Tiens, un autre sujet qui me trotte dans la tête depuis un moment à propos des opérations spéciales : peut-on vraiment dire que les opérations spéciales sont à valeur stratégique ? Parce que je suis bien en peine de trouver un exemple où les FS ont véritablement eu un impact stratégique. Même le sabotage de l'usine d'eau lourde en Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale était d'une nécessité très relative, en fin de compte.
Ne serait-il pas plus avisé de parler d'effet sur le théâtre d'opérations ? Qu'il s'agisse de la destruction de nombreux avions allemands au sol en Afrique du Nord par le SAS, de la diversion en Bretagne lors du débarquement, des opérations SAS/SBS aux Malouines ou des premiers jours de la guerre en Afghanistan, on reste dans cadre un rien en-dessous de stratégique. Même le JSOC censé être le dernier recours des USA se retrouve systématiquement à placer des Task Forces sous les ordres des commandants régionaux (chasse aux Scuds de 1991, opération Gothic Serpent de 1993 en Somalie, et les TF de chasse aux insurgés et terroristes en Afghanistan et Irak).
A contrario, les FS sont parfois utilisées pour des effets d'importance mais pas militaires... Je pense à la chasse aux Scuds pendant la guerre du Golfe, qui n'eut probablement aucun impact sur les tirs de Scuds irakiens, mais dissuada probablement Israël d'engager ses propres forces spéciales pour la tâche. Ou les missions de libérations d'otages ou extraction de ressortissant, situations de non-guerre mais qui sont le cœur de nombreuses crises post-WWII. Ou encore l'engagement du GFS "Arès" en Afghanistan, apparemment plus pour des raisons de diplomatie avec les USA qu'autre chose.