un multiplicateur, et la disponibilité légale des flingues ne semble pas vraiment un problème essentiel dans la plupart des cas, étant donné que l'immense majorité des violences par armes à feu ("de masse" ou non) est de nature crapuleuse, et opérée avec du matos illégal.
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Ce dernier point est sans doute le plus indicatif quand on parle des USA: on assimile les problèmes de violence dans ce pays à leur situation particulière quand aux armes à feu, mais le problème est avant tout qu'il s'agit d'un pays à certains égards plus excessif et malade dans sa "psychologie collective", si j'ose dire. Tout travers et vertu semble y être plus poussé, et les niveaux de contrastes sur les plans socio-économique et géographique y semblent plus radicaux que chez nous. Rappelons-nous d'abord et avant tout que quand on parle de la violence aux USA, surtout de la violence par armes à feu, on ne parle pas de quelque chose d'équitablement réparti sur le territoire ou le spectre socio-économique: l'immense majorité des faits de violence armée se concentre dans un nombre ridiculement petit de zones (voire plus haut: moins de 2% des comtés concentre plus de 70% des meurtres, par exemple, et c'est pareil pour le reste des faits de violence). Le Midwest, dont fait partie Kenosha (une ville d'un peu moins de 100 000 hab, sans zone urbaine dense autour), est par exemple très peu violent en moyenne, et les zones les plus armées du pays sont aussi généralement les moins violentes; ça n'en fait pas un rapport de cause à effet exclusif ou dominant, mais ça dédouane aussi la corrélation automatique entre la forte disponibilité des armes et la violence (voir en Finlande, Suisse ou Israël). L'essentiel de la violence par armes à feu aux USA est le fait d'armes obtenues illégalement par exemple (et contrairement à la propagande, la plupart ne sont pas obtenues par des lois mal écrites ou des exceptions à la règle, mais par des vols et traficants), donc des objets qui sont déjà hors la loi, et non concernés par un surcroît de législation. 400 millions d'armes aux USA qui sont légales, et quasiment aucune, statistiquement, ne pose problème (sauf à inclure les statistiques de suicides, qui sont un tout autre débat); mais combien d'illégales (dont celles portées par 2 des assaillants de Rittenhouse)? Vu le pays, elles doivent se compter en dizaines de millions, et se maintenir dans de tels nombres malgré les constantes saisies policières. Donc un pays qui produit beaucoup de violence, de désespoir, le plus souvent dans un nombre très réduit de zones concentrant tout le malheur du monde. Avec un tas d'armes illégales qui s'y fraient constamment un chemin. Plus une police qui ne peut pas tout faire, qui se trouve souvent limitée dans son action, ses moyens et ses capacités, par le cadre législatif et politique (surtout quand il se met au service de Twitter et de bandes d'activistes), et par la géographie (couvrir un comté ou des ensembles de blocs urbains de "taille américaine", c'est pas la même chose qu'un canton français). Et cette même police, dans les dites zones très difficiles, est sur-sollicitée: ce sont ces zones qui représentent une part très disproportionnée des appels "911", qui jettent souvent les flics, même pour des interventions bénignes, dans des situations où tout peut vite merder, mais surtout créent avec le temps une relation de type "Batari box" entre les flics et les locaux (chacun apprenant graduellement à réagir de la pire façon à l'autre et changeant peu à peu son comportement selon ce mode), au point de créer un antagonisme permanent qui s'installe dans la culture de chacun et devient un phénomène non seulement local, mais aussi politique, magiquement suramplifié par les médias et, plus encore maintenant, les réseaux sociaux. Les antagonismes se retrouvent alors inscrit dans les âmes et les esprits avant même qu'aucune interaction ne puisse advenir.