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Coquetterie militaire, esthétique nationale


Tancrède

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Bon, fin d'année = droit à la frivolité. Tout en sachant à l'occasion rester sérieux et aborder le sujet en termes d'utilité (difficilement mesurable dans ce domaine, mais bien réelle), le but est ici de parler de symboles, d'esthétique, de froufrous, de flonflons, de trucs qui en jettent et vous foutent à l'occasion la chair de poule dans la nuque, dans tout ce qui est l'apparat et l'apparence militaire, en opérations, dans l'apparence "de tous les jours" et dans les occasions spéciales, cérémonies et grandes soirées. On inclue l'apparence "de tous les jours", en garnison, dans les buraux (et dans la rue) comme en opérations (tenue de combat) puisqu'elles portent le plus souvent aussi bien le regard du militaire sur lui-même et son armée que celui des autres armées et populations sur la dite armée d'une nation, et ont à ce titre un effet réel et une façon de se percevoir et d'être perçu qui concourt activement du moral, du prestige.... Parce qu'au final, si l'habit ne faisait pas quand même un peu le moine, les ordres monastiques ne se seraient jamais préoccupés d'avoir chacun un habit propre :lol:.

Vous m'avez compris mesdemoiselles, pourquoi qu'y aurait que les nanas qui ont le droit de parler à voix haute de fringues, de décorum et de froufrous? Si quand même d'aventure certains voulaient parler des sous-vêtements militaires, je les prierais de cantonner cet aspect aux MP, non mais bandes de petites cochonnes.

Réveillez votre pêtasse intérieure, avouez que vous en avez une et que ces trucs là importent: vous voulez que ça crache, vous voulez que ça pète, vous voulez que le troufion en jette.... Et il vous arrive de trouver que certaines armées (au hasard.... Lesquelles :rolleyes:?) n'ont pas récemment fait beaucoup d'efforts dans ce domaine, voire ont un mauvais goût devenu institutionnel, qui ne le cède ni à la commodité ou à l'efficacité, ni au confort, ni à l'esthétique.

J'avoue que je considère le jour des funérailles de De Gaulle comme les vraies funérailles (après une certaine agonie) de toute esthétique dans l'armée française, aussi bien pour ses uniformes que pour son goût de la mise en scène des grands événements: une chenillette poussive et pétaradante pour porter le cercueil, avec un conducteur dont seule la tête émerge qui pointe le menton sous son vieux casque pourri en essayant de circuler dans les petites rues de Colombey, personnellement, je trouve que c'est plus ridicule qu'autre chose, surtout quand on compare aux funérailles de Kennedy avec les grandes perspectives dégagées et l'affût de canon léger et esthétique pour porter le cercueil.... Affaire de goût?

Quand aux treillis et uniformes actuels et aux "ajouts" qu'on leur fait subir les jours de parades.... C'est comme les acronymes et dénominations d'organismes et systèmes dans l'armée: à croire que quelqu'un le fait exprès.

Nombre de nations, sinon toutes, ont à travers l'histoire porté une attention plus ou moins grande à l'esthétique militaire en général: celle des uniformes et tenues de combat ou de parade, celle des cérémonies et rituels des armées, celle "de tous les jours" (façons de se tenir, de se comporter....). Il y a là un enjeu, une image, une communication de messages parfois très précis et d'autant plus puissants qu'ils parlent plus directement à l'inconscient (des soldats, des adversaires, des populations, des individus comme des collectivités) et s'addressent aussi bien à une personne en particulier qu'à un groupe en général; il est par exemple bien connu que l'alignement des uniformes, les rituels et gestes opérés en synchro, les sons et apparences coordonnés et maîtrisés, l'esthétique proprement dite des vêtements et apparences comme des cérémonies, ont des effets réels et puissants sur le sentiment d'appartenance, l'enthousiasme, l'envie, ou au contraire la peur, les complexes d'infériorité (le rôle "dissuasif" d'une esthétique de la puissance traduite par l'ordonnancement, l'apparence, la coordination....). Tout comme une juste combinaison des armes est un multiplicateur d'impact au combat, une juste combinaisons des bons aspects et mouvements est un multiplicateur d'impact sur les consciences visées, nationales, amies ou ennemies.

Et évidemment, tout militaire a sa conquetterie, quoiqu'il en dise, toute recrue éventuelle est aussi attirée par ceux "qui en jettent" et/ou qui se remarquent dans le paysage (fonction inverse du camouflage pour ce versant).

Qu'en pensez vous? Spontanément, demandez-vous ce que vous pensez de l'apparat militaire à travers les âges et aujourd'hui, surimposez le au fonctionnement et à l'apparence de la société civile qu'il reflète, par rapport à laquelle il dénote, dans laquelle il se fond, ou dont il semble radicalement séparé. Qu'est-ce qui fait "la bonne distance" entre uniforme et "tenue civile" (ni trop, ni pas assez différent)? Qu'est-ce qui peut faire radiner du monde dans les cérémonies militaires?

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L'habit fait le moine d'autant plus dans nos société ultra médiatisé. Visiblement en France on a oublié, aussi bien dans l'AdT que dans la Police ... vu les horreurs qu'on leur fait porter.

Moi quand j'étais piti je voulais être marin juste parce que l'uniforme avait trop la classe :)

Putain! les uniformes - surtout les casquette - soviét' et l'hymne, rien que ca c'était une arme de dissuasion massive!

Les uniformes US sont pas mal aussi ultra photogénique, ils ont été concu par des costumier d'Hollywood c'est pas possible autrement!

Les vetement de travail de la Royal Navy

Image IPB

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Qu'en pensez vous? Spontanément, demandez-vous ce que vous pensez de l'apparat militaire à travers les âges et aujourd'hui, surimposez le au fonctionnement et à l'apparence de la société civile qu'il reflète, par rapport à laquelle il dénote, dans laquelle il se fond, ou dont il semble radicalement séparé. Qu'est-ce qui fait "la bonne distance" entre uniforme et "tenue civile" (ni trop, ni pas assez différent)? Qu'est-ce qui peut faire radiner du monde dans les cérémonies militaires?

A mon sens il faut distinguer plusieurs périodes

L'antiquité ou l'aspect des armes/equipement reflete directement la puissance financière donc politique et sociale du porteur

Ainsi un gars qui en "jette" plein les yeux à autant vocation a impressionner ses rivaux que a montrer son pouvoir

Les scènes de description des armes et armures dans l'Iliade sont à ce titre très parlantes d'autant plus qu'on parle de l'age de bronze ou la qualité des armes est très variable et ou donc le combat pour les depouilles des hommes tombés ET leur equipement tient autant du symbolique que d'une manière de récuperer du matériel de bonne qualité : a noter d'ailleurs que on se bat autour des dépouilles des boss, les piétons lambda et leur matos de m*** tout le monde s'en tape. C'est le petit coté récupération qui a des vieux relents de donjon & dragon (elle est pas belle ma nouvelle épée +5 vorpale sanglante tueuse de dragon  :lol: )

Ensuite c'est aussi un manière de reconnaitre sa hierarchie (quel est l'intérêt pratique de la brosse rouge chez les centurions romains si ce n'est cela par exemple) dans le bordel ambiant du champ de bataille. Mais ce n'est pas vrai que chez les civilisés

Les Ambactes gaulois sont par exemple très bien équipés ET habillés (contrairement à certains poivrots qui chargent nus avec les cheveux crépés à la chaux)

Plus loin encore le petit look sympa des chevaliers aigles et chevaliers jaguars : utilité militaire = 0 (un casque en papier maché couvert de plumes, c'est aussi efficace contre un coup d'épée-massue qu'une tenue de drag-queen)

Vient ensuite le moyen age ou les tenues deviennet bien tristes et ou seule l'etendard ou le tabard arrivent à en jeter (avant d'etre couvert de boue et fragments de tripes et de dents obtenus par pression massive de masse à ailette sur la tronche du voisin)

Decidement le moyen age c'est assez naze au final  ;) (sauf si on regarde les armées orientales qui ont toujours ce petit gout pour l'ostentatoire avec des couleurs pastelles, des pantalons bouffants et des plumes dans le ............ cimier  O0 : ah les janissaires turcs et leur haute coiffe ou les cavaliers de Tamerlan et leurs tenues en soie....ca le fait plus que un pauvre gambisson en cuir bouilli couvert d'une pelure sur laquelle on aura bordé une licorne anémique)

Après vient la guerre en dentelle (parceque pour aller à la guerre faut avoir du look Mossieur) mais surtout les guerres napoléoniennes

Cuirasses briquées pour briller, tenues de hussard complexes, bonnets à poil des grenadiers

Interet militaire ? probablement 0 sauf anecdotique (impressionner l'ennemi peut etre, faciliter la reconnaissance de ses potes sur le champ de bataille)

Mais là on a de la classe, de la tenue, du gout et de l'ostentatoire (bon après 6 mois de campagne dans la raspoutitsa ca en jette tout de suite moins)

Après ça ? ben après ça on en arrive au fonctionnel

Et tout le monde travaillant dans le design/la mode le sait, le fonctionnel ca casse la créativité (sinon on pourrait s'asseoir correctement sur des chaises Stark)

Alors voila on se retrouve avec des uniformes ben, uniformes, de coupe plus ou moins large, plus fonctionnels qu'autre chose

Il est bien mort le temps de la mode mon bon mossieur

Mais bon revoir des tenues de chevau-légers dans nos VBCI ca en jetterait peut etre, ca serait surement moins pratique avec tout ces petits rubans depassants et pouvant s'accrocher partout tout en étant hautement inflammables

Reste uniquement comme temoignagne de la grandeur passée les gardes (regiments de representation)

Et je dois avouer que la garde republicaine fait un peu minable quand on regarde les tenues des autres nations (hollandais, britanniques, chiliens, etc)

Aussi minables y'a que les US mais eux ont l'excuse de pas avoir d'histoire  ;)

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J'essaie d'engager le thème en poursuivant dans le ton des dernières lignes du premier post: à travers les âges, comment est né (et re-né à plusieurs occasions) l'uniforme militaire, comment a t-il été défini par rapport aux nécessités du combat, par rapport à la société dont il émane (non seulement la société/époque/âge en tant que reflet du "niveau technique/civilisationnel", mais évidemment aussi comme reflet culturel et esthétique), soit pour s'en différencier radicalement (et peut-être volontairement) soit par simple évolution pratique, fondée sur la commodité, soit encore plus par empilement incrémental sur une longue période de temps.

Quelques exemples:

- "l'uniforme" romain, qui n'a jamais non plus été totalement uniforme, se fonde à la base sur le vêtement antique, la tunique. Elle est le premier uniforme voulu comme tel dans l'armée quand celle-ci tend à devenir permanente, que Rome est en guerre quasiment tous les ans (à la saison de la guerre) et en expansion permanente, d'abord en Italie puis au-delà avec les guerres puniques. Avant, chaque citoyen est tenu d'apporter ses effets militaires, ce qui fait que la seule uniformité d'apparence, au sein de chaque classe de citoyens auxquelles correspond un mode de combat, consiste en fait en leur armement et équipement défensif. De plus en plus de choses sont prises en charges par l'Etat (à commencer par un premier embryon de solde), et notamment l'armement, au fur et à mesure de la croissance des besoins d'organisation très spécifiques et de l'évolution des modes de combat qui s'accompagne d'une expansion des effectifs mobilisés, mais aussi d'une mobilisation plus fréquente des citoyens qui, de plus en plus tendent non seulement à ne pouvoir suivre (ou vouloir suivre) les exigences de matériels, mais à ne pas pouvoir le faire pour bon nombre d'entre eux. Sans compter les simples exigences techniques comme le fait que des armées de plus en plus grandes impliquent le besoin de reconnaître et de se reconnaître (c'est un "système C4I" en somme). La tunique est le premier item fourni par l'Etat (ou le sénateur levant une légion) qui ne soit pas de l'armement. Même si les couleurs ont pu varier suivant les légions, et plus tard les garnisons permanentes, la tunique de base, d'une pièce et qui s'arrête au dessus du genou, est le premier uniforme romain, et il le restera tout au long de l'histoire de Rome, avec les calligae (les rangers romaines), les effets de temps froid (chaussettes épaisses notamment) et, très important pour le soldat, le ceinturon (où il met du fric, accroche son poignard -le pugio- et qu'il ornemente au fil de sa carrière). Des ajouts s'y apposeront, notamment les braies (le futal) gauloises, vite adoptées dès la conquête de la gaule Cisalpine pour les campagnes d'hiver, les zones montagneuses et les climats plus froids, ainsi que le foulard épais autour du cou, typique du légionnaire et à la base fourni pour éviter les blessures dues au frottement de la cuirasse autour du cou. S'y ajoutent les différentes cuirasses portées par le soldat romain, les ptéruges (les lanières de cuir doublé de métal qui font "jupette"), les protections de bras et jambes (pas systématiques) et le casque, mais là on est dans la tenue de combat et de parade (différence entre les 2: pour la parade, tout est super briqué et retapé :lol:). Les ornements (achetés/pillés) et décorations (gagnées) s'y ajoutent et sont une touche personnelle et règlementaire non seulement tolérée, mais encouragée (généralement la marque des vétérans): disques pectoraux (phalères), bracelets, torques et anneaux de bras. On trouvera plus tard l'adoption d'item régionaux, et certains se généraliseront, comme le bonnet panonnien (Slovénie/Croatie) ou encore des sortes de bandes mollassières, ainsi que des broderies pour les tuniques. Mais à la base, c'est la tunique qui est le centre de tout, le plus inamovible des éléments à travers l'histoire; et la tunique, c'est le vêtement antique méditerranéen par excellence: elle est devenue "l'uniforme" par généralisation et production de masse d'un type unique et d'une couleur unique (avec un emblème ou non). Mais qu'on ne s'y trompe pas: l'habit militaire romain reflète un rang social (entre autre car il reflète aussi une position PAR RAPPORT à la société, surtout avec la professionalisation post Marius) et le soldat romain moyen est "mieux fringué" que le péquin lambda de l'empire, ou même qu'une bonne part des habitants des grandes cités (et la cité est l'univers mental de référence du Romain), et il est plus propre/rutilant (les gens se lavent souvent en ville, et vont aux bains assez régulièrement, mais une ville antique salit très vite), il se démarque et dénote du coup dans le paysage, et ce d'autant plus qu'à Rome reste mentalement implanté le principe comme quoi l'homme en arme, celui qui porte le rouge de la guerre (et des armes), n'est pas à sa place dans la cité, dans l'enceinte du "pomerium" (le tracé officiel, remontant à Romulus, à l'intérieur duquel les armes ne sont pas tolérées).

- l'adoption d'un uniforme en France, c'est surtout sous Louis XIV: il est blanc/gris par économie (les budgets militaires et d'Etat ne sont encore que moyennement développés alors que les effectifs explosent), mais pour la forme, il s'agit tout connement d'une adaptation rationalisée du costume formel, soit, une version simplifiée, rustique et cheap de l'habit de cour. Pantalon/culotte, bas et chaussures (ou bottes pour les officiers et cavaliers), chemise, écharpe (avant la cravate), gilet long, et l'emblématique veste à grand revers sont la forme générale, avec une couleur dominante unique pour la grande partie de la veste et des couleurs différentes selon les unités pour ses revers, ses épaulettes et les pantalons, gilets et bas pour différencier les unités. Mais on a là l'habit de cour (pour la forme générale), soit quelque chose de marquant, autant par rapport aux soldats d'avant les réformes de Louis XIV-Louvois-Colbert que par rapport au reste de la société; l'habit militaire, y compris celui de la troupe, se calque sur le modèle esthétique de l'élite, tout en insistant sur un bon niveau d'entretien et de propreté, ce qui dénote à l'époque. Beaucoup de strates de la société calquent leur habit sur ce que porte l'élite (avec la qualité de leurs moyens), noble ou bourgeoise (celle-ci est notoirement plus sobre dans ses choix en général), mais hors de la moyenne et petite bourgeoisie ou d'une petite frange de paysans aisés, la forme de l'habit courant se simplifie radicalement très vite au fur et à mesure qu'on descend l'échelle sociale. L'habit militaire a donc pour effet de différencier le soldat, en grande majorité issu du petit peuple ou des "petites classes moyennes", du reste: forme d'un habit complet, qualité correcte, couleurs voyantes, netteté et propreté.... Le militaire en jette et de fait, c'est un des aspects de la réforme louis-quatorzienne, il devient une classe sociale en soi (le militaire de carrière en tout cas) autant qu'un "objet" social à part qui traduit un statut certain (cad une façon d'être, un revenu stable -même si rarement énorme-, un code de conduite nouvellement imposé, des valeurs affichées, un "caractère"....), mais aussi une appartenance à ce statut, à un corps (dont l'image est renforcée aussi par le visuel de parades et d'alignements militaires de milliers de ces habits, ce qui a un effet réel et d'autant plus frappant à l'époque). Le "prestige" (qui porte bien plus que la simple admiration d'un habit flashy) de l'uniforme naît réellement à ce moment.

J'essaie de souligner les logiques et mécaniques dont émergent la création des uniformes par rapport à leur époque pour soulever la question de savoir si beaucoup de ces mécanismes peuvent encore exister avec les uniformes actuels, au moins en France, qui sont plus une évolution à part, très coupée de la société, depuis cette innovation initiale, qu'une adaptation née justement d'un questionnement pertinent sur le "lien" entre uniforme et société (plus que simplement l'adoption du treillis "baggy" parce que les rappeurs ont mis le futal trop grand à la mode); il s'agit de bien plus qu'un reflet de la mode du moment, d'une adaptation due à certaines nécessités professionnelles, ou du maintien pour elles-mêmes de "traditions vestimentaires" qui reflètent plus souvent un autre temps, donc un rapport entre esthétique militaire et réalité d'une société, qui n'est plus de mise aujourd'hui (donc de fait "visuellement peu parlant", voire incompréhensible pour les inconscients et goûts actuels).

Cela renvoie donc, pour essayer de voir ce que pourrait être un uniforme "qui en jette" aujourd'hui, un truc qui parle et porte un message que tout civil qui en croise un "entend" (inconsciemment), et éventuellement donne spontanément envie, parce que c'est pas juste un design cool par un couturier inspiré qui pourra créer cet effet: ça traduit beaucoup plus, ce que nombres d'époques et civilisations avaient compris. Quel est le référent esthétique dont il faut s'inspirer, par exemple? Autrefois, c'était la noblesse (et évidemment le roi à son sommet) qui fournissait le cadre de référence socioculturel à l'esthétique militaire, mais la noblesse a disparu de nos cadres sociaux et mentaux (après avoir disparu du cadre légal et institutionnel), et "le peuple est souverain". Faut-il par exemple que l'uniforme incarne les aspirations et envies (merde, va falloir alors trouver une esthétique générale des stars d'Hollywood?), le vêtement de travail courant de "l'élite" (le costard-cravate façon Saville Row)? Très difficile dans une époque sans autre uniformité ou référent que l'extrême diversité de formes.

Decidement le moyen age c'est assez naze au final 

Et les armures? OK pour le pékin lambda, qui a l'inconvénient de n'être que très rarement un militaire régulier (y'a des milices, peu de troupes roturières permanentes), mais l'aristo, évidemment surtout à cheval, il cherche à en jeter: les armoiries, les couleurs, les armures qu'on cherche à agrémenter, puis à ornementer, sont loin de n'être que des soucis esthétiques (vanité) et individuellement pratiques (protection). Il s'agit de se différencier, de se faire remarquer, ce qui est l'exact reflet de la "culture militaire" du Moyen Age, à savoir l'individualisme absolu d'une caste (qui crée sa propre esthétique et s'y enferme, comme elle s'est enfermée dans une conception de la guerre de plus en plus déconnectée des réalités), ce qui finira par être sa perte pendant la guerre de Cent Ans. Et avant ça, combinant un juste milieu entre commodité, efficacité et esthétique (sobre, donc classe), y'avait eu les seules armées professionnelles (et un peu "complètes", avec tous les systèmes d'armes) du Moyen Age, à savoir les ordres de moines-soldats: osez me dire qu'ils en jettent pas, les templiers :lol:!

Après vient la guerre en dentelle (parceque pour aller à la guerre faut avoir du look Mossieur) mais surtout les guerres napoléoniennes

Cuirasses briquées pour briller, tenues de hussard complexes, bonnets à poil des grenadiers

Interet militaire ? probablement 0 sauf anecdotique (impressionner l'ennemi peut etre, faciliter la reconnaissance de ses potes sur le champ de bataille)

Mais là on a de la classe, de la tenue, du gout et de l'ostentatoire (bon après 6 mois de campagne dans la raspoutitsa ca en jette tout de suite moins)

Changement de logique entre les 2: il y a, outre les impératifs militaires (uniformité, production de masse, reconnaissance des unités, relative commodité/solidité), sociaux (prestige de la fonction, entre autre pour recruter et créer dans l'armée une volonté d'y rester, un sentiment de corps/classe nouvelle à part, une fierté), un rôle politique de reconnaissance (marquer le soldat en "territoire civil", surtout étranger) et de propagande (là, notamment, l'alignement des uniformes en grand nombre a son rôle d'esthétique de la puissance à ces époques d'explosion des effectifs). Mais entre l'ancien régime et Napoléon, un changement s'opère: la "chatoyance" des armées de l'empire est aussi voulue, en plus des impératifs précédents qui ne disparaissent pas, une volonté d'affirmer l'armée comme une "nouvelle élite" copiant non plus la noblesse, mais s'affirmant (donc aussi visuellement) comme l'incarnation de la nation en arme (donc un "reflet du peuple" et de la nation, 2 concepts pas identiques) d'une part, mais aussi et surtout comme la vitrine du meilleur de la nation, le soldat-citoyen.... Et celui-ci doit en jeter.

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sa y a pas à dire ,les Brits ils ont de belle fringue question tenue de sortie ou de parade .

j'aime le vert de ses tenues ,et en plus ils ont une variété de casquette ,calot et béret et autres (j'aime bien le tam o shanter des écossais  avec le pompon  =))...

Image IPB

les casquettes sont sympa .

http-~~-//www.youtube.com/watch?v=UCNsgjif25k

sinon un truc que j'ai toujours adoré ,s'est d'être en tenue de combat ,brelage (avec du matos perso dessus ) crados ,mais en portant le béret avec le galon fond bleu des tdm sur la poitrine .en calot tradi sa donne bien aussi  =D

sa jette bien quand une section rentré du terrain et marché au pas dans cette tenue de terrain .même crados sa avait de la gueule  =D

je trouve que sa donné bien aussi avec le képi en tenue cam léopard pour défilé  =)

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Napoléon, un changement s'opère: la "chatoyance" des armées de l'empire est aussi voulue, en plus des impératifs précédents qui ne disparaissent pas, une volonté d'affirmer l'armée comme une "nouvelle élite" copiant non plus la noblesse, mais s'affirmant (donc aussi visuellement) comme l'incarnation de la nation en arme (donc un "reflet du peuple" et de la nation, 2 concepts pas identiques) d'une part, mais aussi et surtout comme la vitrine du meilleur de la nation, le soldat-citoyen.... Et celui-ci doit en jeter.

C'est pas limité à l'armée française, toutes les armées européennes (y compris royales ou imperiales ou la notion de Nation avec un grand N est limité voire absente)  ont cette tendance entre 1800 et 1815-30

Imitation, effet de mode, but d'affirmation comme tu l'indiques ? j'ignore la reponse

Cela renvoie donc, pour essayer de voir ce que pourrait être un uniforme "qui en jette" aujourd'hui, un truc qui parle et porte un message que tout civil qui en croise un "entend" (inconsciemment), et éventuellement donne spontanément envie, parce que c'est pas juste un design cool par un couturier inspiré qui pourra créer cet effet: ça traduit beaucoup plus, ce que nombres d'époques et civilisations avaient compris. Quel est le référent esthétique dont il faut s'inspirer, par exemple? Autrefois, c'était la noblesse (et évidemment le roi à son sommet) qui fournissait le cadre de référence socioculturel à l'esthétique militaire, mais la noblesse a disparu de nos cadres sociaux et mentaux (après avoir disparu du cadre légal et institutionnel), et "le peuple est souverain". Faut-il par exemple que l'uniforme incarne les aspirations et envies (merde, va falloir alors trouver une esthétique générale des stars d'Hollywood?), le vêtement de travail courant de "l'élite" (le costard-cravate façon Saville Row)? Très difficile dans une époque sans autre uniformité ou référent que l'extrême diversité de formes.

La difficulté c'est que l'archetype vestimentaire est maintenant très variable en fonction des tribus urbaines

Ce qui va etre cool et parlant pour certains sera une abomination pour d'autres

Je pense qu'une tenue de sortie TDF ou verte (en tout cas en Europe) est maintenant contre productive (coupe et couleur à chier des toute façon)

J'aurais bien suggéré les coupes Hugo Boss version SS 1942 mais ca fait un peu trop connoté (même si y'avait tout, la classe, le martial, la coté "homme viril", le cliquant avec les bottes de cavalerie qui brillent etc etc)

Pour parler à la nouvelle génération nourrie à la Xbox et aux séries TV, peut etre qu'un uniforme plus futuriste parlera mieux, qui sait

Un truc moderne avec un petit coté retro

Un peu comme ceux là : (celui du milieu surtout)

Image IPB

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Raaaah, Babylon V attack! C'est sournois, et puis t'aurais au moins pu mettre Ivanova plutôt que Sheridan, non mais (ou les nanas salopes et cool du Corps Psy, avec leurs uniformes de pseudo SS/working girl) :lol:! Ceci dit, comme beaucoup d'uniformes, celui-là ne pardonne pas le moindre semblant de bedaine :lol:.

A noter quand même que s'ils représentent une plage d'essais intéressante (parfois très très ratés), les films et séries de SF reflètent quand même avant tout la décennie dont ils sont issus, et pas une vraie "vision du futur" (les pyjamas mi-rapeux mi-luisants de Star Trek :lol:....).

La difficulté c'est que l'archetype vestimentaire est maintenant très variable en fonction des tribus urbaines

Ce qui va etre cool et parlant pour certains sera une abomination pour d'autres

Une des pistes à explorer serait justement de se demander quels niveaux d'uniformité et de diversité sont souhaitables pour les armées actuelles: reconnaissables/identifiables, mais pas forcément issues du même moule, les tenues devraient peut-être, dans cet esprit, être cousines plutôt que soeurs ;), reflétant autant la diversité énorme des métiers/activités dans les armées modernes: métiers techniques de divers horizons (informaticiens/électroniciens, mécanos, projetables ou sédentaires, combattants ou "peacekeepers" (ou encore fonctions civilo-militaires "d'interface et interaction" avec le public, avec des populations secourues/protégées/assistées), mêlée ou appui.... Les critères de différenciation sont à définir, mais si c'étaient les fonctions qui devaient parler, refléter la diversité (donc divers types d'attractivité au sein d'armées très différenciées dans leurs métiers: les combattants/projetables seront-ils encore la grande majorité, ou même une majorité demain?), former une "armée de tribus" pourrait être pertinent, une ayant moins besoin d'une uniformité écrasante qui correspond aux Etats balbutiants d'hier (qui avaient encore besoin de s'affirmer auprès de leurs propres populations, de créer un moule unique de citoyen) et aux idéologies nationalistes mettant le tout extrêmement et absolument au-dessus des parties. Une armée "fédérale", quoi :lol:. Pour l'unité, il reste bien des facteurs autres que l'uniforme stricto sensu (au sens du vêtement).

Après tout, l'armée napoléonienne fut extrêmement bigarrée, et seule l'infanterie avait un "moule unique" dominant un nombre très faible d'éléments de diversité, mode de combat oblige, sans doute.

C'est pas limité à l'armée française, toutes les armées européennes (y compris royales ou imperiales ou la notion de Nation avec un grand N est limité voire absente)  ont cette tendance entre 1800 et 1815-30

Imitation, effet de mode, but d'affirmation comme tu l'indiques ? j'ignore la reponse

Hors des unités de Garde et quelques unes spécifiques (surtout de cavalerie), c'est pas très chamarré ou élaboré: on assiste même à une grande simplification à cette époque, notamment chez les Russes, les Prussiens et les Anglais. L'armée napoléonienne (au moins dans la période faste) avait de ce point de vue un focus particulier sur les tenues, beaucoup plus poussé qu'ailleurs. Ceci dit, pour l'infanterie standard (la ligne et la légère) et donc la grande majorité des troupes, ce niveau d'élaboration ne va pas non plus très loin dans la grande armée. La Garde et la cavalerie en général portent l'essentiel de cette extrême recherche. A noter toutefois que pour les unités "visibles", la coquetterie napoléonienne a eu un certain rôle de lanceur de modes sur le continent.

Mais il ne faut pas exagérer l'extrême élaboration des uniformes des unités concernées: certes certains étaient de fait, et sciemment, conçus pour en jeter vraiment un max, mais dans le regard de l'époque, la plupart de ces uniformes n'ont rien d'embarrassant (en terme de commodité) ou de "lourd", ni ne déparent tant que ça dans la tradition militaire.

D'une certaine façon, les uniformes voyants comme ceux de cette époque, et surtout des unités et armées entières qui en portent, recouvrent plusieurs fonctions que l'uniforme n'a plus aujourd'hui:

- attractivité du métier pour le recrutement: statut, aspect, puissance d'évocation dans les inconscients.... La politique et la communication de recrutement aujourd'hui (par rapport à leurs moyens limités à ces époques antérieures: l'uniforme était alors un "média de masse" vu qu'il n'y en avait aucun autre) se chargent d'une partie de cette capacité de création d'image

- l'effet psychologique, surtout créé par des armées de masse et de ligne, ne peut avoir d'équivalent aujourd'hui, sauf à l'occasion dans les parades militaires: on ne concentre plus des dizaines de milliers d'hommes dans un seul endroit. L'esthétique de la puissance et de son ordonnancement (voire des masses de pantalons blancs bouger en face de façon parfaitement cadencée et régulière, ça frappe).

- effet de propagande, ce coup ci plus sur les civils adverses. Mais pour les civils ou militaires adverses, une bonne partie de ces fonctions n'ont plus vraiment les uniformes/tenues comme vecteurs (ou très très peu: le simple fait de l'uniforme avec le "bon" drapeau dessus peut vouloir dire "on est tenu par des règles, on n'est pas des assassins"); les psyops, opérations civilo-militaires et services de communication, la capacité de dissuasion d'armes modernes quand elle est "mise en scène" (les show of force....), les stratégies d'images (les films, séries et jeux vidéos d'Hollywood donne une aura aux GI's et Meuwines, comme les ravages façon pyramides de crânes faisaient la pub de Gengis Khan ou des Vikings), sont aujourd'hui des fonctions à part entière avec des moyens.

- fonction C4I (transmissions, command and control en général, identification "friend or foe", espacements....): l'uniforme en général d'une armée, et ses disparités plus ou moins élaborées entre unités, de même que les drapeaux, fanions et étendards, sont le premier système d'identification et de coordination permettant un semblant de "lecture" d'une scène de bataille ou de mouvement, non seulement pour chaque échelon de commandement, mais aussi pour les unités élémentaires entre elles. Les espacements, le pas militaire (stratégique pour connaître les rythmes de progression sur le champ de bataille et pouvoir anticiper) en concouraient largement, et la musique en est aussi une autre partie importante, c'est pourquoi elle était cruciale et c'est pourquoi l'entraînement à la musique était important et omniprésent (son rôle évolue d'ailleurs au XIXème pour devenir aussi un instrument de propagande et de "lien armée nation", chaque garnison ayant un orchestre dans des villes où, la plupart du temps, il n'y a pas d'orchestre, la musique étant une chose rare); les orchestres et fanfares militaires actuels devraient d'ailleurs aussi être revus/changés. Ils ne correspondent plus qu'à un maintien de traditions et pas grand-chose d'autre, ce qui les condamne sauf s'ils assortissent ce rôle d'une nouvelle utilité nettement plus "vivante" et indéniable.

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Je proteste. le fonctionnel est loin d'être moche tout dépend comment on le porte (déjà) et comment il est coupé. Les tenues des para et des GI's de la WWII étaient fonctionnelles par essence, et surtout par rapport à ce qui les entouraient, et le moins qu'on puisse dire est que le GI américain tout comme le marine avait une certaine gueule. Idem pour l'apparition massive des pantalons à poche cargo dans les 60's (les ray ban et RB like allaient bien avec les tenues, tout simplement O0).

Sinon si on veut faire des économies, acheter sur étagères, et rester européen (parce que sinon on fait une OPA sur les tenues des marines), il est toujours possible de demander aux anglais (comme déjà dit) ou aux italiens qui eux ont la classe jusqu'aux flics municipaux (et quand le passant leur donne de l'excellence on voit comment le type trouve ça...naturel :lol:). Si personne n'est content il reste mister Karl... Tout ceci amène la question suivante : pour rester à la mode on change combien de fois d'uniforme par an ?

Sinon si vous voulez des trucs type jeux vidéo, peut-être aller voir du côté des tenues de parade de l'univers Halo ou du côté de l'uniformologie de l'univers de Harrington :oops:.

Après moderniser les uniformes de marine typé 1900 et remplacer les couvres chef parfois bizarres par des képi, calots pipotés et bérets et tout ira bien. Et vous nous virez le képi de Cruchot aussi, le foulard rouge, jaune ou je ne sais quoi également. (ça fait juste un peu couleur des casiers de l'administration communale hein)

Dernière idée, piquer le look des gardes présidentiels russes :-X

En matière de tenues de combat j'crois qu'il suffit de copier les US, savent produire des trucs à l'esthétique qui sort de l'ordinaire, presque toujours, et les marines avant les autres...

J'avoue ne pas saisir cette affaire comme quoi un uniforme doit rester tel quel car un pays aurait plus d'histoire qu'un autre. Les traditions c'est bien mais ça a tendance à s'accumuler, et on fini avec de l’arthrite. Faut oser et la faire la tradition sinon on finira à genou devant le tableau du grand père, de ses exploits, et on ne fera jamais rien.

Halo

http://www.halopedia.org/images/7/71/Cameronandcampbell.jpg

Et le club d'Europe centrale qui s'est acharné à produire des uniformes manticoriens :lol:

http://fc05.deviantart.net/fs50/i/2009/260/8/9/Royal_Manticoran_Marines_by_TwomblyCZ.jpg

C'était l'imblairable génération Xbox/idiovisuel.

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Après moderniser les uniformes de marine typé 1900 et remplacer les couvres chef parfois bizarres par des képi, calots pipotés et bérets et tout ira bien. Et vous nous virez le képi de Cruchot aussi, le foulard rouge, jaune ou je ne sais quoi également. (ça fait juste un peu couleur des casiers de l'administration communale hein)

Oh putain, les foulards jaunes/rouges, le képi sur treillis, et les lacets blancs sur vieilles rangers noires: quelqu'un à l'EMA veut absolument que les djeunz soient dégoûtés par l'armée avant d'y être :lol:.

ou du côté de l'uniformologie de l'univers de Harrington

Pompé sur les Youesse Meuwines (uniforme de parade) avec quelques emprunts russes ( :lol:) et japonais (sachant que les uniformes japonais doivent beaucoup à ceux.... De l'X). Pour la Marine manticorienne, attention: pour les Marines manticoriens, personne sait d'où ça sort.

J'avoue ne pas saisir cette affaire comme quoi un uniforme doit rester tel quel car un pays aurait plus d'histoire qu'un autre. Les traditions c'est bien mais ça a tendance à s'accumuler, et on fini avec de l’arthrite. Faut oser et la faire la tradition sinon on finira à genou devant le tableau du grand père, de ses exploits, et on ne fera jamais rien.

Oui, et surtout que les "traditions", et "l'histoire", dans l'armée française, ils ont tendance à pas vouloir les voir ailleurs que dans la fin du XIXème/début XXème (déjà une époque où le goût militaire, en France, a sérieusement pris le chemin de la cuvette), avec un soupçon du goût gerbant né dans les années 50-60.

C'était l'imblairable génération Xbox/idiovisuel.

Sans doute, mais ils sont un intéressant révélateur parmi d'autres: si l'esthétique militaire et la com de l'armée étaient bien faites, spontanément, des geeks et des petits enfants se feraient des tenues de militaires français, et des sociétés proposeraient des panoplies sans que ce soit sur commande de l'armée (faire ça serait un très mauvais geste, très maladroit). Créer identification, désir et appartenance (même fantasmée), ce doit être le but d'un uniforme, d'une esthétique. Les ricains y arrivent, ça doit donc pas être hors de portée, malgré certains avantages qu'ils ont (parler anglais avec un accent qui en jette d'autant plus que ceux qui fantasment dessus n'y comprennent rien, être la première puissance mondiale et s'en servir....). Je parlais sur un autre sujet de l'urgence d'une révision de la conception (plus que de la réalisation) de la communication des armées: l'uniforme en serait un des multiples vecteurs, aboutissement d'un changement culturel des armées qui se débarrasseraient de la naphtaline rancie qu'elles ont avant tout dans le crâne. Faut créer du "désir d'armée", mon coco, si tu veux vendre ton produit :lol:.
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Pour parler à la nouvelle génération nourrie à la Xbox et aux séries TV, peut etre qu'un uniforme plus futuriste parlera mieux, qui sait

Un truc moderne avec un petit coté retro

Un peu comme ceux là : (celui du milieu surtout)

Cette dimension, qu'on le veuille ou non, devra entrer en partie (assez inévitablement et semi-inconsciemment: on est le reflet de son temps) dans le mix qui aboutira à la composition d'un uniforme ou de plusieurs uniformes reflétant une diversité des types de forces et de métiers (les "tribus" de l'armée que je mentionne plus haut, à plus différencier dans le principe de l'uniforme que dans des mauvais ajouts de couleurs ou de breloques et autres détails). Mais il faudrait essayer autant que faire se peut de se différencier absolument de "modes" civiles par essence passagères (surtout aujourd'hui où elles filent très vite); une armée, surtout culturellement et par là esthétiquement et socialement refondée, peut espérer récupérer un "pouvoir de prescription" qui ferait que, avec un bon travail d'image et donc par le fait de savoir "donner envie", c'est plutôt d'elle, en partie, que la mode civile s'inspirerait (le pantalon de treillis, le "fatigue" américain, a quand même fait une sacrée carrière civile jusqu'à aujourd'hui, au point de devenir une "forme" de base de la mode, qui survit désormais aux modes qui le revoient régulièrement mais ne remettent plus en cause son principe).

Exemple historique connu, et mis en contexte: comme je l'ai dit plus haut, l'uniforme né sous Louis XIV naît en s'inspirant de la forme générale du costume de cour (revu en plus rustique, solide, et évidemment plus cheap), ainsi que de considérations plus pratiques (solidité, facilité d'entretien, couleurs correspondant à la lisibilité de l'armée et à la reconnaissance mutuelle, en plus d'un souci de "coquetterie", de prestige et d'élégance, pour la fierté du soldat et pour donner envie....). On va dire qu'il est une "matrice" à partir de laquelle une tradition vestimentaire va s'engager, ajoutant des éléments. Deux ajouts connus:

- suite à la bataille de Steinkerque, essentiellement une embuscade totale suivie d'un bon rétablissement par le maréchal de Luxembourg, la mode revint à Paris de porter le foulard, d'habitude bien noué et serré, "à la Steinkerque", émulation des officiers, des cavaliers et de Luxembourg lui-même qui, pris par surprise, n'avaient pas eu le temps d'ajuster leur tenue et s'étaient lancé en contre attaque en se foutant rapidement la veste sur le dos, sans armure (les officiers portaient encore souvent une cuirasse sur le torse), et évidemment sans nouer leur foulard (shocking). Non seulement une mode civile vient de l'armée (et passe évidemment comme toutes les modes), mais elle dure en revanche dans l'armée.

- la constitution d'une cavalerie légère permanente, en bonne partie mercenaire et issue de l'est européen (Pologne, Hongrie, Balkans), amène cette terrible et néfaste innovation qu'est la cravate, à la base le foulard strictement noué des cavaliers légers croates qui, amalgamés dans le régiment "Royal Croate" voient leur nom francisé dans sa prononciation en "royal cravate" :-[.... Et leur foulard, largement adopté, est baptisé de ce nom. Et une très sale tradition vestimentaire commence =(

On peut multiplier les exemples de ce style, mais il faut voir que ce n'est pas seulement un bon design en soit (donc au final, par un ou quelques créateurs) qui "donnera envie": c'est beaucoup plus que ça. Ce qui donne envie, ce qui aussi fait d'un habit un "look cool" ou un truc beau/qu'on aime voir, repose en partie sur l'image, car l'esthétique en soi n'existe que partiellement (croire qu'il y a des choses "belles" dans l'absolu est une vision très partielle), et beaucoup est du à la psychologie, donc au regard subjectif: qualités qu'on prête à la personne ou aux personnes portant un vêtement donné, image de l'institution ou du groupe ayant un ou des vêtements et ornements particuliers.... Brigitte Bardot, avant d'être alcoolo, a particulièrement (et salement) fait bander le mâle moyen (plus qu'à son habitude), et titillé le général De Gaulle, en arborant une veste d'uniforme à brandebourgs lors d'une réception à l'Elysée (qui a fait couler de l'encre). L'effet n'est que très partiellement du au fait qu'une veste à brandebourgs est en elle-même particulièrement jolie, ou a un design qui correspondrait à un quelconque "nombre d'or" (sorte de vérité universelle, de loi définissant que dans l'absolu, c'est toujours beau, bon ou vrai) de la mode, ou encore plus partiellement au fait que la veste soulignait activement les formes de la "bombe anatomique", mais bien plus au fait qu'on avait la redoutable combinaison "nana bandante" (et célèbre en plus) + vêtement militaire (= autorité, castratice, force, prestige....). Et cet effet qu'on peut superficiellement limiter à un durcissement de l'entrejambe masculin est en fait complètement psychologique (fantasme de la pétroleuse, de la nana qui dépote, de l'autorité féminine....), par le simple choc de deux univers alors culturellement antithétiques ("douceur et passivité" féminines, violence, force et autorité masculines). Y'en a des trucs derrière une simple gaule :lol:.

Sans évidemment rechercher le même effet que BB, la définition d'un uniforme passe par des mécanismes de ce type: il suggère mille fois plus qu'il n'est par lui-même. L'uniforme n'est donc qu'une partie de la chaîne de facteurs constituant le "message" que représente l'armée auprès de sa nation (et de ce côté, il est de plusieurs types: autorité rassurante, code de conduite, confiance, prestige, envie....), de ses alliés, des autres, et évidemment de ses adversaires. Côté national, il doit représenter une connexion avec la nation (c'est donc pas juste la coupe et les couleurs qui vont faire quoi que ce soit). De ce fait, il ne peut pas résulter que du délire créatif d'un créateur et de la commande timorée de généraux demandant "de la nouveauté mais en gardant tout" :rolleyes:.

Le message véhiculé par l'uniforme actuel, pour la population:

- au pire: "c'est l'armée de quel pays"?

- au mieux: "vous sentez pas comme une odeur de naphtaline?"

- en moyenne: "maman, c'est qui les gens avec des fringues toutes nazes? Ils sont punis?"

- en passant devant une blanchisserie: "y'a quelqu'un qui s'est lâché sur la javel"

- si un défilé avait lieu dans le sentier: "le délavé, ça fait trop années 90.... Enfin si c'est bien fait"

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je trouve que les battle dress des brits de la ww2 était quand même classe et pratique .

http://www.warrelics.eu/forum/military_photos/uniforms/314476d1330633039-king-george-vi-odd-raf-uniform-gvir001.jpg

la navy aussi avait du battle dress couleur noir ,sa donnait bien je trouve comme style .

les leather flight jacket Brits était sympa .

Image IPB

j'aime beaucoup aussi les duffle coat de la royal navy de la ww2 .

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  • 1 month later...

Petit remontage pour poser une question de pure coquetterie militaire, mode "pimp my ride" :lol:: à votre avis, à quoi pourrait ressembler un uniforme de parade (/de gala, si on différencie les 2 et qu'on en fait 2) de notre époque? J'ai toujours du mal à comprendre pourquoi, par exemple en France, la "marque" qui semble ne pas vouloir partir est celle du XIXème siècle (gravissime parfois) et de son clinquant parfois de très mauvais goût (ça marche aussi pour l'abus de cuivre dans les orchestres militaires, qui leur donne un "son" de fanfare municipale un peu ronflante, ce qui gâche de beaux airs qui supporteraient mieux un surplus de cordes et vents) qui commence surtout à prendre un coup de vieux (certains couvres-chefs sont vraiment à revoir). Si on veut mettre en phase apparat militaire et mentalités modernes, il faudrait vraiment travailler dessus: la tradition peut survivre autrement, et faire place à une autre tradition historique française, le bon goût, singulièrement absent de l'esthétique vestimentaire militaire depuis un bail. Y'a pas à dire, la monarchie avait bien meilleur goût :lol:.

Pourquoi le XIXème? Pourquoi pas le XVIIIème, le XVIIème ou l'époque napoléonienne, pourquoi pas le Moyen Age, tant qu'on y est? On constate en plus un mauvais assemblage plus superficiel de patchworks d'époques plaquées les unes sur les autres, sans souci d'ensemble, et des ajouts parfois lamentables (les sempiternels lacets blancs et foulards criards sur treillis moule burnes, avec képi par dessus; s'il y avait un emotikon qui gerbe, il serait placé là :lol:).

D'autres pays pêchent souvent par les mêmes travers, comme l'Angleterre qui, à l'instar de la France, a une histoire coloniale et monarchique à saupoudrer sur des uniformes qui, s'ils ont dans certains cas un meilleur travail, présentent aussi une certaine quantité de ridicule d'un autre temps. Si leur garde à cheval a quelques bons points, les tapis de selle et agréments en léopard et le casque ma taillé à plumeau tombant cassent quand même le trip :lol:.

Les ricains, eux, ont une esthétique historique plus récente, essentiellement du XXème siècle dans son versant "guerre industrielle"/Etat moderne/non-monarchique: c'est plus sobre, plus fonctionnel, ça nous choque moins que les flonflons en tous genres issus d'un XIXème siècle qui a eu une tendance à donner dans le too much et le clinquant gratuit. Mais comme tout fond esthétique, ça vieillira un jour prochain (et tout change plus vite de nos jours: le monde "fonctionne" plus vite).

Alors selon vous, si l'armée était "refondée" visuellement (en espérant que ça se limite pas à ce versant des choses.... Mais ça c'est pour d'autres sujets :lol:), que pourrait donner cette "table rase"? Quelle nouvelle esthétique fondamentale pourrait refléter l'image de l'armée et "parler" aux consciences contemporaines?

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Il faut déjà bannir certains mélanges. J'ai toujours été choqué de la façon dont en France on prends une tenue camo à laquelle on va greffer des épaulettes chargées de dorures. C'est vraiment un truc crade et vulgaire, la démonstration par A+B qu'on est trop pauvre pour se payer deux uniformes et qu'on met un patch parade pour faire bien. Une horreur...

Déjà faut un uniforme dédié à la parade. Un. Deux, éventuellement s'inspirer des marins du XIXième dans la sobriété relative des tenues et restaurer le brandebourg sous une forme ou sous une autre. Un truc visible mais pas clinquant (pas de gros machin doré ou alors on l'assume totalement).

Trois, revoir le couvre chef, d'urgence, pour la France. Passer au calot, pipoté ou non, de travers pour donner de la gueule. Ou alors le bérêt mais il va falloir oser les couleurs ou les képi plus... modernes. On peut penser à un autre truc rétro et s'inspirer des képi d'officiers russes de l'époque tsariste. Pour la France l'emblème pourrait être celui du bataillon ou alors le symbole républicain des licteurs, rappelant la révolution et un passé plus ancien, romain.

https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTjuOt4XkBt9MveCDG_COKaktogyn6bVMh9cAeUOTnnzqr_QoWR

https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQxjgrEzgiHaCeX5p_Li2_454BDesCZq_QgOt81lxQU5cDfjEZPDw

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Les ricains, eux, ont une esthétique historique plus récente, essentiellement du XXème siècle dans son versant "guerre industrielle"/Etat moderne/non-monarchique: c'est plus sobre, plus fonctionnel, ça nous choque moins que les flonflons en tous genres issus d'un XIXème siècle qui a eu une tendance à donner dans le too much et le clinquant gratuit. Mais comme tout fond esthétique, ça vieillira un jour prochain (et tout change plus vite de nos jours: le monde "fonctionne" plus vite).

La coquetterie est une question de "goût", mais dans ce domaine, les "ricains" n'ont pas forcément toujours la main heureuse.

Pour ma part, je trouve que leur "grande tenue" est d'un ridicule assez achevé - le comble à mes yeux étant l'uniforme de parade des US Marines (corps que j'admire pourtant au dessus de bien d'autres). Il a un côté suranné, cadet de West-Point fin XIXe ou période des Guerres Indiennes que je trouve assez peu "coquet". 

Les tenues "bleues" de l'US Army (http://en.wikipedia.org/wiki/Army_Service_Uniform) m'ont, aussi, toujours paru déplacées (sans compter leurs variantes et accessoires au potentiel ridicule aussi important que certains des nôtres).

C'est un avis personnel, et qui n'engage que moi ...

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La coquetterie est une question de "goût", mais dans ce domaine, les "ricains" n'ont pas forcément toujours la main heureuse.

Pour ma part, je trouve que leur "grande tenue" est d'un ridicule assez achevé - le comble à mes yeux étant l'uniforme de parade des US Marines (corps que j'admire pourtant au dessus de bien d'autres). Il a un côté suranné, cadet de West-Point fin XIXe ou période des Guerres Indiennes que je trouve assez peu "coquet". 

Les tenues "bleues" de l'US Army (http://en.wikipedia.org/wiki/Army_Service_Uniform) m'ont, aussi, toujours paru déplacées (sans compter leurs variantes et accessoires au potentiel ridicule aussi important que certains des nôtres).

Ca, pour certains grades, la tenue de l'armée US, avec vareuse "habillée" d'un côté, et bérêt, plus rangeos par-dessus le futal, ça pousse le gerbant un peu loin, quoiqu'ils ont en général un meilleur goût pour les couleurs qu'en France, où c'est assez unilatéralement mal choisi, de mauvaises teintes.... Par rapport aux armées US, russes, allemandes et anglaises, notamment, où ils prennent des teintes plus "pleines" et fortes, là où en France, ça a souvent l'air passé et mal délavé (pareil pour les tissus d'ailleurs).

Il y a aussi l'abus généralisé de chemisettes :lol:, qui semble un travers fréquent dans les armées: où est l'image du militaire viril avec une vraie chemises aux manches retroussées sur des bras musclés :lol:? Ca pète un peu plus et fait moins petit fonctionnaire/apprenti comptable.

Cependant, le grand uniforme des Marines, il pète quand même plus que n'importe quelle tenue française pour un grand service (certaines branches/armes en ont des pas si mal, mais à grande échelle? Y'a rien qui fasse envie). Evidemment, c'est ce que je mentionnais plus haut, l'esthétique fondamentale américaine, issue surtout du XXème siècle (avec une inspi initiale de leurs écoles militaires du XIXème pour les formes générales), commence à vieillir aussi dans ce monde en accélération, y compris esthétique. Cependant, eux ils semblent changer régulièrement de fringues, ce qui indique qu'ils sont plus enclins à suivre (évidemment, comme j'avais dit plus haut, faudrait aussi songer à précéder), par rapport à une armée française qui semble vouloir se cantonner avec un grand autisme dans un enième "passé qui n'a jamais vraiment été", mal replâtré pour faire semblant de se rendre compte que de l'eau est passée sous les ponts.... Ce qui aboutit au syndrôme du lacet blanc/foulard fluo sur treillis moule-burnes, une maladie qu'il faudrait décidément annoncer publiquement comme telle.

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Il y a aussi l'abus généralisé de chemisettes :lol:, qui semble un travers fréquent dans les armées: où est l'image du militaire viril avec une vraie chemises aux manches retroussées sur des bras musclés :lol:? Ca pète un peu plus et fait moins petit fonctionnaire/apprenti comptable.

L'été ou dans les régiments outre-mer moi je les aime bien ces chemisettes, et de toute façon un civil ne doit pas les voir car leur port est toléré qu'à l'intérieur du quartier.

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