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Jojo67

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Tout ce qui a été posté par Jojo67

  1. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Les gens qui n'éprouvent aucun sentiment, ça existe, suite à un accident par exemple, et Damasio a travaillé sur eux. Hé bien ils sont complètement incapables de faire des choix même simples, comme sortir avec un parapluie ou pas, choisir une voiture entre plusieurs, etc. Ce qui montre bien que décision et émotion sont intimement liés. Ce serait dû à l'évolution de l'espèce, qui avait besoin de raccourcis décisionnels émotionnels dans la lutte pour la vie, la réflexion seule étant trop lente. Ces gens privés d'émotion qui devraient être des praticiens de haut vol de la " pensée pure", selon la vision cartésienne, puisqu'ils n'ont même pas à les "gommer", comme tu dis, hé bien ils ne savent pas raisonner de manière simple... Tu leur dit de faire un choix et leur esprit tourne en boucle, indéfiniment, sans pouvoir le faire. Comment veux-tu qu'ils puissent faire de l'analyse intellectuelle? Ce n'est pas du domaine de la croyance mais de l'expérimentation en neurosciences. Ta distinction entre analyse et réflexion est purement théorique, car dans les deux cas il s'agit de la pensée et du même penseur, qui est un, sans séparation en deux êtres. On peut bien sur combattre intérieurement une tendance que l'on réprouve chez soi, et nous sommes tous des êtres divisés intérieurement, mais pourquoi ce combat existe-t-il? Parce que ce combat lui-même est généré par une autre tendance, antagoniste à la première. Et cette tendance est conditionnée elle aussi et n'est pas "libre". "L'esprit est manipulable à volonté"... Mais dis-moi... Qui manipule qui? On n'a qu'un seul ego, dans lequel cohabitent des tendances diverses et variées, et aucune ne peut dire moi je suis détaché des émotions, puisque ce sont elles qui mènent la danse en coulisses. Je crois que comme beaucoup d'intellectuels, notamment en France, tu n'a pas encore intégré le fait que nous avons tous un inconscient qui est un continent inconnu à plus de 99%... Et que tu sous-estimes le fait que notre pensée et tout ce que nous faisons est conditionné. Le désir de se libérer de cela l'étant lui aussi. Damasio serait un bouddhiste "ce qui en dirait long sur la part de sentimental qu'il mettrait dans ses recherches"? Je vois que tu ne sais pas ce qu'est le bouddhisme. ;) C'est une ascèse qui consiste justement à abandonner notre petit ego conditionné pour retrouver le Soi qui sommeille au fond de nous, en pratiquant la méditation. Et le bouddhisme enseigne que la volonté seule ne sert à rien dans cette démarche. Et que c'est quand l'esprit cesse de se débattre et de se combattre que le véritable esprit apparaît... Mais bon, Einstein croyait que Dieu ne jouait pas aux dés, de nombreux scientifiques notamment physiciens ont des croyances religieuses, en quoi cela invalide-t-il leurs travaux? Damasio n'est pas seul à dire ce qu'il dit loin de là et la contrôle et la critique par les pairs sont à la base de la démarche scientifique. On peut parvenir à une forme de vérité en sciences (pas à La Vérité), malgré nos émotions, car l'expérience est là pour valider ou pas une théorie. Tu dis: "Les scientifiques sont connus pour être "froids" car justement la plus part arrivent à mettre de coté leurs "sentiments" en se concentrant pour arriver à leur fin." Ben non, dans ce cas ils s'illusionnent eux-mêmes... Totalement. Ils confondent refoulement des émotions et neutralisation des émotions. Le refoulé nous conditionne toujours, mais en sous-main... Ce sont les faits qui ensuite vont montrer que nous avions tort ou raison, mais il n'y a aucune méthode infaillible qui nous préserverait de l'erreur comme le croyait Descartes dans son Discours de la Méthode.
  2. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Je vois que tu n'as pas compris ma démarche. Primo pour les biais tout le monde en a des tonnes, il n'y a pas d'exception et la méthode peut juste en réduire les effets mais certainement pas apporter une vision objective des choses. Je te renvoie aux études dont j'ai déjà parlé ailleurs dans le domaine des neurosciences qui montrent que décider sans faire intervenir les émotions est impossible humainement. Le professeur Damasio par exemple a écrit un livre qui s'appelle "L'erreur de Descartes" qui développe exemples à l'appui cette thèse à partir de ses études médicales sur des sujets notamment privés d'émotions. On s'en doutait déjà du reste avec la découverte de l'inconscient depuis Freud et avant lui Schopenhauer. Il y a même eu un prix Nobel d'économie attribué à un psychologue sur la prise de décision en économie. Bref croire que l'on peut "raisonner froidement" comme le croyait Descartes en mettant ses émotions de côté est un leurre absolu qui a fait long feu avec l'avancée de la science. On ne peut pas car nos émotions son aussi notre "moi", et nul ne peut se couper en deux en disant "vous mes émotions tenez vous tranquilles car moi je raisonne"... Qui est ce moi qui raisonne? Si ce n'est ce moi pétri de souvenirs, agréables ou désagréables, qui ressent les choses autant qu'il les pense? On peut juste comme je l'avait dit dans un post précédent essayer de se connaître -en s'observant soi-même en situation, ce qui est le plus parlant- pour détecter ses penchants émotionnels et en tenir compte dans son analyse. J'ajoute que cela réduit les risques d'une grosse erreur mais que ça ne rend pas du tout l'analyse objective. Car tu ne pourras pas je cite "gommer tes biais" comme tu sembles le croire. Car certains te sont connus mais la plupart sont inconscients! Et croire que tu peux gommer tes biais est en soi déjà une plus grande source d'erreurs qu'accepter l'idée que l'on en a plein et qu'ils sont irréductibles. La vérité sur un sujet est inatteignable en soi. Même en sciences "dures", alors en Histoire... Nous n'avons accès qu'à des points de vue forcément réducteurs de la réalité, toujours réfutables par nos successeurs, soumis aux modes de pensée et au conditionnement émotionnel de chaque l'individu. A chacun sa vérité qui n'est pas la vérité en soi. Nous sommes tous dans notre grotte de Platon... Pour en revenir au conflit syrien, mon point de vue est centré sur les intérêts de notre pays pour une part. Et pour une autre part je m'intéresse à la dynamique militaire de ce conflit, à titre d'ancien praticien de la chose guerrière. C'est tout.
  3. Tout à fait, j'ai dit depuis le début que Poutine se contenterait de la Crimée. L'Est de l'Ukraine c'est une patate chaude qui l'arrange pour obtenir davantage de Kiev lorsque les négociations vont commencer avec le pouvoir élu. Ligne rouge: pas d'adhésion à l'Otan! Jojo, poutinologue confirmé et expert auto-proclamé en stratégie.
  4. Je n'ai pas vu... ??? Mais quel chipoteur tu fais... =D
  5. Voilà le genre de caricature quelque peu limite qui ne fera pas avancer les choses:
  6. Effectivement, c'était fort bien fait, avec notamment en parallèle les images historiques et une reconstitution de qualité.
  7. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Jeansaisrien c'est ton opinion. Je ne la partage pas mais c'est pas grave. ;) Pour ce qui est de dire que l'on peut étudier les faits avec objectivité la réponse est non. Renseigne-toi. L'objectivité cela n'existe pas, cela n'a jamais existé et n'existera jamais pour un être humain qui fonctionne avec un ego. Ceci dit il y a des gens qui à un instant donné sont plus près de la vérité du moment que d'autres. Cela ne veut pas dire qu'il en sera toujours ainsi pour eux. Pour les partis pris et l'esprit critique le mieux que l'on puisse faire est de savoir de quel côté on penche émotionnellement et d'en tenir compte dans son analyse en s'observant soi-même en train de travailler pour déceler les micro-moments où l'on biaise les données de façon plus ou moins consciente. C'est un sorte d'ascèse... Le problème est bien connu en analyse du renseignement. Mais croire que l'on va être objectif est un leurre total générateur d'erreurs graves. Je le sais bien que tous les opposants à Assad ne sont pas des djihadistes. ;) Pour la morale je ne suis pas contre, loin de là, mais j’abhorre la tartufferie. ;)
  8. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Tout à fait. C'est exactement ça. Je place le conflit syrien comme enjeu dans le cadre d'une politique nationale française à laquelle je me sens lié. Bonne journée.
  9. Voilà une analyse comme je les aime, pleine de bruit et de fureur, genre Conan le Barbare quoi... =D
  10. Mouhais. Le gars qui tient le site est un physicien de métier, à la retraite aujourd'hui. Directeur de Recherche de première classe du CNRS, il a fait partie de l'équipe du prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes.
  11. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Le problème c'est que se placer dans la position "désincarnée" du chercheur c'est bien pour un chercheur mais ça ne l'est pas pour un politique ou un militaire qui eux ont une population à administrer et à protéger, ainsi que les intérêts à long et à court terme d'une nation à préserver. Là il faut faire des choix. Je ne suis pas pro-régime en tant que régime, les dictatures ne sont pas ma tasse de thé. Mais avec Assad nous avons une convergence d'intérêts. Je suis pour celui qui combat les djihadistes comme nous l'avons fait au Mali. Je préfère non pas Assad à l'Elysée, ce qui serait une aberration, mais Assad à Damas plutôt qu'un barbu à Damas. Par ailleurs je ne vois pas pourquoi notre intérêt pour les droits de l'homme est prolixe en Syrie et Ukraine mais muet au Qatar, au Bahrein (répression sanglante) en Arabie Saoudite et en Chine. Les tartufferies ça va bien un moment... De toutes façons les prétextes moraux agités par les Etats ne sont que le rideau de fumée de leurs ambitions et de leurs intérêts. Une dernière chose: croire que l'on peut séparer son opinion sur un conflit d'avec son analyse du conflit est une croyance cartésienne tenace en France mais qui n'a aucun fondement. Elle a été réfuté par la psycho-neurologie moderne. Croire qu'on peut raisonner froidement en mettant de côté ses émotions est illusoire. Car elles font partie intégrante de celui qui raisonne et conditionnent ses choix même inconsciemment. Bref une objectivité même relative est inatteignable et seule l'honnêteté dans la démarche peut être visée.
  12. Jojo67

    Cafés stratégiques

    La dichotomie parti Baas-djihadistes aurait peu de fondement? C'est pourtant de plus en plus le cas au fil du temps non? Quand on dit laïque pour le parti Bass cela ne s'entend évidemment pas au sens français du terme, on est en zone arabe, mais dans le sens "ne réprime pas les minorité religieuses et même les protège". Pour les dictatures du monde arabe je n'ai pas dit que c'était une fatalité, ça je ne le crois pas, car pour moi il n'y a pas de fatalité en Histoire, j'ai juste constaté la chose. De toutes façons notre intérêt est de faire barrage aux barbus en général, qu'ils soient semi-barbus ou barbus à 100%. Ce sont eux qui causent problème, jusque chez nous et pas le régime d'Assad. Cela c'est clair. Notre politique extérieure roule pour des intérêts qui ne sont pas ceux de la France, et notre diplomatie est dans cette affaire à la remorque de la Maison Blanche et surtout des monarchies du Golfe. Sauf à considérer que les investissements qataris et saoudiens en France nous tiennent et nous obligent, ce qui serait grave.
  13. L'UMP était cette fois-ci séparé du Centre au contraire de 2009. Avec le Centre comme en 2009 l'UMP faisait plus, même si ça n'aurait pas fait 27,88% comme en 2009. Sinon c'est clairement en France un vote anti-Hollande et anti-système européen.
  14. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Le discours rébellion = barbus a prise en Europe car les faits lui donnent de plus en plus raison et aussi parce que les gens (le peuple mais pas le milieu médiatico-politique hélas) ont compris qu'à choisir entre une Syrie dirigée par le parti Baas et une Syrie dirigée par les Islamistes ils préfèrent la première solution. Après tout les dictatures sont la règle partout dans le monde arabe et à choisir on préfère une dictature laïque qui nous fout la paix, et qui ne persécute pas les minorités religieuses, à une théocratie qui cherche à écraser toute déviation en local et à exporter son modèle à l'extérieur. Dire Assad = le mal et reprocher à nos jeunes des cités d'aller le combattre est contradictoire. Combattre les djihadistes au Mali et les armer en Syrie est imbécile. Et au non de quel intérêt français fait-on cela? Je me le demande. On fréquente assidument les dirigeants qataris et saoudiens, qui sont tout sauf des démocrates, qui soutiennent les djihadistes partout en Afrique, dans le monde arabe et jusqu'en Tchétchénie, et on pointe du doigt Assad et Morsi...
  15. Tout à fait d'accord. En plus ces garanties pourraient être levées par n'importe qui dans le futur.
  16. Jojo67

    Cafés stratégiques

    La rébellion se radicalise, les éléments les plus extrêmes prenant le dessus. C'est un élément supplémentaire qui joue pour Damas, puisque le régime a beau jeu de dire que rébellion=dhihadistes, ce qu'il disait au début à tort. Mais c'est chaque jour plus vrai et cela prive la rébellion de tout soutien occidental en armes létales. Reste les soutiens quatari et saoudien, qui peuvent se tarir sur un froncement de sourcil de l'Oncle Sam, ce dernier ayant renoué le fil de la discussion avec l'Iran. La percée au nord de Lattaquié ne doit pas être montée en épingle. Elle a bénéficié d'un fort élément de surprise par sa base de départ en territoire turc. Cette diversion a atteint partiellement son but qui était de distraire des troupes de la région de Damas pour soulager le front sud. Le régime ne veut pas reprendre toutes les positions perdues trop vite et y consacre actuellement des effectifs réduits, sa priorité étant ailleurs: finir de liquider les positions rebelles dans le Kalamoun, purger la Goutha, tenir le front sud et grignoter du terrain à Alep. Son problème est qu'il ne peut agir partout à la fois et doit balancer ses forces d'un secteur à l'autre. D'où la lenteur relative du processus.
  17. Le président de la Fondation Robert Schuman, invité de BFM ce matin disait exactement le contraire. Pour lui Hollande est nu, il ne peut plus rien demander à l'Allemagne et il doit réformer la France vraiment et sans tarder. Pour lui Valls l'a compris.
  18. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Stéphane, le choix de l'autre intervenant est surprenant. C'est une guerre. Or la guerre a sa logique propre. Quand un côté accumule les victoires depuis maintenant un an en reprenant des zones peuplées, en vidant les collines du Kalamoun de ses rebelles, les maigres contre-attaques des djihadistes du côté de la frontière de Lattaquié, qui a tourné court, ou celle du côté de la frontière jordanienne qui a foiré, ne compensent pas grand chose. Il y a une grande poche rebelle à Damas, complètement encerclée. A Alep une deuxième poche se dessine. Il vient un moment où le moral du camp qui prend des coups flanche, où ses soutiens se font rares, son recrutement précaire, sa combativité en chute libre. Mourir pour une armée qui perd ne tente personne. La défaite appelle la défaite et inversement, le camp qui gagne voit son moral et sa confiance grandir, les ralliements des hésitants se faire plus nombreux, etc. Pour la rébellion la situation est grave. Ne pas le voir est surprenant de la part d'un "spécialiste".
  19. L'affaire Bengtsson : http://www.pensee-unique.fr/news.html#beng2 Bonne lecture...
  20. Jojo67

    Cafés stratégiques

    Le premier intervenant, Bahout, minimise à mon avis lourdement dès le début de son intervention les progrès sur le terrain militaire du régime de Damas. Je n'ai pas eu la patience d'écouter plus loin.
  21. Mais si on a de quoi se l'offrir, seule la vision à long terme et la volonté manquent au niveau de nos dirigeants. On ne fait pas d'économies sur les fonctions régaliennes de base, Justice, Police, Armées, c'est suicidaire.
  22. Le service national est une aberration à laquelle Jacques Chirac a eu raison de mettre fin. On ne construit pas une armée digne de ce nom avec des amateurs servant 12 mois aux jours d'aujourd'hui. C'était bon autrefois quand les choses étaient plus simples.
  23. Le latin ça m'a bien pris la tête autrefois, avec ses déclinaisons qui me sortaient par les trous de nez... J'ai redoublé ma 5° à cause de lui. Alors pas le latin hein? >:D
  24. SAINT-PETERSBOURG Russie (Reuters) - Vladimir Poutine, qui a indiqué que la Russie reconnaîtrait le résultat de la présidentielle prévue dimanche en Ukraine, a admis vendredi que les sanctions occidentales pénalisaient l'activité des entreprises russes depuis le début de la crise ukrainienne.
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