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à l’instant, Wallaby a dit :

Ce qui est allégué avec un certain nombre de précautions de langage dans l'article de The New York Observer, c'est que le email de Blumenthal serait une synthèse de quatre documents officiels de la NSA classés "top secret".

J'ai vu, mais l'article ne suggère même pas qu'Hillary Clinton puisse être à l'origine de la fuite !

C'est vraiment l'illustration d'une démarche consistant à perquisitionner en profondeur sous un motif quelconque, à tout prendre, tout passer au peinge fin, en se disant qu'on finira bien par trouver quelque chose : une image cochone au fin fond d'une pièce jointe d'un dossier Spam, un Hillary: enlarge your penis with a Rollex NOW bien caustique transmis à Bill, une facture douteuse, n'importe quoi, mais quelque chose, trouvez moi quelque chose purée, c'est pas possible qu'il n'y ait rien !

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il y a 44 minutes, Boule75 a dit :

J'ai vu, mais l'article ne suggère même pas qu'Hillary Clinton puisse être à l'origine de la fuite !

J'entends bien, mais cela parait justifier que le email soit classifié a posteriori avec la classification d'origine des documents dont il serait la synthèse.

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Les Etas-Unis instaurent une taxe disuasive de 265% sur l'importation d'acier Chinois, en arguant de la violation de leur loi anti-dumping >  http://www.lefigaro.fr/societes/2016/03/02/20005-20160302ARTFIG00375-les-etats-unis-tapent-sur-les-acieristes-chinois.php  

On peut dire ce que l'on veut des dirigeants américains (qu'ils ne sont pas fins car peu cultivés, et en général pas issus de grandes écoles, etc...) en attendant force est de constater qu'ils savent protéger les intérêts de leur économie, EUX...:rolleyes:   

 

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Bof, celle-là, elle était calme..... Il y a deux jours, il était encore en train de dire (suite à un pseudo article dans un tabloïd renommé pour sa débilité) que le père de Ted Cruz était un complice de Lee Harvey Oswald.... Et moins de deux jours après, suite à l'abandon de Cruz, il couvrait celui-ci de compliments, dans un splendide retournement à 180° maintenant que tout était fini; les politiciens "normaux" n'osent pas aller jusque là, ils mettent plus de formes à leurs insultes en cours de campagne pour pouvoir rétropédaler plus aisément ensuite, et même là, ça fait grincer des dents ou marrer et on les trouve faux-culs et indignes de confiance. Et là, suite aux résultats de l'Indiana, on avait Cruz et Trump quasiment en train de se faire des mamours par micro interposés, après s'être directement traités de tous les noms et s'imputer tous les crimes et péchés de la Terre (littéralement, là c'est pas un langage imagé). Est-ce que ça va les poursuivre, mettre du temps avant que leurs supporters voient que ces "anti-systèmes" sont juste des baratineurs comme les autres avec un nouveau style? Ou bien est-on vraiment entré, avec les médias sociaux alignés sur la vitesse de Twitter, dans l'ère du newscycle de 24 minutes (voire 24 secondes parfois) et même plus de 24h, avec la mémoire de poisson qui va avec? 

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il y a une heure, Tancrède a dit :

Ou bien est-on vraiment entré, avec les médias sociaux alignés sur la vitesse de Twitter, dans l'ère du newscycle de 24 minutes (voire 24 secondes parfois) et même plus de 24h, avec la mémoire de poisson qui va avec? 

Tu peux faire des messages plus courts, s'il te plaît ? Il faut plus de 24 secondes pour les lire, donc pour les comprendre, bonjour.

Tu disais quoi, d'ailleurs ?

 

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Pour en revenir vaguement aux élections, est-ce que la démotivation d'une partie de l'électorat républicain devant la victoire annoncée de Trump aux primaires relève du fantasme humide de journalistes mal informés ou est-ce que cela pourrait avoir un quelconque impact pour la suite du processus électoral ?

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7 minutes ago, Ciders said:

Pour en revenir vaguement aux élections, est-ce que la démotivation d'une partie de l'électorat républicain devant la victoire annoncée de Trump aux primaires relève du fantasme humide de journalistes mal informés ou est-ce que cela pourrait avoir un quelconque impact pour la suite du processus électoral ?

C'est encore à voir, et c'est pas un état permanent si ça a lieu à une échelle significative, c'est plus souvent un processus: dans un premier temps, il semble effectivement qu'il y a une certaine proportion de l'électorat très conservateur, et peut-être une difficile à évaluer du tiers éduqué/CSP+ de l'électorat républicain, qui vont avoir une réaction de dégoût/démotivation. Et au fil de la campagne générale, ça va se réduire progressivement; il est encore trop tôt pour affirmer que ça se résorbera totalement ou pas, mais il faut aussi garder à l'esprit que le vote aux USA, c'est un seul bulletin pour toutes les élections: locales, d'Etat et fédérales, législatives, exécutives et judiciaires (plus souvent dans un certain nombre d'Etats, un ou deux référendums). Donc la démotivation pour le vote est un fait plus complexe qu'en France: renoncer à voter à la présidentielle a un autre visage, parce que l'électeur qui a voulu puis perdu un candidat présidentiel a des chances de vouloir quand même voter pour son représentant au Congrès, son sénateur, son représentant et/ou sénateur au parlement de son Etat, son gouverneur, son juge, son shériff, son maire.... Donc la plupart se retrouveront dans l'isoloir avec des cases à cocher quand même. Et à ce stade, tant qu'il y est, il y a zéro effort supplémentaire pour cocher celle du président (ou la laisser vide, ou voter nul). Ce n'est pas un choix d'aller voter ou non pour la plupart de ceux qui se sont intéressés à la campagne. Ce sera en novembre, et d'ici là, qui sait ce qui sera arrivé dans le monde et aux USA qui aura changé la donne, créé ou ravivé des inquiétudes, atténué des craintes, changé des perspectives.... La campagne sera passée par là, avec son effet sur les opinions, mais aussi et surtout son impact pavlovien sur les gens déjà plus ou moins fermement dans un camp: on resserre les rangs parce que l'adversaire inquiète (et Clinton est plutôt haïe à droite, et pas aimée dans le pays), parce que les médias qu'on regarde, les sources d'info qu'on a, tendent à être tout sauf neutres (on est à l'époque des infos qu'on choisit parce qu'elles confirment nos opinions.... Si on fait pas gaffe et/ou qu'on n'a pas le temps d'être exhaustif). De fait, je dirais que ce sont les indépendants qui ont le plus de chances d'être dégoûtés du vote, surtout si Clinton ne fait pas de vrai deal de compromis avec Sanders, et si la participation est basse, le poids des militants et électeurs enregistrés dans un parti sera démultiplié, soit l'électorat qui a le plus de chances d'être plus mobilisé, quoiqu'il ressente au jour d'aujourd'hui. 

27 minutes ago, Alexis said:

Tu peux faire des messages plus courts, s'il te plaît ? Il faut plus de 24 secondes pour les lire, donc pour les comprendre, bonjour.

Tu disais quoi, d'ailleurs ?

 

Qui êtes-vous?

 

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4 hours ago, Ciders said:

Pour en revenir vaguement aux élections, est-ce que la démotivation d'une partie de l'électorat républicain devant la victoire annoncée de Trump aux primaires relève du fantasme humide de journalistes mal informés ou est-ce que cela pourrait avoir un quelconque impact pour la suite du processus électoral ?

Il parait que depuis qu'on est sur que Trump sera le candidat les recherches sur Google concernant le parti libertarien ont explosées, mais je ne pense pas que cela donnera grand chose.

Maintenant avec l'abandon de Kasich (qui avait pourtant juré de continuer tant que Trump n'aurait pas les 1237 délégués) il semblerait que le GOP se soit enfin soumis à Trump (et aux militants). Avec l'appui du parti et les moyens qu'il faut je pense que Trump va pouvoir régler la majorité des problèmes dans son propre camp (surtout qu'on arrive dans une phase où il faut se rassembler contre l'ennemi démocrate qui veut imposer le socialisme, etc).

Edit : Notons aussi que le choix du "running mate" sera fait pour contenter les déçus du GOP.

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Il y a 5 heures, Pseudonyme a dit :

Maintenant avec l'abandon de Kasich (qui avait pourtant juré de continuer tant que Trump n'aurait pas les 1237 délégués) il semblerait que le GOP se soit enfin soumis à Trump (et aux militants). Avec l'appui du parti et les moyens qu'il faut je pense que Trump va pouvoir régler la majorité des problèmes dans son propre camp (surtout qu'on arrive dans une phase où il faut se rassembler contre l'ennemi démocrate qui veut imposer le socialisme, etc).

Heu, ce n'est pas le communisme plutôt ? :bloblaugh:

Sinon, pensez à prendre le pop-corn parce que ça risque d'être marrant la présidentielle, entre Trump (à part si l'establishment sort un type de son chapeau) et plus que probablement Clinton, ça va être pas mal du tout.

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Leur BLM est bizarrement foutu.  Hormis deux à gauche et une au centre y a que des métisses. J'ai remarqué qu'en France aussi on appelait noirs des gens à moitié blanc mais la c'est cliché la moitié sont plus clairs que moi.

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il y a 29 minutes, Coriace a dit :

Leur BLM est bizarrement foutu.  Hormis deux à gauche et une au centre y a que des métisses. J'ai remarqué qu'en France aussi on appelait noirs des gens à moitié blanc mais la c'est cliché la moitié sont plus clairs que moi.

Mouerf je ne suis pas convaincu par cette vision de "cliché" car uniquement ce fié à des physiques lié à du métissage n'enlève pas le concept mouvement noir d'une certaine manière .

 

Faut pas oublié que les esclaves ont des eu métissages avec d'autres esclaves africains à la peau plus claire , que bien évidemment il y avait aussi du métissage avec des blancs ,sauf que bien souvent s'était pas forcément volontaire et très compliqué dans un pays ou l'idée de couple mixte était à 100 000 lieux d'être évident ...

Entre sa et les métissages avec d'autres population on en arrive sur le long terme à des physiques et couleur qui tirent sur le métissé  au sein de famille n'ayant pas de membre blanc en son sein dans le temps présent ,enfin très peu éloigné dans l'arbre généalogique de la famille mais qui peu remonté à plus loin .

Donc il y a une vision à prendre en compte ,le noir américain est une diversité en son propre sein mais il y a toujours l'identité noir qui prendra le dessus malgré une couleur de peau plus clair issu du histoire ancienne comme expliqué plus haut .

Quand on regarde les images des Black Panther ont peu observé que physiquement on a différente type de couleur noir ,du plus clair au plus foncé ,des traits plus fin pour certains et pour d'autres au trait de type nez épaté ,lèvre plus grosse etc ...

Un exemple :

300px-Black-Panther-Party-founders-newto

Black-Panther-Party-armed-guards-in-stre

 

800px-BPP_REUNION_2006.JPG

 

S'est une diversité de couleur et de physionomie le noir américain .

 

1024px-Black_Lives_Matter_Black_Friday_%

https://en.wikipedia.org/wiki/Black_Lives_Matter

 

Maintenant , faut pas ce leurrer ,dans les mouvances communautaires aux USA il y a des points différent au sein même de ces mouvances ,allant d'une vision droit et égalité pour tous à  l'extrême qui est dans l'optique raciale même si on trouve des couleurs plus clair et plus fine physiquement ( comme expliqué plus haut ) .

Et s'est toujours le pendant d'autres mouvance communautaire , qu'elles soient blanche ,noire ,etc ...

Maintenant dans le cas d'une école militaire , à l'intérieur de l'enceinte en uniforme , faire une photo avec le point levé s'est pas anodin même si on peu pensé que ce n'est pas non plus les black panthers qui ont infiltré l'institution militaire .

Mais croire qu'on à pas d'opinions type chez certains adhérents n'empêche pas de quand même prendre en compte qu'il y a toujours une marge qui a une vision politisé animé par une idée raciale .

Chez les blancs il y en a ,je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas trouvé aussi sont pendant côté noir .

Alors bien évidemment il ne faut pas en faire un signe de menace mais il y a quand même une évolution basé sur du passif mais avec des gens de notre temps ,et une certaine vision revendicative ( s'est pas une critique ,un constat dans ce qui est le système US ,pas très axé sur sa ) .

Donc s'est aussi évident dans un sens comme dans l'autre .

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15 hours ago, Coriace said:

Leur BLM est bizarrement foutu.  Hormis deux à gauche et une au centre y a que des métisses. J'ai remarqué qu'en France aussi on appelait noirs des gens à moitié blanc mais la c'est cliché la moitié sont plus clairs que moi.

Tu as des ancêtres pas trop anciens "éthiquement" issu d’Afrique sub-saharienne? Parce que grosso modo c'est le critère pour être mis - ou se mettre - dans la case de l'oncle Tom afro américain, peu importe que tu sois x% "européens" et y% amérindien aussi.

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Il y a 8 heures, g4lly a dit :

Tu as des ancêtres pas trop anciens "éthiquement" issu d’Afrique sub-saharienne? Parce que grosso modo c'est le critère pour être mis - ou se mettre - dans la case de l'oncle Tom afro américain, peu importe que tu sois x% "européens" et y% amérindien aussi.

Merci G4lly , ton résumé s'est ce que je voulais dire avec mon post à rallonge :smile: .

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L'universitaire et essayiste Jedediah Purdy esquisse l'après-Sanders :

https://www.dissentmagazine.org/online_articles/eleven-theses-bernie-sanders-generation-democratic-socialism (21 avril 2016)

La campagne Sanders a toujours porté sur plus que Bernie Sanders. Elle a aussi toujours porté sur plus que gagner des États et des délégués (bien qu'elle se soit avérée être un effort sérieux et remarquable pour le faire). Le grand potentiel de la campagne est qu'une génération politique montante la voit comme le moyen de faire une chose qui, il y a quelques années, semblait impossible : avancer une vision de la vie politique démocrate et de la vie économique bien plus radicale que celle mise en avant par le parti Démocrate des années 1990 et peut-être aussi ample que celle des programmes des années 1930.

Mais tandis qu'il devient de plus en plus clair en cette saison électorale qu'il y a un électorat qui grossit en faveur de la création d'un parti Démocrate plus démocrate, la vérité est que nous sommes encore en train de discerner ce que cela voudrait vraiment dire. L'impulsion pour la nouvelle radicalité provient de plusieurs sources. En partie, elle provient d'une réponse aux crises : inégalité économique, instabilité financière, racisme structurel, et le mauvais présage de la catastrophe environnementale. En partie, nous affirmons une espérance qui était devenue muette dans le courant principal de la politique : pour une démocratie plus forte et pour une plus grande sécurité et une plus grande liberté économiques. Le courant principal de la politique dont nous héritons ne fait pas assez pour combattre les problèmes qui nous révoltent et nous effraient, ni ne répond à nos souhaits de vivre ensemble d'une meilleure façon. La force inattendue, parfois surprenante de la campagne Sanders est qu'elle représente un appel à une politique qui prenne à la fois la crise et l'espoir plus au sérieux. Ainsi, la campagne est extrêmement réaliste, et ce d'une manière très différente du "réalisme" superficiel des commentateurs anti-Sanders.

La fascination exercée par la bataille pour les délégués a détourné l'attention de ces enjeux plus profonds - qui concernent la direction de la politique démocrate américaine. Les personnalités et les histoires des candidats à la présidence prennent toujours un sens disproportionné, comme chacun sait qui a consulté leurs médias sociaux peuplés de mèmes dégommant le candidat adverse qualifié de vieux, embarrassant et inefficace. C'est plus ou moins inévitable ainsi que divertissant. Après la primaire de New York, qui fut à la fois une preuve de la force de la génération Sanders - les sondages de sortie des urnes l'ont montré avec des majorités d'électeurs de moins de 45 ans et comme d'habitude, de forts gains parmi les plus jeunes - et une confirmation de l'avantage tactique de Clinton cette année, il est temps de faire l'inventaire de ce pour quoi cette politique émergente pourrait vouloir se battre, au-delà de la campagne Sanders

En voilà une ébauche : Onze Thèses pour la génération Bernie.

1 - L'Économie est une question de pouvoir

Si vous avez étudié l'économie à n'importe quel moment depuis les années Reagan, on vous a appris que tout est une question d'efficacité. Les parties égoïstes négocient leur bénéfice personnel, et la main invisible du marché profite à tout le monde. Cela a toujours été un roseau plus fragile que son appareil théorique en apparence scientifique ne le suggérait.

Mais maintenant nous sommes carrément revenus à un monde que beaucoup parmi nous n'avaient connu que par les photographies noir et blanc de grèves et de défilés, de heurts entre ouvriers et patrons. Notre monde en est un où la main invisible clairement ne fait pas son travail, un monde en manque de contrôle plus directif et démocratique. Une poignée d'entreprises contrôlent de grandes parts de leur industrie, et leurs grands profits et leur pression sur les fournisseurs et les consommateurs reflète leur pouvoir de fixer les conditions pour tout le monde. Une poignée de banques sont trop grosses pour faire faillite et fixent les conditions des renflouements et de la régulation. Si les ouvriers veulent un salaire permettant de vivre, ils doivent se battre pour cela, dans le lieu de travail et en politique, dans le Fight for 15 [mouvement pour le salaire minimum à 15 dollars de l'heure] et les mouvements de syndicalisation. C'est pourquoi il est si important de voir dans les piquets de grèves Sanders et des candidats plus bas sur le bulletin de vote, comme la démocrate Zephyr Teachout, candidate pour la 19e circonscription parlementaire : la politique économique est une lutte pour le pouvoir.

2. L'expertise n'est pas la légitimité

L'effervescence sur la question de savoir si Clinton est "qualifiée" pour être présidente a été malheureusement lancée dans la politique tacticienne de la primaire de New York. La vraie question, enfouie sous les accusations et contre-accusations, était ce que signifie être qualifié pour gouverner. Les démocrates sont des fétichistes de la formation et de l'expertise. Ils sont jusqu'à l'extrême le parti des experts, des docteurs en économie, et des diplômés de l'école de droit de Yale. Ils sont le parti des méritocrates qui font leurs devoirs à la maison - pas seulement les devoirs obligatoires demandés par le professeur, mais aussi les facultatifs.

C'est une bonne chose, dans la limite de ce que cela peut apporter, mais notre parti des experts oublie souvent que l'expertise est un outil. Elle vous aide à aller où vous voulez aller. La politique est aussi une question de buts et de visions du monde. Il n'est pas suffisant d'être intelligent et formé. La première des questions que devrait se poser un homme politique est la vieille question syndicale : de quel côté êtes-vous ?

3. Vous avez le droit de vouloir la sécurité économique

Si vous avez 40 ans ou moins, vous avez passé toute votre vie à entendre parler de la valeur de la "rupture" [innovante], du besoin de "flexibilité" et de "réinvention" : les mantras des consultants de toute la Silicon Valley/en capital risque/en management. Mais, tandis que ceci est parfait si vous êtes l'un des chanceux qui peuvent traiter les hauts et les bas de l'économie comme un jeu vidéo de tir à la première personne, pour la plupart des gens, la "rupture" est un cauchemar.

Durant une bonne partie du 20e siècle, les économistes libéraux du courant principal comprenaient la sécurité - que ce soit dans un syndicat, dans un emploi permanent [à durée indéterminée], dans l'assurance maladie et dans d'autres filets de sécurité, comme un but largement répandu et légitime. En fait, c'est la première chose que quiconque devrait attendre de l'économie, puisque c'est la précondition pour se sentir - et être - assez en sécurité pour aller plus loin et prendre des risques, ou juste profiter de la vie. Nous devons redonner un sens neuf à cet argument. Durant des décennies, la sécurité économique a été dénigrée comme le but de faibles éponges sociales incapables de naviguer dans la concurrence tout au long de la vie. Une fois encore, les méritocrates qui excellent dans une certaine forme de concurrence, se sont alignés sur les investisseurs, qui en profitent, en avançant l'idée que la concurrence dans tout crée une bonne économie. Nous devons rejeter le moralisme de la concurrence et le charisme de la rupture, et dire qu'il est juste et bon de vouloir être en sécurité.

4. Vous êtes plus qu'un capital humain

La valeur d'une personne n'est pas ce qu'elle peut gagner, et le "retour sur investissement" est la mauvaise manière de penser à la vie, tout comme le "réseautage" est la mauvaise manière de penser le relationnel. Ces manières de nous valoriser sont des distorsions culturelle et psychiques dans lesquelles une culture de marché colonise les esprits des personnes qui vivent sous son empire. Mais elles ne sont pas seulement des erreurs et des défaillances spirituelles : elles sont imposées sur nous par la concurrence et l'insécurité qui sont dans tout et qui pénètrent tout. L'un des points qui fait la pertinence d'une économie de la sécurité est de permettre aux personnes de se souvenir de ce qu'elles sont et de qui elles sont en dehors de cela.

C'est en partie le sens de l'« université gratuite ». Il s'agit de traiter l'apprentissage et la croissance comme le but de la vie, comme parmi ce pour quoi l'économie existe, et non une contribution à l'économie qui enseigne aux élèves à parler et penser en termes de "retour sur investissement". La même chose vaut pour l'assurance maladie. Le discours de Sanders au Vatican l'a souligné, appelant à une "économie qui défende le bien commun" en garantissant la santé et l'éducation comme des droits sociaux, et non des marchandises.

5. La solidarité est différente de l'espoir

"Pas moi, nous", le slogan de Sanders qui se démarque du "Je suis avec elle" clintonien, annonce une autre idée radicale : la politique place la communalité là où elle n'avait jamais été auparavant.

Il y avait de cela dans la campagne d'Obama de 2008. "Yes we can" et "Nous sommes le peuple que nous avons attendu" étaient des façons de le dire. Mais l'autre slogan d'Obama, "Espoir", était plus l'idée de tourner son regard vers le futur. L'espoir peut être partagé, mais il s'aiguille facilement sur le registre individuel : votre espoir, ou le mien. La solidarité est différente : elle regarde autour d'elle, et agit avec et pour les autres, parce que nous sommes dans cette chose ensemble. Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu une politique comme celle-ci, mais le moment Sanders est une remémoration de ce qu'elle fait ressentir, et un mouvement pour la reconstruire.

6. La démocratie est plus que le vote

La démocratie, au moins dans le monde d'aujourd'hui, concerne la relation entre le pouvoir économique et le pouvoir politique. Elle consiste, suivant la vieille formule, à permettre au peuple de se débattre avec l'argent organisé et de le dominer. En dernière analyse, elle consiste en une population organisée décidant comment l'argent devrait être organisé - dans la régulation financière, ou encore la réforme du financement des campagnes électorales - plutôt que l'inverse.

C'est un départ difficile d'un système politique saturé d'argent, et d'une culture constitutionnelle qui a confondu l'argent avec la parole. Mais nous voyons que c'est dans cette direction qu'il faut aller.

7. Tout n'a pas à être gagné

Bill Clinton disait souvent qu'il voulait une contrepartie équitable pour les gens "qui travaillent dur et jouent selon les règles". Et bien sûr, travailler dur et honorer les règles (au moins lorsque les règles sont justes et légitimes) mérite le respect. Mais la fixation nationale sur l'idée que les gens ont ce qu'ils « méritent », depuis les récompenses méritocratiques dans l'éducation supérieure jusqu'à l'incarcération ("Tu fais le larron, tu fais la prison" dit le procureur) est devenue une idée folle. Elle nous enferme dans une suspicion mutuelle, soupçonnant que des gens réussissent à empocher un avantage ou un emploi ou des allocations publiques sans l'avoir « vraiment mérité », tout en ignorant la manière dont l'économie entière tend à récompenser ceux qui disposent déjà de richesses. Un programme de gauche devrait déplacer l'attention depuis les questions à somme nulle sur qui gagne quoi, et au détriment de qui, vers les questions plus larges sur sur ce que chacun devrait avoir pour simplement faire partie de l'ordre social : éducation (y compris une bonne éducation supérieure), la santé, la sécurité dans leur quartier, et une infrastructure qui marche.

Donc, peut-être ironiquement, les questions sur qui gagne quoi devraient être à la fois moins importantes et plus importantes que ce qu'elles tendent à être aujourd'hui. Elles devraient être moins importantes dans le sens où nous devrions nous soucier moins de savoir si des gens gagnent des choses qu'ils ne méritent pas. Et nous devrions nous soucier plus de ce que chacun obtient comme socle de base de la vie sociale et quelles sont les grandes lignes de la distribution des richesses.

8. L'égalité de traitement ne suffit pas

Comme le reste du parti Démocrate et comme les élus en général, la campagne Sanders est arrivée un peu en retard au mouvement Black Lives Matter. Mais les jeunes électeurs qui le soutiennent en masse et certains des plus vieux, sont influencés par un mouvement dans lequel il est devenu inévitable de voir que la révolution des droits civiques du 20e siècle a laissé intactes de multiples formes d'inégalité raciale, depuis l'inégalité des richesses jusqu'aux pratiques policières, de la ségrégation de fait aux quartiers socialement « toxiques » et littéralement à l'exposition aux produits toxiques.

Certaines de ces inégalités proviennent de la persistance des préjugés individuels et des déformations implicites. Mais une bonne part des inégalités persistantes ne sont pas individuelles mais structurelles. Une économie qui depuis 40 ans a donné la majeure partie de la nouvelle richesse à ceux qui sont déjà riches n'a pas offert grand chose aux personnes auxquelles la voie de l'enrichissement avait été barrée catégoriquement au cours du reste de l'histoire américaine. L'économie a continué de leur refuser beaucoup de ses bénéfices, même à ceux qu'elle traitait de façon équilibrée au sens du formalisme.

Une autre déclinaison de cette démonstration peut être faite à propos des victoires des mouvements féministes. L'exclusion et la subordination traditionnelles des femmes s'est changée en inclusion - dans une économie dans laquelle les ménages de la classe ouvrière et de la classe moyenne y étaient poussés de toutes parts. L'inclusion individuelle était meilleure que le sexisme d'antan, mais dans un monde de salaires comprimés et sans garde d'enfant à des prix abordables, l'entrée sur le marché du travail a produit de nouvelles tensions. L'égalité réelle aurait voulu dire un partage social du coût d'élever la génération suivante, qui avait été reporté sur le travail domestique non payé des femmes. Au lieu de cela, tandis que les figures fortunées du féminisme de conseil d'administration sous-traitaient ce travail, les autres familles se débattaient avec le problème.

Il s'avère que le capitalisme américain qui prenait pour une évidence la subordination d'une race au travail et d'un sexe à la maison ne va pas automatiquement réparer ni l'une ni l'autre de ces blessures historiques. Que votre remède préféré soit basé sur des réparations ou sur la social-démocratie (les deux aspects de la question s'appuient sur des principes et des considérations stratégiques), ce qui doit advenir maintenant pour réaliser l'émancipation raciale et sexuée est un changement structurel. Les structures que nous avons maintenant garantissent parfois l'égalité de traitement au niveau individuel, mais elles produisent des résultats persistants, prévisibles et inéquitables. Ce sont ces structures qui doivent changer.

9. Nous avons besoin d'une bataille pour faire la paix avec la planète

Le débat interne au parti démocrate sur la fracturation hydraulique divise fièrement les pragmatiques "réalistes" des idéalistes qu'ils jugent avec condescendance. Bien sûr c'est bien gentil de dire que vous êtes contre la fracturation, disent les pragmatiques, mais il nous faut un "pont vers les énergies renouvelables" plus pauvres en carbone (que le charbon), donc cela va être le gaz naturel. Mais investir dans les nouvelles industries de combustibles fossiles comme la fracturation hydraulique signifie en dernière analyse plus de combustibles fossiles et plus d'émissions carbone, pas moins. Le discours sur le combustible "pont" tourne à la rationalisation d'une époque de l'énergie extrême, où les entreprises d'énergie creusent plus profondément (pas seulement avec la fracturation mais aussi avec les mines de charbon à déplacement de sommet) et utilisent des traitements plus intensifs (sables bitumineux) pour obtenir leurs trésors. Le "pont" devient une autoroute.

L'attitude soi-disant pragmatique charge l'investissement privé de développer une énergie renouvelable avec des bricolages de bric et de broc de soutien gouvernemental : un crédit d'impôt par ci, une subvention à la recherche par là. Les marchés ne feront pas cela tant que ce bien commun mondial qu'est l’atmosphère est libre pour le rejet du carbone. Cette liberté de rejet constitue une énorme subvention publique implicite pour l'industrie des énergies fossiles et pour les pays riches et les industries qui consomment le plus d'hydrocarbures et de charbon. Les projets de lois sur le changement climatique mis en échec en 2009 et 2010 auraient contribué à changer cette situation, mais ils ont été lancés comme des initiatives législatives d'inspiration technocratique sans un réel mouvement populaire derrière eux, ce qui les a rendus vulnérables tant à la résistance des groupes d'intérêts qu'à une mauvaise navigation politique. La leçon de cet échec est qu'une action climatique utile requiert une volonté de créer une crise politique : des campagnes de désinvestissement dans les combustibles fossiles, l'interdiction de la fracturation, et tout ce qui permet de souligner que nous savons que la trajectoire actuelle est mauvaise et nécessite amèrement un changement de cap.

Bref, la "paix avec la planète" nécessite un conflit avec les industries qui tirent le plus de bénéfices de l'économie énergétique actuelle, et avec les lois et l'infrastructure qui font de nous, surtout dans le monde riche, une partie du problème. L'opposition de la campagne Sanders à la fracturation est peut-être frontale, mais elle pousse au conflit dont nous avons besoin.

10. Nous avons en commun ce que nous mettons en commun

Cette économie est de loin la plus dure sur les précaires et les déplacés : les travailleurs sans papiers, les anciens ouvriers d'usines dont les industries ferment, les stagiaires et les jeunes travailleurs à la tâche qui sortent de l'université et les personnes sans éducation supérieure qui sont pratiquement exclues du marché du travail. Mais c'est un étrange marché pour les gens aux différents niveaux de l'échelle des fortunes, revenus et privilèges. Les élites méritocratiques rivalisent toute leur vie pour la récompense de pouvoir rivaliser pour plus de récompenses, mais qui est réellement plus heureux parce qu'il sert plus de biens livrables et satisfait les différents indicateurs chiffrés ?

Il y a peut-être quelque chose à faire - pas un "grand marchandage", comme les gourous de la politique avaient l'habitude de dire - mais peut-être une alliance, pour nous sortir de cette situation. En 1958, à peu de distance de l'apogée de l'époque social-démocrate en Amérique, John Kenneth Galbraith a défendu l'idée que la "société affluente" était en marche, qui nous conduirait à une économie de loisirs largement partagés, de clauses sociales robustes, de charges de travail légères, et de nouvelles frontières d'activité entreprises pour elles-mêmes, travail ou jeu. Ce n'était pas la vision de la libération humaine la plus profondes jamais énoncée, mais elle décrivait une voie possible depuis ce que Marx appelait le royaume de la nécessité vers le royaume de la liberté. Cette vision a été cassée par une combinaison de mondialisation par le libre échange, de réforme domestique post-État providence, et par la montée mondiale des inégalités. Bien que cela ne semble pas radical aujourd'hui comme état final, les étapes pour en faire une réalité et une possibilité palpable, non pour une majorité relative privilégiée, mais réellement pour tous, seraient en effet radicales.

11. Nous avons devant nous un monde à faire

Les campagnes démocrates précédentes se sont attelées à naviguer dans ce monde d'inégalité, d'insécurité et dans la soi-disant méritocratie, et à l'humaniser en arrondissant les angles. Mais ce n'est pas la question. La question est de le changer.

Certains parmi nous appellent ce projet le socialisme démocrate.

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Des chiffres aussi amusants que terrifiants..... A ce stade: 

- le camp Clinton a levé 349 millions de dollars pour la campagne présidentielle (les autres collectes, pour les autres élections du cycle, ne sont pas comptées): 180 millions ont été levés par la campagne elle-même, 92 millions l'ont été par le comité national démocrate (qui a pour l'instant opéré plus ou moins sans Clinton ou un autre candidat), et 76 l'ont été par des SuperPACs et autres organismes externes qui peuvent être directement liés à Clinton (ce qui en exclue de fait beaucoup aux causes plus "larges")

- le camp Trump/républicains (pas vraiment fusionné à ce stade) a levé 153 millions à l'exclusion des PACs et SuperPACs massifs qui se sont pour l'instant distanciés de la campagne présidentielle depuis les abandons de "leurs" candidats qui ont représenté des sommes colossales dépensées pour des prunes (les 100 millions et plus de Jeb Bush....); on a donc 12 millions levés par Trump, et 138 levés par le comité national républicain, auxquels s'ajoutent les 36 millions que Trump a "prêté" à sa propre campagne. On y ajoute 3 millions résiduels par des SuperPACs soutenant Trump mais niant tout lien avec lui (vu qu'il a fait campagne en refusant un SuperPAC).... Chose qui a étrangement changé hier avec le changement de direction de ce SuperPAC "Great America" et un floutage des lignes par Trump qui s'est engagé à lever plus d'un milliard.

On note que dans ces totaux, l'essentiel des sommes levées par les campagnes présidentielles a été cramé dans les primaires, ce qui est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les clintoniens sont furieux contre Sanders, qui les a forcé à puiser beaucoup plus que prévu dans leurs réserves, à astreindre leurs donateurs moins nombreux à atteindre leur plafond de donations (convaincre des petits donateurs est un job cher et ardu: il faut des dizaines d'appels et/ou de dialogues pour en obtenir un, surtout avec des candidats "establishment"). 

Pour rappel, en 2012:

- la campagne Obama a représenté une dépense de 1,145 milliards: 721 levés par la campagne (donc les petites donations plafonnées), 292 par le comité national démocrate (donations et PACs), et 131 par des SuperPACs

- la campagne Romney a représenté 1,254 milliards: 450 en donations levées par la campagne, 386 en contributions par le comité national, et 419 millions par des SuperPACs

On présuppose que d'ici à novembre, les 2 campagnes égaleront ou dépasseront ces montants. Toujours en 2012, mais entre les mois d'avril et novembre seulement:

- Le camp Obama a levé 766 millions, répartis en 527/117/122

- le camp Romney a levé 973 millions (363/245/366)

Précisions:
- les sommes levées par les campagnes sont le pur "hard money" à disposition des candidats. Le plus "libre" et le plus productif, le plus légalement encadré aussi, avec les plafonds de 2700 dollars par donneur
- les sommes levées et mises à disposition par les comités nationaux de partis ne peuvent être données aux campagnes de candidats directement, mais peuvent être utilisées de façon coordonnée, dans l'architecture de campagne (organisation au niveau national, campagnes médias décidées par le comité en accord avec la campagne.... A peu près n'importe quoi), ce qui change peu la réalité des faits, mais impacte l'autorité que le parti peut avoir sur un candidat, suivant ce que le parti "pèse" dans le financement. A noter que le parti républicain a fait passer un petit texte discret à l'automne dernier (dans un texte de loi très vaste et divers) qui a fait grimper le plafond de donations (par un individu ou groupe) à un parti à 350 000 dollars (35 000 dollars avant cela), ce qui est une pure manoeuvre des establishments de partis. 
- les sommes des SuperPACs sont en théorie indépendantes des campagnes et partis, interdites de se "coordonner" avec eux, mais on sait ce qu'il en est. Elles sont littéralement le vote des puissants levé et opéré par eux-mêmes, avec plus ou moins de complicité des candidats et partis selon les cas et les montants. 

 

 

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http://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-elections/hillary-clinton-i-am-so-sick-of-bernie-sanders-lies-on-climate-change-a6962836.html (31 mars 2016)

Hillary Clinton est financée soit directement dans sa campagne électorale soit autrefois sous la forme d'une série de conférences à presque un million de dollars par diverses industries des hydrocarbures américaines ou canadiennes. Elle a promis de réguler la fracturation hydraulique, ce qui ne l'empêche pas d'avoir organisé en mars 2016 une journée de levée de fonds pour sa campagne auprès d'industriels de la fracturation.

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https://www.foreignaffairs.com/articles/united-states/2016-03-21/making-america-great-again (21 mars 2016)

Écrit en réponse au programme de Ted Cruz sur le "moins d'État" et la suppression d'un certain nombre d'agences fédérales, cet article est un plaidoyer en faveur de l'économie mixte. Il la défend en revenant aux propres doutes d'Adam Smith sur le marché et à partir d'un certain nombre de preuves empiriques comme le fait que sur la planète les pays riches sont des pays à gros gouvernement tandis que les pays pauvres sont des pays à petit gouvernement. Surtout il raconte la chronologie de la création des services publics que nous connaissons en Amérique, depuis Theodore Roosevelt. Il nous étonne en disant que Nixon quoique Républicain, était plus dirigiste que Clinton ou Obama. Une citation d'Eisenhower pimente le tout :

Si quelque parti politique essayait d'abolir la sécurité sociale, l'assurance chômage, et éliminait le droit du travail et les politiques agricoles, ce serait sa dernière apparition dans notre histoire politique. Il y a un étroit groupe dissident, bien sûr, qui croit que l'on peut faire de telles choses. (...) Leur nombre est négligeable et ils sont stupides.

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Au sujet des chances de victoire respectives des deux candidats probables à la présidentielle américaine Clinton et Trump - à six mois de l'élection, la première bénéficie d'une avance de 6 points en moyenne dans les sondages - Patrick Buchanan apporte une mise en perspective historique intéressante.

Dans un article d'opinion sur le rejet par les Républicains de l'héritage Bush, cet ancien allié politique de Reagan et très vieux routier de la politique américaine - tendance "paléoconservateur" dans son cas - rappelle que :  

Citation

Vu les handicaps de Trump, les commentateurs et les politiciens de Washington font déjà une croix sur lui, avertissant que Trump soit alignera ses positions sur celles de l'establishement, soit il est déjà perdu. Mais l'Histoire enseigne une autre leçon.

Hubert Humphrey rattrapa un retard de 15 points dans le sondage Gallup du 1er octobre pour atteindre la quasi-égalité 43-43 avec Richard Nixon en 1968. Le président Gerald Ford concédait 33 points à Jimmy Carter à mi-juillet 1976, mais ne perdit que de deux points. En février 1980, Ronald Reagan était 29 points derrière Jimmy Carter, qu'il devait écraser 51-41 en emportant 44 Etats. Le gouverneur Michael Dukakis quitta la convention d'Atlanta avec 17 points d'avance sur le vice-président George H W Bush en 1988. Cinq semaines plus tard, Bush avait une avance de 8 points qu'il ne devait jamais perdre, et il gagna dans 40 Etats.

Tout ceci suggère une extraordinaire volatilité de l'électorat dans l'ère moderne. Et cette année a bien montré que cela reste vrai.

 

Ces exemples multiples sont assez impressionnants. La volatilité de l'électorat me semble soit dit en passant nettement plus grande aux Etats-Unis que chez nous.

La seule conclusion que j'en tire est que vraiment rien n'est fixé à ce stade. Une victoire écrasante de Trump est tout aussi possible qu'une victoire écrasante de Clinton, ou tout résultat intermédiaire.

 

J'avoue m'attendre pour ma part à une victoire écrasante du milliardaire. Intuition basée sur... euh rien de plus précis que le doigt mouillé.

On verra bien :smile:

 

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42 minutes ago, Alexis said:

Au sujet des chances de victoire respectives des deux candidats probables à la présidentielle américaine Clinton et Trump - à six mois de l'élection, la première bénéficie d'une avance de 6 points en moyenne dans les sondages - Patrick Buchanan apporte une mise en perspective historique intéressante.

Dans un article d'opinion sur le rejet par les Républicains de l'héritage Bush, cet ancien allié politique de Reagan et très vieux routier de la politique américaine - tendance "paléoconservateur" dans son cas - rappelle que :  

 

Ces exemples multiples sont assez impressionnants. La volatilité de l'électorat me semble soit dit en passant nettement plus grande aux Etats-Unis que chez nous.

La seule conclusion que j'en tire est que vraiment rien n'est fixé à ce stade. Une victoire écrasante de Trump est tout aussi possible qu'une victoire écrasante de Clinton, ou tout résultat intermédiaire.

 

J'avoue m'attendre pour ma part à une victoire écrasante du milliardaire. Intuition basée sur... euh rien de plus précis que le doigt mouillé.

On verra bien :smile:

 

Enlève ton doigt mouillé de nos visages, espèce de dégoûtant: qui peut savoir où tu l'as trempé:wacko:?

Admettons quand même quelques points:

- les opinions de Pat Buchanan sont souvent TRES tendancieuses, et c'est un habitué des médias de la bulle "fact free" de la droite américaine. Sa propre candidature présidentielle, très "trumpienne" dans le style et l'électorat (et le niveau de populisme tendance TRES démagogique), a eu un certain succès initial analogue à celui de Trump (en termes de sociologie, argumentaire....), et s'est plantée (quoiqu'à un stade plus précoce.... Les temps étaient différents, la proportion d'électorat en colère un peu moindre) pour les mêmes raisons qu'on prédit pour Trump. On peut d'ailleurs aussi renvoyer à l'épisode de Ross Perrot, exactement dans le même style, ou plus loin, à Barry Goldwater. 

- les candidats avec qui il fait un comparatif offraient quelques "menues" différences avec le Donald: c'étaient des gens nettement plus sérieux, avec de l'expérience, tout-à-fait intégrés dans le système politique (qui était lui-même moins vicié qu'aujourd'hui), représentatifs de leurs partis (et essentiellement acceptés par lui), et qui ne s'aliénaient pas brutalement des pans importants de l'électorat. 

Sans aller jusqu'à dire que Clinton a la garantie d'obtenir le big job, je conteste ton affirmation d'un kif-kif en termes de probabilités de victoire; surtout que l'électorat américain n'est pas si volatile, même aujourd'hui avec une proportion un peu réduite qui est affiliée à un parti (on n'est plus aux 80% encartés ou solidement alignés sur un des deux partis, mais on est encore dans la région des 2/3 de l'électorat), étant donné que la majorité des soi-disant "indépendants" sont en fait essentiellement alignés sur l'un ou l'autre des partis de façon durable, le plus souvent contre vents et marées. Le seul fort facteur de volatilité, et c'est ici le seul qui peut amener Trump au 1600 Pennsylvania Avenue -hors d'un événement "game changer" qui surviendrait d'ici à novembre- , est le taux de participation. Le niveau de dégoût, de colère, d'apathie, d'impuissance, de pessimisme (entre autre par absence d'options satisfaisantes), est tel que, si on l'ajoute au niveau de popularité de candidats particuliers (et ces deux-là sont gratinés de ce côté), l'abstention peut tout décider. Ou à tout le moins l'abstention pour ce qui concerne la case présidentielle du bulletin de vote (qu'on peut laisser vide), ce qui serait un message fort de l'élection. 

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il y a 52 minutes, Tancrède a dit :

- les opinions de Pat Buchanan sont souvent TRES tendancieuses, et c'est un habitué des médias de la bulle "fact free" de la droite américaine.

Toute opinion est contestable. Cependant ce qu'il rapportait là, c'était des faits historiques, qui me paraissent pertinents.

 

il y a 52 minutes, Tancrède a dit :

les candidats avec qui il fait un comparatif offraient quelques "menues" différences avec le Donald: c'étaient des gens nettement plus sérieux, avec de l'expérience, tout-à-fait intégrés dans le système politique (qui était lui-même moins vicié qu'aujourd'hui), représentatifs de leurs partis (et essentiellement acceptés par lui), et qui ne s'aliénaient pas brutalement des pans importants de l'électorat.

Différence importante... ou bien non ?

Trump est de toute évidence un candidat "spécifique", mais cette spécificité ne l'a pas empêché, contre toute attente, de faire durer son succès initial puis de le porter jusqu'à une nomination maintenant presque certaine. Alors, pourquoi cette "spécificité" indéniable empêcherait-elle la leçon historique générale de la forte volatilité de l'électorat américain, assez frappante à voir les exemples plus haut, de s'appliquer dans son cas aussi ?

De s'appliquer d'ailleurs dans un sens... ou dans l'autre. Une victoire du Donald avec 15 points d'avance est une possibilité, une victoire de la Clinton avec 20 points d'avance en est une autre. Il ne s'agit pas de pronostiquer la victoire du milliardaire, juste d'être bien conscient qu'au stade où nous en sommes, il est difficile de pronostiquer ne serait-ce qu'un "sens du vent" pour la compétition Hillary-Donald.

 

il y a 52 minutes, Tancrède a dit :

Sans aller jusqu'à dire que Clinton a la garantie d'obtenir le big job, je conteste ton affirmation d'un kif-kif en termes de probabilités de victoire

Bon doigt mouillé contre doigt mouillé... on va s'en tenir là, hein :happy:

Plus sérieusement, le facteur spécifique de Trump qui a pu tromper tant de commentateurs qui "n'y croyaient pas" quand il a commencé à durer contre toute attente, ce sont ses propositions disons "créatives"... pour ne pas dire mauvaises et stupides.

Or celle qui est probablement la plus célèbre, et en tout cas qui a fait couler beaucoup d'encre, soit interdire l'entrée du territoire américain à tous les étrangers musulmans, était approuvée en mars par 51% des Américains, contre 45% seulement en décembre.

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Aussi déplorable que soit ce genre de proposition, ce n'est pas cela qui risque de handicaper le Donald. Et si pas cela... alors, quoi ?

Certainement pas ses positions beaucoup plus défendables en politique étrangère - centralité de l'Etat-nation, refus des interventions étrangères inconsidérées, refus des traités de libre-échange, refus de l'immigration clandestine. Ni la modération de ses positions sociétales comparées à celles d'un candidat religieux du type Cruz.

Si les pires c..neries du Donald ne suffisent pas à le disqualifier aux yeux d'une majorité d'Américains... alors ses chances sont bien comparables à celles d'un candidat ordinaire, même s'il ne l'est certainement pas, ordinaire.

 

il y a 52 minutes, Tancrède a dit :

Le seul fort facteur de volatilité, et c'est ici le seul qui peut amener Trump au 1600 Pennsylvania Avenue -hors d'un événement "game changer" qui surviendrait d'ici à novembre- , est le taux de participation. Le niveau de dégoût, de colère, d'apathie, d'impuissance, de pessimisme (entre autre par absence d'options satisfaisantes), est tel que, si on l'ajoute au niveau de popularité de candidats particuliers (et ces deux-là sont gratinés de ce côté), l'abstention peut tout décider. Ou à tout le moins l'abstention pour ce qui concerne la case présidentielle du bulletin de vote (qu'on peut laisser vide), ce qui serait un message fort de l'élection. 

Je dirais plutôt que le dégoût et la colère, sans compter l'abstention plus grande aujourd'hui qu'il y a trente ou quarante ans, sont des facteurs qui pourraient renforcer encore la variabilité déjà évidente dans les années 1970 et 1980.

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7 minutes ago, Alexis said:

Toute opinion est contestable. Cependant ce qu'il rapportait là, c'était des faits historiques, qui me paraissent pertinents.

 

Différence importante... ou bien non ?

Trump est de toute évidence un candidat "spécifique", mais cette spécificité ne l'a pas empêché, contre toute attente, de faire durer son succès initial puis de le porter jusqu'à une nomination maintenant presque certaine. Alors, pourquoi cette "spécificité" indéniable empêcherait-elle la leçon historique générale de la forte volatilité de l'électorat américain, assez frappante à voir les exemples plus haut, de s'appliquer dans son cas aussi ?

De s'appliquer d'ailleurs dans un sens... ou dans l'autre. Une victoire du Donald avec 15 points d'avance est une possibilité, une victoire de la Clinton avec 20 points d'avance en est une autre. Il ne s'agit pas de pronostiquer la victoire du milliardaire, juste d'être bien conscient qu'au stade où nous en sommes, il est difficile de pronostiquer ne serait-ce qu'un "sens du vent" pour la compétition Hillary-Donald.

 

Bon doigt mouillé contre doigt mouillé... on va s'en tenir là, hein :happy:

Plus sérieusement, le facteur spécifique de Trump qui a pu tromper tant de commentateurs qui "n'y croyaient pas" quand il a commencé à durer contre toute attente, ce sont ses propositions disons "créatives"... pour ne pas dire mauvaises et stupides.

Or celle qui est probablement la plus célèbre, et en tout cas qui a fait couler beaucoup d'encre, soit interdire l'entrée du territoire américain à tous les étrangers musulmans, était approuvée en mars par 51% des Américains, contre 45% seulement en décembre.

 

Aussi déplorable que soit ce genre de proposition, ce n'est pas cela qui risque de handicaper le Donald. Et si pas cela... alors, quoi ?

Certainement pas ses positions beaucoup plus défendables en politique étrangère - centralité de l'Etat-nation, refus des interventions étrangères inconsidérées, refus des traités de libre-échange, refus de l'immigration clandestine. Ni la modération de ses positions sociétales comparées à celles d'un candidat religieux du type Cruz.

Si les pires c..neries du Donald ne suffisent pas à le disqualifier aux yeux d'une majorité d'Américains... alors ses chances sont bien comparables à celles d'un candidat ordinaire, même s'il ne l'est certainement pas, ordinaire.

 

Je n'appelle pas les variations dans les sondages à plusieurs mois du vrai choix de la "volatilité": c'est seulement parce qu'il y en a beaucoup, en permanence, et qu'ils tendent à être présentés de façon similaire et sans beaucoup de background et de corrélations avec d'autres choses qu'ils sont "enregistrés" par nos cerveaux comme aussi valables que des résultats et des intentions "durcies", ce qui est tout sauf le cas. Si brutalement le vote était annoncé pour dans 1 mois, tu verrais ces sondages changer radicalement, car quand l'enjeu est là, la majorité des électeurs revient à l'essentiel (pour lui/elle) et se rappelle qu'il n'y a réellement que 2 ou 3 sujets majeurs qui motivent son vote, le reste, pour lequel il a pu se prendre d'amour ou de colère pendant un instant, mais aussi les récriminations personnelles contre un individu-candidat, passent au second plan. Et à cet égard, Trump est facteur de trop d'incertitudes pour l'un des sujets majeurs: l'économie. Il fait flipper les "gens sérieux" et menace directement d'un défaut sur le dollar (essentiellement parce qu'il ne comprend pas le sujet et ne s'y est jamais intéressé): la façon dont la chose est présentée dans le débat est certes biaisée par les "corporate medias", et les "gens sérieux" sont souvent les mêmes qui chantaient à Mme la marquise que tout allait bien fin 2007, et que tout allait reprendre merveilleusement post 2008 quand ils sont revenus aux commandes sans changer grand-chose, mais ce n'est pas non plus sans raisons, et, plus important, qu'on le veuille ou non, c'est encore selon leurs axiomes (avec des variantes)que la majorité de l'opinion forge sa vision du sujet. Donc la panique et la condamnation des "gens sérieux" a encore un poids déterminant, pour le meilleur (enfin le meilleur tel qu'il peut être aujourd'hui) et pour le pire. 
 

Quote

 

Aussi déplorable que soit ce genre de proposition, ce n'est pas cela qui risque de handicaper le Donald. Et si pas cela... alors, quoi ?

Certainement pas ses positions beaucoup plus défendables en politique étrangère - centralité de l'Etat-nation, refus des interventions étrangères inconsidérées, refus des traités de libre-échange, refus de l'immigration clandestine. Ni la modération de ses positions sociétales comparées à celles d'un candidat religieux du type Cruz.

Si les pires c..neries du Donald ne suffisent pas à le disqualifier aux yeux d'une majorité d'Américains... 


 

Ben.... 3 groupes électoraux majeurs:

- les femmes: Romney s'est fait battre avec une forte marge en 2012 par Obama avec un score chez les femmes qui était très supérieur à ce que Trump a aujourd'hui, et en comparant l'évolution de leurs popularités respectives au fil de la primaire, Romney2012 a toujours gardé cette marge par rapport à Trump2016 (non, ce ne sont pas des identifiants pour un forum internet de vieux pervers)

- les hispaniques: c'est ZE électorat dont aucun parti majeur ne peut désormais se permettre d'avoir une trop petite part..... Et Trump bat tous les records dans ce domaine. A croire que sa part a été coupée par Obélix (lui se gardant le reste.... Ashtag AstérixetCléopâtreForEver). Qui plus est, on le voit en Californie et ailleurs, les Hispaniques s'inscrivent sur les listes électorales en nombres records depuis la fin de l'année dernière, principalement en réaction à Trump; ça avait toujours été le point faible de la communauté, d'avoir une démographie incontournable, mais une sous-représentation relative dans les urnes, mais ça a l'air de commencer à changer, accroissant le problème pour un Trump que son Tweet pour le "cinquo de mayo" ne va pas vraiment aider avec eux. Là encore, l'écart dem-rep est en moyenne très important, mais Trump est à un niveau abyssal chez les hispaniques, encore pire que Romney2012 qui n'a pas pu réitérer l'exploit de Bush2000 qui avait eu une très forte minorité du vote hispanique (au-dessus de 40%) et avait gagné par ce simple fait. 

- les noirs: atout de Clinton, handicap pour Trump. Par une marge encore plus conséquente que d'ordinaire entre démocrates et républicains. 

La participation de ces deux derniers groupes PEUT être un élément décisif, mais, au moins pour les Hispaniques, il semble qu'elle sera bonne. Les femmes, par ailleurs, votent plus que les hommes, pour les tranches jeunes et adultes: les seniors votent beaucoup, avec peu de différence entre les sexes, voire un avantage aux hommes. Et cette année, les Américaines sont remontées contre Trump, y compris une proportion (alarmante pour lui) de républicaines et de celles qui tendent vers un niveau plus ou moins certain de conservatisme. Ses déclarations misogynes, et notamment sa sortie sur le besoin de punir les femmes qui avortent, ne passent vraiment pas et sont maintenant entrées durablement dans la façon dont son image s'est imprimée dans le débat. 

Le fait que, pour l'instant, beaucoup de dignitaires républicains se distancient de lui (voir sa "danse" étrange avec Paul Ryan) voire l'envoient paître (ça peut même aider, vu leur cote de confiance), ne veut pas encore dire grand-chose: il faut du temps pour que le rassemblement plus ou moins réussi d'un parti après une primaire puisse se produire. La Convention est censée jouer la majorité de ce rôle, donc ça reste à voir. Mais le niveau de violence et d'hostilité est assez inhabituel, et il y a pour lui un risque que le parti se mette en ordre de bataille pour les seules élections au Congrès (et les élections dans les Etats), sans faire trop attention, ou pas plus que le service minimum, à la présidentielle. Et, lui qui n'a qu'une petite organisation (et quasiment pas d'organisation de collecte), dépend complètement du parti de ce côté; alors même que la phase de drague des financements vient de commencer, ça augure mal, parce que l'infrastructure nécessaire pour le rush entre juin et novembre est absolument dantesque. L'électorat à atteindre est  infiniment plus vaste (l'électorat actif des primaires a tourné autour de 30-40 millions de gens grand max), et la très grande majorité ne s'intéresse pas autant à la politique que les militants qui ont voté jusqu'ici, et surtout ne répond pas aux mêmes codes (les primaires, particulièrement républicaines, sont une arène réellement spécifique, avec un public pré-conquis sur les thèmes abordés). Beaucoup de gens, à ce stade, n'ont pas prêté grande attention aux primaires, malgré tout le ramdam qui a été fait. 

Il va falloir choper plus d'un milliard d'ici novembre, et plus encore, mobiliser des dizaines de milliers d'activistes et bénévoles, un besoin au moins 10 fois supérieur à ce qui est requis dans une primaire (règle du marketing: différence majeure d'investissement pour atteindre un fidèle ou un nouveau client), avec en plus un handicap côté républicain: ils ont 2 fois moins de militants que les démocrates, et un besoin de 4 à 5 fois plus "d'activistes" rémunérés pour faire le job au sol, les démocrates ayant beaucoup plus de bénévoles. 

Bref, beaucoup de choses qui ont marché pour lui dans le cadre restreint et spécifique de la primaire républicaine deviennent des handicaps, ou révèlent leurs limites, dans la générale. Aux USA, une campagne, ça se joue au sol et au niveau local beaucoup plus qu'ailleurs. Et ça, mon bon monsieur, ça coûte de l'argent et de la sueur en grande quantité. 

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il y a 10 minutes, Tancrède a dit :

- les femmes: Romney s'est fait battre avec une forte marge en 2012 par Obama avec un score chez les femmes qui était très supérieur à ce que Trump a aujourd'hui, et en comparant l'évolution de leurs popularités respectives au fil de la primaire, Romney2012 a toujours gardé cette marge par rapport à Trump2016 (non, ce ne sont pas des identifiants pour un forum internet de vieux pervers)

Oh pas la peine de le préciser, je n'avais aucun doute. Ce n'est pas comme si tu avais écrit DSK2012, hein... :tongue:

Pour mémoire, voici donc une photo de l'agent de la CIA la femme de ménage qui a fait élire notre cher et respecté Président Hollande à la capitainerie du pédalo.

nafissatou-diallo.jpg

 

il y a 10 minutes, Tancrède a dit :

- les hispaniques: c'est ZE électorat dont aucun parti majeur ne peut désormais se permettre d'avoir une trop petite part..... Et Trump bat tous les records dans ce domaine. A croire que sa part a été coupée par Obélix (lui se gardant le reste.... Ashtag AstérixetCléopâtreForEver). 

C'est ça que tu cherchais ?

81-12b.jpg

Je me demande d'ailleurs lequel des trois porte une moumoute blonde... ce n'est pas Astérix, quand même :ohmy: ? Quant à la conférencière de Goldman Sachs, j'hésite à l'identifier au sympathique quoique un peu enveloppé guerrier roux à tresses...

 

Concernant la série d'arguments que tu donnes avec l'électorat féminin, l'hispanique et l'électorat noir, ils pèsent c'est indéniable. Reste que je doute qu'ils soient nécessairement décisifs - je ne dis pas qu'ils ne pourraient pas l'être, seulement que c'est loin d'être sûr.

Et la raison de ce doute, c'est qu'avec les même arguments - bon peut-être pas l'argument sur l'électorat noir, mais certainement les deux autres - on peut expliquer de manière assez convaincante pourquoi Trump n'arrivera pas en tête de la primaire américaine. Seulement voilà...

Soit la proportion d'hommes blancs anglos pour Trump est véritablement phénoménale. Soit - ce que j'aurais tendance à penser - les déclarations à tendance misogyne du Donald, et dans une moindre mesure ses emportements contre l'immigration mexicaine, ne l'ont desservi qu'assez marginalement auprès des électorats concernés.

 

Pour la campagne d'ici novembre, c'est vrai que six mois c'est long, et que 320 millions d'Américains même si tous ne votent pas, ça fait beaucoup. Reste que le Donald s'est montré assez doué jusqu'ici pour se faire offrir des tribunes et l'équivalent de spots gratuits par des médias fascinés. Sa très probable nomination comme candidat républicain ne devrait pas faire diminuer cette fascination. A voir s'il peut s'en servir pour continuer à se faire une campagne électorale pratiquement à l’œil... 

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6 minutes ago, Alexis said:

 

Et la raison de ce doute, c'est qu'avec les même arguments - bon peut-être pas l'argument sur l'électorat noir, mais certainement les deux autres - on peut expliquer de manière assez convaincante pourquoi Trump n'arrivera pas en tête de la primaire américaine. Seulement voilà...

Trump n'a pas eu un score terrible chez les républicains à caractère féminin :dry:.... Et le poids des latinos et noirs dans l'électorat enregistré républicain -soit le public des primaires- est négligeable, et a eu tendance à l'être de plus en plus depuis une vingtaine d'années. Depuis la Southern Strategy, les noirs ont déserté les rangs républicains, et les latinos n'y ont jamais été importants. Tout le contraire chez les démocrates, et, fait plus grave, tout le contraire dans l'électorat américain en général vu l'évolution démographique: les noirs sont environs 12 -13% de la population, les hispaniques approchent la barre des 20% et, surtout, augmentent à une vitesse plus de 3 fois supérieure à la croissance démographique nationale (et ils sont bien plus nombreux si on compte les illégaux, qui ne votent pas mais dont les problèmes sont totalement assimilés par quasiment toute la communauté hispano-américaine, qui en font une "voting issue"). 

L'électorat enregistré républicain (oui, aux USA, quand on s'inscrit sur les listes électorales, on le fait en précisant "républicain", "démocrate" ou "indépendant") est devenu extrêmement différent et peu représentatif de la population du pays sur les plans sociaux et démographiques (race, sexe et âge), avec une marginalisation particulièrement prononcée, et toujours croissante, des minorités ethniques. L'équation électorale que cela représente est donc devenue extrêmement différente de celle d'une élection nationale, ce qui se voit moins dans certains Etats, et moins dans les élections qui reposent sur des circonscriptions locales particulières (d'où l'importance démultipliée pour le GOP du "gerrymandering" dans de nombreux Etats, mais aussi des handicaps divers et variés sur l'accès au vote, et du taux de participation), mais infiniment plus quand on parle d'élections à l'échelle d'un Etat: les sénatoriales, les présidentielles et celles de gouverneurs (vu qu'il n'y a pas d'élections réellement "nationales" aux USA: tout est au niveau des Etats, avec un cumul pour celles de niveau national). Hors de certains Etat (les vrais "red states" purs et durs), quand les démocrates perdent ces dernières, c'est réellement désormais le plus souvent eux qui les perdent que les républicains qui les gagnent, en grande partie (hors raisons conjoncturelles) en raison des variations du taux de participation. 

 

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Soit la proportion d'hommes blancs anglos pour Trump est véritablement phénoménale. Soit - ce que j'aurais tendance à penser - les déclarations à tendance misogyne du Donald, et dans une moindre mesure ses emportements contre l'immigration mexicaine, ne l'ont desservi qu'assez marginalement auprès des électorats concernés.

Là, comme je l'ai en partie précisé, ça a justement été le cas, c'est pas une hypothèse balancée comme ça: ça fait maintenant des mois que ça a été observé et mesuré. Femmes, latinos et noirs le rejettent dans des proportions jamais vues. Ca s'atténuera sans doute un peu d'ici à novembre (il a peut-être plus de marge à récupérer chez les femmes, même si plutôt juste les blanches), mais pas des masses. 

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Pour la campagne d'ici novembre, c'est vrai que six mois c'est long, et que 320 millions d'Américains même si tous ne votent pas, ça fait beaucoup. Reste que le Donald s'est montré assez doué jusqu'ici pour se faire offrir des tribunes et l'équivalent de spots gratuits par des médias fascinés. Sa très probable nomination comme candidat républicain ne devrait pas faire diminuer cette fascination. A voir s'il peut s'en servir pour continuer à se faire une campagne électorale pratiquement à l’œil... 

Beaucoup va dépendre bien plus du travail au sol: encore une fois, il ne s'agit pas ici de faire campagne "en terrain conquis" comme dans une primaire où tu as un électorat déjà à moitié acquis (proximité idéologique, et/ou du type de personnalité du candidat, plus ou moins grande), déjà mobilisé (ils veulent voter dans "leurs" élections particulières, donc font l'effort) et enclins naturellement à rechercher l'information (si on peut appeler ça comme ça, surtout dans la médiasphère républicaine). Il s'agit du public en général. Beaucoup plus d'effort par tête de pipe, auprès d'un électorat qui ne répond pas aux mêmes codes, n'accorde pas un minimum de crédit automatique à ton camp.... Et il faut aller le chercher, beaucoup plus. Tout ça réclame un effort au sol colossal, et un effort médiatique non seulement différent (parce que l'électorat est beaucoup plus divers, beaucoup moins proche de tes positions) et cher, mais aussi bien pensé et apte à soutenir un niveau de critique et d'examen infiniment supérieur. Ce dont Trump peut encore espérer bénéficier en termes de temps médiatique gratuit vaut beaucoup moins, peut même être plus facilement dommageable.... Surtout face à une Clinton qui est aussi une célébrité connue de tous et ayant un haut niveau d'attractivité médiatique (hostile et favorable) depuis très longtemps. Je ne crois pas qu'il y ait jamais eu dans l'histoire politique américaine deux candidats aussi connus et implantés dans l'univers mental des Américains. 

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