Alexis Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 (modifié) Il y a 5 heures, collectionneur a dit : Ouarf, échange 1,8 naturalisations contre 25 milliards de dollars pour le Mur : http://www.leprogres.fr/france-monde/2018/01/26/trump-est-pret-a-naturaliser-1-8-million-de-sans-papiers En ce qui concerne les Etats-Unis, c'est une victoire du bon sens. On ne parle pas de gens arrivés avant-hier. Il s'agit de personnes qui vivent aux Etats-Unis depuis très longtemps, ont des emplois - souvent non déclarés évidemment - et parlent anglais couramment, parfois mieux que l'espagnol. Autant expulser des migrants clandestins arrivés il y a peu est évidemment nécessaire, autant expulser des "migrants" qui n'en sont déjà plus, et sont déjà largement des Américains sur le plan culturel, serait humainement cruel et pratiquement impossible sans véritables rafles. J'apprécie souvent les articles de Fred Reed, un blogueur américain qui présente les caractéristiques suivantes : souvent très à droite, pas la langue dans sa poche et possédant un cerveau (ainsi qu'une épouse mexicaine). Sur le sujet des Latins et des murs, je recommande de sa plume : Un douteux patriotisme, ou reconnaître la réalité Le Mur, le Son et la Fureur, et pas grand chose d'autre Sur un autre sujet, en l'occurrence militaire, l'un de ses textes est disponible en français : L'Amérique attaquera-t-elle - Le pressentiment d'un désastre Toujours sur le sujet du mur, et notamment son coût, qui comme souligné par l'auteur est estimé à des montants très différents, je note que la barrière entre Israël et Gaza a coûté "plus de 3 milliards de shekels", soit environ 1 milliard de dollars, ceci pour une grosse soixantaine de kilomètres. La frontière entre Etats-Unis et Mexique a une longueur de 3 200 kilomètres environ, une règle de trois donnerait donc une estimation grossière de 50 milliards de dollars. Si on prend pour base la barrière Israël - Cisjordanie, 525 km en avaient été construits en 2012 (soit les trois quarts du total en dix ans) pour "plus de 10 milliards de shekels", la règle de trois donnerait pour un équivalent à la frontière Etats-Unis - Mexique une estimation d'environ 20 milliards de dollars. A noter cependant que seuls 10% de la longueur sont un mur de 8 mètres de haut, le reste est une barrière électronique de 2 mètres de haut. Les projets américains de ce que j'en comprends seraient plutôt d'avoir un très grand mur partout... comme entre Israël et Gaza, qui est donc une meilleure base de comparaison Il faut ajouter que 1 300 km de la frontière américano-mexicaine sont déjà pourvus d'une barrière, soit 40% du total de la longueur Enfin, rappelons que le coût des projets publics a tendance à fortement augmenter puisque les entreprises contractantes se gavent sur la bête mettent tous leurs efforts à servir l'intérêt public. Ce qui a aussi un effet sur les délais, d'ailleurs. Et est tout particulièrement vrai aux Etats-Unis. Et puis il faut compter aussi les coûts d'entretien, de 10% du coût de construction annuellement dans le cas de la barrière Israël - Cisjordanie. Mon estimation "ordre de grandeur" serait donc : - 30 milliards de dollars et douze ans, si l'efficacité et l'honnêteté du processus de contractualisation de la construction atteint le même niveau aux Etats-Unis qu'en Israël, et 3 milliards de mieux par an pour faire fonctionner le tout - Au bas mot le double, et vingt ans de construction, si l'efficacité traditionnelle des marchés publics américains entre en jeu - Et si le F-35 sert de référence... "The Sky is the Limit", à la fois pour le coût et pour la date de complétion ! Modifié le 26 janvier 2018 par Alexis 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 (modifié) je rattrape un peu mon retard Le 19/01/2018 à 17:02, Wallaby a dit : Quand tu dis "tactiquement", qui est le tacticien ? Trump, ou ses conseillers. Ceux qui ont pris la décision. Soyons clair, je déteste Trump et son style de politique, et la plupart de ses idées. Ça ne m'empêche pas de reconnaître quand il tente de jouer finement (ou quand il y a une politique pas stupide) En l'occurrence, tenter de diviser les démocrates modérés réticents au shutdown aurait pu marcher ... Mais il a mal dosé sa pique et a eu un bref contretemps (front commun des démocrates). Mais on notera que les démocrates ont reporté le débat sur les dreamers et l'immigration à plus tard. Le père CorentinSellin le résumé bien mieux que moi dans ce fil: au fait, un avis du père @Tancrède sur ce commentateur US? https://mobile.twitter.com/CorentinSellin/status/951788884505120768 Le 24/01/2018 à 23:20, Tancrède a dit : Déjà le cas dans les milieux "antifa" et assimilés: de nombreux (pour l'instant petits) groupes essaient ainsi de pousser en ce sens, notamment en ligne (messageries privées, subreddits, googledocs....) afin d'organiser une capacité armée, des cours de tir.... A ce sujet, le terme antifa me semble fortement connoté et employé surtout par la droite extrémiste aux USA. J'ai vu les études sur l'usage du terme sur les réseaux sociaux, et c'est massivement alt right. (si j'ai le temps, je posterais sur le fil propagande) Comment se désignent ils réellement entre eux ? Je veux dire ceux qui veulent sérieusement tuer, pas les baba cool de la "résistance", ni les simples casseurs et pilleurs ? Edit :*cc @Patrick Le 24/01/2018 à 22:47, Tancrède a dit : Peut-être pas une immense majorité de ceux qui possèdent des armes, mais à coup sûr la quasi totalité de ceux qui possèdent BEAUCOUP d'armes. Transition parfaite pour cet article. En fait, la possession d'arme à feu est très concentrée aux USA. 55% des armes sont en fait détenues par seulement 3% de "gun nut" (possédant souvent 40 flingues ou plus) https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2016/09/19/just-three-percent-of-adults-own-half-of-americas-guns/?utm_term=.4742ecf92277 Modifié le 26 janvier 2018 par rogue0 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 10 minutes ago, rogue0 said: En fait, la possession d'arme à feu est très concentrée aux USA. 55% des armes sont en fait détenues par seulement 3% de "gun nut" (possédant souvent 40 flingues ou plus) https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2016/09/19/just-three-percent-of-adults-own-half-of-americas-guns/?utm_term=.4742ecf92277 C'était bien mon point. L'immense majorité, sinon la quasi totalité, des détenteurs d'armes à feu (légales) sont des gens plus ou moins normaux avec une ou deux armes de poing ou, plus rarement, un fusil (à pompe/de chasse le plus souvent) pour la défense du domicile. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 il y a 20 minutes, rogue0 a dit : En fait, la possession d'arme à feu est très concentrée aux USA. 55% des armes sont en fait détenues par seulement 3% de "gun nut" (possédant souvent 40 flingues ou plus) c'est quasiment "We are the 99". et dans les deux cas je suis autant choqué Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 (modifié) Il y a 1 heure, rogue0 a dit : Trump, ou ses conseillers. Ceux qui ont pris la décision. Tu penses que c'est Trump ou ses conseillers qui ont délibérément informé le Washington Post du vocabulaire insultant employé par Trump à l'encontre de certains pays ? Je ne vois pas l'intérêt que Trump aurait eu à faire cela. Il me paraît plus vraisemblable de penser que ce sont les législateurs démocrates qui ont informé le Washington Post, mais cela pourrait aussi être des conseillers de Trump en désaccord avec Trump, cherchant à torpiller l'accord Républicain-Démocrates qui était en train d'être négocié et approuvé par Trump. Modifié le 26 janvier 2018 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 Il y a 2 heures, rogue0 a dit : En fait, la possession d'arme à feu est très concentrée aux USA. 55% des armes sont en fait détenues par seulement 3% de "gun nut" (possédant souvent 40 flingues ou plus) "Gun nuts"... Ou simplement collectionneurs. Mais oui les chiffres bruts sont impressionnants. Un petit article. https://www.bustle.com/p/how-many-guns-are-there-in-america-the-statistics-are-staggering-2746615 Cela étant, posséder plus d'armes ne fait pas de vous un criminel, c'est même souvent l'inverse, car le "gun nut" avec ses 40 flingues a rempli généralement de nooooombreux fichiers 4473 (le fameux "background check") voire a du s'acquitter de taxes diverses et variées si il possède des items NFA, ou des fusils à canon court, des modérateurs de son dans les états où c'est possible, ou des armes automatiques, qui ont valeur d'objet de collection voire d'investissement financier! Dans tous les cas, à moins d'être un homme pieuvre mutant, il est assez spécieux de prétendre pouvoir utiliser 40 armes à la fois. Un proverbe du far west dit "méfie-toi de l'homme qui n'a qu'un seul fusil, car il saura s'en servir". On peut argumenter qu'avoir autant d'armes et de munitions au même endroit pose un problème de sécurité en cas de vol ou de dissémination. Vrai dans l'absolu, mais le vol n'est pas une variable ordinaire. En revanche sur les cas de morts et blessures lorsque des enfants en bas âge se sont emparés d'armes à feu, l'effet protecteur d'un stockage responsable n'est plus à démontrer : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9315767 Je laisse un des commentators les plus en vue de la NRA donner le mot de la fin sur ce sujet, notamment, d'une possession d'un nombre d'armes élevé. "Why You Shouldn't Get Into Guns" : https://www.youtube.com/watch?v=caMHdcRNEkc Révélation Just kidding, you definitely should. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 Et comment je me classifie, moi, dans une telle optique de jugement par la collection, avec la petite masse d'épées et couteaux que j'aligne dans mon appart ? PS: j'ai blessé (presque?) personne avec. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Conan le Barbare Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 (modifié) Je suis sur que le seul qui a été blessé par ces lames c'est toi meme... Ps: Modifié le 26 janvier 2018 par Conan le Barbare 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 23 minutes ago, Conan le Barbare said: Je suis sur que le seul qui a été blessé par ces lames c'est toi meme... Ps: Pffff, même pô! La seule fois où je me suis blessé en entraînement d'escrime (ancienne) ou au couteau (bon, OK, pas des masses d'entraînement soutenu dans ce registre), c'était une entorse, et j'aimerais avoir une photo: elle ferait fureur sur youtube, vu que c'est pas si fréquent de voir une cheville se tordre à 90° en latéral , et ça fait toujours son petit effet (oui, je sais qu'il y a bien pire comme vidéos en ligne de blessures). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Conan le Barbare Posté(e) le 26 janvier 2018 Share Posté(e) le 26 janvier 2018 Je parlais de ta collection Mais c'est pas le sujet ici. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 27 janvier 2018 Share Posté(e) le 27 janvier 2018 Il y a 6 heures, Tancrède a dit : Et comment je me classifie, moi, dans une telle optique de jugement par la collection, avec la petite masse d'épées et couteaux que j'aligne dans mon appart ? PS: j'ai blessé (presque?) personne avec. Oh je suis certain que dans certains états tu aurais droit à une visite de courtoisie de la police locale si tes voisins découvraient ta passion coupable. Enfin je veux dire... Tu n'as pas BESOIN d'autant d'armes blanches dans ton logement! Pense aux enfants! Serais-tu un tueur en série à la solde des cartels de la drogue? En Angleterre tu aurais droit à une campagne de name and shame dans les journaux à scandale de ton patelin ainsi qu'à 2 ans de stage de sensibilisation à la violence sous les auspices d'un ancien coupeur de têtes djihadiste repenti, superbe symbole de réinsertion. Ta collection serait transformée en petites cuillères (de moins de 3 pouces de long sinon il faut un permis). Et en France il y a deux décennies de cela, un certain député (ou sénateur je ne sais plus) engagé dans une campagne anti-armes avait proposé que, je cite, on "soude les sabres dans leurs fourreaux". C'est donc un sujet bien plus clivant qu'il n'y parait. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 https://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/rachat-d-alstom/enquete-franceinfo-guerre-economique-comment-la-justice-americaine-cible-les-entreprises-etrangeres_2570427.html (20 janvier 2018) Guerre économique : comment la justice américaine cible les entreprises étrangères 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 il y a une heure, Wallaby a dit : https://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/rachat-d-alstom/enquete-franceinfo-guerre-economique-comment-la-justice-americaine-cible-les-entreprises-etrangeres_2570427.html (20 janvier 2018) Guerre économique : comment la justice américaine cible les entreprises étrangères Deutéronome, 19, 21 Rien d'autre ne saurait être efficace. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 29 janvier 2018 Auteur Share Posté(e) le 29 janvier 2018 J'aurai voulu voir l'article en entier, sniff Espionnage : ces Chinois qui infiltrent les services de renseignements américains http://www.lefigaro.fr/international/2018/01/29/01003-20180129ARTFIG00196-les-espions-de-pekin-hantent-l-amerique-de-trump.php Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 29 janvier 2018 Auteur Share Posté(e) le 29 janvier 2018 États-Unis : le directeur adjoint du FBI démissionne http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/01/29/97001-20180129FILWWW00264-demission-du-directeur-adjoint-du-fbi.php 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 Il y a 7 heures, Alexis a dit : Deutéronome, 19, 21 Rien d'autre ne saurait être efficace. Encore faut-il avoir les moyens et surtout l'envie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 il y a 44 minutes, zx a dit : J'aurai voulu voir l'article en entier, sniff Espionnage : ces Chinois qui infiltrent les services de renseignements américains http://www.lefigaro.fr/international/2018/01/29/01003-20180129ARTFIG00196-les-espions-de-pekin-hantent-l-amerique-de-trump.php On dirait que c'est la compilation de plusieurs affaires déjà évoquées sur le forum: Les réseaux de sources US en Chine démolis il y a quelques années, peut-être causés par une taupe ... Ou par des failles dans les transmissions aux agents. On ne saura sans doute jamais laquelle des deux hypothèse est correcte. Révélation Kushner qui entretien de proches relations avec des chinois... En mélangeant business et discussion d'état (après l'élection). (1) un homme d'affaire dépêché pour "dissuader" Trump de reconnaître Taiwan, Révélation et 2) les amitiés avec l'ex-femme chinoise de Murdoch. Je ne l'ai pas posté sur le forum, car l'article du WSJ (propriété de son ex-mari) sent un peu la vengeance post-divorce (accusations d'influence pour Pékin). Les Kushner ont été prévenus par le FBI des risques potentiels.https://www.theguardian.com/media/2018/jan/16/us-officials-briefed-jared-kushner-on-concerns-about-wendi-deng-murdoch 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c seven Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 (modifié) Il y a 1 heure, zx a dit : J'aurai voulu voir l'article en entier, sniff Espionnage : ces Chinois qui infiltrent les services de renseignements américains http://www.lefigaro.fr/international/2018/01/29/01003-20180129ARTFIG00196-les-espions-de-pekin-hantent-l-amerique-de-trump.php Révélation Espionnage : ces Chinois qui infiltrent les services de renseignements américains Actualité International Par Maurin Picard Mis à jour le 29/01/2018 à 19h08 | Publié le 29/01/2018 à 17h02 ENQUÊTE - La CIA vient d'arrêter l'un de ses anciens agents, qui a aidé Pékin à anéantir un réseau d'espions américains. Cet épisode, précédé de plusieurs autres, secoue les services de renseignements américains et montre à l'Amérique de Trump l'étendue de sa vulnérabilité face à la Chine. New York Un par un, tous les voyants avaient commencé à s'allumer en 2010, au siège de la CIA, en bordure de Washington. Des voyants d'alerte rouge comme la Chine communiste, où les informateurs de la «Centrale» de Langley disparaissaient comme par enchantement. Un jour, ils étaient là, fidèles au poste, infiltrés dans les plus hauts échelons du régime, distillant leur savoir sur les arcanes de celui-ci. Et le lendemain, pfuitt. Disparus, sans laisser de trace. Langley avait tout tenté pour retrouver ses précieuses sources, qu'elle avait mis si longtemps à recruter, à former et à faire éclore au cœur du sanctuaire chinois. Et voilà que le château de cartes s'écroulait en silence, rongé par un mal indécelable, égrené d'appels téléphoniques entre maîtres espions américains désemparés: «Nous en avons encore perdu un autre.» Lundi 15 janvier, à l'aéroport new-yorkais JFK, les agents en complet-veston du FBI ont cueilli en douceur un passager débarquant du vol Cathay Pacific 830, en provenance de Hongkong. Carrure athlétique, cheveux ras, Jerry Chun Shing Lee, 53 ans, était vraisemblablement la «taupe» responsable de la disparition de 18 à 20 agents infiltrés américains en Chine depuis 2010. La rumeur a couru que l'un d'eux, en poste dans un grand ministère, aurait été arraché à son fauteuil en pleine journée, traîné dans une cour et exécuté en public devant ses collègues. Rumeur aussitôt démentie par les autorités chinoises, par le biais du quotidien Global Times jugeant l'affaire «complètement inventée». «Si le démantèlement du réseau américain est vrai, ajoutait l'éditorial, alors il peut être considéré comme une victoire écrasante. Cela signifie sans doute que même si la CIA essaie de reconstruire son réseau d'espions en Chine, elle pourrait affronter les mêmes conséquences. (…) Washington n'a aucune idée de ce qui est arrivé et quel pan du réseau a mal tourné.» Le billet se conclut par cet avertissement: «Quelle que soit la façon dont les Américains le voient, le droit international affirmera le caractère juste et légal des activités de contre-espionnage chinois, tandis que celles de la CIA sont illégitimes.» «La pire débâcle depuis des années» Incarcéré à Brooklyn, Lee risque dix ans de prison pour les faits de «rétention illégale d'informations relatives à la défense nationale» qui lui sont reprochés, en violation de l'Espionage Act. Son nom était apparu six ans plus tôt, en 2012, sur les écrans radar du FBI. Sur les traces de la taupe responsable de ses malheurs, la CIA avait réussi à attirer Lee sur le sol américain, lui faisant miroiter une réembauche comme consultant externe. Un artifice pour permettre aux «fédéraux» de fouiller ses biens lors de séjours hôteliers en Virginie et à Hawaï, les 13 et 15 août 2012. La pêche de cette opération, baptisée «Honey Badger» (ratel, ou blaireau à miel), s'avéra miraculeuse: deux petits carnets trouvés en possession du suspect recelaient les noms et numéros de téléphone des agents américains undercover en Chine, ceux-là mêmes qui avaient disparu des écrans radar, les lieux de rencontre clandestins et autres renseignements ultraconfidentiels. Le pot aux roses, en quelques dizaines de pages, à l'origine de «la pire débâcle du renseignement américain depuis des années», résume Mark Mazzetti du New York Times, qui la juge comparable, voire pire, à celle provoquée par Aldrich Ames et Robert Hanssen, taupes à la CIA (1985-1994) et au FBI (1979-2001), pour le compte de Moscou. Tous deux avaient agi par vénalité pure. S'agissant de Lee, les questions abondent. Pourquoi les autorités américaines lui ont-elles lâché la bride, après l'avoir interrogé cinq fois en 2013? Curieusement, le procès-verbal d'inculpation, rédigé par l'agent spécial du FBI Kellie O'Brien qui interpella le suspect à JFK, ne mentionne même pas la Chine. Deuxième énigme liée au personnage: par quels méandres en est-il arrivé à trahir cette patrie américaine qu'il avait promis de protéger? Entré à la CIA en 1994, cet immigrant naturalisé américain aurait, selon le New York Times, quitté l'agence en 2007, frustré de voir sa carrière «marquer le pas». Et «il n'était pas un obscur gratte-papier de Langley, écrit Amy Zegart dans la revue The Atlantic . Il était un officier traitant, chargé de recruter des sources étrangères pour qu'elles confient des secrets aux États-Unis». «Il était censé engendrer des taupes, ajoute-t-elle. Pas en devenir une lui-même.» Le quartier général de la CIA, à Langley (Virginie). - Crédits photo : Jason Reed/REUTERS Libre de ses mouvements, Lee réapparaît la même année à Hongkong sous son nom sinisé, Zhen Cheng Li, et désormais employé par la firme Japan Tobacco International. Chargé d'enquêter sur la contrebande de cigarettes de contrefaçon provenant du continent. L'expérience sera brève: il est limogé en 2009, soupçonné par ses supérieurs d'avoir renseigné Pékin en amont d'opérations secrètes contre les trafiquants, et contribué à faire arrêter puis emprisonner un limier qui travaillait undercover sur le sol chinois. Après avoir fondé sa propre firme d'investigations criminelles, peut-être grâce à un coup de pouce des services chinois, il émarge chez le géant du cosmétique Estée Lauder de 2013 à 2015, avant de rebondir à la sécurité des locaux de la maison de vente aux enchères Christie's, toujours à Hongkong. Son dernier emploi avant d'être arrêté. L'affaire Lee n'est que la dernière en date d'une longue série de fiascos américains dans la guerre secrète menée contre une Chine en train de s'affirmer comme la seule et unique superpuissance planétaire. À un horizon bien plus proche que ne l'imaginaient les analystes stratégiques, américains du moins. L'avènement de Donald Trump et le désengagement américain global, en Europe comme à l'ONU, ont provoqué un vide géopolitique que s'empresse de combler Pékin, qui recrute des informateurs à tout va, portant à leur tour le glaive au cœur de la citadelle de l'Oncle Sam. Et les cas de «traîtres» se multiplient outre-Atlantique: Candace Claiborne, du département d'État, arrêtée le 29 mars 2017 ; Kevin Patrick Mallory, un ancien de la CIA, le 22 juin 2017 ; Edward Lin, un officier de l'US Navy, le 11 septembre 2015. Dans les deux premiers cas, l'appât du gain semble avoir été la seule motivation, comme pour Ames et Hanssen. «Depuis leur divorce, Murdoch déclare à la cantonade que Wendi est une espionne chinoise, et qu'elle l'était déjà durant leur mariage» Michael Wolff, auteur du best-seller «Fire and Fury» Une autre infiltration potentielle laisse pantois: en 2017, des responsables du renseignement américain ont averti le propre gendre de Donald Trump, Jared Kushner, du danger de fréquenter avec sa femme, Ivanka, la femme d'affaires sino-américaine Wendi Deng Murdoch. Originaire du Shandong, âgée de 49 ans, celle qui fut l'épouse du magnat australien Rupert Murdoch (de 1999 à 2013) serait soupçonnée d'exploiter cette amitié haut placée pour le compte de Pékin. Selon le Wall Street Journal, qui a révélé l'affaire, Wendi Deng s'efforcerait de faire aboutir un projet immobilier chinois de 100 millions de dollars dans le bucolique National Arboretum au cœur de la capitale fédérale, incluant la construction d'un immeuble de 21 mètres de haut… idéal pour «écouter» le Congrès, la Maison-Blanche et le siège du FBI tout proches. Risque majeur de sécurité nationale, se serait entendu dire Jared Kushner. Le journaliste Michael Wolff, auteur du best-seller Fire and Fury sur les coulisses de l'Administration Trump, assure que «depuis leur divorce, Murdoch déclare à la cantonade que Wendi est une espionne chinoise, et qu'elle l'était déjà durant leur mariage». Croire ou non à la théorie de l'homme seul Reste à savoir si Jerry Chun Shing Lee a pu causer de tels dégâts à lui seul, ou si les serveurs de Langley ont également été piratés par les hackers de Pékin. Le «chasseur de taupes» en charge de l'enquête à la CIA, Mark Kelton, refusa longtemps de croire à la théorie de l'homme seul, avant de finir par reconnaître l'étendue des dégâts provoqués par le retournement de Lee. Reste que, selon le South China Morning Post, le régime de Xi Jinping a mis en place un système sophistiqué de contre-espionnage, capable de frapper fort contre les tentatives d'infiltration américaine. Depuis 2013, la Commission de sécurité nationale créée par le politburo supervise cette architecture de défense électronique, validée par une loi sur le contre-espionnage en 2015. L'année même où fut perpétrée la plus ambitieuse cyberattaque chinoise jamais lancée contre les serveurs américains: la violation des données personnelles de quatre millions de fonctionnaires, stockées au Bureau fédéral de la gestion du personnel (OPM). Une première attaque contre la même cible, en 2014, semblait selon la NSA avoir visé les fiches des dizaines de milliers d'employés étant accrédités «top secret». «Les États-Unis sont en retard. Il leur est devenu très difficile de procéder à la collecte de renseignements (en Chine continentale, NDLR) et ils ont le courage de le reconnaître» Lin Chong-pin, ex-ministre adjoint taïwanais de la Défense «Les États-Unis sont en retard, estime un ex-ministre adjoint taïwanais de la Défense, Lin Chong-pin. Il leur est devenu très difficile de procéder à la collecte de renseignements (en Chine continentale, NDLR) et ils ont le courage de le reconnaître.» Reconstruire un réseau souterrain prendra sans doute des années. Mais ce n'est rien comparé au traumatisme de la CIA, qui devra rebâtir la confiance en interne, prédit Amy Zegart, citant un autre cas que celui d'Aldrich Ames: «Pendant vingt longues années (de 1954 à 1975, NDLR), le contre-espionnage a été dirigé par un paranoïaque porté sur la bouteille, James Angleton, stupéfait par la découverte que l'un de ses amis les plus chers chez ses homologues britanniques, Kim Philby, était une taupe soviétique (…) Angleton était convaincu que les Russes avaient d'autres Philby aux États-Unis. Il a passé sa vie à les traquer, ne se fiant à personne, soupçonnant tout le monde, ruinant de nombreuses carrières.» K.-O. debout, la CIA devra, pour revenir dans le grand jeu, se prémunir tout à la fois de ses Angleton et de ses vicieuses taupes chinoises. Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 30/01/2018. La rédaction vous conseille : La Chine a éliminé une vingtaine d'espions de la CIA sur son territoire Edward Lin, un traître chinois dans l'US Navy Il est dangereux d'enquêter sur les activités d'Ivanka Trump en Chine Maurin Picard Le Figaro en ligne est d'une qualité remarquable tant et si bien que c'est devenu le 1er média d'information en ligne de France. Modifié le 29 janvier 2018 par c seven 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 il y a 34 minutes, c seven a dit : Le Figaro en ligne est d'une qualité remarquable tant et si bien que c'est devenu le 1er média d'information en ligne de France ... presque aussi bien que Le monde c'est dire s'ils deviennent bons (enfin !) j'y vais j'ai piscine ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c seven Posté(e) le 29 janvier 2018 Share Posté(e) le 29 janvier 2018 (modifié) C'était histoire de leur faire de la pub' vu qu'ils ont fournis gracieusement un article remarquable en échantillon gratuit, bien représentatif en cela de l'excellence des articles que fournis ce site d'information en ligne de tout 1er ordre. Le plus simple pour en bénéficier jours après jours est encore de s'abonner!** Comme ça tout le monde est content et relax ** c'est pas cher! Modifié le 29 janvier 2018 par c seven Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Gibbs le Cajun Posté(e) le 30 janvier 2018 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 30 janvier 2018 Bon je pense que cela intéressera peu mais bon , sait-on jamais cela pourrait intéresser . Depuis quelques temps je suis intéressé par l'histoire des USA , fin 19ème siècle jusqu'à la fin de la seconde guerre Mondiale. La période de l'entre deux guerres fut très intéressant du point de vue sociétal . Je suis tombé sur ces 2 personnages , Smedler Butler qui eu une longue carrière dans l'USMC , puis après dans le civil avec une approche sur la politique étrangère américaine. Il a aussi servi comme patron de la sécurité publique de Philadelphie ( un intermède durant sa carrière dans les marines). Sur ce lien on peu observé les différents avis sur la lutte anti criminalité et anti corruption dans la police . https://en.m.wikipedia.org/wiki/Smedley_Butler Citation J'ai passé 33 ans et quatre mois dans le service militaire actif et pendant cette période j'ai passé la majeure partie de mon temps en tant que grand homme de muscle pour les grandes entreprises, pour Wall Street et les banquiers. Bref, j'étais un racketteur, un gangster pour le capitalisme. J'ai aidé à rendre le Mexique et surtout Tampico sûr pour les intérêts pétroliers américains en 1914. J'ai contribué à faire d'Haïti et de Cuba un endroit décent pour que les garçons de la National City Bank perçoivent des revenus. J'ai aidé au viol d'une demi-douzaine de républiques centraméricaines au profit de Wall Street. J'ai aidé à purifier le Nicaragua pour l'International Banking House de Brown Brothers en 1902-1912. J'ai apporté la lumière à la République Dominicaine pour les intérêts sucriers américains en 1916. J'ai aidé à faire du HondurasEn 1927, en Chine, j'ai aidé à faire en sorte que Standard Oil continue son chemin sans être inquiété. En y repensant, j'aurais pu donner quelques conseils à Al Capone . Le mieux qu'il pouvait faire était de faire fonctionner son raquette dans trois districts. J'ai opéré sur trois continents. Il a écrit un bouquin : https://en.m.wikipedia.org/wiki/War_Is_a_Racket Puis d'un lien sur Butler je suis tombé sur ce personnage , Huey Long . https://en.m.wikipedia.org/wiki/Huey_Long Citation Dans son livre Mes premiers jours à la Maison Blanche , le sénateur Huey Long de la Louisiane a déclaré que, s'il était élu à la présidence, il nommerait Butler comme secrétaire de guerre . [33] Personnage intéressant au vu de son parcours politique ou il tapait sur les grosses compagnies pétrolières entre d'autres , dans un contexte où les USA traversé une crise économique grave . La grande dépression à vue une misère qui mettait les gens sur la route . Bon il y aussi un côté qui sentait le souffre , enfin dans le fait qu'il est croisé des personnages au profil "space" . Mais quand on observe l'évolution de l'état de Louisiane , des avancées sociale ( routes , scolaire, santé, etc ...) de facto il y a eu du bon malgré des dérives. J'ai découvert cela aussi , il me fait pensé aux systèmes qui sort des électeurs ayant eu des petits pb , on en avait parlé sur un file . https://en.m.wikipedia.org/wiki/Poll_taxes_in_the_United_States Citation À l'époque, les ruraux pauvres représentaient 60% de la population de l'État. L'état entier avait environ trois cents milles de routes pavées et seulement trois ponts principaux. Le taux d' alphabétisationétait le plus bas du pays (75% d'analphabètes), car la plupart des familles n'avaient pas les moyens d'acheter les manuels nécessaires pour que leurs enfants puissent aller à l'école. Une taxe de capitationempêché de nombreux Blancs pauvres de voter; Sur les deux millions de résidents, seuls 300 000 pouvaient se permettre de s'inscrire pour voter. En outre, avec l'application sélective des tests d'alphabétisation, les Noirs ont été effectivement et complètement privés de leurs droits depuis que la législature de l'État a adopté la nouvelle constitution en 1898. Bon il faut sûrement prendre du recul avec ces personnages, mais ils restent intéressant au vu de leurs visions , ressenties etc ... dans le contexte de cette époque . Enfin voilà , je me dis que rien que cette période de fin du 19ème siècle jusqu'à 1945 est très riche qu'un file dans la partie histoire pourrait-être créé. 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 30 janvier 2018 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 30 janvier 2018 (modifié) Smedley Butler, le doublement décoré de la Médaille d'Honneur.... Et sa marche des vétérans sur Washington. Sinon, d'après un sondage de Bankrate (une agence de conseil financier), seuls 39% des Américains seraient en mesure de faire face à une dépense non anticipée de l'ordre de 1000 dollars avec leurs économies..... Les autres n'auraient d'autre choix que de subir ou d'accroître leur endettement. Cette estimation renvoie à beaucoup d'autres du même genre qui soulignent à quel point les Américains, tant du fait de la faiblesse des revenus (et de leur stagnation/décrue depuis plus de 30 ans), de l'augmentation des coûts de la vie (sur les trucs importants; à part ça, oui les smartphones et gadgets sont bon marché) et de la faiblesse de l'épargne (principalement parce que beaucoup ne peuvent pas épargner), sont littéralement dans la mouise et à la merci des événements. Plus des deux tiers vivent (et pour beaucoup pas très bien, ou mal) d'un salaire sur l'autre (souvent deux ou trois salaires de "Mcjobs"), sans marge de sécurité, et même chez les mieux lotis, le niveau d'endettement est trop lourd (et les prix de trucs comme l'immobilier trop élevés) pour offrir assez de sécurité/visibilité. Signe d'un modèle économique qui tend à plus dévorer (la majorité de) ses participants qu'il ne leur donne de trucs (référence aux "phases" du capitalisme telles que dépeintes par Marc Bloch: phases créatrices vs phases prédatrices)? Dans la même veine, selon la Federal Reserve, 44% des adultes américains seraient incapables de faire face à une dépense non anticipée de 400$ sans avoir à emprunter, vendre quelque chose ou encaisser le choc sans amortisseur (quelle que soit la raison de la dépense). Ce chiffre a néanmoins connu une légère décrue depuis 2013 (il était à 50%) mais semble s'être stabilisé (marquant plus un seuil maximum séparant les classes sociales et leurs espérances concrètes de progrès économique). 44% balayés par une dépense de 400$, 61% par une de 1000$, deux tiers des adultes ayant peu ou pas d'épargne (mais des dettes, principalement d'emprunt immobilier, d'emprunt étudiant, de frais médicaux et de crédit conso), des frais médicaux constituant la première raison d'accroissement du nombre de gens passant sous le seuil de pauvreté en 2016 (Census Bureau report: 10,5 millions d'individus sont passés sous la barre pour cette raison) et la 2ème cause de faillite personnelle (après les emprunts immobiliers).... Rappelez-moi qui promet quoi dans une campagne électorale? Et cela à l'heure où l'administration Trump met des pompiers pyromanes aux manettes . Le dernier en date? Un M. Retig, qui va prendre la tête d'un IRS déjà sous-staffé et visiblement en plein "plan social". Qui est-ce? Un avocat fiscaliste connu depuis les années 90 comme la tête de file de l'aide à l'évasion fiscale, qui s'était notamment fait remarquer en 2003-2004 à l'occasion de la première opération d'amnistie fiscale pour les fonds expatriés, multipliant les effets d'annonce sur la normalité et la quasi sainteté du processus et des gens concernés, ainsi que sur les retombées économiques à attendre (qui ne sont jamais venues). Dans le genre, une autre joyeuseté sur le mandat de Mick Mulvaney (que j'ai déjà évoqué sur ce topic.... Avec ses petites affaires et ses conflits d'intérêts) dans son mandat à la tête du Consumer Financial Protection Bureau (créé par Obama, notamment pour limiter la prédation des institutions financières sur les consommateurs); http://www.ibtimes.com/political-capital/cfpb-drops-investigation-payday-lender-contributed-mick-mulvaneys-campaigns Les "payday loan" sont des prêts gagés sur les revenus (en théorie) et de fait non réellement sécurisés pour la plupart de ceux qui en ont besoin. C'est de facto des prêts sur gages, accordés par un secteur financiers d'usuriers qui ont connu une ascension phénoménale ces 20 dernières années (avec la précarisation d'une grosse moitié de la population) pour constituer un secteur financier secondaire et très peu régulé qui agit en tant que pur prédateur, mais constitue pour la finance un moyen commode de recycler des mauvaises dettes. Ce sont ces gens qui iront se payer sur la bête (les insolvables/peu solvables) en arrachant tout ce qui peut être arraché, en accélérant leur précarisation, en les empêchant de relever la tête, souvent avec la complicité des autorités locales.... Et ce secteur est devenu très actif dans le lobbying local et national ces deux dernières décennies, afin d'être encore moins réglementé et de pouvoir encore plus développer ses pratiques abusives. L'exemple évoqué par le journal concerne ainsi une compagnie de ce type (et oui, l'enrichissement a converti les prêteurs sur gage avançant du fric dans leur arrière boutique en personnes "respectables" ayant des réseaux d'agence copiant l'apparence des banques) sur laquelle le CFPB enquêtait depuis 4 ans: M Mulvaney, que cette compagnie a arrosé quand il était un élu, vient de mettre fin à la dite enquête sur les pratiques marketing et financières puantes de l'entreprise dont le but était, comme tant d'autres "systèmes" existant de fait aux USA (y compris des systèmes judiciaires locaux), d'enfermer des clients vulnérables dans un cycle perpétuel de dettes (on pourrait dire que les universités américaines ne sont actuellement plus rien d'autre pour un grand nombre d'étudiants). Quote The investigation followed a 2013 report by ProPublica and Marketplace that found World Acceptance Corporationissued loans that were “deceptively expensive” and packaged with “nearly useless insurance products” while trapping borrowers in a “debt cycle.” Quote Mulvaney has received $57,100 in campaign contributions from the payday lending industry over the course of his political career, according to the National Institute on Money in State Politics. As head of the CFPB, Mulvaney is now in position to regulate the payday lending industry, but the former member of the conservative House Freedom Caucus told USA Today in December those campaign contributionsdid not create any conflicts of interest. Ben tiens Encore mieux: le toutou renvoie la baballe à son maître Quote Last week, the CFPB announced it would reconsider rules governing payday lending it finalized in October under Cordray. The rules required payday lenders to verify borrowers could pay back the loans before lending. Then on Thursday, the CFPB dropped a lawsuit it filed last year against four payday lenders located on Indian reservations for allegedly charging interest rates between 440 and 950 percent. Ou comment un système s'organise pour pressurer les plus vulnérables, et encore parvenir à en tirer quelque chose, en profitant de l'impasse dans laquelle ils se trouvent et en y creusant un trou Quote While payday lenders say that their products — short-term loans of a few hundred dollars lent at high interest rates — allows low-income Americans to access credit, critics say the industry captures poor people in a cycle of high-interest loans they can’t pay back. A 2014 CFPB study found that four out of five payday loans are given to borrowers who already have an outstanding payday loan. The study also reported that half of all payday loans are part of a series of loans that are at least 10 loans long. Quote The payday lending industry has aligned itself with Trump since the president's 2016 electoral victory. Advance America, the nation's largest payday lender, donated $250,000 to Trump's inauguration. Rod Aycox, a title loan executive, contributed $500,000; his wife kicked in another $500,000. The payday lending industry's trade group, the Community Financial Services Association of America, will hold its 2018 annual conference and expo at the Trump National Doral resort in Miami. La preuve qu'il n'y a pas tant de gens que ça qui ont besoin de pouvoir se regarder en face dans le miroir. Modifié le 30 janvier 2018 par Tancrède 1 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Deres Posté(e) le 30 janvier 2018 Share Posté(e) le 30 janvier 2018 Attention à ces histoires de dépenses imprévues car contrairement à la France, je ne pense pas que les américains aient à disposition des équivalents du livret A immédiatement disponible en cas de coup dur. Si ils veulent faire des économies, ils doivent placer de l'argent et celui-ci est donc probablement plus ou moins bloqué. Cela veut aussi donc probablement dire qu'ils ont très peu d'argent sur leur compte à vue, ce qui est logique car ils utilisent des cartes de crédit (et pas de débit comme nous). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 30 janvier 2018 Share Posté(e) le 30 janvier 2018 il y a une heure, Deres a dit : Attention à ces histoires de dépenses imprévues car contrairement à la France, je ne pense pas que les américains aient à disposition des équivalents du livret A immédiatement disponible en cas de coup dur. Si ils veulent faire des économies, ils doivent placer de l'argent et celui-ci est donc probablement plus ou moins bloqué. Euh... Ils n'auraient pas la possibilité de placer quelque épargne très liquide sur un compte sur livret ou un machin dans ce goût là ? Ca doit quand même exister, n'est-ce pas... Ca ne rapporte presque rien mais c'est liquide. Au pire : compte en banque. On parle de moins de 1000$ ci-dessus. il y a une heure, Deres a dit : Cela veut aussi donc probablement dire qu'ils ont très peu d'argent sur leur compte à vue, ce qui est logique car ils utilisent des cartes de crédit (et pas de débit comme nous). Pour remettre une pièce en cuivre dans la machine à pessimisme lancée par @Tancrède :, Krugman signale également que le taux d'épargne (part du revenu consacré à l'épargne*) est au plus bas, du moins à peine au-dessus des niveaux abyssaux atteints juste avant l'éclatement de la la dernière crise de 2007. Citation Why is saving down? Maybe it’s the stock market (which is starting to feel more like a bubble than it did even a few months ago), maybe it’s eat, drink, and be merry, for tomorrow we have a constitutional crisis/a nuclear war/Skynet kills us all. Whatever: saving can’t keep falling, and you wonder whether households are getting overstretched again. I’m not predicting a crisis; this doesn’t look nearly as bad as the U.S. economy in the housing bubble years. [...] But as I said, this growth doesn’t look very healthy. Et il faut garder à l'esprit que ces chiffres concernent tous les américains, c'est à dire aussi les plus riches qui, eux, voient leur épargne exploser faute de savoir quoi faire de leur argent. Sinon, "spécial @Kiriyama" : le même canard donne à voir les exercices de Lindsay Vonn. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 30 janvier 2018 Share Posté(e) le 30 janvier 2018 (modifié) 1 hour ago, Boule75 said: Euh... Ils n'auraient pas la possibilité de placer quelque épargne très liquide sur un compte sur livret ou un machin dans ce goût là ? Ca doit quand même exister, n'est-ce pas... Ca ne rapporte presque rien mais c'est liquide. Au pire : compte en banque. On parle de moins de 1000$ ci-dessus. Pour remettre une pièce en cuivre dans la machine à pessimisme lancée par @Tancrède :, Krugman signale également que le taux d'épargne (part du revenu consacré à l'épargne*) est au plus bas, du moins à peine au-dessus des niveaux abyssaux atteints juste avant l'éclatement de la la dernière crise de 2007. Un fait intéressant, cependant, dont il est sans doute trop tôt pour essayer de dire dans quelles mesures c'est bon ET mauvais: les générations récentes, essentiellement ce qu'on appelle les "millennials" (qui, vu l'ampleur du spectre générationnel concerné, me semblent plus une fausse catégorie plutôt qu'un ensemble ayant de fortes convergences de circonstances, caractères et comportements), épargnent beaucoup plus que leurs parents et grands-parents, du moins en proportion de leurs revenus. C'est en partie du à la chèreté de beaucoup de choses, dont le logement, qui les fait reculer devant des achats lourds et de l'endettement qui les handicaperont proportionnellement plus que les générations précédentes. C'est aussi parce qu'ils se marient moins/se mettent moins en couple (ou le font plus tard), parce qu'ils sont plus mobiiles (par choix ou non) donc moins "ancrés" (dans une carrière continue au même endroit et/ou un lieu), parce qu'ils tendent plus à consommer du mode de vie (voyages, expériences....) qu'à adopter le schéma plus "traditionnel", qu'ils achètent nettement moins de voitures..... Beaucoup de ces comportements sont définis autant par le positif (choix et tendances de comportement) que par le négatif (ne font pas ces achats, ne vont pas vers ces modes de vie, parce qu'ils n'en ont pas les moyens: beaucoup vivent chez leurs parents ou en cohabitation -selon des modes divers- et ne peuvent réellement en sortir). Quoiqu'il en soit, ils épargnent proportionnellement plus, ce qui vient d'un phénomène par ailleurs observé aussi par d'autres moyens: ils ont nettement plus peur de l'avenir que les générations précédentes. Ces tendances de fond seraient aussi présentes dans la partie la moins jeunes de la génération post-millenials (c'est quoi déjà, les gen-Y ou quelque chose comme ça?), celle qui fait ses études ou les a finies récemment (pour ceux qui en font); plus d'égoïsme/individualisme dans la planification personnelle, focus sur la carrière et le dépatouillage d'avec le boulet à la patte de l'emprunt étudiant, proportion encore plus grande qui retourne/reste avec les parents.... Sinon, pour en remettre une couche, une spécialité américaine que le monde ne leur envie pas: https://www.theguardian.com/us-news/2018/jan/16/why-does-it-cost-32093-just-to-give-birth-in-america 32 000$ de frais médicaux en moyenne pour un accouchement (51 000 si une césarienne est nécessaire). Ce coût serait l'une des principales causes de faillites personnelles pour raison médicales. Ce à quoi j'imagine que les républicains répondront que cela vient du choix individuel de ces gens.... Le même parti qui, par ailleurs, déplore la faible natalité des nationaux, exalte la maternité et la famille.... Les assurances prennent en charge une large part de ces montants (et négocient des prix plus bas que ce chiffre de 32 000 qui est la base facturée par les hôpitaux), du moins s'il n'y a pas de complications. Quote Another estimate from the International Federation of Health Plans put the average amount insurers paid for a vaginal birth in the US at $10,808 in 2015. That is quintuple the IFHP estimate for another industrialized nation, Spain, where it costs $1,950 to deliver a child. The amount insurers pay for births in America is lower than the amount billed by hospitals because insurers negotiate lower prices. Quote American families rarely shoulder the full costs of childbirth on their own – but still pay far more than in other industrialized nations. Nearly half of American mothers are covered by Medicaid, a program available to low income households that covers nearly all birth costs. But people with private insurance still regularly pay thousands of dollars in co-pays, deductibles and partially reimbursed services when they give birth. Childbirth Connection put the average out of pocket childbirth costs for mothers with insurance at $3,400 in 2013. Ironique pour la nation qui s'est constituée en république et a rejeté monarchie et aristocratie: Quote Even the luxurious accommodations provided to the Duchess of Cambridge for the birth of the royal family’s daughter Princess Charlotte – believed to have cost up to $18,000 – were cheaper than many births in America. Une caricature du système de santé US en général, beaucoup plus cher et nettement moins efficace? Quote Despite these high costs, the US consistently ranks poorly in health outcomes for mothers and infants. The US rate of infant mortality is 6.1 for every 1,000 live births, higher than Slovakia and Hungary, and nearly three times the rate of Japan and Finland. The US also has the worst rate of maternal mortality in the developed world. That means America is simultaneously the most expensive and one of the riskiest industrialized nations in which to have children Comme spécifié dans l'article, il y a peu d'études sur la réalité de l'impact financier des factures médicales en général sur les ménages américains, et encore moins sur cette dépense de santé en particulier. La dernière a une dizaine d'années, et vu l'évolution des frais médicaux sur cette décennie (Obamacare....), elle est sans doute très obsolète... Dans le sens où elle est très en deçà de la réalité actuelle: Quote There are few studies that estimate the number of families who go bankrupt from this type of unexpected expense. One of the best estimates is now outdated – conducted 10 years ago. But one of the authors of that research, Dr Steffie Woolhandler, estimates as many as 56,000 families each year still go bankrupt from adding a new family member through birth or adoption. Juste pour mettre une cerise moisie sur ce gâteau raté, signalons aussi qu'il n'y a que très peu de congés maternité/paternité (seuls quelques employeurs font cela), ce qui veut dire que, pour avoir un enfant, la plupart des ménages doivent effectivement perdre des jours de paie. Et pour couronner le tout, l'opacité des prix est totale (et on ne peut rien savoir à l'avance) et leur variation selon l'Etat ou l'hôpital est très grande: Quote According to Hsia’s 2013 study, a “California woman could be charged as little as $3,296 or as much as $37,227 for a vaginal delivery, and $8,312 to $70,908 for a caesarean section, depending on which hospital she was admitted to.” A croire que la direction politique des USA, ou le destin, veut faire de la naissance aux USA un investissement pourri, et veut absolument que le pays cesse d'exister. Modifié le 30 janvier 2018 par Tancrède 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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