Beachcomber Posté(e) mercredi à 11:42 Share Posté(e) mercredi à 11:42 L'intelligence des équipes de NG est, selon moi, d'avoir eu l'humilité de partir "battus" faces aux concurrents anglais de la T26, et d'avoir travaillé les points forts français - disponibilité et transfert de technologie - en offrant ainsi au potentiel futur client des garanties que les chantiers BAE sont bien incapables de proposer vu l'état actuel de la RN et de ses capacités de soutien. Ça suffira peut-être pas mais quand les industriels de chez vous garantissent 80% de disponibilité "à la française" avec des moyens dédiés et des investissements garantis en local, ça pèse sur un politique qui constate quand même que son pote de toujours est toujours aussi sympa mais à du mal à aligner 3 coques en même temps. Amendoné les beaux discours ne résistent pas aux faits, d'autant que le voisin suédois (et européen) a aussi tout intérêt à monter en gamme et à choisir le même fournisseur. L'époque est aux alliances solides, et si les anglais restent solidement ancrés en Europe, ils sont à 1000 lieues de redevenir membres de l'union. L'Otan a des règles, et les alliés ont réagis à la seule sollicitation jamais émise, celle du boss qui aujourd'hui la joue solo. L'UE la joue collective depuis quelques années quand même, et ça doit rassurer un "petit" pays isolé riverain de l'ogre russe. On ne parle plus de solidarité entre libéraux rapprochés par la co-exploitation d'hydrocarbures offshore et de pêcheries de saumon menacées par les normes UE : le danger devient existentiel. Si les britanniques ont aussi la bombe, il me semble que la gâchette soit double (!?!) il y a 24 minutes, ogo a dit : Par curiosité, pour une frégate de 122m, quelle est la longueur minimale d'une cale-sèche ? Je me doute que 140 m sont suffisant, mais c'est quoi la marge acceptable ? Je dirais l'espace pour placer des échafaudages et / ou des nacelles (giraffes), soit 2 à 4m de part et d'autre. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) mercredi à 12:46 Share Posté(e) mercredi à 12:46 (modifié) Il y a 1 heure, Titus K a dit : Facts about Dokk Vest: Length: 140m Width: 30m Depth: 13m Contractors: Consto Anlegg Midt AS and Consto Anlegg Vest AS. C'est moi ou çà n'est pas compatible avec les frégates UK ni aucune autre sauf la FDI ? De plus mettre en construction çà il y a un an .... On a un peu l'impression que les jeux sont fait et depuis longtemps. Modifié mercredi à 12:56 par herciv Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
HK Posté(e) mercredi à 13:36 Share Posté(e) mercredi à 13:36 42 minutes ago, herciv said: C'est moi ou çà n'est pas compatible avec les frégates UK ni aucune autre sauf la FDI ? De plus mettre en construction çà il y a un an .... On a un peu l'impression que les jeux sont fait et depuis longtemps. Il y a d'autres chantiers en Norvege... ceux de Vard (Fincantieri) notamment. BAE ont choisit comme partenaire Hamek qui ont un dock de 145m a Harstad, qu'ils comptent allonger semble-t-il. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mgtstrategy Posté(e) mercredi à 15:28 Share Posté(e) mercredi à 15:28 5 hours ago, ARMEN56 said: Depuis que je suis gosse mes pensées font du yo-yo ( je dois me sentir seul..) c'est juste un équilibre de balast @ARMEN56. Un ptit coup on les vide, un autre on les remplit. Faut juste tenir la flottaison et pas couler sous le poids de ses pensées :) Mais tu es un pro du maritime, ça devrait etre facile pour toi. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARMEN56 Posté(e) mercredi à 16:03 Share Posté(e) mercredi à 16:03 Il y a 4 heures, ogo a dit : Par curiosité, pour une frégate de 122m, quelle est la longueur minimale d'une cale-sèche ? Je me doute que 140 m sont suffisant, mais c'est quoi la marge acceptable ? - Longueur compatible LPP + de quoi monter les lignes d’arbres + localisé avec marge LPP du plan d’eau d’en face - Fosse pour montage sonar - Profondeur compatible seuil bateau porte , + marée si port à marées - Largeur compatible déploiement appendices stab , longueur des clés de soutien ( depuis plus de 20 ans on opte pour ligne de tins avec des bers de soutien AV et AR ), + de quoi faire passer le gros outillage de carène , voire remorqueur/pousseur - Bassin ou forme couverte , limite l’intégration du top side cas de Lorient PSIM monté au quai d’armement - Distingo entre bassin de carénage et forme de construction. A une époque on avait optimisé la forme pour y loger 2 FASM et 2 A69 - Dans nos ports mili ( TL, BR, LR) on a plusieurs tailles de bassins adaptés aux déplacements des navires à caréner - Bien entendu chaque bassin est doté de toutes les servitudes de construction réparation ; collecteur incendie ( collecteur pasteur) , air HP , station elec , rails grue ou portique , pompes d’épuisement …..et j’en oublie https://maritimeexpert.wordpress.com/wp-content/uploads/2018/05/drydock.pdf https://mscn7training.com/TrainingDocs/Course Materials/Deck/Course Presentation/Drydocking CMEO Deck.pdf Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARMEN56 Posté(e) mercredi à 16:04 Share Posté(e) mercredi à 16:04 il y a 34 minutes, mgtstrategy a dit : c'est juste un équilibre de balast @ARMEN56. Un ptit coup on les vide, un autre on les remplit. Faut juste tenir la flottaison et pas couler sous le poids de ses pensées :) Mais tu es un pro du maritime, ça devrait etre facile pour toi. Bah avec l'âge c'est maman qui décide ... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) mercredi à 17:50 Share Posté(e) mercredi à 17:50 Il y a 7 heures, Skw a dit : L'Espagne disposait d'un accord de défense avec la Norvège pour que Navantia parvienne à refourguer ses frégates ? Le Roi d'Espagne ou le Premier Ministre d'alors avait-il fait une promotion toute particulière du savoir-faire espagnol ? Je ne dis pas que ces éléments ne peuvent pas peser... mais ne peut-être pas leur accorder une trop grande importance. Même s'il est vrai que le contexte international n'est plus le même. J'ai dû mal m'exprimer. J'ai seulement dit que cet accord de défense était une condition nécessaire. Mais évidemment elle n'est pas suffisante. J'aurais du dire "facilitatrice". D'abord parce que, probablement, les autres pays concurrents en ont un avec la Norvège, mais surtout parce que de tels accords, après ratification par les parlements respectifs, sont des instruments de coopération et de contractualisation très utiles: - coopération: ils autorisent et facilitent les formailtés administratives d'échange de personnels et d'information sur tous les sujets cités dans l'accord; - contractualisation: ils permettent les contrats de G to G. Donc la question reste ouverte: Pourquoi avoir signé cet accord à quelques semaines de l'annonce du choix Norvégien ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) jeudi à 12:28 Share Posté(e) jeudi à 12:28 https://www.navylookout.com/building-the-royal-navys-silent-hunter-type-26-frigate-programme-update/ La Norvège semble en bonne voie pour acheter des frégates Type 26. BAE Systems, bien soutenu par le gouvernement britannique, a présenté en détail sa proposition aux dirigeants à Oslo, mais il faut désormais attendre, dans une certaine tension, une décision qui sera au final politique, probablement annoncée cet été. Un alignement naval de la Norvège avec le Royaume-Uni et le Canada faciliterait le soutien, la formation et l’interopérabilité. La lutte anti-sous-marine dans l’Atlantique Nord et le Grand Nord est par nature un effort collectif, qui pourrait être grandement renforcé par le partage des données, des capteurs, des composants de navires et du personnel. Si l’achat norvégien se concrétise, les navires seront construits sur la Clyde et resteront en grande partie non modifiés. La décision exacte sur la manière dont cela impactera le programme de la Royal Navy n’a pas encore été prise, mais les livraisons pour la Norvège et pour la RN devront être intercalées. Bien que la Royal Navy ait désespérément besoin de nouvelles frégates dès que possible, si les livraisons sont ralenties par la participation norvégienne, ce ne serait en rien un jeu à somme nulle, car ces navires rempliraient à peu près les mêmes missions qu’en service dans la RN : traquer les sous-marins russes dans le Grand Nord. D’un point de vue industriel et économique, ce serait une victoire majeure pour le Royaume-Uni, et de loin le plus grand contrat d’exportation de navires de guerre depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec potentiellement plus de 30 navires dans la classe, cela permettrait également de réaliser d’importantes économies d’échelle pour les quatre nations concernées. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) jeudi à 13:04 Share Posté(e) jeudi à 13:04 il y a 36 minutes, Titus K a dit : La Norvège semble en bonne voie pour acheter des frégates Type 26. BAE Systems Tactique commerciale habituelle des anglais en fin de parti surtout quand ils ne sont pas sûr d'eux. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) jeudi à 15:07 Share Posté(e) jeudi à 15:07 Le 25/06/2025 à 11:26, herciv a dit : En face il y a les anglais et c'est pas la grande forme pour leur marine et leur présence au point de se reposer de plus en plus sur la MN. Si il choisisse les anglais je comprendrais que çà relève de la fidelité mais le choix capacitaire serait secondaire. Oui enfin nous parlons d'un pays qui a choisit l'avion de Daddy alors que le programme était en retard et semblait déjà bien problématique dans les rapports internes/externes. Il y a 21 heures, Alberas a dit : J'ai dû mal m'exprimer. J'ai seulement dit que cet accord de défense était une condition nécessaire. Mais évidemment elle n'est pas suffisante. Comme l'a dit un jour un auteur que j'apprécie, ce proverbe qui pourrait s'appliquer à certaines industries de défense européennes plus qu'à d'autres : "(nous nous battons pour la vraie foi), alors que pour les autres, ce n'est qu'un prétexte pour protéger leur commerçants et acquérir de nouvelles possessions." Dans ce cas ci, qu'apporte à la France un accord de défense avec la Norvège. Si rien, alors que ce soit au moins la vente FDI, sinon pas la peine de signer, mieux vaut passer son chemin (depuis fin 2023, et surtout début 2025, ne me parlez pas de valeurs à défendre, y a trop de variations dans la géométrie) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) jeudi à 16:56 Share Posté(e) jeudi à 16:56 Il y a 1 heure, rendbo a dit : Dans ce cas ci, qu'apporte à la France un accord de défense avec la Norvège. Si rien, alors que ce soit au moins la vente FDI, sinon pas la peine de signer, mieux vaut passer son chemin (depuis fin 2023, et surtout début 2025, ne me parlez pas de valeurs à défendre, y a trop de variations dans la géométrie) Un accord de ce type est d'abord une démonstration d'amitié réciproque ... mais évidemment ps exclusive pour chacun des 2 signataires. Il est ensuite un cadre d'incitation et de facilitation à coopérer entre les forces armées et aussi pour les industriels dans les sujets couverts par l'accord. Avoir cet accord ne garantit aucun contrat de part et d'autre. Ne pas l'avoir pourrait rendre plus difficile l'obtention de contrat (FDI par exemple) Citation Le partenariat stratégique porte sur la coopération au sein de l'Otan, le renforcement de l'interopérabilité entre les deux armées, les opérations conjointes dans le Grand Nord et le soutien à des projets industriels de défense. Il vise aussi à renforcer les coopérations en matière de nouvelles technologies et de transition énergétique et écologique. Les deux pays ont d'ailleurs aussi signé un accord sur la captage et le stockage de dioxyde de carbone. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lordtemplar Posté(e) vendredi à 12:55 Share Posté(e) vendredi à 12:55 BAE veut augmenter sa cadence de production de 30% visant l'export https://ukdefencejournal.org.uk/bae-systems-targets-faster-shipbuilding-with-eyes-on-exports/ d'ailleurs voici Janet Harvey Hall, le nouveau batiment concu pour produire 2 Type 26 en meme temps https://ukdefencejournal.org.uk/bae-open-huge-new-shipbuilding-facility-in-glasgow/ 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Titus K Posté(e) vendredi à 13:22 C’est un message populaire. Share Posté(e) vendredi à 13:22 (modifié) Y'a pas a dire les anglais sont bons en promesses... Bon vu le temps qu'ils mettent à assembler les T26 heureusement qu'ils peuvent travailler sur 2 coques en même temps. Ils veulent descendre à 66 mois pour la construction des T26 a partir de la 4ème ... pour les FDI l'objectif c'est 30 mois Donc la T26 nº4 --> premiere découpe avril 2023 --> objectif octobre 2028 ... sachant que la T26 nº3 doit être livrée en 2029, on y croit. Et l'objectif de cadence 1 atteint seulement en 2030 ... la FDI sera en cadence 2 depuis des années (et NG a annoncé pouvoir faire encore plus) BAE Systems expects to deliver Type 26 frigates annually by the time Ship 5 enters production. “That’s the objective,” said Lister. “The ambition in all of this is to build a warship every year—and to build them well.” Je rappelle que le besoin est de 8 T26 pour les UK d'ici 2035 --> https://ukdefencejournal.org.uk/final-type-26-frigate-to-enter-service-by-2035-confirms-mod/ Ca laisse donc 1 à 2 slot pour la Norvège (max et sans nouveaux retards) ... alors que la Norvège voudrait 5 frégates d'ici 2035. Complexe. Il faudra probablement réduire les ambitions britanniques pour satisfaire l'export... Rule the waves Modifié vendredi à 14:52 par Titus K 1 3 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mgtstrategy Posté(e) vendredi à 21:32 Share Posté(e) vendredi à 21:32 Ca me rappelle le F35 en suisse. Plus c'est gros, plus ça passe. Et les militaires arrivent vraiment à gober ça? Mais comment peut on etre assez credule pour acheter de telles promesses. Exp : la production et durée des T26? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Titus K Posté(e) samedi à 14:57 C’est un message populaire. Share Posté(e) samedi à 14:57 (modifié) Un article (clairement un édito), très politique et assez intéressant : Une certaine presse norvégienne devient presque plus dithyrambique à propos de la FDI et de la France que la presse française… Pourquoi nous devrions acheter des frégates françaises https://www.forsvaretsforum.no/frankrike-fregatt-meninger/derfor-bor-vi-kjope-franske-fregatter/445585 Dans les régions du Nord, « l’esprit de finesse » français est préférable si nous voulons concilier cela avec la stratégie de sécurité la plus importante de la Norvège : la politique de basse tension. VENDEUR : Le président français Emmanuel Macron a visité la Norvège plus tôt cette semaine. Au bureau du Premier ministre, le président français a reçu un briefing sur la politique de sécurité de la part du chef du quartier général opérationnel des Forces armées, Rune Andersen, et du chef du service de renseignement, Nils Andreas Stensønes. Il y a eu des commentaires moqueurs, des sourires et des rires de la part du président français et de la Première ministre norvégienne lors de la conférence de presse du lundi 23 juin, lorsque la question hautement prévisible a été posée par les journalistes : Emmanuel Macron est-il venu vendre des frégates ? Il semble y avoir une sorte de mantra dans ce pays selon lequel une marine doit posséder de grands navires. Nous, officiers de l’armée de terre, plaisantions souvent en disant que les amiraux ont besoin de grands ponts pour marcher. La taille, est-ce important ? Mais mettons cette plaisanterie de côté : la taille est bien entendu liée à la capacité à opérer en mer lorsque le mauvais temps rend la navigation difficile pour les petits navires. Cependant, je n’ai encore jamais entendu, de la part de ceux qui devraient être compétents en la matière, quelle taille de navire est réellement nécessaire pour naviguer dans les zones maritimes concernées par la marine norvégienne, c’est-à-dire dans la mer de Barents et le reste de l’océan Arctique (vers, depuis et autour du Svalbard). Les grands navires de la garde côtière y parviennent, et Kongsberg Gruppen avait présenté une maquette de frégate à l’amiral Haakon Bruun-Hanssen, alors chef de la défense, qui était sensiblement plus petite que les modèles actuellement envisagés. L’amiral avait trouvé cela intéressant. Un petit soupir : ce qu’une frégate norvégienne va faire dans le sud-est du Pacifique et en mer de Chine méridionale dépasse l’imagination de plusieurs, dont moi. Mais je ne m’étendrai pas là-dessus. Quatre considérations À mon avis, certains aspects liés à l’achat des frégates sont sous-communiqués : Notre marine devrait avant tout être une défense côtière nationale. Penser à contrer des navires de guerre en haute mer ou à escorter/assister des renforts alliés traversant l’Atlantique relève du passé. Les capacités militaires en soutien de la Norvège, de la Suède et de la Finlande – si l’OTAN était menacée ou attaquée en Scandinavie – viendraient, si elles peuvent être mobilisées, d’alliés européens via l’Øresund et les ports du sud de la Norvège et du sud de la Suède. Les frégates sont utiles, principalement parce qu’elles constituent une défense mobile le long des côtes, et les frégates françaises sont les meilleures en matière de défense aérienne. Une défense aérienne mobile de la qualité que l’on trouve sur les frégates françaises est parfaitement adaptée à notre situation, avec des villes, des ports et des infrastructures pétrolières et gazières qui ne seront probablement jamais protégées par une défense aérienne locale et permanente, même si ce serait souhaitable. Les coûts doivent être maîtrisés, et les frégates françaises sont – à l’heure actuelle – probablement les plus abordables. La part d’investissement dans le plan à long terme est déjà plus du double de ce qu’elle devrait être, et doit être considérablement réduite, ou bien la part dédiée aux opérations doit être augmentée, si l’on veut éviter des conséquences catastrophiques lors de la mise en œuvre du plan. L’équipage est à peu près le même pour les frégates françaises que pour celles que nous allons retirer du service. Nous devons avoir appris la leçon : lire que des frégates restent à quai et que des F-35 restent au sol parce que l’on a « oublié » le besoin de personnel pour maintenir les navires et avions opérationnels, a été pénible. La cinquième considération que je souhaite mentionner est d’une autre nature, basée sur des années d’expérience avec des responsables politiques et militaires dans différents pays de l’OTAN. Les Américains ont révélé leur véritable visage. Portés par une vague Ce n’est pas Trump qui a inventé la force motrice sous-jacente du mouvement MAGA ; il a simplement surfé sur une vague présente dans le peuple américain. Nous avons reçu une aide décisive des États-Unis à une époque où les intérêts de Washington coïncidaient avec ceux des capitales européennes. Mais l’Europe de l’OTAN est devenue une alliée d’une politique américaine « hors zone » qui nous a entraînés dans une série d’interventions ratées, loin des intérêts des États de droit et démocraties européens – qui devraient rester notre cadre d’action. En Europe, nous avons aussi des puissances : certaines anciennes comme l’Angleterre, la France et l’Allemagne, et une nouvelle – la Pologne. Il est, selon moi, important de souligner cela dans la situation actuelle. On ne peut plus compter sur les États-Unis comme allié fiable dans l’OTAN, au sens où on ne peut plus être certain de leur aide en cas de crise ou de guerre, donc d’un soutien traversant l’océan depuis l’Ouest. Ce serait également un détour inutile pour les alliés du continent européen, qui bénéficieraient d’un passage bien plus sûr par l’Øresund, les détroits danois et les eaux plus sûres de la mer du Nord. Défense côtière suédoise Les Suédois bâtissent une défense solide autour du port de Göteborg et une défense côtière de premier ordre, avec une grande flotte de vedettes rapides pour les commandos côtiers, couvrant l’archipel jusqu’à Grisebåene au sud de Hvaler. Mais de là vers le nord, incluant l’important Oslofjord, il n’y a rien. En Norvège, une audition au Storting a eu lieu avec l’actuelle et l’ancienne direction des forces armées pour comprendre pourquoi la décision d’agrandir la base de Ramsund n’a pas été suivie d’effet. Important, certes, mais j’aurais préféré voir une attention portée à la Kystjegerkommandoen – sa taille, ses zones d’opération côtières, sa coordination avec les Suédois dans le choix des bateaux et les entraînements/exercices – et peut-être aussi le choix d’une base dans le Sud. Aussi récemment qu’en 2018, on parlait encore de dissoudre toute la Kystjegerkommandoen. Cela me désole. Une puissance raffinée Parmi les puissances européennes, telles qu’elles se présentent dans la hiérarchie sous les États-Unis dans le cadre de l’OTAN, c’est la France qui a le mieux compris les Américains. Elle n’a tout simplement jamais fait confiance aux États-Unis comme allié crédible en cas de crise ou de guerre, et elle l’a montré clairement, politiquement et militairement. La France est une puissance plus raffinée que la Grande-Bretagne. Les Français peuvent être durs, certes – il suffit de rappeler certaines de leurs actions dans leurs anciennes colonies. Mais il y a tout de même une nette différence avec ce que nous avons vécu avec les Britanniques. Ceux-ci ont toujours voulu être numéro deux derrière les Américains dans toute opération militaire, et ils ont aussi fait preuve d’un excès de « fair-play » ailleurs. Je pourrais citer de nombreux exemples vécus, mais je me contenterai de mentionner que les navires de guerre britanniques étaient les plus agressifs lors des navigations en mer de Barents, et qu’ils le sont toujours, d’après ce que j’entends. Ils s’approchaient rapidement des installations de la péninsule de Kola, poussant les Soviétiques à activer tous leurs systèmes électroniques. C’était manifestement l’objectif des Britanniques, avant de faire demi-tour. Beaucoup de hochements de tête chez les officiers de marine norvégiens. Les attitudes et les comportements ont probablement changé avec le temps, mais certaines choses persistent. Spaghetti au fond des mers J’ai évoqué la relation de « petit frère » avec les États-Unis, qui a conduit le Premier ministre Tony Blair à avoir des ennuis politiques à domicile lorsqu’il a trop soutenu l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003, sur des bases douteuses. Il faut aussi mentionner le Premier ministre Boris Johnson, qui a servi les intérêts du président Joe Biden en se rendant à Istanbul peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Il a rencontré les négociateurs ukrainiens qui étaient en dialogue avec les Russes, et leur a dit d’abandonner les négociations. « Let’s fight them! » a-t-il lancé. Les Ukrainiens recevraient l’aide dont ils avaient besoin, « aussi longtemps qu’il le faudra ». La marine britannique aura déjà bien assez à faire en contribuant à la surveillance et à la protection des pipelines de pétrole et de gaz, ainsi que des câbles à fibres optiques, avec les marines néerlandaise, allemande et autres de l’OTAN. Il y a un véritable spaghetti de tuyaux et de câbles à protéger dans un avenir où la guerre hybride – cyberattaques et sabotages physiques – deviendra une menace croissante. La voie française Dans les régions du Nord, la « L’esprit de finesse » française est à privilégier si nous voulons l’aligner sur notre stratégie de basse tension, avec un bon équilibre entre dissuasion et apaisement vis-à-vis de notre grand voisin de l’Est. Je ne vois en réalité que des avantages à un partenariat stratégique renforcé avec la France, bien coordonné avec nos voisins nordiques, qui sont tous des États arctiques. La France montre depuis plusieurs années un intérêt pour l’Arctique, au même titre que d’autres États dits « proches de l’Arctique », comme la Chine. Mais que dire des frégates allemandes, ne seraient-elles pas une bonne alternative ? J’en doute fortement, d’après ce que j’entends de mes amis et contacts maritimes. On devrait se contenter des « meilleurs sous-marins du monde » des chantiers navals allemands pour l’usage que nous en avons. Si nous devions faire quelque chose de grand et de stratégiquement important avec l’Allemagne, ce serait d’établir ensemble une base de sous-marins sur la côte ouest de la Norvège, avec une grande partie de l’infrastructure creusée dans la montagne. Modifié samedi à 14:57 par Titus K 8 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) samedi à 15:40 Share Posté(e) samedi à 15:40 il y a 34 minutes, Titus K a dit : ... Il semble y avoir une sorte de mantra dans ce pays selon lequel une marine doit posséder de grands navires. Nous, officiers de l’armée de terre, plaisantions souvent en disant que les amiraux ont besoin de grands ponts pour marcher. Ca fait toujours plaisir de lire autant de compliments sur la FDI et notre stratégie politique en général. Je note quand même que ça vient d'un biffin ... qui a peut être peur que tous les crédits aillent à la marine ! 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) samedi à 15:49 Share Posté(e) samedi à 15:49 il y a 50 minutes, Titus K a dit : Un article (clairement un édito), très politique et assez intéressant : Une certaine presse norvégienne devient presque plus dithyrambique à propos de la FDI et de la France que la presse française… Eh ben. Je suis agréablement surpris. On voit pas d'articles de cette nature tous les jours. Clairement les FDI ne sont pas un sujet technique. Cet article verouille principalement le volet politique, le seul qui reste à l'avantage des anglais. Ils en prennent plein la gueule. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. rasi Posté(e) samedi à 19:07 C’est un message populaire. Share Posté(e) samedi à 19:07 (modifié) https://www.abcnyheter.no/nyheter/norges-historiens-storste-forsvars-anskaffelse-disse-to-ligger-best-an/1109354 Interview par un média Norvégien de deux membres de l'Académie navale norvégienne dont un maître de conférences. Selon eux le choix doit être fait entre Type 26 et la FDI. A la fin ils appuient la ou ca fait mal pour les anglais c'est à dire la disponibilité des bateaux: - Les Britanniques ont une histoire de 20 ans où leur marine n’est tout simplement pas opérationnelle, explique le capitaine de la marine. – Ils ont énormément lutté pour maintenir leurs navires en service. Si l'un des critères les plus importants de la Norvège est de garantir la disponibilité de la marine en cas de besoin, on ne conclut pas de partenariat avec quelqu'un qui n'y est pas parvenu avec ses propres navires. Cela devrait être un signal d'alarme majeur - Les Français n’ont pas le même problème. – La marine française dispose de la disponibilité opérationnelle souhaitée par la Norvège. La France y parvient depuis plusieurs décennies, affirme-t-il. Leur conclusion est que le choix devrait être pour la FDI. Modifié samedi à 19:08 par rasi 2 8 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
HK Posté(e) samedi à 20:29 Share Posté(e) samedi à 20:29 (modifié) 1 hour ago, rasi said: Selon eux le choix doit être fait entre Type 26 et la FDI. A la fin ils appuient la ou ca fait mal pour les anglais c'est à dire la disponibilité des bateaux: Ils soulignent aussi l’autre point critique qui est la défense aérienne, médiocre sur les T26 et excellente sur les FDI. C’est à mon avis un élément que beaucoup d’observateurs sous-estiment… - D’abord parce que les Norvégiens opèrent dans une zone de menaces aériennes très élevée - Ensuite parce qu’ils ont déjà des systèmes de bonne qualité (AEGIS + SPY) alors il serait surprenant qu’ils acceptent un radar rotatif assez basique - Et puis stratégiquement la marine a un rôle potentiel a jouer pour la défense du territoire (notamment anti-balistique), mais pour cette mission il n’y a que la FDI ou les Constellation US qui pourraient convenir Modifié samedi à 20:36 par HK 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) hier à 07:51 Share Posté(e) hier à 07:51 Il y a 12 heures, rasi a dit : https://www.abcnyheter.no/nyheter/norges-historiens-storste-forsvars-anskaffelse-disse-to-ligger-best-an/1109354 Interview par un média Norvégien de deux membres de l'Académie navale norvégienne dont un maître de conférences. Selon eux le choix doit être fait entre Type 26 et la FDI. A la fin ils appuient la ou ca fait mal pour les anglais c'est à dire la disponibilité des bateaux: - Les Britanniques ont une histoire de 20 ans où leur marine n’est tout simplement pas opérationnelle, explique le capitaine de la marine. – Ils ont énormément lutté pour maintenir leurs navires en service. Si l'un des critères les plus importants de la Norvège est de garantir la disponibilité de la marine en cas de besoin, on ne conclut pas de partenariat avec quelqu'un qui n'y est pas parvenu avec ses propres navires. Cela devrait être un signal d'alarme majeur - Les Français n’ont pas le même problème. – La marine française dispose de la disponibilité opérationnelle souhaitée par la Norvège. La France y parvient depuis plusieurs décennies, affirme-t-il. Leur conclusion est que le choix devrait être pour la FDI. Et merci à eux d'avoir les yeux en face des trous. la Norvège n'est pas une chasse gardée du Commonwealth. Il y a 11 heures, HK a dit : Ils soulignent aussi l’autre point critique qui est la défense aérienne, médiocre sur les T26 et excellente sur les FDI. C’est à mon avis un élément que beaucoup d’observateurs sous-estiment… - D’abord parce que les Norvégiens opèrent dans une zone de menaces aériennes très élevée - Ensuite parce qu’ils ont déjà des systèmes de bonne qualité (AEGIS + SPY) alors il serait surprenant qu’ils acceptent un radar rotatif assez basique - Et puis stratégiquement la marine a un rôle potentiel a jouer pour la défense du territoire (notamment anti-balistique), mais pour cette mission il n’y a que la FDI ou les Constellation US qui pourraient convenir Alternativement certains seraient tentés de te dire qu'ils ne vont pas acheter des navires qui font la même chose que d'autres qu'ils ont déjà. Le débat change de braquet uniquement si on se demande si les USA vont continuer à soutenir les moyens Norvégiens sur le temps long. Et visiblement c'est le cas. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) hier à 09:25 Share Posté(e) hier à 09:25 (modifié) Il y a 1 heure, Patrick a dit : Alternativement certains seraient tentés de te dire qu'ils ne vont pas acheter des navires qui font la même chose que d'autres qu'ils ont déjà. Le débat change de braquet uniquement si on se demande si les USA vont continuer à soutenir les moyens Norvégiens sur le temps long. Et visiblement c'est le cas. Pour moi à la place des norvégiens au vue de la réalité US, je ne couperais pas avec eux mais je ne mettrais plus tous mes œufs dans le même panier. Avoir une défense aérienne qui repose sur plusieurs solutions n'est de ce point de vue pas une mauvais solution. Modifié hier à 09:42 par herciv Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) hier à 10:00 Share Posté(e) hier à 10:00 il y a 34 minutes, herciv a dit : Pour moi à la place des norvégiens au vue de la réalité US, je ne couperais pas avec eux mais je ne mettrais plus tous mes œufs dans le même panier. Avoir une défense aérienne qui repose sur plusieurs solutions n'est de ce point de vue pas une mauvais solution. Si tout le reste est 100% US quel intérêt? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) hier à 10:04 Share Posté(e) hier à 10:04 (modifié) il y a 13 minutes, Patrick a dit : Si tout le reste est 100% US quel intérêt? La France vient à nouveau d'aider les danois au Groenland. Où sont les anglais dans cette histoire ? A quel moment ont-ils fait mine de montrer les dents aux US ? Pour moi les anglais seront mat pour cet raison principalement. Regardes comment font les belges. Ils commencent par leur armée de terre, prennent confiance à travailler avec les français et ensuite envisagent de nouveaux partenariats. Il faut bien commencer par quelque chose et là l'opportunité ce sont les FDI qui font couler beaucoup d'encre. L'intérêt de ces articles d'experts c'est surtout de préparer à une décision qui pourrait ne pas aller dans le sens habituel et d'en expliquer les raisons profondes. Modifié hier à 10:14 par herciv 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) hier à 10:56 Share Posté(e) hier à 10:56 (modifié) il y a 54 minutes, herciv a dit : La France vient à nouveau d'aider les danois au Groenland. Où sont les anglais dans cette histoire ? A quel moment ont-ils fait mine de montrer les dents aux US ? Pour moi les anglais seront mat pour cet raison principalement. Les anglais ont embarqué 2 navires norvégiens dans leur CSG pour aller faire des tours dans l'indopacifique ... Je sais pas si ca doit vraiment être une priorité pour la Norvège mais bon. Pour la Norvège ca revient à envoyer pendant plusieurs mois 25% de ses frégate et son seul bâtiment ravitailleur a l'autre bout du monde ... la menace ne doit pas être si importante dans l'arctique ? Modifié hier à 10:59 par Titus K 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) hier à 11:04 Share Posté(e) hier à 11:04 (modifié) il y a 15 minutes, Titus K a dit : Les anglais ont embarqué 2 navires norvégiens dans leur CSG pour aller faire des tours dans le l'indopacifique ... Je sais pas si ca doit vraiment être une priorité pour la Norvège mais bon. La Norvège a envoyé 25% de ses frégate et son seul bâtiment ravitailleur a l'autre bout du monde ... la menace ne doit pas être si importante dans l'arctique ? La question n'est pas là. Regardes coup sur coup deux articles qui disent en gros qu'il n'y a pas de question techniques concernant les FDI et que seul le niveau politique peut être une question. L'un de ces articles va plus loin et expliques que l'alignement anglais systématique sur les positions US a déjà posé des problèmes stratégiques et ont été remarqué comme telle en Norvège. Aucun des articles n'aborde la question du Groenland qui est pourtant juste en face. Est-on certain que des modifications stratégiques au Groenland seraient appréciées en Norvège ? Tu crois pas que le statu quo les arrange plus ? La question, qui me semble subliminale, est la suivante : si d'aventure les US devenait vraiment menaçant au Groenland où seraient les UK ? Le suivisme des UK va jouer contre eux, c'est certain. La Norvège va adopter une stratégie comme celle de la Grèce de multi-sourcing et çà va commencer avec les FDI. Modifié hier à 11:12 par herciv Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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