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Le Rwanda, les accusations, les droits de réponses


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Rapport Duclert remis au président de la république le 26 mars 2021

https://www.vie-publique.fr/rapport/279186-rapport-duclert-la-france-le-rwanda-et-le-genocide-des-tutsi-1990-1994

Extrait :

La responsabilité cognitive découle de l’incapacité mentale à penser le génocide dans sa définition et à le distinguer des massacres de masse. Elle entraîne d’autres impossibilités structurelles, dont l’impossibilité de comprendre que la définition de la démocratie par « le peuple majoritaire » en est la négation dès lors qu’une catégorie ethnique lui était associée.

La responsabilité cognitive apparaît aussi quand un pays ne réalise pas que la lecture ethniciste répète un schéma colonial et l’entraîne vers un échec stratégique. La faillite de la France au Rwanda, dont les causes ne lui appartiennent pas toutes en propre, peut s’apparenter, à cet égard, à une dernière défaite impériale d’autant plus grave qu’elle n’est ni formulée ni regardée. (…) La responsabilité morale se porte vers la volonté des personnes et des sociétés de penser et d’agir selon les fins de l’humanité. Les valeurs universelles sont profondément questionnées lorsque l’on est devant la préparation ou la réalisation d’un génocide.

 

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il y a 29 minutes, Zalmox a dit :

Rapport Duclert remis au président de la république le 26 mars 2021

https://www.vie-publique.fr/rapport/279186-rapport-duclert-la-france-le-rwanda-et-le-genocide-des-tutsi-1990-1994

Extrait :

La responsabilité cognitive découle de l’incapacité mentale à penser le génocide dans sa définition et à le distinguer des massacres de masse. Elle entraîne d’autres impossibilités structurelles, dont l’impossibilité de comprendre que la définition de la démocratie par « le peuple majoritaire » en est la négation dès lors qu’une catégorie ethnique lui était associée

 

Il va falloir dé-démocratiser quelques pays alors...

il y a 30 minutes, Zalmox a dit :

La responsabilité cognitive apparaît aussi quand un pays ne réalise pas que la lecture ethniciste répète un schéma colonial

 

La colonisation créatrice du phénomène ethnique? Qu'elle en ait joué certes, de là à en faire sa création...

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  • 1 month later...
Le 19/04/2021 à 20:37, Zalmox a dit :

La responsabilité cognitive découle de l’incapacité mentale à penser le génocide dans sa définition et à le distinguer des massacres de masse.

Si c'est le niveau de voltige qu'il faut avoir pour conclure que c'est bien la faute de la France...

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  • 1 year later...

Fin de l'histoire judiciaire - pour le moment -. Non lieu pour l'armée française dans l'enquête sur les massacres de Bisesero :

https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/rwanda/genocide-au-rwanda/non-lieu-dans-lenquete-sur-larmee-francaise-au-rwanda-on-a-une-responsabilite-accablante-mais-il-n-y-a-pas-de-responsable-regrette-un-ex-militaire_5349667.html

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Il y a 2 heures, collectionneur a dit :

Un commentaire de l'article, bien seul:

Robinson Crusoè
Il y a 11 heures
Au-delà des massacres inter-ethniques abominables, il y avait une guerre entre une faction hutu au pouvoir soutenue par la France, et une faction tutsi soutenue par l'Ouganda anglophile qui avait commencé l'invasion du Rwanda. Au final, la faction tutsi a gagné la guerre et sous prétexte de poursuivre la faction hutu qui s'était réfugiée au Congo, en a occupé de vastes territoires en en pillant les richesses minières (coltan, etc...).
Mais les vainqueurs écrivent l'histoire...

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  • 1 year later...

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invité-afrique/20230413-génocide-au-rwanda-le-général-jean-varret-a-tenté-d-alerter-le-pouvoir-mitterrandien-en-vain (13 avril 2023)

On reparle du rôle que la France a joué au Rwanda avant le génocide, avec un livre d'entretiens qui a valeur de témoignage. Le général Jean Varret a occupé les fonctions de chef de la Mission militaire de coopération au Rwanda [Directeur de la coopération militaire, gérant à Paris toutes les coopérations militaires françaises dans tous les pays du monde, y compris le Rwanda, mais pas uniquement] d’octobre 1990 à avril 1993. Il a tenté d'alerter le pouvoir mitterrandien sur les risques de massacres qui se dessinaient et de ralentir la coopération avec les futurs génocidaires, mais il n'a pas été entendu. L'ouvrage est intitulé « Souviens-toi ». Il a été réalisé par le journaliste français Laurent Larcher qui répond aux questions de Laurent Correau.

 

9 juin 2021 Interview exclusive avec le Général Jean Varret: les relations Franco-Rwandaise, sa carrière, sa vie

Modifié par Wallaby
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Un homme intègre on sent dans l’interview son regret de ne pas avoir été écouté  et mis au "placard" malgré son insistance sur les réalités du terrain :  "Les prémices d'un génocide"  avant que le pire n'arrive !
Il n'était pas le seul à voir ce qui allait arriver mais lui l'a fait savoir au plus haut niveau de l''état. 

Merci Monsieur, d'avoir fait plus que votre devoir et fait passer vos convictions avant votre carrière déjà bien remplie à l'époque, un exemple pour beaucoup mais la grande muette doit rester muette pour les donneurs d'ordres prompts à se défausser et faire porter le chapeau par d'autres, jusqu'à laisser "salir" nos armées.
Cette commission aura eu le mérite avec les accords de notre Pr et le président actuel du Rwanda de faire la lumière sur ces évènements tragiques et les accusations infondés du rôle de nos militaire pendant le génocide et la "réhabilitation" tacite du Général Jean VARRET ou on lui a donné raison quand il a choisi de démissionner plutôt de continuer dans sa mission d'assistance militaires avec les dirigeants Rwandais.   

Tout semble aller mieux au Rwanda entre ethnies ou une réconciliation durable a été instauré et des mémoriaux édifies partout avec la phrase : Never again (Plus jamais) ! 

Modifié par MIC_A
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Ci dessous un article sur cette tragédie que j'avais publié sur un blog il y a qq mois et que je vous soumets pour commentaires :

 

Le Rwanda est un petit pays enclavé au centre de l’Afrique.  Avant la colonisation il était structuré entre une race de seigneurs (les Tutsis) qui dominait une race d’esclaves (les Hutus) sans se mélanger.  Si l’esclavage fut bien aboli par la colonisation, cette hiérarchie entre Tutsis et Hutus n’a pas été remise en questions par les premiers colonisateurs Allemands, ni par les Belges qui leurs ont succédés lors du dépeçage de l’empire colonial allemand à la fin de la première guerre mondiale. 

Arrive l’indépendance au début des années soixante et l’instauration de la démocratie a pour effet de donner le pouvoir aux Hutus bien plus nombreux que les Tutsis.  Une partie de ces derniers vont fuir le pays pour l’Ouganda voisine où ils s’entassent dans des camps de réfugiés à proximité de la frontière.  Ces réfugiés vont tenter plusieurs fois de revenir au Rwanda les armes à la main sans succès, sauf dans la région du nord-est qu’ils contrôlent partiellement.  Ces attaques génèrent une instabilité chronique et des représailles de la population Hutu sur les Tutsis restés au Rwanda. 

La France intervient militairement une première fois en 1990 pour soutenir le Rwanda francophone, lié avec elle par des accords de défense, contre ce qu’elle considère comme une agression extérieure en provenance de l’Ouganda anglophone.  Dans le cadre d’un cessez-le-feu entre rebelles Tutsis et l’armée rwandaise, elle laisse la place en 1993 à 2.500 casques bleus de l’ONU à Kigali et le long de la région du nord est, frontalière avec l’Ouganda.  La présence militaire française est réduite alors à une vingtaine d’instructeurs ou coopérants en soutien de l’armée rwandaise.

Mais le 6 avril 1994 à 20H27 l’avion du président Rwandais est abattu par un missile sol-air (à priori de fabrication russe de type SA 16), entrainant la mort de celui-ci ainsi que celui du Général en chef de l’armée rwandaise et de 3 français membre de l’équipage.  Cet attentat, toujours pas élucidé à ce jour, est initialement attribué aux rebelles Tutsis car l’armée rwandaise ne possédait pas un tel arsenal anti aérien, contrairement à l’armée ougandaise qui soutenait les Tutsis.  Les rebelles Tutsis avait par ailleurs déjà abattu un hélicoptère avec un missile sol air quelques années auparavant.  Cependant, une autre version contradictoire attribue l’attentat à des extrémistes Hutus en désaccord avec les termes du cessez-le-feu, mais cette version sous-entend l’intervention d’une puissance étrangère, et de mercenaires, pour obtenir et mettre en œuvre cet armement sophistiqué, hypothèse peu vraisemblable.  Il est à noter que les boites noires de l’appareil, si tenté qu’elles aient existées sur ce modèle d’avion d’affaire, n’ont jamais été retrouvées.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, à peine quelques heures après l’annonce de cet attentat, les Hutus arment leur population par le biais de milices locales improvisées.  Celles-ci, galvanisées par des appels aux meurtres « pour se venger » lancés par une radio dite des « Milles Collines», débutent alors un massacre systématique de la population Tutsi et assassinent également au passage plusieurs ministres Hutus modérés.  C’est le début d’un véritable génocide qui ne porte pas encore son nom et qui va faire entre 800.000 et 1 million de victimes en quelques mois, principalement Tutsi mais aussi, il ne faut pas l’oublier, au moins 100.000 Hutus « modérés ». 

Quelques heures plus tard, dans la journée du 7 avril, les rebelles Tutsis lancent eux une attaque généralisée qui bouscule l’armée Rwandaise sur l’ensemble de la ligne de cessez-le-feu. 

Ces deux derniers évènements, quasi concomitant avec l’attentat, laissent à penser que, en haut lieu, la planification des massacres d’un côté, et de l’invasion de l’autre, étaient prêts depuis longtemps et que au moins du côté Hutu et probablement également du côté Tutsi, on n’ignorait rien de l’imminence de cet attentat…

Quelques jours plus tard, français, belges, italiens et canadiens envoient quelques centaines de parachutistes à Kigali pour fermer leurs ambassades et rapatrier le plus rapidement possible leurs seuls ressortissants, sans s’immiscer dans les combats ou les massacres dont ils peuvent être témoins.  450 casques bleus belges sont également rapatriés en abandonnant à leur triste sort les fugitifs qui s’étaient réfugiés dans leurs campements.  La liquidation systématique des Tutsis atteint alors son paroxysme au milieu du mois d’Avril.

Le 24 avril l’ONU emploie pour la première fois le terme de « génocide » dans ses rapports.  La France ne parlera elle de « génocide » qu’à partir du 16 mai.  Mais plus le temps passe, plus les rebelles Tutsis avancent, et plus ce génocide se précise dans les zones qu’ils ne contrôlent pas. 

Après plusieurs mois de massacres et devant la passivité de l’ONU, la France intervient de nouveau et envoi le 22 juin 2.500 soldats, ce qui est très limité.  Sa mission officielle, sous mandat de l’ONU, est « humanitaire », mais son autre mission consiste à stopper l’avance des rebelles Tutsis, qu’elle considère toujours comme une agression extérieure en provenance de l’Ouganda anglophone, d’un pays ami, le Rwanda francophone.  Si elle arrive trop tard pour empêcher la chute de Kigali le 4 juillet, elle parvint, non sans quelques combats avec les rebelles, à stabiliser une ligne de front qui partage le Rwanda en deux.  Par contre, l’effet pervers de cette stabilisation de la ligne de front fait qu’elle laisse le champ libre, et surtout du temps supplémentaire, aux génocidaires Hutus pour finaliser leur nettoyage ethnique dans cette partie non contrôlée par les rebelles.  Les quelques soldats français restés en arrière de la ligne de front, sont alors témoins du génocide, mais le pouvoir politique français leur interdit d’ouvrir le feu pour éviter d’être pris dans un engrenage de guerre ethnique et pour ne pas risquer des pertes humaines de soldats français.  L’intervention française permet néanmoins de soigner et de sauver plusieurs milliers de fugitifs.

A la fin, sous la pression internationale, les soldats français évacuent la ligne de front laissant le champ libre aux rebelles Tutsis pour gouverner le pays, et provoquant l’exode de centaines de milliers d’Hutus, dont les génocidaires, au Zaïre.  Une épidémie de Choléra se déclenche alors parmi ces réfugiés Hutu hébergés dans des camps insalubres de l’Est du Zaïre, rajoutant une dizaine de milliers de mort à la tragédie.

Depuis le Rwanda est depuis gouverné par la minorité Tutsi qui se garde bien de rétablir la démocratie par peur que les Hutus majoritaires ne reviennent au pouvoir.  La langue française est devenue interdite pour être remplacée par l’anglais et le Rwanda a adhéré au Commonwealth.

En conclusion, la France a bien été la seule à être intervenue, mais trop tard, avec trop peu de soldats et avec une mission des plus ambigües.  Le tort des politiciens français de l’époque dans cette tragédie (Le Président Mr Mitterrand et son Secrétaire Général Mr Védrine) est, dans un premier temps, de n’avoir pas cru au génocide et, dans un second temps, de n’avoir pas voulu risquer des pertes pour empêcher ce génocide.  S’ils l’avaient fait, oui des centaines de milliers de rwandais seraient encore en vie aujourd’hui, mais probablement au prix de la vie de dizaines voire de centaines de soldats français devant intervenir dans des combats urbains face à une population Hutu fanatisée et des miliciens armés jusqu’aux dents.  Ce reproche peut être également adressé aux 2.500 casques bleus de l’ONU qui étaient sur place au début de cette tragédie et qui sont restés l’arme au pied, ou sont rentrés tranquillement chez eux. 

Rétrospectivement nous aurions dû, soit intervenir massivement et beaucoup plus tôt pour empêcher le génocide, soit ne pas intervenir du tout.

Modifié par Pakal
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Il y a 1 heure, MIC_A a dit :

Tout semble aller mieux au Rwanda entre ethnies ou une réconciliation durable a été instauré et des mémoriaux édifies partout avec la phrase : Never again (Plus jamais) ! 

C'est difficile à dire dans un pays où la liberté d'expression n'est pas garantie.

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il y a 31 minutes, Pakal a dit :

Avant la colonisation il était structuré entre une race de seigneurs (les Tutsis) qui dominait une race d’esclaves (les Hutus) sans se mélanger.

Apparemment, c'est plus compliqué :

https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses-2014-2-page-119.htm

« Hutu » et « Tutsi » : des mots pour quoi dire ?

Dans la première moitié des années 1950, l’Administrateur de territoire (AT), Arkady d’Arian, avait noté la propension des « Hutu » à se présenter comme « Tutsi » sitôt qu’ils pouvaient faire état d’une quelconque aisance matérielle.

[À une époque ancienne] Les agriculteurs nantis s’efforçaient d’épouser une femme « tutsi » dans l’espoir de « tutsiser » leur lignée après deux ou trois générations. « Ces alliances matrimoniales n’étaient pas rares : un Tutsi moyennement riche ou pauvre donnait en mariage à des Hutu aisés ses filles qui n’avaient pas trouvé d’époux parmi les fils des Tutsi fortunés ».

À la veille du génocide, Danielle de Lame a pu vérifier la persistance de la plasticité sémantique du mot « tutsi » sur les collines quand un de ses informateurs qualifia ainsi les enseignants rwandais, « pour leur style de vie qui les éloigne du travail manuel et les rapproche des sources de richesse, mais aussi de ses signes, en particulier la consommation de boissons ».

Plus largement, la qualification de « Tutsi » a longtemps exprimé chez le « Hutu » un mélange de crainte et d’idéal de vie : il aspirait à devenir un « Tutsi » et à adopter son mode de vie, centré sur la vache et exempt de travail manuel.

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il y a une heure, Pakal a dit :

Ci dessous un article sur cette tragédie que j'avais publié sur un blog il y a qq mois et que je vous soumets pour commentaires :

 

Le Rwanda est un petit pays enclavé au centre de l’Afrique.  Avant la colonisation il était structuré entre une race de seigneurs (les Tutsis) qui dominait une race d’esclaves (les Hutus) sans se mélanger.  Si l’esclavage fut bien aboli par la colonisation, cette hiérarchie entre Tutsis et Hutus n’a pas été remise en questions par les premiers colonisateurs Allemands, ni par les Belges qui leurs ont succédés lors du dépeçage de l’empire colonial allemand à la fin de la première guerre mondiale. 

Arrive l’indépendance au début des années soixante et l’instauration de la démocratie a pour effet de donner le pouvoir aux Hutus bien plus nombreux que les Tutsis.  Une partie de ces derniers vont fuir le pays pour l’Ouganda voisine où ils s’entassent dans des camps de réfugiés à proximité de la frontière.  Ces réfugiés vont tenter plusieurs fois de revenir au Rwanda les armes à la main sans succès, sauf dans la région du nord-est qu’ils contrôlent partiellement.  Ces attaques génèrent une instabilité chronique et des représailles de la population Hutu sur les Tutsis restés au Rwanda. 

La France intervient militairement une première fois en 1990 pour soutenir le Rwanda francophone, lié avec elle par des accords de défense, contre ce qu’elle considère comme une agression extérieure en provenance de l’Ouganda anglophone.  Dans le cadre d’un cessez-le-feu entre rebelles Tutsis et l’armée rwandaise, elle laisse la place en 1993 à 2.500 casques bleus de l’ONU à Kigali et le long de la région du nord est, frontalière avec l’Ouganda.  La présence militaire française se limite alors à une vingtaine d’instructeurs ou coopérants en soutien de l’armée rwandaise.

Mais le 6 avril 1994 à 20H27 l’avion du président Rwandais est abattu par un missile sol-air (à priori de fabrication russe de type SA 16), entrainant la mort de celui-ci ainsi que celui du Général en chef de l’armée rwandaise et de 3 français membre de l’équipage.  Cet attentat, toujours pas élucidé à ce jour, est initialement attribué aux rebelles Tutsis car l’armée rwandaise ne possédait pas un tel arsenal anti aérien, contrairement à l’armée ougandaise qui soutenait les Tutsis.  Les rebelles Tutsis avait par ailleurs déjà abattu un hélicoptère avec un missile sol air quelques années auparavant.  Cependant, une autre version contradictoire attribue l’attentat à des extrémistes Hutus en désaccord avec les termes du cessez-le-feu, mais cette version sous-entend l’intervention d’une puissance étrangère, et de mercenaires, pour obtenir et mettre en œuvre cet armement sophistiqué, hypothèse peu vraisemblable.  Il est à noter que les boites noires de l’appareil, si tenté qu’elles aient existées sur ce modèle d’avion d’affaire, n’ont jamais été retrouvées.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, à peine quelques heures après l’annonce de cet attentat, les Hutus arment leur population par le biais de milices locales improvisées.  Celles-ci, galvanisées par des appels aux meurtres « pour se venger » lancés par une radio dite des « Milles Collines», débutent alors un massacre systématique de la population Tutsi et assassinent également au passage plusieurs ministres Hutus modérés.  C’est le début d’un véritable génocide qui ne porte pas encore son nom et qui va faire entre 800.000 et 1 million de victimes en quelques mois, principalement Tutsi mais aussi, il ne faut pas l’oublier, au moins 100.000 Hutus « modérés ». 

Quelques heures plus tard, dans la journée du 7 avril, les rebelles Tutsis lancent eux une attaque généralisée qui bouscule l’armée Rwandaise sur l’ensemble de la ligne de cessez-le-feu. 

Ces deux derniers évènements, quasi concomitant avec l’attentat, laissent à penser que, en haut lieu, la planification des massacres d’un côté, et de l’invasion de l’autre, étaient prêts depuis longtemps et que au moins du côté Hutu et probablement également du côté Tutsi, on n’ignorait rien de l’imminence de cet attentat…

Quelques jours plus tard, français, belges, italiens et canadiens envoient quelques centaines de parachutistes à Kigali pour fermer leurs ambassades et rapatrier le plus rapidement possible leurs seuls ressortissants, sans s’immiscer dans les combats ou les massacres dont ils peuvent être témoins.  450 casques bleus belges sont également rapatriés en abandonnant à leur triste sort les fugitifs qui s’étaient réfugiés dans leurs campements.  La liquidation systématique des Tutsis atteint alors son paroxysme au milieu du mois d’Avril.

Le 24 avril l’ONU emploie pour la première fois le terme de « génocide » dans ses rapports.  La France ne parlera elle de « génocide » qu’à partir du 16 mai.  Mais plus le temps passe, plus les rebelles Tutsis avancent, et plus ce génocide se précise dans les zones qu’ils ne contrôlent pas. 

Après plusieurs mois de massacres et devant la passivité de l’ONU, la France intervient de nouveau et envoi le 22 juin 2.500 soldats, ce qui est très limité.  Sa mission officielle, sous mandat de l’ONU, est « humanitaire », mais son autre mission consiste à stopper l’avance des rebelles Tutsis, qu’elle considère toujours comme une agression extérieure en provenance de l’Ouganda anglophone, d’un pays ami, le Rwanda francophone.  Si elle arrive trop tard pour empêcher la chute de Kigali le 4 juillet, elle parvint, non sans quelques combats avec les rebelles, à stabiliser une ligne de front qui partage le Rwanda en deux.  Par contre, l’effet pervers de cette stabilisation de la ligne de front fait qu’elle laisse le champ libre, et surtout du temps supplémentaire, aux génocidaires Hutus pour finaliser leur nettoyage ethnique dans cette partie non contrôlée par les rebelles.  Les quelques soldats français restés en arrière de la ligne de front, sont alors témoins du génocide, mais le pouvoir politique français leur interdit d’ouvrir le feu pour éviter d’être pris dans un engrenage de guerre ethnique et pour ne pas risquer des pertes humaines de soldats français.  L’intervention française permet néanmoins de soigner et de sauver plusieurs milliers de fugitifs.

A la fin, sous la pression internationale, les soldats français évacuent la ligne de front laissant le champ libre aux rebelles Tutsis pour gouverner le pays, et provoquant l’exode de centaines de milliers d’Hutus, dont les génocidaires, au Zaïre.  Une épidémie de Choléra se déclenche alors parmi ces réfugiés Hutu hébergés dans des camps insalubres de l’Est du Zaïre, rajoutant une dizaine de milliers de mort à la tragédie.

Depuis le Rwanda est depuis gouverné par la minorité Tutsi qui se garde bien de rétablir la démocratie par peur que les Hutus majoritaires ne reviennent au pouvoir.  La langue française est devenue interdite pour être remplacée par l’anglais et le Rwanda a adhéré au Commonwealth.

En conclusion, la France a bien été la seule à être intervenue, mais trop tard, avec trop peu de soldats et avec une mission des plus ambigües.  Le tort des politiciens français de l’époque dans cette tragédie (Le Président Mr Mitterrand et son Secrétaire Général Mr Védrine) est, dans un premier temps, de n’avoir pas cru au génocide et, dans un second temps, de n’avoir pas voulu risquer des pertes pour empêcher ce génocide.  S’ils l’avaient fait, oui des centaines de milliers de rwandais seraient encore en vie aujourd’hui, mais probablement au prix de la vie de dizaines voire de centaines de soldats français devant intervenir dans des combats urbains face à une population Hutu fanatisée et des miliciens armés jusqu’aux dents.  Ce reproche peut être également adressé aux 2.500 casques bleus de l’ONU qui étaient sur place au début de cette tragédie et qui sont restés l’arme au pied, ou sont rentrés chez eux. 

Rétrospectivement nous aurions dû, soit intervenir massivement, et beaucoup plus tôt, pour empêcher le génocide, soit ne pas intervenir du tout.

Ton récit fait abstraction des crimes commis par le FPR :

https://lvsl.fr/rwanda-comment-parler-des-crimes-commis-par-le-fpr/ (12 février 2022)

En tant que journaliste ou chercheur, il est nécessaire de savoir « tenir les deux bouts » : admettre clairement que les Forces armées rwandaises et leurs milices ont commis un génocide contre les Tutsis ; et admettre clairement que le régime du FPR est à l’origine de crimes de masse, que ce soit contre les populations hutues durant la guerre civile et, après la guerre civile, en RDC, contre des réfugiés hutus et des Congolais, au cours de deux guerres qui ont fait entre 3 et 5 millions de morts directs et indirects. Admettre que le FPR a commis des crimes de masse ne revient pas à dire qu’il a commis un « second génocide », non plus que l’on « nie » le génocide des Tutsis, accusations souvent portées par Kagame. Dire cela, c’est simplement dire la totalité des faits.

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Effectivement, la situation au Rwanda semblait très complexe, il fallait de la clairvoyance pour anticiper ces massacres de part et d'autre !
Du coup, faut-il relativiser le "calme" apparent ?
J'imagine qu'Il doit bien subsister de la haine entre ethnies qui ne demanderait qu'à être à nouveau attisée. 

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Il y a 3 heures, Wallaby a dit :

Apparemment, c'est plus compliqué :

https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses-2014-2-page-119.htm

« Hutu » et « Tutsi » : des mots pour quoi dire ?

Dans la première moitié des années 1950, l’Administrateur de territoire (AT), Arkady d’Arian, avait noté la propension des « Hutu » à se présenter comme « Tutsi » sitôt qu’ils pouvaient faire état d’une quelconque aisance matérielle.

[À une époque ancienne] Les agriculteurs nantis s’efforçaient d’épouser une femme « tutsi » dans l’espoir de « tutsiser » leur lignée après deux ou trois générations. « Ces alliances matrimoniales n’étaient pas rares : un Tutsi moyennement riche ou pauvre donnait en mariage à des Hutu aisés ses filles qui n’avaient pas trouvé d’époux parmi les fils des Tutsi fortunés ».

À la veille du génocide, Danielle de Lame a pu vérifier la persistance de la plasticité sémantique du mot « tutsi » sur les collines quand un de ses informateurs qualifia ainsi les enseignants rwandais, « pour leur style de vie qui les éloigne du travail manuel et les rapproche des sources de richesse, mais aussi de ses signes, en particulier la consommation de boissons ».

Plus largement, la qualification de « Tutsi » a longtemps exprimé chez le « Hutu » un mélange de crainte et d’idéal de vie : il aspirait à devenir un « Tutsi » et à adopter son mode de vie, centré sur la vache et exempt de travail manuel.

Je crois que cette vision n’est pas entièrement inexacte mais se fonde sur des cas très peu nombreux voire exceptionnels pour en déduire l’absence de catégories. Le récit de Kessel illustre très bien la réalité de cette distinction ethnique très marquée structurant la société, tout comme l’illustrent aussi les tragiques événements de ces dernières décennies…

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il y a 32 minutes, gustave a dit :

Je crois que cette vision n’est pas entièrement inexacte mais se fonde sur des cas très peu nombreux voire exceptionnels pour en déduire l’absence de catégories. Le récit de Kessel illustre très bien la réalité de cette distinction ethnique très marquée structurant la société, tout comme l’illustrent aussi les tragiques événements de ces dernières décennies…

Je ne connais pas ce récit de Kessel. De quoi s'agit-il ?

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https://www.justiceinfo.net/fr/40829-philip-gourevitch-vivre-au-rwanda-avec-le-genocide-quelque-peu-derriere-1ere-partie.html (3 avril 2019)

Il y a beaucoup de divisions et de tensions sociales au Rwanda, et certaines d'entre elles sont directement liées au génocide, mais beaucoup ne le sont pas. Donc, la question - et c'est la question éternelle et sans réponse avec laquelle je lutte - est la suivante : quand vous voyez des gens qui vivent ensemble, apparemment bien, cela signifie-t-il qu'ils ont vraiment réglé la question ou cela signifie-t-il qu'ils ne l'ont pas réglée ?

On n’arrive pas à le dire. Pas de façon généralisée. On peut parfois le dire, en discutant beaucoup avec une personne et en y retournant régulièrement. Mais ils disent alors qu'il y a des choses qu'ils ont réglées et d'autres qu'ils n'ont pas réglées. Et cela change aussi avec le temps : les choses réglées peuvent redevenir des choses non réglées et vice-versa.

Le fait que, dans la reconstruction du Rwanda, une grande partie de l'énergie a été consacrée à la santé publique et au développement économique et que les conditions s'améliorent, signifie que les gens trouvent un intérêt à aller de l’avant, ils y voient un avantage. La situation est aussi plus égalitaire au niveau Hutu/Tutsi. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas une élite tutsie et des couches sociales complexes, y compris de nombreux Hutus prospères et influents. Mais par exemple, parmi les personnes que je vois à Taba, dans la famille élargie d'une des grandes familles hutues, toute la génération qui avait la trentaine et la quarantaine en 1994 a participé au génocide et est allée en prison, et aucun d'eux n'était jamais allé à l’université. Leurs enfants, eux, y vont - certains d'entre eux ont même une mère ou un père en prison pour génocide. L’un des tueurs m'a dit que, "avant le génocide, pour des ‘petits Hutus’ comme nous, c'était impensable". Si les enfants réussissent aux examens, ils ont une chance. S'ils vont à la clinique, il y a des soins de santé décents. Cela ne veut pas dire que le Rwanda est un paradis ou qu'il n'y a pas beaucoup de ressentiment. Cela signifie que l'expérience sociale d'aujourd'hui, le champ social du possible, n'est pas simplement fondée sur les gacaca, ou sur le legs génocidaire de son ascendance, et cela leur fait sentir que quelque chose a évolué qui tend à rendre les choses moins injustes.

Evariste est le beau-frère d'un tueur. Ce tueur était marié à sa sœur, donc une Tutsie. En 2009, quand j'ai vu Evariste, il m'a dit qu'il était très heureux tant que le type était en prison. Mais voilà que le type vient de sortir de prison. Soudain, il est de retour ! Evariste a encore peur de lui. Puis il se rend compte qu'il n’est plus si effrayant. Une importante chose dont il faut se souvenir ici est que, contrairement aux tueurs des temps normaux au sujet desquels chacun se demande s’ils vont récidiver quand ils sortent de prison, les génocidaires n’ont pas simplement tué de manière impulsive quand le crime était interdit mais seulement quand celui-ci était autorisé par l’Etat.

Plus tard, je suis retourné là-bas plusieurs fois et, un jour, quelqu'un me dit : ces deux-là s'entendent bien maintenant, ils vont boire ensemble au marché. Je demande donc à Evariste : vraiment ? Vous buvez avec votre beau-frère ? Il dit oui.

Evariste a observé son beau-frère pendant quelques années ; il a vu que la situation de sa sœur n’avait jamais été aussi bonne ; que ce type n'était plus la petite brute du foyer et de la colline ; qu’il était maintenant un homme prudent qui essayait d'aider sa femme à la maison, qui traitait bien ses enfants, qui ne traînait pas avec les autres génocidaires ; et il revenait sans cesse demander pardon. Evariste l'a donc accepté. D'autres survivants m'ont dit : "Bah, c'est son beau-frère, il ont des relations familiales, il doit s'en accommoder – mais moi, jamais."

Les Rwandais disent souvent : nous n'avons pas le choix. Et cela donne l’impression qu’ils sont opprimés et fatalistes.

Mais que veut dire « ne pas avoir le choix » ? Cela signifie que nous savons quelle est l'alternative à la coexistence, et que ce n'est pas une option. Et nous sommes donc coincés dans cette situation. Alors, lentement, à des rythmes et selon des relations différents, et avec des personnes différentes, cela peut conduire à des façons de retrouver le chemin de l'acceptation de l'autre plus librement.

Une chose que les gens me disaient souvent vers 2009, c'est que tout le monde se sentait mal. Les tueurs n'aimaient pas voir les rescapés, et les rescapés n'aimaient pas voir les tueurs. Mais on me disait aussi toujours : il vaut mieux se dire bonjour quand on se croise que de changer de trottoir, parce qu'alors on est en conflit, on se craint, on a des soupçons et on demeure ennemis. On n’est pas obligé d’être amis, mais si on n’est pas une menace, d'autres choses peuvent, peut-être, se passer.

Les Rwandais se plaignent souvent - ce qui n'est pas surprenant - de tout ce qui n'est pas dit. On entend aussi des commentateurs étrangers dire qu'il existe tout ce non-dit, ces silences tacites et ces tabous. Et je ne sais pas trop. Car enfin, les survivants de l'Holocauste n'en ont pas parlé, même dans leur propre famille, pendant les vingt premières années. Ici, on en a énormément parlé.

[Le] souvenir de la guerre est très peu évoqué aujourd'hui. Le génocide est, bien sûr, l'expérience déterminante, et l'histoire qui l'entoure est intensément chargée et contestée, mais je pense qu'il serait sain que les Rwandais puissent parler de cette histoire plus large de façon plus complexe. Les gens disent que c'est complètement tabou ou que c'est totalement réprimé. Je ne le crois pas. Quand je soulève le sujet, il n'est pas difficile d'en parler avec les gens. Beaucoup de choses ressortent. Mais il n'y a pas de discours public à ce sujet. Certains pensent que c'est parce que le FPR [Front patriotique rwandais, mouvement rebelle ayant pris le pouvoir en juillet 1994] a commis des atrocités pendant cette guerre et après elle, et qu'il ne veut pas en répondre. C'est sans aucun doute un facteur.

Philip Gourevitch

[voir aussi sa réponse à la question : Considérez-vous cette partie manquante de la conversation - le fait que les Hutus n’ont pas pu parler des crimes commis par le FPR pendant cette période - comme une bombe à retardement ou un obstacle à la stabilité du Rwanda dans le futur ?]

https://www.justiceinfo.net/fr/40835-philip-gourevitch-les-sequelles-du-genocide-sont-beaucoup-plus-difficiles-a-comprendre-et-a-ecrire-2eme-partie.html

[2e partie]

Le plus difficile à savoir, c'est ce que cela signifie pour les jeunes qui sont nés depuis 1994 et qui représentaient déjà, je crois, au 15e anniversaire, la moitié de la population. Qu'est-ce que cela signifie de grandir avec peut-être des silences à la maison, de différentes natures, ou des explications insuffisantes, et de ne se confronter à cela qu’au moment des commémorations ?

Voici un pays qui a connu un génocide. Il a exécuté 24 personnes, puis aboli la peine de mort, continué à réviser les lois pour réduire les peines. Au fur et à mesure que la société pouvait le tolérer, ils les baissaient. Le processus est devenu moins punitif, exigeant énormément d'acceptation et de recyclage des individus. Cela va à l'encontre de la façon dont nous comprenons les choses dans une société punitive comme celle de mon pays [les États Unis].

C'est une sorte d'équilibre politique compliqué. Et c'est quelque chose qu'aucune société n'a jamais accompli avec succès. Le Rwanda y est-il parvenu ? On ne le saura pas avant un certain temps.

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Le 22/09/2023 à 14:26, MIC_A a dit :

la grande muette doit rester muette

Tiens j’ai appris ce soir l’origine de cette expression qui n’a strictement rien à voir avec le devoir de réserve.

Ca vient d’une époque où les militaires n’avaient pas le droit de vote. 

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Quand tu es mandaté par le pouvoir politique pour analyser plus finement la situation sur place ou d'autres militaires moins influents ( Colonel René Galinié) ont déjà remonte des informations inquiétantes, qui aboutissent à la mandature du Général VARRET en qualité de directeur de la coopération (responsable de la coopération militaire de 28 pays).
Ce dernier, rapporte à ses mandants les tenants et aboutissants sur les accords/soutiens militaire avec le pouvoir en place, l'opposition, les mœurs et tendances du moment concomitant à l'aboutissement d'un génocide, il n'est pas écouté et même marginalisé/harcelé.

On n'est plus dans le cadre du devoir de réserve, car il ne s'est pas étalé dans la presse à l'époque et a fini par démissionner, certainement le but ultime de ses mandants.
Le génocide à eu lieu, comme prédit, l'armée Française, était hélas encore présente et accusée de complicités par beaucoup et assez mollement défendue par le pouvoir en place, pour ne pas assumer directement leurs propres  responsabilités.

C'est la commission Duclert qui met en lumière la déchéance injustifié du Commandant VARRET et lui donne raison sur sa clairvoyance quand à la gravité de la situation perçue rapporté pouvant déboucher sur un génocide et sa démission !
Commission à la demande des PR actuels ou les "effets" diplomatique" ont probablement minorés la responsabilité du PR actuel du Rwanda !
Comme rapporté régulièrement : L'histoire est écrite par les vainqueurs !

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Il y a 3 heures, MIC_A a dit :

Le génocide à eu lieu, comme prédit,

Le général Varret avait averti de la possibilité de massacres, sans en prédire l'ampleur. A fortiori il n'avait pas parlé de génocide.

Il y a 3 heures, MIC_A a dit :

il n'est pas écouté

Patrick Robert voit les choses ainsi :

https://www.lefigaro.fr/vox/monde/patrick-robert-la-france-n-a-pas-de-responsabilite-dans-le-genocide-rwandais-20210608

Pourtant les rapporteurs concluent à une responsabilité de la France dans l'exécution du génocide en considérant qu'elle savait que les extrémistes Hutu préparaient un génocide et qu'elle ne s'y est pas opposée. C'est très inexact, je le répète: si les observateurs français, à l'époque, étaient conscients que la menace de grands massacres était réelle, et qu'il était urgent de prendre de vitesse les extrémistes en aboutissant à un accord politique, aucun d'eux ne pouvait prévoir qu'ils deviendraient un génocide. D'ailleurs, la constatation de sa réalité a été faite très tardivement par la communauté internationale après qu'il eut commencé. Le fait génocidaire n'était tout simplement pas concevable dans les esprits à Paris. Les pressions pour inciter Habyarimana à contrôler ses extrémistes ont été faites, et faisaient même partie des négociations d'Arusha de partage du pouvoir. Certainement pas suffisamment, dans l'ignorance de ce que deviendrait le futur. On ne peut pas cependant être tenu responsable de quelque chose qu'on n'a pas imaginé possible alors que la France a tenté pendant quatre ans, à l'époque, de réconcilier les protagonistes. C'est profondément injuste.

Le rapport s'indigne que des avis divergents, des analyses contradictoires provenant de militaires ou de diplomates informés sur place aient été écartés par l'exécutif. Mais c'est la règle du genre. Le président suivait sa ligne politique. Le décideur gère des considérations qui échappent aux analystes de terrain, même les plus avisés. Il doit tenir compte des relations multilatérales et diplomatiques. Il a un point de vue global propre à sa position.

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