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Opération Barkhane


Messages recommandés

9 minutes ago, Wallaby said:

Est-ce que quelqu'un comprend les tenants et aboutisants de l'attaque de Silgadji ?

Quel est l'intérêt pour les djihadistes présumés de s'en prendre à des civils ?

Est-ce qu'on est vraiment sûr qu'on a affaire à des "djihadistes" ?

---

Pas grand monde ne semble s’avancer sur qui a perpétré l'attaque ni pourquoi...

... néanmoins ce n'est pas la première mais au moins la troisième attaque du genre dans le secteur ... avec toujours le même principe ... attaque du marché local.

L'effet c'est la migration des civil qui autant qui le peuvent quitte la zone ... c'est peut être le but recherché.

---

RFI

Quote

Selon nos sources, c’est ce samedi entre 14h et 16h que l’attaque s’est déroulée. C’est au niveau du marché que les hommes armés ont attaqué les populations.

« Ils ont d’abord rassemblé tout le monde. Ensuite, ils ont séparé les femmes des hommes », explique une source gouvernementale. Tous les hommes ont été abattus et les femmes libérées.

Vérification des pièces d'identité

Selon un témoin cité par une autorité locale, les assaillants ont vérifié les pièces d’identité des hommes avant de les abattre comme s’ils recherchaient des catégories de personnes bien précises. « Les corps sont toujours au marché », dit notre interlocuteur.

Selon notre source sécuritaire, les assaillants ont saboté l’antenne qui servait de relais pour les communications téléphoniques, empêchant tout contact avec les autres localités.

Il est difficile de donner un bilan de cette attaque. Entre 10 et 50 personnes tuées, selon les sources. Mais ce bilan pourrait s’alourdir, car il y a des portés disparus, d'après une source sécuritaire qui a pu rencontrer des rescapés.

Engins explosifs

La zone a été isolée par les assaillants avant l’attaque. Selon une source gouvernementale, ces groupes armés ont posé des engins explosifs sur tous les axes qui conduisent à la localité. Difficile pour les forces de sécurité d’y accéder avec des véhicules. Un flux important de populations a commencé à fuir le village. Des dizaines de personnes se sont déjà réfugiées dans les communes environnantes.

Face à cette violence et à la multiplication des attaques, les Burkinabè sont partagés entre colère et inquiétude. Les populations, qui ont d’ailleurs salué la montée en puissance des forces de défense, se demandent aujourd’hui comment venir à bout de ces attaques. Malgré le recrutement annoncé de 2 000 soldats pour renforcer les effectifs, en plus des volontaires, la situation devient intenable pour les populations. Enfin, au Burkina Faso, il y a aussi des voix qui s’élèvent pour dire qu’il est temps de penser à la négociation avec certains groupes armés.

 

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il y a 2 minutes, Wallaby a dit :

Est-ce que quelqu'un comprend les tenants et aboutisants de l'attaque de Silgadji ?

Quel est l'intérêt pour les djihadistes présumés de s'en prendre à des civils ?

Est-ce qu'on est vraiment sûr qu'on a affaire à des "djihadistes" ?

Reconstitution d'un bout de "califat" ? Mise en coupe réglée d'une région avec élimination des opposants civils ? Dans le premier cas : but "politique", crapuleux à échelle industrielle dans le second.

La description du tri au marché par examen des papiers d'identité fait penser à de l'épuration ethnique, même si l'article ne l'explique pas (élimination par patronyme, par lieu de naissance ? Par âge ?).

 

Le relais GSM local est toujours le premier qui saute.

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Il y a 5 heures, gustave a dit :

Le premier but d'un mouvement insurrectionnel est de démontrer l'incapacité de l'état à assurer la sécurité.

C'est tout les paradoxes de guerres insurrectionnelles.

Quand une base, une patrouille etc.. d'une armée régulière ou d'une armée étrangère occupant un pays  se fait détruite pas des rebelles, ces derniers se cachent dans la population (complicité volontaire ou complicité subie par la peur ) pour éviter que l'armée régulière ou occupante ne les trouve et se venge…

Méthode des guerilla qui marchait bien au 20 ème siècle.

Car dans les siècles passés, les armées occupantes/régulières avaient d'autres méthodes beaucoup plus cruelle pour lutter contre les guerilla .

En effet, en cas d'attaque de bases ou d'une patrouille décimé , les armées régulières brulaient toute les villages alentours pour justement faire passer un messages aux mouvements d'insurrection : "Toute attaque contre nos forces sera voué à l'échec car la population que vous pensaient protéger et libérer, devra payer très chère les conséquences de vos attaques"...

Or aujourd'hui, on assiste au cas contraire, ce sont les rebelles qui emploient les méthodes des armées coloniales pour démontrer l'impuissance des autorités légitimes et imposer leur domination : Ils s'en prennent sans distinction aux villages civils "neutres" ou "pro-pouvoirs" et après ils vont imposer un deal simples aux autre villages épargnés alentours : vous êtes avec nous ou contre nous . 

Du coup, ils ébranlent les déjà faibles structures étatiques et ils imposent la "collaboration" des populations locales déjà délaissés par le pouvoir centrale… 

Logique de guerre insurrectionnelle terrible mais efficace..

 

Modifié par Claudio Lopez
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Cette distinction temporelle est fausse: la plupart des armées emploient aujourd’hui comme hier des méthodes contre productives et les rebelles d’hier comme aujourd’hui ont de leur côté généralement agit brutalement contre la population qui ne les soutenait pas.

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Il y a 2 heures, Claudio Lopez a dit :

C'est tout les paradoxes de guerres insurrectionnelles.

Quand une base, une patrouille etc.. d'une armée régulière ou d'une armée étrangère occupant un pays  se fait détruite pas des rebelles, ces derniers se cachent dans la population (complicité volontaire ou complicité subie par la peur ) pour éviter que l'armée régulière ou occupante ne les trouve et se venge…

Méthode des guerilla qui marchait bien au 20 ème siècle.

Car dans les siècles passés, les armées occupantes/régulières avaient d'autres méthodes beaucoup plus cruelle pour lutter contre les guerilla .

En effet, en cas d'attaque de bases ou d'une patrouille décimé , les armées régulières brulaient toute les villages alentours pour justement faire passer un messages aux mouvements d'insurrection : "Toute attaque contre nos forces sera voué à l'échec car la population que vous pensaient protéger et libérer, devra payer très chère les conséquences de vos attaques"...

Or aujourd'hui, on assiste au cas contraire, ce sont les rebelles qui emploient les méthodes des armées coloniales pour démontrer l'impuissance des autorités légitimes et imposer leur domination : Ils s'en prennent sans distinction aux villages civils "neutres" ou "pro-pouvoirs" et après ils vont imposer un deal simples aux autre villages épargnés alentours : vous êtes avec nous ou contre nous . 

Du coup, ils ébranlent les déjà faibles structures étatiques et ils imposent la "collaboration" des populations locales déjà délaissés par le pouvoir centrale… 

Logique de guerre insurrectionnelle terrible mais efficace..

 

N'étant pas Malien...

Et étant cynique, et bien laissons l'état malien agir de la sorte ...

On verra finalement qui est le plus déterminés, parce que ce qui me frappe c'est l'absence de détermination des troupes étatique Africaine.

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il y a une heure, Snapcoke a dit :

N'étant pas Malien...

Et étant cynique, et bien laissons l'état malien agir de la sorte ...

On verra finalement qui est le plus déterminés, parce que ce qui me frappe c'est l'absence de détermination des troupes étatique Africaine.

Le manque de détermination signifie qu'ils ne savent pas pourquoi ils se battent. Ils ne se sentent pas concernés et ont sans doute raison la maison Mali ayant bien des soucis pour se consolider.

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Le 29/01/2020 à 15:35, gustave a dit :

Cette distinction temporelle est fausse: la plupart des armées emploient aujourd’hui comme hier des méthodes contre productives et les rebelles d’hier comme aujourd’hui ont de leur côté généralement agit brutalement contre la population qui ne les soutenait pas.

La question est qu'elles sont les meilleures méthodes, et si il y en sont telle au final applicable à une certaines échelle, en sachant que dans l'histoire, le contexte de chaque époques reste quand même spécifique , tout en ayant vu une mondialisation de la communication, relais d'opinions, la guerre qui tourne en permanence sur les médias, sur internet, propagande de tout les états puissant à divers degrés diabolisant ou pas , l'image morale qui reste à géométrie variable, mais qui côté occidental est maintenant une norme dans la gestion d'opérations, afin d'éviter une image négative. Mais une norme apporte d'autres problématique largement employé par l'adversaire qui profite à fond de cette vision morale, n'hésitant pas à transformer l'image d'un accident collatéral ou des civils sont tué  en acte délibéré. Donc c'est une ambiance permanente où l'on va devoir marcher sur des œufs, et où nombres d'enjeux ne se limiteront pas à éradiquer quelques trublions, mais aussi à faire avancer la situation politique, économique, sociétale, etc... Rappeler les responsabilités des états de la région. 

Donc dans un monde ou tout doit aller vite comme un clic de souris, la réalité est que pour gérer il faudra un grand nombres d'années, un effectif important en prenant en compte les armées locales, donc qu'elles soit capable de gérer, la encore une problématique qui allongera la durée du conflit. Mais il faut être réaliste, vouloir transformer des armées africaine à l'identique du modèle occidental ne verra qu'un erzat d'armée opérationnelle... Ou entre corruption, divergence éthnique, etc... Ne peut faire avancer la situation... 

On a bien vu se que cela donne quand des soldats de l'armée afghane issu de groupes éthnique du nord était déployé dans le sud majoritairement pachtoun, aucune confiance durable ne peut-être possible vu les antécédents et divergences ancestrales... Cela explique pourquoi l'armée afghane avec le retrait du gros des occidentaux a vu la perte de zones tenue par l'armée afghane, ou même si certains pachtoun pouvaient être dans l'optique neutre et cul entre 2 chaises, une grande partie à vite basculée auprès des talibans qui ont toujours eu un lien tribal, éthnique puisque eux aussi pachtoun en majorité. 

Donc marcher sur des œufs impliquera une durée de temps très longue, et une pression permanente pour expliquer, justifier, gérer la communication adverse qui comme expliqué plus haut fera passer un accident collateral comme volontaire commis par nos troupes. Donc tout ne se réglera pas demain. 

On a vu que les méthodes pleine de bonne volonté via un travail auprès des populations en évitant la brutalité n'empêche rien, les populations restent assises entre deux chaises, même en essayant d'avoir une posture neutre. 

L'optique de ces islamistes ou d'autres groupes, mouvement par le passé à est sont simple en se qui concerne la population, si tu ne collabores pas avec nous, mais que tu le fais contre nous, ou simplement ta passivité option neutre en choisissant aucun camps , tu restes un problème pour nous, donc dans tout les cas tu vas ramasser. 

Donc tout ça va durer encore très très longtemps. 

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https://www.thenational.ae/opinion/comment/burkina-faso-is-playing-with-fire-by-arming-its-civilians-1.970792 (28 janvier 2020)

La semaine dernière, l'assemblée nationale du Burkina Faso a voté à l'unanimité pour permettre la formation militaire de base et l'armement des groupes d'autodéfense citoyens. Selon le gouvernement central, cette mesure contribuera à vaincre l'hydre terroriste qui menace l'existence même de l'État burkinabé.

L'armement de civils mal formés entraînera presque certainement d'autres violations des droits de l'homme, comme les règlements de comptes entre groupes ethniques rivaux. Cela pourrait également déclencher des incidents de tirs amis, car il sera difficile de séparer les justiciers civils des militants dans le brouillard du conflit. Les conséquences seront désastreuses et contribueront à une nouvelle détérioration du tissu social du pays. Les militants qui cherchent à exploiter les fissures en vue de recruter des jeunes désaffectés pour leur cause examineront la situation avec joie.

Il est également important de se rappeler que les forces de sécurité et les milices soutenues par le gouvernement dans toute la région subsaharienne - et ailleurs en Afrique - ont été accusées d'innombrables massacres contre des civils non armés et probablement innocents. Cette situation est particulièrement grave au Mali, où les milices alignées avec le gouvernement central de Bamako ont perpétré des meurtres illégaux de milliers de civils, souvent liés à des conflits interethniques. Pour aggraver les choses, ces crimes contre l'humanité ne sont souvent pas ou peu signalés, ce qui renforce une culture d'impunité pour les acteurs abusifs et donne aux groupes militants du fourrage pour le recrutement provenant de groupes ethniques nouvellement aliénés. Si Ouagadougou devait continuer à armer davantage de personnes mal formées, les massacres et les violations des droits de l'homme se multiplieraient.

Pourtant, à mesure que la situation s'assombrit, des idées plus risquées sur le plan de l'armement des justiciers seront envisagées. Là encore, les conséquences pour le Burkina Faso et le reste de la région sont claires : des vagues d'attaques de militants brisent l'emprise déjà ténue des gouvernements centraux. Si cela devait continuer, on ne peut exclure l'effondrement futur d'un État subsaharien.

Les sénateurs influents Lindsey Graham, républicain de Caroline du Sud, et Christopher Coons, démocrate du Delaware, ont rédigé une lettre bipartite qui dénonce cette idée : "Un retrait [américain] du continent [africain] enhardirait à la fois la Russie et la Chine" et qu'"un retrait abandonnerait également nos partenaires et alliés dans la région". Ce dernier point est une référence non seulement aux États d'Afrique de l'Ouest, mais aussi à la France.

L'armée américaine dispose de ressources qui dépassent largement celles de la France. Son soutien aux opérations françaises en Afrique de l'Ouest comprend le renseignement, la surveillance et la reconnaissance, les capacités logistiques et même le ravitaillement en vol, qui coûterait plus de 45 millions de dollars par an. Par conséquent, alors que la sécurité se détériore dans cette région massive et instable, Paris et ses alliés africains seront obligés de faire encore plus avec moins. La Maison Blanche a fait part de sa frustration face à la lenteur des progrès dans le Sahara, comme l'a indiqué cette semaine un fonctionnaire anonyme à NBC News : "Nous dépensons des centaines de millions de dollars pour une force française qui n'a pas été capable de renverser la vapeur."

La montée évidente du sentiment anti-français dans la région complique les choses. Ce sentiment n'a été ressenti nulle part ailleurs qu'au Mali, où des personnalités telles que Salif Keita, chanteur populaire, se sont élevées contre la présence militaire française dans le pays. Keita est allé jusqu'à filmer une vidéo sur Facebook l'année dernière, où il a conseillé au président malien Ibrahim Boubacar Keita d'arrêter de "se soumettre au petit Emmanuel Macron - ce n'est qu'un enfant". Cela a contribué au phénomène croissant de "French bashing", avec des protestations et l'incendie de drapeaux français à Bamako semant la dissension entre M. Macron et les dirigeants subsahariens.

Au cœur du problème pour le Burkina Faso, la France et d'autres pays investis, il y a la réalité que le gouvernement corrosif du Mali est le principal moteur de la plupart des maux de la région. Souffrant de corruption, d'élites prédatrices, de mauvaise gestion et d'une foule d'autres déficiences systémiques, le gouvernement central malien ne veut pas ou ne peut pas prendre les mesures politiques nécessaires pour réduire les tensions dans le nord du pays. Au lieu de cela, Bamako est passé d'une politique réactive à l'autre, soutenant des milices renégates qui commettent des violations des droits de l'homme qui alimentent l'extrémisme. Par conséquent, la situation ne s'améliorera que lorsque la France, ses voisins et la communauté internationale pourront effectivement faire pression sur Bamako pour qu'elle fasse le ménage et comble ses énormes lacunes en matière de gouvernance.

D'ici là, des pays désespérés comme le Burkina Faso chercheront à prendre des mesures désespérées.

Stephen Rakowski est un analyste de l'Afrique subsaharienne au sein de la société de conseil en risques géopolitiques Stratfor, qui se concentre sur les tendances sécuritaires, politiques et économiques sur le continent

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Une délégation du Congrès US s'est rendu a Gao le 19 décembre pour visionner le dispositif militaire français et européens. Certainement en corrélation avec la visite de la Ministre des Armées a Washington:

https://www.defense.gouv.fr/operations/barkhane/breves/barkhane-une-delegation-du-congres-americain-en-visite-a-gao

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il y a 35 minutes, Boule75 a dit :

Annonce : FR+600 (pour monter à 5100, du coup je soupçonne une part... d'effet d'annonce).

Ouais !   Moi je regrette que cette mesure intervienne en fin de saison sèche, 4 ou 5 mois trop tard, mais il fallait d'abord ( conf. de PAU ) que les africains concernés G5 se reprennent en main  et que tout ce monde-là, avec les intervenants ext. en viennent à coordonner leurs actions ... Ce fut long et cela permet après coup de mesurer les lacunes antérieures

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il y a une heure, Bechar06 a dit :

Ouais !   Moi je regrette que cette mesure intervienne en fin de saison sèche, 4 ou 5 mois trop tard, mais il fallait d'abord ( conf. de PAU ) que les africains concernés G5 se reprennent en main  et que tout ce monde-là, avec les intervenants ext. en viennent à coordonner leurs actions ... Ce fut long et cela permet après coup de mesurer les lacunes antérieures

Et puis à un moment, on en viendra peut être à payer nous même les troupes locales directement. Alors certes, en terme de souveraineté et dans une optique non-colonaliste, ça la fout mal. Mais si c'est le seul moyen pour qu'elles touchent effectivement leur paye... :combatc: Je me demande s'il ne serait pas préférable (et plus rentable pour tout le monde) de doubler la paye pour les soldats qui se battent, qui montent la garde, qui sont probes, plutôt que de s'enferrer sur des structures locales totalement moisies.

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https://theconversation.com/lenlisement-francais-au-sahel-130111 (19 janvier 2020)

Marc-Antoine Pérouse de Montclos  :

Sur le plan strictement militaire, on sait par ailleurs que les niveaux d’armements et le nombre d’hommes engagés au combat ne sont pas toujours l’élément décisif de la victoire, surtout face à un ennemi invisible dans le cadre de guerres dites asymétriques. Au Sahel, la discipline, la coordination, le moral des troupes, le soutien de la population et la détermination politique des dirigeants se révèlent bien plus importants. Or tous ces points font justement défaut à des armées ravagées par la corruption, le népotisme et, de facto, une impunité qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, leur permet de mobiliser des miliciens et de tuer des civils sans être inquiétées, quitte à précipiter les survivants dans les bras des insurgés.

Au début du XXe siècle, relate l’historien Pierre Boilley, la France disposait de 700 hommes, auxiliaires indigènes compris, pour contrôler ce territoire et combattre des rezzous qui pouvaient rassembler jusqu’à 300 bandits. On estime aussi qu’à l’époque, la région comptait quelque 4 000 nomades en 1933, pour un total de 17 000 habitants selon le recensement de 1956. Autrement dit, il y avait à peu près un soldat pour 24 habitants du temps de la colonisation : soit, déjà, un des plus forts taux d’encadrement militaire au monde.

La classe politique, au pouvoir comme dans l’opposition, paraît discréditée et éloignée des préoccupations des campagnes. Concentrée dans la capitale, elle continue en vain de s’agiter dans le « marigot du caïman », le sens étymologique du mot Bamako en bambara.

Dans un accès de franchise assez déconcertant, le ministre de la Défense du Mali, le général Dahirou Dembélé, avouait ainsi aux parlementaires de son pays qu’il avait peur quand il voyait son armée.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/26/les-pays-du-sahel-ne-sont-pas-aujourd-hui-a-meme-de-prendre-en-main-leur-propre-defense_6027286_3212.html (26 janvier 2020)

Pour Jean-Pierre Olivier de Sardan, la France est coupable, donc elle doit être punie et sa punition, c'est de rester au Sahel, où elle est coupable, et où elle doit être punie...

La responsabilité de la France dans la situation actuelle est lourde et renvoie à trois fautes particulièrement graves de par leurs conséquences. Tout d’abord, la guerre contre Mouammar Kadhafi, voulue par Nicolas Sarkozy, a été en grande partie à l’origine du chaos que vit aujourd’hui le Sahel, le sud de la Libye étant désormais la base arrière quasi inexpugnable des divers mouvements djihadistes sahéliens.

Ensuite, l’accord donné par les services français aux troupes touareg de Kadhafi pour qu’elles rentrent au nord du Mali avec armes et bagages – dans l’espoir qu’elles combattraient les djihadistes et aideraient les Français à retrouver leurs otages – a tourné à la catastrophe : les combattants venus de Libye se sont au contraire alliés aux djihadistes, et ce fut le point de départ de l’occupation djihadiste du nord du Mali.

Enfin, le refus inexcusable des troupes françaises de laisser entrer l’armée malienne à Kidal lors de la reconquête du nord du Mali par l’opération « Serval » a brisé net l’élan de francophilie des débuts de l’opération « Serval » et a été interprété au Mali, non sans raisons plausibles, comme une complicité avec les indépendantistes touareg à qui la ville a été ainsi livrée, d’autant plus que depuis longtemps la France est soupçonnée de complaisance envers ces derniers.

 

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Citation

Et le matériel j’en parle pas... les véhicules du theatre sont les plus obsoletes qui soit. On a cassé trois vbl et cinq vab en trois semaines... et ils ne seront pas remplacés alors qu’à gao il y a des parcs de véhicules super propre et en bon état, vieux d’a peine 10-15 ans. Les officiers d’état major se trimballent dans des vab, des pvp et des vbl des années 2010 avec clim, surblindlage, plaque anti mine et full équipement alors que nous on se tape les bagnoles vieilles de 30-40 ans (véridique) qu’on refuse de changer ou réparer tant que ce n’est pas cassé (véridique aussi)

Citation

Et vous voulez savoir la meilleure ? Les terroristes qu’on relache on doit leur rendre toutes leurs affaires, et meme leurs armes et il est obligatoire de leur donner une bouteille d’eau et une ration... 

Ca fait tellement plaisir de capturer un mec, de le relacher deux heures apres puis d’entendre aux écoutes radios ses potes dire « ouf ils l’ont relachés » et apres nos officiers qui nous disent ah ben en fait oui c’était un gat

Juste deux morceaux sur ce que racontent des mecs de Barkhane. Et y en a de bien plus salés, mais je voudrais pas que ça leur retombe dessus. Surtout que apparemment l'ambiance est exécrable.

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Je ne suis pas sûr que ça vole très haut tout ça...

Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

Au début du XXe siècle, relate l’historien Pierre Boilley, la France disposait de 700 hommes, auxiliaires indigènes compris, pour contrôler ce territoire et combattre des rezzous qui pouvaient rassembler jusqu’à 300 bandits. On estime aussi qu’à l’époque, la région comptait quelque 4 000 nomades en 1933, pour un total de 17 000 habitants selon le recensement de 1956. Autrement dit, il y avait à peu près un soldat pour 24 habitants du temps de la colonisation : soit, déjà, un des plus forts taux d’encadrement militaire au monde.

Et pourtant les djihadistes avaient déjà des picks up ! On était vraiment des ténors...
Plus sérieusement : à l'époque, combien de massacres sans qu'on le sache, combien de régions en coupe réglée de fait ? On compare des poires et des boulons.

Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/26/les-pays-du-sahel-ne-sont-pas-aujourd-hui-a-meme-de-prendre-en-main-leur-propre-defense_6027286_3212.html (26 janvier 2020)

Pour Jean-Pierre Olivier de Sardan, la France est coupable, donc elle doit être punie et sa punition, c'est de rester au Sahel, où elle est coupable, et où elle doit être punie...

La responsabilité de la France dans la situation actuelle est lourde et renvoie à trois fautes particulièrement graves de par leurs conséquences. Tout d’abord, la guerre contre Mouammar Kadhafi, voulue par Nicolas Sarkozy, a été en grande partie à l’origine du chaos que vit aujourd’hui le Sahel, le sud de la Libye étant désormais la base arrière quasi inexpugnable des divers mouvements djihadistes sahéliens.

Ensuite, l’accord donné par les services français aux troupes touareg de Kadhafi pour qu’elles rentrent au nord du Mali avec armes et bagages – dans l’espoir qu’elles combattraient les djihadistes et aideraient les Français à retrouver leurs otages – a tourné à la catastrophe : les combattants venus de Libye se sont au contraire alliés aux djihadistes, et ce fut le point de départ de l’occupation djihadiste du nord du Mali.

Enfin, le refus inexcusable des troupes françaises de laisser entrer l’armée malienne à Kidal lors de la reconquête du nord du Mali par l’opération « Serval » a brisé net l’élan de francophilie des débuts de l’opération « Serval » et a été interprété au Mali, non sans raisons plausibles, comme une complicité avec les indépendantistes touareg à qui la ville a été ainsi livrée, d’autant plus que depuis longtemps la France est soupçonnée de complaisance envers ces derniers.

Ca manque un peu de sources tout ça... Concernant Kidal notamment, de quel moment parle-t-il ? Il y a eu des batailles à Kidal, avec l'armée malienne en pointe.

Et puis au début de la tribune... :

De nombreuses voix s’élèvent désormais pour demander le départ immédiat des soldats français du Sahel pour des raisons diverses, allant de l’absence avérée de résultats – les attaques djihadistes se multiplient, de plus en plus sanglantes, comme en témoigne la mort toute récente de 160 militaires nigériens en l’espace de deux semaines –, [...]

La montée en puissance d’une hostilité populaire réelle contre la présence militaire de la France est alimentée par ces raisons multiples, mais aussi devient en elle-même un motif de départ.

Un sentiment populaire de combien de centaines de personnes au juste ? Et qui prônent quoi ?

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il y a 19 minutes, Boule75 a dit :

Et pourtant les djihadistes avaient déjà des picks up ! On était vraiment des ténors...
Plus sérieusement : à l'époque, combien de massacres sans qu'on le sache, combien de régions en coupe réglée de fait ? On compare des poires et des boulons.

Pour moi, c'est un historien, et il doit savoir de quoi il parle, en tout cas mieux que moi.

À l'époque où il n'y avait pas le téléphone, on savait beaucoup de choses quand même. Les Oasis étaient reliées par dromadaire, et le "téléphone arabe" fonctionnait. Pourquoi Charles de Foucauld a-t-il été, et continue peut-être toujours d'être soupçonné par certains d'avoir été un espion français ? Parce que le simple fait d'être présent à Tamanrasset et d'avoir de bons contacts avec la population, notamment avec l'aménokal Moussa ag Amastan, lui permet d'être au courant de tout un tas de choses. L'information circule, même si c'est plus lentement qu'aujourd'hui.

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