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Guerre civile en Syrie


Messages recommandés

Il y a 2 heures, gustave a dit :

En revanche Daesh exclut en effet toute alliance ou fusion. Tu es avec eux ou contre eux.

A défaut de les rendre sympathique, ils ont au moins le mérite de la constance et de la lisibilité, pour "nous" c'est pratique. 

 

Pour HTS je relève un truc bizarre dans l'analyse de certains.

Vlad a menti, il mentira toujours. Il a envahit l'Ukraine, DONC il cherchera à envahir l'Europe.

Par contre, HTS, oui bon, ils ont des racines AQ, c'était des barbus terros, mais quand même depuis qq mois, ce sont des hommes neufs et sympathiques, faisant leur confiance !

 

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Le 19/03/2025 à 00:19, ksimodo a dit :

A défaut de les rendre sympathique, ils ont au moins le mérite de la constance et de la lisibilité, pour "nous" c'est pratique. 

 

Pour HTS je relève un truc bizarre dans l'analyse de certains.

Vlad a menti, il mentira toujours. Il a envahit l'Ukraine, DONC il cherchera à envahir l'Europe.

Par contre, HTS, oui bon, ils ont des racines AQ, c'était des barbus terros, mais quand même depuis qq mois, ce sont des hommes neufs et sympathiques, faisant leur confiance !

 

BHL les a rencontré, les a regardés droit dans les yeux, et il a constaté qu'ils avaient changé, qu'ils étaient devenus meilleurs... 

Modifié par rendbo
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Il y a 22 heures, ksimodo a dit :

A défaut de les rendre sympathique, ils ont au moins le mérite de la constance et de la lisibilité, pour "nous" c'est pratique. 

 

Pour HTS je relève un truc bizarre dans l'analyse de certains.

Vlad a menti, il mentira toujours. Il a envahit l'Ukraine, DONC il cherchera à envahir l'Europe.

Par contre, HTS, oui bon, ils ont des racines AQ, c'était des barbus terros, mais quand même depuis qq mois, ce sont des hommes neufs et sympathiques, faisant leur confiance !

 

Mais ne t'inquiète pas, tu l'auras ton voucher pour aller passer une semaine à Marioupol ! Sois juste patient, ils n'ont pas tout reconstruit encore.

---

Sinon, rumeurs qui semblent étayées sur l'installation d'une base conjointe avec les Turcs sur le site de l'ancienne base aérienne de Menagh/Minakh au nord d'Alep. Vers un potentiel plot logistique avec contingent turc sur place.

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Le 19/03/2025 à 00:19, ksimodo a dit :

A défaut de les rendre sympathique, ils ont au moins le mérite de la constance et de la lisibilité, pour "nous" c'est pratique. 

 

Pour HTS je relève un truc bizarre dans l'analyse de certains.

Vlad a menti, il mentira toujours. Il a envahit l'Ukraine, DONC il cherchera à envahir l'Europe.

Par contre, HTS, oui bon, ils ont des racines AQ, c'était des barbus terros, mais quand même depuis qq mois, ce sont des hommes neufs et sympathiques, faisant leur confiance !

 

Comparaison sans aucun sens: dans un cas (Syrie), il y a un changement réel de pouvoir et de volonté politique, dans le cas russe... Les mêmes criminels aux mêmes commandes. 

Si tu voulais faire une comparaison un peu inspirée, c'est à Prigojine qu'il fallait s'intéresser. Et à qui on aurait possiblement fini par passer l'éponge sur ses responsabilité pour les crimes commis par Wagner, s'il avait dégagé Poupout et envisagé une autre issue pour la guerre en Ukraine. Exactement comme HTS a fini par acter la fin de la guerre civile, à laquelle ils étaient partie, en dépit des derniers fous furieux qui font couler le sang pour créer du chaos. Poutine a-t-il montré une volonté sérieuse de cesser le feu et faire la paix ? Chaque jour démontre que non. 

Modifié par olivier lsb
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L'UE tergiverse et ne semble pas pressée de lever les sanctions. On peut comprendre les raisons d'une certaine prudence. Mais quand l'enjeu, c'est de faire rentrer 1,5 millions de personnes dans leur pays (estimation ONU), l'UE prend un sacré risque à vouloir absolument veiller à ce que le nouveau pouvoir fasse la mise en place d’un gouvernement "crédible, inclusif et non confessionnel": des valeurs bien trop occidentales pour la région, on risque d'avoir encore rien compris aux enjeux. C'est un coup à finir par donner raison aux extrémistes qui bordent le gouvernement de transition, et n'attendent qu'une provocation pour fragiliser les autorités et le redressement du pays. 


https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/17/la-communaute-internationale-s-engage-a-aider-le-nouveau-regime-syrien_6582648_3210.html

Citation

La communauté internationale s’engage à aider le nouveau régime syrien

Présent à Bruxelles lundi, le ministre des affaires étrangères syrien, Assad Hassan Al-Chibani, a réclamé la levée de l’ensemble des sanctions contre son pays pour permettre sa reconstruction.

Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 17 mars 2025 à 19h06, modifié le 18 mars 2025 à 10h37

Le ministre syrien des affaires étrangères, Assad Hassan Al-Chibani, serre la main de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de la 9ᵉ conférence internationale de soutien à la Syrie au siège du Conseil européen, à Bruxelles, lundi 17 mars 2025. VIRGINIA MAYO / AP

Quatorze ans après le début de la guerre civile en Syrie, la présence du nouveau ministre des affaires étrangères syrien, Assad Hassan Al-Chibani, à la neuvième conférence consacrée à ce pays à Bruxelles, lundi 17 mars, était un événement en soi. « Le peuple syrien a su se libérer du régime Al-Assad, mais il doit encore faire face aux vestiges de ce régime, a déclaré le chef de la diplomatie du pays. C’est aujourd’hui l’occasion de relever ces défis dans un esprit de solidarité et de collaboration. »

« Par le passé, nous avons travaillé pour la Syrie et pour les Syriens. Aujourd’hui, nous pouvons enfin travailler avec la Syrie, s’est pour sa part réjouie Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui ouvrait la conférence. Aujourd’hui, les rêves et les aspirations du peuple syrien ne sont plus en suspens. Pour la première fois depuis des décennies, l’espoir de la Syrie peut devenir réalité. »

Chacun a conscience que la situation est particulièrement instable et fragile, comme l’ont montré les violences intercommunautaires qui ont secoué la région côtière du nord du pays début mars, faisant plusieurs centaines de morts. « La flambée de violence est très inquiétante et montre que l’espoir en Syrie ne tient qu’à un fil. Nous devons faire plus afin que la Syrie aille dans la bonne direction », a souligné Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne.

Le problème dépasse de loin la question sécuritaire. « La situation sur place est extrêmement préoccupante : 90 % des Syriens vivent aujourd’hui sous le niveau de pauvreté, affirme Achim Steiner, chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Pendant ce conflit, la Syrie a perdu quarante ans de développement. Toutes les infrastructures essentielles sont détruites. »

Assurer des services de base aux Syriens

Les services de base en matière d’électricité, d’accès à l’eau potable, aux transports manquent aujourd’hui, le système éducatif est à l’arrêt, tandis que les ministères et les collectivités locales manquent de bras ou de compétences. « Il faudra au minimum dix ans pour retrouver les infrastructures civiles que le pays connaissait avant 2011 », évalue M. Steiner. Dans le même temps, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 1,5 million de Syriens pourraient rentrer dans leur pays dès 2025. Et 2 millions de personnes supplémentaires, actuellement déplacées à l’intérieur du pays, pourraient regagner leurs foyers.

Pour faire face, la priorité était donc lundi de réunir assez de fonds pour assurer des services de base aux Syriens, tant dans le pays qu’en Jordanie, au Liban, en Irak et en Turquie, les pays voisins qui accueillent des millions de Syriens. Alors que les Européens ont déjà versé depuis 2011 quelque 37 milliards d’euros, « les Syriens ont besoin désormais d’un soutien accru, assure Ursula von der Leyen. C’est pourquoi l’Union européenne porte aujourd’hui son engagement en faveur des Syriens – à l’intérieur du pays et dans la région – à près de 2,5 milliards d’euros pour 2025 et 2026 ».

Les Etats européens, mais également d’autres bailleurs internationaux, ont apporté leur écot, pour atteindre une somme globale proche de 6 milliards d’euros, un niveau inférieur aux 7,5 milliards d’euros d’aides annoncées en 2024. L’Allemagne apportait traditionnellement davantage que les 300 millions d’euros promis en 2025, mais le changement actuel de gouvernement ne permettait pas de viser plus.

Au-delà de l’aide financière immédiate, M. Assad Hassan Al-Chibani s’est rendu à Bruxelles avec un message clair : obtenir le retrait des sanctions imposées à la Syrie pendant le règne de Bachar Al-Assad. « Vous devez lever l’ensemble des sanctions pour permettre la reconstruction et la relance économique du pays, a-t-il réclamé. Nous sommes aujourd’hui punis pour quelque chose que nous n’avons pas commis. »

Alors que les Etats-Unis maintiennent pour l’instant leur régime de sanctions draconiennes contre le pays, et n’ont pas donné d’indications sur leurs intentions, les Européens se disent plus ouverts. Après avoir suspendu les restrictions contre les secteurs de l’énergie, des transports et les opérations financières qui y sont liées, Kaja Kallas appelle à aller plus loin, mais le consensus n’est pas encore là. Cela se fera « à mesure que la transition politique progresse vers la mise en place d’un gouvernement crédible, inclusif et non confessionnel », prévient Mme von der Leyen. Le sujet sera abordé le 14 avril lors du prochain conseil des affaires étrangères.

 

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il y a 6 minutes, olivier lsb a dit :

Comparaison sans aucun sens: dans un cas (Syrie), il y a un changement réel de pouvoir et de volonté politique, dans l'autre...  

je ne parlais pas de la Syrie, je parlais de la HTS ( qui est fortuitement incarne le pouvoir actuellement ).

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Il y a 23 heures, Ciders a dit :

Mais ne t'inquiète pas, tu l'auras ton voucher pour aller passer une semaine à Marioupol ! 

Les grands esprits discutent des idées ;

Les esprits moyens discutent des événements ;

Les petits esprits discutent des gens ( en forum, Argumentum ad personam et dans ton cas en supplément ad nauseam )

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il y a 11 minutes, olivier lsb a dit :

L'UE tergiverse et ne semble pas pressée de lever les sanctions. On peut comprendre les raisons d'une certaine prudence. Mais quand l'enjeu, c'est de faire rentrer 1,5 millions de personnes dans leur pays (estimation ONU), l'UE prend un sacré risque à vouloir absolument veiller à ce que le nouveau pouvoir fasse la mise en place d’un gouvernement "crédible, inclusif et non confessionnel": des valeurs bien trop occidentales pour la région, on risque d'avoir encore rien compris aux enjeux. C'est un coup à finir par donner raison aux extrémistes qui bordent le gouvernement de transition, et n'attendent qu'une provocation pour fragiliser les autorités et le redressement du pays. 


https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/17/la-communaute-internationale-s-engage-a-aider-le-nouveau-regime-syrien_6582648_3210.html

 

ça parait bête à dire, mais sinon à quoi bon le soutien de mouvements armés (...) et surtout ces milliers de morts (civils), vu que si on laisse de coté la liberté et la démocratie à l'occidentale, Assad était déjà crédible et non confessionnel ? 

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Il y a 13 heures, rendbo a dit :

ça parait bête à dire, mais sinon à quoi bon le soutien de mouvements armés (...) et surtout ces milliers de morts (civils), vu que si on laisse de coté la liberté et la démocratie à l'occidentale, Assad était déjà crédible et non confessionnel ? 

Assad crédible ?? Assad non confessionnel ?? C'est une plaisanterie j'espère. 

Assad n'avait aucune légitimité, à part être le "fils de" d'un type qui a assis son pouvoir dans le sang, a pris le pouvoir de force et a gouverné durant tout son mandat avec l'aide de l'état d'urgence. Ni révolution populaire, ni élection, ni plébiscite, ni referendum. Assad père puis fils ont été "là aux commandes", mais n'avaient aucune légitimité populaire, sinon celui d'un pouvoir gazeux. Quant à l'aspect confessionnalisation, ils en étaient l'incarnation typique: une minorité alaouite qui prend le pouvoir, monte l'intégralité de son service de renseignements et de ses officiers supérieurs sur une base confessionnelle, gouverne avec une mentalité d'assiégé qui fini par devenir autoréalisatrice. 

Personne ne s'est levé en décembre dernier pour défendre ce régime, pas même la base confessionnelle. Voilà pour la "légitimité" d'Assad et la nouvelle légitimité d'HTC, qui nous a donné à voir une masterclass de Sun Tzu appliqué. 

Alors quand j'entends K. Kallas dire qu'il faut faire dans "l'inclusivité", alors même que le nouveau pouvoir actuel passe un temps important à négocier avec les tribus, avec les russes, a passé un accord politique global avec les Kurdes pour les intégrer, protège tant bien que mal les alaouites des dérives causées par les factions les plus extrémistes de son camp et pas encore totalement sous contrôle, ainsi que des provocations des derniers assadistes, je me dis quand même que le bilan est très loin d'être mauvais et qu'on fait sacrément la fine bouche.

Après 60 ans d'Assad, s'attendre désormais à de l'inclusivité dans une région où ce mot reste une notion conceptuelle très floue, c'est pas exactement l'encouragement et le soutien politique auquel je me serais attendu à recevoir. Si on ne donne pas quelques gages de réussites à ce pouvoir, qui veut faire taire les armes, pour achever d'asseoir son autorité le temps d'une transition, on va prendre le risque de se retrouver avec un nouveau bordel indescriptible. 

Modifié par olivier lsb
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Il y a 1 heure, Ciders a dit :

L'inclusivité devrait se voir dans le prochain gouvernement. Restez à l'écoute (c'est sérieux).

Sinon, ça c'est intéressant :

 

 

Et gaz.

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Il y a 5 heures, nemo a dit :

Et gaz.

Je me demande si Trump va quitter les champs de pétrole syrien ou non. En tout cas, on ne voit pas vraiment POTUS à l’œuvre dans le coin.

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Il y a 20 heures, Ciders a dit :

Je me demande si Trump va quitter les champs de pétrole syrien ou non. En tout cas, on ne voit pas vraiment POTUS à l’œuvre dans le coin.

Ils ne produisent pas grand choses ... l’intérêt c'est essentiellement d'interdire aux autres d'y avoir accès ce qui est déjà le cas.

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Les Israéliens peuvent tout démolir, si les Turcs reconstruisent derrière, l'équation change.

Il y a 7 heures, g4lly a dit :

Ils ne produisent pas grand choses ... l’intérêt c'est essentiellement d'interdire aux autres d'y avoir accès ce qui est déjà le cas.

La question que j'ai posé n'en demeure pas moins la même.

Et puis, pas grand chose, c'est toujours mieux que rien, surtout depuis l'arrivée des comptables du groupe Trump au Pentagone.

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  • 2 weeks later...

Peu à peu et avec beaucoup de tâtonnement, un semblant d'état de droit et un rétablissement d'autorité judiciaire se rétablissent, en essayant d'éviter les travers du régime d'Assad. 

Beaucoup de responsables de l’ancien régime ont quitté Douma à la chute de Bachar Al-Assad. D’autres circulent librement en ville, sans être inquiétés. « Le problème est qu’il n’y a pas de preuves de leurs agissements. Et, ce n’est pas comme sous l’ancien régime, on ne torture pas les gens pour les faire avouer ». 

Quelques contentieux en lien avec le régime d'Assad, mais surtout, beaucoup de litiges d'ordre foncier. Et c'est une bonne nouvelle: les conflits liés à la terre suggèrent que les populations déplacées rentrent chez elle, et trouvent souvent des occupants dans leurs maisons, eux même anciennement déplacés. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/07/a-douma-dans-la-banlieue-de-damas-le-difficile-reglement-des-conflits-herites-de-la-guerre-civile_6592338_3210.html

Citation

Syrie : à Douma, dans la banlieue de Damas, le difficile règlement des conflits hérités de la guerre civile

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Par Hélène Sallon (Douma (Ghouta orientale), envoyée spéciale) Publié le 07 avril 2025 à 18h00, modifié hier à 02h31

Temps de Lecture 6 min.

ReportageDes notables de la capitale, qui fut l’un des fiefs du soulèvement anti-Al-Assad, ont mis sur pied un conseil de réconciliation. En l’absence de processus de justice transitionnelle, cette structure informelle est chargée d’arbitrer les contentieux entre les ennemis d’hier.

Quatre hommes sont assis, droits sur leurs chaises, dans le bureau du conseil de réconciliation de Douma, dans la Ghouta orientale, en banlieue de Damas. Cette instance informelle, ouverte en mars, s’efforce de régler les contentieux hérités de la guerre civile syrienne, entre habitants de cette ville qui fut un bastion du soulèvement anti-Al-Assad.

Des voix s’élèvent dans une salle voisine. Deux voisins s’écharpent au sujet d’un chemin que l’un demande à l’autre de construire sur son terrain pour pouvoir connecter sa maison à la route. Mais, dans le bureau où reçoit le président du conseil, Nizar Al-Samadi, le ton est encore mesuré. Un homme, la vingtaine, se lamente que son frère soit emprisonné depuis un mois à la suite de plaintes portées contre lui.

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Nizar Al Samadi, ingénieur et homme politique et chef du conseil de réconciliation de la ville. Douma, le 25 mars 2025. LAURENCE GEAI/MYOP POUR « LE MONDE »

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Le cahier de Nizar Al Samadi où sont notées toutes les affaires, signées donc réglées. Douma, le 25 mars 2025. LAURENCE GEAI/MYOP POUR « LE MONDE »

Le quadragénaire assis à ses côtés, à l’origine de la procédure, se défend. « Il travaillait pour la police militaire et moi, je travaillais avec un bureau de hawala [transfert d’argent informel]. En mai 2024, il m’a tendu un piège alors que j’étais venu lui remettre de l’argent. La police militaire m’a arrêté et l’a laissé partir. J’ai été emprisonné huit mois. J’ai été libéré à la chute du régime d’Al-Assad par les combattants de Deraa », qui ont été les premiers à entrer dans Damas, le 8 décembre 2024, explique-t-il. L’homme accuse la police militaire de l’ancien régime de lui avoir dérobé les 10 000 dollars (9 100 euros) de la hawala, ainsi que des affaires à son domicile.

« Mon frère a fait quelque chose de mal, mais on l’y a forcé, répond le jeune homme. Un membre de Hayat Tahrir Al-Cham [HTC] d’Idlib l’a contacté il y a un an pour monter une cellule dormante à Douma. Le régime l’a découvert et l’a forcé à travailler pour lui, en menaçant de s’en prendre à sa femme et à ses enfants. »

« Ton frère m’a envoyé dans les prisons de Bachar »

A Douma, la chute du régime d’Al-Assad, en décembre 2024, a réactivé de vieux conflits. Les milliers de combattants et de familles proches de la rébellion, déplacés dans les zones restées sous le contrôle de l’opposition dans le nord du pays et en Turquie après la reconquête de la Ghouta orientale par les forces loyalistes en 2018, sont revenus dans leur ville d’origine. Ils y ont retrouvé ceux qui avaient alors décidé de rester sur place, sous le contrôle du régime d’Al-Assad, notamment des partisans de l’ancien pouvoir.

C’est pour éviter que les face-à-face entre ennemis d’hier ne dégénèrent que Nizar Al-Samadi a mis sur pied le conseil de réconciliation avec 14 autres notables locaux. Des personnalités « respectées » de Douma, comme des juges, des avocats, des hommes de religion et des commerçants. Figure de l’opposition, qui a dirigé la municipalité de Douma et fut membre des conseils locaux de la Ghouta orientale du temps où la rébellion en avait le contrôle, le sexagénaire a laissé sa famille en Turquie, où il s’était réfugié en 2018, pour venir reconstruire sa ville à la chute du régime d’Al-Assad.

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Des voisins discutent houleusement une parcelle de terre, sous l’observation des membres du conseil, Douma, le 25 mars 2025 LAURENCE GEAI/MYOP POUR « LE MONDE »

Dans les locaux du conseil, l’ancien prisonnier hausse le ton. « Ton frère, ce chabiha [homme de main de l’ancien régime] m’a envoyé dans les prisons de Bachar Al-Assad. Si je le vois, je le tue !, s’emporte-t-il. J’ai été torturé pendant quinze jours à l’hôpital de Tichrine. Je ne veux pas d’argent, je veux qu’il subisse ce que j’ai vécu. Ma mère est morte de chagrin pendant que j’étais en prison. Tout l’argent du monde ne me la rendra pas. »

Le président du conseil de réconciliation tente d’apaiser les esprits. « Une solution peut être trouvée si vous dédommagez monsieur pour les torts qu’il a subis », dit-il au frère de l’homme emprisonné. La famille de ce dernier n’a ni argent ni propriété à Douma. « Je comprends que cet homme soit meurtri et en colère. Si ça peut vous soulager, tuez-moi ! », dit le jeune homme à son accusateur, qui quitte le bureau, excédé.

« Votre frère est impliqué dans l’arrestation de cet homme. Ne discutez pas ce point. Continuez de dire que votre frère a commis une erreur. Amenez le témoin. Le plus important est d’empêcher que votre frère soit transféré de la prison de Nabek à Idlib. Auquel cas, ça en sera fini de lui. Là-bas, ils le tueront », recommande Nizar Al-Samadi au jeune homme, qui promet de dédommager l’homme que son frère avait dénoncé à la police militaire de l’ancien régime.

« Aucun cas de vengeance »

« L’affaire va être résolue. Dès lors que l’on entre dans une négociation financière, la réconciliation est possible », assure Nizar Al-Samadi. Dans la pièce voisine, les cris ont laissé place aux rires et aux embrassades. Les deux parties se sont mises d’accord sur le tracé du chemin. Des éclats de voix retentissent à nouveau, peu de temps après, lorsque est abordé le coût des travaux. Les deux voisins sont partis fâchés. Rendez-vous a été pris le lendemain. Un ingénieur du comité doit se rendre sur place pour faire les estimations.

« On essaie de rendre justice en respectant l’esprit de la loi. Passer par un tribunal prend plus de temps et coûte de l’argent. Pendant ce temps, la haine reste à vif. Nous contribuons à rétablir la paix sociale. Nos avis sont suivis car l’obéissance envers les personnes respectées est une chose importante dans notre culture », explique l’ingénieur de formation. La seule condition est que les deux parties soient présentes et qu’elles s’engagent à respecter la décision qui sera prise, par voie de conciliation.

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Les deux parties se saluent à la fin de la discussion qui doit mener à un accord si les deux parties s’entendent sur le montant de la transaction. Douma, le 25 mars 2025. LAURENCE GEAI/MYOP POUR « LE MONDE »

« Nous essayons au mieux de régler les différends entre les gens pour éviter qu’ils se fassent justice eux-mêmes. Sinon ce serait le chaos. Nous n’avons eu aucun cas de vengeance à Douma jusqu’à présent », se félicite Abdelrahman Slik, homme d’affaires et membre du conseil de réconciliation. Le quinquagénaire, déplacé dans la province d’Idlib depuis 2018, a perdu 150 membres de son clan, tués par les forces loyalistes durant la guerre civile, dont son fils de 17 ans, combattant dans l’Armée syrienne libre, en 2016.

Les affaires impliquant des responsables de l’ancien régime ayant du sang sur les mains ne sont pas du ressort du conseil de réconciliation. « Moi-même, je n’accepterais pas une réconciliation avec mes ennemis. Si ça ne tenait qu’à moi, je me ferais vengeance moi-même car on a tous failli mourir de faim durant le siège de Douma. Mais on veut qu’un processus de justice transitionnelle soit mis en place pour juger quiconque a tué ou participé à tuer des Syriens. On s’en remet à l’Etat », dit M. Slik.

Beaucoup de responsables de l’ancien régime ont quitté Douma à la chute de Bachar Al-Assad. D’autres circulent librement en ville, sans être inquiétés. « Le problème est qu’il n’y a pas de preuves de leurs agissements. Et, ce n’est pas comme sous l’ancien régime, on ne torture pas les gens pour les faire avouer », dit Nizar Al-Samadi. « Les autorités veulent créer des cours spéciales pour les juger », ajoute l’avocat Hassan Moheiddine, également membre du conseil.

« Des centaines d’affaires foncières »

Le carnet dans lequel les accords de réconciliation sont couchés est presque plein. La plupart concernent des problèmes de terre. « On a des centaines d’affaires foncières. Beaucoup d’habitants ont été déplacés lorsque le régime a repris Douma. Quand ils sont rentrés, ils ont trouvé des personnes installées chez eux », explique Nizar Al-Samadi. Après la reconquête de la ville par le régime en 2018, il ne restait plus que 150 000 habitants, contre 800 000 avant la guerre.

Les personnes venues s’installer à Douma à partir de 2018 sont elles-mêmes des déplacés des villages alentour, dont les maisons ont été détruites par la guerre. « Elles ont réparé des petites choses dans les maisons qu’elles ont occupées à Douma et réclament maintenant d’être remboursées pour les frais engagés, avant d’évacuer les lieux », explique Nizar Al-Samadi. « La plupart des problèmes fonciers ont été créés par le régime. Il a confisqué les propriétés et les biens des habitants de la ville qui s’opposaient à lui. Des maisons sont passées de main en main », affirme Samir Al-Tomeh, un avocat membre du conseil.

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Une famille vit dans un immeuble endommagé par la guerre. Douma, le 27 mars 2025. LAURENCE GEAI/MYOP POUR « LE MONDE »

Resté à Douma lors de l’évacuation de la ville en 2018 par les rebelles, puis emprisonné pendant deux ans, l’homme dresse la liste des méthodes employées par le régime pour s’emparer des propriétés de Douma. « Les maisons des déplacés qui ne pouvaient pas faire valoir leur titre de propriété auprès du régime ont été confisquées. Tous les baux établis durant la période où Douma était aux mains de l’opposition ont été invalidés. Ils ont transféré des propriétés à des Libanais, des Irakiens, des Pakistanais et des Afghans qui combattaient avec les forces loyalistes. Mais on a les archives du cadastre qui remontent à 2016 », dit-il.

Le conseil de réconciliation de Douma est devenu un modèle. Les villages alentour le sollicitent en cas de conflits avec d’autres villages. « On essaie aussi de leur transmettre notre expérience et de les aider à mettre sur pied leur propre conseil de réconciliation », dit Nizar Al-Samadi. Le président s’excuse subitement et enfile son manteau. Il a été sollicité pour une séance de réconciliation un peu particulière, et surtout confidentielle.

Des combattants de Jaych Al-Islam et de Faylaq Al-Rahman, les factions armées qui tenaient la ville du temps de la révolution et en ont aujourd’hui repris le contrôle sous l’étiquette des nouvelles forces de sécurité, ont de vieux différends à solder. Les guerres intestines entre la faction salafiste et la formation pro-Armée syrienne libre ont fait des centaines de morts en 2016. « Quand il y aura un processus de justice transitionnelle, tous ceux qui ont commis des crimes seront punis, sans exception, assure Nizar Al-Samadi. La justice est plus grande que chacun d’entre nous. Même moi, je me présenterai devant le tribunal si des accusations sont portées contre moi et je m’en défendrai. »

 

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Le 20/03/2025 à 23:04, olivier lsb a dit :

Comparaison sans aucun sens: dans un cas (Syrie), il y a un changement réel de pouvoir et de volonté politique, dans le cas russe... Les mêmes criminels aux mêmes commandes. 

Si tu voulais faire une comparaison un peu inspirée, c'est à Prigojine qu'il fallait s'intéresser. Et à qui on aurait possiblement fini par passer l'éponge sur ses responsabilité pour les crimes commis par Wagner, s'il avait dégagé Poupout et envisagé une autre issue pour la guerre en Ukraine. Exactement comme HTS a fini par acter la fin de la guerre civile, à laquelle ils étaient partie, en dépit des derniers fous furieux qui font couler le sang pour créer du chaos. Poutine a-t-il montré une volonté sérieuse de cesser le feu et faire la paix ? Chaque jour démontre que non. 

Je trouve ça vraiment très osé comme prévision vu les horreurs que wagner a commises et pas qu'en Ukraine...

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il y a 51 minutes, collectionneur a dit :

Au fait, il y a encore un contingent russe sur la base navale de Tartous ou non ? J'ai lu qu'ils avaient jusqu'à fin mars pour évacuer mais qu'ils avaient du retard.

Ça n'avait pas changé ça justement, grâce à l'intervention Israélienne venue au secours diplomatique de la russie dont la présence militaire sur la base aérienne de Hmeimim et dans le port de Tartous est vue comme une forme de réassurance?

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il y a une heure, collectionneur a dit :

Au fait, il y a encore un contingent russe sur la base navale de Tartous ou non ? J'ai lu qu'ils avaient jusqu'à fin mars pour évacuer mais qu'ils avaient du retard.

Il y a toujours du monde mais leur avenir est incertain. D'un côté les nouvelles autorités syriennes ont résiliés l'accord de 2017, et de l'autre, il y aurait des négociations qui permettraient aux Russes de garder une certaine présence militaire.

https://www.lorientlejour.com/article/1450290/la-russie-parie-sur-le-maintien-de-ses-bases-militaires-en-syrie.html

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