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Opérations au Mali


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Bamako sous pression pour (notamment le carburant).

Dans ce pays ou la capitale est le centre de tout, la priorité de tout, vous pouvez déjà être certain qu'ailleurs c'est pire. Le genre de situations que le pouvoir aimerait bien éviter car il touche une population qui jusque là baignait uniquement dans l'idéologie ou tout allait bien. Le mécontentement populaire est déjà en place, il s'agit désormais de le gérer au mieux (tout va bien et tout ira bien qu'ils disent...). L'impact économique risque de s'accroitre assez rapidement ne faisant qu'augmenter les problèmes.

https://www.lepoint.fr/afrique/penurie-de-carburant-comment-le-jnim-asphyxie-le-mali-09-10-2025-2600606_3826.php

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Il y a 1 heure, Pol a dit :

Bamako sous pression pour (notamment le carburant).

Dans ce pays ou la capitale est le centre de tout, la priorité de tout, vous pouvez déjà être certain qu'ailleurs c'est pire. Le genre de situations que le pouvoir aimerait bien éviter car il touche une population qui jusque là baignait uniquement dans l'idéologie ou tout allait bien. Le mécontentement populaire est déjà en place, il s'agit désormais de le gérer au mieux (tout va bien et tout ira bien qu'ils disent...). L'impact économique risque de s'accroitre assez rapidement ne faisant qu'augmenter les problèmes.

https://www.lepoint.fr/afrique/penurie-de-carburant-comment-le-jnim-asphyxie-le-mali-09-10-2025-2600606_3826.php

Oui et non. Y des phénomènes de trafics frontaliers et des réseaux d'alimentations parallèles (justement chez "ceux d'en face"). Mais dans l'immense majorité, oui tout à fait.

Prochain putsch ?

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La BBC fait un petit article sur les solutions de la junte par rapport à la pénurie de carburant :

https://www.bbc.com/afrique/articles/cp98gk7er3ro

"Un convoi de près de 300 camions-citernes en provenance de Côte d'Ivoire est arrivé à Bamako le 7 octobre sous escorte des Forces armées maliennes (FAMAs)."

C'est rigolo quand on sait comment l'AES critique en permanence les ivoiriens pour être des homosexuels ("woubis") suppôts de la France... Par contre ça souligne un peu plus pourquoi le Golfe de Guinée reste un objectif djihadiste, et le côté stratégique de la Côte d'Ivoire. Cela montre aussi que pour l'heure, l'encerclement n'est pas encore complet.

 

Cependant, ce convoi parait apporter le strict minimum pour la population https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251011-mali-la-pénurie-d-essence-à-bamako-à-peine-allégée-par-l-arrivée-des-camions-citernes

"Au Mali, les autorités de transition avaient promis que l'arrivée à Bamako d'un convoi de camions citernes sous escorte militaire, mardi 7 octobre, allait soulager les habitants de la capitale à leur tour victimes de la pénurie d'essence qui affecte le pays. Mais aujourd'hui, les Bamakois le ressentent à peine. Depuis le début du mois de septembre, les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda, imposent un embargo sur les importations de carburant au Mali. "

 

En attendant, la junte travaille sur des solutions de fond ! :rolleyes: https://bambouguinee.com/2025/10/11/mali-la-revolution-francaise-bannie-des-salles-de-classe-un-choix-qui-fait-debat/

En vrai je comprend et c'est logique, mais le décalage, comment dire...

 

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https://responsiblestatecraft.org/mali-junta-militants/ (11 octobre 2025)

Depuis début septembre, des membres de l'organisation terroriste Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) attaquent et kidnappent des chauffeurs routiers transportant du carburant vers Bamako, la capitale malienne. Les effets de ce blocus semblent atteindre leur paroxysme, comme en témoignent les images diffusées cette semaine montrant des habitants faisant la queue dans les stations-service de la ville, où l'approvisionnement est limité.

Cela fait suite à plusieurs jours pendant lesquels les coupures de carburant dues au blocus avaient contraint de nombreuses stations-service de la ville à fermer. Certaines des stations qui ont depuis rouvert ne peuvent vendre que du diesel aux habitants de la ville.

Selon la BBC, au cours du premier semestre 2025, le JNIM a été responsable de 280 attentats, soit le double du nombre d'attentats perpétrés par l'organisation au cours de la même période de six mois l'année dernière.

Alors que l'année dernière, la grande majorité des attaques du JNIM se concentraient dans le nord du pays (seuls 8 % des violences perpétrées par le JNIM avaient lieu dans le sud-ouest), cette année, près de 20 % des activités violentes du JNIM ont eu lieu dans le sud-ouest du Mali.

https://www.reuters.com/world/africa/long-queues-form-mali-fuel-stations-militants-block-imports-2025-10-08/

« Nous demandons à tous les négociants qui importent du diesel et de l'essence au Mali, qu'ils viennent de Côte d'Ivoire, de Guinée, du Sénégal ou de Mauritanie, de cesser leurs activités jusqu'à nouvel ordre », avait déclaré un porte-parole du groupe militant Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) dans une vidéo annonçant le blocus début septembre.

Ces derniers jours, les stations Shell, Total et Star situées dans le centre de Bamako étaient hors service, seules quelques stations locales pouvant approvisionner les motocyclistes, ont déclaré des habitants et des témoins de Reuters.

Mardi soir, les autorités maliennes ont annoncé l'arrivée d'un convoi de camions-citernes en provenance de la Côte d'Ivoire voisine, et mercredi, de nombreuses stations-service de la ville avaient rouvert leurs portes.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux semblaient montrer de longues files d'attente dans d'autres villes maliennes, notamment Ségou, Mopti et San.

Les forces armées ont empêché des camions-citernes d'atteindre leur destination afin d'éviter de nouvelles attaques, notamment environ 70 camions à destination de la mine Sadiola d'Allied Gold, dans l'ouest du Mali.

https://www.janes.com/osint-insights/defence-and-national-security-analysis/jnim-attacks-on-fuel-tanker-convoys-in-western-mali-underline-broader-risks-to-government-and-social-stability

Les 5 et 6 septembre, le JNIM a attaqué des convois commerciaux transportant du carburant en provenance de Côte d'Ivoire près de Bougouni, dans la région de Sikasso, au sud du Mali.

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À propos de l'histoire de l'Afrique :

https://www.theguardian.com/books/2024/apr/12/an-african-history-of-africa-by-zeinab-badawi-review-an-insiders-take (12 avril 2024)

L'ouvrage An African History of Africa (Une histoire africaine de l'Afrique) de Zeinab Badawi vient corriger ces récits. Ambitieux dans sa portée et rafraîchissant dans sa perspective, ce livre couvre une période allant des origines de l'Homo sapiens en Afrique de l'Est jusqu'à la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Il s'appuie sur des entretiens menés par Zeinab Badawi avec des universitaires et des gardiens de la culture africains, dont l'expertise, les observations et la sagesse sont présentes tout au long de l'ouvrage.

Badawi fait partie d'un cercle restreint de personnalités qui disposent des ressources, des réseaux et de la crédibilité nécessaires pour mener à bien un projet tel que celui-ci. Née au Soudan et élevée en Angleterre, elle est surtout connue comme journaliste pour Channel 4 News et la BBC. Son influence est telle qu'en 2009, elle a obtenu une interview exclusive avec le président soudanais de l'époque, Omar el-Béchir, lorsqu'il est devenu le premier chef d'État en exercice à être inculpé pour crimes de guerre présumés par la Cour pénale internationale. Depuis 2021, elle est présidente de la School of Oriental and African Studies (École des études orientales et africaines) de Londres.

Ceci est son premier ouvrage, issu d'une série documentaire en neuf parties diffusée sur BBC World News. La stratégie initiale de Badawi – « Tout le monde est originaire d'Afrique, ce livre s'adresse donc à tout le monde » – est suivie de près de 500 pages riches en détails historiques souvent fascinants. Elle retrace les lignées royales épiques et les rivalités dynastiques de l'Afrique du Nord, plusieurs siècles avant la naissance du Christ ; l'expansion difficile et l'intégration syncrétique des religions abrahamiques dans le tissu social de la Corne de l'Afrique ; l'essor des royaumes d'Afrique de l'Ouest qui ont alimenté l'économie mondiale alors que l'Europe était encore sous le choc de la peste noire à la fin du Moyen Âge ; les réalisations méconnues de la construction du monde africain, commémorées dans les majestueuses ruines de pierre de l'arrière-pays sud-africain. Elle accorde une attention particulière à la question du genre tout au long de l'ouvrage, soulignant souvent la manière dont les femmes ont façonné le monde qui les entoure, un aspect souvent négligé. Elle passe au présent lorsqu'elle aborde l'empreinte de l'esclavage et du colonialisme sur le développement de l'Afrique et les débats contemporains sur la manière dont nous assumons le passé.

Cependant, malgré ses nombreuses réussites dans la transmission du dynamisme et de la diversité de la longue histoire de l'Afrique, cet ouvrage peut frustrer les lecteurs enclins à préférer des écrits plus savants ou plus littéraires. La vision historique panoramique du livre se fait au détriment d'un argument nouveau et original. La prose de Badawi est limpide sans être lyrique. Même sa présence sur la page est fugace. Nous apercevons des bribes de son expérience et de ses découvertes lors de ses recherches pour le livre, mais elle ne se livre pas à des révélations plus intimes sur elle-même. L'absence d'arc dramatique donne au livre l'impression d'être un compendium.

Cela me rappelle néanmoins le récent roman de Teju Cole, Tremor, une réflexion sur la manière dont l'art, la culture, les ressources et les peuples africains ont façonné un monde occidental qui connaît si peu l'Afrique. Le narrateur pose la question suivante : « Comment vivre sans cannibaliser la vie des autres, sans les réduire à des mascottes, à des objets de fascination, à de simples termes dans la logique d'une culture dominante ? » Le livre de Badawi est une réponse à cette question. Le simple fait de raconter l'histoire de l'Afrique d'un point de vue africain et de la rendre accessible à un large public est une affirmation de dignité et une invitation à en apprendre davantage. Comme le dit Badawi : « J'espère avoir démontré que l'Afrique a une histoire, qu'elle est une partie fondamentale de notre histoire mondiale et qu'elle mérite plus d'attention et de respect qu'elle n'en a reçu jusqu'à présent. » Elle l'a très certainement fait.

La série documentaire (que je n'ai pas regardée) est ici :

https://www.youtube.com/playlist?list=PLajyiGz4JeyPq2lpEt2skZRhQsAspIQCp

 

Modifié par Wallaby
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il y a 10 minutes, Wallaby a dit :

À propos de l'histoire de l'Afrique :

https://www.theguardian.com/books/2024/apr/12/an-african-history-of-africa-by-zeinab-badawi-review-an-insiders-take (12 avril 2024)

L'ouvrage An African History of Africa (Une histoire africaine de l'Afrique) de Zeinab Badawi vient corriger ces récits. Ambitieux dans sa portée et rafraîchissant dans sa perspective, ce livre couvre une période allant des origines de l'Homo sapiens en Afrique de l'Est jusqu'à la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Il s'appuie sur des entretiens menés par Zeinab Badawi avec des universitaires et des gardiens de la culture africains, dont l'expertise, les observations et la sagesse sont présentes tout au long de l'ouvrage.

Badawi fait partie d'un cercle restreint de personnalités qui disposent des ressources, des réseaux et de la crédibilité nécessaires pour mener à bien un projet tel que celui-ci. Née au Soudan et élevée en Angleterre, elle est surtout connue comme journaliste pour Channel 4 News et la BBC. Son influence est telle qu'en 2009, elle a obtenu une interview exclusive avec le président soudanais de l'époque, Omar el-Béchir, lorsqu'il est devenu le premier chef d'État en exercice à être inculpé pour crimes de guerre présumés par la Cour pénale internationale. Depuis 2021, elle est présidente de la School of Oriental and African Studies (École des études orientales et africaines) de Londres.

Ceci est son premier ouvrage, issu d'une série documentaire en neuf parties diffusée sur BBC World News. La stratégie initiale de Badawi – « Tout le monde est originaire d'Afrique, ce livre s'adresse donc à tout le monde » – est suivie de près de 500 pages riches en détails historiques souvent fascinants. Elle retrace les lignées royales épiques et les rivalités dynastiques de l'Afrique du Nord, plusieurs siècles avant la naissance du Christ ; l'expansion difficile et l'intégration syncrétique des religions abrahamiques dans le tissu social de la Corne de l'Afrique ; l'essor des royaumes d'Afrique de l'Ouest qui ont alimenté l'économie mondiale alors que l'Europe était encore sous le choc de la peste noire à la fin du Moyen Âge ; les réalisations méconnues de la construction du monde africain, commémorées dans les majestueuses ruines de pierre de l'arrière-pays sud-africain. Elle accorde une attention particulière à la question du genre tout au long de l'ouvrage, soulignant souvent la manière dont les femmes ont façonné le monde qui les entoure, un aspect souvent négligé. Elle passe au présent lorsqu'elle aborde l'empreinte de l'esclavage et du colonialisme sur le développement de l'Afrique et les débats contemporains sur la manière dont nous assumons le passé.

Cependant, malgré ses nombreuses réussites dans la transmission du dynamisme et de la diversité de la longue histoire de l'Afrique, cet ouvrage peut frustrer les lecteurs enclins à préférer des écrits plus savants ou plus littéraires. La vision historique panoramique du livre se fait au détriment d'un argument nouveau et original. La prose de Badawi est limpide sans être lyrique. Même sa présence sur la page est fugace. Nous apercevons des bribes de son expérience et de ses découvertes lors de ses recherches pour le livre, mais elle ne se livre pas à des révélations plus intimes sur elle-même. L'absence d'arc dramatique donne au livre l'impression d'être un compendium.

Cela me rappelle néanmoins le récent roman de Teju Cole, Tremor, une réflexion sur la manière dont l'art, la culture, les ressources et les peuples africains ont façonné un monde occidental qui connaît si peu l'Afrique. Le narrateur pose la question suivante : « Comment vivre sans cannibaliser la vie des autres, sans les réduire à des mascottes, à des objets de fascination, à de simples termes dans la logique d'une culture dominante ? » Le livre de Badawi est une réponse à cette question. Le simple fait de raconter l'histoire de l'Afrique d'un point de vue africain et de la rendre accessible à un large public est une affirmation de dignité et une invitation à en apprendre davantage. Comme le dit Badawi : « J'espère avoir démontré que l'Afrique a une histoire, qu'elle est une partie fondamentale de notre histoire mondiale et qu'elle mérite plus d'attention et de respect qu'elle n'en a reçu jusqu'à présent. » Elle l'a très certainement fait.

La série documentaire (que je n'ai pas regardée) est ici :

https://www.youtube.com/playlist?list=PLajyiGz4JeyPq2lpEt2skZRhQsAspIQCp

 

M'ouais...

Disons que l'Histoire africaine est aujourd'hui surtout celle étudié et cherché par des occidentaux. La preuve avec l'idée que l'Homme vient d'Afrique qui est une idée très...française !

Le fait est aussi, et ça c'est moins assumé en Afrique, que globalement et dans le fond, ils s'en foutent de leur Histoire au sens scientifique (après ça peut s'entendre en priorité de financement). Dans l'ensemble, ils préfèrent largement des mythes tribaux/nationaux/panafricanistes.

 

En attendant, au Mali puisqu'ici c'est de ça qu'on parle, je serai très curieux de voir ce qui remplacerait la révolution française dans les programmes. Je prédis un focus sur l'AES très récent, et une omission totale du pluralisme historique malien. Car si l'on y réfléchit, entre peuls et touaregs, ça fait pas mal de choses pour l'instant mal assimilé par Bamako.

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Petite pépite cet article https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251017-mali-une-étude-pointe-le-détournement-d-armes-des-forces-maliennes-par-wagner

10 millions de dollars/mois les Russes au Mali.

Pour le coup du "vol" des armes maliennes, je serai plus mesuré. J'y vois un peu de la mauvaise foi, ou une vision très malienne du troupier de base. On peut comprendre que l'Etat malien dote mieux les Russes. Par contre il est interessant de voir que ça tend les FAMA. 

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La chute du pays est plus ou moins acté à court terme non ?

Quand tu es victime d'un blocus dans ton propre pays c'est que la situation ne doit pas être loin de cataclysmique.

C'est quoi la phase d'après? Les russes n'auront absolument pas les moyens (et l'envie) de sauvegarder quoi que ce soit hormis leurs intérêts propres. Ils ne feront jamais une "barkhane 2013". Bien évidemment on ne bougera pas le petit doigt. Personne en Europe non plus. Je ne vois guère les USA de Trump se bouger.

Qu'attende les autres pays africains pour se bouger ? Car la chute du Mali entraînera quasi de facto celle du Burkina Fasso. Le Niger pourrait suivre assez rapidement et là c'est un pan entier de l'Afrique de l'Ouest qui s'effondre. Et de là ils peuvent sacrément emmerder Côte d'Ivoire, Sénégal, cap vert bref le reste de l'Afrique de l'Ouest..

Ils attendent que la situation devienne intenable ?

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Il y a 1 heure, elannion a dit :

La chute du pays est plus ou moins acté à court terme non ?

Quand tu es victime d'un blocus dans ton propre pays c'est que la situation ne doit pas être loin de cataclysmique.

C'est quoi la phase d'après? Les russes n'auront absolument pas les moyens (et l'envie) de sauvegarder quoi que ce soit hormis leurs intérêts propres. Ils ne feront jamais une "barkhane 2013". Bien évidemment on ne bougera pas le petit doigt. Personne en Europe non plus. Je ne vois guère les USA de Trump se bouger.

Qu'attende les autres pays africains pour se bouger ? Car la chute du Mali entraînera quasi de facto celle du Burkina Fasso. Le Niger pourrait suivre assez rapidement et là c'est un pan entier de l'Afrique de l'Ouest qui s'effondre. Et de là ils peuvent sacrément emmerder Côte d'Ivoire, Sénégal, cap vert bref le reste de l'Afrique de l'Ouest..

Ils attendent que la situation devienne intenable ?

Chute du pays, non. Chute du régime, pas encore. Crise économique avec tiraillements internes, oui.

La question qui pourrait se poser à court/moyen terme va être à mon sens de savoir ce que les populations des régions ciblées par le blocus et les actions des mouvements d'opposition (on va faire simple, je sais bien qu'il n'est totalement pertinent de comparer les objectifs du JNIM, des Touaregs ou de l'EI) vont faire. Si ces mouvements devaient commencer à assurer une forme de sécurité et d'administration pérenne, ça pourrait en convaincre certains d'accepter leur autorité et de dire "zut" à la junte. 

Pour l'heure, l'opposition n'est pas unie et n'a a priori pas les moyens d'emporter le régime. Mais elle porte des coups, affaiblit les forces armées et paramilitaires, et cela distille un poison lent mais régulier dans les veines de la junte.   

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Il y a 3 heures, elannion a dit :

La chute du pays est plus ou moins acté à court terme non ?

Quand tu es victime d'un blocus dans ton propre pays c'est que la situation ne doit pas être loin de cataclysmique.

C'est quoi la phase d'après? Les russes n'auront absolument pas les moyens (et l'envie) de sauvegarder quoi que ce soit hormis leurs intérêts propres. Ils ne feront jamais une "barkhane 2013". Bien évidemment on ne bougera pas le petit doigt. Personne en Europe non plus. Je ne vois guère les USA de Trump se bouger.

Qu'attende les autres pays africains pour se bouger ? Car la chute du Mali entraînera quasi de facto celle du Burkina Fasso. Le Niger pourrait suivre assez rapidement et là c'est un pan entier de l'Afrique de l'Ouest qui s'effondre. Et de là ils peuvent sacrément emmerder Côte d'Ivoire, Sénégal, cap vert bref le reste de l'Afrique de l'Ouest..

Ils attendent que la situation devienne intenable ?

Je n'en suis pas si sur.

Et il y a une option qui n'a jamais été jouée à mon sens : la défense ferme d'une capitale par des Russes (plus une éventuelle entraide des forces de la AES).

il y a une heure, Ciders a dit :

Chute du pays, non. Chute du régime, pas encore. Crise économique avec tiraillements internes, oui.

La question qui pourrait se poser à court/moyen terme va être à mon sens de savoir ce que les populations des régions ciblées par le blocus et les actions des mouvements d'opposition (on va faire simple, je sais bien qu'il n'est totalement pertinent de comparer les objectifs du JNIM, des Touaregs ou de l'EI) vont faire. Si ces mouvements devaient commencer à assurer une forme de sécurité et d'administration pérenne, ça pourrait en convaincre certains d'accepter leur autorité et de dire "zut" à la junte. 

Pour l'heure, l'opposition n'est pas unie et n'a a priori pas les moyens d'emporter le régime. Mais elle porte des coups, affaiblit les forces armées et paramilitaires, et cela distille un poison lent mais régulier dans les veines de la junte.   

Si le régime est renversé, ça sera par l'armée.

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Il y a 1 heure, Polybe a dit :

Je n'en suis pas si sur.

Et il y a une option qui n'a jamais été jouée à mon sens : la défense ferme d'une capitale par des Russes (plus une éventuelle entraide des forces de la AES).

Dans ce cas, il va falloir approvisionner en eau, énergie et vivres une ville qui rassemble trois millions d'habitants (plus les éventuels réfugiés). 

Il y a 1 heure, Polybe a dit :

Si le régime est renversé, ça sera par l'armée.

C'est le plus probable et le plus régulier. 

En fin de compte, pas sûr que ça intéresse les rebelles d'aller au contact. En revanche, concentrer les moyens sur la capitale, c'est faciliter la chute du reste du pays. Surtout si, en parallèle, les FAMA devaient se déchirer et s'abîmer en conflits internes. 

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Il y a 22 heures, Ciders a dit :

Dans ce cas, il va falloir approvisionner en eau, énergie et vivres une ville qui rassemble trois millions d'habitants (plus les éventuels réfugiés). 

C'est le plus probable et le plus régulier. 

En fin de compte, pas sûr que ça intéresse les rebelles d'aller au contact. En revanche, concentrer les moyens sur la capitale, c'est faciliter la chute du reste du pays. Surtout si, en parallèle, les FAMA devaient se déchirer et s'abîmer en conflits internes. 

Y a de l'eau sur place.

L'énergie voir. Là où il en faut, il y en aura.

Le truc c'est que des économies aussi pourries sont par nature résiliente. C'est pas le premier blocus.

Maintenant effectivement, et à mon avis c'est pas pour rien qu'il y a déjà eu un coup de sonde dessus, si la BA 101 de Senou tombe, le reste suivra. 

https://www.csis.org/analysis/base-development-mali-indicates-continued-russian-involvement

 

Les rebelles, au sens touaregs, non.

Les djihadistes, faut voir.

Reste aussi de ce que des putschistes ferait des Russes...et les Russes des putschistes.

 

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il y a 45 minutes, Polybe a dit :

Y a de l'eau sur place.

L'énergie voir. Là où il en faut, il y en aura.

Le truc c'est que des économies aussi pourries sont par nature résiliente. C'est pas le premier blocus.

Tu penses à quoi pour l'eau ? Au fleuve ? Je connais mal le réseau local et ses sources d'approvisionnement (Wiki parle de deux stations de pompage).

Pour l'énergie, il y a une centrale hydroélectrique à Bamako mais c'est tout, sauf à compter sur les panneaux solaires. 

il y a 50 minutes, Polybe a dit :

Maintenant effectivement, et à mon avis c'est pas pour rien qu'il y a déjà eu un coup de sonde dessus, si la BA 101 de Senou tombe, le reste suivra. 

https://www.csis.org/analysis/base-development-mali-indicates-continued-russian-involvement

Les rebelles, au sens touaregs, non.

Les djihadistes, faut voir.

Reste aussi de ce que des putschistes ferait des Russes...et les Russes des putschistes.

Elle est du bon côté du fleuve comme dirait O'Connell. Mais oui, elle est vulnérable, surtout que la plupart des appareils dorment dehors à la merci des drones.

Pour les Russes... eh bien, je dirais avec un certain sarcasme qu'il est fort possible qu'ils soient en mesure de s'accommoder avec certains groupes. En tout cas, d'évacuer en bon ordre. 

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Oui entre autre. C'est pas ouf, mais c'est pas rien.

Pour l’énergie je pensais à des groupes électrogènes mais ça implique bien que l'aéroport reste ouvert.

 

C'est pas tant les groupes pour les Russes, qui je pense se ferait gentiment reconduire dehors. Non je pensais plus à des putschistes FAMA, qui eux là auraient un truc délicat à gérer diplomatiquement.

Je serai les Russes, je reprendrai la méthode à la française de Tonton, à faire le coup d'état moi même.

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J'ai plein d'idées tordues à base de drones et de mines.

il y a 4 minutes, Polybe a dit :

C'est pas tant les groupes pour les Russes, qui je pense se ferait gentiment reconduire dehors. Non je pensais plus à des putschistes FAMA, qui eux là auraient un truc délicat à gérer diplomatiquement.

Je serai les Russes, je reprendrai la méthode à la française de Tonton, à faire le coup d'état moi même.

Si Bamako est vraiment menacée, je pense que ça virera au chacun pour soit dans la junte et parmi les factions FAMA non impliquées. Il s'en trouvera probablement bien un ou deux qui se rappelleront des accointances ethniques ou politiques avec les Touaregs ou les islamistes les moins sales pour tenter un rapprochement tactique.

Pour le coup d’État... ah oui, pourquoi pas. Il faudra juste faire plein de vidéos explicatives pour convaincre les panafricains les moins extatiques que l'idée est bonne. :happy:

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Il existe une possibilité que les djihadistes gagnent, c'est à dire s'installent durablement à Bamako. Cela constituerait un retour à la situation d'avant la colonisation :

Jean-Dominique Merchet, 8 janvier 2021 Il ne faut pas oublier que le Sahel est une région du monde qui a une très longue histoire politique. Depuis le Moyen Âge, il y a eu des empires : l'empire du Mali, du Ghana, l'empire Songhaï, puis des royaumes, le royaume du Macina, puis, au XIXe siècle, ce qu'on appelait des califats, c'est à dire des pouvoirs, liés à la religion, qu'on qualifierait aujourd'hui d'États islamiques, de djihadistes [2] qui dominaient toute cette région quand les Français y sont arrivés et l'on conquise par la force.

Le 23/11/2021 à 17:08, Wallaby a dit :

https://www.lopinion.fr/international/mali-pourquoi-la-france-doit-partir (8 janvier 2021)

Jean-Dominique Merchet

00:47 Le courage politique c'est, aujourd'hui, de partir.

01:02 Il n'y a que de mauvaises solutions aujourd'hui dans cette région du monde pour la politique de la France.

01:12 La colonisation française a été très tardive dans ce qu'on appelait alors le Soudan français, qu'on appelle aujourd'hui le Mali, le Niger. Elle a commencé à la fin du XIXe siècle. La ville de Gao, par exemple qui est la grande base militaire française dans cette région, les Français n'y sont arrivés qu'en 1898-1899, à la toute fin du XIXe siècle. C'est une colonisation superficielle [1] qui a duré 70 ans à peu près. Puis, au moment de la décolonisation, dans ce qu'on appelait la Françafrique, d'une certaine manière, les États de la région ont copié le modèle français d'État jacobin, centralisé, administratif, avec des frontières bien définies, une administration...

01:58 Et puis on a vu qu'au fil des ans tout cela s'effondrait progressivement pour revenir à des schémas beaucoup plus traditionnels et qui correspondent à l'histoire et à ce que sont réellement ces pays. Il ne faut pas oublier que le Sahel est une région du monde qui a une très longue histoire politique. Depuis le Moyen Âge, il y a eu des empires : l'empire du Mali, du Ghana, l'empire Songhaï, puis des royaumes, le royaume du Macina, puis, au XIXe siècle, ce qu'on appelait des califats, c'est à dire des pouvoirs, liés à la religion, qu'on qualifierait aujourd'hui d'États islamiques, de djihadistes [2] qui dominaient toute cette région quand les Français y sont arrivés et l'on conquise par la force.

02:45 Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que cette région renoue avec ces schémas politiques traditionnels, qui ont été effacés pendant grosso modo un siècle de colonisation et de post-colonisation, avec par exemple un contrôle assez flou du territoire : c'est des États qui n'avaient pas de frontières très bien définies, mais on voyait des zones où progressivement, l'influence du pouvoir central s'effaçait des "marches" [3] comme on pourrait dire, et on voit ça réapparaître. D'ailleurs on voit bien que ce sont dans les zones dites des "frontières" que se joue l'essentiel des opérations contre-insurrectionnelles.

05:37 Ensuite, [après l'opération Serval de 2013] il va y avoir une décision que je considère comme mauvaise, qui va être de rester dans cette région du monde, voire d'élargir le périmètre d'action à l'ensemble du Sahel, ce qu'on appelle le G5 Sahel, c'est à dire les 5 pays de la région : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger. La France n'a évidemment pas les moyens militaires, financiers, politiques, d'assumer une telle opération sur une zone aussi vaste, et on va évidemment commencer à s'enliser dans une situation qui est désormais pour tout le monde sans issue bénéfique.

06:30 D'abord, y a-t-il à partir du Sahel, une menace directe sur le territoire national français ? J'ai systématiquement depuis des années interrogé tous les responsables du renseignement français : DGSE, Conseil National du Renseignement et autres, et à chaque fois leur réponse a été la même : non nous n'avons jamais identifié de menace directe en provenance du Sahel contre le territoire national [4] ce qui crée une situation très différence de ce qu'on a pu voir par exemple en Syrie ou en Irak.

09:40 En Indochine on appelait ça la "jaunisation" des troupes. Aujourd'hui on appelle ça la "sahélisation" des troupes. En réalité ces armées ne seront jamais capables, en tout cas à horizon humain, de mener une guerre à l'occidentale sur ce terrain. Donc non, nous ne passerons pas le relai à ces troupes. Nous cherchons simplement un argument, une raison pour justifier notre départ en disant : "dès qu'ils seront à peu près capables de faire le travail on pourra partir" : ça ne marche nulle part ! L'afghanisation a échoué, l'irakisation a échoué. On part et ensuite on voit ce qui se passe, donc je ne crois pas du tout à ce discours qui est un discours qu'on entend depuis des décennies (...) comme si on n'apprenait vraiment rien de tous nos échecs passés. C'est une machine qui produit toujours le même type de réponses, et à chaque fois elles ne sont pas adaptées.

12:06 Y a-t-il une bonne solution ? Non, il n'y a que de mauvaises solutions aujourd'hui, dans cette région du monde pour la politique de la France. Ce qu'il faut c'est du courage et le courage politique c'est aujourd'hui de partir pour laisser les Africains règler entre eux leurs problèmes qui sont d'abord des problèmes africains. Évidemment cela aura un coût politique à payer, parce qu'on dira : finalement les djihadistes ont gagné. En réalité ce sera beaucoup plus compliqué que ça parce que les gouvernements négocieront et les choses se remettront en place. On verra des alliances inattendues se nouer [5] comme souvent dans cette région du monde.

12:51 Les deux principaux problèmes auxquels fait face cette région du monde notamment le Mali c'est la formidable explosion démographique, qu'elle connaît depuis une cinquantaine d'années, avec une population qui augmente de manière exponentielle, et c'est évidemment les conséquences du réchauffement climatique dans une région qui est à la limite du Sahara, donc à la limite de zones habitables [6]. C'est à ça, aujourd'hui, qu'il faut s'attacher à répondre, en partant des sociétés telles qu'elles sont et non pas telles que nous les avons construites dans un monde post-colonial [7].

[1] Oui [sur le plan culturel, voire économique peut-être] et non [au sens où cela a laissé des traces politiques durables]. Voir Charles Grémont, « Comment les Touaregs ont perdu le fleuve. Éclairage sur les pratiques et les représentations foncières dans le cercle de Gao (Mali), XIXe-XXe siècles », 2005, ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/14067-opérations-au-mali/page/194/?tab=comments#comment-635768l

[2] Comme le symbolise la surprenante remise par Édouard Philippe à Macky Sall du sabre attribué de façon incertaine à El Hadj Oumar Tall pour qui « la terreur était une arme stratégique : massacre des hommes, réduction à l’esclavage des femmes et des enfants brisaient le moral des pays menacés et amenaient certains à se rendre sans combattre » http://www.air-defense.net/forum/topic/8143-afrique-politiques-internes-et-relations-internationales/page/68/?tab=comments#comment-1263436

[3] https://www.cnrtl.fr/definition/marche

[4] Bizarrement, le son de cloche changera le 1er février 2021 (alors que Merchet s'est exprimé ci-dessus le 8 janvier) "L'objectif assumé des terroristes sahéliens est de mener des attentats en Occident, et en Europe en particulier. Le 11 septembre 2001 a été préparé dans une vallée afghane. Le 13 novembre 2015 a été conçu dans les rues de Raqqa." Bernard Emié, directeur de la DGSE à franceinfo. http://www.air-defense.net/forum/topic/18835-opération-barkhane/page/115/?tab=comments#comment-1379036

[5] Avec la Russie ?

[6] Attention aux idées reçues : le GIEC prévoit une augmentation de la pluviosité au Sahel, contrairement à la ceinture méditerranéeenne, dans la foulée du "reverdissement du Sahel" de ces dernières décennies et de l'agrandissement du lac Tchad : http://www.air-defense.net/forum/topic/18835-opération-barkhane/?do=findComment&comment=1334364

[7] Oui mais justement, à cause de la démographie elles ne seront plus jamais ce qu'elles ont été avant la colonisation. On ne s'organisera pas à 70 millions au Niger en 2050 comme on était organisé à 1 million d'habitants en 1905 https://core.ac.uk/download/pdf/39844345.pdf . Il n'existe pas un "être" immuable de ces sociétés vers lequel il suffirait de revenir.

« Nous vivons tout simplement la fin de la domination européenne et occidentale sur ces régions, » juge Jean-Dominique Merchet, peu optimiste sur la pérennité du dispositif de repli vers le Niger. Personne n’échappera à ce mouvement de l’histoire. Pas même les mercenaires russes de Wagner, en première ligne désormais. « Ils vont massacrer pour piller puis se faire massacrer à leur tour ».

Le 20/01/2023 à 12:59, Wallaby a dit :

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/nous-avons-perdu-au-mali-en-decidant-de-rester (18 août 2022)

« La réalité, c’est que nous avons touché nos limites dans ce type de conflit étiré. Quand avons-nous perdu au Mali ? Le jour où nous avons décidé d’y rester, dès 2014. Nous nous étions enfermés dans une position très dogmatique : on ne discute pas avec les terroristes. Malheureusement, il n’existe pas d’autre solution qu’un compromis avec ces groupes armés qualifiés de terroristes, alors que selon moi, ils incarnent d’abord une insurrection locale. J’observe au passage qu’il n’y a jamais eu, jusqu’à présent, export depuis le Sahel de commandos chargés d’une mission terroriste sur le sol français, contrairement, par exemple, à l’Irak ou la Syrie. »

La vieille grille d’analyse voulant opposer les victoires militaires âprement obtenues sur le terrain aux défaites trop facilement concédées par les politiques a vécu, estime le commentateur. « Nous vivons tout simplement la fin de la domination européenne et occidentale sur ces régions, » juge Jean-Dominique Merchet, peu optimiste sur la pérennité du dispositif de repli vers le Niger. Personne n’échappera à ce mouvement de l’histoire. Pas même les mercenaires russes de Wagner, en première ligne désormais. « Ils vont massacrer pour piller puis se faire massacrer à leur tour ».

Et donc, la remise par Édouard Philippe le 17 novembre 2019 à Macky Sall d'un sabre attribué à El Hadj Oumar Tall, constitue peut-être le symbole de cette annulation du fait colonial et de la restitution du Sahel à ces empires djihadistes :

Le 11/12/2019 à 12:31, Wallaby a dit :

https://www.latribunedelart.com/la-restitution-du-sabre-d-el-hadj-oumar-tall-un-perilleux-galop-d-essai-au-mepris-du-droit-et-de-l (29 novembre 2019)

Ainsi, la simple lecture des travaux de l’historienne malienne Madina Ly-Tall publiés en 1996 dans le volume VI de l’« Histoire générale de l’Afrique », pages 658 à 682, montre « la violence avec laquelle l’islam fut imposé à des peuples pétris par plusieurs siècles de croyances à leurs religions traditionnelles » notamment aux populations animistes bambara, dont plusieurs cités importantes furent ravagées par les mudjāhidūn d’El Hadj Oumar Tall, pour qui « la terreur était une arme stratégique : massacre des hommes, réduction à l’esclavage des femmes et des enfants brisaient le moral des pays menacés et amenaient certains à se rendre sans combattre » (p. 671). L’historienne décrit également la pratique systématique du butin de guerre (p. 675) dont les chantres des restitutions font souvent la justification.

Convenons également qu’il est plus que curieux de restituer le dimanche un symbole de l’établissement par le djihad d’un empire islamique fondé au prix de la soumission brutale de populations locales animistes et de participer le lendemain à un forum consacré à la paix et la sécurité en Afrique en fustigeant, à juste titre cette fois, les groupes terroristes se revendiquant de Daesh dont, finalement, le but n’est autre que d’imposer à leur tour par la force un état islamique, notamment, comme le fit au Mali celui dont on honorait la mémoire la veille, El Hadj Oumar Tall.

La place du sabre d’El Hadj Oumar Tall est-elle au Sénégal, comme l’affirme Edouard Philippe ? Rien n’est moins certain mais, à Paris, il n’était que le souvenir d’une victoire d’un empire colonial sur un autre, alors qu’à Dakar, il risque de redevenir celui de l’un des premiers califats imposés en Afrique de l’Ouest par la violence.

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Le 27/11/2019 à 12:39, Wallaby a dit :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/24/la-premiere-uvre-qui-est-restituee-a-l-afrique-est-un-objet-europeen_6020342_3212.html (24 novembre 2019)

Le 17 novembre 2019, à Dakar, le premier ministre Edouard Philippe a symboliquement remis au président sénégalais Macky Sall le sabre dit d’El Hadj Oumar Tall.

Sauf que...

Dakar n’a jamais fait partie de l’empire toucouleur qui se trouvait plus à l’est, sur des territoires situés aujourd’hui en partie au Sénégal, mais surtout en Guinée et au Mali.

Aucune source historique, locale ou européenne, ne fait la moindre allusion à un sabre européen qu’aurait possédé El Hadj Oumar Tall. Il est difficile de croire, en effet, que le conquérant toucouleur se soit servi d’un sabre fabriqué par des chrétiens pour mener le djihad !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oumar_Tall

Cheikh Oumar Foutiyou Tall, de son vrai nom Omar Foutiyou Tall (ou Oumar Seydou Tall), appelé aussi El Hadj Omar ou encore Al-Fouti, né à Halwar dans le Fouta-Toro, dans l’actuel Sénégal, entre 1794 et 1797 et mort à une date inconnue à partir de 1864, est un souverain, chef de guerre, érudit musulman et dirigeant de la congrégation soufie de la Tijaniyya.

À Dinguiraye, il prépare le djihad (guerre sainte). Il acquiert une réputation de saint et rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son armée. Son armée, équipée d’armes légères européennes reçues de trafiquants britanniques du Sierra Leone, s’attaque aux noirs non musulmans, à partir de 1850. Avec l'aide des Maures, il occupe les territoires des Sérères, Wolofs, Soninkés, Khassonkés, et du Bambouk (1853), puis attaque les Bambaras Massassi dont il prend la capitale Nioro (1854). En 1856, il annexe le Kaarta et Diangounté réprime sévèrement les révoltes.

Luttant contre l’armée coloniale française, il fait construire un tata (une fortification) à Koniakary (77 km à l’ouest de Kayes). En avril 1857, il déclare la guerre au royaume du Khasso et assiège le fort de Médine, qui sera libéré par les troupes de Louis Faidherbe le 18 juillet 1857.

Entre 1858 et 1861, El Hadj Oumar Tall s’attaque aux royaumes bambaras de Kaarta et de Ségou (bataille de Ngano). Le 10 mars 1861, il conquiert Ségou qu’il confie un an plus tard à son fils Ahmadou pour partir à la conquête d’Hamdallaye, capitale de l’empire peul du Macina qui tombera le 16 mars 1862 après trois batailles faisant plus de 70 000 morts. Obligé de se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara, il disparut mystérieusement dans la grotte.

Umars_jihad_state_map_general_c1864.png

Stein_1861_Africa_Umars_Jihad_State.jpg

Carte allemande contemporaine montrant les États avant l'avènement d'Oumar Tall, colorée pour représenter son empire en 1861. Les capitales conquises sont en vert, les forts français en bleu.

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_toucouleur

Modifié par Wallaby
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il y a 51 minutes, Ciders a dit :

J'ai plein d'idées tordues à base de drones et de mines.

Si Bamako est vraiment menacée, je pense que ça virera au chacun pour soit dans la junte et parmi les factions FAMA non impliquées. Il s'en trouvera probablement bien un ou deux qui se rappelleront des accointances ethniques ou politiques avec les Touaregs ou les islamistes les moins sales pour tenter un rapprochement tactique.

Pour le coup d’État... ah oui, pourquoi pas. Il faudra juste faire plein de vidéos explicatives pour convaincre les panafricains les moins extatiques que l'idée est bonne. :happy:

ils ont aussi une autre option, se rappeler que la France et son état "néo colonial"... Se serait bien drôle  tient après nous avoir conchié et rendu coupable de tous leurs maux.

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il y a une heure, rendbo a dit :

ils ont aussi une autre option, se rappeler que la France et son état "néo colonial"... Se serait bien drôle  tient après nous avoir conchié et rendu coupable de tous leurs maux.

Et si on envoyait sur leurs réseaux sociaux des videos montrant la réalité des russes :biggrin:

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Il y a 20 heures, Wallaby a dit :

Il existe une possibilité que les djihadistes gagnent, c'est à dire s'installent durablement à Bamako. Cela constituerait un retour à la situation d'avant la colonisation :

Jean-Dominique Merchet, 8 janvier 2021 Il ne faut pas oublier que le Sahel est une région du monde qui a une très longue histoire politique. Depuis le Moyen Âge, il y a eu des empires : l'empire du Mali, du Ghana, l'empire Songhaï, puis des royaumes, le royaume du Macina, puis, au XIXe siècle, ce qu'on appelait des califats, c'est à dire des pouvoirs, liés à la religion, qu'on qualifierait aujourd'hui d'États islamiques, de djihadistes [2] qui dominaient toute cette région quand les Français y sont arrivés et l'on conquise par la force.

« Nous vivons tout simplement la fin de la domination européenne et occidentale sur ces régions, » juge Jean-Dominique Merchet, peu optimiste sur la pérennité du dispositif de repli vers le Niger. Personne n’échappera à ce mouvement de l’histoire. Pas même les mercenaires russes de Wagner, en première ligne désormais. « Ils vont massacrer pour piller puis se faire massacrer à leur tour ».

Et donc, la remise par Édouard Philippe le 17 novembre 2019 à Macky Sall d'un sabre attribué à El Hadj Oumar Tall, constitue peut-être le symbole de cette annulation du fait colonial et de la restitution du Sahel à ces empires djihadistes :

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Oumar_Tall

Cheikh Oumar Foutiyou Tall, de son vrai nom Omar Foutiyou Tall (ou Oumar Seydou Tall), appelé aussi El Hadj Omar ou encore Al-Fouti, né à Halwar dans le Fouta-Toro, dans l’actuel Sénégal, entre 1794 et 1797 et mort à une date inconnue à partir de 1864, est un souverain, chef de guerre, érudit musulman et dirigeant de la congrégation soufie de la Tijaniyya.

À Dinguiraye, il prépare le djihad (guerre sainte). Il acquiert une réputation de saint et rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son armée. Son armée, équipée d’armes légères européennes reçues de trafiquants britanniques du Sierra Leone, s’attaque aux noirs non musulmans, à partir de 1850. Avec l'aide des Maures, il occupe les territoires des Sérères, Wolofs, Soninkés, Khassonkés, et du Bambouk (1853), puis attaque les Bambaras Massassi dont il prend la capitale Nioro (1854). En 1856, il annexe le Kaarta et Diangounté réprime sévèrement les révoltes.

Luttant contre l’armée coloniale française, il fait construire un tata (une fortification) à Koniakary (77 km à l’ouest de Kayes). En avril 1857, il déclare la guerre au royaume du Khasso et assiège le fort de Médine, qui sera libéré par les troupes de Louis Faidherbe le 18 juillet 1857.

Entre 1858 et 1861, El Hadj Oumar Tall s’attaque aux royaumes bambaras de Kaarta et de Ségou (bataille de Ngano). Le 10 mars 1861, il conquiert Ségou qu’il confie un an plus tard à son fils Ahmadou pour partir à la conquête d’Hamdallaye, capitale de l’empire peul du Macina qui tombera le 16 mars 1862 après trois batailles faisant plus de 70 000 morts. Obligé de se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara, il disparut mystérieusement dans la grotte.

Umars_jihad_state_map_general_c1864.png

Stein_1861_Africa_Umars_Jihad_State.jpg

Carte allemande contemporaine montrant les États avant l'avènement d'Oumar Tall, colorée pour représenter son empire en 1861. Les capitales conquises sont en vert, les forts français en bleu.

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_toucouleur

La situation a largement changé, et là ça tient du sophisme pur je pense.

Voir aussi la réaction des états à côté. Et des USA (par exemple).

Il y a 20 heures, rendbo a dit :

ils ont aussi une autre option, se rappeler que la France et son état "néo colonial"... Se serait bien drôle  tient après nous avoir conchié et rendu coupable de tous leurs maux.

Personnellement, je crois que c'est une hypothèse très très crédible.

Ne serait-ce parce que les Etats voisins eux le demanderaient.

J'ajoute qu'à mon avis le PR actuel lui y irait.

Il y a 19 heures, Alberas a dit :

Et si on envoyait sur leurs réseaux sociaux des videos montrant la réalité des russes :biggrin:

La France c'est déjà fait prendre à faire de l'influence au Sahel, je pense que ça a bien refroidis tous le monde...

Il y a 1 heure, Patrick a dit :

Raconte!

C'est pas forcément les idées à suggérer. 

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Bon en attendant la restauration des empires maliens, la vie continue...

 

La mine saisie par l'Etat malien redémarre sous contrôlé étatique.

https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-10-21/barrick-s-seized-mali-gold-mine-restarts-under-state-management

Cela va être un vrai test, pas forcément si ridicule que ça. Les entreprises d'extractions d'or escroquaient largement le fisc malien, et il y a sur le papier quelque chose à faire.

 

Effet induit du blocus, la sharia :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/10/22/au-mali-le-groupe-de-soutien-de-l-islam-et-des-musulmans-oblige-les-voyageuses-a-porter-le-voile-integral_6648851_3212.html

Mine de rien, c'est bien une phase post-insurrection, où le groupe djihadiste administre à la place de l'Etat, en imposant des règles à un acteur économique. Et pas des moindre, les compagnies de bus sont essentielles au Mali !

 

A la tête de l'Etat ça commence à paniquer https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251022-mali-le-jnim-poursuit-son-offensive-le-premier-ministre-dénonce-une-tentative-de-déstabilisation

Je note que l'escorte de convois se densifie, avec des moyens aériens, mais qui ne servent à rien. Vraiment pas un bon signe.

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