Wallaby Posté(e) le 16 janvier 2016 Share Posté(e) le 16 janvier 2016 À propos de petits mots d'amour, il semblerait que les transports amoureux de monsieur Clinton pour... madame Jospin soient passés à travers les mailles de la censure : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/bill-clinton-etait-fan-de-lionel-jospin_1751943.html (8 janvier 2016). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 16 janvier 2016 Share Posté(e) le 16 janvier 2016 il y a 16 minutes, Wallaby a dit : C'est le FBI qui s'occupe de faire le tri, d'après ce que j'ai cru comprendre, car il semblerait que c'est le FBI qui est compétent pour mettre à l'abri tout ce qui est "secret défense". Ce n'est pas une mission habituelle du FBI. Le département d'Etat, comme toutes les administrations qui manipulent du secret défense, ont autorité pour faire ca normalement sur leurs affaires internes. Dans ce cas-ci, la gravité de l'affaire a poussé des responsables du département d'Etat et du monde du renseignement à demander au département de la Justice d'enquêter, qui a confié ca à sa police criminelle (le FBI), ce qui veut dire "des poursuites judiciaires pourront suivre en fonction des résultats de l'enquête". Le fait que le serveur était un truc privé et non du DoS et la réputation du labo du FBI ont pu jouer. Note sur les poursuites judiciaires : dans ce genre d'affaires, les "pontes" risquent surtout des peines symboliques. Petraeus pour avoir balancé des infos classifiées à sa maîtresse-journaliste a plaidé coupable pour un chef d'accusation et pris 2 ans de sursis et une amende. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 18 janvier 2016 Share Posté(e) le 18 janvier 2016 Tiens, au hasard de mes lectures, je suis tombé sur une petite anecdote délicieusement ironique. Le paternel des frères Koch (grands financiers de tous les mouvements archi conservateurs US) doit une part significative de sa fortune à des contrats passés avec ... Oh surprise! l'Allemagne nazie et l'URSS. D'ailleurs l'USAAF a rasé la raffinerie en question pendant la WW2. Source: livre cité par le NY Times, via archives déclassifiées. http://www.nytimes.com/2016/01/12/us/politics/father-of-koch-brothers-helped-build-nazi-oil-refinery-book-says.html http://gawker.com/declassified-documents-u-s-military-bombed-the-nazi-g-1753037746 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 janvier 2016 Share Posté(e) le 19 janvier 2016 (modifié) http://www.nytimes.com/2016/01/17/opinion/campaign-stops/the-destruction-of-progressive-wisconsin.html (17 janvier 2016) J'avais déjà parlé ici de la politique du gouverneur du Wisconsin, Scott Walker. Voici la suite du feuilleton : le statut des fonctionnaires est libéralisé en supprimant les examens d'entrée anonymisés, et en permettant de les congédier sur un caprice sans avoir à véritablement justifier la raison, et dans le secteur privé le principe de la syndicalisation obligatoire qui peut exister dans certaines entreprises, va être banni. Certaines de ces lois sont rédigées par la puissante et crainte Heritage Foundation dont j'avais parlé ici. Historiquement, le Wisconsin est le berceau du parti progressiste de Robert La Follette, dont j'avais parlé ici. Modifié le 19 janvier 2016 par Wallaby 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 19 janvier 2016 Share Posté(e) le 19 janvier 2016 (modifié) Trump enfonce encore et encore le clou : tous ses adversaires à l'investiture républicaine sont dans la main des donateurs et autres lobbys, ils renverront l'ascenseur s'ils sont élus, et les Américains ordinaires en souffriront, ils perdront leurs emplois. Et Trump le sait d'autant mieux qu'il a joué ce jeu de l'autre côté de la barrière, il sait comment ça marche. "I Was Total Establishment, Now I'm The Worst Thing That Ever Happened To The Establishment" (J'étais totalement de l'establishment. Maintenant je suis la pire chose qui soit jamais arrivée à l'establishment) Citation TRUMP: Look, I know this game better than anybody. I've been playing this game for a long time, folks, from the other side. I changed sides. I was total establishment. Now I'm like the worst thing that ever happened to the establishment. Because I understand the game! So now, they go to, let's say, Jeb. They say Mr. President, this is very bad thing. I agree it is bad, we have to do this, we can't allow this to happen. Then he is going to get a call from his lobbyist or his special interest, 'Mr. President, they gave you $5 million! You can't not make this deal!'... Another one is going to call, Mr. President, they gave you $2 million. You've got to take care of Ford! Alright, I'll do it. That's the end. We lose the jobs and all the different things. Trump sur les pas de Saint Paul en quelque sorte... Le nouveau converti après son chemin de Damas. Ou pour utiliser un vocabulaire marxiste : un traître à sa classe. Cela dit, l'argument a du poids. Trump ne se fait pas faute de l'utiliser contre son principal rival à l'investiture Ted Cruz, lui aussi considéré comme un outsider, qui semble-t-il démarche de manière agressive les donateurs en faisant valoir qu'il est le seul "vrai conservateur" avec une chance contre Trump. Bref il espère devenir le point de ralliement des pro-establishment "tout sauf Trump". Et si Trump est le candidat, Clinton va vraiment souffrir. Car il a déjà cité des exemples circonstanciés où il a pu obtenir quelque chose de sa part en échange d'une donation antérieure. Un débat contre Trump serait très dur pour elle. Modifié le 19 janvier 2016 par Alexis 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 19 janvier 2016 Share Posté(e) le 19 janvier 2016 Ils ont quand même quelques problèmes: outre le fait que les primaires républicaines ont eu dans l'ensemble un effet négatif (encore plus) pour l'image du GOP, y compris sur ses propres électeurs et membres, la question de "l'indépendance" de Trump va se poser dans les élections générales.... Même si le coût des primaires a incroyablement augmenté ces dernières années (et faut pas se faire d'illusions: la campagne de Trump a virtuellement "coûté" un max. Une exposition médiatique de ce niveau est hors de prix, et le fait que lui n'ait pas eu à la payer de par son statut médiatique préexistant n'en fait pas une chose reproductible), le coût de l'élection générale reste inimaginablement plus élevé, et risque cette année d'atteindre de nouveaux records. Comment Trump paiera t-il pour ça tout en gardant au moins les apparences de conserver son "indépendance", surtout avec un parti qui, s'il en est le candidat, ne sera pas intégralement derrière lui? Au moins un bon tiers du parti est radicalement anti-Trump, et ses élites (ce complexe réseau de chefs et de structures locales/d'Etat, plus la superstructure de la Convention Nationale) le sont encore plus. Ca ne lui barre pas forcément la route, mais ça aggrave le fait qu'il va devoir trouver beaucoup d'argent, et sans taper chez les "super donneurs" s'il veut garder son image, tout en vivant avec le fait qu'à côté de sa campagne (encore une fois, s'il est le candidat), il y aura l'ensemble des campagnes pour le Sénat et la Chambre fédéraux, et celles pour les parlements de chaque Etat (et les campagnes de gouverneurs, de juges....) qui, elles, obéiront au système traditionnel (lui garantissant de toute façon qu'il n'y a pas de "révolution Trump" hors de la campagne présidentielle stricto censu), aux financements traditionnels et aux structures traditionnelles du parti (enfin.... Ce qu'est devenu la tradition depuis les années 2000). Et en attendant, Trump a cependant réussi à bien faire enfler la polémique sur la légitimité et la légalité de la candidature de Ted Cruz (en rapport avec sa naissance canadienne et ses ascendants); "birtherism, episode II". Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 19 janvier 2016 Share Posté(e) le 19 janvier 2016 il y a une heure, Alexis a dit : Trump enfonce encore et encore le clou : tous ses adversaires à l'investiture républicaine sont dans la main des donateurs et autres lobbys, ils renverront l'ascenseur s'ils sont élus, et les Américains ordinaires en souffriront, ils perdront leurs emplois. Et Trump le sait d'autant mieux qu'il a joué ce jeu de l'autre côté de la barrière, il sait comment ça marche. "I Was Total Establishment, Now I'm The Worst Thing That Ever Happened To The Establishment" (J'étais totalement de l'establishment. Maintenant je suis la pire chose qui soit jamais arrivée à l'establishment) Trump sur les pas de Saint Paul en quelque sorte... Le nouveau converti après son chemin de Damas. Ou pour utiliser un vocabulaire marxiste : un traître à sa classe. Cela dit, l'argument a du poids. Trump ne se fait pas faute de l'utiliser contre son principal rival à l'investiture Ted Cruz, lui aussi considéré comme un outsider, qui semble-t-il démarche de manière agressive les donateurs en faisant valoir qu'il est le seul "vrai conservateur" avec une chance contre Trump. Bref il espère devenir le point de ralliement des pro-establishment "tout sauf Trump". Et si Trump est le candidat, Clinton va vraiment souffrir. Car il a déjà cité des exemples circonstanciés où il a pu obtenir quelque chose de sa part en échange d'une donation antérieure. Un débat contre Trump serait très dur pour elle. Oui. mais le programme de Trump, ou l'embryon de programme, comportait quand même un point clé la dernière fois que j'en ai entendu parler : guess what ? Des baisses d'impôts pour les très riches... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 janvier 2016 Share Posté(e) le 19 janvier 2016 https://www.washingtonpost.com/politics/courts_law/a-moose-hunter-and-his-hovercraft-tell-the-supreme-court-alaska-is-different/2016/01/18/f9a2e9ee-bb10-11e5-b682-4bb4dd403c7d_story.html (18 janvier 2015) Autre affaire de conflictualité entre les autorités fédérales chargées de la protection de la nature, et les habitants. C'est l'histoire d'un homme qui part chasser l'élan en Alaska et qui se fait arrêter par les gardiens qui lui disent qu'il n'a pas le droit d'utiliser un hydroglisseur, parce que cela fait trop de bruit, et parce que c'est interdit. Il a contesté cela devant les tribunaux, il a perdu jusqu'à présent, mais il porte l'affaire devant la cour suprême. Il a touché une corde sensible et beaucoup de gens en Alaska le soutiennent. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Desty-N Posté(e) le 22 janvier 2016 Share Posté(e) le 22 janvier 2016 Empêtré dans le scandale de l’eau empoisonnée, le gouverneur du Michigan tente de sauver la face Mis en cause pour avoir tardé à réagir face à ce scandale sanitaire, Rick Snyder, le gouverneur de l’Etat du Michigan s’est lancé dans une série d’actes de contrition. http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/01/22/empetre-dans-le-scandale-sanitaire-de-flint-le-gouverneur-du-michigan-tente-de-sauver-la-face_4852124_3244.html Il semble que les ennuis du gouverneur (républicain) viennent d'une recherche effrénée d'économies dans le traitement de l'eau. Bizarrement, dans ce domaine, les USA rechignent régulièrement à faire appel au privé. Peut-être parceque les principales sociétés sur le marché sont francaises .... ???? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 22 janvier 2016 Share Posté(e) le 22 janvier 2016 3 hours ago, Desty-N said: Empêtré dans le scandale de l’eau empoisonnée, le gouverneur du Michigan tente de sauver la face Mis en cause pour avoir tardé à réagir face à ce scandale sanitaire, Rick Snyder, le gouverneur de l’Etat du Michigan s’est lancé dans une série d’actes de contrition. http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/01/22/empetre-dans-le-scandale-sanitaire-de-flint-le-gouverneur-du-michigan-tente-de-sauver-la-face_4852124_3244.html Il semble que les ennuis du gouverneur (républicain) viennent d'une recherche effrénée d'économies dans le traitement de l'eau. Bizarrement, dans ce domaine, les USA rechignent régulièrement à faire appel au privé. Peut-être parceque les principales sociétés sur le marché sont francaises .... ???? C'est plus vaste, notamment parce que Snyder a mis en place le très controversé système des soi-disant "emergency managers", qui est en essence une annulation de la démocratie locale pour une durée indéterminée: les dits managers sont des individus nommés par le gouverneur et qui prennent les commandes d'une localité, les pouvoirs des conseils municipaux et maires (et par là le droit de vote et de représentation à cet échelon) étant tout bonnement foutus aux chiottes par décret du gouverneur. La même chose a été faite à Detroit. Et la chose, déjà scandaleuse en soi, a vite vu surgir une multitude d'affaires avant celle-là, sur le comportement des technocrates en question, notamment la vente à vil prix de toute propriété publique à des entités ou individus étrangement proches du gouverneur, la concession de contrats ou le lancement de projets (pour lesquels tout d'un coup il y avait des financements) au profit de ces mêmes entités ou individus, la suppression de services parfois essentiels (ce n'est pas le premier scandale de l'eau sous ce gouverneur, même si c'est le plus dramatique).... Il est à noter, dans ce scandale, que le gouverneur continue à plaider la non information alors que des scientifiques reconnus (qualifiés par son bureau d'agitateurs ou de charlatans) le signalaient depuis un an.... Et que General Motors, alors sur le même réseau que Flint, avait demandé un nouveau fournisseur pour l'eau vu que celle-là corrodait le métal dans ses usines et bousillait les moteurs en construction..... Evidemment, GM avait obtenu gain de cause sitôt la plainte adressée. Mais bon, si ça abime le métal, qu'est-ce que ça peut bien faire de grave à un être humain? Sur une autre note, alors que la campagne de Bernie Sanders commence à obtenir de façon continue des scores qui alarment Clinton et l'establishment du parti démocrate (il est désormais très nettement en tête dans les "early states", même si elle domine encore les sondages nationaux), le nouveau spot publicitaire du sénateur du Vermont semble, aux yeux de tous les commentateurs, être devenu en moins d'une journée un coup de tonnerre, devenant viral en quelques minutes et se propageant à travers les USA comme une traînée de foutre. On n'est pas tellement branchés sur la publicité politique en France, donc on comprend mal à quel point ce genre de choses peut avoir une telle importance (sauf quand on voit les montants investis, notamment les plus de 60 millions déjà claqués par le seul Jeb Bush -plus que tous les autres candidats réunis sauf Rubio-, qui font tourner la tête.... Surtout vu le résultat exécrable pour lui), mais il n'est pas une campagne importante qui ne soit pas marquée par quelques spots qui, pour les Américains, "font l'histoire". Et les journalistes semblent unanimes, dès le lendemain de sa sortie, sur ce spot pourtant très simple plein de jolies images du mouvement pro-Sanders (il est vrai que c'est un des rares spots qui ne se focalise pas sur la seule personne du candidat), sur fond de Simon & Garfunkel (chanson de 68: "America"). 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 22 janvier 2016 Share Posté(e) le 22 janvier 2016 il y a 26 minutes, Tancrède a dit : Sur une autre note, alors que la campagne de Bernie Sanders commence à obtenir de façon continue des scores qui alarment Clinton et l'establishment du parti démocrate (il est désormais très nettement en tête dans les "early states", même si elle domine encore les sondages nationaux), le nouveau spot publicitaire du sénateur du Vermont semble, aux yeux de tous les commentateurs, être devenu en moins d'une journée un coup de tonnerre, devenant viral en quelques minutes et se propageant à travers les USA comme une traînée de foutre. On n'est pas tellement branchés sur la publicité politique en France, donc on comprend mal à quel point ce genre de choses peut avoir une telle importance (sauf quand on voit les montants investis, notamment les plus de 60 millions déjà claqués par le seul Jeb Bush -plus que tous les autres candidats réunis sauf Rubio-, qui font tourner la tête.... Surtout vu le résultat exécrable pour lui), mais il n'est pas une campagne importante qui ne soit pas marquée par quelques spots qui, pour les Américains, "font l'histoire". Et les journalistes semblent unanimes, dès le lendemain de sa sortie, sur ce spot pourtant très simple plein de jolies images du mouvement pro-Sanders (il est vrai que c'est un des rares spots qui ne se focalise pas sur la seule personne du candidat), sur fond de Simon & Garfunkel (chanson de 68: "America"). Pas mal ce clip en effet. Enfin, pas mal pour l'ambiance... parce que sinon, pour le contenu ... (vide sidéral) Dans le Figaro, on évoque déjà la possibilité d'un duel Trump-Sanders. Cela reste un simple scénario parmi plusieurs, mais il est tout à fait vraisemblable - il suffirait de pas grand chose. S'il se réalise, les élections américaines seront vraiment intéressantes, pour une fois. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 22 janvier 2016 Share Posté(e) le 22 janvier 2016 il y a une heure, Tancrède a dit : les dits managers sont des individus nommés par le gouverneur et qui prennent les commandes d'une localité, les pouvoirs des conseils municipaux et maires (et par là le droit de vote et de représentation à cet échelon) étant tout bonnement foutus aux chiottes par décret du gouverneur. La même chose a été faite à Detroit. On a la même chose en France, mutatis mutandis : http://www.20minutes.fr/societe/1190445-20130719-20130719-pourquoi-ville-francaise-peut-elle-etre-declaree-faillite (19 juillet 2013) Chaque année, « il y a un contrôle préfectoral des budgets et des comptes administratifs de chaque commune, au centime prêt. Et si une collectivité s’endette de manière accélérée, une procédure d’alerte est lancée », explique André Laignel. Et si vraiment les comptes de la commune dérapent, la chambre régionale des comptes impose la mise sous tutelle par le préfet. C’est à ce moment que les mesures radicales peuvent être prises pour obtenir ce budget en équilibre: hausse des impôts locaux de 15 à 20%, arrêt de certains travaux ou investissements, renégociation de la dette. C’est souvent douloureux pour les habitants. il y a 40 minutes, Alexis a dit : Pas mal ce clip en effet. Une légèrement meilleure qualité d'image sur la chaîne officielle : https://www.youtube.com/watch?v=2nwRiuh1Cug Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 22 janvier 2016 Share Posté(e) le 22 janvier 2016 (modifié) 49 minutes ago, Alexis said: Pas mal ce clip en effet. Enfin, pas mal pour l'ambiance... parce que sinon, pour le contenu ... (vide sidéral) C'est voulu, tu l'auras remarqué (de toute façon, les campagnes ricaines font tellement de clips qu'ils les différencient dans leurs fonctions, et les coordonnent selon le lieu et/ou le moment: certaines sont là pour informer, d'autres non): c'est un pur message émotionnel pour faire connaître le candidat (qui n'a toujours pas le niveau de notoriété de Clinton dans une grande partie du pays) et pour "faire sentir" l'intention et la force du mouvement qui s'est bâti autour de lui, soit une authentique "grassroots campaign", un rassemblement venu de la base et emportée par ce que ce seul gars a pu transmettre en partant pourtant avec tous les handicaps, cad zéro fric, zéro notoriété, zéro soutien, un âge avancé (et d'autres traits pouvant déranger certains groupes: socialiste revendiqué, juif, venant d'un Etat du nord est et particulièrement connoté "liberal" tendance écolo-gentillet....), une élocution un peu particulière et une tendance à se lancer dans de grandes tirades. Pour un peu, on se croirait dans un épisode de The West Wing (alors qu'AAron Sorkin n'est à ma connaissance pas lié à la campagne et ne commande pas aux audiences). Donc là, c'est une pub émotionnelle qui rend compte du mouvement qui est en cours, qui a fait passer en quelques mois Sanders du statut de candidat marginal condamné à faire de la figuration, voire à se ridiculiser, et à disparaître rapidement, à celui de star montante, puis à celui de rival bien réel pour une Clinton encore décrite il y a quelques semaines comme "inévitable". D'autant plus impressionnant quand on voit aussi bien les foules que rassemble Sanders (plus importantes que celles de Trump), et plus encore, ce qui est sans précédent dans l'histoire américaine et qu'aucun autre candidat ne peut même envisager de faire, quand on voit le fric qu'il a pu rassembler sans SuperPAC, à partir de micro-donations seulement (moyenne pour sa campagne: 27 dollars par contributeur) mais avec une base de donateurs dont les chiffres font halluciner les plus blasés des commentateurs politiques (il en avait 400 000 en juillet, ce qui était déjà un record: en décembre, il a passé le cap des 2,3 millions de donations, battant Obama, pourtant un recordman historique en la matière), et dont le potentiel reste entier (petites donations = les contributeurs en gardent en réserve et redonneront). Quote Dans le Figaro, on évoque déjà la possibilité d'un duel Trump-Sanders. Cela reste un simple scénario parmi plusieurs, mais il est tout à fait vraisemblable - il suffirait de pas grand chose. S'il se réalise, les élections américaines seront vraiment intéressantes, pour une fois. Beaucoup dépend du mois à venir et de la dynamique Sanders, ainsi que de l'impact du suffrage des "early states": une victoire en Iowa/New Hampshire n'a plus l'impact qu'auparavant (sinon, le candidat républicain en 2012 aurait été Santorum, et celui de 2008 Huckabee), mais cela en a encore un, et si Sanders l'emportait, ainsi qu'en Caroline du Sud (où il grimpe en flèche), tous les calculs en seraient chamboulés pour le SuperTuesday où tout se décide, notamment dans la tête des électeurs (aux primaires, on parle d'électeurs en moyenne beaucoup plus impliqués dans le processus électoral et partisan, beaucoup plus informés et intéressés). Clinton a déjà pas mal perdu de son aura d'invincibilité/inévitabilité, mais cela reste, avec sa notoriété propre et l'image "play it safe"/valeur sûre/"vote utile" qui l'accompagne, un atout certain en sa faveur. Il n'est juste plus aussi puissant face au niveau de ras le bol des Américains. Le vote en Caroline du Sud est intéressant pour voir la dynamique Sanders (l'Iowa est rural comme le Vermont, et assez anti-citadin et méfiant envers les "insiders" comme Clinton: Sanders a plus d'affinités avec cet électorat. Le NH est voisin du Vermont, Sanders est mieux connu, apprécié et proche); le désavantage de Sanders dans cet état ne tenait/tient encore qu'à une seule chose.... Son manque de notoriété. Il était encore complètement inconnu là-bas il y a quelques mois, là où les Clinton étaient des figures familières et très populaires, mais avec des casseroles. La progression de Sanders y fut impressionnante et s'accélère, via ce qui est maintenant la force d'inertie de son mouvement et des très nombreux activistes qui battent le pavé, via le personnage, très sympathique et qui transpire l'honnêteté et la conviction par tous les pores de la peau, par son message, et par l'explosion du nombre de ses soutiens, individualités et groupes, notamment dans la communauté noire américaine (pas mal de rappeurs entre autres, et des figures du mouvement des Droits Civiques et de la NCAAP. Et tout le monde vous le dira, à gauche comme à droite aux USA: "everybody loves Bernie". D'ailleurs, la campagne Clinton a très mal réagi au dernier spot publicitaire en question; un collaborateur de Clinton a essayé de jouer la carte raciale, soulignant qu'on ne voyait rien du mouvement Black Lives Matter (qui a le vent en poupe dans la communauté noire et avec qui Sanders a eu un début houleux).... Ce à quoi Sanders a répliqué directement sur Twitter que le collaborateur en question était il y a moins de 20 ans un militant de droite dure qui avait des casseroles dérangeantes dans ses positions vis-a-vis des noirs américains (notamment dans une affaire judiciaire assez scandaleuse où il avait crié -à tort- avec les loups). Modifié le 22 janvier 2016 par Tancrède 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 22 janvier 2016 Share Posté(e) le 22 janvier 2016 il y a 37 minutes, Tancrède a dit : Et tout le monde vous le dira, à gauche comme à droite aux USA: "everybody loves Bernie". Ce qui est certainement un facteur plus important qu'on ne le pense. Surtout par différence avec Hillary, qui semble ne pas être beaucoup appréciée pour sa personnalité - à tort ou à raison d'ailleurs, qu'est-ce que j'en sais. Par les Républicains, c'est évident, mais même par beaucoup de Démocrates. J'ai pu apaiser ma faim avec cette vidéo "Progress", 5 minutes d'évocation de la vie du bonhomme et surtout de ses thèmes de prédilection. C'est vrai que ça fait tout drôle de se dire que les Américains pourraient vraiment élire un social-démocrate. J'avais en fait entendu parler de Sanders je m'en rappelle, mais comme d'un original, un représentant social-démocrate, "one of his kind", forte personnalité pour sûr mais condamné à jamais à n'être qu'une curiosité vivante à cause de ses convictions trop originales, un peu le pendant d'un Ron Paul en quelque sorte juste sur l'autre bord. Moi qui pensais que le système politique américain était - à vue humaine - complètement bloqué, avec le système bipartite verrouillé par le vote à un tour, et chacun des deux partis officiels verrouillé lui-même par l'argent et les lobbys jusqu'à ne pas être bien loin de constituer un parti unique. Si Sanders et Trump se retrouvent désignés, je serai bien heureux de ne pas porter de chapeau, ça m'évitera d'avoir à le manger... Que les Etats-Unis nous sortent un tel duel Le Pen - Mélenchon : ! Ah, et en cas d'élection, Sanders devenu 45ème président ne serait que le deuxième à ne pas être protestant. Ce serait une date de ce point de vue aussi. Resterait seulement à lui souhaiter de ne pas rencontrer le même genre de problème que le catholique qui l'a précédé, et qui ne s'aventura à Dallas un certain jour de 1963 qu'à son détriment... On a failli nous aussi avoir notre premier président juif. Mais le Sofitel de New-York... toussa... Un autre petit clip, d'il y a treize campagnes présidentielles. Voici pourquoi vous devez voter Lyndon Johnson en 1964 Ah c'est un autre style, évidemment. Avec tous les problèmes de l'heure, on peut parfois perdre de vue que certains problèmes du moins sont beaucoup moins avec nous. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 janvier 2016 Share Posté(e) le 23 janvier 2016 (modifié) J'ai trouvé cette vidéo pro-Sanders, non officielle, qui a des sous-titres en français : https://www.youtube.com/watch?v=C7L9V7oGRv8 Et celle-ci, 1.593.814 vues, non officielle, sans sous-titres : https://www.youtube.com/watch?v=rtBVuye4fZQ Du côté Clinton, celle-ci, officielle, 4.854.180 vues : https://www.youtube.com/watch?v=0uY7gLZDmn4 Modifié le 23 janvier 2016 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 23 janvier 2016 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 janvier 2016 (modifié) 1 hour ago, Alexis said: On a failli nous aussi avoir notre premier président juif. Mais le Sofitel de New-York... toussa... On a quand même eu 2 présidents du conseil (le vrai patron à l'époque) juifs. Contre un seul aux Rosbifs. Quote C'est vrai que ça fait tout drôle de se dire que les Américains pourraient vraiment élire un social-démocrate. J'avais en fait entendu parler de Sanders je m'en rappelle, mais comme d'un original, un représentant social-démocrate, "one of his kind", forte personnalité pour sûr mais condamné à jamais à n'être qu'une curiosité vivante à cause de ses convictions trop originales, un peu le pendant d'un Ron Paul en quelque sorte juste sur l'autre bord. Moi qui pensais que le système politique américain était - à vue humaine - complètement bloqué, avec le système bipartite verrouillé par le vote à un tour, et chacun des deux partis officiels verrouillé lui-même par l'argent et les lobbys jusqu'à ne pas être bien loin de constituer un parti unique. Si Sanders et Trump se retrouvent désignés, je serai bien heureux de ne pas porter de chapeau, ça m'évitera d'avoir à le manger... Sanders avait cette image (dans le petit cénacle de Washington et de la "Beltway Press", pas dans son Etat, et un peu le nord est -NH, Vermont, Maine-, où il était populaire, ni dans le reste du pays, où il était inconnu) d'original et de militant, mais pas non plus celle d'un hurluberlu: c'est un vieux routier du Sénat qui est arrivé à toujours être présent sur les dossiers qui comptent, à être au bon endroit au bon moment (par exemple pour dire non à l'aventure irakienne en 2003, contrairement à....), à réussir des trucs dans son Etat.... Il était un peu le chef de file non officiel (parce que pas inscrit au parti démocrate même si votant toujours avec le parti) de l'aile gauche du parti démocrate, essentiellement les courants "liberal", "progressive" et écolo, qui manquaient et manquent toujours d'une "grande gueule" unifiante (surtout avec la relégation de ces tendances pourtant plus représentatives de la base, par le compromis de centre droit du parti).... Un poste qu'il a donc occupé par défaut. Le système politique américain se renouvèle régulièrement, ceci dit; c'est juste que les phases de transition nous échappent plus parce qu'on n'est pas familier avec le suivi quotidien de la chose et qu'on ne perçoit pas les nuances comme les ricains. Le bipartisme est inévitable dans un système à un tour, du moins dans la durée (peut-être qu'un 3ème parti pourrait faire un tabac pour une élection, voire deux, mais pas plus), mais sa composition dans un pays si grand et divers, en revanche, est nettement plus variable: le vote pour un des deux grands partis est l'inévitable, le "vote utile" en l'état des choses. Mais ce sont les primaires qui révèlent cet état des choses et la vraie composition des partis à un moment donné du pays. La dernière très grande recomposition, véritable "game changer" de la politique américaine, qui soit arrivée de façon brutale et donc spectaculaire, fut la "southern strategy" de Nixon, soit le passage en masse du vieux sud vers le parti républicain (qui garda ses "constituencies" déjà existantes dans ces Etats, et récupéra la partie conservatrice et religieuse de celles des démocrates); Reagan fut plutôt un cimentage et une mise en efficience de cette nouvelle réalité (notamment par la structuration et la promotion de la "moral majority", soit l'électorat religieux), en partie par l'affirmation de sa personnalité et de son image forte pour unifier le parti (enfin, plutôt son électorat) autour d'une icône.... Dont ils ne sont toujours pas capables de sortir, puisqu'il est à peu près la seule référence commune acceptée aujourd'hui dans le GOP, même s'il a fallu tellement distordre son souvenir et quasiment inventer un nouveau personnage pour arriver à garder cette référence en état de marche. Le Reagan dont ils parlent sans arrêt est un personnage de fiction, et ils n'hésitent pas à littéralement nier la réalité des actions et choix de Reagan pour en sortir d'autres de leur fion (et utiliser Carter comme marchepied, le rabaissant aussi de la même manière injuste et inventée). La dernière recomposition majeure est, de façon discutable, celle des années 90: après un Bush qui ne put remplacer Reagan et imposer une nouvelle dynamique, et face à un "clintonisme" triomphant (essentiellement par les circonstances de la période bien plus que par une doctrine politique de Clinton) qui ancra, de son côté, définitivement une écrasante majorité(....) Des minorités ethniques dans le camp démocrate (pas évident; jusqu'à la southern strategy, les noirs votaient plus républicain, et une forte tendance s'est maintenue longtemps), face à Clinton, donc, la "révolution Gingrich" fut ce qui engagea réellement le GOP sur la voie dont il semble aujourd'hui avoir atteint le bout. Une voie du toujours plus à droite, toujours plus focalisée sur l'électorat blanc, âgé, aisé, religieux, et une voie toujours plus affirmative, claironnante, niant toujours un peu plus les faits et vivant dans sa bulle (rendue plus forte et autosuffisante par l'évolution des médias), reposant toujours plus sur les donations massives de quelques-uns et toujours moins sur les petites contributions d'un grand nombre, toujours plus sur le vieux sud et le Midwest, et appuyant toujours nettement plus le big business. A mon sens, il ne faut pas voir l'émergence du Tea Party et les conséquences de Citzens United comme des nouveaux points changeant la donne: ce sont des évolutions logiques de cette dynamique inspirée en partie par Reagan (qui au final, était un républicain assez traditionnel, mais dans l'équation post Nixon, ET avec un fort capital politique personnel), mais surtout lancée par un groupe nettement plus idéologique et intransigeant alors mené par Gingrich (avec des gars comme Lott, Dole, Halstertt....). Reagan a été polarisant, mais ce fut surtout circonstanciel: ayant une forte image et un fort capital politique, il a pu un peu moins avoir à faire de deals, mais il les a fait, maintenant l'importance de la pratique politique traditionnelle (ses compromis avec Tip O'Neill font partie des références de négos politiques). C'est après, avec notamment Gingrich et la réaction anti-Clinton, que la polarisation a réellement commencé à se développer au Congrès et, de là, dans toute la politique. On peut trouver des racines plus anciennes de cette posture du nouveau conservatisme, notamment autour de la figure intellectuelle de William F Buckley, voire, plus loin, du "nouveau" populisme de droite de Barry Goldwater, mais ça a pris une forme et une réalité politique avec Gingrich, ne faisant ensuite que se développer et pousser toujours un cran plus loin. Les démocrates ont été beaucoup moins militants sur cette période, étant plutôt dans une posture passive faisant taire leur aile gauche et décevant leur base, tout en se ruant vers le compromis de centre droit, en partie par la compromission de la droite du parti (près de l'assiette au beurre), en partie par la nécessité perçue d'être les adultes dans la pièce et de continuer à chercher un arrangement au "centre" avec une droite toujours plus à droite.... Au point de faire de plus en plus un grand écart dont Bernie Sanders est aujourd'hui la preuve qu'il n'est plus accepté. Modifié le 23 janvier 2016 par Tancrède 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerole Posté(e) le 23 janvier 2016 Share Posté(e) le 23 janvier 2016 (modifié) Bon j'avais dit ici il y a des mois de cela que Trump gagnerait la primaire. Carson plongerait, fiorina valait rien. J'avais dit qu'un candidat comme Cruz ou Rubio monterait et pourrait poser une menace. Ca a été le cas. Mais Cruz a rencontré son plafond, il a eu son moment et il va commencer à redescendre comme les autres. Il serait maintenant second dans l'Iowa (+11 pour trump, mais que sur le dernier sondage donc à confirmer). Concernant Sanders, ses vidéos sont vraiment émotionnelles. L'effet des "petits contre les gros" marche énormément. Quant à Hillary, c'est vrai que comme beaucoup j'ai beaucoup de mal avec son image. Son faux sourire perpétuel, ses fausses émotions. Elle paraît tellement fausse et toujours à suivre les sondages. Elle veut passer pour quelqu'un de gauche pour contrer Sanders mais les commentaires montrent que les gens la croient vendue aux "gros". Sanders aura du mal à la battre cependant mais si c'est maintenant bien envisageable. Et pour finir, penser que Hillary pourrait battre Trump facilement est une telle erreur de jugement.. Franchement Hillary est une candidate passable et le contact va être frontal quand il seront tous les deux face à face. Modifié le 23 janvier 2016 par gerole Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 23 janvier 2016 Share Posté(e) le 23 janvier 2016 (modifié) Ca a été un fait reporté que le camp d'Hillary a la trouille de se retrouver à devoir débattre Trump; pas tellement parce qu'ils ne croient pas (à raison: rappelons-nous que pour une personne qui l'adore, il en a facilement 4 ou 5 qui le détestent de façon absolue au niveau national -et pas seulement en interne du GOP) qu'ils le battraient, mais parce qu'ils ont la trouille de tout professionnel face à un amateur. C'est une règle fondamentale: on ne débat jamais avec un amateur, tout comme il ne faut jamais engager une conversation online avec un troll. Il n'y a pas de victoire à espérer face à quelqu'un qui n'est pas là pour admettre les faits, un minimum de bon sens ou de cohérence, qu'il faut fonder son discours (au moins un peu: on parle de politique, ici) sur une certaine raison et des choses concrètes/prouvables, ou, plus largement, que la réalité a des règles de fonctionnement. Trump est un troll: il affirme gratuitement, décrète la réalité, nie ses propres propos (parfois d'une seconde sur l'autre), invente ce qui l'arrange sans la moindre honte, et ne vise que l'émotionnel immédiat dans une audience pour soulever l'enthousiasme sans faire appel à la moindre raison. Et pire que tout, il est très bon à ça, ce qui lui permet d'emporter des audiences de cette façon, même si cela lui crée plus de problèmes (parfois avec ces mêmes audiences) ultérieurement. L'impératif de l'instant emporte tout chez lui, ce qui produit des résultats de court terme impressionnants, mais peut poser problème après. Ce qui est encore plus con pour le GOP, c'est que les seuls autres candidats à avoir pu produire ce genre d'effets soient aussi des trolls: Carson dans un premier temps (mais il était mauvais), puis Cruz..... Avec l'inconvénient que Cruz est positivement détesté même ches les élus les plus radicaux (pas un seul collègue sénateur ne le soutient, ce qui la fout mal), et n'est pas un personnage très sympathique ni apte à rallier du monde hors de la microsphère d'excités idéologiques qu'il s'est créé. Et il n'a évidemment pas la notoriété de Trump. Dans une élection où les bases électorales semblent privilégier un grand "fuck you" aux élites traditionnelles et au "business as usual", ça peut handicaper. A côté de ça, une façon amusante de résumer la lutte Cruz-Trump a été employée par Liz Mair, une conservatrice "dure" (mais intelligente), sur un plateau télé hier: Trump est généralement, en interne du GOP, détesté par la majorité des conservateurs et de la droite culturelle/idéologique, parce qu'il n'est pas vraiment conservateur, là où Cruz est ultra idéologiquement conservateur au point le plus intransigeant, et que son électorat (de Trump donc) n'est pas fait de gens tellement conservateurs, mais avant tout de gens ayant beaucoup de rage et de problèmes (surtout économiques), qui sont économiquement "liberal" ou en tout cas pas viscéralement opposés au rôle de l'Etat, mais qui ont un problème avec les Mexicains, les Musulmans et les Chinois, ce point particulier étant ce qui les différencierait de ceux qui se tournent plus vers Sanders. La phrase était "they're economic liberals who blame Mexicans, Muslims and Chinese". Autre élément de réflexion: en interne de la campagne d'Hillary Clinton, certains arbitrages ont été effectués. Ils sont prêts à accepter de perdre le New Hampshire, où Sanders a un avantage structurel (proximité avec son Etat, figure connue et appréciée, surtout de cet électorat moins encarté et plus indépendant....) et un important "ground game" (cad des effectifs sur le terrain), et se sont en conséquence concentrés, parmi les "early states" sur l'Iowa. Cet Etat devient donc très important pour l'avenir de la campagne Clinton, puisqu'ils y ont mis beaucoup de ressources, et que l'impact du vote des "early states" semble toujours devoir être conséquent sur la reformulation des calculs pour le SuperTuesday. Or, en Iowa, l'avance récente de Sanders n'est pas si certaine: on peut voir des variations de sondages énormes, certains donnant une nette avance à Sanders (autour de 9-10%), d'autres donnant jusqu'à 30% d'avance à Clinton. Résultats commandités? Nullité des sondeurs? Que nenni! Il est tout simplement très difficile d'évaluer non les intentions de vote et préférences (déjà dur pour certaines portions de l'électorat), mais bien le fait de savoir qui IRA effectivement voter au jour J (les "caucus goers"). Et c'est d'autant plus vrai dans certains Etats, et encore plus avec ce qui se passe actuellement dans la politique américaine, tant côté Trump que côté Sanders, les deux faisant, comme Obama en son temps, surgir beaucoup de monde qui d'ordinaire ne vont pas voter, sans qu'on puisse non plus être sûrs que ces gens nouvellement motivés y aillent tous. Or, en Iowa, l'électorat de Sanders, ce sont les jeunes, les indépendants et ceux qui vont pour la première fois à un caucus de primaires, soit des groupes qui ne se confondent que partiellement avec l'électorat démocrate et se retrouvent plus chez les sans partis (membres ou électeurs) qui n'ont pas de fidélité particulière, et ceux qui ne votent pas ou très peu. Clinton domine plus chez les traditionnels "caucus goers" du parti démocrate. Une inconnue cependant: 43% des gens d'Iowa allant voter au caucus démocrate et/ou suivant les campagnes se sont déclarés "socialistes", ce qui étonne beaucoup de monde aux USA (surtout dans un Etat aussi conservateur dans l'ensemble) et donne d'autant plus de craintes aux clintoniens. Au niveau national, l'avantage de Clinton est très solide pour ce qui concerne les hispaniques et afro-américains (chez qui la notoriété de Sanders est faible, et dont les leaders et organisations sont depuis longtemps en rapport avec les Clintons), ainsi que chez les personnes âgées (plus actifs politiquement), ce qui lui donne un atout encore pour l'instant structurel et majeur; un autre réside dans le soutien encore limité au sein du parti démocrate (il a peu de "poids lourds" de son côté, contrairement à Obama en 2008), et un dernier, et non des moindres, réside dans un point crucial du mode de scrutin.... En effet, le scrutin des primaires, comme celui de l'élection générale, n'est pas un suffrage universel/des militants direct: les électeurs (suivant les Etats, ce sont juste les encartés, ou n'importe qui), choisissent des délégués, dont le vote n'est pas réellement tenu par les intentions de ceux qui les élisent (pas de mandat impératif), même s'il y a une forte attente de suivi de ces intentions.... Et là, Clinton a une énorme avance parmi ces "super délégués" qui, en définitive, choisissent le vainqueur. Modifié le 23 janvier 2016 par Tancrède 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 23 janvier 2016 Auteur Share Posté(e) le 23 janvier 2016 (modifié) États-Unis : Sarah Palin apporte son soutien à Donald Trump https://fr.news.yahoo.com/video/%C3%A9tats-unis-sarah-palin-apporte-025606791.html Modifié le 23 janvier 2016 par zx Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 23 janvier 2016 Share Posté(e) le 23 janvier 2016 (modifié) Ca fait quelques jours, déjà: elle a déjà à plusieurs occasions, dans des rassemblements pro-Trump, sorti quelques belles longues tirades difficilement compréhensibles (sauf, apparemment, pour l'audience particulière qui est ciblée) ressemblant essentiellement à de la salade de mots, faite de phrases sans queue ni tête, de morceaux de discours enfilés les uns dans les autres comme si quelqu'un avait coupé toutes les phrases en plusieurs morceaux et les avait réassemblé au petit bonheur. Parce que c'est le pire, dans l'histoire: à chaque occasion, elle lisait un prompteur, donc quelqu'un a écrit ces débilités -déjà assez triste en soi-, mais a aussi pondu cette masse discontinue d'incohérences.... Mais bon, après tout, il semble que ce qui compte pour cette audience, c'est que quelques mots et courtes locutions clés soient prononcés, et avec le bon ton. Genre "Obama est nul", "les démocrates sont des cons", "le monde va s'effondrer demain et les musulmans vont envahir", "Trump va nous sauver", "small governement", "jeeeeeezus takes the wheel", "our army is invincible".... Blablabla, "star spangled banner", "meuwica".... L'un des pires moments fut quand elle a réussi à attribuer les déboires de son fils cette semaine (vétéran avec visiblement quelques problèmes, puisqu'il a violemment battu sa copine dans le domicile parental, puis l'a menacée avec un AR-15 avant de menacer de se suicider).... A Obama en personne. C'est de sa faute si son rejeton a pété une durite. Et tout le monde dans la foule d'applaudir. Evidemment, comme le soulignent nombre de commentateurs, palin est un atout dans quelques endroits comme les caucus conservateurs de l'Iowa, mais globalement, elle est un handicap majeur, parce que sorti de tels microcosmes particuliers et qui n'ont d'importance que très momentanée, elle fait fuir et/ou marrer. Problème: elle ne marche (cad, elle n'a d'effet qu'ainsi ET elle n'accepte de participer que si elle peut faire splash et faire du cash) qu'à la publicité et avec des déclarations tonitruantes et largement diffusées: depuis la plate forme inespérée que lui a offerte McCain en 2008, elle ne vit (très bien) que de ça, à savoir faire fructifier une notoriété sans apport et sans impact politique réel (mais la taille du marché est suffisante pour la rendre très riche).... Faut quand même savoir que même FoxNews l'a virée. Ce sera amusant de voir comment Trump va la virer sitôt les primaires d'Iowa passées, sans qu'elle fasse un esclandre (elle a déjà annoncé se voir en secrétaire à l'Energie, prétextant son "expérience" en tant que gouverneur (pendant moins de 2 ans- d'Alaska); si ça se passe en douceur, je supputerai que quelqu'un a payé une jolie somme. Parce qu'en termes de perspectives politiques, non seulement elle n'en a aucune, malgré ses discours, mais en plus, aucun conservateur ne veut la voir traîner longtemps autour de lui. On la fait aboyer 2-3 fois devant certaines foules précises à certains moments, et après, on aimerait bien pouvoir la faire piquer. Modifié le 23 janvier 2016 par Tancrède Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 24 janvier 2016 Share Posté(e) le 24 janvier 2016 (modifié) petite nouvelle "amusante": l'ex-maire de NY, le milliardaire Michael Bloomberg, créateur des services et médias financiers éponymes, a annoncé sérieusement envisager d'entrer dans la course à la présidence, se disant prêt à engager jusqu'à 1 milliard de dollars dans sa candidature..... Mais seulement en cas, a t-il dit, d'une élection qui verrait Trump ou Cruz d'un côté, contre Bernie Sanders de l'autre. Bloomberg dispose certainement des moyens, des contacts et de l'organisation politique pour tenter le coup, même si une telle candidature en indépendant aurait peu de chances de réussir (il rallierait cependant beaucoup des gens de l'establishment paniqués par une élection 100% populiste); il subirait en plus le double effet négatif de son image de "liberal" sur le plan sociétal, qui lui aliènerait beaucoup de monde à droite, et d'ultra capitaliste (on lui attribue à NY, pas à tort d'ailleurs, une posture ayant accru les inégalités dans la ville au point d'en faire, comme on dit aux USA et en référence à un roman de Dickens, "a tale of two cities"), qui empêcherait de voir la gauche le soutenir réellement. Modifié le 24 janvier 2016 par Tancrède Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 24 janvier 2016 Share Posté(e) le 24 janvier 2016 Le 23/1/2016à12:28, Tancrède a dit : Ca a été un fait reporté que le camp d'Hillary a la trouille de se retrouver à devoir débattre Trump; pas tellement parce qu'ils ne croient pas (à raison: rappelons-nous que pour une personne qui l'adore, il en a facilement 4 ou 5 qui le détestent de façon absolue au niveau national -et pas seulement en interne du GOP) qu'ils le battraient, mais parce qu'ils ont la trouille de tout professionnel face à un amateur. Les trois derniers sondages en date en cas de face-à-face Clinton-Trump sont : Clinton / Trump 51 41 44 47 37 36 L'avantage de Clinton à ce stade existe, mais il est léger. Ce qu'il deviendrait si ce face-à-face se matérialisait n'est pas prévisible - impact des débats télévisés, capacité de Trump à tenir la route et préciser son programme, risque pour Clinton que la détestation contre elle n'enfle encore, événements de 2016 renforçant l'un ou l'autre. Je ne vois aucune certitude pour Clinton de se faire élire dans ce cas. Il y a 3 heures, Tancrède a dit : petite nouvelle "amusante": l'ex-maire de NY, le milliardaire Michael Bloomberg, créateur des services et médias financiers éponymes, a annoncé sérieusement envisager d'entrer dans la course à la présidence, se disant prêt à engager jusqu'à 1 milliard de dollars dans sa candidature..... Mais seulement en cas, a t-il dit, d'une élection qui verrait Trump ou Cruz d'un côté, contre Bernie Sanders de l'autre. (...) (il rallierait cependant beaucoup des gens de l'establishment paniqués par une élection 100% populiste) C'est une proposition de servir de roue de secours à Clinton (et Rubio, etc.) si chacune des branches du parti unique gouvernant l'Amérique chacun des candidats de la version locale du "cercle de la raison" était débordé par la fureur populaire. Bloomberg aurait sans doute quelques chances en tant que "candidat centriste". Bon, j'ai hésité, m'enfin faut quand même que je le dise, hein. Je vais m'exprimer sous forme de condition logique avec deux hypothèses : SI Sanders et Trump sont les candidats démocrate et républicain ET SI chacun d'eux est en bonne santé début novembre, sans avoir eu une expérience du genre "DSK au Sofitel" ALORS ceux qui voient des complots partout et sont encore en train de se demander qui a assassiné Kennedy seront bien obligés d'en rabattre sur leurs scénarios conspirationnistes Naturellement, il ne s'agit là que de deux hypothèses, parmi pas mal d'hypothèses possibles. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 24 janvier 2016 Share Posté(e) le 24 janvier 2016 John Podhoretz dans Commentary Magazine, écrit "Trump and Sanders: ‘Apocalypse Now’" Citation (...) C'est alors que Trump et Sanders arrivent, et que disent-ils ? Tous deux disent que le système ne fonctionne pas. Selon Trump, c'est parce que des "perdants" sont aux commandes et que le but c'est de "gagner". Sanders dit que le système est truqué, les milliardaires dirigent tout, il faut les priver de leur pouvoir (et de leur argent), et envoyer des banquiers en prison par dizaines ou centaines. Notez que pour comprendre le succès de ces messages, la clé c'est qu'ils ne sont pas vraiment partisans. Trump ne dit pas que c'est de la faute d'Obama, même s'il dit qu'Obama est un "désastre" - mais Bush aussi, à son avis. Sanders ne dit pas que le problème ce sont des Républicains récalcitrants, mais plutôt le comportement d'une superclasse de gens qui se tiennent au-dessus de la politique et la manipulent comme on le fait de marionettes. (...) Mais cela va au-delà de la colère. De fait, ils disent "Nous avons intérêt à faire quelque chose de vraiment sérieux, de grands changements rapidement, ou ce pays est fini.” (...) Trump et (à un moindre degré) Sanders crient "Apocalypse Now". Les deux prochains mois, viendra le véritable test : est-ce que les Américains croient que nous nous trouvons, précisément maintenant, au point de basculement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 24 janvier 2016 Share Posté(e) le 24 janvier 2016 il y a 41 minutes, Alexis a dit : Les trois derniers sondages en date en cas de face-à-face Clinton-Trump sont : Clinton / Trump 51 41 44 47 37 36 L'avantage de Clinton à ce stade existe, mais il est léger. Ce qu'il deviendrait si ce face-à-face se matérialisait n'est pas prévisible - impact des débats télévisés, capacité de Trump à tenir la route et préciser son programme, risque pour Clinton que la détestation contre elle n'enfle encore, événements de 2016 renforçant l'un ou l'autre. Je ne vois aucune certitude pour Clinton de se faire élire dans ce cas. C'est une proposition de servir de roue de secours à Clinton (et Rubio, etc.) si chacune des branches du parti unique gouvernant l'Amérique chacun des candidats de la version locale du "cercle de la raison" était débordé par la fureur populaire. Bloomberg aurait sans doute quelques chances en tant que "candidat centriste". Bon, j'ai hésité, m'enfin faut quand même que je le dise, hein. Je vais m'exprimer sous forme de condition logique avec deux hypothèses : SI Sanders et Trump sont les candidats démocrate et républicain ET SI chacun d'eux est en bonne santé début novembre, sans avoir eu une expérience du genre "DSK au Sofitel" ALORS ceux qui voient des complots partout et sont encore en train de se demander qui a assassiné Kennedy seront bien obligés d'en rabattre sur leurs scénarios conspirationnistes Naturellement, il ne s'agit là que de deux hypothèses, parmi pas mal d'hypothèses possibles. Tes hypothéses impliquent aussi de penser que le guignol portant le titre de président à une importance... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 24 janvier 2016 Share Posté(e) le 24 janvier 2016 Ou plutôt: "est-ce que suffisamment d'Américains croient que nous nous trouvons au point de basculement".... Et le croient très fortement. Une énorme partie de ce qui va se passer va dépendre du niveau de mobilisation des populations qui suivent Sanders/Trump, et/ou qui rejettent les candidats traditionnels, et/ou qui veulent du changement de façon forte. La participation est un des problèmes essentiels de la représentation et de la politique aux USA, de même que l'information sur la politique, qui n'est suivie que par une partie de la population, malgré l'énormité de l'appareil médiatique. Sanders, plus encore que Trump ou Cruz, fait sortir des non votants des sous-bois. En fera t-il sortir suffisamment? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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