gustave Posté(e) le 19 octobre 2022 Share Posté(e) le 19 octobre 2022 Autant je suis tout à fait d'accord avec l'essentiel de ton analyse, autant voir en la MINUSMA le principal obstacle aux djihadistes me semble assez douteux. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Amnésia Posté(e) le 20 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 20 octobre 2022 Il y a 16 heures, gustave a dit : Autant je suis tout à fait d'accord avec l'essentiel de ton analyse, autant voir en la MINUSMA le principal obstacle aux djihadistes me semble assez douteux. Car tu regardes la situation en terme de lutte active contre eux alors qu'il faut voir cela en terme de contrôle de zones. La MINUSMA, nous le savons, ne traque pas les terroristes, elle ne mène pas d'actions contre eux, elle est donc militairement non "emmerdante" pour les terroristes. Mais elle reste une force nombreuse qui occupe le terrain et ne permet pas aux terroristes d'avoir un rapport de force locale pour faire ce qu'ils veulent. La MINUSMA est une force défensive et contraignante qui permet de contrôler des zones ou à minima d'en interdire le contrôle par d'autres. Elle évite la querelle entre différents acteurs sur le terrain et permet aussi à l'armée malienne de réduire un besoin à différents endroits. L'armée malienne ne contrôle pas tout le pays, elle n'est pas partout, les casques bleus permettent toujours de maintenir une force internationale qui même si elle n'est pas active dans la lutte anti-terroriste, reste une force importante sur le terrain qui se défendra plus fortement que les maliens. Cette force reste contraignante pour beaucoup d'acteurs, y compris pour l'armée malienne lorsqu'elle veut commettre ses actes "sales". La MINUSMA dans de nombreuses parties du pays (ou se trouve les terroristes) représente la principale force armée sur laquelle ils n'ont pas d'influence et ne peuvent pas en avoir. Il est plus facile de faire dégager l'armée malienne de Ménaka que de faire partir la MINUSMA, plus facile de s'opposer à un groupe touareg près de Kidal qu'aux casques bleus. Les bases militaires onusiennes sont de grosses emprises, bien défendues, ce n'est pas du tout à l'image d'une caserne malienne. Prenez google map et voyez par exemple l'installation à Gao ou à Kidal pour comprendre ce que ça représente par rapport à des forces locales (armée malienne, groupes touaregs etc...). C'est environ 13 000 soldats qui sont présents dans des zones "chaudes" ou le volume de l'armée malienne est généralement faible pour ne pas dire symbolique comme à Kidal. Vous enlevez les casques bleus et vous vous retrouvez dans une chute du volume de forces à bien des endroits qui ne sera pas "remplacée" et l'impact sur le terrain sera plus important que le retrait français, car Barkhane ne faisait pas du contrôle de territoire, même si plein de monde disait "qu'on ne peut pas contrôler un territoire grand comme l'Europe avec 5000 hommes", nous étions un élément qui chassait le terroriste mais on compte sur les armées locales mais aussi la MINUSMA pour tenir le terrain. La junte à Bamako a dégagé ceux qui traquaient les terroristes sans les remplacer, on semble se diriger vers le dégagement de ceux qui tiennent le terrain pour satisfaire une idéologie souverainiste qui semble totalement déconnecté des rapports de forces au delà de Bamako. Il ne suffit pas de dire ou d'écrire ce qu'on aimerait pour que ça se réalise. Les terroristes attendent donc la deuxième grosse erreur de la junte, celle ou ils vont dégager la MINUSMA. 2 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 20 octobre 2022 Share Posté(e) le 20 octobre 2022 Il y a 6 heures, Amnésia a dit : [...] elle reste une force nombreuse qui occupe le terrain et ne permet pas aux terroristes d'avoir un rapport de force locale pour faire ce qu'ils veulent. La MINUSMA est une force défensive et contraignante [...] Cette force reste contraignante pour beaucoup d'acteurs, y compris pour l'armée malienne lorsqu'elle veut commettre ses actes "sales". [...] Les bases militaires onusiennes sont de grosses emprises, bien défendues, ce n'est pas du tout à l'image d'une caserne malienne. [...] on compte sur les armées locales mais aussi la MINUSMA pour tenir le terrain. [...] Il est évident que le départ de la MINUSMA affaiblirait le dispositif sécuritaire global. Cependant là où ton analyse me semble pecher c'est quant au contrôle de terrain effectivement réalisé par la MINUSMA. Celle-ci ne sort que peu de ses emprises où elle est presque enfermée, à l'exception de certains contingents très limités, et en conséquence elle n'exerce qu'un contrôle extrêmement localisé. Son principal apport était de fournir des points d'appui au dispositif mobile français, mais Barkhane ne comptait pas réellement sur la MINUSMA pour tenir le terrain... Et elle n'empêchera pas le contrôle de l'essentiel du terrain par les djihadistes, comme dans les autres cas similaires où les agglomérations et/ou bases principales se voient peu à peu isolées au sein de zones devenues hostiles ou dangereuses. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Banzinou Posté(e) le 28 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 28 octobre 2022 Trololo 18 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 28 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 28 octobre 2022 A confirmer. Mais... Toussote Je passe en spoiler. Révélation Au-delà de ce petit sentiment de joie mauvaise qui m'assaille (parce que les juntes autour vont aussi morfler et ça c'est beau), je suis quand même triste pour ce pays qui va prendre cher dans les mois à venir... 1 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 28 octobre 2022 Share Posté(e) le 28 octobre 2022 @Banzinou C'est sérieux et officiel ou juste une rumeur ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 28 octobre 2022 Share Posté(e) le 28 octobre 2022 il y a une heure, collectionneur a dit : @Banzinou C'est sérieux et officiel ou juste une rumeur ? Je serais presque plus heureux s'il s'agissait d'un exercice de pur trollage de la part des services français ayant décidé de s'amuser, eux aussi, à semer la dévastation médiatique à coups de fausses nouvelles et autres manipulations. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 Wagner aura en Ukraine un adversaire capable de l'écraser ... Qu'il ne lui prenne pas l'idée de revenir au Mali après la victoire ukrainienne Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 Un rapport d'Human Rights Watch qui conclue à des massacres systématiques dans le nord-est du pays depuis un an, des centaines de personnes tuées par les fanatiques dans une stratégie d'épuration de zone. Des groupes armés islamistes au Mali ont tué des centaines de personnes et forcé des dizaines de milliers d'autres à fuir leurs villages, lors d'attaques apparemment systématiques depuis mars 2022, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les forces de sécurité maliennes et les forces de maintien de la paix des Nations Unies devraient renforcer leur présence dans les régions touchées, intensifier les patrouilles de protection et aider les autorités à rendre justice aux victimes et à leurs familles. Depuis le début de l'année, des groupes armés islamistes alignés sur l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS, ou ISGS en anglais) ont attaqué des dizaines de villages et massacré un grand nombre de civils dans les vastes régions du nord-est du Mali, Ménaka et Gao, qui bordent le Niger. Ces attaques ont en grande partie ciblé l'ethnie daoussahak, une tribu touarègue. Et à Gao, depuis le départ de Barkhanne, qui devait quand même y faire du contrôle de zone, c'est la misère : Assassinat ciblé en plein centre-ville de Gao, braquage de civils ou encore enlèvement de biens et de personnes, les populations de la principale localité du nord du Mali sont en colère. Elles demandent encore une fois à l’état de prendre les mesures qui s’imposent. « Nous, population de Gao, face au constat de l'insécurité grandissante et gravissime, avons demandé à l'Etat de procéder aux fouilles systématique des suspects, d’intensifier les patries, d’interdire les engins non immatriculés, de juger les personnes arrêtées », explique Elhad Jahou Touré, l’un des porte-parole des forces vives de Gao. Les opérations d'influence russe dans la région vont peut-être se poursuivre, peut-être se réduire. On verra si leurs "fruits" perdurent de manière autonome. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 Il y a 11 heures, Banzinou a dit : Trololo Evidemment, on peut soupçonner du trollage ........ Comment ne pas se demander comment "Wagner" reste en capacité de résoudre ses problèmes de logistique entre la Fédération de Russie et le Mali ? ......sans oublier le reste de l'Afrique. Je ne crois pas que la flotte logistique de l'armée de l'Air de Russie soit aux normes de navigation pour être acceptée dans l'espace aérien international...à part dans quelques zones où elle est tolérée.....Asie centrale....Turquie ? Concernant les flottes civiles de la Fédération de Russie, elles sont toutes équipées d'avions issus du monde occidental, actuellement sous embargo de pièces détachées et avec de fortes restrictions d'autorisations de survol hors de l'espace aérien de la Fédération de Russie. Et il n'y a pas que le problème de disposer des effectifs.....il faut aussi des équipements, des armes et des munitions.......et rester à la hauteur du prestige issu de la propagande........ La croyance dans le père Noël rencontre ses limites. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 il y a 17 minutes, capmat a dit : Evidemment, on peut soupçonner du trollage ........ Comment ne pas se demander comment "Wagner" reste en capacité de résoudre ses problèmes de logistique entre la Fédération de Russie et le Mali ? ......sans oublier le reste de l'Afrique. Je ne crois pas que la flotte logistique de l'armée de l'Air de Russie soit aux normes de navigation pour être acceptée dans l'espace aérien international...à part dans quelques zones où elle est tolérée.....Asie centrale....Turquie ? Concernant les flottes civiles de la Fédération de Russie, elles sont toutes équipées d'avions issus du monde occidental, actuellement sous embargo de pièces détachées et avec de fortes restrictions d'autorisations de survol hors de l'espace aérien de la Fédération de Russie. Et il n'y a pas que le problème de disposer des effectifs.....il faut aussi des équipements, des armes et des munitions.......et rester à la hauteur du prestige issu de la propagande........ La croyance dans le père Noël rencontre ses limites. Il y a des observateurs talentueux comme Gerjon (sur Twitter) qui traquent les avions qui font ce genre de besogne. En général, il s'agit d'Antonov ou d'Iliouchine qui ont connu plus de propriétaires qu'une demie-mondaine n'a eu d'amants et qui émargent dans des compagnies plus ou moins dans l'ombre et enregistrées dans des pays comme la Biélorussie ou le Kazakhstan. Un exemple parmi d'autres : 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 il y a 7 minutes, Ciders a dit : Il y a des observateurs talentueux comme Gerjon (sur Twitter) qui traquent les avions qui font ce genre de besogne. En général, il s'agit d'Antonov ou d'Iliouchine qui ont connu plus de propriétaires qu'une demie-mondaine n'a eu d'amants et qui émargent dans des compagnies plus ou moins dans l'ombre et enregistrées dans des pays comme la Biélorussie ou le Kazakhstan. Un exemple parmi d'autres : Ça sent quand même les fonds de tiroir. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 il y a 12 minutes, capmat a dit : Ça sent quand même les fonds de tiroir. A l'ancienne, comme naguère les vols de la CIA ou les affaires des marchands d'armes de toutes les nations. Ça vole jusqu'à la fin, ça tombe, on trouve un autre avion. C'est pas les épaves volantes qui manquent. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 29 octobre 2022 Share Posté(e) le 29 octobre 2022 Il y a 2 heures, capmat a dit : Je ne crois pas que la flotte logistique de l'armée de l'Air de Russie soit aux normes de navigation pour être acceptée dans l'espace aérien international...à part dans quelques zones où elle est tolérée.....Asie centrale....Turquie ? C'est un peu HS mais si, les avions militaires russes volent (volaient en tout cas) tout à fait dans les normes internationales. Il parait même qu'ils étaient l'un des principaux prestataires de service de la France et de l'OTAN... Comme quoi les jugements à l'emporte pièce. J'ajouterai que ce n'est pas le segment des forces russes qui est le plus impacté par la guerre en Ukraine. A preuve cela ne les a pas empêché de livrer des équipements lourds en Afrique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Claudio Lopez Posté(e) le 30 octobre 2022 Share Posté(e) le 30 octobre 2022 il y a 8 minutes, prof.566 a dit : selon un twittos journaliste Wagner se retirerait du Mali, la junte du coup commencerait à critiquer leur inefficacité Perso je prends avec des pincettes Déjà posté avant hier par Banzinou 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 30 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 30 octobre 2022 Potentiellement un fake par contre. Mais qu'est-ce qu'on se marre ! 6 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. HK Posté(e) le 31 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 31 octobre 2022 (modifié) 12 hours ago, Ciders said: Potentiellement un fake par contre. Pas tout à fait. Une vraie info par un faux compte. Ce « Gauthier Pasquet » a été identifié comme une opération d’influence (ou plutôt de contre-influence) du MinDef. Déontologiquement ces « faux comptes » Français ne communiquent que des vraies infos… ligne rouge que le Gouvernement français s’est fixé. Plus d’infos ici: https://www.theafricareport.com/237590/russia-france-africa-at-the-heart-of-paris-and-moscows-war-for-influence/ Modifié le 31 octobre 2022 par HK 2 9 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 31 octobre 2022 Auteur Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Le 29/10/2022 à 13:27, gustave a dit : C'est un peu HS mais si, les avions militaires russes volent (volaient en tout cas) tout à fait dans les normes internationales. Il parait même qu'ils étaient l'un des principaux prestataires de service de la France et de l'OTAN... Comme quoi les jugements à l'emporte pièce. Ce n'étaient pas des appareils appartenant aux forces militaires russes à proprement parler mais des appareils gros porteurs appartenant à des compagnies privées je me demande même d'ailleurs si l'une des principales n'était pas ukrainienne (de mémoire). Le nombre de ces avions assurant des prestations pour l'OTAN étant d'ailleurs de mémoire assez réduit à peine une dizaine d'An-124 de mémoire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 31 octobre 2022 Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Compagnie opérant avec des aéronefs de l’armée russe (une confusion datant de l’URSS avec de nombreux aéronefs basculant d’aeroflot vers les VVS et vice versa) il me semble. Et de nombreux aéronefs des forces russes posaient en Europe il y a quelques mois encore. Bref aucune raison d’affirmer qu’ils ne respectaient pas les normes internationales… Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fanch Posté(e) le 31 octobre 2022 Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Il y a 2 heures, pascal a dit : Ce n'étaient pas des appareils appartenant aux forces militaires russes à proprement parler mais des appareils gros porteurs appartenant à des compagnies privées je me demande même d'ailleurs si l'une des principales n'était pas ukrainienne (de mémoire). Les compagnies étaient Volga-Dnepr (russe) et Antonov-DB (UKR). Je crois que les russes se sont fait dégager lors du dernier contrat. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Patrick Posté(e) le 31 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Il y a 8 heures, HK a dit : Pas tout à fait. Une vraie info par un faux compte. Ce « Gauthier Pasquet » a été identifié comme une opération d’influence (ou plutôt de contre-influence) du MinDef. Déontologiquement ces « faux comptes » Français ne communiquent que des vraies infos… ligne rouge que le Gouvernement français s’est fixé. Plus d’infos ici: https://www.theafricareport.com/237590/russia-france-africa-at-the-heart-of-paris-and-moscows-war-for-influence/ Très agréablement surpris par les éléments rapportés dans cet excellent article sur les méthodes employées par la France pour contrer les trolls pro-russes en Afrique, surtout que nos autorités ne semblent plus mégotter sur les accusations qu'elles portent désormais aussi à l'encontre des GAFAM qui sont tout à fait responsables de la prévalence de cette désinfo venue de russie. Puisque cette désinfo profite également à plusieurs factions politiques américaines. Sur la question des faux comptes mais vraies infos, en revanche, un constat: les journalistes français n'ont pas voulu servir la soupe au gouvernement sur les questions extérieures. RFI s'en est même publiquement offusqué. Le souci c'est qu'à force de jouer la carte de l'autoflagellation, ils finissent par donner du crédit à nos adversaires géostratégiques. Je crois malheureusement que la solution passera par une sur-documentation des actions entreprises, avec des rapports réalisés fréquemment via des canaux officiels, largement diffusés sur plusieurs canaux, et mis à disposition sous forme de "press kits" authentifiés et utilisables à l'envi par n'importe qui. J'insiste sur l'aspect authentification pour éviter une manipulation informationnelle. Ils devront constituer une réponse point par point à toutes les attaques, non pas seulement défensive, mais aussi offensive. Je note ce passage de l'article qui résume tout: At the time, it was above all at the Quai d’Orsay, the ministry of foreign affairs in Paris, that the reticence was strongest. Jealous of their own turf, unaware of the challenges of information warfare, cautious about the methods to use… For many months, some diplomats refused to get into a mud-wrestling match with the Prigozhin trolls. At the ministry of the army, the tone is more combative. “We have no choice but to respond. We can continue to hold our noses but that won’t stop the Russians. We have to understand that this hybrid war is not necessarily dirty”, says one soldier. “Times have changed. A good image team can sometimes have more impact than three infantry platoons,” says another. Certes, ce n'est pas un trait culturel français, par exemple aucune publicité chez nous n'a légalement le droit de dénigrer un concurrent, mais ailleurs dans le monde, on ne s'encombre pas toujours de cette politesse. Je crains que le moment soit venu de franchir le pas. Sans idéologie, sans jugement de valeur, simplement en présentant les faits et en les contextualisant de la façon la plus neutre, mais la plus percutante possible. Et tant pis si le résultat ressemble à de la propagande. Oui, il faut savoir "vendre" son image, et le faire sans hypocrisie. Et si des journalistes ne veulent pas s'y coller, ce qui est d'un côté compréhensible, mais de l'autre cocasse alors qu'ils laissent une narration délirante s'installer sur le territoire normalement réservé à l'information, ce qui confine à donner à la fiction la même valeur qu'à la vérité, alors ce sera à quelqu'un d'autre de faire ce travail. Attention cela dit, parce qu'on ne tapera pas que sur les russes. Est-on prêts à franchir ce pas? La stratégie informationnelle de l'Ukraine démontre qu'il y a un intérêt à y recourir, mais je crains que l'aspect organique nécessaire à une telle propagande soit ce qui manque le plus. On en revient ainsi aux notions plus profondes, quasi-philosophiques au fond, qui gouvernent notre action: que veux-t-on au travers de notre présence en Afrique? A-t-on fait le choix d'exister? Est-on prêts à consentir les sacrifices nécessaires pour parvenir à nos objectifs? Si la réponse est au fond non, il ne faut pas ensuite s'étonner que d'autres mettent en oeuvre des stratégies pour nous dénigrer, nous humilier, et in fine nous évincer. 4 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 31 octobre 2022 Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Il y a 2 heures, Patrick a dit : Très agréablement surpris par les éléments rapportés dans cet excellent article sur les méthodes employées par la France pour contrer les trolls pro-russes en Afrique, surtout que nos autorités ne semblent plus mégotter sur les accusations qu'elles portent désormais aussi à l'encontre des GAFAM qui sont tout à fait responsables de la prévalence de cette désinfo venue de russie. Puisque cette désinfo profite également à plusieurs factions politiques américaines. Sur la question des faux comptes mais vraies infos, en revanche, un constat: les journalistes français n'ont pas voulu servir la soupe au gouvernement sur les questions extérieures. RFI s'en est même publiquement offusqué. Le souci c'est qu'à force de jouer la carte de l'autoflagellation, ils finissent par donner du crédit à nos adversaires géostratégiques. Je crois malheureusement que la solution passera par une sur-documentation des actions entreprises, avec des rapports réalisés fréquemment via des canaux officiels, largement diffusés sur plusieurs canaux, et mis à disposition sous forme de "press kits" authentifiés et utilisables à l'envi par n'importe qui. J'insiste sur l'aspect authentification pour éviter une manipulation informationnelle. Ils devront constituer une réponse point par point à toutes les attaques, non pas seulement défensive, mais aussi offensive. Je note ce passage de l'article qui résume tout: At the time, it was above all at the Quai d’Orsay, the ministry of foreign affairs in Paris, that the reticence was strongest. Jealous of their own turf, unaware of the challenges of information warfare, cautious about the methods to use… For many months, some diplomats refused to get into a mud-wrestling match with the Prigozhin trolls. At the ministry of the army, the tone is more combative. “We have no choice but to respond. We can continue to hold our noses but that won’t stop the Russians. We have to understand that this hybrid war is not necessarily dirty”, says one soldier. “Times have changed. A good image team can sometimes have more impact than three infantry platoons,” says another. Certes, ce n'est pas un trait culturel français, par exemple aucune publicité chez nous n'a légalement le droit de dénigrer un concurrent, mais ailleurs dans le monde, on ne s'encombre pas toujours de cette politesse. Je crains que le moment soit venu de franchir le pas. Sans idéologie, sans jugement de valeur, simplement en présentant les faits et en les contextualisant de la façon la plus neutre, mais la plus percutante possible. Et tant pis si le résultat ressemble à de la propagande. Oui, il faut savoir "vendre" son image, et le faire sans hypocrisie. Et si des journalistes ne veulent pas s'y coller, ce qui est d'un côté compréhensible, mais de l'autre cocasse alors qu'ils laissent une narration délirante s'installer sur le territoire normalement réservé à l'information, ce qui confine à donner à la fiction la même valeur qu'à la vérité, alors ce sera à quelqu'un d'autre de faire ce travail. Attention cela dit, parce qu'on ne tapera pas que sur les russes. Est-on prêts à franchir ce pas? La stratégie informationnelle de l'Ukraine démontre qu'il y a un intérêt à y recourir, mais je crains que l'aspect organique nécessaire à une telle propagande soit ce qui manque le plus. On en revient ainsi aux notions plus profondes, quasi-philosophiques au fond, qui gouvernent notre action: que veux-t-on au travers de notre présence en Afrique? A-t-on fait le choix d'exister? Est-on prêts à consentir les sacrifices nécessaires pour parvenir à nos objectifs? Si la réponse est au fond non, il ne faut pas ensuite s'étonner que d'autres mettent en oeuvre des stratégies pour nous dénigrer, nous humilier, et in fine nous évincer. Pour ma part je suis assez déçu par ce qui est rapporté, même si je continue de penser que l'essentiel n'est pas dit et ne pourrait pas l'être. Qu'est ce qu'on apprend dans le fond ? Outre un classique déni de réalité de la diplomatie FR, trait de caractère qui se retrouve souvent chez nos élites dirigeantes, qui nous a fait perdre beaucoup de temps, l'armée n'a pas attendu le Quai d'Orsay pour prendre des initiatives: c'est encore heureux, ce sont les vies de nos soldats qui sont en jeux, et le couple armée - DGSE est suffisamment armé de compétences et de secret défense pour prendre des initiatives nécessaire, à l'insu du Quai et dans l'attente d'une meilleure coordination. Pour le reste, qu'en est-il de nos initiatives ? Coté face, on a la création d'un cyber command, la production d'une doctrine de LIO et un début de coordination élargie avec tous les services de l'état, sur le sujet de la guerre hybride et de son volet informationnelle. Tout cela est très théorique. Coté pile, on a une campagne de contre-influence qui s'est fait lamentablement laminée par Twitter en 2020, au même titre que des comptes Maliens et Russes. On apprend sur le sujet avec 10 ans de retard sur nos adversaires. Aujourd'hui le fer de lance opérationnel de cette campagne, illustré dans l'article, c'est Gauthier Pasquet... Presque le nom d'une brioche. Un compte qu'on met pas 15 minutes à comprendre qu'il est bidon, entre un journaliste qui n'a jamais existé, un employé (RFM...) dont on doute qu'il puisse avoir des correspondants sur place et une "légende" très légère. Plutôt décevant, même si je crois que l'on ne peut pas tout exposer ni réduire la LIO Française à ce seul exemple. Ca va se mesurer en terme d'influence dans les rues d'Abidjan ou de Bamako, mais y'a encore du boulot. Pour des exemples réussis et autrement plus sophistiqués, on pourrait citer Q-Anon, Thinkerview, le C2FR, Oryx (pour la partie promotionnelle de la Turquie et de Bayraktar). 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Soho Posté(e) le 31 octobre 2022 Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Pourrais tu être plus explicite pour thinkerview ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 31 octobre 2022 Share Posté(e) le 31 octobre 2022 Il y a 1 heure, Soho a dit : Pourrais tu être plus explicite pour thinkerview ? Tu trouveras un résumé des problèmes de Thinkerview dans cette réponse. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 1 novembre 2022 Share Posté(e) le 1 novembre 2022 Le 31/10/2022 à 14:56, olivier lsb a dit : Pour ma part je suis assez déçu par ce qui est rapporté, même si je continue de penser que l'essentiel n'est pas dit et ne pourrait pas l'être. Qu'est ce qu'on apprend dans le fond ? Outre un classique déni de réalité de la diplomatie FR, trait de caractère qui se retrouve souvent chez nos élites dirigeantes, qui nous a fait perdre beaucoup de temps, l'armée n'a pas attendu le Quai d'Orsay pour prendre des initiatives: c'est encore heureux, ce sont les vies de nos soldats qui sont en jeux, et le couple armée - DGSE est suffisamment armé de compétences et de secret défense pour prendre des initiatives nécessaire, à l'insu du Quai et dans l'attente d'une meilleure coordination. Pour le reste, qu'en est-il de nos initiatives ? Coté face, on a la création d'un cyber command, la production d'une doctrine de LIO et un début de coordination élargie avec tous les services de l'état, sur le sujet de la guerre hybride et de son volet informationnelle. Tout cela est très théorique. Coté pile, on a une campagne de contre-influence qui s'est fait lamentablement laminée par Twitter en 2020, au même titre que des comptes Maliens et Russes. On apprend sur le sujet avec 10 ans de retard sur nos adversaires. Aujourd'hui le fer de lance opérationnel de cette campagne, illustré dans l'article, c'est Gauthier Pasquet... Presque le nom d'une brioche. Un compte qu'on met pas 15 minutes à comprendre qu'il est bidon, entre un journaliste qui n'a jamais existé, un employé (RFM...) dont on doute qu'il puisse avoir des correspondants sur place et une "légende" très légère. Plutôt décevant, même si je crois que l'on ne peut pas tout exposer ni réduire la LIO Française à ce seul exemple. Ca va se mesurer en terme d'influence dans les rues d'Abidjan ou de Bamako, mais y'a encore du boulot. Pour des exemples réussis et autrement plus sophistiqués, on pourrait citer Q-Anon, Thinkerview, le C2FR, Oryx (pour la partie promotionnelle de la Turquie et de Bayraktar). Ou BellingCat, le must... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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