Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Opérations au Mali


Messages recommandés

Il y a 2 heures, Polybe a dit :

[la demande d'intervention en 2013] Les maliens prétendent qu'on leur a fait signer presque de force en abusant de leur position de faiblesse. Comme d'hab' je pense qu'ils se cherchent des excuses pour ne pas se regarder dans un miroir. Mais sur le principe, disons que je prend leur narratif, qui est souvent sincèrement cru, donc un ressenti, en compte.

Je ne doute pas que Paris ait exigé du gouvernement malien de l'époque une demande formelle, il me semble même que c'est explicitement raconté et écrit par les acteurs français de cet épisode, non-contesté.

En revanche, que Paris ait exigé d'intervenir est une invention pure et simple. En menaçant qui, de quoi ? Que certains, à Paris, Washington, Bamako, Abidjan ou au Niger ait poussé dans ce sens : évidemment. Mais forcé : non. L'opération a d'ailleurs été très bien accueillie par la population à l'époque, et pour cause !

Il y a 2 heures, Polybe a dit :

Encore une fois, d'après les Maliens il y a un soutien actif : celui de la France.

La junte russo-malienne a le monopole de la parle "locale", il ne faut pas l'oublier. Les autres sont persécutés. Et ensuite il reste tous les débiles panafricains établis bien au chaud en Europe, soit-disant "anti-système" mais confortablement installés dans un système qui les gratifie par l'égo et parfois par l'argent, et qui déblatèrent leur conneries de manière mécanique avec une cible qui bien souvent n'a rien à voir avec le Mali, le Niger ou le Burkina-Fasso, et tout avec les luttes d'influence entre puissances, à travers les réseaux ou même la presse anglo-saxonne ; Rokhaya Diallo a ainsi tribune ouverte dans le Guardian ou le Washington Post par exemple.

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 10 minutes, Boule75 a dit :

Je ne doute pas que Paris ait exigé du gouvernement malien de l'époque une demande formelle, il me semble même que c'est explicitement raconté et écrit par les acteurs français de cet épisode, non-contesté.

En revanche, que Paris ait exigé d'intervenir est une invention pure et simple. En menaçant qui, de quoi ? Que certains, à Paris, Washington, Bamako, Abidjan ou au Niger ait poussé dans ce sens : évidemment. Mais forcé : non. L'opération a d'ailleurs été très bien accueillie par la population à l'époque, et pour cause !

La junte russo-malienne a le monopole de la parle "locale", il ne faut pas l'oublier. Les autres sont persécutés. Et ensuite il reste tous les débiles panafricains établis bien au chaud en Europe, soit-disant "anti-système" mais confortablement installés dans un système qui les gratifie par l'égo et parfois par l'argent, et qui déblatèrent leur conneries de manière mécanique avec une cible qui bien souvent n'a rien à voir avec le Mali, le Niger ou le Burkina-Fasso, et tout avec les luttes d'influence entre puissances, à travers les réseaux ou même la presse anglo-saxonne ; Rokhaya Diallo a ainsi tribune ouverte dans le Guardian ou le Washington Post par exemple.

Demande formelle oui, mais le narratif malien est que ça a été fait avec le couteau sous la gorge. Je pense personnellement que c'est présenté comme ça pour diluer le fait que c'était la panique totale, et que très rapidement les maliens se sont apperçus qu'ils avaient signé trop vite un chèque en blanc. Ils sauront nous le reprocher à Kidal.

Attention, je m'attache juste à prendre en compte la vision malienne. Je ne dis pas que je lui accorde beaucoup de crédit.

 

Je pense que Paris a exigé oui. Pas d'intervenir (encore que). Mais surtout des conditions de l'intervention. Probablement avec une forte pression. Mais LE point clé est que les maliens ont cédé parce qu'ils se sont mis dans une situation catastrophique ! Et ça ils ne veulent pas l'assumer.

Les fantasmes (fondés sur la réalité du passé) de la françafrique ont fait le reste pour le narratif malien.

 

Ah ben ceux chez nous t'expliqueront qu'ils sont légitimes à se payer des compensations sur les souffrances de la colonisation... ^^

  • J'aime (+1) 1
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.egmontinstitute.be/is-malis-military-regime-running-out-of-gas/ (3 novembre 2025)

L'expansion territoriale [de JNIM] a également inclus la prise de contrôle, en août dernier, de la ville symboliquement importante de Farabougou, stratégiquement située à la frontière mauritanienne. Cette ville, libérée du joug djihadiste par le nouveau régime militaire en 2020, était considérée comme un symbole du succès militaire du général Goïta. Or, depuis août, elle est devenue une ville modèle pour l'imposition de la charia par les djihadistes : interdiction de l'alcool et de la musique, restrictions sévères des droits des femmes.

https://theconversation.com/bamako-assiegee-pourquoi-larmee-malienne-peine-a-briser-le-blocus-djihadiste-de-la-capitale-268898 (4 novembre 2025)

Je pense que l'armée malienne n'a pas réussi à déloger les terroristes parce que les zones de blocus sont vastes, semi-arides et traversées par des routes non contrôlées, rendant toute surveillance difficile. Beaucoup de ces zones se trouvent hors de portée d'une présence étatique efficace. Dans ces zones, les mouvements de l'armée sont prévisibles et lents, tandis que les insurgés se fondent relativement facilement dans les communautés locales et les forêts.

Le terrain favorise les tactiques de guérilla : les routes étroites, les chemins de brousse et les rivières saisonnières créent des obstacles naturels aux mouvements militaires mécanisés. En revanche, les groupes terroristes équipés de motos peuvent facilement se déplacer.

Le blocus n'est pas un siège militaire conventionnel impliquant des tranchées ou des positions fortifiées. Il s'agit plutôt d'une stratégie de perturbation en réseau, consistant à bloquer les routes qui relient le Mali à ses voisins côtiers, notamment le Sénégal et la Côte d'Ivoire.

Ces routes sont des artères vitales pour l'économie malienne, servant de corridors pour le commerce, le carburant et les approvisionnements humanitaires. Les couper isole non seulement les communautés, mais sape également la confiance du public dans la capacité de l'État à gouverner et à sécuriser ses périphéries.

Bien que la junte ait sollicité l'aide du groupe russe Wagner (aujourd'hui Africa Corps) dans le cadre d'un partenariat militaire, ces collaborations n'ont donné que peu de résultats.

Lorsque le JNIM impose simultanément plusieurs blocus dans le sud du Mali, l'armée se retrouve débordée. Ses forces sont trop dispersées pour mener une contre-offensive coordonnée et soutenue. Les renforts sont victimes d'embuscades sur des routes en mauvais état ou se perdent dans des zones qu'ils connaissent mal.

L'État malien a longtemps lutté pour étendre sa présence au-delà des centres urbains comme Bamako et Ségou. Dans les zones rurales, l'arrivée de l'armée est souvent perçue non pas comme un retour de l'État, mais comme une intrusion, avec le risque de violations des droits humains.

Des décennies de négligence, de corruption et de pratiques abusives de contre l'insurrection ont créé une distance avec les populations locales et affaibli les réseaux de renseignement.

Contrairement aux mouvements qui dépendent d'une structure de commandement unique, le JNIM fonctionne comme un réseau hautement décentralisé de cellules semi-autonomes. Cela lui permet de s'adapter rapidement aux conditions locales, d'exploiter les faiblesses de l'État et d'étendre son influence sans surexploiter ses ressources. Chaque cellule s'appuie sur les griefs locaux pour recruter et mener ses opérations.

L'adaptabilité est la plus grande force du JNIM et la principale faiblesse de l'État malien.

Malgré l'augmentation des dépenses militaires, les nouvelles alliances et la rhétorique agressive, l'emprise territoriale et la sophistication tactique du JNIM n'ont cessé de croitre.

Plus l'État se militarise, moins ses citoyens semblent en sécurité.

Ce paradoxe reflète une tendance plus large au Sahel. Les efforts de contre-insurrection sont principalement militaires, sans aborder les conditions socio-économiques et de gouvernance qui alimentent les insurrections.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 5 heures, Hubisan a dit :

qui finance et arme  ces islamistes au sahel? Turquie/Qatar ou autres?

Ca fait plaisir de voir que tu as bien lu tout ce que j'ai écrit précédemment, juste quelques messages plus haut, sur la Turquie :

Il y a 23 heures, Wallaby a dit :

Et nous apporte des informations sur un acteur dont on ne parle peut-être pas assez souvent dans ce fil, qui a peut-être déjoué notre radar la Turquie :

Mais c’est la Turquie qui pourrait se révéler la grande gagnante de la reconfiguration des alliances au Sahel. Elle ne cesse de renforcer ses liens avec les États de l’AES à travers des livraisons d’armements et des projets d’infrastructures, tout en affichant un intérêt accru pour les ressources naturelles de la région. Avant même les coups d’État, Ankara avait construit des mosquées et des hôpitaux au Niger et au Mali dans l’intention de se poser en partenaire fiable, capable d’aider à venir à bout de la menace djihadiste.

En 2019, à Niamey, c’est une société turque qui a financé la reconstruction de l’aéroport international et érigé l’hôtel Radisson Blu à l’occasion du sommet de l’Union africaine — des investissements aussi stratégiques que symboliques. Enfin, Ankara signifie aussi ses ambitions en misant sur les connexions aériennes, avec des vols Turkish Airlines directs vers les trois pays de l’AES.

[Cela me hérisse de lire le jargonneux "signifie ses ambitions en misant". Peut-être que ces lignes sont rentables tout simplement, et qu'il n'y a pas de but caché à part gagner de l'argent]

Contrairement à la Chine, bien plus en retrait dans ce domaine, la Turquie ne néglige pas la coopération sécuritaire. Dès 2018, elle a déboursé 5 millions de dollars pour financer la force conjointe du G5 Sahel (dissoute en 2023 après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Plus récemment, elle s’est imposée comme le premier fournisseur de drones en Afrique, devenant l’un des principaux pourvoyeurs d’armements des États sahéliens grâce à ses Bayraktar TB2, beaucoup moins coûteux que les modèles occidentaux. Des instructeurs turcs sont d’ailleurs présents sur place pour assurer la maintenance des engins et la formation des utilisateurs. Le choix des membres de l’AES de privilégier le matériel turc face aux concurrents russes et chinois garantit à Ankara une présence durable sur le terrain.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Si la France réintervenait, on se retrouverait confronté aux mêmes limites que Barkhane :

Le 12/01/2021 à 19:57, Wallaby a dit :

Depuis au moins trente ans, de très nombreux travaux de recherche ont mis en évidence le fonctionnement de l’État néo-patrimonial (accaparement privé des biens publics par l’élite dirigeante et pratique politique essentiellement clientéliste) et ses effets délétères.

À long terme, le fonctionnement de l’État néo-patrimonial aboutit au délitement insidieux des services publics, à la criminalisation des élites dirigeantes, à l’intensification des luttes de pouvoir et à la neutralisation de l’aide internationale. Celle-ci est assez largement détournée de son but initial et sert surtout à la survie des élites politiques du pays. Elle équivaut à remplir un tonneau que d’autres vident, notamment quand elle prend la forme de l’aide budgétaire, ce qui est de plus en plus fréquent. En 2020, la démonstration du lien entre décaissements d’aide budgétaire et gonflement de comptes offshore a coûté son poste à Penny Goldberg, l’économiste en chef de la Banque mondiale, ce qui en dit long sur l’omerta qui règne dans les milieux de l’aide internationale.

L’aide internationale a démontré son incapacité à changer l’État néo-patrimonial. Par conséquent, si l’on estime que l’une des conditions essentielles pour vaincre l’islamisme radical au Sahel est de demander aux gouvernants de mettre en œuvre des changements profonds qui vont à l’encontre de leurs intérêts directs, on comprend pourquoi la victoire est douteuse.

https://www.liberation.fr/debats/2021/01/11/la-france-au-sahel-il-est-temps-de-partir_1810838

Marc-Antoine Pérouse de Montclos :

Dans un opuscule publié en 1900, le maréchal Hubert Lyautey avait d’ailleurs proposé une analyse assez lucide de la situation. «On n’arrive rarement, sinon jamais, à la destruction par la force d’une bande pirate, écrivait-il. Le résultat, toujours partiel, ne s’obtient qu’au prix de fatigues, de pertes, de dépenses, qui ne sont certes pas compensées par le succès […]. L’action politique est de beaucoup la plus importante.»

Mais évidemment, Lyautey était un colonisateur. Affranchi des contraintes quinquennales des mandats présidentiels, il avait le temps pour lui et était prêt à s’engager dans des œuvres de longue haleine. De plus, il ne se souciait guère de respecter d’éventuelles souverainetés nationales. Ce n’est plus le cas aujourd’hui au Sahel. Le piège n’en est que plus évident.

Modifié par Wallaby
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, Wallaby a dit :

https://www.egmontinstitute.be/is-malis-military-regime-running-out-of-gas/ (3 novembre 2025)

L'expansion territoriale [de JNIM] a également inclus la prise de contrôle, en août dernier, de la ville symboliquement importante de Farabougou, stratégiquement située à la frontière mauritanienne. Cette ville, libérée du joug djihadiste par le nouveau régime militaire en 2020, était considérée comme un symbole du succès militaire du général Goïta. Or, depuis août, elle est devenue une ville modèle pour l'imposition de la charia par les djihadistes : interdiction de l'alcool et de la musique, restrictions sévères des droits des femmes.

https://theconversation.com/bamako-assiegee-pourquoi-larmee-malienne-peine-a-briser-le-blocus-djihadiste-de-la-capitale-268898 (4 novembre 2025)

Je pense que l'armée malienne n'a pas réussi à déloger les terroristes parce que les zones de blocus sont vastes, semi-arides et traversées par des routes non contrôlées, rendant toute surveillance difficile. Beaucoup de ces zones se trouvent hors de portée d'une présence étatique efficace. Dans ces zones, les mouvements de l'armée sont prévisibles et lents, tandis que les insurgés se fondent relativement facilement dans les communautés locales et les forêts.

Le terrain favorise les tactiques de guérilla : les routes étroites, les chemins de brousse et les rivières saisonnières créent des obstacles naturels aux mouvements militaires mécanisés. En revanche, les groupes terroristes équipés de motos peuvent facilement se déplacer.

Le blocus n'est pas un siège militaire conventionnel impliquant des tranchées ou des positions fortifiées. Il s'agit plutôt d'une stratégie de perturbation en réseau, consistant à bloquer les routes qui relient le Mali à ses voisins côtiers, notamment le Sénégal et la Côte d'Ivoire.

Ces routes sont des artères vitales pour l'économie malienne, servant de corridors pour le commerce, le carburant et les approvisionnements humanitaires. Les couper isole non seulement les communautés, mais sape également la confiance du public dans la capacité de l'État à gouverner et à sécuriser ses périphéries.

Bien que la junte ait sollicité l'aide du groupe russe Wagner (aujourd'hui Africa Corps) dans le cadre d'un partenariat militaire, ces collaborations n'ont donné que peu de résultats.

Lorsque le JNIM impose simultanément plusieurs blocus dans le sud du Mali, l'armée se retrouve débordée. Ses forces sont trop dispersées pour mener une contre-offensive coordonnée et soutenue. Les renforts sont victimes d'embuscades sur des routes en mauvais état ou se perdent dans des zones qu'ils connaissent mal.

L'État malien a longtemps lutté pour étendre sa présence au-delà des centres urbains comme Bamako et Ségou. Dans les zones rurales, l'arrivée de l'armée est souvent perçue non pas comme un retour de l'État, mais comme une intrusion, avec le risque de violations des droits humains.

Des décennies de négligence, de corruption et de pratiques abusives de contre l'insurrection ont créé une distance avec les populations locales et affaibli les réseaux de renseignement.

Contrairement aux mouvements qui dépendent d'une structure de commandement unique, le JNIM fonctionne comme un réseau hautement décentralisé de cellules semi-autonomes. Cela lui permet de s'adapter rapidement aux conditions locales, d'exploiter les faiblesses de l'État et d'étendre son influence sans surexploiter ses ressources. Chaque cellule s'appuie sur les griefs locaux pour recruter et mener ses opérations.

L'adaptabilité est la plus grande force du JNIM et la principale faiblesse de l'État malien.

Malgré l'augmentation des dépenses militaires, les nouvelles alliances et la rhétorique agressive, l'emprise territoriale et la sophistication tactique du JNIM n'ont cessé de croitre.

Plus l'État se militarise, moins ses citoyens semblent en sécurité.

Ce paradoxe reflète une tendance plus large au Sahel. Les efforts de contre-insurrection sont principalement militaires, sans aborder les conditions socio-économiques et de gouvernance qui alimentent les insurrections.

Lol. Dans le genre enfoncer des portes ouvertes...

A se demander comment faisait l'armée française.

il y a 27 minutes, Wallaby a dit :

Si la France réintervenait, on se retrouverait confronté aux mêmes limites que Barkhane :

Depuis au moins trente ans, de très nombreux travaux de recherche ont mis en évidence le fonctionnement de l’État néo-patrimonial (accaparement privé des biens publics par l’élite dirigeante et pratique politique essentiellement clientéliste) et ses effets délétères.

À long terme, le fonctionnement de l’État néo-patrimonial aboutit au délitement insidieux des services publics, à la criminalisation des élites dirigeantes, à l’intensification des luttes de pouvoir et à la neutralisation de l’aide internationale. Celle-ci est assez largement détournée de son but initial et sert surtout à la survie des élites politiques du pays. Elle équivaut à remplir un tonneau que d’autres vident, notamment quand elle prend la forme de l’aide budgétaire, ce qui est de plus en plus fréquent. En 2020, la démonstration du lien entre décaissements d’aide budgétaire et gonflement de comptes offshore a coûté son poste à Penny Goldberg, l’économiste en chef de la Banque mondiale, ce qui en dit long sur l’omerta qui règne dans les milieux de l’aide internationale.

L’aide internationale a démontré son incapacité à changer l’État néo-patrimonial. Par conséquent, si l’on estime que l’une des conditions essentielles pour vaincre l’islamisme radical au Sahel est de demander aux gouvernants de mettre en œuvre des changements profonds qui vont à l’encontre de leurs intérêts directs, on comprend pourquoi la victoire est douteuse.

https://www.liberation.fr/debats/2021/01/11/la-france-au-sahel-il-est-temps-de-partir_1810838

Marc-Antoine Pérouse de Montclos :

Dans un opuscule publié en 1900, le maréchal Hubert Lyautey avait d’ailleurs proposé une analyse assez lucide de la situation. «On n’arrive rarement, sinon jamais, à la destruction par la force d’une bande pirate, écrivait-il. Le résultat, toujours partiel, ne s’obtient qu’au prix de fatigues, de pertes, de dépenses, qui ne sont certes pas compensées par le succès […]. L’action politique est de beaucoup la plus importante.»

Mais évidemment, Lyautey était un colonisateur. Affranchi des contraintes quinquennales des mandats présidentiels, il avait le temps pour lui et était prêt à s’engager dans des œuvres de longue haleine. De plus, il ne se souciait guère de respecter d’éventuelles souverainetés nationales. Ce n’est plus le cas aujourd’hui au Sahel. Le piège n’en est que plus évident.

Et ça c'est exactement la solution Barkhane. Maintenir la situation militairement pour laisser le politique travailler. Les maliens n'ont pas voulu. Qu'ils en profitent maintenant !

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 14 minutes, Polybe a dit :

Dans le genre enfoncer des portes ouvertes...

Et encore je t'ai épargné les deux autres articles de la très prolixe The Conversation, celui-ci qui nous apprend :

https://theconversation.com/le-mali-bientot-sous-controle-djihadiste-analyse-dune-rhetorique-alarmiste-269009 (6 novembre 2025)

le caractère hautement inflammable du carburant ;

Et celui là, que :

https://theconversation.com/crise-au-mali-ce-que-revele-le-blocus-djihadiste-de-bamako-268870 (4 novembre 2025)

la situation reste donc très confuse et imprévisible.

  • Haha (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251108-mali-rester-ou-partir-le-dilemme-des-expatriés

"[...]

Du fait de la dégradation de ce contexte sécuritaire et de son imprévisibilité, la France a donc conseillé à ses ressortissants de quitter le pays « dès que possible », ce vendredi 7 novembre, comme les États-Unis, le Canada, l'Allemagne, l'Espagne ou encore le Royaume-Uni l'avaient fait avant elle. Mais les expatriés qui n'avaient pas déjà fui le Mali ces dernières années sont parmi les plus ancrés dans le pays. Alors si certains se sont résignés à partir, d'autres s'y refusent toujours. 

Nombre d'entre eux expliquent ainsi à RFI vouloir rester au Mali pour des raisons familiales, le plus souvent, professionnelles, aussi, et parce qu'ils ne veulent pas abandonner tout ce qu'ils ont construit. Mais la plupart préfère ne pas témoigner au micro, même pour exprimer leur amour du pays.

Hélène N'Diaye, elle, a accepté. Cette Française a acquis la nationalité malienne en se mariant à un Malien. Elle est paysagiste, installée à Bamako depuis 22 ans. « Je ne me suis même pas posé la question de savoir si je devais rester ou partir, explique-t-elle. Je vis ici, c'est chez moi. La situation n'est pas, à l'heure actuelle, dangereuse pour notre sécurité personnelle dans Bamako, estime encore Hélène N'Diaye. J'ai une logique très pragmatique, positive, "à la malienne" ! C'est-à-dire qu'on est dans une fragilité économique, mais on n'est pas attaqués. Bien sûr que c'est difficile, mais il est hors de question que je tombe dans ce piège de l'inquiétude. On est dans l'épreuve, mais ce n'est pas pour ça que je vais aller voir ailleurs. »

Mireille, elle, est belge - son nom a été changé à sa demande. Elle a passé près de vingt ans au Mali, pays dont, elle aussi, a acquis la nationalité. Après avoir déjà assisté à trois coups d'État (2012, 2020, 2021), à l'occupation du Nord par les groupes jihadistes (2012), à l'extension progressive des attaques vers le centre puis le sud du pays, ainsi qu'à toutes les phases successives de la guerre depuis plus de dix ans, Mireille s'est finalement résignée à partir il y a quelques jours... temporairement, espère-t-elle.

[...]

À ce stade, la perspective d'une attaque militaire du Jnim pour prendre Bamako est écartée par la plupart des analystes sécuritaires, le groupe jihadiste n'ayant ni les moyens ni l'intention d'exercer le pouvoir pour le moment. Une situation en dépit de laquelle Paris a donc malgré tout demandé à ses ressortissants présents au Mali de « prévoir un départ temporaire » « dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles ». Jusqu'ici, la France n'avait recommandé qu'une « vigilance accrue ». Plus de 4200 Français vivent actuellement au Mali, pour l'immense majorité des binationaux. "

  • Triste 1
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.laprovence.com/article/france-monde/87654804023913/une-jeune-tiktokeuse-enlevee-puis-executee-en-public-par-des-djihadistes-presumes-au-mali

"Une jeune tiktokeuse enlevée puis exécutée en public par des djihadistes présumés au Mali

Mariam Cissé était connue pour ses vidéos qu'elle partageait sur TikTok à propos de sa ville de Tonka, située dans la région de Tombouctou (nord). La jeune fille comptait plus de 90 000 abonnés sur la plateforme. Son exécution a suscité un vif émoi.

Une jeune tiktokeuse malienne a été enlevée jeudi puis exécutée en public le lendemain dans le nord du Mali par des djihadistes présumés qui l'accusaient de collaborer avec l'armée malienne, ont indiqué ce dimanche un membre de sa famille, une source sécuritaire et un élu local.

[...]"

  • Triste 1
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 08/11/2025 à 15:39, Polybe a dit :

Et ça c'est exactement la solution Barkhane. Maintenir la situation militairement pour laisser le politique travailler. Les maliens n'ont pas voulu. Qu'ils en profitent maintenant !

Pas uniquement, la France a semble-t-il interdit les négociations avec le JNIM, ce qui a contribué à l'impasse à mon sens.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 29 minutes, gustave a dit :

Pas uniquement, la France a semble-t-il interdit les négociations avec le JNIM, ce qui a contribué à l'impasse à mon sens.

Bien vu. C'est une posture "officielle" il me semble.

Après je me suis toujours interrogé. Les maliens le faisaient quand même, j'ai peine à croire que l'on pouvait l'ignorer, ni même que ça se fasse sans qu'on en tienne compte (même si secret). Ensuite, IAG par exemple, comment dire...j'ai du mal à imaginer que si nous l'avions voulu, nous n'aurions pas su le "neutraliser" (d'ailleurs en ne le faisant pas on alimentait les fantasmes des locaux...).

Alors effectivement, c'est ambiguë. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 3 heures, Polybe a dit :

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251108-mali-rester-ou-partir-le-dilemme-des-expatriés

"[...]

Du fait de la dégradation de ce contexte sécuritaire et de son imprévisibilité, la France a donc conseillé à ses ressortissants de quitter le pays « dès que possible », ce vendredi 7 novembre, comme les États-Unis, le Canada, l'Allemagne, l'Espagne ou encore le Royaume-Uni l'avaient fait avant elle. Mais les expatriés qui n'avaient pas déjà fui le Mali ces dernières années sont parmi les plus ancrés dans le pays. Alors si certains se sont résignés à partir, d'autres s'y refusent toujours. 

Nombre d'entre eux expliquent ainsi à RFI vouloir rester au Mali pour des raisons familiales, le plus souvent, professionnelles, aussi, et parce qu'ils ne veulent pas abandonner tout ce qu'ils ont construit. Mais la plupart préfère ne pas témoigner au micro, même pour exprimer leur amour du pays.

Hélène N'Diaye, elle, a accepté. Cette Française a acquis la nationalité malienne en se mariant à un Malien. Elle est paysagiste, installée à Bamako depuis 22 ans. « Je ne me suis même pas posé la question de savoir si je devais rester ou partir, explique-t-elle. Je vis ici, c'est chez moi. La situation n'est pas, à l'heure actuelle, dangereuse pour notre sécurité personnelle dans Bamako, estime encore Hélène N'Diaye. J'ai une logique très pragmatique, positive, "à la malienne" ! C'est-à-dire qu'on est dans une fragilité économique, mais on n'est pas attaqués. Bien sûr que c'est difficile, mais il est hors de question que je tombe dans ce piège de l'inquiétude. On est dans l'épreuve, mais ce n'est pas pour ça que je vais aller voir ailleurs. »

Mireille, elle, est belge - son nom a été changé à sa demande. Elle a passé près de vingt ans au Mali, pays dont, elle aussi, a acquis la nationalité. Après avoir déjà assisté à trois coups d'État (2012, 2020, 2021), à l'occupation du Nord par les groupes jihadistes (2012), à l'extension progressive des attaques vers le centre puis le sud du pays, ainsi qu'à toutes les phases successives de la guerre depuis plus de dix ans, Mireille s'est finalement résignée à partir il y a quelques jours... temporairement, espère-t-elle.

[...]

À tous les coups on va se retrouver dans quelques semaines avec plusieurs milliers de ces ahuris à évacuer à grands frais dans des conditions dantesques avec des éléments incontrôlables des FAMA au milieu et des hordes de civils maliens cherchant à fuir en même temps...

Il y a 3 heures, Polybe a dit :

À ce stade, la perspective d'une attaque militaire du Jnim pour prendre Bamako est écartée par la plupart des analystes sécuritaires, le groupe jihadiste n'ayant ni les moyens ni l'intention d'exercer le pouvoir pour le moment. Une situation en dépit de laquelle Paris a donc malgré tout demandé à ses ressortissants présents au Mali de « prévoir un départ temporaire » « dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles ». Jusqu'ici, la France n'avait recommandé qu'une « vigilance accrue ». Plus de 4200 Français vivent actuellement au Mali, pour l'immense majorité des binationaux. "

On espère que ce ne sont pas les mêmes analystes que ceux qui avaient prédit que poutine n'attaquerait pas l'Ukraine...

Il y a 3 heures, Polybe a dit :

https://www.laprovence.com/article/france-monde/87654804023913/une-jeune-tiktokeuse-enlevee-puis-executee-en-public-par-des-djihadistes-presumes-au-mali

"Une jeune tiktokeuse enlevée puis exécutée en public par des djihadistes présumés au Mali

Mariam Cissé était connue pour ses vidéos qu'elle partageait sur TikTok à propos de sa ville de Tonka, située dans la région de Tombouctou (nord). La jeune fille comptait plus de 90 000 abonnés sur la plateforme. Son exécution a suscité un vif émoi.

Une jeune tiktokeuse malienne a été enlevée jeudi puis exécutée en public le lendemain dans le nord du Mali par des djihadistes présumés qui l'accusaient de collaborer avec l'armée malienne, ont indiqué ce dimanche un membre de sa famille, une source sécuritaire et un élu local.

[...]"

Ils commencent à taper les symboles relais du pouvoir.

Méthode talibane.

Ça va être la débandade totale en face...

Et sinon toujours pas de front des patriotes maliens panafricanistes expatriés dans la diabolique France esclavagiste et colonisatrice pour aller défendre leur terre et leur peuple à bord des pyramides volantes d'Askia du Songhaï?

Les russes sont retournés en russie?

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 8 heures, Patrick a dit :

À tous les coups on va se retrouver dans quelques semaines avec plusieurs milliers de ces ahuris à évacuer à grands frais dans des conditions dantesques avec des éléments incontrôlables des FAMA au milieu et des hordes de civils maliens cherchant à fuir en même temps...

On espère que ce ne sont pas les mêmes analystes que ceux qui avaient prédit que poutine n'attaquerait pas l'Ukraine...

Ils commencent à taper les symboles relais du pouvoir.

Méthode talibane.

Ça va être la débandade totale en face...

Et sinon toujours pas de front des patriotes maliens panafricanistes expatriés dans la diabolique France esclavagiste et colonisatrice pour aller défendre leur terre et leur peuple à bord des pyramides volantes d'Askia du Songhaï?

Les russes sont retournés en russie?

La RESEVAC, cette tradition française. ^^ Je te rassure, même au milieu du pire, y a toujours des gens pour faire chier. J'ai déjà entendu un chef d'ilôt menacer (pour la forme hein...) de remettre dehors une mère qui se plaignait que les rations de combat en guise de repas, c'était scandaleux. Quelques heures avant, cette dame était évacué sous le feu. Pire, les troupes qui l'ont évacué sont retourné chercher le lait en poudre pour ses enfants dans la maison en cour de pillage, donc littéralement au milieu des pillards. Bon, elle s'est calmé et a mangé sa ration... Non, la connerie ne s'embarasse pas de circonstances.

 

:laugh: Oh le tacle sur les analystes ! 

J'ai l'impression que ça s'appuie sur l'analyse de Wassim Nasr. Ce qui, bon... Je le respecte énormément, il a mon oreille. Mais sur le principe il est seul, donc pas infaillible. Ensuite je me demande à quel point il a encore accès à ses sources là-bas. Donc je serai prudent en effet.

 

Oui, les symboles du pouvoir ou aussi une certaine com'. En gros on est tolérant, mais dans des marges bien précises. Au-delà, tous le monde dans le rang et laissez nous faire. Le truc, c'est que si nous étions au Burkina, je te dirai que la junte agit pareil. Presque, les exécutions ne sont pas publiques. Bon là c'est différent, c'est le Mali, mais tu m'as compris. Une stratégie de violence et un verrouillage des médias en répond à une autre. Le JNIM ne se distingue donc pas tant de la junte, ce qui normalise et rend crédible le groupe à administrer.

A vrai dire c'est le signe que j'attends : paix locale JNIM/FAMA et replis d'un dispositif russe.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 55 minutes, Polybe a dit :

La RESEVAC, cette tradition française. ^^ Je te rassure, même au milieu du pire, y a toujours des gens pour faire chier. J'ai déjà entendu un chef d'ilôt menacer (pour la forme hein...) de remettre dehors une mère qui se plaignait que les rations de combat en guise de repas, c'était scandaleux. Quelques heures avant, cette dame était évacué sous le feu. Pire, les troupes qui l'ont évacué sont retourné chercher le lait en poudre pour ses enfants dans la maison en cour de pillage, donc littéralement au milieu des pillards. Bon, elle s'est calmé et a mangé sa ration... Non, la connerie ne s'embarasse pas de circonstances.

:mellow:...

il y a 55 minutes, Polybe a dit :

:laugh: Oh le tacle sur les analystes !

J'ai l'impression que ça s'appuie sur l'analyse de Wassim Nasr. Ce qui, bon... Je le respecte énormément, il a mon oreille. Mais sur le principe il est seul, donc pas infaillible. Ensuite je me demande à quel point il a encore accès à ses sources là-bas. Donc je serai prudent en effet.

Le type est bon c'est indéniable.
Mais il m'a toujours paru un peu suspect.
J'espère me tromper.

il y a 55 minutes, Polybe a dit :

Oui, les symboles du pouvoir ou aussi une certaine com'. En gros on est tolérant, mais dans des marges bien précises. Au-delà, tous le monde dans le rang et laissez nous faire. Le truc, c'est que si nous étions au Burkina, je te dirai que la junte agit pareil. Presque, les exécutions ne sont pas publiques.

Oui. Je me souviens de certaines séquences d'il y a plusieurs années, notamment précédant une exécution où des enfants avaient été tués par des soldats burkinabés.

il y a 55 minutes, Polybe a dit :

Bon là c'est différent, c'est le Mali, mais tu m'as compris. Une stratégie de violence et un verrouillage des médias en répond à une autre. Le JNIM ne se distingue donc pas tant de la junte, ce qui normalise et rend crédible le groupe à administrer.

A vrai dire c'est le signe que j'attends : paix locale JNIM/FAMA et replis d'un dispositif russe.

Et les indépendantistes Touaregs?

Et l'Algérie?

Et l'EIGS?

Il y a tellement d'acteurs que la poudrière serait prête à exploser à nouveau en quelques mois.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Suspect de quoi ? Oo

 

Heu oui...mais ce ne sont pas les mêmes enjeux.

L'Azawad peut très bien s'accomoder du JNIM, sa plus grande menace c'est l'EIGS justement. EIGS qui est justement le vecteur de consensus entre Touaregs et Bamako. Touaregs qui ont consensus avec le JNIM. Tu vois le truc ? ^^

Mais, localement et pour la circonstance, on a déjà vu des ententes JNIM/EIGS.

L'Algérie ira de toute façon au mieux, son agenda est autre. Ceci dit, je serai surpris qu'elle n'est pas elle aussi des contacts au sein du JNIM.

 

...et encore t'as oublié les peuls... 

  • Merci (+1) 1
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, Polybe a dit :

Suspect de quoi ? Oo

 

Heu oui...mais ce ne sont pas les mêmes enjeux.

L'Azawad peut très bien s'accomoder du JNIM, sa plus grande menace c'est l'EIGS justement. EIGS qui est justement le vecteur de consensus entre Touaregs et Bamako. Touaregs qui ont consensus avec le JNIM. Tu vois le truc ? ^^

Mais, localement et pour la circonstance, on a déjà vu des ententes JNIM/EIGS.

L'Algérie ira de toute façon au mieux, son agenda est autre. Ceci dit, je serai surpris qu'elle n'est pas elle aussi des contacts au sein du JNIM.

 

...et encore t'as oublié les peuls... 

Suspect d'accointances avec les terroristes, j'imagine. Ceci dit, vu que les panafricains l'accusent d'être pro-français, j'imagine que ça signifie qu'il est vraiment impartial.

Une entente globale "tous contre l'EI et après on voit", ça pourrait aller dans le sens d'une forme d'union nationale temporaire. 

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 4 minutes, Ciders a dit :

Suspect d'accointances avec les terroristes, j'imagine. Ceci dit, vu que les panafricains l'accusent d'être pro-français, j'imagine que ça signifie qu'il est vraiment impartial.

Une entente globale "tous contre l'EI et après on voit", ça pourrait aller dans le sens d'une forme d'union nationale temporaire. 

...les panafricains l'accusent d'être profrançais et AUSSI un terroriste. ^^

C'est juste un bon journaliste qui fait bien son boulot. Alors oui, pour comprendre les salauds, à un moment il faut bien leur parler.

Le dilemme moral à son niveau c'est plus de se poser la question du relai de propagande qu'il peut jouer. Sauf que justement à mon goût il fait très bien la part des choses.

 

Pour l'EIGS je ne pense pas malheureusement. Sinon ça aurait déjà été le cas.

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 10 heures, Patrick a dit :

À tous les coups on va se retrouver dans quelques semaines avec plusieurs milliers de ces ahuris à évacuer à grands frais

Comme souvent, la binationalité, c'est quand ça arrange.

Le risque premier c'est la prise d'otages, mais cela concerne tous les étrangers. On parle de 50 millions en cash et de 20 millions en munitions pour la libération d'un émirien. 

Il y a 10 heures, Patrick a dit :

On espère que ce ne sont pas les mêmes analystes que ceux qui avaient prédit que poutine n'attaquerait pas l'Ukraine...

En soit il est assez logique de penser qu'une "capture" de Bamako est assez illusoire. La capitale reste le lieu ou se concentre l'essentiel des moyens militaires, il faudrait du monde pour s'imposer de force. 

Le meilleur allié de ceux d'en face c'est le temps. Rendre la situation invivable et amener à un mécontentement social qui va créer une opposition populaire. Dans cet environnement va naitre des opportunistes du côté des militaires susceptibles de renverses les putschistes ou de pousser ces derniers à effectuer divers limogeages, arrestations qui va nuire au moral, à la confiance. Les russes restent et resteront jusqu'au dernier jour la garde présidentielle du pouvoir.

Les terroristes pourront amener une pression supplémentaire en organisant des petits raids, des attaques suicides pour créer la peur et pour montrer les limites du pouvoir sur la question sécuritaire (on casse la propagande, le narratif, l'image...).

Je pense qu'en face on attend que le fruit pourrisse, on va continuer par isoler et éliminer au maximum l'armée malienne en dehors de la capitale (et d'autres groupes que le JNIM se joindront à cela dans leurs zones respectives).

Avant de voir Bamako tomber, on verra les villes secondaires basculer et l'effet domino peut aller très vite. Les difficultés en carburant (+ tout le reste à Bamako) impacte l'ensemble des garnisons de l'armée malienne à travers le pays. Bamako reste le coeur de tout (c'est souvent ainsi dans les pays du coin), c'est de là que tout part, tout se fait. Il n'y a pas une décentralisation militaire qui verrait par exemple de grandes bases régionales qui iraient gérer différentes bases avancées. Barkhane et la MINUSMA avec Gao, Tombouctou ou encore Kiadal avaient des installations importantes qui permettaient de rendre assez illusoire une prise de ces villes par l'adversaire, des bases importantes qui avaient des moyens, de la logistique. Aujourd'hui on est sur des garnisons de quelques centaines d'hommes qui n'ont pas l'équipement qu'on voit parader du côté de Bamako, au moral plus que limité. La question comme souvent n'est pas de savoir comment faire pour éliminer ces centaines de soldats, mais comment faire pour qu'au premier coup de feu ils aient plus l'envie de se barrer que de résister.

  • Merci (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 11 heures, Patrick a dit :

On espère que ce ne sont pas les mêmes analystes que ceux qui avaient prédit que poutine n'attaquerait pas l'Ukraine...

Il est toujours commode de critiquer les analystes après coup.
En l'occurrence les analystes qui doutaient de l'invasion russe avaient eu raison contre les US et UK plusieurs fois auparavant, ce qui d'ailleurs avaient probablement dû les inciter à un peu trop de certitude peut-être.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 36 minutes, Pol a dit :

Comme souvent, la binationalité, c'est quand ça arrange.

Le risque premier c'est la prise d'otages, mais cela concerne tous les étrangers. On parle de 50 millions en cash et de 20 millions en munitions pour la libération d'un émirien. 

En soit il est assez logique de penser qu'une "capture" de Bamako est assez illusoire. La capitale reste le lieu ou se concentre l'essentiel des moyens militaires, il faudrait du monde pour s'imposer de force. 

Le meilleur allié de ceux d'en face c'est le temps. Rendre la situation invivable et amener à un mécontentement social qui va créer une opposition populaire. Dans cet environnement va naitre des opportunistes du côté des militaires susceptibles de renverses les putschistes ou de pousser ces derniers à effectuer divers limogeages, arrestations qui va nuire au moral, à la confiance. Les russes restent et resteront jusqu'au dernier jour la garde présidentielle du pouvoir.

Les terroristes pourront amener une pression supplémentaire en organisant des petits raids, des attaques suicides pour créer la peur et pour montrer les limites du pouvoir sur la question sécuritaire (on casse la propagande, le narratif, l'image...).

Je pense qu'en face on attend que le fruit pourrisse, on va continuer par isoler et éliminer au maximum l'armée malienne en dehors de la capitale (et d'autres groupes que le JNIM se joindront à cela dans leurs zones respectives).

Avant de voir Bamako tomber, on verra les villes secondaires basculer et l'effet domino peut aller très vite. Les difficultés en carburant (+ tout le reste à Bamako) impacte l'ensemble des garnisons de l'armée malienne à travers le pays. Bamako reste le coeur de tout (c'est souvent ainsi dans les pays du coin), c'est de là que tout part, tout se fait. Il n'y a pas une décentralisation militaire qui verrait par exemple de grandes bases régionales qui iraient gérer différentes bases avancées. Barkhane et la MINUSMA avec Gao, Tombouctou ou encore Kiadal avaient des installations importantes qui permettaient de rendre assez illusoire une prise de ces villes par l'adversaire, des bases importantes qui avaient des moyens, de la logistique. Aujourd'hui on est sur des garnisons de quelques centaines d'hommes qui n'ont pas l'équipement qu'on voit parader du côté de Bamako, au moral plus que limité. La question comme souvent n'est pas de savoir comment faire pour éliminer ces centaines de soldats, mais comment faire pour qu'au premier coup de feu ils aient plus l'envie de se barrer que de résister.

Je vais reformuler en plus concis : le JNIM n'a pas besoin de Bamako pour ses buts politiques.

il y a 31 minutes, gustave a dit :

Il est toujours commode de critiquer les analystes après coup.
En l'occurrence les analystes qui doutaient de l'invasion russe avaient eu raison contre les US et UK plusieurs fois auparavant, ce qui d'ailleurs avaient probablement dû les inciter à un peu trop de certitude peut-être.

Surtout qu'il y a un monde entre les analystes (pas forcément d'accord entre eux, si ça se trouve certains ont donné l'alerte, juste ils ont pas fait consensus), l'analyse (la synthèse adoptée à la fin) et l'échelon politique (qui retient et interprète avec sa part de biais).

il y a 32 minutes, gustave a dit :

La certitude n'existe pas, pour autant j'en serai extrêmement surpris...

Oui, parce que dans un monde où l'on met des périmètres autour d'un Tytelman ou d'un Ate Chuet, j'ai envie de dire que Wassim Nasr ça ferait un moment qu'il aurait été isolé ! ^^ Je pense au contraire qu'il n'a plus rien a démontrer.

  • Merci (+1) 1
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://foreignpolicy.com/2025/11/05/france-mali-al-qaeda-terrorism-sahel-macron-trump-nigeria/ (5 novembre 2025)

L'échec français au Mali menace le monde entier

Cela devrait retenir l'attention du président [Donald Trump]. Non seulement parce que l'effondrement du Mali aurait des répercussions dans tout le Sahel et au-delà, déstabilisant une région déjà instable et créant de nouveaux refuges pour les groupes terroristes, mais aussi parce que l'un des principaux responsables de cette catastrophe est quelqu'un que Trump aime invoquer avec mépris : le président français Emmanuel Macron.

L'échec français au Mali représente l'un des exemples les plus spectaculaires d'incompétence stratégique de ces dernières années. Et ses conséquences menacent le monde entier.

La situation sur le terrain est désastreuse. Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin, une coalition djihadiste affiliée à Al-Qaïda, a effectivement assiégé la capitale Bamako, tendant des embuscades aux convois de carburant et coupant les voies d'approvisionnement. De longues files d'attente serpentent devant les stations-service. Les écoles ont fermé. Les ambassades occidentales exhortent leurs ressortissants à fuir. Les militants ont fait preuve d'une nouvelle sophistication inquiétante, utilisant des drones et menant des opérations coordonnées sur des centaines de kilomètres. Il ne s'agit plus d'une insurrection disparate, mais d'un proto-État en formation.

Comment en sommes-nous arrivés à ce précipice ? La réponse réside dans une décennie d'arrogance française, de myopie tactique et d'arrogance postcoloniale.

L'incohérence de Macron n'a fait qu'empirer les choses. La France a bombardé des convois rebelles pour soutenir Idriss Déby au Tchad en 2019, puis a approuvé la prise de pouvoir anticonstitutionnelle de son fils en 2021, tout en donnant des leçons à la junte malienne sur les normes démocratiques. Les Maliens ne pouvaient tolérer ce double standard.

Les Français ont quitté le pays en août 2022, laissant un vide que les mercenaires russes – d'abord Wagner, puis aujourd'hui l'« Africa Corps » – n'ont pas réussi à combler. Les forces russes ont subi de lourdes pertes et se sont aliénées une grande partie de la population par leurs tactiques brutales, notamment les exécutions sommaires de civils de l'ethnie peule.

Le Mali est aujourd'hui confronté à l'impensable : devenir potentiellement le premier pays gouverné par Al-Qaïda en quatre décennies d'histoire du réseau terroriste.

Le reste du monde ne peut se permettre une telle issue. La chute du Mali aurait des répercussions dans tout le Sahel, le Burkina Faso, déjà ravagé par la violence, étant probablement le prochain sur la liste. Les militants ont déjà revendiqué leur première attaque au Nigeria et exploitent les économies illicites dans la zone frontalière entre la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Ghana. Les implications dépassent largement l'Afrique de l'Ouest. Un mini-État terroriste au Mali deviendrait un aimant pour les djihadistes du monde entier et un terrain d'entraînement pour des attaques contre l'Europe et au-delà.

Trump n'aime rien tant que critiquer les dirigeants européens pour leurs échecs. Dans ce cas précis, il aurait tout à fait raison. La mésaventure de Macron au Mali a déclenché une tempête qui menace d'engloutir toute une région. La France a causé ce problème, et c'est à elle de prendre les devants pour le résoudre.

Macron devrait prendre l'initiative de réparer les dégâts causés par la France. Pour cela, Paris devra engager des ressources concrètes, et ne pas se contenter de discours rhétoriques. Cela nécessiterait également d'impliquer les puissances régionales – la CEDEAO et l'Union africaine – au lieu de les mettre à l'écart. Enfin, cela nécessiterait de reconnaître que la lutte contre le terrorisme sans solutions politiques est vaine, une leçon que les États-Unis ont apprise en Irak et en Afghanistan et que les Français doivent apparemment réapprendre au Sahel.

L'alternative – voir le Mali devenir la première conquête d'Al-Qaïda – est impensable.

[Peut-être que la France a le droit d'avoir sa propre "France First Policy" sans se disperser dans des guerres postcoloniales ingagnables]

  • Haha (+1) 3
  • Confus 4
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 159
    Total des membres
    4 678
    Maximum en ligne
    Paris_est_magic_2
    Membre le plus récent
    Paris_est_magic_2
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,7k
    Total des sujets
    1,8m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...