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Allemagne


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il y a 18 minutes, kalligator a dit :

A ce que j'en sais c'est le transport poids lourds qui est très polluant ainsi que l'agriculture fourragère (60 % de l'agri.totale)

Achète local, achète d'occasion, mange peu de viande d'élevage ...ce serait déjà énorme

Les efforts individuels suffiront  pas c'est toute l'organisation économico-sociale qui doit être changer. Et cela nécessite de sortir de la compétition mondiale. C'est pas "si on arréte, on est mort", c'est si on continue. Pour ça il faut arrêter de jouer le jeu en question une compétition ou si tu gagnes tu perds, et ou si tu perds... tu perds est passablement stupide. Il est temps d’arrêter les frais.

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il y a 5 minutes, kalligator a dit :

A ce que j'en sais c'est le transport poids lourds qui est très polluant ainsi que l'agriculture fourragère (60 % de l'agri.totale)

Achète local, achète d'occasion, mange peu de viande d'élevage ...ce serait déjà énorme

Étonnant,  vu ton pseudo: kalligator,  je t'aurais classé comme un mangeur de viande !:biggrin:
Quand c'est possible, oui, à la campagne ou les petites villes mais dans les grandes métropoles ?

D'ailleurs, serait-on prêt à changer nos habitudes de consommer des produits hors saisons ou venant de l'autre bout du monde ?
J'ai comme un doute, et cela va à l’encontre du commerce mondial tel qu'il est organisé.
 Il n'y a qu'à regarder le comportement des gens en période de solde qui font les plantons devant le rideau du supermarché et à peine ouvert, se précipitent déjà sur le produit convoité comme des morts de faim !

Pour les poids lourds, ben on est servi chez nous !
Avec de belles boulettes de nos "dirigeants" d'une compétence rare: les portiques à péage, ou l'abandon en son temps du canal Rhin/Rhône qui aurait pu absorber une partie du trafic par voie fluviale. 

Ils étaient pas beaux nos verts ?

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il y a une heure, MIC_A a dit :

Quand c'est possible, oui, à la campagne ou les petites villes mais dans les grandes métropoles ?

D'ailleurs, serait-on prêt à changer nos habitudes de consommer des produits hors saisons ou venant de l'autre bout du monde ?

Quel rapport entre l'alimentation et la ville / campagne ?

Quand aux habitudes, il suffit de faire disparaitre toutes les générations d'avant 1990 et tu verras que la consommation de viande diminue énormément :biggrin: les jeunes en mangent moins que leurs parents et surtout n'ont plus de fric pour en acheter ...

Modifié par clem200
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il y a 39 minutes, clem200 a dit :

Quel rapport entre l'alimentation et la ville / campagne ?

Quand aux habitudes, il suffit de faire disparaitre toutes les générations d'avant 1990 et tu verras sur la consommation de viande diminue énormément :biggrin: les jeunes en mangent moins que leurs parents et surtout n'ont plus de fric pour en acheter ...

consommer en "local" je voyais un environnement immédiat, donc je m'interrogeais sur le processus appliqué aux grandes métropoles !
Si maintenant, consommer local se transforme en "national" pourquoi pas mais le transport, tout ça.... !
Dis moi, tu ne serais pas un peu végane toi,?

Quand tu mords ta salade, tends l'oreille, tu verras, elle cris !
Faire disparaitre toutes les générations avant 1990, n'y changera rien !

Tu es sûr que les jeunes mangent moins de viande alors que la consommation de volaille a le vent en poupe, proposé à toute les sauces du kebab aux  fast-food et j'en passe !
Pour le prix, faut pas déconner non plus, la viande est bien meilleure marché qu'à une époque, après faut voir tes références !


 

Modifié par MIC_A
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il y a 15 minutes, MIC_A a dit :

consommer en "local" je voyais un environnement immédiat, donc je m'interrogeais sur le processus appliqué aux grandes métropoles !
Si maintenant, consommer local se transforme en "national" pourquoi pas mais le transport, tout ça.... !

Autour des métropoles tu as des champs et des exploitations hein ^^ ça dépend forcément ou tu mets le curseur mais parler de local pour un rayon de 80km ne me choque pas. 

il y a 19 minutes, MIC_A a dit :

Tu es sûr que les jeunes mangent moins de viande alors que la consommation de volaille a le vent en poupe, proposé à toute les sauces du kebab aux  fast-food et j'en passe !

Pour le prix, faut pas déconner non plus, la viande est bien meilleure marché qu'à une époque, après faut voir tes références !

C'est global, on mange 12% de viande en moins qu'il y a 10 ans en France. Et plus tu es jeune et éduqué moins tu en manges. 

Bien être animal, environnement, peur suite aux scandales (vache folle, viande de cheval ...), attention accrue a sa santé ... Etc ne compense pas une pub pour le macdo.

Quand aux prix de la viande, il a augmenté de 21% en 10 ans. 

 

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il y a 2 minutes, clem200 a dit :

Autour des métropoles tu as des champs et des exploitations hein ^^ ça dépend forcément ou tu mets le curseur mais parler de local pour un rayon de 80km ne me choque pas. 

C'est global, on mange 12% de viande en moins qu'il y a 10 ans en France. Et plus tu es jeune et éduqué moins tu en manges. 

Bien être animal, environnement, peur suite aux scandales (vache folle, viande de cheval ...), attention accrue a sa santé ... Etc ne compense pas une pub pour le macdo.

Quand aux prix de la viande, il a augmenté de 21% en 10 ans. 

 

Euh, pour une agglomération comme Paris, ils se suffiraient à eux même ?
Je n'y crois pas un instant., faudra aller bien plus loin que 80km pour avoir du choix !
Ce que les jeunes Français éduqués ne mangent pas, les autres moins éduqués s'en occupent, et c'est un poil en contradiction avec le prix en augmentation de la viande !
Mais j'avais lu le contraire justement sur la consommation en France :
https://www.liberation.fr/france/2019/04/04/la-consommation-de-viande-a-re-augmente-en-2018-en-france_1719314

 

 

 

 


 

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C'est sur qu'à partir du pic de 1998  ça chute mais depuis les années 70/80  çc'est plutot au dessus de peu j'en conviens mais coté volailles ça reste sur une courbe ascendante.
Je te rejoins sur la qualité et la capacité à bien la préparer !

Ouf, je reste un bon élève loin des chiffres annoncés !:biggrin:

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https://www.n-tv.de/panorama/Klimahysterie-ist-Unwort-des-Jahres-article21507759.html (14 janvier 2020)

Le jury du prix "Unwort des Jahres" (in-mot de l'année, gros mot de l'année, concept scandaleux de l'année), ont décerné le prix de cette année au mot "Klimahysterie".

Le jury a déclaré que le mot "diffame les efforts de protection du climat et le mouvement de protection du climat et discrédite les débats".

 

 

https://www.welt.de/wirtschaft/article204987254/E10-Warum-Biosprit-ploetzlich-genauso-teuer-ist-wie-Superbenzin.html

Le bioéthanol passe au même prix que le super

Le Super E10 avait toujours été moins cher que le super E5 conventionnel pour encourager les conducteurs à acheter le carburant. Maintenant, l'avantage du prix est parti. La faute en revient à un prix plus élevé de l'éthanol - et à la politique climatique du gouvernement allemand.

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23 hours ago, MIC_A said:

 

Étonnant,  vu ton pseudo: kalligator,  je t'aurais classé comme un mangeur de viande !:biggrin:
Quand c'est possible, oui, à la campagne ou les petites villes mais dans les grandes métropoles ?

D'ailleurs, serait-on prêt à changer nos habitudes de consommer des produits hors saisons ou venant de l'autre bout du monde ?
J'ai comme un doute, et cela va à l’encontre du commerce mondial tel qu'il est organisé.
 Il n'y a qu'à regarder le comportement des gens en période de solde qui font les plantons devant le rideau du supermarché et à peine ouvert, se précipitent déjà sur le produit convoité comme des morts de faim !

Pour les poids lourds, ben on est servi chez nous !
Avec de belles boulettes de nos "dirigeants" d'une compétence rare: les portiques à péage, ou l'abandon en son temps du canal Rhin/Rhône qui aurait pu absorber une partie du trafic par voie fluviale. 

Ils étaient pas beaux nos verts ?

Je suis mangeur de "bonne" viande : pas du boeuf à 10 balles made in Brasil qui a bouffé des OGM, qui a subit plus de traitement dopant qu'Amstrong mais une vraie entrecôte de boeuf de la race d^Hérens de deux ans, qui mangé de l'herbe et du foin du coin. Bien sûr que j'en mange moins de cette bonne viande.

Maintenant on est plus dans une histoire de politique, d'écologie ou de Gretha on est dans une histoire de survie de l'espèce humaine qui si elle ne change pas radicalement ses habitudes va vers l'effondrement voire l'extinction.

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https://www.boursorama.com/bourse/actualites/calendrier-indemnites-l-allemagne-avance-vers-la-sortie-du-charbon-e300d8026212e2292c18d9fe588be71b (16 janvier 2020)

L'Allemagne s'est dotée jeudi d'un calendrier et a prévu des indemnités pour l'arrêt de ses centrales à charbon, étape importante vers l'abandon de cette énergie très polluante entre 2035 et 2038.

https://www.tagesspiegel.de/politik/trotz-kohleausstieg-nrw-bekommt-mit-datteln-4-neues-kohlekraftwerk/25438912.html (16 janvier 2020)

Comme l'a rapporté l'agence de presse allemande jeudi, cela ne signifie pas pour autant qu'aucune nouvelle centrale au charbon ne sera raccordée au réseau en Allemagne : la centrale à charbon controversée de Datteln 4 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie devrait bientôt entrer en service. La DPA l'a appris des cercles de négociation.

Selon les documents relatifs à l'élimination progressive, 19 centrales électriques seraient retirées du réseau au cours des dix prochaines années. Dans les années 2030, ce seraient onze centrales électriques.

Modifié par Wallaby
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Angela Merkel warns EU: ‘Brexit is a wake-up call’

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Angela Merkel met en garde l'UE : " Le Brexit est un signal d'alarme ".

C'est une journée d'hiver sinistre à Berlin, et le climat politique est à la hauteur du temps. Partout où Angela Merkel regarde, il y a des nuages d'orage, car les valeurs qu'elle a défendues tout au long de sa carrière sont attaquées de manière soutenue. Au début d'une nouvelle décennie, la première femme d'État européenne semble soudain se trouver du mauvais côté de l'histoire.

Bientôt, le Royaume-Uni quittera l'UE. Un président américain instable snobe ses alliés et fait cavalier seul au Moyen-Orient. Vladimir Poutine modifie la constitution russe et s'immisce en Libye et en Afrique subsaharienne. Les tensions commerciales se poursuivent, menaçant les frontières ouvertes et les chaînes de valeur mondialisées qui sont les pierres angulaires de la prospérité de l'Allemagne.

Mme Merkel, une ancienne physicienne réputée pour son imperturbabilité et sa rationalité, est une politicienne programmée pour le compromis. Mais aujourd'hui, elle est confrontée à un monde sans compromis où les principes libéraux ont été mis de côté par la loi de la jungle.

Sa solution est de doubler l'Europe, l'ancre de l'Allemagne. "Je vois l'Union européenne comme notre assurance vie", dit-elle. "L'Allemagne est bien trop petite pour exercer une influence géopolitique à elle seule, et c'est pourquoi nous devons utiliser tous les avantages du marché unique."

S'exprimant dans la petite salle du Cabinet de la Chancellerie, une imposante salle aux panneaux de bois qui donne sur le parc du Tiergarten de Berlin, Mme Merkel ne semble pas être sous pression. Elle est calme, bien qu'un peu méfiante, pesant chaque mot et ne montrant que rarement de l'émotion.

Mais le message qu'elle transmet dans une rare interview est néanmoins urgent. Au crépuscule de sa carrière - son quatrième et dernier mandat se termine en 2021 - Mme Merkel est déterminée à préserver et à défendre le multilatéralisme, un concept qui, à l'époque de Trump, Brexit et d'une Russie renaissante, n'a jamais semblé aussi combattu.

C'est la " ferme conviction " qui la guide : la recherche des " meilleures situations gagnant-gagnant ". ... lorsque des partenariats bénéfiques pour les deux parties sont mis en pratique dans le monde entier".

Elle admet que cette idée est "de plus en plus sous pression". Le système d'institutions supranationales comme l'UE et les Nations unies a été, selon elle, "essentiellement une leçon tirée de la seconde guerre mondiale et des décennies précédentes". Maintenant, avec si peu de témoins de la guerre encore en vie, l'importance de cette leçon s'estompe.

Bien sûr, le président Donald Trump a raison de dire que des organismes comme l'Organisation mondiale du commerce et l'ONU doivent être réformés. "Il n'y a aucun doute à ce sujet", dit-elle. "Mais je ne remets pas en cause la structure multilatérale du monde."

L'Allemagne a été le grand bénéficiaire de l'OTAN, de l'élargissement de l'UE et de la mondialisation. Le libre-échange a ouvert de vastes nouveaux marchés pour ses voitures, ses machines et ses produits chimiques de classe mondiale. Abritée sous le parapluie nucléaire américain, l'Allemagne a à peine épargné une pensée pour sa propre sécurité. Mais la montée du nationalisme "Moi d'abord" menace de la laisser économiquement et politiquement sans ancrage. En ce sens, l'Europe est existentielle pour les intérêts allemands, ainsi que pour son identité.

C'est pourquoi Mme Merkel veut renforcer l'UE - une institution qu'elle personnifie, peut-être plus que tout autre politicien vivant. Elle a guidé l'Europe à travers la crise de la dette de la zone euro, bien que tardivement : elle a maintenu l'unité de l'Europe en imposant des sanctions à la Russie pour l'annexion de la Crimée ; elle a maintenu l'unité en réponse au traumatisme de Brexit.

Le départ du Royaume-Uni continuera de peser sur Bruxelles et Berlin - le compte à rebours pour un accord commercial coïncidera avec la présidence allemande de l'UE au second semestre de cette année. Berlin s'inquiète qu'un Royaume-Uni de l'après-Brexit qui se réserve le droit de s'écarter des règles de l'UE sur les biens, les droits des travailleurs, les taxes et les normes environnementales puisse créer un concurrent économique sérieux à sa porte.

Mais Mme Merkel reste une optimiste prudente. Brexit est un "réveil" pour l'UE. L'Europe doit, selon elle, réagir en améliorant ses performances, en devenant "attrayante, innovante, créative, un bon endroit pour la recherche et l'éducation... La concurrence peut alors être très productive".

C'est pourquoi l'UE doit continuer à se réformer, en achevant le marché unique numérique, en progressant dans l'union bancaire - un plan visant à centraliser la surveillance et la gestion des crises des banques européennes - et en faisant progresser l'union des marchés des capitaux pour intégrer les marchés fragmentés des actions et de la dette en Europe.

Dans ce qui semble être une nouvelle politique industrielle européenne, Mme Merkel déclare également que l'UE devrait identifier les capacités technologiques qui lui manquent et agir rapidement pour combler les lacunes. " Je pense que les puces devraient être fabriquées dans l'Union européenne, que l'Europe devrait avoir ses propres hyperscalaires et qu'il devrait être possible de produire des cellules de batterie ", dit-elle.

Elle doit également avoir la confiance nécessaire pour établir les nouvelles normes numériques mondiales. Elle cite l'exemple du règlement général sur la protection des données, que les partisans considèrent comme une référence en matière de protection de la vie privée et la preuve que l'UE peut devenir un législateur, plutôt qu'un preneur de règles, en matière d'économie numérique.

L'Europe peut offrir une alternative à l'approche américaine et chinoise en matière de données. " Je crois fermement que les données personnelles n'appartiennent ni à l'Etat ni aux entreprises ", dit-elle. " Il faut s'assurer que l'individu a la souveraineté sur ses propres données et peut décider avec qui et dans quel but il les partage ".

L'échelle et la diversité du continent rendent également difficile l'obtention d'un consensus sur la réforme. L'Europe est profondément divisée : la crise migratoire de 2015 a ouvert un gouffre entre l'Occident libéral et des pays comme la Hongrie de Viktor Orban qui n'a pas guéri. Même des alliés proches comme l'Allemagne et la France se sont parfois enfermés : La réponse froide de Berlin aux initiatives de réforme d'Emmanuel Macron en 2017 a déclenché la colère à Paris, tandis que l'ouverture unilatérale du président français à M. Poutine l'année dernière a provoqué l'irritation à Berlin.

Et lorsqu'il s'agit de la réforme de la zone euro, des divisions subsistent entre les Européens du Sud, fiscalement contestés, et la nouvelle Ligue hanséatique, fiscalement orthodoxe, des pays du Nord. Mme Merkel reste, dans une certaine mesure, l'otage de l'opinion publique allemande.

L'Allemagne, admet-elle, est encore "légèrement hésitante" sur l'union bancaire, "car notre principe est que chacun doit d'abord réduire les risques dans son propre pays aujourd'hui avant que nous puissions mutualiser les risques". Et l'union des marchés de capitaux pourrait exiger des États membres qu'ils cherchent à s'aligner davantage sur des choses comme la loi sur l'insolvabilité.

Ces divisions ne sont rien en comparaison du fossé qui sépare l'Europe et les Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump. L'Allemagne est devenue le punching-ball préféré de l'administration, fustigée pour ses dépenses de défense relativement faibles, son important excédent de la balance courante et ses importations de gaz russe. Les entreprises allemandes redoutent que M. Trump ne donne suite à sa menace d'imposer des droits de douane sur les voitures européennes.

C'est douloureux pour Mme Merkel, dont la carrière a pris son envol après l'unification. Dans une interview accordée l'année dernière, elle a décrit comment, alors qu'elle atteignait sa majorité en Allemagne de l'Est communiste, elle aspirait à faire un voyage classique en Amérique : " Voir les montagnes Rocheuses, conduire et écouter Bruce Springsteen - c'était mon rêve ", a-t-elle dit à Der Spiegel.

La mauvaise chimie entre Mme Merkel et M. Trump a été largement rapportée. Mais les dernières tensions dans la relation germano-américaine sont-elles seulement personnelles - ou y a-t-il plus que cela ? "Je pense qu'il y a des causes structurelles ", dit-elle.

Depuis des années maintenant, l'Europe et l'Allemagne sont en train de glisser vers le bas de la liste des priorités des Etats-Unis. "Il y a eu un changement ", dit-elle. " Le président Obama a déjà parlé du siècle asiatique, vu du point de vue américain. Cela signifie également que l'Europe n'est plus, pour ainsi dire, au centre des événements mondiaux".

Elle ajoute : "L'intérêt des Etats-Unis pour l'Europe diminue - ce sera le cas sous n'importe quel président."

La réponse ? "Nous, en Europe, et surtout en Allemagne, devons prendre plus de responsabilités." L'Allemagne s'est engagée à atteindre l'objectif de l'OTAN de consacrer 2 % de son PIB à la défense d'ici le début des années 2030. Mme Merkel admet que pour les membres de l'Alliance qui ont déjà atteint l'objectif de 2 %, " naturellement, ce n'est pas suffisant ". Mais il est indéniable que l'Allemagne a fait des progrès substantiels sur cette question : son budget de la défense a augmenté de 40 % depuis 2015, ce qui constitue " un grand pas en avant pour l'Allemagne ".

Mme Merkel insiste sur le fait que la relation transatlantique "reste cruciale pour moi, notamment en ce qui concerne les questions fondamentales relatives aux valeurs et aux intérêts dans le monde". Mais l'Europe doit aussi développer sa propre capacité militaire. Il peut y avoir des régions en dehors de l'objectif premier de l'OTAN où " l'Europe doit - si nécessaire - être prête à s'engager ". Je vois l'Afrique comme un exemple ", dit-elle.

La défense n'est pas la seule pomme de discorde avec les Etats-Unis. Le commerce est une source d'irritation constante. Berlin a regardé avec inquiétude la guerre commerciale amère entre les Etats-Unis et la Chine en 2018 : elle craint toujours de devenir un dommage collatéral. "L'Union européenne peut-elle subir des pressions entre l'Amérique et la Chine ? Cela peut arriver, mais nous pouvons aussi essayer de l'empêcher".

L'Allemagne se fait peu d'illusions sur la Chine. Les fonctionnaires et les hommes d'affaires allemands sont tout aussi révoltés que leurs homologues américains par le vol de la propriété intellectuelle de la Chine, ses pratiques d'investissement déloyales, le cyberpiratage parrainé par l'État et les violations des droits de la personne dans des régions comme le Xinjiang. Autrefois considérée comme un partenaire stratégique, la Chine est de plus en plus considérée à Berlin comme un rival systémique.

Mais Berlin n'a pas l'intention d'imiter la politique américaine de " découplage " - en coupant ses liens diplomatiques, commerciaux et financiers avec la Chine. Au contraire, Mme Merkel a défendu avec acharnement les relations étroites de Berlin avec Pékin. Elle dit qu'elle "déconseille de considérer la Chine comme une menace simplement parce qu'elle est économiquement prospère".

"Comme en Allemagne, l'essor de la Chine repose en grande partie sur le travail, la créativité et les compétences techniques ", dit-elle. Bien sûr, il faut "s'assurer que les relations commerciales sont équitables". La puissance économique et les ambitions géopolitiques de la Chine en font un rival pour les Etats-Unis et l'Europe. Mais la question est de savoir si l'Allemagne et l'Europe veulent démanteler toutes les chaînes d'approvisionnement mondiales interconnectées... à cause de cette concurrence économique. Elle ajoute : "A mon avis, l'isolement complet de la Chine ne peut pas être la solution."

Son appel au dialogue et à la coopération l'a mise sur une trajectoire de collision avec certains membres de son propre parti. Les faucons de Chine de son Union chrétienne-démocrate partagent la méfiance des États-Unis à l'égard de Huawei, le groupe chinois d'équipement de télécommunications, craignant qu'il ne soit utilisé par Pékin pour mener des activités de cyber-espionnage ou de sabotage.

Mme Merkel a adopté une ligne plus conciliante. L'Allemagne devrait renforcer ses exigences de sécurité envers tous les fournisseurs de télécommunications et diversifier ses fournisseurs " afin de ne jamais se rendre dépendants d'une seule entreprise " en 5G. Mais " je pense qu'il est erroné de simplement exclure quelqu'un en soi ", dit-elle.

La montée en puissance de la Chine a suscité des inquiétudes quant à la compétitivité future de l'Allemagne. Et cette "angoisse" économique trouve des échos dans la politique fébrile du quatrième mandat de Mme Merkel. Sa "grande coalition" avec les sociaux-démocrates est en proie à des querelles. L'Alternative populiste pour l'Allemagne est maintenant établie dans les 16 parlements régionaux du pays. Une bataille a éclaté pour la succession de l'après-Merkel, avec une série de gros bonnets de la CDU qui auditionnent pour le poste le plus élevé. De nombreux membres de l'élite politique s'inquiètent de la diminution de l'influence internationale dans les derniers mois de l'ère Merkel.

Bien qu'elle reste l'une des personnalités politiques les plus populaires du pays, les Allemands se demandent quel sera son héritage. Pour beaucoup de ses prédécesseurs, il est facile de répondre à cette question : Konrad Adenauer a ancré l'Allemagne de l'après-guerre à l'ouest ; Willy Brandt a inauguré la détente avec l'Union soviétique ; Helmut Kohl a été l'architecte de la réunification allemande. Comment se souviendra-t-on alors de Mme Merkel ?

Elle balaie la question. "Je ne pense pas à mon rôle dans l'histoire - je fais mon travail." Mais qu'en est-il des critiques qui affirment que l'ère Merkel n'était qu'une simple durchwurschteln - un embrouillamini ? Ce mot, dit-elle, dans un rare éclair d'irritation, "ne fait pas partie de mon vocabulaire".

Malgré sa réputation de gradualisme et de prudence, on se souviendra sans doute de Mme Merkel pour deux mesures audacieuses qui ont changé l'Allemagne - ordonner la fermeture de ses centrales nucléaires après la catastrophe de Fukushima en 2011, et maintenir les frontières du pays ouvertes au plus fort de la crise des réfugiés en 2015.

Cette décision a été la plus controversée, et certains en Allemagne ne lui pardonnent toujours pas. Mais les responsables disent que l'Allemagne a survécu à l'afflux et a intégré les plus d'un million de migrants qui sont arrivés en 2015-16.

Elle préfère mettre en évidence les changements moins visibles. L'Allemagne est beaucoup plus engagée dans le monde : il suffit de regarder, dit-elle, les missions de la Bundeswehr en Afrique et en Afghanistan. A l'époque de Kohl, même l'idée d'envoyer un bateau dans l'Adriatique pour observer la guerre en Yougoslavie était controversée.

Elle mentionne également les efforts visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, son rôle dans l'accord nucléaire avec l'Iran, sa prise en charge d'une responsabilité toujours plus " diplomatique, et de plus en plus aussi militaire ". " Il se peut qu'elle le devienne davantage à l'avenir, mais nous sommes certainement sur la bonne voie ", dit-elle.

L'ère Merkel a été marquée par des crises, mais grâce à sa gestion, la plupart des Allemands ont rarement connu une telle réussite. Le problème, c'est que le monde attend encore plus d'une Allemagne puissante et prospère et de son prochain chancelier.

 

 

 

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il y a 19 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

Sa solution est de doubler l'Europe

Non, pas de "doubler l'Europe", mais de "mettre les bouchées doubles" pour la construction de l'Europe.

il y a 21 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

citant Lionel Barber et Guy Chazan : "En ce sens, l'Europe est existentielle pour les intérêts allemands, ainsi que pour son identité."

Peut-être que l'Europe est tout simplement une "Grande Allemagne" ?

il y a 23 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

citant Lionel Barber et Guy Chazan : "elle a maintenu l'unité de l'Europe en imposant des sanctions à la Russie pour l'annexion de la Crimée"

Comme si la Russie ne faisait pas partie de l'Europe...

il y a 25 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

citant Lionel Barber et Guy Chazan : "Elle ajoute : "L'intérêt des Etats-Unis pour l'Europe diminue - ce sera le cas sous n'importe quel président."

Réflexion très intelligente. Donc le problème n'est pas Trump. C'est beaucoup plus profond, et cela veut dire que les Européens doivent faire leur deuil de la "relation spéciale" (special relationship) si chère aux Anglais, Trump ou pas Trump.

Les Européens doivent faire leur deuil de l'OTAN.

 

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https://www.n-tv.de/politik/Was-die-Bauern-auf-die-Strasse-treibt-article21516275.html (17 janvier 2020)

Coïncidant avec le début du salon de l'agriculture (Grüne Woche), dans toute l'Allemagne, des agriculteurs manifestent contre le durcissement des lois environnementales.

 - la protection des insectes : glyphosate interdit à partir de 2023

- bien-être animal :

Le projet de label de bien-être animal sur une base volontaire suscite également un certain mécontentement. [La ministre] Klöckner veut introduire un label en trois étapes, d'abord pour les porcs, puis pour la volaille et les bovins, qui montre que les animaux ont été mieux traités que ce qui est exigé par la loi, de l'élevage à l'abattage. Les agriculteurs intéressés doivent être aidés dans la transformation des étables.

Les agriculteurs considèrent que leur compétitivité est limitée. Les défenseurs du bien-être des animaux, en revanche, s'opposent à l'approche volontaire et exigent un étiquetage obligatoire. En outre, les critères d'attribution du label sont trop laxistes. Toutefois, les protecteurs des consommateurs considèrent au moins les exigences du paquet agricole comme une première étape correcte. Mais eux aussi sont favorables à l'étiquetage obligatoire.

- les nitrates :

Le troisième point central est le litige relatif à la nouvelle ordonnance sur les engrais. Comme l'Allemagne a récemment enfreint les directives européennes sur la pollution maximale par les nitrates en 18 points de mesure, le gouvernement se sent obligé de prendre des mesures. Afin de maintenir les niveaux de nitrates dans des limites raisonnables, le paquet agricole prévoit une réduction de 20 % en moyenne de la fertilisation dans les exploitations situées dans des "zones rouges" particulièrement polluées. En outre, il doit y avoir un plafond de quantité par zone. En outre, les périodes de fermeture doivent être prolongées et les distances par rapport aux plans d'eau lors de l'épandage d'engrais doivent être augmentées.

Les agriculteurs affirment que la nouvelle réglementation entraînera des pertes de rendement parce qu'ils ne seront plus autorisés à épandre suffisamment de fumier ou de lisier. L'association des agriculteurs met en garde contre une offre insuffisante de cultures telles que le blé. La part des importations de denrées alimentaires sur le marché allemand augmenterait ainsi. L'association des agriculteurs biologiques BÖLW souligne qu'il faut avant tout ne garder sur une surface qu'autant d'animaux que le sol et l'eau peuvent en supporter. L'industrie de l'eau est en principe favorable aux restrictions en matière de fertilisation, car le traitement des eaux polluées est très coûteux.

 

 

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Le général Lecointre « n’imagine pas » un engagement « avec les Allemands dans des combats durs à un horizon prévisible »

Dans domaine militaire, la France et le Royaume-Uni ont établi une coopération étroite dans le cadre des accords de Lancaster House, signés en novembre 2010. Et cela, tant au niveau opérationnel qu’industriel. À l’époque, ce rapprochement paraissait logique en raison des multiples points communs entre leurs forces armées respectives. Comme dit le dicton, « qui se ressemble s’assemble ».

Seulement, la sortie prochaine du Royaume-Uni de l’Union européenne [Brexit] change la donne. Sur le plan industriel pour commencer : les projets franco-britanniques tournent actuellement au ralenti.

« Nous avons conservé des briques technologiques destinées à construire des systèmes futurs de drones ; malheureusement, les difficultés budgétaires dans lesquelles se trouvait le Royaume-Uni ont fait qu’ils ont arrêté ce projet. Aujourd’hui restent, en matière de coopération d’industrie de défense des systèmes de guerre des mines ou des systèmes de missile naval qui, même si on ne les a pas abandonnés, sont peu avancés, et une coopération toujours efficace en matière nucléaire », a résumé le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], alors qu’il était entendu par les députés de la commission des Affaires étrangères, en novembre dernier [le compte-rendu a manqué de passer inaperçu…].

En revanche, le Brexit ne remet pas fondamentalement en cause la coopération opérationnelle entre les armées françaises et britanniques. Le déploiement d’hélicoptères de transport lourd CH-47D Chinook de la Royal Air Force [RAF] au Mali en est un exemple.

« Il s’agit pour eux [les Britanniques] d’une question existentielle : en réalité, ils ne peuvent pas se passer de la coopération militaire opérationnelle avec la France, et j’ai donc bon espoir que nous trouverons les moyens de prolonger notre coopération opérationnelle. Je sens très bien que les militaires britanniques souhaitent absolument que le Royaume-Uni reste dans un ménage franco-britannique. Ce ménage est objectivement déséquilibré, mais je suis prêt à accepter de jouer le jeu si cela permet de les accrocher à nos engagements, parce qu’il est important de les avoir avec nous », a ainsi expliqué le général Lecointre aux députés.

« Nous devons absolument préserver notre coopération opérationnelle avec le Royaume-Uni qui est ‘l’autre armée’ ayant la même culture d’intervention que la nôtre et la même conception d’ancienne puissance coloniale consistant à ne pas se laver les mains de ce qui se passe ailleurs que sur son seul territoire », a encore insisté le CEMA.

Cela étant, la musique n’est pas du tout la même avec l’Allemagne, avec laquelle la France partage pourtant une brigade [la BFA – Brigade franco-allemande] et, bientôt, un escadron de transport qui, doté d’avions C-130J Hercules, sera basé à Évreux.

« Quand on engage la brigade franco-allemande dans le Sahel, on engage en réalité les régiments français de cette brigade dans l’opération Barkhane et des officiers de l’état-major allemand de la même brigade à la MINUSMA [mission des Nations unies au Mali, ndlr] et dans la mission EUTM [mission européenne pour la formation des soldats maliens, ndlr]. Ils sont ensemble, sur le même théâtre, mais ils ne font pas du tout le même métier et les Allemands continuent de ne pas exposer leurs hommes à un engagement direct », ainsi rappelé le général Lecointre. Et, selon lui, cette situation n’évoluera pas de sitôt.

« Il n’y a pas de raison que l’on ne parvienne plus à faire ce que l’on fait maintenant. Je n’imagine pas une coopération d’engagement commun avec les Allemands dans des combats durs à un horizon prévisible », a en effet affirmé le CEMA.

Aussi, ce dernier n’a sans doute pas été surpris le refus de Berlin – exprimé à deux reprises – d’engager des unités des forces spéciales de la Bundeswehr au sein de la Task Force européenne Takuba, appelée à accompagner au combat les forces armées maliennes [FAMa] contre les groupes armés terroristes [GAT] du Sahel…

Aussi, et au-delà d’unités « organiques » communes, la coopération avec l’Allemagne dans le domaine militaire ne peut qu’être industrielle, étant donné que l’horizon est bouché avec le Royaume-Uni. Du moins, c’est ce qu’a expliqué le général Lecointre. « Nous ne pouvons faire l’économie de l’indispensable coopération avec l’Allemagne sur le plan industriel des technologies de défense », a-t-il dit.

Et même si cette coopération industrielle est souvent compliquée parce que les « Allemands pensent tout en termes de préservation de leur capacité industrielle » et que le système de prise décision est « plus cloisonné » qu’en France, « avec une très grande difficulté à mettre d’accord entre eux les directeurs d’administrations centrales et les représentants des ministères », a expliqué le CEMA, qui s’est dit « inquiet » au sujet du char du futur, un « projet franco-allemand qui avance trop lentement. »

Quoi qu’il en soit, a résumé le général Lecointre, le Brexit laisse la France dans « un face-à-face avec l’Allemagne, avec laquelle nous n’avons d’autre choix que de coopérer sur le plan industriel, et nous n’avons pas d’autre choix non plus que de poursuivre une coopération avec les Britanniques dans nos engagements opérationnels. » Et quid de l’Italie, pays avec lequel la France a une relation militaire assez riche?

Reste que la question sera donc, selon le CEMA, « de définir la place à donner aux Britanniques dans un nouvel accord à conclure avec les Européens » et il « faudra déterminer, en particulier, s’ils pourront continuer de participer à la coopération structurée permanente », alors que le Royaume-Uni ne fera plus partie de l’Union européenne.

« Nous devrons trouver une réponse à cette question délicate et, pour le reste, inventer le moyen d’associer les Britanniques à une sorte de ‘conseil de sécurité européen’ qui serait une excroissance de l’Union européenne. J’y travaillerai, car je tiens absolument à la proximité avec les Britanniques, que j’estime être une nécessité fondamentale », a conclu le général Lecointre.

http://www.opex360.com/2020/01/20/le-general-lecointre-nimagine-pas-un-engagement-avec-les-allemands-dans-des-combats-durs-a-un-horizon-previsible/

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J'avais mal lu, "Le général Lecointre « n’imagine pas » un engagement « avec les Allemands dans des combats durs à un horizon prévisible »" , je croyais que ça voulait dire "le général Lecointre n'imagine pas de guerre entre la France et l'Allemagne à un horizon prévisible"...

Tant mieux, mais enfin quelle idée saugrenue de poser la question, me disais-je.

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une analyse d'un des derniers discours d'Angela sur Atlantico ...

Europe post Brexit : et Angela Merkel mit (sans le vouloir) le doigt sur le vrai point de faiblesse de l’Union

Dans une interview accordée au Financial Times, Angela Merkel aborde la question de l'Union Européenne. Selon elle, "La sortie du Royaume-Uni de l'Union-Européenne doit servir de "wake-up call" au reste des pays membres de l'Union".

(je le met sous balise spoiler histoire que la page ne fasse pas 4 km de long...)

Révélation

Atlantico.fr : Selon Angela Merkel, les pays membres de l'UE doivent y rester, car seuls ils sont bien trop petits pour s'en sortir. Si c'est argument semble rationnel de prime abord, n'est-il pas, en réalité, erroné  dans la mesure où un certain nombre de pays en Europe -la Grande-Bretagne s'apprête à le faire- ou dans le reste du monde ont déjà prouvé qu'ils pouvaient peser dans les relations internationales malgré leur taille ?

Christophe Bouillaud : Certes, la taille (superficie ou nombre d’habitants) du pays n’est pas essentielle à la puissance d’un Etat, un pays peut être grand et pauvre, mais elle est souvent un prérequis de la puissance économique, militaire, diplomatique. Parmi les petits Etats, il y a, en proportion de leur nombre au sein des Nations Unies, peu d’Etats puissants, ou dont on peut dire qu’ils jouent un rôle important dans les relations internationales de leur région du monde. Singapour pourrait être un de ces rares exemples. Mais, de fait, comme le montre cet exemple de Singapour, l’influence d’un Etat de faible dimension dans les relations internationales dépend largement du système d’alliances et du contexte régional dans lequel il opère. Le Luxembourg ou bien sûr la Suisse pourraient être un autre exemple, là encore fortement dépendant du contexte européen et occidental.

Donc, en règle générale, en matière de géopolitique, il vaut mieux être un pays riche, peuplé, surarmé et de grande taille, pour peser dans le jeu international. Les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale, étaient tous des grands Etats ou Empires en 1945. Il est bien évident qu’en 2020 ce legs de l’histoire ne vaut plus pour deux pays : la France et le Royaume-Uni. Ni l’un ni l’autre de ces pays ne représente plus en effet que l’ombre de sa puissance de 1945. Les propositions de recomposition du Conseil de Sécurité visent souvent à faire coller le légal avec le réel, en donnant des sièges à l’Inde, au Brésil, au Japon, voire au Nigéria ou à l’Afrique du sud, et en demandant aux deux anciennes puissances impériales européennes de se contenter d’un siège pour toute l’Union européenne.

Les dirigeants actuels du Royaume-Uni pensent sans doute moins à revenir au niveau de puissance qui était celui de ce pays en 1945, voire à celui d’avant 1914, qu’à profiter, comme Singapour, d’un contexte géopolitique et économique favorable au niveau régional pour profiter au maximum des avantages de la proximité du marché continental, tout en évitant les inconvénients. Ce choix du passager clandestin, dont on verra si l’Union européenne accepte de se faire la victime d’ici la fin de cette année, ne vaut d’ailleurs que pour l’aspect économique. Pour ce qui des aspects stratégiques et militaires, le Royaume-Uni reste dans l’OTAN, et continuera de partager avec les autres pays européens des intérêts géopolitiques proches, comme le montre d’ailleurs la crise iranienne actuelle.

Bref, dans un monde devenu moins pacifique qu’il y a quelques années, la puissance reste un attribut des grands Etats riches. De ce point de vue, Angela Merkel me semble avoir raison : le partage de la souveraineté entre Etats européens membres de l’Union européenne pour être plus fort reste une conclusion logique à tirer de l’état des relations internationales. Tout dépend bien sûr ensuite de la qualité de ce partage : une alliance peut bien fonctionner ou non.

Edouard Husson : C’est la première fois depuis très longtemps qu’Angela Merkel accorde un entretien qui a du contenu. Cela mérite d’être souligné. C’est sans doute lié au fait que la Chancelière est en fin de carrière à la Chancellerie. Elle ne se représentera pas en 2021. Cette grande manoeuvrière, dont l’art politique a la plus souvent consisté à ne rien dire de substantiel, se laisse aller. C’est un peu triste d’ailleurs de constater qu’il faut qu’il n’y ait plus d’enjeu de pouvoir pour elle pour qu’elle mette de la substance. C’est un très mauvais exemple en termes de vocation politique. Du coup, je suis plutôt frappé par le fait que Madame Merkel parle plus de l’Allemagne que de l’Union Européenne. Quand elle parle de l’Union Européenne, vous avez raison, elle reste prisonnière de la vision du XXè siècle, selon laquelle nos pays sont trop petits pour peser seuls dans la monde. La Chancelière tient compte cependant de la réalité du Brexit. On la sent partagée entre la crainte - que va faire la Grande-Bretagne - et la résignation - le Brexit est un fait et nous allons bien voir ce que veut la Grande-Bretagne. D’une manière générale, l’entretien est empreint d’une modestie qui, pour une fois - car Angela Merkel a toujours joué la femme politique modeste - n’est pas jouée. On sent bien cependant qu’elle n’a pas compris le bouleversement majeur de la révolution digitale dont elle dit que c’est le plus grand défi pour l’Europe: la taille ne compte plus mais la capacité d’un pays à collecter, maîtriser et traiter l’information - qui est en quelque sorte le carburant de la troisième révolution industrielle. 

Si dans les faits l'argument n'est donc pas toujours valable, du moins économiquement, n'est-il pas aussi celui qui est le moins à même de convaincre les populations européennes du bien-fondé de l'UE ? 

Christophe Bouillaud : C’est sûr qu’en regardant le déroulement des années depuis 2007/2008, les populations auront bien du mal à voir le lien entre la taille ou le poids économique de leur pays et son destin économique. Des petits pays se sont bien sortis de la crise (Danemark, Pays-Bas, Finlande, République tchèque), des petits pays en ont souffert (Portugal, Grèce), des grands pays ont souffert (France, Espagne et surtout Italie) et des grands pays s’en sont bien sortis (Allemagne, Pologne). La taille et l’importance géopolitique de chacun a été largement détaché du succès ou de l’insuccès économique. Le libre accès de chacun au grand marché européen n’a pas changé grand-chose, par contre, la position de chacun par rapport à la zone Euro aura été décisive. Par ailleurs, ces insuccès et surtout ces succès sont plus perçus comme l’effet des politiques nationales que celui d’un succès européen, et encore moins d’un succès lié à la taille de l’UE. Pour tout dire, le succès est toujours présenté comme national, il n’est jamais européen, parce que les élites dirigeantes de chaque pays s’attribuent toujours le succès à eux-mêmes, en vue de leur réélection. C’est là toute la difficulté : les citoyens européens sont assez peu conscients de ce que cette grande Union européenne à 28 leur apporte à eux personnellement et à leur pays en particulier, parce que, finalement, la décision européenne demeure peu incarnée dans un responsable. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis où beaucoup de citoyens attribuent le bon ou le mauvais état de l’économie à l’action du Président des Etats-Unis. Qui, de ce côté de l’Atlantique, va remercier Mario Draghi, comme président de la BCE jusqu’en décembre dernier, d’avoir fait baisser les taux d’intérêts ?  On se plaindra plutôt, dans la presse allemande en particulier, du fait qu’il a ruiné les petits épargnants.

Edouard Husson : Si l’on compare la France et l’Allemagne d’un côté et de Danemark, les Pays-Bas ou les pays du groupe de Visegrad, on voit bien que la taille d’un pays ne garantit pas sa bonne gestion. Les petits ou moyens pays de l’Union sont souvent mieux gérés que la France ou l’Allemagne. Cela peut vous étonner que j’associe la France et l’Allemagne en termes de mauvaise gestion: mais le bilan d’Angela Merkel n’est pas fameux. Le pays est en sous-investissement chronique dans les infrastructures - au nom de la rigueur budgétaire; il a un mauvais bilan carbone; il engloutit 50 milliards d’euros par an dans le traitement de l’immigration de masse voulue par Angela Merkel. Du point de vue politique aussi, le pays va mal: les deux partis au pouvoir (la CDU d’Angela Merkel et le SPD) ne sont plus majoritaires dans l’opinion; Angela Merkel gouverne par défaut, parce que personne, à part Christian Lindner, le chef du parti libéral, n’a eu le courage de s’opposer à elle après sa défaite, objectivement parlant, aux élections de 2017. Les peuples de l’Union sentent bien que l’enjeu, c’est la démocratie: un sujet que la Chancelière évoque peu, finalement; elle parle des valeurs de l’Ouest; elle dit qu’elle ne partage pas la vision politique intérieure des dirigeants chinois mais n’arrive pas une seule fois à prononcer le mot démocratie ! Or c’est bien l’enjeu, pour le XXIè siècle: les puissances du nouveau siècles seront celles qui traitent le mieux l’information; et rien de plus important pour cela qu’un système de liberté politique, d’autonomie organisationnelle, et d’éducation au « self-government ».

Aujourd'hui plutôt que d'essayer de prouver l'importance de l'UE avec l'argument de "la taille" ne faudrait-il pas repenser l'Europe autrement ? En effet, unir des pays sans identité commune n'est-il pas vain ? En d'autres termes pour résoudre le problème de fond ne faut-il pas penser une civilisation, une identité européenne ? 

Christophe Bouillaud : Oui, c’est une vieille idée qui traine depuis maintenant deux décennies au moins. La discussion au moment de la « Convention Giscard » en 2003-04 a montré que cette dernière n’aboutissait à rien de bien concluant. La tentative d’affirmer une identité chrétienne a échoué. Surtout, la référence aux Lumières, aux droits de l’Homme et à l’économie de marché est partagée bien au-delà du continent européen proprement dit. Dira-t-on que les Etats-Unis, l’Australie, le Chili, Israël, l’Afrique du sud ou même Taïwan ou la Corée du sud n’ont pas ces objectifs en terme de civilisation ?  L’entretien d’Angela Merkel rappelle d’ailleurs que de ce point de vue, des valeurs nées en Europe entre le XVIIIème siècle et le XIXème siècle, l’Occident, existe toujours.

Du coup, si l’on veut être un minimum réaliste, il faut bien considérer que la seule identité européenne possible est à construire dans un conflit avec des ennemis – comme sont classiquement construites les identités politiques, par accrétion de conflits successifs. Non pas les ennemis que l’on se choisirait arbitrairement, mais des ennemis qui veulent bel et bien vous faire la peau. Or, de manière intéressante, Angela Merkel dans son entretien au Financial Times récuse complètement l’idée que la Chine du dictateur rouge actuel soit devenue notre ennemi. C’est un compétiteur, certes menaçant car très avancé technologiquement désormais à force de travail et de recherche, qu’il faut amener à jouer dans les règles et avec lequel on peut coopérer tout en se concurrençant. Il ne faut pas casser, dit-elle, « les chaînes de valeur », faisant allusion à la forte intégration industrielle du monde, dont la Chine constitue l’un des centres. C’est, de mon point de vue, une vision plutôt irénique des choses, pour ne pas dire plus. Tout montre que la Chine actuelle veut vraiment et sans remords détruire notre vision des droits de l’Homme, qu’elle infiltre certains Etats européens (comme semble-t-il la République tchèque) et qu’elle se livre chez elle à une expérience de retour au « totalitarisme » le plus féroce avec les moyens les plus avancés de la science et de la technologie – sans compter l’ethnocide d’une minorité qui a eu le malheur d’être musulmane et non-« han », les Ouïghours. Avec une telle puissance, il n’y a pas grand-chose à négocier, il faut simplement se préparer, certes le plus subtilement possible, au conflit à venir. Il faut aider les Hongkongais révoltés, et se préparer à aller vers des sanctions économiques. Le même discours pourrait être fait pour l’Islam politique, dans toutes ces diverses nuances. Là encore, voilà un ennemi commun à tous les Etats européens, mais il est vrai que, dans ce cas, c’est toute notre stratégie d’approvisionnement énergétique qui serait à revoir. Enfin, il y a la Russie. C’est l’ennemi officiel, et le seul d’ailleurs au niveau étatique, puisque les forces de l’OTAN restent dressées contre la Russie.

Malheureusement, les dirigeants des Etats européens ne sont même pas d’accord sur la nature de l’ennemi principal. C’est donc l’histoire à venir qui nous obligera – ou pas – à nous définir ainsi. Il n’y aurait pas eu d’Europe unie dans les années 1950 sans la menace soviétique, cette évolution ne sera donc pas si inédite. Mais, si une identité européenne finit par apparaître, l’enjeu sera sans doute du même ordre, existentiel.

Edouard Husson : Oui. Angela Merkel s’est administrée à elle-même une forte dose de réalisme. Elle n’a plus, face à Trump, l’arrogance d’invoquer les valeurs occidentales. Elle cherche, presque suppliante, à obtenir que les Etats-Unis continuent à regarder l’Europe et elle veut sauver, contre Macron, la défense transatlantique. Elle ne prétend plus, comme il lui arrivait de le faire par le passé, incarner le rempart de l’état de droit contre les nationalismes. C’est un entretien très curieux, presque désabusé: en tout cas incapable de proposer un message positif, de formuler un contenu politique et éthique au projet d’Union Européenne. Angela Merkel explique que l’Europe doit s'adapter à la compétition mondiale. Et l’on retrouve son fond progressiste dans le fait qu’elle pense que l’Europe n’a plus de modèle à apporter au monde. Du coup, elle ne se rend pas compte qu’une Union Européenne sans ambition politique, sans projet fédérateur, a peu de chances de tenir ensemble.

 

malheureusement pas de lien direct vers l'interview. pas mal d'extrait ici sur le the guardian.

 

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il y a 58 minutes, rendbo a dit :

Citant Édouard Husson : Or c’est bien l’enjeu, pour le XXIè siècle: les puissances du nouveau siècles seront celles qui traitent le mieux l’information; et rien de plus important pour cela qu’un système de liberté politique, d’autonomie organisationnelle, et d’éducation au « self-government ».

Graham Allison, dans l'article du National Interest du 22 décembre que j'ai cité ici http://www.air-defense.net/forum/topic/10777-chine/?do=findComment&comment=1265916 , dit exactement le contraire. Il n'y a pas de corrélation entre liberté et prouesse en informatique. Il suggère même qu'à cause de leur démocratie, les États-Unis protègeront "trop" la vie privée des citoyens, empêchant ainsi les entreprise de prélever les données qui s'avèreront stratégiques pour générer de la croissance et du progrès technologique. La dictature totalitaire est un avantage compétitif.

 

il y a 58 minutes, rendbo a dit :

malheureusement pas de lien direct vers l'interview.

http://www.air-defense.net/forum/topic/18727-allemagne/?do=findComment&comment=1271558

 

Modifié par Wallaby
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Il y a 7 heures, rendbo a dit :

Du coup, si l’on veut être un minimum réaliste, il faut bien considérer que la seule identité européenne possible est à construire dans un conflit avec des ennemis – comme sont classiquement construites les identités politiques, par accrétion de conflits successifs. Non pas les ennemis que l’on se choisirait arbitrairement, mais des ennemis qui veulent bel et bien vous faire la peau.

 

Il y a 7 heures, rendbo a dit :

Elle cherche, presque suppliante, à obtenir que les Etats-Unis continuent à regarder l’Europe

Le truc qu'elle n'a pas compris, c'est que l'Amérique est l'un des ennemis qui veulent nous faire la peau.

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  • 2 weeks later...

Annegret Kramp-Karrenbauer aurait l'intention de démissionner de son poste de chef de parti et renoncerait à sa candidature au poste de chancelière. C'est ce qu'elle a annoncé au comité exécutif de la CDU, suite notamment à la crise ouverte ayant marqué le parti suite à une alliance avec l'extrême droite (AfD) en Thuringe.

https://www.welt.de/politik/deutschland/article205730443/CDU-AKK-verzichtet-auf-Kanzlerkandidatur-und-will-Parteivorsitz-abgeben.html

En français :

https://www.courrierinternational.com/depeche/allemagne-la-dauphine-designee-de-merkel-jette-leponge.afp.com.20200210.doc.1ov796.xml

 

Modifié par Skw
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