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Ukraine


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J'ai vu cette video hier soir ,et je me suis dit deux chose :

Les policier font rien ,il se laisse arraché leur bouclier ,etc...

Et une fois les policier en déroute ,les manifestant son relativement cool avec eux ,je veut dire il n'y a pas de passage a tabac etc...mais c'est vrais que c'est super violent quand même ,il son déterminé ! On a vraiment impression que les flic son en mode passif...

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peut-être tout simplement parce qu'il y a peut-être un début de fatigue chez les forces de l'ordre qui ne sont pas non plus pléthore .

 

et aussi qu'ils se retrouvent en nombres inférieur de plus en plus car se retrouvant à protégé les multitudes de ministères .

 

face à la foule il pèse pas grand chose .

 

les manifestants sont pas con ,ils n'ont aucun intérêt à lyncher les policiers une fois que ceux-ci se "rendent" .

 

d'ailleurs s'est la première que je remarque sa ,des polciers qui se retrouvent à se "rendre" .

 

là on voit bien que même si s'est violent pour forcer le barrage ,sa reste sous contrôle .

 

on sent bien que les policiers sont littérallement acculé .

 

on peu même pensé qu'il y a peut-être aussi avec la fatigue cumulée une certaine lassitude ,et peut-être même que certains sans passé dans le camps des manifestants d'une manière directe ont peut-être "changé de camps" .

 

on résiste mais on ne va pas au delà ...

 

il y a peut-être eu des ordres pour ne pas faire de violence et montré que s'est du côté manifestants que s'est brutal .

 

mais à se stade de ses manifestations ,je pencherait plutôt pour se que j'explique plus haut .

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Et c'est pas la 1ere vidéo ou je me dis la même chose, je suis vraiment TRES intrigué de savoir pourquoi ...

 

Quel est le rapport des forces ? Pour pouvoir jouer les durs, il faut avoir les moyens en cas de durcissement.

Sinon, n'y en a-t-il pas parmi les forces de l'ordre qui seraient prêts à rejoindre les manifestants ?

 

Edit : ah oui, je n'avais pas vu le message posté par Gibbs, mais j'ai tendance à rejoindre ses hypothèses.

Modifié par Skw
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Ils ont du recevoir l'ordre de se calmer. Il faudrait voir selon les unités aussi. Certaines sont peut-être plus inspirées de l'OMON que d'autres ou tout simplement moins bien formées.

Effectivement, certains ont l'air d'être simplement des policiers en uniforme à qui on a donné un bouclier, un casque et une matraque. Il y a des chances qu'une bonne partie d'entre eux se verrait bien dans la rue ou à la maison mais pas dans un ministère évacué à jouer les punching-ball.

Les manifestants s'en rendent bien comptes, et ils se concentrent sur leurs boucliers. Une fois que suffisamment de bouclier du 1ier rang sont tombés, leur résistance fléchit.

 

Si j'étudiais la sociologie de la violence ou quelque chose d'approchant, je passerais mon temps sur youtube, c'est vraiment passionnant. Plus que les implications géopolitiques et tout le tralala à mon gout...

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A voir effectivement, mais en France j'ai souvent vu des échauffourées avec des fdo en nb largement inférieur sans voir le centième de ce que l'on voit ... d'ou mon interrogation ^^

tout à fait ,et même dans d'autres pays .

 

 

Effectivement, certains ont l'air d'être simplement des policiers en uniforme à qui on a donné un bouclier, un casque et une matraque. Il y a des chances qu'une bonne partie d'entre eux se verrait bien dans la rue ou à la maison mais pas dans un ministère évacué à jouer les punching-ball.

Les manifestants s'en rendent bien comptes, et ils se concentrent sur leurs boucliers. Une fois que suffisamment de bouclier du 1ier rang sont tombés, leur résistance fléchit.

 

Si j'étudiais la sociologie de la violence ou quelque chose d'approchant, je passerais mon temps sur youtube, c'est vraiment passionnant. Plus que les implications géopolitiques et tout le tralala à mon gout...

sa me plairait bien un job comme sa ,faire de la sociologie  de la violence .

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Le président Ianoukovitch aurait proposé à l'ancien ministre de l'Economie, Arseni Iatseniouk, figure de l'opposition, le poste de Premier ministre, l'ancien champion de boxe Vitali Klitschko, devenu l'une des figures de la contestation, se serait vu offrir le poste de vice-Premier ministre. 

 

La proposition faite par Ianoukovitch a inspiré de la méfiance dans les rangs de l'opposition, Vitali Klitschko expliquant: "il s'agit d'un cadeau empoisonné de la part de Ianoukovitch afin de diviser notre mouvement".

"Nous allons continuer à négocier et demander la tenue d'élections anticipées", a-t-il ajouté. "Les manifestations contre un président corrompu ne doivent pas aboutir à l'échec", a-t-il ajouté.

 

http://fr.news.yahoo.com/l-39-opposition-refuse-le-compromis-la-pr%C3%A9sidence-090304378--sector.html

 

Il n'y a plus beaucoup de choix : soit l'opposition obtient la démission de Ianoukovitch et de nouvelles élections, soit le régime passe la vitesse supérieure et demande à la police de reprendre les bâtiments officiels occupés par les armes. 

 

Témoignage d'une journaliste ukrainienne : http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/26/ukraine-la-question-n-est-pas-la-russie-mais-de-sortir-de-l-injustice-et-de-la-corruption_4354641_3214.html#xtor=AL-32280515

Modifié par alexandreVBCI
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http://www.euractiv.fr/europe-est/le-prix-du-nucleaire-risque-de-d-news-532931 (22 janvier 2014)

 

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé l'année dernière un prêt de 300 millions d'euros [pour rénover les] 15 réacteurs nucléaires construits entre les années 1970 et 1980 [et les] mettre en conformité [...] avec les normes de sécurité internationales actuelles.

 

Le rapport de 105 pages [longtemps resté secret mais qui a fuité] prévoit que le prix de l'électricité en Ukraine passe de 27,1 kopecks par kilowatt/heure à 54,4 kopecks par kilowatt/heure entre 2012 et 2020.

 

http://www.eubusiness.com/news-eu/ukraine-unrest.t7s/ (25 janvier 2014)

 

Rinat Akhmetov, homme le plus riche d'Ukraine et député allié de Ianoukovitch appelle à une solution négociée.

Modifié par Wallaby
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Alors que la contestation contre le pouvoir s'amplifie dans les régions d'Ukraine, plusieurs dizaines de manifestants ont pris le contrôle du ministère de la justice, dimanche 26 janvier au soir dans le centre de Kiev, sans rencontrer de résistance. 

 

Les sièges des administrations de la plupart des régions de l'Ouest, davantage tournées vers l'Union européenne, sont occupés depuis plusieurs jours par des milliers de manifestants qui réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l'Etat. Dans cette partie du pays, les assemblées régionales d'Ivano-Frankivsk et de Ternopil ont fait savoir dimanche qu'elles avaient voté en faveur d'une interdiction locale du Parti des Régions de M. Ianoukovitch.

 

Mais les actions d'occupation touchent aussi désormais certaines régions du Nord (Tcherniguiv) et de l'Est (Poltava) et des centaines de personnes ont tenté d'investir dimanche l'administration régionale à Zaporijjia, dans l'Est, gardée par des policiers antiémeutes. Et des centaines de personnes hostiles au pouvoir se sont rassemblées à Dnepropetrovsk (est) et Odessa (sud), deux grandes villes russophones.

 

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/26/a-kiev-les-protestataires-honorent-la-memoire-d-un-manifestant-tue_4354742_3214.html#xtor=AL-32280515

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http://www.youtube.com/watch?v=QhVrey_sDx8

P*t**n je pourrais pas être flic avec ces gars là à ce moment là, pour défendre leur truc. Y a des gars qui reculent devant aucune méthode (genre la lance a incendie sur les avant bras... =( ), ca me fait bouillir.

Modifié par Rémy
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Il n'y a plus beaucoup de choix : soit l'opposition obtient la démission de Ianoukovitch et de nouvelles élections, soit le régime passe la vitesse supérieure et demande à la police de reprendre les bâtiments officiels occupés par les armes. 

 

Témoignage d'une journaliste ukrainienne : http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/26/ukraine-la-question-n-est-pas-la-russie-mais-de-sortir-de-l-injustice-et-de-la-corruption_4354641_3214.html#xtor=AL-32280515

 

Extrait de l'interview de cette jeune journaliste ukrainienne invitée à Davos chez les grands de ce monde en tant que "Global Shaper", c'est-à-dire façonneur du monde de demain :

 

« J'ai été embauchée à la télévision publique ukrainienne, où j'ai travaillé plusieurs années comme reporter international. Mais je trouvais la structure trop lourde. Avec quelques collègues, nous avons décidé de créer une télévision sur internet. Par hasard, nous l'avons lancée le 22 novembre 2013… Le jour des premières manifestations pour l'UE à Maïdan. Du coup, nous sommes devenus la principale source d’information sur le mouvement. C'est du journalisme citoyen, fait par des professionnels.

 

"Par hasard".

 

Je suis en train de me tâter : suis-je prêt à croire aux coïncidences ?

 

 

 

La guerre de l'information est une réalité de notre temps.

Modifié par Alexis
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C'est assez bizarre ce format d'interview où les questions sont effacées. C'est assez bizarre cette "jeune journaliste" qui épouse une cause, qui dit "nous", alors que le journaliste c'est quelqu'un normalement qui se place en retrait et qui rapporte les paroles des différentes parties en présence mais qui ne donne pas son opinion.

 

La validation par le journal "Le Monde" de ce type de "journalisme" en dit plus long sur la France que sur l'Ukraine.

 

Assez lamentable aussi est l'utilisation idéologique de l'adjectif "européen" par Sylvie Kauffmann lorsqu'elle dit que la "jeune journaliste" est revenue "européenne" de Suède après un séjour entamé en 2005. Européen n'est pas la même chose qu'europhile. La Suède n'est entrée dans l'UE qu'en 1995 et a rejeté l'euro. L'Ukraine est un pays européen. La "jeune journaliste" en naissant en Ukraine est née européenne. Pas besoin d'aller faire des études en Suède pour cela. La Russie est européenne. Les Russes sont européens.

 

Et l'interview ne comporte aucune question sur l'économie du pays alors que c'est censé avoir un petit lien avec le forum de Davos...

Modifié par Wallaby
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C'est assez bizarre ce format d'interview où les questions sont effacées. C'est assez bizarre cette "jeune journaliste" qui épouse une cause, qui dit "nous", alors que le journaliste c'est quelqu'un normalement qui se place en retrait et qui rapporte les paroles des différentes parties en présence mais qui ne donne pas son opinion.

 

La validation par le journal "Le Monde" de ce type de "journalisme" en dit plus long sur la France que sur l'Ukraine.

 

Assez lamentable aussi est l'utilisation idéologique de l'adjectif "européen" par Sylvie Kauffmann lorsqu'elle dit que la "jeune journaliste" est revenue "européenne" de Suède après un séjour entamé en 2005. Européen n'est pas la même chose qu'europhile. La Suède n'est entrée dans l'UE qu'en 1995 et a rejeté l'euro. L'Ukraine est un pays européen. La "jeune journaliste" en naissant en Ukraine est née européenne. Pas besoin d'aller faire des études en Suède pour cela. La Russie est européenne. Les Russes sont européens.

 

Et l'interview ne comporte aucune question sur l'économie du pays alors que c'est censé avoir un petit lien avec le forum de Davos...

La question des limites orientales de l'Europe reste bien entendu ouverte mais décréter les Russes Européens, c'est y aller fort. Pourquoi pas hein, mais je suis pas sur qu'ils soient tous d'accord, loin de là.

 

Pour revenir sur la question du maintient de l'ordre, je me demande s'ils auraient pas mieux d'aller puiser dans leur stock de nosin-nagant. Avec la baïonnette fixée, il fait presque 1m80 de long, dont une cinquantaine de centimètres de métal effilé. De quoi calmer les ardeurs d'une foule, simplement an ayant la baïonnette pointée dans la bonne direction. Idéalement, il pourrait même les charger avec des munitions à létalité réduite (gomme + charge de poudre réduite), comme c'est à culasse mobile, pas de problème de fiabilité. Une petite décharge à bout portant pour se donner de l'air ça peut aider aussi. 

Si ça peut permettre d'éviter un bain de sang...

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le journaliste c'est quelqu'un normalement qui se place en retrait et qui rapporte les paroles des différentes parties en présence mais qui ne donne pas son opinion.

Sauf que de tout temps la plus part des journaux ont toujours été très orienté politiquement, voir même engagé. Il n'y a qu'à voir l'historique de certains de nos grand quotidiens nationaux.

Modifié par Dino
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Et l'interview ne comporte aucune question sur l'économie du pays alors que c'est censé avoir un petit lien avec le forum de Davos...

 

 

Pas spécialement: l'interview a lieu à Davos, pas nécessairement sur Davos. S'ils voulaient un éclairage sur l'économie ukrainienne, mieux vaudrait la demander à un journaliste spécialisé ou un expert, pas à une journaliste qui fait de l'actu ou traite la vie politique (son opinion ne serait pas forcément très intéressante). Elle a été invitée à Davos pour ce qu'elle fait, et ce qu'elle fait n'est pas de l'éco: le "sous forum" auquel elle a été conviée est une plate forme spécifique, amenant des personnes sélectionnées pour ce qu'elle font. Pourquoi vouloir les en sortir? On a déjà assez de pseudo stars dont tout d'un coup la non opinion politique est écoutée avec révérence, ou des journalistes ayant fait un reportage plus ou moins bon soudain considérés comme de grands intellectuels pleins de sagesse dans tous les domaines.

 

Assez lamentable aussi est l'utilisation idéologique de l'adjectif "européen" par Sylvie Kauffmann lorsqu'elle dit que la "jeune journaliste" est revenue "européenne" de Suède après un séjour entamé en 2005. Européen n'est pas la même chose qu'europhile. La Suède n'est entrée dans l'UE qu'en 1995 et a rejeté l'euro. L'Ukraine est un pays européen. La "jeune journaliste" en naissant en Ukraine est née européenne. Pas besoin d'aller faire des études en Suède pour cela. La Russie est européenne. Les Russes sont européens.

 

Je crois pas que quand un Russe (ou n'importe qui de l'ex empire soviétique) dit "européen", ça veuille dire la même chose dans sa tête que quand toi ou moi le disons. Les associations et sous entendus, les concepts sous jacents ne sont pas du tout les mêmes. En Ukraine, ça veut même pas dire la même chose pour l'est et l'ouest du pays. Mais c'est très ouest européens que de dire que Russes et Ukrainiens sont "européens": eux (les Russes encore plus) se voient autrement, et, encore une fois, n'entendent pas la même chose par le mot "européen".

 

alors que le journaliste c'est quelqu'un normalement qui se place en retrait et qui rapporte les paroles des différentes parties en présence mais qui ne donne pas son opinion.

 

C'est toute la question dans la nature du journaliste: d'un côté il y a le devoir de la recherche d'objectivité dans la recherche et l'exposition des faits, de l'autre, il y a l'extrême hypocrisie d'y prétendre (impossibilité pratique de tout voir/savoir, surtout en temps utile, impossibilité de ne pas avoir une opinion profondément ancrée -voire simplement une "grille de lecture" des événements et du monde- qui colore nécessairement la façon de percevoir et de rendre....), ces deux principes impliquant deux modes de comportement différents. Je préfère personnellement les journalistes qui annoncent la couleur de leurs opinions avant et s'efforcent ensuite d'envisager une même question sous plusieurs angles, ou au moins de prendre du recul ou de laisser de la place à d'autres visions, sans appliquer de jugement/sentences catégorique (un défaut TRES présent dans la presse française où tout le monde se voit comme un éditorialiste).

Ceux qui prétendent à la neutralité/objectivité, ou font comme si de rien n'était sous de faux dehors de neutralité, sont juste des hypocrites. Faut pas oublier que le simple fait de traiter un sujet plutôt qu'un autre, de placer les reportages dans un ordre plutôt qu'un autre (donnant donc plus d'importance à certains) est déjà une prise de position qui dicte en bonne partie la teneur du débat public (théorie dite de l'agenda).

Modifié par Tancrède
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Sauf que de tout temps la plus part des journaux ont toujours été très orienté politiquement, voir même engagé. Il n'y a qu'à voir l'historique de certains de nos grand quotidiens nationaux.

La charte du journal Le Monde ( http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/11/03/la-charte-d-ethique-et-de-deontologie-du-groupe-le-monde_1434737_3236.html ) indique qu'« ils [les journalistes] s'interdisent (...) les partis-pris » et pose comme « devoir essentiel », de « ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ».

 

Elle a été invitée à Davos pour ce qu'elle fait, et ce qu'elle fait n'est pas de l'éco

Pourquoi avoir retenu ses propos sur la corruption ou sur la torture ? Qu'est-ce qu'elle en sait ? Elle a enquêté sérieusement, professionnellement, sur ces questions ?

Imaginons qu'elle est uniquement spécialiste de la manifestation euromaidan. Cette manifestation est censée avoir un petit lien avec un projet d'accord de libre-échange entre l'Ukraine et l'Union Européenne qui est un accord économique. Il se décline sur le plan juridique du droit des affaires, mais il est censé avoir des conséquences économiques et pas uniquement juridiques.

Cette "jeune journaliste" devrait être capable de dire comment la chaîne internet Hromadske.tv « informe » sur l'aspect économique du projet de traité de libre-échange. Est-ce que des économistes sont interviewés par cette chaîne ?

La charte du syndicat national du journalisme définit que « le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité » ( http://www.snj.fr/spip.php?article1032 ).

Peut-on faire du reportage sur euromaidan sans placer le projet de traité de libre-échange dans le contexte économique de l'Ukraine ?

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Je pense que Tancrède l'a bien dit lorsque la journaliste se revendique "européenne" cela couvre bien plus que la notion strictement geographique. Car il s'agit en fait d'adherer aux valeurs européennes, démocratie, etat de droit, libéralisme economique, etc c'est de cette facon que l'UE s'etend, par petites etapes. On peut etre tout à fait pour (je le suis y compris pour l'Ukraine) mais c'est OBJECTIVEMENT une forme d'expansionnisme politique qui ne manque pas d'empieter sur des interets economiques existants (les oligarques ukrainiens probablement) et geopolitiques indiscutables (les rapports OTAN/Russie). De ce point de vue là, l'UE est un modèle jusqu'a present reussi d'expansion d'un empire juridico-économique, meme s'il y a quelques ratés comme par exemple le virage ultra droitier de la Hongrie.

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mais c'est OBJECTIVEMENT une forme d'expansionnisme politique qui ne manque pas d'empieter sur des interets economiques existants (les oligarques ukrainiens probablement)

 

C'est en fait la vraie question, n'est-ce pas? Question que seuls des experts de l'Ukraine peuvent aborder: les fondamentaux géopolitiques sont assez connus, de même que les analyses des tendances et tropismes des groupes humains constituant l'Ukraine, et les groupes politiques qui surfent sur eux ou les représentent. Mais on n'a pas de cartographie réellement fiable et précise des oligarques ukrainiens, hors de quelques-uns: dans une économie de fait aussi polarisée par ces véritables seigneurs féodaux et leurs tropismes personnels et intérêts économiques (et une économie aux richesses aussi concentrées), c'est LE point fondamental qui manque aux analyses qu'on voit ça et là. Leur influence sur l'évolution, les anticipations et les choix économiques, de même que leur emprise sur la scène politique (là aussi il faudrait une cartographie: quel député, quel parti est à qui), sont telles qu'aucune analyse n'est complète, donc valable, sans qu'un facteur de cette dimension soit intégré.

Modifié par Tancrède
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lorsque la journaliste se revendique "européenne"

Il y a deux journalistes. Une journaliste française qui interviewe une journaliste ukrainienne. Jusqu'à plus ample informé, la journaliste ukrainienne ne se revendique pas « européenne ». C'est la journaliste française qui affirme que la journaliste ukrainienne est devenue ce qu'elle, journaliste française, appelle « européenne » en suivant des cours dans une université en Suède, donc en payant sa bouffe en couronnes suédoises et pas en euros.

 

Car il s'agit en fait d'adherer aux valeurs européennes, démocratie, etat de droit, libéralisme economique, etc

Et l'impartialité du journaliste si ce n'est pas une valeur européenne c'est une valeur quoi ? Syldave ?

Parlons de la démocratie. On a demandé leur avis aux citoyens français, italiens, danois sur l'accord de libre-échange avec l'Ukraine ?

Ce sont des valeurs très floues, et qui ne sont pas exclusivement européennes mais partagées en Amérique, en Asie, etc...

Et même, peut-être suis-je mal informé, mais j'ai cru comprendre, en Russie.

Si l'Europe est un catalogue de valeurs, alors cela ressemble fort à une religion, pour ne pas dire à une secte. Moi ce que je souhaiterais, c'est que l'Europe soit une géographie, et qu'on démocratise l'Europe. Qu'on arrête de prêcher la bonne parole aux Européens et qu'on les écoute un peu. Qu'on fasse du bottom-up, pour changer.

La jeune journaliste ukrainienne, sûrement bien gentille, récite par coeur ce qu'elle a appris par coeur à son université en Suède. C'est très bien, c'est 95% très bien. Mais il y a un 5% qui manque et qu'on obtiendrait probablement en allant interviewer un vieux journaliste qui en a vu de toutes les couleurs et qui connait bien la scène politique kiévienne. Un type qui aurait la gueule de Niels Arestrup dans « L'homme qui voulait vivre sa vie » d'Éric Lartigau. Quelqu'un qui ne s'en laisse pas conter, qui lit entre les lignes, qui voit tout, qui comprend tout.

Modifié par Wallaby
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Assez lamentable aussi est l'utilisation idéologique de l'adjectif "européen" par Sylvie Kauffmann lorsqu'elle dit que la "jeune journaliste" est revenue "européenne" de Suède après un séjour entamé en 2005. Européen n'est pas la même chose qu'europhile.

 

Très juste.

 

Au-delà des questions sur l'appartenance ou non de tel ou tel pays à l'espace européen (Russie, Ukraine et Turquie sont les principaux points d'interrogation), le point principal est que l'adjectif européen désigne au sens large une civilisation, ou au sens le plus strict un continent. Il ne désigne en aucun cas l'organisation internationale appelée "union européenne".

 

Mais il est évidemment très tentant pour les dirigeants et les partisans de cette organisation de faire un abus de langage et de se revendiquer comme seuls Européens, ce qui permet de désigner les opposants externes ou internes à l'organisation comme "anti-Européens". Et ils ne s'en privent donc pas...

 

 

Je préfère personnellement les journalistes qui annoncent la couleur de leurs opinions avant et s'efforcent ensuite d'envisager une même question sous plusieurs angles, ou au moins de prendre du recul ou de laisser de la place à d'autres visions, sans appliquer de jugement/sentences catégorique (un défaut TRES présent dans la presse française où tout le monde se voit comme un éditorialiste).

Ceux qui prétendent à la neutralité/objectivité, ou font comme si de rien n'était sous de faux dehors de neutralité, sont juste des hypocrites. Faut pas oublier que le simple fait de traiter un sujet plutôt qu'un autre, de placer les reportages dans un ordre plutôt qu'un autre (donnant donc plus d'importance à certains) est déjà une prise de position qui dicte en bonne partie la teneur du débat public (théorie dite de l'agenda).

 

Tout à fait d'accord. C'est une question d'honnêteté intellectuelle que de reconnaître que nos opinions, même lorsque nous cherchons à tendre à l'objectivité, influent nos raisonnements et les faits même auxquels nous prêtons attention, que nous "voyons".

 

Sans parler de ceux qui ne font même pas l'effort d'être objectifs...

 

 

Je pense que Tancrède l'a bien dit lorsque la journaliste se revendique "européenne" cela couvre bien plus que la notion strictement geographique. Car il s'agit en fait d'adherer aux valeurs européennes, démocratie, etat de droit, libéralisme economique, etc c'est de cette facon que l'UE s'etend, par petites etapes.

 

C'est une partie de l'abus de langage qui est si tentant pour les partisans de l'UE.

 

En réalité bien sûr :

- ce n'est pas l'UE qui a inventé Etat de droit, démocratie et libéralisme économique

- plusieurs pays indubitablement européens pratiquent Etat de droit et démocratie et refusent certaines politiques de l'UE (Royaume-Uni, Danemark) voire l'UE en totalité (Suisse, Norvège, Islande)

- l'UE est tout sauf un praticien irréprochable de la démocratie : lois décidées en dehors des parlements et s'imposant à eux, référendums annulés...

 

 

On peut etre tout à fait pour (je le suis y compris pour l'Ukraine) mais c'est OBJECTIVEMENT une forme d'expansionnisme politique qui ne manque pas d'empieter sur des interets economiques existants (les oligarques ukrainiens probablement) et geopolitiques indiscutables (les rapports OTAN/Russie)

 

C'est l'une des raisons principales, sinon la plus importante, de l'opposition décidée de la Russie aux tentatives de l'UE de se lier l'Ukraine dans une formule d'association quelconque. Le fait est que UE et OTAN avancent main dans la main en Europe centrale et de l'Est, l'intégration à l'un étant fortement corrélée à l'intégration à l'autre. Or l'OTAN est une alliance militaire en pratique dominée par les Etats-Unis, et tout comme l'UE elle exclut toute perspective même à terme d'intégrer la Russie. Enfin, le fait est que la sécurité au sens militaire de la Russie serait gravement compromise si une alliance potentiellement hostile intégrait le territoire ukrainien.

 

Du point de vue russe, l'interprétation objective des événements est qu'une alliance militaire potentiellement hostile puisque prête à inclure tous ses voisins mais (surtout) pas la Russie elle-même et dominée par la première puissance mondiale cherche à se mettre en position de menacer la sécurité du territoire russe, tandis que la branche politico-économique de cette alliance militaire (qui certes porte un autre nom et n'inclut pas l'hégémon) sert en quelque sorte d'éclaireur pour récupérer avec le sourire le pays dont la Russie ne peut permettre qu'il soit sous contrôle d'une alliance hostile.

 

Il aurait sans doute été possible d'éviter cela, en adressant l'ouverture à l'Est non seulement aux voisins de la Russie, mais à la Russie elle-même, en écho aux anciennes propositions de Gorbachev pour une "maison commune" européenne, ceci en matière économique aussi bien que militaire. Et ce dès les années 90, ou au plus tard au début des années 2000.

 

Au point où nous en sommes, je ne suis pas sûr qu'une telle politique soit encore possible, du moins à court terme.

 

La Russie a historiquement oscillé entre tropisme tourné vers l'Europe et tropisme "eurasien" à la recherche d'une voie particulière proclamée supérieure (*). La séquence 1985 - 2000 à 2012 (à partir de Gorbachev, on peut discuter de la date de fin) était tournée vers l'Occident, Poutine représentant lors de ses premières présidences l'équivalent d'un "tsar réformateur". Depuis au plus tard son retour à la présidence en 2012 (**) le ton est en train de changer. Poutine joue peut-être toujours un rôle pour calmer les plus nationalistes de ses compatriotes (et peut-être plus tellement ?) mais c'est en tout cas à l'intérieur d'une idéologie nationale à base de propagande sur une prétendue supériorité morale de la Russie sur l'Amérique maléfique et l'Europe soumise et décadente. J'utilise des mots forts, et naturellement je pourrais y apporter des nuances, mais le changement de ton est en tout cas très net.

 

Si l'ouverture vers une maison commune européenne à la Gorbachev ou l'Europe de l'Atlantique à l'Oural à la De Gaulle n'est plus de saison, d'abord du fait de l'Ouest mais maintenant aussi du fait de la Russie, il reste possible d'éviter du moins de jeter de l'huile sur le feu. Ce qui serait dans notre intérêt comme dans celui des Russes (***)

 

De ce côté-là, beaucoup en Europe ont quelques progrès à faire...

 

 

 

(*) relation d'amour / haine avec l'Europe

(**) et aussi son divorce d'avec Mme Poutine, dont beaucoup en Russie disent qu'elle avait une forte influence modératrice sur son mari. La petite histoire parfois rencontre et télescope la grande... et tout ça parce que Poutine a voulu faire son Hollande

(***) mais, naturellement, pas dans l'intérêt du pouvoir à Washington

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