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Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?


LBP

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8 hours ago, Patrick said:

Non il y a une réelle perte de compétences. C'est ça d'avoir sabordé l'industrie. On est obligés de réapprendre à la dure à mener de grands projets, sans même avoir pu nous faire la main sur de plus petites installations. 

Et on parle juste de béton et de soudures ...

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Pour Hinkley Point, la communication souffle le chaud et le froid.
La 28 juin, EDF parlait d'un "énorme succès" (pour avoir réussi à couler la dalle), et évoquait juste un petit risque de retard pour l'ensemble du projet.
Et là on se prend dans les dents un surcoût de 2 à 3 milliards d'Euros (dont une partie parait être due, il est vrai, à des particularités réglementaires UK, en plus de difficultés techniques pour le terrassement).
EDF joue gros financièrement sur ce projet, avec les montants en jeu certains étaient bien inquiets dès la signature du contrat.

 

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il y a 23 minutes, WizardOfLinn a dit :

Pour Hinkley Point, la communication souffle le chaud et le froid.
La 28 juin, EDF parlait d'un "énorme succès" (pour avoir réussi à couler la dalle), et évoquait juste un petit risque de retard pour l'ensemble du projet.
Et là on se prend dans les dents un surcoût de 2 à 3 milliards d'Euros (dont une partie parait être due, il est vrai, à des particularités réglementaires UK, en plus de difficultés techniques pour le terrassement).

EDF étant à 85% détenu par l'état et vu son quasi monopole en France, c'est nous tous qui jouons gros dans l'affaire, on va le sentir passer dans nos factures si ça vire au fiasco.

On va aussi le sentir passer, quoi qu'il arrive,  en terme de manque d'investissement en France, vu que EDF finance ce projet au 2/3 ( et probablement 100% des surcouts) alors que sa dette est déjà énorme. On doit d'ailleurs déjà le sentir, vu que la construction doit bien couter dans les 2G€ par an depuis quelques temps et ne rapportera rien au mieux avant 2025.  18G£ en 2015, 20G£ en 2017,  et maintenant 22G£ en 2019. En gros, tout les 2 ans, ils rajoutent 2G£ de cout de construction. A ce rythme, et avec 2 ans de retard e plus, ça va finir à 30G£ !

il y a 23 minutes, WizardOfLinn a dit :

EDF joue gros financièrement sur ce projet, avec les montants en jeu certains étaient bien inquiets dès la signature du contrat.

Le directeur financier d'EDF avait même démissionné en 2016 car il estimait que le projet était beaucoup trop risqué financièrement, malgré la méga carotte du gvt anglais offrant un prix de vente tres généreux et indexé sur l'inflation sur 35 ans. Je me demande jusqu'à quel point les contribuables anglais et leurs gvt futurs vont  respecter ça, sans parler des suites possibles du brexit ou pseudobrexit.

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Il y a 1 heure, Carl a dit :

Je suis plutôt pro-nucléaire sur le principe, mais quand je vois l'explosion du cout et du délai pour l'EPR de flamanville,  je me dis qu'on aurait besoin d' un bon nettoyage à la guillotine chez Edf, Ex-Areva, Bouygues et compagnie tellement ils se foutent impunément de la gueule du monde. Au démarrage du projet, c'était 3.3G€ et livraison en 2015, avec en plus l'EPR  de Olkiluoto pour éviter de reproduire certaines bêtises.  Aujourd'hui, c'est 11G€ et 2022 avec la quasi certitude que ça va encore empirer. Et  fukushima n'explique pas tout, c'était déjà budget x2 et +3 ans avant fukushima, et la majorité des conneries qui ont suivi n'ont rien à voir avec fukushima.

Si j'ai bien compris ce que m'a expliqué une connaissance bossant dans le domaine, il semblerait que l'on n'ait pas été en mesure de saisir chez Areva/EDF que les règles du jeu avaient changé. Jadis, on faisait pression en haut-lieu et l'on parvenait à influencer la décision jusque dans une certaine mesure ou à trouver une solution conciliante. Désormais, on ne rigole plus avec l'Autorité de sûreté nucléaire. S'ils avaient pris acte de cela dès le départ, plutôt que de faire comme si de rien n'était en sifflotant, ils auraient pu apporter bien plus tôt les correctifs estimés indispensables.

Modifié par Skw
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il y a 23 minutes, Skw a dit :

Si j'ai bien compris ce que m'a expliqué une connaissance bossant dans le domaine, il semblerait que l'on n'ait pas été en mesure de saisir chez Areva/EDF que les règles du jeu avaient changé. Jadis, on faisait pression en haut-lieu et l'on parvenait à influencer la décision jusque dans une certaine mesure ou à trouver une solution conciliante. Désormais, on ne rigole plus avec l'Autorité de sûreté nucléaire. S'ils avaient pris acte de cela dès le départ, plutôt que de faire comme si de rien n'était en sifflotant, ils auraient pu apporter bien plus tôt les correctifs estimés indispensables.

Faut aussi avoir à l'esprit que les règles du jeu ont continuellement évolué au fur et à mesure de la construction, effet Fukushima etc... Donc des heures d'études au carré pour justifications, des équipements de secours de secours supplémentaires, des remplacements de composants avec dossiers justificatifs insuffisants... Pendant ce.temps là le déjà réalisé vieillit, n'est plus d'aplomb,.n'est plus aux normes, doit être refait, des équipes restent mobilisées pour pérenniser les compétences... Et l'ASN se protège bien davantage du coup en mode éminemment binaire.

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C'est une très bonne chose que l'ASN soit intraitable avec EDF, on ne peut vraiment pas se permettre ne serait-ce qu'un micro fukushima chez nous. Rien que d'un point de vue financier et industriel, ça condamnerait l'industrie nucléaire française, ruinerait EDF, couterait un bras à l'état, nuirait fortement au tourisme (40G€ de dépenses annuelles par les étrangers quand même),... Sans parler des conséquences économique de plus long terme, rien qu'avec un  gros renforcement politique des gaucho-écolos par exemple.

L'ASN oblige EDF a investir fortement dans l'entretien et la sécurisation des vieilles centrales en échange de leur prolongation. Sans cela, on peut être à peu près certains qu'EDF utiliserait plutôt cet argent pour construire/racheter plus  de centrales à l'étranger, tout en prolongeant au max les centrales françaises en dépensant le strict minimum en entretien.

Pour l'EPR aussi il faut être intraitable. EDF a toutes les raisons de laisser passer des malfaçons vu l'importance stratégique et financière d'avoir un EPR  opérationnel dès que possible, mais si plus tard la centrale à un problème conduisant à un arrêt temporaire ou définitif (je part du principe que l'EPR est assez sûr pour que le pire scénario n'ai pas de conséquence hors de la centrale), la perte pour EDF serait gigantesque.

Quelqu'un comprend pourquoi les couts explosent à ce point ? L'estimation initiale de 3.3 G€ était sans doute très optimiste, c'est plus ou moins le prix des anciens REP produits en série, en un peu plus cher car plus sûrs et plus puissants. Qu'on rajoute 2-3 milliards parce que sous-estimation volontaire, tête de série, fukushima, ASN intraitable,.. ok, mais comment expliquer 5-6 milliards de plus ?! Quel imprévu peut engloutir une telle somme ?

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Concernant les "small nuclear reactors", on lit que ceux ci ne peuvent pas, de par leur conception, entrer en fusion, par exemple :

"The SMR addresses the greatest perceived danger - nuclear meltdowns – a threat that has loomed since the dawn of the nuclear era. It doesn’t require active cooling systems to prevent a meltdown, and would theoretically shut down safely without any outside intervention."

https://www.zdnet.com/article/small-nuclear-reactors-americas-energy-future/

ou encore :

"They can be deployed incrementally, matched to energy demand in particular times and places, and are meltdown-proof without human intervention."

https://www.vox.com/energy-and-environment/2018/7/11/17555644/nuclear-power-energy-climate-decarbonization-renewables

J'essaie de retrouver comment cela est accompli (de mémoire c'était la température de fonctionnement qui était plus faible), mais je ne trouve plus/pas de source en la matière. Auriez vous une idée de la chose ?

Merci d'avance

 

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Il y a 3 heures, ippa a dit :

Concernant les "small nuclear reactors", on lit que ceux ci ne peuvent pas, de par leur conception, entrer en fusion, par exemple :

"The SMR addresses the greatest perceived danger - nuclear meltdowns – a threat that has loomed since the dawn of the nuclear era. It doesn’t require active cooling systems to prevent a meltdown, and would theoretically shut down safely without any outside intervention."

https://www.zdnet.com/article/small-nuclear-reactors-americas-energy-future/

ou encore :

"They can be deployed incrementally, matched to energy demand in particular times and places, and are meltdown-proof without human intervention."

https://www.vox.com/energy-and-environment/2018/7/11/17555644/nuclear-power-energy-climate-decarbonization-renewables

J'essaie de retrouver comment cela est accompli (de mémoire c'était la température de fonctionnement qui était plus faible), mais je ne trouve plus/pas de source en la matière. Auriez vous une idée de la chose ?

Merci d'avance

 

 

La température de fonctionnement ne peut pas être très différente tant qu'il s'agit de la même technologie (typiquement, REP réacteur à eau pressurisée), du moins pour des réacteurs de production électrique, sous peine de trop dégrader le rendement de conversion électrique. S'il y a une petite différence, ça ne joue qu'à la marge.
Un SMR de 200 MWe a surtout moins de puissance résiduelle à dissiper après arrêt qu'un monstre de 1000 MWe et plus, ce qui peut rendre les systèmes passifs suffisants.
Par ailleurs, certains SMR, de technologie différente (réacteurs à galets par exemple), ont une densité de puissance du coeur plus faible que les REP, et une capacité thermique plus importante, permettant d'exclure la fusion même en cas de panne de tous les systèmes, alors qu'ils fonctionnent à température plus élevée (et la forme du combustible est aussi différente).

 

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  • 3 weeks later...
Citation

Le gouvernement évoque six nouveaux EPR, "une hypothèse de travail" selon lui


Le gouvernement a adressé à EDF une lettre lui demandant d'évaluer l'état de la filière nucléaire et évoquant six éventuelles centrales EPR à construire, "une hypothèse de travail" qui, a-t-il assuré, ne présage "en rien des décisions" à venir concernant le secteur.
Le gouvernement fixe ainsi pour "mi-décembre 2019, une analyse des capacités de la filière nucléaire pour être en mesure de répondre à l'exécution d'un programme de construction de trois paires de réacteurs sur trois sites distincts, chaque paire étant espacée de quatre ans".

...

Le gouvernement, qui multiplie les signes d'impatience depuis quelques mois, a commandé un audit indépendant, dont les conclusions sont attendues fin octobre.

"Nous considérons que les dérapages de coût et de calendrier ne sont pas satisfaisants et appellent des explications", a redit lundi le ministère de la Transition écologique.

Le projet de PPE pour les dix ans à venir ouvre la porte à la construction de nouveaux réacteurs. Le gouvernement souhaite disposer "d'ici mi-2021" des éléments pour décider en 2022 de lancer la construction éventuelle de nouveaux EPR afin d'anticiper le remplacement de réacteurs vieillissants.

...

 

https://www.connaissancedesenergies.org/afp/le-gouvernement-evoque-six-nouveaux-epr-une-hypothese-de-travail-selon-lui-191014-0

Conjonction avec la prochaine élection présidentielle...

 

 

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Ce sont des hypothèses, et il est un peu normal de s'y prendre à l'avance pour disposer des éléments de décision en temps utile.
Il s'agit de travailler en parallèle pendant la résolution des problèmes en cours.
Le calendrier électoral doit jouer un peu, mais il y a aussi des contraintes bien physiques, le renouvèlement du parc.
Donc rien de bien choquant.

 

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il y a 16 minutes, kalligator a dit :

Evoquer la construction de 6 centrales alors que l'on ne maîtrise pas le sujet (surcouts et retards) n'est-ce prématuré

Non car, de la décision à la mise en œuvre, il faut du temps, or s'il veut conserver les savoirs faire durement acquis pour la construction du premier EPR, il faut y penser tout de suite. En plus on a déjà un bon RETEX sur l'EPR entre Flamanville, la Finlande, la Chine, etc

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il y a 16 minutes, kalligator a dit :

"conserver les savoir faire durement acquis"   franchement c'est pas convainquant au vu des difficultés actuelles

Ben si quand même : on sait déjà là ou on s'est planté sur les EPR de Flamanville et de Finlande, c'est déjà un énorme savoir-faire ! (ceci, dit en toute franchise, au premier degré).

On ne peut qu'espérer faire mieux les prochaines fois, même si ça nous aura coûté (très) cher pour apprendre.

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Article sur le rôle de Naval Group dans les petits réacteurs modulaires :

https://www.meretmarine.com/fr/content/naval-group-se-relance-dans-le-nucleaire-civil

De petites centrales nucléaires modulaires de 300 à 400 MW pouvant être couplées selon les besoins des clients. C’est le concept Smart Modular Reactor (SMR) développé par le CEA, EDF, Naval Group et TechnicAtome dans le cadre du projet NUWARD. Il « bénéficiera des meilleures technologies françaises, issues d’un savoir-faire de plus de 50 ans dans la conception, le développement et la construction de réacteurs à eau pressurisée et d’une expérience dans leur exploitation équivalente à près de 2000 années-réacteurs. Basée sur cette technologie éprouvée, NUWARD sera une solution modulaire qui intégrera plusieurs innovations majeures, au bénéfice de l’exploitant et de la compétitivité du produit : simplicité et compacité d’un design intégré, flexibilité en phase de construction et d’exploitation, approche innovante en matière de sûreté conforme aux meilleurs standards mondiaux. Le savoir-faire du CEA en matière de recherche et de qualification de nouvelles technologies, l’expérience d’architecte-ensemblier et d’exploitant d’EDF, celle de Naval Group en matière de structures modulaires, ainsi que l'expertise en matière de conception de réacteurs compacts de TechnicAtome sont fortement mobilisés pour atteindre ces objectifs », expliquent les partenaires.

Ceux-ci veulent avec NUWARD proposer à la fin de la prochaine décennie un produit concurrentiel sur le marché mondial et se disent ouverts à la coopération internationale « afin de favoriser l'harmonisation des réglementations, la standardisation du design et son optimisation ». Dans cette perspective, le CEA et EDF ont déjà entamé des discussions avec la société américaine Westinghouse Electric Company (rachetée en 2018 par un fonds d’investissement canadien après sa mise en faillite) pour étudier une coopération en matière de développement de petits réacteurs modulaires.

Ces SMR sont présentés comme complémentaires de l’offre française existante en matière de réacteurs nucléaires civils, qui se concentre aujourd’hui sur des centrales de forte puissante (1000 à 1700 MW par unité de production). Estimé à 20 GW à l’horizon 2035/2040, le marché visé est celui des pays contraints par la taille de leur réseau électrique, leur géographie ou leur économie ainsi que des pays dotés de sources intermittentes. « La France, à travers le SMR, devrait en capter rapidement entre 3 et 4 GWe. Au-delà de 2040, le marché des SMR devrait croître significativement, porté par plusieurs tendances structurelles du mix électrique mondial : décarbonation, croissance démographique... », précise-t-on chez l'un des industriels impliqués.

L’Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) recense actuellement 48 modèles de SMR à travers le monde, avec des degrés de maturité et des technologies proposées très divers. Pour ce qui est des petits réacteurs, certains sont en construction, essentiellement des équipements embarqués russes et chinois et un petit démonstrateur argentin, à usage domestique pour l’heure. D’autres sont en développement, preuve que ce marché s’annonce dynamique, pour peu que le coût du kWh produit soit à un niveau « raisonnable », ce qui constitue l’un des enjeux majeurs pour les futurs équipements de ce type.

De prime abord, l'implication dans ce projet de Naval Group, par ailleurs actionnaire à hauteur de 26.8% de TechnicAtome, peut paraitre surprenant. Car, en dehors du concept Flexblue de centrale immergée dévoilé en 2011 et qui n'a jamais vu le jour, le leader européen du naval militaire, qui produit depuis près d’un demi-siècle les chaufferies embarquées des bâtiments à propulsion nucléaire de la Marine nationale, a connu dans l’histoire récente d’importantes déconvenues dans le domaine civil. A la fin des années 2000, face au manque d’activité dans le militaire et dans une volonté de diversification vers des secteurs proches de ses savoir-faire, tout en permettant de maintenir des compétences critiques, l’industriel avait pris des contrats pour le nucléaire civil : il y a par exemple eu la production d’équipements internes de la cuve de l’EPR de Flamanville, des échangeurs pour des centrales chinoises ou encore des éléments destinés au réacteur de recherche Jules Horowitz du CEA. Mais Naval Group a rencontré d’importantes difficultés et des surcoûts considérables, en particulier à partir de 2013, qui ont largement contribué à plomber ses comptes à l’époque. Les commandes du CEA pour le réacteur de recherche Jules Horowitz furent les pires, ce projet pesant en 2014 pour 4/5èmes des pertes du groupe dans le nucléaire civil.

Alors pourquoi l’entreprise prend-elle le risque de s’embarquer dans une nouvelle galère potentielle ? « Depuis plus de 40 ans, Naval Group construit des sous-marins nucléaires et porte-avions dont la propulsion est réalisée au moyen de petites unités de production d'énergie nucléaire. Naval Group est ainsi engagé dans les plus hauts standards de sécurité, de compétitivité et d'innovation dans le domaine nucléaire. Cette coopération est une belle opportunité et offre d'intéressantes synergies avec notre coeur de métier dans la propulsion nucléaire », dit Hervé Guillou, président de Naval Group.

Concrètement, il s’agit toujours de compléter les programmes cycliques et peu volumineux de la Marine nationale en matière de bâtiments à propulsion nucléaire. Entre deux générations, Naval Group doit maintenir ses compétences très spécifiques et pointues, tant en conception qu’en production. Cela a un prix, qu'il faut parfois consentir, pour éviter qu'il soit encore plus coûteux en cas de perte de savoir-faire. Bien sûr, l'objectif n'est pas de perdre de l'argent et Naval Group entend bien tirer les leçons des déboires rencontrés avec les précédents projets civils. Au sein de l’entreprise, on parle d’une « diversification maîtrisée dans le domaine du nucléaire civil et des services associés avec à moyen et long terme un apport de charge à ses ateliers spécialisés dans la propulsion nucléaire ». Il s’agit aussi pour l’industriel, avec NUWARD, de contribuer au développement et de s’approprier des technologies innovantes potentiellement communes au SMR français et à d’autres projets liés à la propulsion nucléaire. Naval Group voit aussi dans ce projet l’occasion de parfaire sa connaissance et sa pratique des exigences des autorités de sûreté et des clients dans le domaine du nucléaire civil pour anticiper celles qui s’appliqueront de facto, un jour, au domaine militaire, y compris en matière de cyber sécurité.

Et puis, dans un contexte actuellement très difficile pour le nucléaire tricolore, il y a probablement nécessité, pour l’ensemble de ses acteurs nationaux, de faire corps autour de nouveaux projets afin de redresser le secteur et garantir la pérennité d’un écosystème stratégique pour le pays. NUWARD doit ainsi contribuer à relancer la filière nucléaire française, actuellement plombée par les déboires des EPR, à l’exception des réacteurs construits en Chine.  

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il y a 34 minutes, collectionneur a dit :

Article sur le rôle de Naval Group dans les petits réacteurs modulaires :

https://www.meretmarine.com/fr/content/naval-group-se-relance-dans-le-nucleaire-civil

De petites centrales nucléaires modulaires de 300 à 400 MW pouvant être couplées selon les besoins des clients. C’est le concept Smart Modular Reactor (SMR) développé par le CEA, EDF, Naval Group et TechnicAtome dans le cadre du projet NUWARD. Il « bénéficiera des meilleures technologies françaises, issues d’un savoir-faire de plus de 50 ans dans la conception, le développement et la construction de réacteurs à eau pressurisée et d’une expérience dans leur exploitation équivalente à près de 2000 années-réacteurs. Basée sur cette technologie éprouvée, NUWARD sera une solution modulaire qui intégrera plusieurs innovations majeures, au bénéfice de l’exploitant et de la compétitivité du produit : simplicité et compacité d’un design intégré, flexibilité en phase de construction et d’exploitation, approche innovante en matière de sûreté conforme aux meilleurs standards mondiaux. Le savoir-faire du CEA en matière de recherche et de qualification de nouvelles technologies, l’expérience d’architecte-ensemblier et d’exploitant d’EDF, celle de Naval Group en matière de structures modulaires, ainsi que l'expertise en matière de conception de réacteurs compacts de TechnicAtome sont fortement mobilisés pour atteindre ces objectifs », expliquent les partenaires.

Ceux-ci veulent avec NUWARD proposer à la fin de la prochaine décennie un produit concurrentiel sur le marché mondial et se disent ouverts à la coopération internationale « afin de favoriser l'harmonisation des réglementations, la standardisation du design et son optimisation ». Dans cette perspective, le CEA et EDF ont déjà entamé des discussions avec la société américaine Westinghouse Electric Company (rachetée en 2018 par un fonds d’investissement canadien après sa mise en faillite) pour étudier une coopération en matière de développement de petits réacteurs modulaires.

Ces SMR sont présentés comme complémentaires de l’offre française existante en matière de réacteurs nucléaires civils, qui se concentre aujourd’hui sur des centrales de forte puissante (1000 à 1700 MW par unité de production). Estimé à 20 GW à l’horizon 2035/2040, le marché visé est celui des pays contraints par la taille de leur réseau électrique, leur géographie ou leur économie ainsi que des pays dotés de sources intermittentes. « La France, à travers le SMR, devrait en capter rapidement entre 3 et 4 GWe. Au-delà de 2040, le marché des SMR devrait croître significativement, porté par plusieurs tendances structurelles du mix électrique mondial : décarbonation, croissance démographique... », précise-t-on chez l'un des industriels impliqués.

L’Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) recense actuellement 48 modèles de SMR à travers le monde, avec des degrés de maturité et des technologies proposées très divers. Pour ce qui est des petits réacteurs, certains sont en construction, essentiellement des équipements embarqués russes et chinois et un petit démonstrateur argentin, à usage domestique pour l’heure. D’autres sont en développement, preuve que ce marché s’annonce dynamique, pour peu que le coût du kWh produit soit à un niveau « raisonnable », ce qui constitue l’un des enjeux majeurs pour les futurs équipements de ce type.

De prime abord, l'implication dans ce projet de Naval Group, par ailleurs actionnaire à hauteur de 26.8% de TechnicAtome, peut paraitre surprenant. Car, en dehors du concept Flexblue de centrale immergée dévoilé en 2011 et qui n'a jamais vu le jour, le leader européen du naval militaire, qui produit depuis près d’un demi-siècle les chaufferies embarquées des bâtiments à propulsion nucléaire de la Marine nationale, a connu dans l’histoire récente d’importantes déconvenues dans le domaine civil. A la fin des années 2000, face au manque d’activité dans le militaire et dans une volonté de diversification vers des secteurs proches de ses savoir-faire, tout en permettant de maintenir des compétences critiques, l’industriel avait pris des contrats pour le nucléaire civil : il y a par exemple eu la production d’équipements internes de la cuve de l’EPR de Flamanville, des échangeurs pour des centrales chinoises ou encore des éléments destinés au réacteur de recherche Jules Horowitz du CEA. Mais Naval Group a rencontré d’importantes difficultés et des surcoûts considérables, en particulier à partir de 2013, qui ont largement contribué à plomber ses comptes à l’époque. Les commandes du CEA pour le réacteur de recherche Jules Horowitz furent les pires, ce projet pesant en 2014 pour 4/5èmes des pertes du groupe dans le nucléaire civil.

Alors pourquoi l’entreprise prend-elle le risque de s’embarquer dans une nouvelle galère potentielle ? « Depuis plus de 40 ans, Naval Group construit des sous-marins nucléaires et porte-avions dont la propulsion est réalisée au moyen de petites unités de production d'énergie nucléaire. Naval Group est ainsi engagé dans les plus hauts standards de sécurité, de compétitivité et d'innovation dans le domaine nucléaire. Cette coopération est une belle opportunité et offre d'intéressantes synergies avec notre coeur de métier dans la propulsion nucléaire », dit Hervé Guillou, président de Naval Group.

Concrètement, il s’agit toujours de compléter les programmes cycliques et peu volumineux de la Marine nationale en matière de bâtiments à propulsion nucléaire. Entre deux générations, Naval Group doit maintenir ses compétences très spécifiques et pointues, tant en conception qu’en production. Cela a un prix, qu'il faut parfois consentir, pour éviter qu'il soit encore plus coûteux en cas de perte de savoir-faire. Bien sûr, l'objectif n'est pas de perdre de l'argent et Naval Group entend bien tirer les leçons des déboires rencontrés avec les précédents projets civils. Au sein de l’entreprise, on parle d’une « diversification maîtrisée dans le domaine du nucléaire civil et des services associés avec à moyen et long terme un apport de charge à ses ateliers spécialisés dans la propulsion nucléaire ». Il s’agit aussi pour l’industriel, avec NUWARD, de contribuer au développement et de s’approprier des technologies innovantes potentiellement communes au SMR français et à d’autres projets liés à la propulsion nucléaire. Naval Group voit aussi dans ce projet l’occasion de parfaire sa connaissance et sa pratique des exigences des autorités de sûreté et des clients dans le domaine du nucléaire civil pour anticiper celles qui s’appliqueront de facto, un jour, au domaine militaire, y compris en matière de cyber sécurité.

Et puis, dans un contexte actuellement très difficile pour le nucléaire tricolore, il y a probablement nécessité, pour l’ensemble de ses acteurs nationaux, de faire corps autour de nouveaux projets afin de redresser le secteur et garantir la pérennité d’un écosystème stratégique pour le pays. NUWARD doit ainsi contribuer à relancer la filière nucléaire française, actuellement plombée par les déboires des EPR, à l’exception des réacteurs construits en Chine.  

Des SMR ça serait vraiment la solution idéale pour décarbonner la production électrique des Dom/Tom. 

On pourrait même envisager de les mettre sur barge comme on fait les russes.

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Un point de vue très acide sur l'abandon du programme Astrid et un rappel du Super Phenix qui est le premier gros ''bug'' de l'industrie nucléaire française causait, dixit l'auteur, par l'irruption des responsables politiques dans la recherche scientifique :

https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/astrid-un-fantome-vient-detre-tue/

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  • Soit Superphénix était un échec que les anciens de l'industrie nucléaire française continuent de masquer en blamant les politicards.
  • Soit Superphénix était un immense succès qui a couté très cher étant donné l'ampleur de la tâche et qui a été sabordé par un appareil d'Etat français dont la tête obéit d'avantage à New-York/Londres qu'aux intérêts de ce qu'il reste du capitalisme français.

Hum le choix est difficile héhé....

Et dans l'article Jean-Marie Berniolles va jusqu'à parler de quasi sabotage de la cuve du réacteur pour empêcher tout redémarrage... Il y aurait donc eu des intérêts très forts à ce que ce réacteur ne prouve jamais à quel point il avait finalement été réussi.

Ou alors la paranoïa de cet ancien du CEA n'a pas de limite !! Mais j'en doute.

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