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La Composante Air belge


Chevalier Gilles

Messages recommandés

il y a 30 minutes, pascal a dit :

[...] remarquez que (confer l’Autriche durant des décennies) on peut très bien vivre sans surtout quand on est bien entouré ...

Perso c'est un point qui me chagrine si il n'y a pas une compensation quelconque : symbiose ou parasite.

Heureusement que contrairement à d'autres, les pays ayant ce mode de pensée ne viennent généralement pas nous faire la morale sur nos budgets déficitaires, entre autre parce qu'on entretient une armée potable... oh wait !!

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il y a 47 minutes, pascal a dit :

depuis la perte de l'empire

Euh, la Belgique n'a jamais été un "empire". Elle a été une puissance coloniale, mais elle avait déjà la même politique internationale qu'aujourd'hui avant la décolonisation. Le tournant, pour la Belgique, c'est la seconde guerre mondiale, à la faveur de laquelle elle est passée de la neutralité (historiquement imposée au XIXè siècle par les grandes puissances de l'époque) à l'alliance Atlantique.

il y a 50 minutes, pascal a dit :

Repasser le dossier aux prochains responsables et engager plusieurs centaines de millions d'euros pour moderniser un reliquat de flotte au risque de se retrouver à être les seuls utilisateurs des plus anciennes cellules  du Viper en Europe montre combien le long terme n'est absolument pas pris en compte aujourd'hui à Bruxelles sauf à imaginer que la Belgique n'entend plus entretenir dans le futur une aviation de combat purement et simplement ... remarquez que (confer l’Autriche durant des décennies) on peut très bien vivre sans surtout quand on est bien entouré ...

Effectivement. Mais ce n'est pas nouveau, non plus: c'est patent depuis la fin de la guerre froide, en fait. C'est, du reste, ce que j'ai répondu de manière constante, depuis 2 ans, à tous ceux qui ici exposent très régulièrement des complots divers et variés qu'ourdiraient les politiques belges pour se doter du F-35. La Belgique (politique) ne veut pas plus le F-35 qu'autre chose, simplement parce qu'elle n'a pas de vision. Elle gère le passé, depuis 25 ans, dans l'attente qu'il se passe des choses au niveau européen, et qui n'arrivent pas.

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il y a une heure, Bat a dit :

Euh, la Belgique n'a jamais été un "empire". Elle a été une puissance coloniale, mais elle avait déjà la même politique internationale qu'aujourd'hui avant la décolonisation. Le tournant, pour la Belgique, c'est la seconde guerre mondiale, à la faveur de laquelle elle est passée de la neutralité (historiquement imposée au XIXè siècle par les grandes puissances de l'époque) à l'alliance Atlantique.

tu as raison de surcroit le Congo était propriété personnelle du Roi des Belges me semble-t-il ... sacrée résidence secondaire

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il y a 29 minutes, pascal a dit :

tu as raison de surcroit le Congo était propriété personnelle du Roi des Belges me semble-t-il ... sacrée résidence secondaire

Oui. C'est un peu HS, mais la Belgique s'est retrouvée puissance coloniale un peu "par hasard" (même si c'est une grosse simplification) en héritant du Congo à la mort de son "propriétaire", le Roi Léopold II. La Belgique a alors repris et développé le travail de "civilisation", au-delà de l'exploitation économique (brutale) qui prévalait jusqu'alors. Elle a par ailleurs récupéré les ex-colonies allemandes du Ruanda-Urundi, un peu par hasard, en guise de compensation à l'issue de la première guerre mondiale. Il ne s'agit pas de nier que la Belgique ait été une puissance coloniale avec tout ce que ça implique, mais juste que cette puissance n'est pas le résultat, comme pour la France, l'Espagne ou l'Angleterre, par exemple, d'une vision "impériale" ou "expansionniste" de son destin (même si cette vision de supériorité sur les peuples "indigènes" qu'il faudrait "civiliser", notamment, a bien sûr existé en Belgique comme on la retrouvait dans les autres pays européens colonisateurs, avec même des spécificités faisant de la colonisation belge une colonisation particulièrement "verticale" et raciste).

Pour revenir à l'objet de ce fil, les forces armées belges —et en particulier son aviation— n'ont jamais été pensées dans ce but (même si un corps spécial destiné au maintien de l'ordre dans les colonies a évidemment été mis en œuvre). Ce sont les contingences européennes qui ont toujours structuré les forces belges: afficher et garantir sa neutralité jusqu'au début de la seconde guerre mondiale (donc une armée de défense du territoire contre les voisins, relativement nombreuse une fois mobilisée mais pas pensée pour être projetée ou frapper loin: on s'enterre dans de sforts et ouvrages fortifiés supposés protéger les villes et infrastructures essentielles), puis s'intégrer aux forces alliées en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale, avec la poursuite de cette vision dans le cadre structurant de l'OTAN après la guerre. La Composante Air actuelle est en grande partie le résultat de cette histoire (plus que d'une vision "d'allégeance" aux USA, même si le poids des USA a évidemment beaucoup joué dans la crédibilité de cette alliance):  "prolongement" des forces belges libres en Grande-Bretagne (la RAF, dont elle a récupéré les numéros de squadrons, l'organisation, les insignes de grades et les uniformes), et développée depuis dans et par l'OTAN (mission: assurer sa part de la défense commune face à la menace soviétique). La fin de la guerre froide a privé les forces belges (et les autorités politiques qui les dirigent) de cette boussole et depuis on tergiverse tout en désinvestissant (jusque récemment, puisque le gouvernement actuel veut relancer les investissements, mais sans vision stratégique très claire ou très assumée).

Modifié par Bat
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Remplacement des F-16: les 27 auditions se dérouleront pendant deux jours

Les auditions dans le dossier du remplacement des F-16 se dérouleront pendant deux jours au lieu d'un, a décidé mardi la commission de la Défense de la Chambre à l'issue d'une séance tendue.

Pas moins de 27 auditions étaient prévues mercredi, ce qui augurait une journée monstre et semait le doute sur la capacité des parlementaires à poser les questions nécessaires pour éclaircir ce dossier épineux. Parmi les personnes entendues, figuraient de nombreux militaires, dont le "colonel X" selon qui les études de Lockheed Martin sur la possibilité de prolonger les F-16 devaient être transmises au chef de la Défense et au ministre. (...)

Suite: https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-auditions-dans-le-dossier-du-remplacement-des-f-16-se-derouleront-pendant-deux-jours?id=9894712

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Il y a 7 heures, kalligator a dit :

Ce fil comme la politique belge en matière de remplacement d'avion ressemble à une télénovelas

La politique est-elle autre chose que les interactions et revirement d'acteurs pas vraiment d'accord mais obligés de travailler ensemble? Du coup, oui, c'est une sorte de telenovella allant de rebondissement en rebondissement, sans jamais entr'apercevoir de fin définitive.

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Le 17/04/2018 à 11:46, DEFA550 a dit :

Le prolongement n'est pas une option pour le remplacement. C'est une option pour ne rien faire.

Une nuance importante quand même : le coût et la possibilité de prolonger, la durée pendant laquelle les avions "ralongés" pourront demeurer pertinent sont quand même des éléments-clés dans l'équation répondant à la question "quand remplacer et par quoi ?". Tant que prolonger les avions est pertinent d'un point de vue opérationnel et pas trop cher, pourquoi remplacer les zincs ?

Ce que je souligne c'est que la question devait être posée par le Ministre, et là il y a bien une irrégularité.

Le tout, tu l'auras compris, sans que je doute beaucoup de la réponse (les F-16 sont vieux, il faut très probablement les remplacer).

Il y a 7 heures, Chaps a dit :

Oui car le remplacement des F-16 est un enjeu politique , absolument pas militaire ou stratégique. Bat a bien expliqué.

Il est passablement stratégique pour la France, pour l'Europe et, en creux, pour LM et les USA.

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Il y a 1 heure, Boule75 a dit :

Une nuance importante quand même : le coût et la possibilité de prolonger, la durée pendant laquelle les avions "ralongés" pourront demeurer pertinent sont quand même des éléments-clés dans l'équation répondant à la question "quand remplacer et par quoi ?".

Ce sont en effet des arguments pertinents mais qui restent pourtant dans l'ombre, et je l'ai déjà dit. Il ne fait aucun doute que ce prolongement a un coût certain et s'accompagne inévitablement d'une remise à niveau de certains systèmes. C'est plusieurs centaines de millions d'euros à dépenser pour gagner une demi-douzaine d'années, plus des coût d'exploitation en hausse compte tenu de l'âge des vecteurs et du suivi régulier et individualisé des indices de fatigue à réaliser pour chaque appareil.

Partant de là, il est permis de penser que le jeu n'en vaut pas la chandelle, ce qui conduit de facto au remplacement de la flotte existante conformément à un calendrier qui ne date pas d'hier non plus.

Le prolongement d'une flotte arrivée au terme de son exploitation "normale" est la dernière option en bas de la liste.

Il y a 1 heure, Boule75 a dit :

Ce que je souligne c'est que la question devait être posée par le Ministre, et là il y a bien une irrégularité.

C'est ton opinion. Je ne la partage pas.

Modifié par DEFA550
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Sur le prolongement, justement:
 

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Prolonger les F-16 de 6 ans est "parfaitement possible"

Le témoignage de Rudi Decrop relance le débat d’idées sur le remplacement des F-16 belges.

Prolonger ou remplacer les F-16 de la Force aérienne belge ? Telle est la question qui, à nouveau - ou enfin - se pose clairement après l’audition du lieutenant-colonel Rudi Decrop par la commission Défense de la Chambre, mercredi après-midi.

Rudi Decrop est ce personnage présent dans les deux audits interne et "externe" à la Défense, jusqu’ici connu comme le "colonel X". C’est lui qui a fait parvenir au grand jour les mémos de Lockheed Martin, fabricant du F-16, concernant la prolongation possible des appareils belges.

Aux yeux de la commission, il apparaît dès lors comme un lanceur d’alerte au sein de la Grande Muette, et son "courage" est salué par plusieurs intervenants. Auparavant, le chef de la Défense (ChoD), le général Marc Compernol, a soutenu ses troupes, des hauts gradés qui n’ont pas jugé bon de transmettre ces infos sur le F-16 ni à lui-même, ni au cabinet du ministre. M. Compernol se réfugie derrière le respect de la décision politique de remplacer ces F-16 dans le cadre de la "Vision stratégique" approuvée en comité ministériel restreint (kern) en décembre 2015. (...)

Selon lui, le décalage de l’acquisition du successeur au F-16 permettrait d’y voir aussi un peu plus clair concernant le niveau d’ambitions de la Défense, et sur les programmes militaires proposés : F-35, Typhoon, Rafale.

La réplique de son ex-supérieur - car le colonel Decrop a été muté en mai 2017, comme par hasard -, Peter Letten, ne s’est pas fait attendre. Lui trouve qu’amener les F-16 à leurs 8 000 heures est déjà toute une histoire. Il ne croit pas au mémo de Lockheed Martin sur la capacité de 9 500 heures. Si la gestion d’une flotte aérienne devient une question de croyance, alors pourquoi s’appuierait-on sur les arguments de vente du F-35 par le même Lockheed Martin ? (...)

Suite: http://www.lalibre.be/actu/belgique/prolonger-les-f-16-de-6-ans-est-parfaitement-possible-5ad77df4cd702f0c1aef0ad4

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Le mot est lâché ... lanceur d'alerte, c'est très tendance ... J'ai le sentiment qu'en Belgique la nécessité de remplacer les F-16 (le quand ?) ne fait aucun doute, en fait le problème se résume à la seconde question (le par quoi ?) et c'est là où l'actuel côté sulfureux du dossier F-35 et son poids financier aboutissent à un non choix - dès lors prolonger les F-16 devient une option "acceptable" mais elle est effectivement la solution du bas de la liste.

La question qu'on ne se pose pas c'est que fera-t-on dans x centaines de millions plus tard ? quand les 20 ou 30 derniers F-16 seront usés jusqu'à la corde avec des restriction de l'enveloppe de vol ?

L'argument "y voir plus clair" me semble un argument spécieux, la véritable raison est beaucoup de monde parmi le personnel politique et militaire semble soulagé de ne pas engager les finances du pays et leur crédibilité politique dans un programme appelé à coûter entre 6 et 9 milliards d'euros environ ...quel que soit l'avion choisi

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Il y a 1 heure, DEFA550 a dit :

> Ce que je souligne c'est que la question devait être posée par le Ministre, et là il y a bien une irrégularité.

C'est ton opinion. Je ne la partage pas.

Euh... tu ne la partages pas parce que tu as déjà conclu que le prolongement était une connerie, mais tu t'es de fait posé la question.

Sinon tu remplacerait tout de suite, à la première pièce détachée à racheter. :combatc:

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il y a 57 minutes, Boule75 a dit :

Euh... tu ne la partages pas parce que tu as déjà conclu que le prolongement était une connerie, mais tu t'es de fait posé la question.

Sinon tu remplacerait tout de suite, à la première pièce détachée à racheter. :combatc:

Et ce que tu remplaces ta voiture quand il faut changer une rotule ? 

Non. 

Est ce que tu la remplaces quand il faut changer le tableau de bord, le moteur et l’embrayage ? 

Oui. 

Si on arrêtait le dialogue de sourd ? 

:biggrin:

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Il y a 2 heures, Boule75 a dit :

Euh... tu ne la partages pas parce que tu as déjà conclu que le prolongement était une connerie, mais tu t'es de fait posé la question.

Je n'ai pas d'avis sur la pertinence de ce prolongement, donc pas de certitudes sur la nécessité de faire remonter cette information jusqu'au ministre, et donc aucun jugement de valeur sur la régularité du processus de décision. C'est pourquoi je ne partage pas ton avis qui affirme l'irrégularité de la chose.

Je sais en revanche que prolonger une flotte au delà de l'échéance prévue n'est pas un choix mais la conséquence de son non remplacement en temps et en heure.   

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Des certitudes, on ne peut pas en avoir, c'est clair. Par contre, faire remonter chaque option dans le tableau final me parait la moindre des choses et ce n'est pas du complotisme. Se poser des questions, ce n'est pas nécessairement équivalent à mettre en doute les capacités d'untel ou untel, ni ce n'est accuser qui que ce soit d'une quelconque malveillance, c'est juste essayer de comprendre le pourquoi du comment. Le problème ici, c'est que ce fil est devenu très (trop) sensible. Nos amis Belges tentent de nous traduire à la fois l'esprit et la lettre avec leur regard kaléidoscopé par la complexité politique et linguistique de leur pays et je leur en suis reconnaissant. Mais vu d'ailleurs, c'est  parfois utile aussi et quand je dis "ailleurs", ce n'est pas toujours à traduire par "l'avis tronqué d'un Français aveuglé par l'hubris national". J'ai lu des articles venant d'autres pays où à peu près les mêmes questions sont posées. Relax donc dans vos réponses amis Belges.

Le prolongement des F-16 concerne (ou pas) ailleurs qu'en Belgique. Plusieurs pays sont en plein dedans, y compris les US. Il y a même la possibilité que cela touche les Pays-Bas si les retards perdurent sur le F-35.

Modifié par Gallium nitride
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Il y a 2 heures, Gallium nitride a dit :

faire remonter chaque option dans le tableau final me parait la moindre des choses

Justement. Le prolongement n’est pas une option en soit puisqu’il ne fait que retarder l’échéance qui reste inéluctable. 

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il y a 51 minutes, Teenytoon a dit :

Justement. Le prolongement n’est pas une option en soit puisqu’il ne fait que retarder l’échéance qui reste inéluctable. 

Le prolongement permettrai au concurrent principal (le F-35) de faire ses preuves, et éviterait à la Belgique de choisir entre 2 challenger qui ont déjà été utilisé en situation de combat (Rafale et typhoon) et un favori décrit comme génial mais donc personne n'a encore vu l'efficacité réelle.

Décaler de 5-6 ans la procédure pour une certaine somme pour éviter de se retrouver coincé 40 ans avec un avion mal adapté à ses capacités et ses besoins est une option qui se défend. 

Modifié par emixam
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Il y a 11 heures, pascal a dit :

Le mot est lâché ... lanceur d'alerte, c'est très tendance ... J'ai le sentiment qu'en Belgique la nécessité de remplacer les F-16 (le quand ?) ne fait aucun doute, en fait le problème se résume à la seconde question (le par quoi ?) et c'est là où l'actuel côté sulfureux du dossier F-35 et son poids financier aboutissent à un non choix - dès lors prolonger les F-16 devient une option "acceptable" mais elle est effectivement la solution du bas de la liste.

Je peux me tromper, mais ma conviction intime est que le problème n'est pas que lié au F-35, même si le F-35 concentre en quelque sorte les difficultés. La Belgique a acquis le F-16 dans un autre cadre (fin des années 70, guerre froide), en grand nombre (environ 160 appareils en tout), et gère depuis cet héritage par des modernisations combinées aux réductions de flotte (on est à 54 appareils, dont une grosse quarantaine dans des unités de combat, si je ne me trompe pas, les autres étant en OCU et réserve). On ne s'est en réalité pas posé la question de "l'après" parce que cette situation était confortable, allant même jusqu'à repousser la demande des Pays-Bas, au début des années 2000, d'envisager en commun le successeur (je résume, même si dans les faits c'est un rien plus complexe, notamment au niveau des relations belgo-néerlandaises). Mais maintenant, les F-16 atteignent les 40 ans et cette stratégie ne peut plus fonctionner. Et c'est là que les divergences apparaissent:

  • D'une part entre militaires (convaincus de la nécessité de remplacer les F-16 maintenant) et une partie des politiques (dont personne ne semble vraiment vouloir assumer l'investissement nécessaire, qu'on soit pour ou contre ce remplacement)
  • D'autre part entre politiques (qui ont des visions très différentes de la manière d'envisager ce remplacement, notamment sa finalité)

Le résultat, c'est qu'on a "dépolitisé" la question autant que possible en la confiant à une sorte de commission d'experts techniques, tant pour la définition du cahier de charges (qui s'appuie sur un consensus politique vague —poursuivre "ce qu'on faisait avant"— plus que sur une vision stratégique cohérente et articulée, le tout mâtiné de bonnes intentions européennes quant à la nécessité de tendre vers une défense plus intégrée) que pour l'examen des propositions: les politique sont tenté de refiler la patate chaude aux militaires, pour jouer sur les deux tableaux (pouvoir dire à ceux qui sont pour ce remplacement qu'ils ont courageusement mené le dossier, dire à ceux qui sont contre "c'est pas nous, c'est les experts"). Sauf que cette stratégie prend l'eau de toutes parts à cause des différentes dimensions du "F-16-gate" et l'exploitation politique et émotionnelle qu'en fait une partie de l'opposition (en particulier, S.PA, CDH et Ecolo/Groen) parfois au mépris des données techniques. Résultats:

  • Le dossier est pourri
  • Personne n'a de plan crédible pour reprendre la main
  • Il y a encore moins de consensus politique qu'en début de procédure

Si on s'achemine (sans doute?) vers une décision de ne pas décider, c'est surtout pour se débarrasser de la patate chaude. Que le prolongement soit techniquement ou économiquement viable/aberrant n'est que très secondaire. Il est intéressant de noter que si on met de côté le cas particulier d'Ecolo/Groen, par principe opposés au remplacement de la flotte de combat, les partis d'opposition à la pointe du combat pour le prolongement ne sont pas contre le remplacement par principe, mais ils sont contre à cause du coût, quel que soit le gagnant. Ils font le forcing pour forcer le gouvernement à ne pas décider pour deux raisons: d'une part infliger une défaite politique et symbolique au gouvernement avant les élections (afin de pouvoir exploiter le dossier contre les partis de la majorité, chacun le sien - le S.PA tape sur la N-VA et le CDH compte peser sur le MR), d'autre part reporter la décision juste pour économiser l'argent (et pouvoir l'utiliser à autre chose). Donc, dans 6 ans:

  • On ne sera pas plus avancés
  • Ça coûtera toujours aussi cher (donc la question se posera, à moins que la Russie n'ait attaqué l'OTAN et/ou qu'on air découvert du pétrole en Campine - autant dire que c'est peu probable)
  • On n'aura pas plus de vision stratégique, à moins que ce ne soit au cœur de la campagne de 2019 et de l'accord de gouvernement qui s'en suivra
  • Aucune donnée n'aura fondamentalement changé, sauf celle des F-16 qui seront encore plus au bout du rouleau

La seule chose qui pourrait à mon avis faire sortir la Belgique de cette impasse, c'est une évolution significative au niveau européen: mise en place concrète d'une formule de défense intégrée qui soit à la fois européenne et qui rejoint les fondamentaux de la Belgique en la matière (ancrage dans l'OTAN, coopération entre pays membres dépassant un ou deux grands pays leaders, poids réel aux "petits" dans le processus), et qui apparaisse suffisamment concrète et crédible (soit quelque chose qui va plus loin que "on met en place un groupe de travail pour discuter des normes au départ desquelles on pensera la répartition du gâteau économique entre les entreprises françaises et allemandes du secteur" > quelque chose qui dit "on met en place une stratégie d'intégration des forces aériennes membre dans une structure claire"). Dans ce cas, ce serait "bingo" pour la Belgique: on pourrait à la fois continuer à tergiverser (en n'achetant pas un avion et en tirant encore un peu plus les 20 ou 30 derniers F-16 le temps que ça se mette en place, voire laisser tomber sa flotte pour avoir du cash disponible pour le projet intégré) tout en disant "on fait quelque chose" (puisque la Belgique pourrait alors investir dans ce machin).

Mais comme je le dis: c'est de l'interprétation, de la spéculation qui n'engage que moi. Mais les discours des uns et des autres semblent bien révéler cela, même si l'inconnue européenne est plus spéculative que le reste.

Sur le prolongement (suite de la suite):
 

Citation

Les experts de l'US Air Force et de Lockheed Martin enterrent la possibilité de prolonger les F-16

Des experts américains de l'US Air Force et de l'avionneur Lockheed Martin ont révélé mercredi soir combien il serait difficile et coûteux de prolonger la durée de vie des chasseurs F-16 belges vieillissants au-delà des 8.000 heures de vol garanties par le constructeur pour un faible retour opérationnel. "Il n'est pas possible d'étendre la durée de vie certifiée d'un (F-16 belge de type) Block 15 sur la base des données disponibles", a affirmé le colonel Jeff Gates, qui est responsable du programme F-16 au sein de l'US Air Force, lors d'une audition devant la commission de la Défense de la Chambre en cours depuis la matinée.

Il a rappelé que l'US Air Force avait retiré depuis plusieurs années ses F-16 les plus anciens - dans la version Block 15 -, ne conservant que des appareils dans des versions plus récentes (des monoplaces C et des biplaces D), dont certains devraient, moyennant des modernisations des systèmes et de la cellule, voler jusque vers 2040 et atteindre le seuil des 12.000 heures.

Une nouvelle modernisation des F-16 belges pour rester opérationnels au delà de la fin de la durée de vie prévue, entre 2023 et 2030, coûterait au moins un milliard de dollars, selon une estimation du System Program Office (SPO) de l'US Air Force, qui suit le programme F-16. (...)

Suite: http://www.lalibre.be/actu/belgique/les-experts-de-l-us-air-force-et-de-lockheed-martin-enterrent-la-possibilite-de-prolonger-les-f-16-5ad7a4b4cd709bfa6b6988e8

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il y a 8 minutes, Bat a dit :

Je peux me tromper, mais ma conviction intime est que le problème n'est pas que lié au F-35, même si le F-35 concentre en quelque sorte les difficultés. La Belgique a acquis le F-16 dans un autre cadre (fin des années 70, guerre froide), en grand nombre (environ 160 appareils en tout), et gère depuis cet héritage par des modernisations combinées aux réductions de flotte (on est à 54 appareils, dont une grosse quarantaine dans des unités de combat, si je ne me trompe pas, les autres étant en OCU et réserve). On ne s'est en réalité pas posé la question de "l'après" parce que cette situation était confortable, allant même jusqu'à repousser la demande des Pays-Bas, au début des années 2000, d'envisager en commun le successeur (je résume, même si dans les faits c'est un rien plus complexe, notamment au niveau des relations belgo-néerlandaises). Mais maintenant, les F-16 atteignent les 40 ans et cette stratégie ne peut plus fonctionner. Et c'est là que les divergences apparaissent:

  • D'une part entre militaires (convaincus de la nécessité de remplacer les F-16 maintenant) et une partie des politiques (dont personne ne semble vraiment vouloir assumer l'investissement nécessaire, qu'on soit pour ou contre ce remplacement)
  • D'autre part entre politiques (qui ont des visions très différentes de la manière d'envisager ce remplacement, notamment sa finalité)

Le résultat, c'est qu'on a "dépolitisé" la question autant que possible en la confiant à une sorte de commission d'experts techniques, tant pour la définition du cahier de charges (qui s'appuie sur un consensus politique vague —poursuivre "ce qu'on faisait avant"— plus que sur une vision stratégique cohérente et articulée, le tout mâtiné de bonnes intentions européennes quant à la nécessité de tendre vers une défense plus intégrée) que pour l'examen des propositions: les politique sont tenté de refiler la patate chaude aux militaires, pour jouer sur les deux tableaux (pouvoir dire à ceux qui sont pour ce remplacement qu'ils ont courageusement mené le dossier, dire à ceux qui sont contre "c'est pas nous, c'est les experts"). Sauf que cette stratégie prend l'eau de toutes parts à cause des différentes dimensions du "F-16-gate" et l'exploitation politique et émotionnelle qu'en fait une partie de l'opposition (en particulier, S.PA, CDH et Ecolo/Groen) parfois au mépris des données techniques. Résultats:

  • Le dossier est pourri
  • Personne n'a de plan crédible pour reprendre la main
  • Il y a encore moins de consensus politique qu'en début de procédure

Si on s'achemine (sans doute?) vers une décision de ne pas décider, c'est surtout pour se débarrasser de la patate chaude. Que le prolongement soit techniquement ou économiquement viable/aberrant n'est que très secondaire. Il est intéressant de noter que si on met de côté le cas particulier d'Ecolo/Groen, par principe opposés au remplacement de la flotte de combat, les partis d'opposition à la pointe du combat pour le prolongement ne sont pas contre le remplacement par principe, mais ils sont contre à cause du coût, quel que soit le gagnant. Ils font le forcing pour forcer le gouvernement à ne pas décider pour deux raisons: d'une part infliger une défaite politique et symbolique au gouvernement avant les élections (afin de pouvoir exploiter le dossier contre les partis de la majorité, chacun le sien - le S.PA tape sur la N-VA et le CDH compte peser sur le MR), d'autre part reporter la décision juste pour économiser l'argent (et pouvoir l'utiliser à autre chose). Donc, dans 6 ans:

  • On ne sera pas plus avancés
  • Ça coûtera toujours aussi cher (donc la question se posera, à moins que la Russie n'ait attaqué l'OTAN et/ou qu'on air découvert du pétrole en Campine - autant dire que c'est peu probable)
  • On n'aura pas plus de vision stratégique, à moins que ce ne soit au cœur de la campagne de 2019 et de l'accord de gouvernement qui s'en suivra
  • Aucune donnée n'aura fondamentalement changé, sauf celle des F-16 qui seront encore plus au bout du rouleau

La seule chose qui pourrait à mon avis faire sortir la Belgique de cette impasse, c'est une évolution significative au niveau européen: mise en place concrète d'une formule de défense intégrée qui soit à la fois européenne et qui rejoint les fondamentaux de la Belgique en la matière (ancrage dans l'OTAN, coopération entre pays membres dépassant un ou deux grands pays leaders, poids réel aux "petits" dans le processus), et qui apparaisse suffisamment concrète et crédible (soit quelque chose qui va plus loin que "on met en place un groupe de travail pour discuter des normes au départ desquelles on pensera la répartition du gâteau économique entre les entreprises françaises et allemandes du secteur" > quelque chose qui dit "on met en place une stratégie d'intégration des forces aériennes membre dans une structure claire"). Dans ce cas, ce serait "bingo" pour la Belgique: on pourrait à la fois continuer à tergiverser (en n'achetant pas un avion et en tirant encore un peu plus les 20 ou 30 derniers F-16 le temps que ça se mette en place, voire laisser tomber sa flotte pour avoir du cash disponible pour le projet intégré) tout en disant "on fait quelque chose" (puisque la Belgique pourrait alors investir dans ce machin).

Mais comme je le dis: c'est de l'interprétation, de la spéculation qui n'engage que moi. Mais les discours des uns et des autres semblent bien révéler cela, même si l'inconnue européenne est plus spéculative que le reste.

On peut ajouter que dans 6 ans soit 2024, le F-35 sera en service (réel) donc une nouvelle évaluation pourrait se faire sur les performances réelles et pas sur les promesses de LM. Idem pour les coûts de fonctionnement...

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Il y a 2 heures, Teenytoon a dit :

Justement. Le prolongement n’est pas une option en soit puisqu’il ne fait que retarder l’échéance qui reste inéluctable. 

Ou autrement dit, tout ce qu'on ignore est de fait non optionnel.

il y a une heure, Bat a dit :

Le dernier volet de l'étude LM sur le prolongement des F-16 belges datait d'avril 2017. Que s'est-il passé sur la structure des avions depuis pour que les avis soient si divergents un an après?

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il y a 11 minutes, Gallium nitride a dit :

Le dernier volet de l'étude LM sur le prolongement des F-16 belges datait d'avril 2017. Que s'est-il passé sur la structure des avions depuis pour que les avis soient si divergents un an après?

Il ne s'est rien passé: les deux rapports ne parlent pas de la même chose, me semble-t-il. Espérant ne pas me tromper (car j'avoue que je finis par me perdre dans les rebondissements, et ayant beaucoup de travail pour le moment, j'ai du mal à suivre le détail des auditions), il me semble que la différence tient au fait que la note de LM "dissimulée" l'an dernier était une extrapolation basée sur les calculs de durée de vie des F-16C/D de l'USAF (plus récents, avec certaines différences et des données longitudinales complètes), alors que l'actuelle se centre spécifiquement sur le cas des F-16 A/B (plus anciens, plus en service dans l'USAF et aux données incomplètes).

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il y a une heure, Gallium nitride a dit :

Le dernier volet de l'étude LM sur le prolongement des F-16 belges datait d'avril 2017. Que s'est-il passé sur la structure des avions depuis pour que les avis soient si divergents un an après?

Avril 2017, oui. Mais l'étude du remplacement des F-16 est antérieure à ça de quelques années. D'ailleurs lorsqu'on étudie le remplacement, on n'étudie pas les opportunités de ne pas le faire. En revanche on cherche un plan B lorsque ça sent le sapin.

Bref, l'étude de 2017 porte sur une prolongation d'une flotte n'ayant pas consommé l'intégralité de son potentiel de fatigue à l'horizon des 8000 heures de vol auxquelles elle est certifiée. C'est quand même faire un pari sur le taux d'usure réel, qui n'a pas forcément été suivi avec la rigueur nécessaire.

L'article cité par Bat parle lui du programme SLEP qui est une toute autre affaire puisqu'il s'agit là de modifier les appareils pour porter la certification à 12000 heures de vol avec un même taux d'usure (consommation moyenne d'indice de fatigue par heure de vol), mais un potentiel d'usure augmenté. Là, évidemment, les "vieux" block 15 sont hors jeu. Mais passer de 8000 heures à 12000 heures offre bien plus que 5 ou 6 ans de bonus. On est plus proche de 20.

In fine, toute cette histoire n'a plus ni queue ni tête. Chacun sort son petit article pour éteindre un incendie ou prouver sa bonne foi, la chronologie des faits est foulée du pied, on confond les causes et les conséquences à tours de bras, et on sort chaque argument de son contexte pour se débarrasser de ceux qui sont contradictoires ou dont on ne sait pas grand chose.

La vérité n'est plus dans ce qui se dit aujourd'hui. Elle est dans ce qui a été écrit avant tout ce bazar, à prendre dans l'ordre chronologique et avec les connaissances du moment.

Modifié par DEFA550
Grammaire et apport d'une précision
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