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Question peut-être bête : Les teabaggers n'aimant pas la dépense publique, les fonctionnaires et l'état fédéral, ne pourraient-ils pas se satisfaire du blocage actuel et camper sur leurs positions ?

Modifié par Carl
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Presque 1 million de fonctionnaires mis au chômage technique sont furieux contre les républicains et la suppression de leur salaire aura un impact sur l'économie du coup la bourse est en baisse, la population va bientôt subir les conséquences de l'arrêt des administrations dans la vie quotidienne (ce qui va paradoxalement rendre une certaine visibilité et souligner l'utilité des services publics, tout ce que les républicains ne veulent pas), les commandes de l'état sont arrêtés ce qui va mettre des milliers d'entreprises en danger ( y compris le complexe militaro-industriel) et tout ça pour repousser la réforme de la santé d'Obama qui est active depuis hier mais en plus plaît à la majorité des américains... à moins de vouloir se suicider politiquement, le blocage actuel n'est pas en faveur des républicains sur le moyen et long terme. 

 

Grosse braderie à Détroit : des maisons (à retaper) pour 1 dollar !

 

 http://www.gentside.com/immobilier/a-detroit-des-maisons-sont-a-vendre-pour-moins-d-039-un-euro_art55086.html  

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C'est de toute façon ce qu'ils font et vont faire, mais leur poids dans l'opinion populaire américaine, au niveau national, est très limité: c'est localement et dans les instances du Parti républicain, et par là, de la Chambre des représentants, qu'ils pèsent de leur poids parasitaire.

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C'est de toute façon ce qu'ils font et vont faire, mais leur poids dans l'opinion populaire américaine, au niveau national, est très limité: c'est localement et dans les instances du Parti républicain, et par là, de la Chambre des représentants, qu'ils pèsent de leur poids parasitaire.

 

Oui, et cela risque de coûter très cher aux Républicains plus modérés. 

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Alors selon la logique des extrémistes du GOP, Obama né d'une mère américaine à Hawaï mais dont le certificat d. Naissance est contesté, n'aurait pas pu devenir président mais Ted Cruz né au Canada (aucune contestation sur ce fait) le pourrait parce que sa mère est américaine. Est ce que Donald Trump va se lancer dans une nouvelle croisade ? :-D

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Pour la note sur le "shutdown"; beaucoup d'argent semble avoir soudain été mis dans les comptes des diverses factions républicaines de droite radicale afin de "démontrer" que cette clôture des opérations du gouvernement ne change rien du tout, et que le pays ne s'en portera que mieux: des dizaines de campagnes ont été lancées, avec des élus et porte paroles sur le terrain, des campagnes médiatiques locales et nationales.... Contre la moindre argumentation logique, la moindre notion de raison ou de propos fondé, beaucoup de fric semble consacré au fait de faire du bruit en ce sens, toujours dans l'optique que répéter des conneries mille fois l'emporte sur le rationnel. Ces factions espèrent apparemment capitaliser, au moins dans leurs zones d'emprise, sur ce qu'ils voient comme une grande réussite, voire entretenir la confusion et la désinformation sur le seul thème qui semble dominer leurs fantasmes, la réforme du système de santé. Ca leur permet entre autres de nier que le "shutdown" ait un coût, tant ils entrent dans le délire libertaire que le pays ne peut se porter que mieux d'un retrait gouvernemental de leur vie....

 

A ceci près que:

- fermer les opérations du gouvernement coûte cher: plus d'1 milliard la semaine selon les estimations issues du public et du privé

- la reprise des opérations aura aussi un surcoût (rattrapper le temps perdu, remettre en place les personnels et équipes, lenteur temporaire de la reprise, rattrappage des achats....)

- l'impact sur la dette sera important, puisqu'il faudra négocier des emprunts en quantité anormalement importante (l'irrégularité coûte) et payer les surcoûts susmentionnés

- cet impact sur la dette sera d'autant plus accru que la position de négociation américaine sera affaiblie: la fiabilité/crédibilité du gouvernement est atteinte (surtout qu'on ne voit pas la situation politique s'améliorer à l'horizon visible), et se profile, après le shutdown, une vraisemblable nouvelle crise du plafonnement de la dette, sur laquelle Wall Street envoie des signaux alarmistes

- enfin les shutdowns ont un impact important sur l'économie réelle: ralentissement de l'économie, de la vitesse de circulation dans le pays (le trafic aérien est particulièrement touché), de la vitesse à laquelle les choses se passent en général (processus juridiques, fiscaux et administratifs notamment), baisse de la confiance dans de nombreux secteurs par perte de visibilité ou carrément de clientèle (contractants et sous-traitants gouvernementaux, employés fédéraux....), avec une dimension de court et moyen terme (à quand la prochaine crise politique?).... Ce sont des deals qui ne se font pas, des gens qui changent leurs calculs de dépenses (de l'individu avec sa liste de course à la grande entreprise), des déplacements professionnels reportés ou annulés, des événements et réunions annulés ou reportés, des décisions d'investissements annulées ou reportées.... Et au global, une plus grande incertitude.

 

Avec pour la note aussi, la mention que tous les services fédéraux ne ferment pas: l'IRS et la justice assurent un service minimum, les agences fédérales de "law enforcement" ne ferment pas boutique, les armées restent en opération.... Il est à craindre que ces abrutis se comportant en enfants gâtés continuent à refuser de comprendre et d'admettre l'étendue de leur connerie, puisqu'ils profiteront de l'effet de ce maintien sans admettre.... Qu'il y a un effet.

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http://breakingdefense.com/2013/09/27/furlough-inferno-the-crazy-inconsistencies-of-a-government-shutdown/ (27 septembre 2013)

 

Les 800000 personnels civils de la défense ont déjà eu 6 semaines de congé sans solde cet été dans le cadre du "sequester". Dans le cadre du "shutdown", la moitié soit 400000 devraient être mis en congé sans solde. Si l'on en juge par les précédents shutdowns, les soldes devraient finir par être payées plus tard, mais la tentation sera grande de n'en rien faire. Les militaires, eux, vont continuer à être en service, mais ils ne toucheront pas leur chèque à la fin du mois si le shutdown n'est pas terminé à cette date. Ils le toucheront plus tard. Cela peut être gênant pour les plus modestes qui n'ont pas d'autres ressources pour boucler leur fin de mois. Donc en fait les militaires travaillent en faisant crédit à l'État qui les remboursera dès qu'il pourra. Il y a aussi environ 100000 personnels civils de l'armée qui sont des petits veinards, car ils travaillent sur des budgets qui sont déjà débloqués, parce que ce sont des budgets de fourniture de biens et de services qui ne sont pas directement des budgets de personnels. Donc pour eux, c'est bon pour la durée débloquée en question, qui est j'imagine du cas par cas.

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Peut on traduire "shutdown" par "fermeture administrative" ?

Pour la réforme du système de santé, il faudrait - a moins que cela ne soit déjà fait - que les démocrates fassent aussi le "buzz" sur le fait que les États-Unis est la nation qui consacre le plus d'argent au monde pour la santé avec ~ 18 % de son PNB et que malgré cela l'espérance de vie de ces citoyens est inférieure a celle des portugais ou des bosniaques...

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Peut on traduire "shutdown" par "fermeture administrative" ?

 

 

Cela me parait correct. J'ai aussi trouvé "interruption de service" et "fermeture d'établissement". Pour marquer le fait que l'administration locale (mairies, jusqu'aux États fédérés) continue de fonctionner, il serait bon de mettre l'adjectif "fédéral" dans la traduction, lorsque le lecteur français n'est pas forcément au fait de la structure décentralisée des États-Unis. Je proposerais : « Interruption des services publics fédéraux », ou pour faire court : « fermeture fédérale ».

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Les dernières fois que les républicains refusaient de monter le plafond de la dette c’était  pour des causes directement liées au budget au moins. Là ils se servent du plafond de la dette pour bloquer l'obamacare, ce ne s’appellerait pas du chantage ?

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Les factions républicaines qui refusent de monter le plafond de la dette (question qui arrive le mois prochain), ou, comme dans le cas présent, de financer l'activité du gouvernement, le font pour les mêmes raisons que depuis 2010, et pour les mêmes raisons qui animent tout leur discours: il s'agit d'une haine pathologique et idéologique du gouvernement fédéral. Les "arguments" développés pour l'affiche (non quantifiés, souvent fondés sur du vent, incohérents entre eux, voire de complètes inventions....) ne le sont que pour parler à l'écran et avoir une semblance de justification. La politique de ces groupes n'a jamais changé d'objectif: c'est juste la rhétorique qui peut s'adapter aux circonstances et varier d'un cas à l'autre. En tout et pour tout, ils représentent entre 60 (le hardcore pur Tea Party) et 100 (affiliés, similaires, suiveurs) représentants à la Chambre, un petit effectif au Sénat, mais aussi une petite masse de représentants terrorisés par leur influence dans le processus de nomination aux candidatures du parti et des primaires. Ils sont peu importants au Sénat (majoritairement démocrate) parce que l'élection sénatoriale est un scrutin de liste, qui peut donc s'affranchir des tripatouillages des cartes électorales qui ont avec le temps créé des bastions et des monopoles politiques nombreux qui permettent de verrouiller la Chambre.

 

Juste pour la note, dans ce registre, les Républicains n'ont pas gagné le vote populaire aux USA depuis 1998 (sauf dans un certain nombre d'Etats "rouges", généralement peu peuplés), ayant toujours gagné avec une minorité de vote, Etat par Etat et nationalement: ça illustre l'impact et l'importance du découpage électoral, mais aussi les vraies tendances de l'opinion américaine et l'évolution démographique. Des places fortes républicaines comme la Virginie ou le Texas sont désormais des "battleground states", foncièrement en train de passer démographiquement du côté démocrate: l'effet électoral dépendra dans l'avenir proche de la mobilisation des troupes, avant de devenir "bleu" de façon dominante (sauf si le parti républicain change radicalement de ton et d'orientation).

 

Mais le chantage opéré par cette minorité d'ultra radicaux est de la même eau depuis 2010: il est d'ordre purement idéologique (et une idéologie très conne) et se fout éperdument de mettre le pays par terre (ils arguent que rien de ce qu'ils font n'a d'impact réel ou important sur l'économie ou la population). C'est une question de course à l'échalotte à qui sera le plus "pur" idéologiquement, pour radiner les financements de leurs factions, alimenter leurs délires, draguer leur base électorale très minoritaire et passer fromage de tête pour la prochaine candidature républicaine à la présidentielle.
Et la tactique répondante des Républicains "normaux" du Congrès (qui représentent pourtant ceux qui étaient la frange dure/conservatrice d'avant: les républicains modérés et les "Rockefeller Republicans" ont quasiment disparu) est la même depuis 2010: s'écraser pour garder l'apparence d'unité, la base électorale des tarés et les financements. Boehner le fait en continu depuis les mid termes de 2010 qui ont vu arriver cette bande d'abrutis illuminés et irresponsables. Ils en ont joué et profité un moment sans se rendre compte de qui prenait les rênes, et en paient maintenant le prix de la fuite en avant dans le radicalisme et l'idéologie dont ils se sont rendus prisonniers. Les tendances n'ont fait que s'affirmer depuis le "Congrès Gingrich" (la Chambre de 94, qui a fait le précédent "shutdown" et dont les survivants essaient aujourd'hui de faire croire que c'était différent, que ça a été un bon truc et que ça a servi le parti et le pays: faux sur tous les comptes), et ont été boostées dans l'après 2001. Bush Jr apparaît aujourd'hui à ces gens comme un gauchiste.

Ted Cruz semble continuer à être le chouchou de ces factions, en concurrence avec Rand Paul (qui apparaît en ce moment presque raisonnable à côté de Cruz), et s'était signalé cet été, entre autres choses, par des éloges dithyrambiques de McCarthy et d'un autre parlementaire (oublié le nom) mort récemment (et siégeant encore il y a peu) qui était le dernier avocat de la ségrégation, et se signalait, y compris au sein même du Congrès, par des remarques, discours et actions ouvertement racistes (notamment à l'encontre d'autres élus).

 

Mais on a bien affaire à un acte de chantage, où le chantage n'est pas tant l'objet que la publicité, la démonstration (à leurs partisans) qu'ils vont jusqu'au bout, la "pureté" idéologique, le refus du compromis.... Le tout focalisé sur un objet, en l'occurrence l'Obamacare, qui sert de bouc émissaire à un ensemble vague de choses qu'ils résument sinon dans ce monolithe fantasmé qu'ils assimilent au "gouvernement fédéral", mélange du diable, de tous leurs problèmes -réels ou non-....

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Ne peut on pas assister à une refondation des partis politiques US? Ces deux la sont au pouvoir en permanence depuis 150 ans !

 

Le seul exemple de démocraties avec des partis aussi ''vieux'' au pouvoir est le Royaume Uni mais la bas il y a cette décennie de nouveaux poucets au dents longues chamboulant les règles.

 

Une scission du PR entre ''l'extreme'' et le ''centre droit'' me semble le seul moyen pour rameuner un peu de raison dans le jeu politique.américain;

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Ne peut on pas assister à une refondation des partis politiques US? Ces deux la sont au pouvoir en permanence depuis 150 ans !

 

Le seul exemple de démocraties avec des partis aussi ''vieux'' au pouvoir est le Royaume Uni mais la bas il y a cette décennie de nouveaux poucets au dents longues chamboulant les règles.

 

Une scission du PR entre ''l'extreme'' et le ''centre droit'' me semble le seul moyen pour rameuner un peu de raison dans le jeu politique.américain;

 

La vie politique américaine a la même matrice originale que celle du RU, même si certains éléments spécifiques (comme le rapport au gouvernement de niveau fédéral et, par là, à l'Union) s'y sont ajoutés: pour les structures de partis à partir desquels la vie politique s'est bâtie, ce sont les mêmes "moules" initiaux, essentiellement Tories et Whigs, à partir desquels se sont bâties les tendances et factions qui composent encore aujourd'hui les partis américains. Les factions ont en fait plus changé de place dans l'échiquier politique et l'appartenance de partis, que les partis eux-mêmes n'ont changé, hors de leur nom. Il y a une grande continuité dans les lieux, les structures, les réseaux qui composent ces mouvances, et ce sont elles qui ont composé et recomposé les partis.

 

Par exemple, depuis la "southern strategy" républicaine des années 60, les réseaux politiques et religieux du "vieux sud" sont une composante ferme du parti républicain, et une bonne partie d'entre elles sont aujourd'hui assimilables au Tea Party: le vieillissement démographique et le découpage électoral tripatouillé (qui empêche nombre de districts d'être concurrentiels) le met d'ailleurs extrêmement en exergue, comme de plus en plus d'études le montrent. Le Tea Party concentre une bonne part de cet électorat réactionnaire imaginant qu'il y a eu un "âge d'or", délirant sur ce qu'il était (sans avouer qu'il leur semble lié à l'avant guerre de sécession) et souhaitant le retrouver.... Pas dur de comprendre ensuite pourquoi le Tea Party est particulièrement fort en Alabama, en Georgie, dans le Kentucky et autour du sud des Apalaches en général. Avant les années 60, cet ensemble de réseaux et "political machines" étaient des bastions traditionnels démocrates (historiquement liés au "jeffersonisme" et au "jacksonisme") qui ont d'abord été en délicatesse avec les progressistes du nord (une tendance et des organisations "piquées" aux républicains par les Démocrates du nord) au moment du New Deal, puis qui ont divorcé d'avec eux suite à l'adoption des droits civiques (et la fin des lois dites "de Jim Crowe", entre autres la ségrégation).

 

En politique anglo saxonne, ils ont une tendance à garder le nom et à changer tout le reste (et ils aiment caricaturer que les Français tendent à faire l'inverse): les partis démocrates et républicains d'aujourd'hui, dans les corpus d'idées qui les animent, et par là les factions organisées qui soutiennent ces diverses idées, sont radicalement différents de ceux d'il y a 50 ans, qui n'étaient plus ceux des années 1870 à 1900. L'après guerre de sécession a été une période de grande recomposition, puis les années1900 ont été la suivante (démolition lente du "Gilded Age"), puis les années 30 (New Deal), puis les années 60 (Droits Civiques), puis les années 80-90.... L'élection d'Obama semble avoir amorcé le cycle suivant de recomposition profonde de la vie politique américaine. Ce sont des cycles d'une trentaine d'années où un thème catalyseur (tournant généralement autour d'une situation moins supportable, d'équilibres rompus, de changements profonds qui se manifestent) amorce une évolution rapide en quelques années, suivie d'une lente recomposition (et d'une "dégénérescence") sur le reste du cycle. Bref, une démocratie vivante.

Mais fondamentalement, ce sont les mêmes factions qui animent ces mouvements, les 2 grands partis n'étant que les coquilles qui voient ces factions changer ou non de côté et recomposer leur "cocktail" intérieur. Il ne faut jamais oublier que les partis républicains et démocrates n'existent pas au niveau fédéral; il n'y a qu'une convention nationale pour chacun des deux, qui rassemblent l'ensemble des partis républicains et démocrates de chaque Etat. Ces conventions nationales ont des instances permanentes, mais très réduites, et avec des moyens très limités pour "donner le ton" et imposer leur loi aux partis d'Etat.

La diversité au sein de ce qu'on perçoit comme "parti républicain" et "parti démocrate" est en fait extrême, et, par exemple, les démocrates de l'Idaho pourraient sonner à beaucoup comme des républicains en train de parler, tandis que les Républicains de New York pourraient vous sembler être des progressistes raisonnables.... Là où les républicains de Georgie, du Texas, des Carolines ou de Floride sont des tarés d'extrême droite (à haut niveau de corruption), ceux de l'Iowa sont des culs serrés anti-taxes, mais honnêtes et aptes au compromis, ceux de Californie des modérés socialement et écologiquement progressistes (et radicalement anti-Tea Party.... Ce pourquoi la Californie a repris beaucoup de poil de la bête et se porte bien mieux que sous Schwartzy: ils ne parasitent pas les démocrates qui, en retour, compromettent avec eux), ceux du New Jersey sont des conservateurs durs qui pourtant font beaucoup de compromis (sans quoi le conservateur Chris Christie ne pourrait être gouverneur, le NJ étant un Etat très majoritairement bleu)....

 

Bref, la variété est extrême dans chacun des partis que nous percevons comme des blocs. Ce sont juste des noms: dans l'après guerre de sécession et jusqu'aux années 1900, le parti démocrate était un lit de corruption (les "Tamany hall democrats") et de compromissions, à l'idéologie fondée sur le "laissez faire" le plus complet, qui a abouti à la plus forte polarisation des richesses de l'histoire américaine (et une société plus instable, moins intégratrice, une croissance non partagée....), et surtout le pire après-guerre qui soit pour un vieux sud qui ne s'en est jamais remis. Ce sont principalement les démocrates qui ont empêché le plan de paix de Lincoln (qui aurait rétabli le sud et facilité grandement l'aplanissement du problème racial) et créé le vrai problème racial qui empoisonne encore aujourd'hui l'Amérique. Et leur grand bastion à cette époque était.... Les jeffersoniens du Vieux Sud, durablement une zone démocrate. Les républicains jusqu'à la fin du XIXème siècle étaient le camp progressiste, prolongement du mouvement fédéraliste (né des pères fondateurs Adams et Hamilton, contre Jefferson) dont les réseaux sont lentement passés à gauche au XXème siècle: Théodore Roosevelt a été le dernier président républicain de cette tendance, mêlant fédéralistes et faucons. Le dernier président républicain progressiste (mais pas faucon) fut Eisenhower, et à son époque sa tendance était déjà en berne, mais sa popularité personnelle était incontournable. Nixon fut aussi, malgré sa légende noire (justifiée) un progressiste socialement et économiquement, mais aussi celui qui a mis en place la "southern strategy": à son époque, il pouvait encore jongler entre la faction progressiste des républicains (amoindrie mais encore existante; les "Rockefeller Republicans")  et les nouvelles factions religieuses et politiques du vieux sud qu'il venait d'intégrer, mais qui ont lentement progressé dans les années 70 avant, via Reagan, de se développer et de s'organiser (la "moral majority", incarnée entre autres par le révérend Falwell) définitivement chasser les restes d'organisations progressistes vers le parti démocrate. Depuis cette époque, les quelques républicains progressistes qui restent se planquent et sont qualifiés de "RINO" (republicans in name only: extrêmement péjoratif) par cette droite radicale qui n'a fait que s'affirmer.

 

Nul besoin pour les ricains de voir leurs "grands partis" changer: ce qui compte, ce sont les factions qui les composent, au niveau national (grandes organisations, généralement avec chacune un nombre limité de causes à défendre, voire une seule) et surtout au niveau des Etats. Les Partis d'Etat ont une émanation nationale (les conventions) et les grandes factions nationales à une ou quelques causes ont des représentations locales dans chaque Etat, et ce sont ces organisations qui, selon leurs tropismes d'une certaine période, font et défont le paysage politique. Le système politique, par ailleurs (avant tout le scrutin à un tour), mais peut-être plus encore la taille et la diversité du pays. Les Européens, Français en particulier, ont du mal à comprendre ce qui compose le sentiment d'appartenance américain, divisé entre l'appartenance aux USA et à leur Etat: l'Etat a plus de réalité politique pour les Américains que les régions historiques n'en ont en France où on peut avoir un fort sentiment d'appartenance et de fierté culturelle pour sa région ET pour la France, mais pas de réel sentiment politique (cad de sens d'une "citoyenneté"). Du coup, un type dyu Vermont qui vous dit qu'il est démocrate sous entend qu'il est un démocrate du Vermont, ce qui veut sans doute dire beaucoup de choses pour les gens du Vermont, sans doute déjà un peu moins pour d'autres Américains, et rien du tout pour un Français, et dans son esprit se passe de commentaires sur ses préférences politiques; si vous lui dites qu'il est démocrate en lui récitant la plate forme "nationale" du parti démocrate, il ouvrira de grands yeux en vous disant qu'il n'est que très partiellement aligné dessus (voire même très peu). Les programmes "nationaux" des partis sont des compromis très fragiles, voire bancals, entre les partis de chaque Etat, et ne reflètent l'identité politique que d'une part très réduite des Américains. Sauf en temps de polarisation extrême comme actuellement, où l'espace commun au centre est si réduit, voire inexistant, entre démocrates et républicains, que les difficultés au sein de chaque convention nationale sont aplanies (on a un essentiel à défendre: le reste est au second plan).

Et le problème depuis 2010 est que ce n'est pas le cas au sein de la convention nationale républicaine: les forces et organisations qui composent les républicains en sont au stade de la guerre ouverte, tout cocktail homogène étant apparemment impossible à sortir, principalement du fait du Tea Party, mais aussi des nouveaux "libertaires" menés par Rand Paul. La fuite permanente vers le radicalisme de droite avait servi dans les années bush, surtout dans le contexte de l'après 11 septembre, mais on s'est rendu compte que beaucoup de cet apparent consensus tenait en fait à la personnalité somme toute assez bonhomme, voire sympathique, de Bush Jr (dangereux parce que con et borné, mais fondamentalement un type plutôt sympa), et que les forces qui animaient les républicains étaient déjà incompatibles, et temporairement agrégées par la "guerre contre le terrorisme" et un président tolérablement populaire (et sans concurrent en interne: bref, ils avaient pas mieux). Mais déjà, on peut voir que leur aptitude à avoir une majorité était artificielle, vu qu'ils n'ont jamais remporté le vote populaire depuis les mid terms de 98 (ce qu'a incarné l'élection de Bush Jr, minoritaire face à Gore, qui n'a pas pu poursuivre le "clintonisme" par un certain manque de charisme, alors qu'il a quand même pu radiner la majorité), et que beaucoup tenait donc aux masses de fric que pouvait attirer le GOP, au tripatouillage électoral, au désaffranchissement de certaines portions d'électorat (notamment la perte du droit de vote pour tout ex-taulard dans certains Etats, les "voter ID laws", la manipulation des structures d'élections....) et à quelques aléas de conjoncture électorale bien exploités. Cumulés, tous ces éléments peuvent changer suffisamment de % de vote pour inverser le cours d'une élection dans un nombre suffisant d'endroits.... Au moins pour un temps.

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Et le problème depuis 2010 est que ce n'est pas le cas au sein de la convention nationale républicaine: les forces et organisations qui composent les républicains en sont au stade de la guerre ouverte, tout cocktail homogène étant apparemment impossible à sortir, principalement du fait du Tea Party, mais aussi des nouveaux "libertaires" menés par Rand Paul. La fuite permanente vers le radicalisme de droite avait servi dans les années bush, surtout dans le contexte de l'après 11 septembre, mais on s'est rendu compte que beaucoup de cet apparent consensus tenait en fait à la personnalité somme toute assez bonhomme, voire sympathique, de Bush Jr (dangereux parce que con et borné, mais fondamentalement un type plutôt sympa), et que les forces qui animaient les républicains étaient déjà incompatibles, et temporairement agrégées par la "guerre contre le terrorisme" et un président tolérablement populaire (et sans concurrent en interne: bref, ils avaient pas mieux).

 

 

Peut-on considérer que nous assistons, en face, à un restructuration des différents partis démocrates en une "formation de combat" profitant de cette faiblesse républicaine ? L'élection d'Obama avait vu pas mal de non votants traditionnels, les noirs, sortir du bois. Cet électorat a-t-il été politisé et conservé par les relais associatifs ?

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L'innovation politique a été nettement plus du côté démocrate que républicain en général: le Tea Party a été un faux mouvement "de la base" ("grassroots movement"), en fait financé et organisé dès le début par de puissants soutiens déjà organisés qui avaient besoin d'une nouvelle "page de présentation" (entre autres le Cato Institute, et derrière, les frères Koch). La campagne d'Obama, notamment, a vu le développement de nouveaux outils de campagne au travers d'une bande de nerds (rassemblée par le maître à faire campagne David Axelrod) parvenant à un ciblage en temps réel, à un échelon sublocal, des tendances de vote, permettant d'orienter très finement les ressources disponibles et de les réallouer très vite (plusieurs fois au cours d'une journée électorale, pour juste évoquer le moment le plus dramatique d'une campagne) à l'échelon d'un Etat, d'un comté (ou d'un borough), voire d'une circonscription.

Mais la plus grande innovation a en fait effectivement été la mobilisation d'un large électorat, notamment au travers de campagne de "voters registration" et d'information très importantes, où Obama s'est distingué avant même d'être sénateur d'Etat, mais aussi de motivation pour le vote (jusqu'au jour même du vote): la capacité de mobilisation démocrate s'est beaucoup développée, et on peut beaucoup résumer en rappelant que chaque dollar de campagne dépensé par les démocrates est beaucoup plus efficace qu'un dollar de campagne républicain. Les Républicains ont beaucoup moins de monde sur le terrain, et une bonne partie de ceux qu'ils ont sont des contractuels payés (et difficiles à appeler "professionnels", vu que la majorité sont des temps partiel et emplois "saisonniers"), pas des militants motivés. En général, les démocrates peuvent avoir, pour le même prix, environs 2 personnes sur le terrain contre 1 aux républicains (et avec un différentiel de "productivité"); les républicains compensent autrement, notamment par beaucoup plus de fric (en hard et surtout soft money) pour les spots télés, le tripatouillage électoral plus poussés dans nombre des Etats rouges, des législations sans cesse modifiés, surtout au dernier moment (qui sont longues à corriger vu que ça requière des procédures fédérales, ou d'Etat -avec des juridictions d'Etat de plus en plus achetées vu la nature élective des postes de juges et magistrats.... Et l'étrange récente surinflation des élections judiciaires qui avaient jusqu'ici été totalement épargnées par cette tendance).

 

Le vote noir a été développé et les nouveaux arrivants plus intégrés dans les organisations existantes, mais le grand différentiel, le game changer, est le vote latino: explosion démographique, forte conscience d'identité (en terme de communauté d'intérêts, qui transcende les différences de niveaux de revenus), importante classe moyenne, très forte structuration, disposant de ses propres médias (les chaînes télés locales et nationales en langue espagnole sont nombreuses et importantes).... C'est décidément l'élément "lourd" qui n'a cessé de se développer. Mais plus largement, le plus grand atout électoral récent des démocrates a été l'évolution du parti républicain, qui a renforcé ses avantages structurels: le vote féminin, le vote noir, le vote asiatique (chinois, indiens, coréens, japonais, le vote philippin), le vote latino (hors cubains), le vote religieux modéré (par opposition au vote évangélique, toutes religions confondues).... Se sont tous proportionnellement plus polarisés que jamais vers les Démocrates, tant il n'y a rien pour eux à droite (et vu que les démocrates sont de fait, hors certaines tendances, un parti de centre droit). Le vote féminin en particulier s'est terriblement ancré en ce sens (les différences sont impressionnantes, même dans les Etats rouges), en grande partie vu les positions prises par le parti républicain sur l'avortement, la contraception (on la croyait entérinée celle-là), la place des femmes dans la société, dans le service public et dans l'entreprise, les questions de revenus, les questions sur les violences faites aux femmes.... Et il ne s'agit pas de prises de position: on voit la politique suivie dans les Etats entièrement sous contrôle républicain (cas où il y a une "supermajority" au Sénat et à la Chambre de l'Etat), où les cliniques du planning familial sont fermées les unes après les autres via des règlementations impossibles à suivre (invalidant dans les faits la loi fédérale par absence de structures) et en encadrant et limitant les assurances maladies sur les questions avortement/contraception/congé maternité (c'est socialiste un congé maternité), où tout débat sur la violence domestique ou l'égalité de salaire est dégagé....

Et il y a la question de l'enseignement: outre le débat sur l'école publique, il y a l'ensemble du négationnisme républicain qui se traduit aussi dans la réalité de l'instruction, comme l'illustre notamment le thème du créationnisme. Ca polarise pas mal une certaine portion des associations de parents d'élève, les gens de bon sens....

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Sur Twitter, les citoyens américains ont réagi en se moquant de leur gouvernement, incapable de voter pour sa propre survie.

 

Comme l’indique le site spécialisé "The Daily Dot", le mot-clé #NoBudgetNoPants (pas de budget, pas de pantalon) a pris de l’ampleur. 

 

 

BVdyAOfCUAA-ffs.jpg

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20131002.OBS9346/usa-face-au-shutdown-ils-baissent-leur-pantalon.html

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Si ce blocage existe, c'est que les institutions du pays le permettent. A rpiori, aucun des 2 camps ne viole la constitution du pays. En lisant la plupart des posts de ce fil, il en ressort que les responsables du blocage sont essentiellement dans le camp républicain (particulièrement les tea-party).

La réalité ne serait-elle pas plus nuancée ?

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il en ressort que les responsables du blocage sont essentiellement dans le camp républicain (particulièrement les tea-party).

 

Ben a priori non ... au grand désespoir semble-t-il d'ailleurs du leader républicain à la Chambre des Représentants qui a besoin d'eux au niveau Républicain

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