Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Messages recommandés

16 minutes ago, Alexis said:

 

 

Que Trump ait un problème d'ego est une évidence.

Concernant sa manière de s'exprimer, je trouve totalement improbable qu'il ne soit capable que de ça, et seulement d'une pensée primaire, phrases à l'indicatif et sans relative - en caricaturant seulement un peu c'est effectivement ainsi qu'il parle. Ce n'est pas une limitation personnelle, c'est tout simplement une stratégie de communication !

Trump veut être un candidat populiste, dans le sens américain du terme - qui n'est pas nécessairement négatif - c'est-à-dire un candidat qui prend le parti du peuple et défend ses intérêts contre ceux de ses élites, soit qu'elles soient aveugles - la pensée de groupe peut frapper n'importe quel groupe et le transformer en troupeau de moutons, y compris un groupe de gens très instruits et intelligent - soit plus classiquement qu'elles défendent leurs intérêts de classe - un mot qu'on n'utilise pas assez je trouve... et c'est un mec de droite qui vous le dit :tongue: (*)

Sa stratégie de communication est calibrée précisément pour cela, pas dans le sens "oh y dit que des bêtises et des choses pas gentilles c'est pour plaire au peuple qui est bête et méchant" bref l'image que nous autres en France aimons bien avoir du populisme, mais dans le sens où elle doit se démarquer profondément par ses propositions de ce que Démocrates et Républicains classiques proposent (coche la case), doit donner une impression de sincérité et de correspondre vraiment à ce que l'homme pense (coche la case), enfin doit être compréhensible par strictement tout le monde... et là on peut la cocher la case en effet :happy: !

Voir cette analyse en vidéo de la syntaxe et la grammaire dans une réponse de Trump

Il ne s'agit pas d'une "salade de mots". Et ça ne peut pas être par hasard que Trump utilise de manière tellement constante et efficace les mêmes techniques de discours.

C'est voulu et pensé.

 

 

(*) Je me rappellerai toujours de ce moment - il y a bien longtemps - où un compagnon d'une lutte politique que je ne préciserai pas, lui-même gaulliste de toujours, grand bourgeois de toutes ses fibres, par l'éducation, les manières et tout son style de vie, m'a dit au détour d'une conversation, avec une petite grimace amusée : "En somme, nous parlons de ce qui s'appelle... le Grand Capital".

Eh oui, ce n'est pas parce que l'expression est empruntée aux marxistes - et on n'est pas obligé d'être d'accord avec eux sur tout, loin s'en faut - que la chose n'existe pas :laugh: !

 

Que sa posture et son propos dérive de techniques de vente qu'il connaît bien, c'est certain, et on a déjà moultement parlé du sujet, mais pour ceux qui connaissent un peu l'histoire médiatique du personnage: il a toujours parlé comme ça! On peut remonter aux années 70-80 et le voir aussi parler de cette façon. Et l'un des trucs ici est qu'il n'est pas si aisément compréhensible par "tout le monde": il parle à une portion plus réduite de l'électorat (blanc masculin principalement -34-35% de l'électorat inscrit-, avec un accent variable mais certain sur les moins éduqués et aisés) qui réagit plus à certains mots et formules clés, et à une posture personnelle (agressive, anti-"élite", anti-"politiquement correct", outrancière, autoritariste) qu'à des propositions ou une cohérence quelconques. Ce n'est efficace que vers cette portion de population en colère contre l'establishment ET correspondant à un certain set de critères ethniques, idéologiques et culturels, et là est sa grande faiblesse, car il s'est fermé tous les autres électorats pour conquérir celui-là, perdant même de larges portions de l'électorat républicain (y compris les femmes blanches mariées, ce qui n'avait jamais été fait par aucun candidat républicain) dans le processus. Il a lui-même dégommé sa marge de progression potentielle pour sécuriser un bassin démographique trop réduit pour l'emporter, ne faisant pas que réduire sa PDM dans ces autres électorats, mais littéralement en se les aliénant complètement. Il n'est même pas sûr qu'il conserve son rassemblement actuel tant il décrédibilise ses propres positions et compense imparfaitement par un appel à la confiance dans sa personnalité (on est vraiment là dans la personnalisation du pouvoir, le culte de la personnalité.... Qui cherche à compenser l'impossibilité de ce qu'il promet par un focus croissant sur sa personne, qui devient graduellement équipée de pouvoirs magiques faisant que quand il sera au pouvoir, ce détail mesquin qu'est le monde réel se pliera à sa volonté) et par une espérance que son élection entraînerait un éclatement du système washingtonien (un problème vu qu'il est littéralement en train de lécher les burnes de l'establishment de droite pour radiner du pognon.... Qui n'arrive qu'en trop petites quantités). 

Comme le répètent certains journalistes: si l'élection est à propos d'Hillary, elle perd. Si elle est à propos de Trump, il perd. Et tous deux vont essayer (ou ne pas pouvoir s'empêcher) de jeter la pierre sur l'autre et de faire un match de catch dans la boue (dans la fange, plutôt) qui a des chances de faire diminuer la participation (peut-être la seule chance que peut encore avoir Trump d'être élu). 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ai de gros doutes sur le "Voulu est pensé". Tu le vois dans les interview moins scriptées. Tu peux parler populiste, avoir des idée simplistes, mais en ayant des structures de phrase construites et qui ressemblent a quelque chose. Des fois il parle mais ça ne ressemble a rien. Il me semble que même Bush savait au moins faire des discours et dans son cas on aurait pu lui donner l'excuse d’être bête volontairement. Mais dans les deux cas je pense que ce sont plus des excuse cache misères.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je suis plutôt d'accord: tout ce qui peut être trouvé sur Trump tend à aller dans ce sens. Il y va à l'impulse, déteste se préparer, faire sa due diligence, apprendre et, même apparemment, lire. Il est peut-être rôdé par l'expérience pour vendre son boniment à qui veut l'entendre, mais sa méthode est essentiellement de lancer des pavés et de voir comment ça réagit dans l'audience immédiatement à portée, sans réfléchir au reste, sans réfléchir aux conséquences, et sans réfléchir plus de quelques minutes à l'avance. Tout pour emporter la minute présente et l'attention du moment des gens qui l'écoutent (du pur ego à courte vue, à fond dans la satisfaction immédiate). 

C'est en partie pour cela d'ailleurs qu'il a essentiellement foiré la plupart de ses grandes aventures en affaires, qu'il se rabat sur des arnaques telles que la "Trump University", se focalise sur une politique d'image de marque (qui est très loin de valoir autant qu'il le dit ou de faire les résultats qu'il dit) et qu'il n'est pas, comme il le prétend, un grand nom de l'immobilier à NY ou ailleurs, ce que confirmeront les grands noms de l'immobilier à NY et les banquiers de la place spécialisés dans le secteur (qui ne font plus affaire avec lui depuis très longtemps). Dans ce petit monde du business immobilier, il est un peu un mélange de l'idiot du village, du Tartarin de service et de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, le tout formant, pour ces gens, un personnage amusant et pittoresque qui fait partie du paysage new yorkais, mais avec qui on ne discute que peu et avec qui on ne fait surtout pas de business. C'est juste un arnaqueur à grande gueule, un "snake oil seller", comme qu'y disent aux Youesses.... Et il y a un moyen très simple de savoir quand il ment: ça arrive quand il ouvre la bouche. 

Modifié par Tancrède
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ai de mon côté de gros doutes que le phénomène Trump ait pu être causé par quelqu'un qui ne soit qu'un bonimenteur fonctionnant au feeling, sans réfléchir, sans stratégie, une attention whore pour qui seule la satisfaction immédiate compte ainsi que rester sous les projecteurs.

Si c'était le cas, comment se fait-il qu'il soit possible de dégager une doctrine Trump ?

D'aucuns prétendent qu'il n'y en a pas...

... Refus du libre-échange destructeur d'emplois, de l'immigration incontrôlée, des guerres irréfléchies, d'alliés profiteurs, d'élites aux ordres des grands intérêts, détermination à choisir toujours l'intérêt de la majorité des Américains lorsque traité commercial, pression migratoire, pression à faire la guerre à l'étranger ou grands intérêts privés seront sur le chemin, ceci car la balance commerciale et l'industrie comptent, non la finance, et parce que l'Amérique est affaiblie et endettée, elle ne peut plus se permettre guerres inutiles ni traités négatifs pour ses intérêts.

- On peut la trouver stupide, simpliste, à courte vue, populiste, fausse, scandaleuse, méchante et tout ce qu'on voudra bien... il est indéniable qu'elle existe

- On peut dire qu'elle n'est pas rassemblée en un livre d'analyses et de propositions construit, et c'est tout à fait exact... il n'empêche qu'elle est exprimée clairement et avec cohérence depuis un an et plus

- On peut penser qu'elle n'est pas articulée en cinquante ni deux cent vingt-sept propositions référencées et numérotées, et elle ne l'est effectivement pas... il n'empêche qu'elle reste inchangée dans ses principes et orientations fondamentales

- On peut penser qu'un président Trump décevrait forcément car il se retrouverait dans l'incapacité de réaliser l'essentiel de son programme, les avis à ce sujet diffèrent... mais cela n'a pas de conséquence sur le fait de constater que la doctrine existe

 

Tel que je vois les choses, une attention whore qui n'a ni principes, ni stratégie, qui parle juste parce qu'il aime s'écouter et être aimé par tant de gens et se sentir supérieur à tous ceux qui le trouvent cabotin et imposteur... ça donne juste un oncle qui se lève au dîner de mariage pour raconter n'importe quoi surtout des plaisanteries salaces avant de s'effondrer pour cuver son vin.

Ça ne dure pas plus qu'une soirée, une ou deux semaines tout au plus. Soyons royal, disons une saison toute entière !

Trump dure depuis plus d'un an, il a emporté l'investiture républicaine, s'être limité à un réservoir démographique de seulement 35% de l'électorat ne l'empêche pas d'être dans une fourchette de 40 à 44% dans les sondages qui l'opposent à Clinton, et sa victoire est non seulement parfaitement pensable mais est relativement probable - même si moins que celle de Clinton.

Il est temps de regarder les choses de plus près je pense. L'homme n'est pas un simple cabotin, car les cabotins et les grandes gueules ne vont pas aussi loin. Même aux Etat-Unis, ce pays qui nous fascine et nous horripile à la fois, ce pays dont nous aimons parfois penser qu'une partie importante de la population est constituée d'abrutis.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

59 minutes ago, Alexis said:

 

Il est temps de regarder les choses de plus près je pense. L'homme n'est pas un simple cabotin, car les cabotins et les grandes gueules ne vont pas aussi loin. Même aux Etat-Unis, ce pays qui nous fascine et nous horripile à la fois, ce pays dont nous aimons parfois penser qu'une partie importante de la population est constituée d'abrutis.

 

C'est le cas.... C'est juste qu'on pas envie de voir que c'est pareil chez nous, et qu'il y en a autant :unsure:

59 minutes ago, Alexis said:

 

Trump dure depuis plus d'un an, il a emporté l'investiture républicaine, s'être limité à un réservoir démographique de seulement 35% de l'électorat ne l'empêche pas d'être dans une fourchette de 40 à 44% dans les sondages qui l'opposent à Clinton, et sa victoire est non seulement parfaitement pensable mais est relativement probable - même si moins que celle de Clinton.

Là nos avis divergent grandement: dans la culture de la célébrité qui règne aux USA plus que n'importe où ailleurs, dans une atmosphère de polarisation extrême (réellement inimaginable pour nous: notre polarisation est plutôt calme en comparaison) et avec le fonctionnement médiatique et le niveau de haine anti-"élites" qui existent dans ce pays, c'est parfaitement possible pour une personnalité publique comme Trump de réaliser ce qu'il a réalisé (avec beaucoup d'aides de fait, avant tout des médias), et même sans trop réfléchir à la façon de procéder. C'est là qu'est toute l'ironie de la situation, et toute la tragédie dans laquelle se trouve le GOP aujourd'hui (et avec lui le système politique US, parce que, surtout chez eux, qu'un parti ait un trop net avantage permanent pendant longtemps -comme le parti démocrate s'apprête à en avoir-  n'est PAS une bonne chose), même s'il est difficile de s'en faire pour eux tant ils ont créé les conditions pour l'avènement du Donald (ou d'un personnage comparable) depuis 20 ans. 

Mais le fait est que les conditions de la primaire, surtout républicaine, ont permis à Trump de faire son truc sans trop dépenser, trop en faire, ou trop y réfléchir: il suffit déjà de voir ce qu'on put y réussir des hurluberlus comme Michelle Bachman, Herman Caine, Sarah Palin ou le docteur-qui-dort-debout Ben Carsson, alors qu'il n'avaient que pas ou peu de célébrité, peu de reconnaissance même dans un électorat réduit, et certainement pas une "image de marque" (cad avec des associations mentales -devenues automatiques- à des thèmes et images) comme Trump en a depuis 40 ans aux USA. Sa candidature arrive à la confluence de multiples phénomènes, certains liés à lui, d'autres au GOP et à son écosystème, d'autres encore à certaines portions de l'électorat et au pays en général, qui ont créé une masse de circonstances lui donnant d'immenses avantages sans qu'il ait à trop penser et travailler son bouzin (voire même à se rendre compte de ces avantages) pour obtenir les résultats qu'il a obtenu. Je ne dis pas qu'il y ait non plus été sans aucune réflexion, aucune idée.... Mais souligne juste qu'il n'a pas eu à préparer autant que tu sembles le penser. Beaucoup de choses lui sont arrivées dans les mains, qu'ils les ait vu venir ou non. 

Pour ce qui est de sa "doctrine", je diffère radicalement de toi: je n'ai pas trouvé de grande cohérence dans le propos de Trump, ni de grande constance dans la plupart de ses positions, aussi bien sa plate-forme économique (notamment la question des inégalités de richesses et de taxation, très loin de son discours s'il faut en croire le semblant de programme qu'il a publié) que sa politique étrangère (où ses contradictions successives soulignent entre autres choses à quel point il n'y connaît rien et s'en fout). Il semble récemment s'être plus fermement engagé sur la question "loi et ordre", dans un registre de "droite dure" traditionnelle (bref, ça va tabasser de la minorité et aucun flic ne risquera de procès), mais à part ça pas grand chose. Il tape, parfois même juste, dans beaucoup de sujets très divers de mécontentement, ce qui est souvent le propre des populismes qui osent parler des problèmes, les amplifiant ou non, mais ne proposent que des réponses simplistes (impraticables et/ou odieuses, ou qui feraient en fait grandir les dits problèmes) et une croyance en la personnalité miraculeuse du candidat pour ramener un âge d'or fantasmé. Dans la multitude de trucs qu'il pointe du doigt et pour lesquels il avance parfois des bouts de solution superficiels, on discerne bien peu de cohérence, bien peu de constance, et beaucoup d'incompatibilités et de contradictions pures et simples. Pour ce qui est du thème du commerce extérieur (censément un must pour moi qui ne verse PAS dans l'idéologie libre échangiste), tout ce qu'il propose est lui-même affirmant qu'il négociera "les meilleurs deals". Rien d'autre, sinon une vague vision de colbertisme débile où le monde serait plus ouvert que jamais aux produits US alors que ses USA pourraient se fermer autant qu'ils veulent, et où retirer (ou faire payer très cher) la protection et/ou la présence (militaire, politique....) américaine n'aurait visiblement pas de conséquence sur les relations avec les pays concernés et sur le commerce extérieur américain (et pas que les ventes militaires). 

 

Qui plus est, à part le petit boost post convention républicaine, l'écart Clinton-Trump n'a eu tendance qu'à aller dans un seul sens, et à grandir. Même si le bump post convention démocrate avantage outrageusement Clinton (50-42, 48-39), elle a gagné encore un peu plus de marge, et la constance de cette marge tend à indiquer une tendance générale, même si tout n'est pas fait et beaucoup peut encore arriver. Et si on regarde l'élection Etat par Etat (parce que l'élection présidentielle n'est PAS une élection nationale), l'avantage de Clinton demeure, ce qui est nettement plus préoccupant pour Trump, notamment dans les "battleground states" où il ne semble pas progresser malgré un avantage dans certains d'entre eux qui n'étaient pas attendus pour un candidat républicain (notamment l'Ohio et un score conséquent en Pennsylvanie). 

Modifié par Tancrède
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les dernières semaines de Trump n'ont vraiment pas été bonnes: le boost issu de sa convention ratée n'a été que limité et temporaire, et l'avance de Clinton semble désormais plutôt écrasante, s'inscrivant de plus en plus comme une tendance lourde. Plus inquiétant, Trump perd constamment du terrain dans ce qui avait jusqu'ici été sa base essentielle, fidèle contre vents et marées (et déclarations débiles): les hommes blancs, surtout les moins éduqués. Qu'il s'agisse des hommes en général, des blancs en général, des hommes blancs, des hommes blancs éduqués, moyennement éduqués ou peu éduqués, la PDM de Trump chez eux est en baisse, ainsi que l'intention d'aller voter (pour lui ou en général) dans ces électorats; il semblerait donc que les conneries, contradictions, énormités et attaques de Trump ne marchent plus pour lui comme par le passé, que le ton général de la conversation (dont il reste le principal motif dans les médias décidément incorrigibles) soit en train de changer assez nettement à son sujet (notamment dans le fait que ses conneries et contradictions sont plus systématiquement pointées), que sa méthode de fuite en avant permanente (couvrir un scandale, une outrance ou une connerie par un autre scandale, une autre outrance ou une autre connerie, débiter trop de conneries à la minute pour que l'attention puisse suivre ou s'arrêter dessus et critiquer) ne marche plus vraiment (le "système" s'y est adapté et a trouvé des parades, la population s'en est fatiguée).... En somme, malgré le niveau élevé de colère et de ressentiment envers l'élite politique, Trump ne semble plus parvenir à incarner la réponse à l'angoisse du temps, ne faisant plus venir à lui tant de monde que ça. 

De plus en plus d'élus et caciques républicains prennent leurs distances ou se déclarent franchement contre lui (certains affichant publiquement qu'ils voteront Clinton), alors que Trump joue encore aux petits griefs en ne soutenant pas nombre de candidats au Congrès (dont Paul Ryan et John McCain, en ce moment dans des réélections difficiles) parce qu'ils ont mis du temps à se rallier et ont gardé des distances (et il croit sans doute ainsi être politiquement habile, ce qui est atterrant); plus préoccupant encore pour lui, son propre staff serait "suicidaire" (selon le mot d'un membre se confiant à la presse) et ne saurait plus quoi faire pour l'empêcher de dire des conneries et de s'enfoncer dans des polémiques sans objet, au lieu de faire campagne, de rallier du monde et de parler de lignes politiques importantes pour le pays. Sa propre famille serait dans le même bain, s'enfonçant avec lui en essayant de constamment jouer les pompiers face à leur paternel pyromane. Entre la querelle avec les parents du soldat musulman et son attitude cavalière, inutilement mensongère, contradictoire et condescendante à l'égard de la Purple Heart qu'il a brandie, alors même que ses liens financiers avec des pays de l'ex-URSS commencent à apparaître, et que ses malversations patrimoniales et fiscales sont examinées, beaucoup en viennent à se demander -et c'est devenu un sujet de conversation permanent ces jours-ci- s'il a même la capacité mentale et l'équilibre psychologique pour être président, ou en tout cas si on n'est pas en train d'assister à une sorte de crise (breakdown): sénilité, démence, ego qui a pris complètement le dessus (et qui le persuade qu'il sait tout mieux que tout le monde et ne peut rien faire mal, quoiqu'il fasse), sabotage conscient ou inconscient? Un enfant gâté en pleine crise qui va toujours plus loin dans l'outrance parce que personne ne lui a jamais dit non et qu'il a toujours pu s'en sortir dans la vie (grâce aux privilèges dans lesquels il a toujours baigné)? Il semblerait en tout cas que les rouages ne fonctionnent plus bien du tout sous la moumoute. 

En tout cas, il est certain que plus d'un an de campagne avec un rythme de vie exécrable (il passerait ses nuits sur Twitter) prenne son pourcentage sur un vioque de 70 piges qui n'a pas l'air d'avoir de toute façon une bonne hygiène de vie (on n'est pas rougeaud comme ça sans raisons -même si l'autobronzant masque en partie le fait sous cette couleur orange vraiment bizarre). On peut dire ce qu'on veut sur Clinton, mais elle connaît la musique depuis plus de 20 ans: on parie qu'elle dort 7h par jour et mange quand et comme il faut, avec un peu d'exercice et/ou de yoga ici et là? 

 

Modifié par Tancrède
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

5 minutes ago, Divos said:

avec un peu de chance trump va se calmer un peu et rebondir.

C'est ce qu'ils appellent le "pivot" (ça se voit pas, mais je l'ai écrit en anglais :tongue:): plus personne n'y croit dans les médias, dans le parti républicain, voire même dans son staff. Il était censé devenir sérieux et rassembleur quand il est devenu mathématiquement le candidat, il ne l'a pas fait. Il était ensuite censé l'être quand ses derniers concurrents se sont retirés, il ne l'a pas fait. Il était ensuite censé le faire à la Convention, il ne l'a pas fait. Et il n'est même pas resté dans ses anciens niveaux d'outrance, de ridicule, d'égotisme extrême: il a poussé plusieurs crans plus loin dans ce domaine. Ca rend un soudain virement vers le truc "être présidentiel" plus douteux, fait de l'adoption de positions plus rassembleuses et de l'appel à un électorat plus large des perspectives nettement plus fantasmées qu'autre chose. Et même son nationalisme radical (anti-immigration, anti-élites, anti-libre-échangisme, militariste et isolationniste à la fois) axé sur les hommes blancs est passé en seconde position par rapport à ses polémiques égocentriques et mesquines, et à ses attaques ad hominem et à ses jugements à l'emporte-pièce (et multiplement contradictoires) sur tel ou tel point d'actualité (nationale ou internationale). 

He's kinda losing it! 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

De ce qui se dit (comme je l'ai mentionné plus haut), ses enfants courent dans tous les sens pour éteindre les incendies qu'il allume et essayer de nettoyer la merde qu'il sème: il n'écoute plus vraiment personne, et même la pourriture qui lui sert de chef de campagne (Paul Menafort, dont les liens avec moult oligarques russes voire Poutine lui-même sont en train de devenir un sujet de conversation) ne saurait plus quoi faire. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La polémique au sujet du soldat mort en Irak et des attaques portées par Trump à l'encontre de ses parents ne dissuade pas les électeurs qu'il s'est déjà acquis de voter pour lui (si tant est qu'ils en aient été informés, ce qui ne semble pas être la cas d'une bonne partie des supporters de Trump interviewés par le Guardian). Bref soit ils s'en cognent soit ils sont d'accord avec lui.

Ça n'est néanmoins pas le cas de tout le monde chez les Républicains. Richard Hanna, élu républicain de l'état de New-York à la chambre des représentants, est le premier membre du congrès US à soutenir Hillary Clinton (et pas seulement à refuser de soutenir Trump). Le geste relève du symbole dans la mesure où le sieur Hanna prendra sa retraite l'année prochaine mais peut-être cela va-t-il créer un précédent? Il explique que cette décision intervient justement (même si ce n'est pas le seul facteur à la suite de la polémique Khan {source}

Cette polémique a constitué une occasion supplémentaire de constater la désaffection vis-à-vis de Trump au sein du part républicain car Donald aurait demandé aux membres républicains du congrès de lui exprimer son soutien à la suite de cette polémique. Il attend toujours. (source)

Les articles du Guardian cités sont plus quali que quanti donc c'est impossible de savoir si cela constitue vraiment une tendance mais c'est assez intéressant de voir que si les outrances et les virages à 180° de Trump n'ont a priori aucun impact sur ses supporters hardcore, elles ont manifestement horrifié et dégoûté des militants de base du GOP qui sont effarés par son absence de colonne vertébrale.

Modifié par funcky billy II
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Comme je l'ai évoqué plus haut, et c'est à mon avis l'ensemble statistique le plus révélateur en ce moment, Trump a perdu ces dernières semaines une proportion significative de son électorat de base (hommes blancs dans toutes leurs déclinaisons selon le niveau d'éducation, la situation maritale, le niveau de revenus, la région culturelle d'appartenance sur le territoire....), ce qui est une première et s'ajoute au fait qu'il s'est enfermé dans une spirale toujours plus égocentrique et erratique qui fait encore plus fuir les autres bassins d'électeurs potentiels, dont ceux qui auraient logiquement du s'orienter vers lui, ou en tout cas la candidature républicaine (les femmes blanches, et surtout les femmes blanches mariées, sont en tête de cette liste: hors, Clinton les emporte par plus de 10 points dans les deux catégories, et par plus de 30 points pour celles ayant un diplôme). Et la convention républicaine n'a pas vraiment aidé, s'il faut en croire les sondages sortis depuis: elle a été très regardée, mais beaucoup de gens n'ont apparemment pas aimé ce qu'ils ont vu (une faible majorité d'hommes blancs seulement se dit plus prête à voter Trump qu'avant la convention, alors que les femmes blanches disent assez massivement l'inverse). 

Grosso modo, les blancs non hispaniques représentent 71% de l'électorat (moins en terme de démographie, mais ils s'inscrivent nettement plus sur les listes électorales, et votent plus); les hommes blancs sont donc environs 35% du corps électoral, et de ceux là, Trump ne semble avoir l'approbation ou le soutien mitigé que d'une courte majorité (avec une tendance à la baisse), soit autour de 18% de l'électorat. Ca fait très peu, surtout s'il commence à perdre des points dans ce créneau de marché, là où Clinton semble en revanche progresser dans tous les autres. 

Modifié par Tancrède
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Est-ce que cette base électorale potentielle qui semble le fuir ces derniers temps va s'orienter vers l'abstention ou vers des candidats libertariens ?

Et quid de la NRA ? Est-ce qu'elle le soutient officiellement ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

18 minutes ago, Ciders said:

Est-ce que cette base électorale potentielle qui semble le fuir ces derniers temps va s'orienter vers l'abstention ou vers des candidats libertariens ?

Et quid de la NRA ? Est-ce qu'elle le soutient officiellement ?

Oh oui! La NRA a adopté le Donald avec enthousiasme; leur organisme média (NRA News) a encore fait une vidéo-panégyrique très récemment sur lui. 

Sur le vote des Trumpistes qui quittent Trump, je crois que c'est la question à un million des jours prochains. Mais il faudra attendre de voir si c'est une tendance qui dure ou un écrémage momentané de sa base qui atteindra vite un plancher déterminé. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

3 hours ago, collectionneur said:

Dans le même temps, Obama commue les peines (en quoi ? libération anticipé ou juste peine réduite ?) de 214 prisonniers

Il s'agit de détenus n'ayant pas commis de violence et détenus, pour de tres longue peine, pour des affaire de stupéfiant discriminatoire.

En général la commutation consiste a réaligner la peine a celle encourue si l'affaire avait implique une "drogue de blanc" plutot qu'une "drogue de noir".

L'exemple classique c'est crack vs "poudre" cocaine . Les peines encourues dans le premier cas sont infiniment supérieur a celle encouru dans le second... alors qu'il n'y a pas de raison évidente. C'est pourquoi cette législation est jugé discriminatoire.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

5 hours ago, collectionneur said:

Le Parti Républicain va t'il explosé ? :

Je ne pense pas, ils semblent assez unis contre leur candidat ! Ils l'ont été depuis le début et restent sur leur position.

J'imagine qu'il est important pour eux de faire passer le message qu'il est impossible de prendre contrôle du parti républicain sans avoir reçu l'aval de son establishment.

Certains doivent hésiter à trop saboter la campagne à cause de la nomination de juges de la SCOTUS qui aura des effets bien au delà des 4 ans minimum de présidence de Clinton... mais c'est tout !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

 

Iran : l'ONG américaine qui menace les entreprises françaises

Selon "Le Parisien-Aujourd'hui en France", United Against Nuclear Iran (UANI) veut empêcher Total, Airbus, PSA et consorts de gagner le marché iranien

http://www.lepoint.fr/economie/iran-l-ong-americaine-qui-menace-les-entreprises-francaises-04-08-2016-2058993_28.php

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 8 heures, g4lly a dit :

Il s'agit de détenus n'ayant pas commis de violence et détenus, pour de tres longue peine, pour des affaire de stupéfiant discriminatoire.

En général la commutation consiste a réaligner la peine a celle encourue si l'affaire avait implique une "drogue de blanc" plutot qu'une "drogue de noir".

L'exemple classique c'est crack vs "poudre" cocaine . Les peines encourues dans le premier cas sont infiniment supérieur a celle encouru dans le second... alors qu'il n'y a pas de raison évidente. C'est pourquoi cette législation est jugé discriminatoire.

Les commutations, les graces et autres, perso je suis contre, même si elles sont parfois justes (explication/cas donné ici, et d'autres parfois). Les trois pouvoirs (4 mêmes) sont séparés et doivent l'être, et je n'aime pas ce recours au Prince qui date bien de l'époque ou le Roy faisait comme bon lui semblait, de l'embastillement à la libération en passant par la déportation/exil.

Si la loi est mal faite ou mauvaise, alors il faut changer la loi.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Au sujet de l'élection, de tout ce qui se dit, de tout ce qui dans les médias et pas seulement aux Etats-Unis - chez nous aussi - dit beaucoup, et propagandise davantage encore en relevant toutes les fautes ou les simples maladresses de l'un des candidats tout en passant sous silence les poutres que l'autre candidate a dans les deux yeux, la question principale de mon point de vue est : se passe-t-il quelque chose, ou pas ?

Je veux dire : est-ce que la situation de compétition entre Clinton et Trump, avec alternance de période d'amélioration pour l'un ou pour l'autre, est-ce que cette situation est en train d'évoluer vraiment, dans un sens donné, ou non.

Ma réponse est : clairement non.

En effet, ce qui compte au final n'est pas l'opinion de tel responsable de tel ou tel bord, ou les avis et nouvelles donnés par telle ou telle personnalité médiatisée. Ce qui compte, c'est l'impact que tout cela aura dans le peuple, qui - les Etats-Unis étant jusqu'à plus ample informé une démocratie, même imparfaite - est celui qui décidera au final.

Or, le peuple, sans parler d'avoir son avis définitif avant l'heure ce qui est impossible, la seule manière d'avoir une indication un tant soit peu utile de ses intentions de vote, c'est de les lui demander. Il s'agit donc de regarder ce qui se passe dans les sondages d'intention de vote.

Il y a un joli graphique de l'évolution depuis un an de ces intentions de vote. Je ne peux malheureusement pas le copier, mais allez le voir par vous-même, il est révélateur et vous dira l'essentiel de ce qu'il faut savoir.

Vous verrez qu'après une petite pique il y a une semaine qui l'a fait passer devant Clinton, Trump est redescendu rapidement en-dessous d'elle, si bien qu'il a un retard "moyen" par rapport à elle, moindre que celui de fin juin, sans parler d'avril, un peu supérieur à celui d'octobre dernier.

Bref, rien que des mouvements stochastiques, qui apportent à peine plus d'information sur le résultat que la lecture du marc de café. C'est-à-dire davantage que l'observation du comportement des politiques et des hommes de média, hein :smile:

Aujourd'hui, comme il y a trois, six et neuf mois, la seule conclusion raisonnable est que Trump a une chance réelle de l'emporter, cependant une chance nettement moindre que celle de Clinton. Cette conclusion n'a pas varié depuis un certain nombre de mois, et il n'y a aucune indication à ce jour qu'elle doive varier à court terme.

C'est la même que celle qu'on pouvait se faire concernant le Brexit dans les semaines avant le vote d'ailleurs : chance réelle, mais nettement inférieure à 50%. Et les conservateurs qui se déclaraient contre, et les dénonciations venues de tous les coins du FMI à l'OTAN et des Etats-Unis à Dieu le Père - pardon je veux dire Goldman Sachs bien sûr :happy: - n'ont rien empêché. C'est-à-dire que leur influence était déjà contenue dans les chiffres des intentions de vote. Même l'assassinat d'une députée pro-Remain quelques jours avant le vote n'a rien empêché.

Si, et seulement si, l'un des candidats en vient à dominer sur l'autre non pas pendant quelques semaines, non pas de quatre ou cinq points, mais de dix, quinze ou vingt points pendant un ou deux mois... alors, et seulement alors, on pourra considérer qu'une décision est peut-être en train d'être définie. Décision dans les deux sens du terme : le choix, et le combat.

 

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 005
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    cilom
    Membre le plus récent
    cilom
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...