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Akhilleus

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il y a une heure, jojo (lo savoyârd) a dit :

Autre vidéo de la "manif" anti bassines.

Manifestation, n'est pas le terme approprié ...

J'envie pas les gendarmes ...

Faut peut être passer à la gomme cogne :coolc: 

https://www.armurerie-lavaux.com/article/chevrotines-buckshot-mini-gomm-cogne-cal-12-50-sapl.html

https://www.armurerie-lavaux.com/article/cartouches-poivres-fun-pizz-mini-gomm-cogne-cal-12-50-sapl-10.html

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il y a 18 minutes, Scarabé a dit :

non ! (tu as vu le point d'exclamation ?)

https://actu.fr/ile-de-france/gonesse_95277/val-d-oise-le-tir-de-gomme-cogne-lui-avait-arrache-une-joue-a-gonesse-deux-suspects-places-en-detention_40338127.html

d'une part, la gc classique n'a pas de portée (à 12-15 m, la fleche est dramatique ; à moins de 5 metres, elle peut etre mortelle)

https://www.liberation.fr/france/2002/05/17/flash-ball-le-pistolet-qui-peut-tuer-a-moins-de-cinq-metres_403812/

d'autre part, la version utilisée par le RAID se présente sous la forme d'un petit bourrelet "lesté" qui impacte ; mais, elle est plus complexe à utiliser :

elle se présente sous la forme d'une cartouche, mais, avec des étuis portant 2 couleurs : l'une, pour tirer de 15 à 25 m, l'autre, au delà de 25 m (et surtout pas en deça)

c'est un binome constitué, formé (lire, pas les deux premiers couillons qui passent...) ; l'observateur désigne la cible, le tireur .......... tire ; l'usage est noté, précisément (les conditions, la distance, l'heure..) on est tres loin des approximations

alors, je te laisse deviner ce qui pourrait se passer en cas de foule qui monte à l'assaut.

 

 

simplement, tu ne peux pas engager, parce que tu n'es pas sur te toucher le bon...

 

et, je te laisse estimer, sur le terrain, avec le stress, la distance de 5 m où tu ne tires plus du tout au GC classique, à celle de 15 m, celle de 25 m où tu perds de la précision et de l'efficacité... ou, toujours 25 m, celle à partir de laquelle tu peux engager avec la mun' pleine puissance.

 

regarde bien les contraintes et dis moi ce que tu en penses, vis à vis de manifestants qui bougent : https://maintiendelordre.fr/lbd-40-mm-alsetex-cougar/

 

pour ma part, à l'instant T, ce n'est pas l'outil idéal

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Projectile_en_sachet

https://www.midilibre.fr/2019/01/28/manifestation-a-montpellier-la-direction-de-la-police-nationale-valide-lusage-des-fusils-de-la-bri,7980566.php

 

Modifié par christophe 38
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Il y a 6 heures, collectionneur a dit :

@christophe 38 Il y a eu morts d'hommes dans des manifestations en France dans les années 70/80.

Une véritable bataille rangée entre viticulteurs et CRS dans l'Aude a Montredon des Corbières à côté de Narbonne en 1976 :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/aude/narbonne/montredon-1976-affrontement-sanglant-toujours-memoires-audoises-940555.html

Le 4 mars, après une série d'interventions, les manifestants bloquent le pont de Montredon, près de Narbonne, pour verrouiller la route nationale 113 et la voie ferrée. Vers 14h30, deux compagnies de CRS arrivent sur les lieux. Des coups de fusil de chasse retentissent. Les CRS répliquent.

Le commandant Joël le Goff, 42 ans, est mortellement touché. Juste après, un vigneron, Emile Pouytès, 50 ans, reçoit une balle dans le front et meurt à son tour. La fusillade, qui fait de nombreux blessés, s'arrête au bout de vingt minutes.

En 86, le décès d'un étudiant avait entraîné la dissolution d'une unité de la police à moto :

https://www.leparisien.fr/faits-divers/dans-le-retro-il-y-a-trente-ans-malik-oussekine-mourait-sous-les-coups-de-la-police-05-12-2016-6401097.php

yes,

mais, dans le premier cas, des viticulteurs qui vont manifester avec des fusils de chasse et qui utilisent................. on passe dans la legitime défense (quel autre choix ? de tous se faire tirer ???)

dans le second cas, Malik Oussekine, c'est une bavure (un peu comme les enregistrements de la BRAV M ; les mecs peuvent avoir des coups d'adrénaline, mais, ne jamais, jamais oublier de rester pro, ne pas oublier qu'on est filmé, qu'on porte une camera qui enregistre ce qu'elle voit, ce qu'on fait, ce qui est dit, par nous ou par en face) ; (en plus, de mémoire, Malik OUSSEKINE n'etait pas manifestant et en mauvaise santé : il a couru pour se mettre à l'abri et a été rattrapé et bastonné, tué. )

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@Banzinou Deux M113 en service depuis 2011.. :

https://www.nicematin.com/faits-divers/le-char-des-pompiers-corses-fait-sensation-au-118e-congres-national-345319

Mais ils ont changé de nom ? Le Wiki indique :

M113 MICNA (Module d’Intervention face aux risques Climatiques, Naturels et Anthropiques). Les véhicules construits sur une base de M113 sont équipés d'une cuve de 3 800 litres et d'une lance canon. Leur équipage se compose d'un conducteur et un servant pour la lance-canon. Il est destiné à la lutte contre les feux de forêts dans des zones difficiles d'accès

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Il y a 2 heures, Banzinou a dit :

Grosse découverte pour moi, Service d'Incendie et de Secours de la Haute Corse qui dispose d'"ELP" Engins Lourd Progression, en fait un M113 modifié

 

tank-micna.jpg

Pas faute d'en avoir parlé plusieurs fois de suite. NAMEHO.

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il y a une heure, jojo (lo savoyârd) a dit :

Le bidule que l'on voit fixé au pare brise ... Ne serait-ce pas un absorbeur de chocs ? 

Par sa résistance je pense ^^

Ce n'est pas juste le support Gopro ventousé ? :biggrin:

Modifié par clem200
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il y a 44 minutes, clem200 a dit :

Pas sa résistance je pense ^^

Ce n'est pas juste le support Gopro ventousé ? :biggrin:

 

il y a 42 minutes, clem200 a dit :

Vu ses mouvements on dirait plus un gros plexi qu'une feuille de verre

Trouvé çà ... Ce pourrait être en polycarbonate :

 

"Adapté à toutes les polices européennes (testé par le Ministère de l’Intérieur et la Gendarmerie Nationale), le vitrage en polycarbonate Cleargard® résiste sans éclats :
- au lance-pierre*
- à la barre à mine*
- au pavé*
- au cocktail molotov*

*Essais réalisés à la demande de la Direction des Services Techniques du Ministère de l’Intérieur."

https://www.plastrance.fr/cleargard/vitrage-securite-forces-ordre/

Modifié par jojo (lo savoyârd)
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Il y a 3 heures, jojo (lo savoyârd) a dit :

... Pour appréhender le sujet sous un autre angle, celui de la partie engagée en face et qui peut aussi être instructif à titre préventif :

https://reporterre.net/Medecin-a-Sainte-Soline-je-temoigne-de-la-repression

Bon après, hein ...

En complément ;

https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/deux-sevres/niort/il-n-y-a-pas-eu-de-barrage-de-gendarmerie-pour-empecher-les-secours-d-acceder-le-responsable-des-urgences-de-niort-raconte-la-journee-de-samedi-2741454.html

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vu dans Marianne qui sort demain :

 

au sujet des grenades :

 

 

Qu'est-ce que les grenades GM2L qui suscitent la colère des écolos (et l'inquiétude des forces de l'ordre) ?

Explosif

Par Bruno Rieth

Publié le 28/03/2023 à 17:04

 

Lors de la mobilisation du week-end dernier à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, contre la construction d'une « méga bassine », les gendarmes mobiles ont utilisé 4 000 grenades lacrymogènes pour repousser la foule. Parmi elles, des grenades GM2L, dénoncées par les manifestants pour leur dangerosité.

C’est une polémique qui vire au débat sémantique. Ce samedi 25 mars, les gendarmes mobiles mobilisés pour protéger un chantier de bassine à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre des manifestants qui contestent la construction de ces ouvrages de stockage d’eau, ont tiré près de 4 000 grenades en moins de trois heures. Un véritable déluge de lacrymo qui s’est abattu sur des militants écolos, radicaux comme pacifistes. Parmi les grenades utilisées, certaines sont particulièrement décriées par les manifestants pour leur « dangerosité » supposée : les GM2L (grenade modulaire 2 lacrymogène), dénoncées comme « arme de guerre ». Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi 27 mars, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, est monté au créneau pour défendre ses troupes, accusées d’un emploi disproportionné de la force : « Non, aucune arme de guerre n’a été utilisée par les forces de l’ordre à Sainte-Soline. Seules les armes intermédiaires ont été utilisées ».

À LIRE AUSSI : "Mégabassines" : démonstration de force à Sainte-Soline… avant l'apparition d'une ZAD ?

Alors qui a raison ? Les deux, mon général ! La GM2L, produite par l’entreprise française Alsetex selon le site spécialisé maintiendelordre.fr, équipe les forces de l’ordre depuis 2018. Elle est venue remplacer la grenade GLI-F4 (grenade lacrymogène instantanée), dont le retrait complet s’est achevé en 2020. Et comme le dénoncent les opposants, elle est bien classée en catégorie A2, c’est-à-dire « les armes relevant des matériels de guerre », comme le confirme l’article D211-17 du Code de sécurité intérieure. Une classification qui ne l’empêche pas d’appartenir également aux moyens de force intermédiaire (MFI), également dénommés « armes non létales » (ANL), « sublétales », « semi-létales » ou encore « à létalité réduite », qui « ont vocation à offrir une solution intermédiaire entre l’inefficacité d’une intervention physique au moyen de gestes techniques et le risque de tuer au moyen d’une arme à feu », selon une définition donnée par le Défenseur des droits.

Des « dommages irréversibles » ?

Concrètement, la grenade GM2L pèse environ 150 grammes et contient 10 grammes de CS pur, un gaz lacrymogène utilisé depuis les années soixante par les forces de l'ordre en France, avec un effet « irritant instantané », selon Alsetex. La brochure de la société précise également que contrairement à la GLI-F4, la GM2L ne contient pas de TNT (le trinitrotoluène, un explosif) mais « une charge pyrotechnique déflagrante », c'est-à-dire « 7 grammes d’explosif », d’après un policier spécialisé dans l’armement, et provoquant un puissant effet assourdissant, pointe le site spécialisé maintiendelordre.fr : « Avec 165 décibels "brisant et cassant" à 5 mètres, elle surpasse le bruit d’un avion au décollage et dépasse le seuil de douleur sonore. Au-delà de 120 dB, des bruits très brefs provoquent immédiatement des dommages irréversibles ». Une grenade, qui, selon le fabriquant, ne génère « aucun éclat lors de son fonctionnement ». Un « argument de vente » que réfutent certains blessés lors de la manifestation de Sainte-Soline, notamment un reporter indépendant qui a expliqué sur Twitter avoir « un trou dans la jambe et des éclats de grenade à l'intérieur », à la suite de l’explosion d’une GM2L.

C'est avec une douleur intense, que je vous donne des nouvelles. J'ai un trou dans la jambe et des éclats de grenade à l'intérieur. Une pensée aux blessés et un grand merci à ceux qui m'ont aidé sur place, alors que les ambulances ne pouvaient pas atteindre la zone #sainte_soline pic.twitter.com/ZtRvu0bZVP

— Adrien AdcaZz (@AdrienAdcaZz) March 27, 2023

En 2020, la sénatrice communiste du Val-de-Marne Laurence Cohen s’inquiétait déjà de « la dangerosité des grenades GM2L, qui vont désormais remplacer les grenades GLI-F4 ». Le 1er juillet 2021, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Pierre de Bousquet, prenait lui-même la plume à l’adresse du préfet de police de Paris, du directeur général de la police nationale et du directeur général de la gendarmerie nationale pour préciser les modalités « d’emploi de la grenade GM2L » : « Suite aux retours d’expérience de l’utilisation de la grenade GM2L, vous voudrez bien adapter l’emploi en proscrivant désormais le lancer à la main ». Une missive pour protéger « les troupes. On s’est rendu compte qu’à l’utilisation, soit la grenade pétait trop rapidement soit trop tard, en laissant le temps à des manifestants de les renvoyer. Dans les deux cas, ça nous mettait en danger », confie un CRS, actuellement déployé en Bretagne.

Des policiers inquiets

Début août 2021, le syndicat Alternative Police CFDT interpellait de surcroît les chefs à plumes de la maison poulaga sur les risques de cette grenade couplée à l’utilisation du Cougar (l’un des lance-grenades en dotation dans la police nationale) dans un tract : « Le lancer à 50 m : la grenade n’explose pas immédiatement et peut-être ramassée avec le risque d’une main arrachée ; Le lancer à 100 m : la grenade n’a pas le temps de toucher le sol et explose à hauteur d’homme (tête) ». Surtout, les policiers s’inquiétaient du fait que les tests réalisés n’aient pas été effectués par les formateurs aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI) de la police nationale. Et de craindre que « la responsabilité de nos collègues soit engagée en cas de nouvel accident ! » Car contrairement aux affirmations de certaines personnes sur les réseaux sociaux, les gendarmes ne sont pas les seuls à avoir cet arsenal sous la main.

« Nous en sommes aussi dotés, poursuit notre CRS. Mais par contre, leur utilisation est très encadrée. On ne peut s’en servir que sur instruction du commandant. Et dans des espaces ouverts. Moi par exemple, je n’en ai jamais utilisé pour le moment ! La GLI-F4, celle que la GM2L a remplacée, je m’en suis servi une seule fois en vingt ans de carrière. Et c’était sur instruction là aussi. » Un matériel qui ne peut donc pas être utilisé « sur initiative ». « Elles sont proscrites en villes, c’est pour ça que ce sont souvent les gendarmes qui sont amenés à les utiliser, abonde Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police et SGA. Ce qui se comprend, la GM2L a un effet de souffle bien plus important que les grenades de désencerclement GMD. Donc elles ne servent que quand on a quitté le "maintien de l’ordre" pour une situation de "rétablissement de l’ordre". » Quitte à faire peser un risque juridique sur les policiers et mettre en jeu l’intégrité physique des manifestants…

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meme source, Marianne, de demain

 

 

Black blocs, gardes à vue massives, Brav-M : le malaise dans la police

Dans la nasse

Par Laurent Valdiguié et Paul Conge

Publié le 28/03/2023 à 6:00

Depuis l’adoption de la réforme des retraites par le 49.3, la colère de la rue est sortie de son lit. Et, avec elle, de nouvelles accusations de violences policières. Face au mouvement social, à une jeunesse désormais virulente et des soupçons sur la volonté de l’État de tuer la mobilisation, le malaise policier grandit. Enquête.

« On ne règle jamais les problèmes politiques par des coups de trique. » Le préfet qui parle, sollicité à la veille de la manifestation du 28 mars, est « très inquiet » devant ce qu’il décrit comme une « situation extrêmement dangereuse ». « En termes de maintien de l’ordre, personne ne sait où on va », admet ce spécialiste longtemps en charge de la sécurité publique dans la capitale. La phrase résume bien l’état de sidération dans lequel se trouve le sommet de l’État depuis la forte mobilisation du 23 mars et le week-end sanglant de Sainte-Soline.

En quelques jours, dans la rue, tout a changé. Les huit premières journées de manifestations s’étaient pourtant déroulées dans un certain calme. L’heure est désormais à l’affrontement brutal. Le ministre de l’Intérieur dénonce une « gilet-jaunisation du mouvement » et voit la main de l’« extrême gauche » et des « black bourges ». Une explication un peu courte… « Les Gilets jaunes étaient quelques milliers, les manifestants d’aujourd’hui sont des dizaines de milliers », constate un policier.

À LIRE AUSSI : Gardes à vue "arbitraires", nasses, Brav-M… Le climat se tend entre forces de l’ordre et manifestants

Autre différence de taille, le mouvement actuel a le soutien massif de l’opinion. Une situation qui rend de plus en plus difficile, sur le terrain, le travail des forces de l’ordre. Dans la rue, les slogans « Tout le monde déteste la police ! » et « Flics, violeurs, assassins ! » tiennent lieu de chants de rassemblement. « Il y a dans nos rangs un profond malaise et une très grande lassitude », constate un commissaire, « écœuré de la montée du “tous pourris” » visant ses collègues. « Il faut d’urgence des signes d’apaisement », plaident des syndicalistes. Devant un tel niveau de tension, tous redoutent la bavure : « Qu’un fonctionnaire, par peur plus qu’autre chose, sorte son arme… » Comment en est-on arrivés là ?

1. La dispersion de la Concorde

Le tournant remonte au 16 mars. À peine la réforme des retraites adoptée par le recours au 49.3, des rassemblements spontanés s’organisent un peu partout. À Paris, 5 000 personnes se massent place de la Concorde, face au pont qui mène à l’Assemblée. Le dispositif policier se met en place. La situation est parfaitement sous contrôle. « On va passer la nuit à ne rien faire », soupire un gendarme mobile vers 20 h 30. Il se trompe. Un quart d'heure plus tard, ordre est donné d’évacuer la place, pourtant aux trois quarts vide. Officiellement à cause d’un feu… « En réalité, il ne fallait pas que cette manif passe en boucle à la télé », indique un policier de la préfecture de police (PP). Résultat, des groupes de manifestants en colère sont dispersés dans les rues du VIIIe arrondissement. Les « nuits des poubelles » commencent. Pendant plusieurs soirs, les forces de l’ordre vont être dépassées.

2. Les gardes à vue « minority report »

« Quand des poubelles brûlent en banlieue, il ne se passe jamais rien ! On a même pour consigne de ne pas intervenir pour ne pas envenimer les choses, admet un commissaire. Mais là, on a reçu l’ordre d’interpeller… encore une fois pour une question d’image. » Mais comment arrêter des groupes de jeunes très mobiles ? Les CRS, lourdement chargés, courent dans le vide et s’épuisent. Résultat, la PP nasse et pratique l’« arrestation préventive ». Lors des trois premières soirées, 425 personnes sont arrêtées. Mais seules 52 seront poursuivies. Au sein même de la police, ces gardes à vue massives sont souvent désapprouvées par des officiers qui disent leur ras-le-bol de devoir gérer des arrestations « Minority Report » : « Tout le monde sait que la plupart de ces gardes à vue sont inutiles, mais ce sont les ordres d’en haut », assure un policier.

3. Les rodéos de la Brav-M

Leur création remonte au mouvement des Gilets jaunes. Pour faire face à des manifestants de plus en plus mobiles, le préfet Didier Lallement leur confie la mission la plus délicate : celle consistant à aller interpeller à chaud, souvent devant une foule hostile et mouvante. Contrairement aux CRS et aux gendarmes mobiles, dont c’est le travail à plein temps, les brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M) sont composées de policiers des brigades anticriminalité (BAC). Ces agents sont habitués aux délinquants… mais pas toujours très bien aux manifestants et au maintien de l’ordre. « Beaucoup sortent des écoles de police, sont jeunes et très difficilement cadrables », lâche un gradé de la PP, pas tendre. « Avec eux, il y a un risque systématique de bavure. » Coups de poing, rodéos, insultes, des vidéos de leurs implications dans des violences gratuites se multiplient et émeuvent largement sur les réseaux sociaux. Un commissaire : « Ces flics sont des jeunes comme les autres, ils ont le sang trop chaud et ils parlent mal, ce qui reste inexcusable en intervention. » Jusqu’à quel point la hiérarchie tolérera-t-elle ces frasques ? « Les Brav-M créent du désordre et c’est bien connu des donneurs d’ordre », explique le criminologue Sébastian Roché, qui dénonce « un mécanisme de “chèque en gris” ». « On ne leur dit pas de faire n’importe quoi, mais on ne leur fixe pas de limite claire. » Ce qui ne les met pas à l’abri des réprimandes. Après la diffusion dans Le Monde et le média en ligne Loopsider d’un enregistrement sonore où des membres de la Brav-M insultent et humilient plusieurs interpellés, l’IGPN, la police des polices, a été saisie. Depuis le début de la contestation, 17 enquêtes sur de possibles violences policières lui ont été confiées.

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et la suite :

4. Le grand retour des black blocs

À Paris, le jeudi 23 mars est une journée noire pour les forces de l’ordre. Pendant plus de deux heures, sur les grands boulevards parisiens, la situation est hors de contrôle. « La nébuleuse des black blocs s’est infiltrée en tête du cortège. C’est monté crescendo. Destructions d’abribus, feux de poubelles, jets de projectiles… On était face à 1 000 ultras quand, les jours précédents, c’était plutôt 100 ou 200 », soupire Jesse, un CRS présent. Partout, depuis des rues adjacentes étroites du Sentier, les CRS et les compagnies d’intervention (CI) reculent sous la pression. La plupart des tentatives de cisailler le cortège et isoler les radicaux en groupes distincts échouent. Seuls quelques « bonds offensifs » fonctionnent. Dans le cortège de tête, les policiers sont conspués par « M. et Mme Tout-le-Monde ». Et chacune de leurs interventions se révèle périlleuse. « Reculez pas ! Courez pas ! Ils sont 30, on est 1 000 », s’égosille un membre du bloc face à une charge des CI. Plus tard, ce sont des centaines de manifestants eux-mêmes qui chargent la police… À Opéra, deux kiosques à journaux flambent, quelques vitrines d’agences bancaires et celle du Starbucks volent en éclats. « Ce n’est pas non plus l’insurrection générale », relativise un policier, se félicitant que « les black blocs ne se soient pas concertés avec les syndicats ». Selon nos sources, pourtant, à Toulouse et à Bordeaux, le 23 mars, des coupures d’électricité ciblées ont mis en carafe des caméras de vidéosurveillance… rendant le maintien de l’ordre aveugle.

5. Le malaise policier grandissant

Certains fonctionnaires partent désormais à reculons encadrer les défilés, rechignant à être envoyés au casse-pipe. « On est la première incarnation de l’État face aux manifestants, et la partie radicalisée exprime sa rage sur nous », déplore Alain Vastel, responsable CRS du syndicat Unité SGP Police, tout en assurant que ses collègues « font le job ». Même si les plus réfractaires à la réforme des retraites s’arrangent pour ne pas être en première ligne. Comme ce gardien de la paix qui demande à être au volant d’un véhicule. Des compagnies entières sont réduites à faire de la figuration devant l’Élysée, où la protection a été renforcée, de peur d’une invasion d’émeutiers comme au Capitole, aux États-Unis, en 2020… « Paris vampirise l’essentiel des forces alors que, en province, à Nantes par exemple, on se retrouve démunis », poursuit le syndicaliste. Sous cape, certains s’agacent de comportements de collègues : « On ne peut pas se comporter face à la population comme face à une bande rivale ! », s’énerve un major CRS.

6. Des images désastreuses

Plusieurs images tournées en marge des cortèges sèment le trouble. Le 23 mars, une vidéo montre des compagnies d’intervention charger une foule, matraquer à tout-va avant de repartir… sans arrêter quiconque. « Quel intérêt ? C’est bizarre. Je ne sais pas ce qui a pu justifier de telles instructions », s’étonne une source policière. « Il y a peut-être des officiers et des commissaires à la salle de commandement qui donnent des consignes un peu chaudes », accuse un ponte du syndicalisme policier. Mais Thierry Clair, secrétaire général adjoint de l’Unsa Police, fait peser la responsabilité sur les fauteurs de troubles : « Les casseurs bougent vite, se mélangent aux manifestants pacifiques et s’en servent comme d’un bouclier humain. Ces gens-là ne comprennent pas l’intervention rapide et rêche des forces de l’ordre qui ont eu affaire à ces individus-là une heure auparavant. » « Quand on reçoit des cocktails Molotov, que doit-on faire ? Rien ? », s’agace Johann Cavallero, délégué CRS du syndicat de police Alliance. Sur les réseaux sociaux, certains pensent que les ordres de se montrer violents afin de « tuer » le mouvement viennent d’en haut… « Ce serait nous ramener au temps des rafles… Ce n’est pas possible que l’État puisse nous donner de telles instructions ! Et encore moins qu’elles soient acceptées ! », s’étrangle le major Vastel. Espérons…

 

inquietude pour tous, manifestants, fdo, hierarchie, politiques..

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Une précision sur le terme Black Bloc, il est systèmatiquement utilisé au pluriel par les médias pour désigner des personnes, ce qui est factuellement une erreur.

En propre, le terme se réfère à une méthode et une formation de manifestation. Donc, il s'agit de former UN Black Bloc. 

Il n'y pas de parti, de mouvement, d'idéologie Black Bloc et donc pas de militants Black Blocs ( le terme n'a donc pas de sens généralement au pluriel, à moins de parler de deux , ou plus, Black blocs distincts formés pendant des manifestations ).

Ceux qui y participent peuvent être de bien des affiliations politiques ( à la base anarchistes, puis communistes libertaires, écologistes radicaux, militants queer, communistes orthodoxes... ). La méthode a même été utilisée récemment par l'extrême droite.

Il s'agit en fait d'un principe assez simple, former un bloc compact où tout le monde porte des vêtements uniforméments sombres ( de préférences noirs ) et se masque le visage et la tête.

L'origine de cette méthode est controversée.

Selon la version mythique des anarchistes, elle a été mise au point par les anarchistes est allemands dans les années 70 pour assurer leur anonymat face à la STASI.

Selon les chercheurs qui se sont penchés sur la question, elle est plutôt due à leur homologues ouest allemands dans les années 80.

 

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Il y a 6 heures, christophe 38 a dit :

 

D Devant un tel niveau de tension, tous redoutent la bavure : « Qu’un fonctionnaire, par peur plus qu’autre chose, sorte son arme… » Comment en est-on arrivés là ?

 

Je me suis toujours demandé pourquoi c'est pas déjà arrivée

Pareil dans les cités ou une patrouille de police se fait prendre en ambuscade et qu'un policier vide son chargeur .

D'ailleurs si un jour cela arrive je voudrais bien voir la suite. Quand on a vu le merider après la mort de jeunes électrocutés à Clichy-sous-Bois . 

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il y a 2 minutes, Scarabé a dit :

Je me suis toujours demandé pourquoi c'est pas déjà arrivée

Pareil dans les cités ou une patrouille de police se fait prendre en ambuscade et qu'un policier vide son chargeur .

D'ailleurs si un jour cela arrive je voudrais bien voir la suite. Quand on a vu le merider après la mort de jeunes électrocutés à Clichy-sous-Bois . 

On peut se rappeler de ce policier qui faisit face, à mains nues, à un émeutier équipé d'une barre de fer lors d'un épisode des gilets jaunes. 

Beaucoup auraient porté la main à leur arme à sa place. 

Et c'est à se demander si systèmatiquement refuser la violence légitime ne fait pas le lit de la violence non légitime.

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il y a 40 minutes, Niafron a dit :

Une précision sur le terme Black Bloc, il est systèmatiquement utilisé au pluriel par les médias pour désigner des personnes, ce qui est factuellement une erreur.

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Si le Black Block est, effectivement, la masse d'émeutiers uniformément sombre, par un glissement-extension de sémantique, chacun de ses membres est aussi appelé Black Block. Ce qui fait que lorsqu'ils sont extraits du bloc (disloqué) mais qu'ils sont plusieurs ou qu'ils agissent hors du bloc, alors le pluriel désigne ces individus "isolés" ou autonomes.

C'est plus une évolution du sens qu'une erreur factuelle. :happy:

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il y a 1 minute, R force a dit :

Et c'est à se demander si systèmatiquement refuser la violence légitime ne fait pas le lit de la violence non légitime.

Hmmm... Sauf que l'élévation du potentiel de violence d'un côté entraine mécaniquement la même augmentation de potentiel de riposte de l'autre.

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