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[Attentat] Paris, 7 Janvier 2015


TimTR

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Puisque on en est à faire des confessions publiques, Rafale excepté, idem pour moi Jojo. Je ne peut que faire mon méaculpa. Ignorant encore de ces choses la, la géopolitique, la politique et tout le tintouin, je pensais à l'époque que la révolte de Benghazi était l'occasion de renverser un tyran à peu de frais, surtout humain ; mais l'enfer étant pavé de bonne intention, ça c'est avéré un désastre. Je l'admet honteusement.

 

                       vanitas vanitatum omnia vanitas

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Perso pour la Libye j'ai commencé à douter quand j'ai vu les gars faire des aller-retours sur "l'autoroute du front". Tant de retournements de situation annonçaient autant de retournement de veste.

 

Mais d'un autre coté, l'ami Khadafi foutait tellement le bordel chez nos alliés avec des colonnes blindées au Tchad et le financement des barbus ou insurrections ailleurs que ça lui pendait vraiment au nez. Tout comptes faits je ne suis pas mécontent qu'il ait disparu du paysage.

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Perso pour la Libye j'ai commencé à douter quand j'ai vu les gars faire des aller-retours sur "l'autoroute du front". Tant de retournements de situation annonçaient autant de retournement de veste.

 

Mais d'un autre coté, l'ami Khadafi foutait tellement le bordel chez nos alliés avec des colonnes blindées au Tchad et le financement des barbus ou insurrections ailleurs que ça lui pendait vraiment au nez. Tout comptes faits je ne suis pas mécontent qu'il ait disparu du paysage.

Disons qu'il aurait mieux valu qu'on fasse nous même le boulot au niveau des phases terrestres ,sa aurait éviter d'une manière plus évidente l'explosion du pays qui est devenu un magasin d'armes Open Bar pour tout les radicaux ,et voir des plus modérés prendre le contrôle sous notre houlette .

On avait un capital sympathie chez le peuple Libyen important ,et nos gars auraient eu pas de PB en comparaison de se qu'on connu les US en Irak .

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On se pose la question de qrf pour les forces de l'ordre mais il y a eu trois contact, c'est beaucoup pour ne pas dire enorme

 

  • un dans les locaux de CH avec le policier du SPHP
  • un avec le VVTiste
  • et celui avec la voiture sérigraphié

 

Dans un poste précédent j'avais statuté de l'inadéquation de notre police et par extention de la gendarmerie(il semblerait qu'à Damartin les gendarmes ou plutot un d'eux est mieux réagit)à cette menace sans entrer dans les détails par respect pour les morts mais visiblement à chacun des contacts les bons réflexes n'ont pas été au rendez vous.

 

Dans le troisième contact dont nous avons la vidéo complète avec des policiers vivants on constate qu'ils ont fait marche arrière une fois pris sous le feu du commando par contre sans savoir pourquoi(panne mécanique/panique) ils sont ensuite resté planté en plein millieu du croisement au risque de se faire tuer alors qu'il fallaiit soit se barrer soit bloquer le bout de la rue avec la voiture, en sortir et se mettre à couvert au coin de l'immeuble arme au poing, surtout qu'ils devaient étre deux.

 

Dans tous les cas c'est foiré, ils n'ont pas fait opposition correctement et s'il fallait les laisser partir ils n'ont pas mis non plus leurs vies en sécurité.

 

Pour l'inadaptation de la police a faire face à la menace des armes de guerre les braquages violents l'avaient déjà mis en évidence, la réponse a été de donner une consigne de non intervention sauf que les "terroristes" se sont engoufrés dans ce vide pour batir un mode d'action commando à l'arme de guerre.

 

Si un jour leur objectif passe par un nombre de mort important nous sommes mal barré au vu de se qui s'était passé en Norvège avec un homme seul.

Modifié par P4
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Disons qu'il aurait mieux valu qu'on fasse nous même le boulot au niveau des phases terrestres ,sa aurait éviter d'une manière plus évidente l'explosion du pays qui est devenu un magasin d'armes Open Bar pour tout les radicaux ,et voir des plus modérés prendre le contrôle sous notre houlette .

On avait un capital sympathie chez le peuple Libyen important ,et nos gars auraient eu pas de PB en comparaison de se qu'on connu les US en Irak .

 

Peut être mais tu te souviens qu'à l'époque une partie de la communauté internationale trouvait qu'on était déjà allé trop loin et qu'une seule botte au sol aurait été vue comme un n-ième avatar du colonialisme à la papa. Et les libyens eux même, fiers comme Artaban, y étaient farouchement opposés.

On peut décemment parler de responsabilité partagée pour le bordel actuel.

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Peut être mais tu te souviens qu'à l'époque une partie de la communauté internationale trouvait qu'on était déjà allé trop loin et qu'une seule botte au sol aurait été vue comme un n-ième avatar du colonialisme à la papa. Et les libyens eux même, fiers comme Artaban, y étaient farouchement opposés.

On peut décemment parler de responsabilité partagée pour le bordel actuel.

Effectivement se n'est pas faux .

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Maintenant peut être que ça a changé mais je me souviens d'un copain qui s'était fait inscrire d'office par l'état algérien dans leurs registres "bon pour la conscription au bled" alors que je ne pense pas qu'il y soit né. Seul son père était algérien. Je ne sais pas si cette règle est toujours d'actualité.

 

Dans le début 90 les gars que je connaissais ne rentraient plus en Algérie après 18ans s'ils n'avaient pas fait leur service en France sinon c'était direct le désert pour eux, en plus c'est à cette période qu'a commencé la guerre intérieure avec une grosse exode vers l'étranger et pour certains une fuite devant les obligations militaires.

Modifié par P4
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un lien très intéressant :

 

http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2011/11/prison-break.html

 

 

 

Prison break

 

La « bataille des cœurs et des esprits », « figure imposée » des campagnes de contre-insurrection, rencontre parfois le succès. Il faut pour cela ne pas se contenter d’injecter des ressources économiques dans une population considérée comme une grande boîte noire et d’en attendre des retours de sympathie mais se fonder sur de véritables « études de segments de marché » considérant avec précision les motivations réelles des gens et la structure de leurs rapports sociaux pour déterminer les actions et accords possibles pour un bénéfice mutuel. C’est de cette manière que les Américains, grâce à l’action du général des Marines Douglas Stone, sont parvenus, d’avril 2007 à juin 2008, à faire du marché « captif » des 20 000 prisonniers irakiens des camps américains de Bucca et Cropper, une « success story » dans un domaine, le traitement des prisonniers, qui jusque là avait surtout été une source de désastres.

 
Lorsque le général Stone, arabophone, grand connaisseur du Coran, prend la direction des camps de prisonniers en Irak, la situation est difficile. Non seulement les camps sont des lieux d’une grande violence mais ils constituent aussi une base de recrutement pour les organisations rebelles les plus dures. L’Irak est une guerre où les prisonniers sont presque tous libérés en cours de conflit, soit parce que les Américains ne les gardent pas car les charges sont faibles, soit parce qu’ils sont livrés à la justice irakienne qui les relâche s’ils ont de quoi payer les juges (et donc plutôt les membres d’une organisation) ou les envoie dans des endroits où les conditions de détention sont bien pires que dans les camps américains. De fait, les rebelles capturés par les Américains ne restent en moyenne qu’un an en prison avant, pour plusieurs milliers d’entre eux, de reprendre les armes et de tuer des soldats de la Coalition.  
 
Le premier axe d’effort de Stone est de déterminer précisément les profils et les motivations des prisonniers, ce que personne n’avait pris la peine de faire depuis quatre ans puisqu’il était entendu que les combattants rebelles étaient forcément des nostalgiques de l’ancien régime ou des djihadistes convaincus. Dans une belle application de la pyramide de Maslow, cette étude montre en réalité que la plupart des prisonniers, dont la plupart sont pères de famille, ont pris les armes pour répondre à des besoins élémentaires, la peur de représailles contre sa famille ou gagner un peu d’argent, qu’une minorité à agit par conviction nationaliste ou par vengeance et qu’une petite poignée enfin a été et reste motivée par des convictions religieuses radicales. Or, jusqu’en 2007, tous ces prisonniers sont traités de la même façon et regroupés de manière arbitraire, ce qui permet aux plus radicaux d’imposer leur loi et de faire de Bucca une « académie du djihad ». La première décision de Stone est donc de distinguer les « irrécupérables » et de les confier à la police irakienne (qui là encore hésite à les livrer à la justice) pour s’intéresser aux 75 % restants, jusque là abandonnés à eux-mêmes.
 
Avec une équipe irakienne de psychologues et d’imams, Stone mène ensuite une vraie campagne de réinsertion professionnelle, avec apprentissage salarié, et d’éducation (40 % des prisonniers sont illettrés), notamment religieuse. Beaucoup apprennent ainsi à lire le Coran par eux-mêmes. Le lien est également renoué avec les familles, par courrier, vidéo et visites (le camp Bucca finit par accueillir 2 000 familles chaque semaine). Enfin, le général Stone crée des cours de révision composées de militaires américains et qui statuent régulièrement sur le sort de chaque prisonnier selon le critère de la dangerosité actuelle et non passée de l’individu. Paradoxalement, ces cadres d’unité de combat, qui seront les premiers à subir les conséquences d’une erreur éventuelle de jugement, sont 5 fois plus généreux et confiants que les bureaucrates irakiens auxquels ils se substituent.
 
En quelques mois, la situation dans les camps gérés par les Américains change du tout au tout. Les actes de violence y diminuent de 80 %, et surtout alors que 100 prisonniers sont libérés chaque jour, un seul parmi eux reprend les armes (à comparer aux 65 % de récidives parmi les libérés des prisons aux Etats-Unis).

 

 

http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/01/contre-attaque.html

 

 

Contre-attaque

 

L’Histoire tend à montrer que ce n’est bien souvent que lorsque la Patrie est en danger que la France consent à se transformer, comme s’il lui fallait obligatoirement toucher le sol pour pouvoir rebondir plus fort et casser les freins qui l’empêchaient de s’élever. L’épreuve qu’elle subit aujourd’hui, épisode le plus violent sur notre sol d’une guerre qui dure depuis maintenant plus de vingt ans et durera sans doute au moins aussi longtemps, est au moins le révélateur de certaines forces et faiblesses de notre nation. Il peut être aussi le début d’une transformation, sans doute obligatoire si nous voulons vraiment triompher de ce fléau.

 
Le fait que trois individus aussi stupides qu’ignobles puissent porter un coup puissant à la France et surtout le fait qu’ils puissent être imités est d’abord le résultat d’un dysfonctionnement de l’Etat. Surmonter ce dysfonctionnement va bien au-delà des mesures immédiates, nécessaires, qui ont été mises en œuvre, dont la plus spectaculaire est l’engagement des forces armées dans la plus grande opération militaire française depuis la guerre du Golfe en 1990. Des moyens de renforcement d’urgence ont été octroyés au système de renseignement et il est question de modifier lois et règlements. L’erreur, sinon l’inconséquence, serait de se contenter de cela.
 
Bien plus que de nouvelles lois, la protection des Français, mission première de l’Etat, demande un minimum de moyens. Dans un pays qui produit pour plus de 2 000 milliards d’euros de richesse chaque année, moins de 50 sont prélevés pour assurer la défense de la France et des Français, pour environ 850 consacrés aux autres actions publiques et sociales. Pire, cet effort diminue régulièrement depuis vingt-cinq ans. Si, en termes de pourcentage du PIB, la France mondialisée faisait le même effort que la France de 1990, c’est entre 80 et 90 milliards qui seraient consacrés à la sécurité et à la défense. Autrement dit et alors que la guerre contre les organisations djihadistes, commencée dès les années 1990, prenait de l’ampleur, la France baissait la garde. Le budget n’est évidemment pas tout et ne dispense pas de remises en cause et d’adaptations, mais il n’est pas complètement naïf de penser que la présence policière par habitant ne serait pas à son point bas historique, que tous disposeraient d’un entraînement et d’un équipement supérieurs, qu’il serait plus facile de surveiller plus étroitement les quelques centaines de malfaisants connus, qu’il serait plus facile de déployer plus de cet excellent système d’arme polyvalent (tir précis, renseignement, contact) qu’est le fantassin, que les prisons ne seraient pas un tel état, etc. Le pire est peut-être que ces réductions continuelles de moyens ont engendré également des systèmes internes de gestion qui, par leur centralisation, ont ajouté la rigidité à la pénurie. On notera, d’une part, que l’effort de défense et de sécurité n’étaient pas spécialement jugé insupportable en 1990 et, d’autre part, que l’insécurité a aussi un coût économique difficile à mesurer mais pourtant bien réel et sans doute considérable.
 
Mieux assurer la protection de la France et des Français n’est pas forcément un gaspillage, cela peut même être considéré comme un investissement. Si on continue comme cela pourtant, et, cela a été évoqué ici plusieurs fois, les instruments de sécurité de l’Etat auront terminé leur existence en décembre 2049. Comme, à moins d’un suicide collectif, cela ne se peut pas, autant infléchir tout de suite cette politique irresponsable et trouver des économies dans des secteurs peut-être moins dociles mais aussi moins essentiels.
 
Au-delà du perfectionnement et de la rationalisation d’un système de renseignement et d’élimination des réseaux et cellules, système qui par ailleurs fonctionne déjà plutôt bien, c’est désormais avec ces instruments renforcés dans les territoires perdus de la République qu’il faut porter l’action. Comme dans n’importe quel conflit contre des organisations armées, organisations de volontaires il faut le rappeler, il faut s’interroger sur l’attraction du modèle de l’ennemi sur une fraction de notre population. La bataille des cœurs et des esprits, selon le terme consacré, est à mener partout. La moindre des choses est d’interdire les organisations religieuses, en particulier salafistes, qui sont aux sources idéologiques de cette attraction, et à lutter contre le prosélytisme de nations du Golfe arabique qui n’ont pas grand-chose à envier aux Taliban. Tant pis pour les contrats perdus et les financements de campagnes électorales.
 
Les bases du djihadisme en France, on les connaît. Les plus évidentes sont nos prisons. Le problème est alors matériel mais aussi politique. Entre l’accusation de laxisme dès lors que l’on s’intéresse au problème de la réinsertion, ou même simplement à la dignité de la vie carcérale, et celle d’autoritarisme fascisant lorsqu’on s’efforce de contrôler plus étroitement le comportement de certains prisonniers, la question de l’efficacité de la prison n’est pas jamais résolue alors qu’elle est essentielle à notre sécurité. Parmi les occasions nées de l’émotion de dépasser les blocages politiques, en voici une qui mériterait d’être saisie rapidement.
 
Plus largement, c’est tout un pan de la jeunesse échouée de l’éducation nationale qui, bien souvent ne demande que cela, qu’il faut « rééduquer ». Quand on voit le travail réalisé par les Etablissements Public d’Insertion de la Défense (EPIDe) avec un budget de seulement 80 millions d’euros ou celui du service militaire adapté outre-mer, on se dit qu’il y a là aussi un gisement de ressources (et de sécurité) qui mérite là-encore de dépasser les corporatismes et, là-encore, le sempiternel blocage laxisme contre autorité. Plus largement, on ne peut s’empêcher de penser que dans cette formidable machine à transcender les jeunes, il y aurait eu parmi les 82 000 postes supprimés dans les forces armées quelques « chiens perdus sans collier » qui auraient été sauvés et même mis au service de la France.
 
Bien entendu, le combat contre les foyers de l’attraction, au Moyen-Orient et en Afrique doit continuer. Il doit même s’intensifier en liaison et appui des pays locaux qui en sont les premières victimes et les premières solutions.
 
Tout cela, encore une fois, suppose des moyens publics et surtout une volonté, car c’est celle-ci qui trouvera les moyens. Philippe Delmas disait que la guerre était désormais plus la conséquence de la faiblesse des Etats que de leur force. On peut ajouter que leur défaite ne peut survenir que de l’acceptation de cette faiblesse. 

 

 

 

http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/01/attaque.html

 

 

Incontestablement, l’attaque du 7 janvier contre Charlie-Hebdo a été préparée avec soin. Les deux hommes sont assez bien équipés. Ils disposent de fusils d’assaut, AK-47 ou variante, et de munitions en quantité suffisante, ce qui quoi qu’on dise n’est pas si évident à se procurer et suppose quelques contacts avec un réseau. La France est un pays très armé (chasse, tir) et il est possible de ce procurer des armes légalement, comme Richard Durn, l'auteur du massacre de Nanterre en 2002 mais cela aurait été très difficile pour quelqu'un qui se sait repéré. Il était beaucoup moins dangereux pour eux de passer par une filière clandestine. Ils n'avaient pas de grenades semble-t-il mais des cocktails-molotov et pour le reste un équipement qui relève du tout-venant, à la portée de n’importe qui. 

 
Ainsi équipés, plus un véhicule civil, ils sont transformés de deux civils à cellule d’infanterie de base, groupe de combat miniature. Un fantassin seul a toujours des moments de vulnérabilité (changement de chargeur, déplacement, fatigue de l’attention, etc.). Le fait de s’associer en binôme permet de faire en sorte que ces moments de vulnérabilité de l’un soient protégés par l’autre, sans parler de l’aide éventuelle en cas de blessure. Ils peuvent aussi se fournir mutuellement des munitions (ils ont du consommer chacun dans l'action entre trois et quatre chargeurs de 7,62). Surtout, ils s’épaulent psychologiquement et cette surveillance morale contribue aussi à réduire les possibilités de faiblesse ou de réticence. Un binôme est ainsi bien plus actif et redoutable que deux hommes isolés. 
 
La vulnérabilité de leur structure résidait dans l’absence d’appui, un homme à l’extérieur pour les protéger d’une intervention ou au moins les avertir, et surtout d’un conducteur, figure imposée lorsqu’on envisage de s’exfiltrer (comme dans un braquage par exemple), ce qui était visiblement le cas. Les possibilités de recrutement étaient donc sans doute limitées (en fait le choix a été fait d'une autre mission pour le troisième homme). Le binôme a donc agi en laissant la voiture au milieu de la route, portes ouvertes et en comptant sur la vitesse d’exécution.
 
Le déplacement vers la zone d’action s’est probablement faite de manière « furtive », pour un monde civil, c'est-à-dire en évitant tout contrôle par un respect strict du code de la route et avec la possibilité de présenter des documents d’identité. Les tenues sont « hybrides », c’est-à-dire à la fois banales et susceptibles de se transformer rapidement en tenue de combat qui n’entrave pas les mouvements et permet de porter des équipements, éventuellement dans des poches. Les commandos-suicide ne portent généralement pas de cagoules, leur présence confirme donc la volonté d'exfiltration, éventuellement pour porter un autre coup mais plus probablement pour rejoindre une cache préparée à l’avance.
 
L’attaque, qui s’est déroulée au moment de la réunion du comité de rédaction, a sans doute été préparée par une reconnaissance des lieux. Il ne semble pas qu’il y ait eu de caméras de surveillance dans la zone, ce qui aurait peut-être permis sinon de déceler ces préparatifs, au moins (peut-être) de les confirmer. Il manquait le code d’accès au locaux, autre faille du plan, obtenu en menaçant une personne présente par hasard.
 
La préparation la plus longue a été, en réalité, mentale. Se préparer au combat et plus encore à un massacre suppose une phase d’acceptation de ce qui n’est pas naturel et pour le second cas est même monstrueux. L’acceptation de l’idée se fait par simulation et répétition. Les frères Kouachi ont donc répété de multiples fois par les mots et surtout par des images dans leur tête l’action qu’ils allaient mener, dans ses moindres détails, et sa justification. 
 
C’est ainsi qu’ils ont pu arriver sur les lieux en situation d’hyper-conscience sous adrénaline. Les images ne montre pas des hommes fébriles et encore moins inhibés, comme cela peut l’être en combat, mais des hommes « focalisés », concentrés sur une seule action à la fois comme le policier à terre vers lequel ils courent tous les deux en même temps, sans s’appuyer l’un après l’autre ni utiliser les protections de l’environnement. Ils sont alors également en situation de déconnexion morale. S’ils sont très conscients cognitivement de ce qu’ils font sur des points précis, ils n’ont plus aucune conscience ni du danger, ni surtout de l’horreur de ce qu’ils font. Cette conscience peut venir plus tard avec des remords mais ce n’est pas toujours le cas. Cette focalisation cognitive explique pourquoi ils se concentrent sur des détails, comme la chaussure, et en oublient d’autres, comme la perte de la carte d’identité. Le comportement dans une bulle de violence obéit ainsi à sa propre logique qui peut être très froide mais qui peut apparaître comme irrationnelle vu de l’extérieur.
 
Dans les brèves phases de combat qui se sont déroulées contre les deux policiers, ils ont eu immédiatement l’avantage, bénéficiant d'abord d'un armement (fusil d’assaut contre arme de poing) qui permet de tirer massivement et précisément jusqu’à une distance très supérieure, ce qui est très utile même à trente mètres. Les groupements de tir montrent par ailleurs des gens qui tenaient bien leur arme et qui s’étaient entraînés au tir instinctif. Ils ont surtout bénéficié de la surprise. Quand deux unités d’infanterie se rencontrent, celle qui ouvre le feu la première prend un avantage important, le plus souvent en neutralisant l’adversaire (en l’obligeant à se cacher et à fragmenter ses liens) puis en le détruisant si des appuis extérieurs n’interviennent pas pour compenser. Sans ces appuis, le premier tireur, ou groupe tireur, l’emporte dans environ 80 % des cas.
 
Celui qui subit l’attaque est logiquement d’autant plus neutralisé qu’il est surpris. A Sarajevo, en 1993 un soldat du bataillon, sentinelle à l’entrée d’un pont a subi sans riposter ni même beaucoup bouger plusieurs rafales tirées par deux miliciens à l’autre bout du pont. On s’est aperçu alors que cet homme n’avait jamais ouvert le feu à l’exercice autrement que sur ordre et toujours face à des cibles en carton visibles et immobiles. Sans même parler des règles d’engagement, il s’est trouvé d’un seul coup dans une situation en contradiction avec sa formation, ce qui a abouti à une sidération. Un entraînement est un conditionnement. Que celui-ci soit irréaliste et il devient moins efficace que la simulation mentale pratiquée par les truands ou les terroristes pour des actions précises. Pendant toute sa carrière, un policier ou un gendarme ouvre le feu en moyenne une fois dans l’exercice de ses fonctions et cette statistique inclut les unités d’intervention qui en concentrent beaucoup. 
 
Tout compétents qu'ils soient, les policiers morts au champ d’honneur le 7 janvier, par ailleurs isolés, étaient, donc particulièrement vulnérables face à deux hommes équipés de fusil d’assaut et qui eux avaient répété de multiples fois le fait qu’ils allaient les tuer. Ajoutons qu’il est excessivement rare qu’un seul garde du corps puisse faire face à une attaque organisée.
 
La fuite des frères Kouachi témoigne de ce mélange de préparation, de détermination mais aussi d’erreurs grossières qui au bout du compte les perdront. Ils seront très certainement interpellés et il aurait été plus facile de le faire au moment de la baisse de tension qui survient immanquablement après des heures d'action. Il est peu probable désormais qu’ils se constituent prisonniers. Il faut donc s’attendre à un autre combat mais cette-fois ils n’auront pas l’avantage.
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Je partage d'autant plus l'avis de Jojo que je fus un de ceux qui prônaient une destitution d'Assad par le biais d'une opération militaire et la situation actuelle montre que je me trompais; faute d'avoir structuré l'opposition, faute d'avoir pu compter sur la fiabilité des monarchies du golfe, faute d'une pacification de l'Irak aujourd'hui on est carrément dans la merde ...

Les radicaux prospèrent dans les zones sans état ou avec des états faibles; faites le compte les seuls qui n'ont pas basculé sont la Tunisie (remarquable grâce à des élites et une population urbanisée, responsable et profondément laïque) et l’Égypte redevenue un dictature militaire. Sans régime de remplacement on se retrouve avec EIIL les talibans AQMI ... de ce fait la Libye est une tragédie qui empoisonne tout le sub-sahara (merci Nicolas S.) et en Syrie on se retrouve la queue à l'air avec des centaines de type qui partent là-bas et un régime puant que la réal politik nous demande de soutenir indirectement.

Vous me direz d'un certain côté c'est pas plus mal parce que entre ceux rectifiés par Assad ceux liquidés par nos frappes et ceux exécutés pour faiblesse ou "trahison" ... il y a du déchet et c'est déjà çà de moins

J'aurais peut être aussi eu cette avis mais Tomcat avait soulevé ces problèmes (ainsi que d'autres tout a fait pertinents) dés le début du conflit.

Qu'est ce qu'il devient d'ailleurs lui?

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Puisqu'on parle un peu de nos erreurs d'appréciation respectives^

 

Tunisie: la population ne semblait pas encline à décrocher du monde occidental

Libye: les religieux étaient depuis longtemps mis à l'écart du pouvoir

Egypte: l'Armée était un bouclier contre les religieux

-> Une révolution ? Pourquoi pas...?

Je voulais croire à ce printemps arabe. Et j'étais tellement surpris que ca contamine la Libye.

 

Puis vint la Syrie.  C'était "le peuple contre les sanguinaires". L'Occident soutenait la FSA, débloquait des fonds, en faisant son interlocuteur...

Et patatra, les dés était pipés, l "Armée Libre" était une pami d'autres mouvements, largement financés.

Plutot que d'entrer en Syrie, on se met à rêver que rien n'en sorte.

Pauvres syriens.

Modifié par artyparis
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Sur le thème - certes un peu accessoire, mais amusant - des critiques adressées à Obama par les Républicains pour son manque de soutien à la France - how things change  :P  ! - voici un dessin mignon.

 

obama-paris.jpg

 

 

Evidemment "apathie" ne s'écrit pas comme ça, mais il y a la licence poétique, et puis il faut avouer qu'il y a un bel effort pour parler français  :lol:

 

 

 

 

C'est pas pareil, les évangélistes: c'est pas de la religion, c'est du commerce avec des slogans et des méthodes de marketing agressives. Nuance! 

 

resized_creflo.jpg

 

 

Non, ce n'est pas une blague... ce Monsieur Dollar, pasteur télévangéliste de son état, porte effectivement ce nom.

 

Et il le porte bien, merci pour lui

 

Creflo Dollar flies to speaking engagements across the nation and Europe in a $5 million private jet and drives a black Rolls-Royce. and travels in a $5 million private jet. Dollar's ministry became a focus of a court case involving boxer Evander Holyfield in 1999. The lawyer for Holyfield's ex-wife estimated that the fighter gave Dollar's ministry $7 million. Dollar refused to testify in the case. (St. Louis Post-Dispatch. STLtoday.com 11/18/2003)

Modifié par Alexis
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On a pas dit ça, seulement dans le christianisme seuls les dix commandents et le nouveau testament sont "sacrés" (des trucs de hippies quoi...).

C'est un christianisme New Age. Déjà, le Nouveau Testament ne se resume pas aux paraboles de Jésus. Dans le christianisme réel tel qu'il existe depuis des siècles, il y a aussi la littérature patristique, les conciles oecuméniques, les enseignements ecclésiastiques (pour ceux qui ne sont pas protestants)...etc Et même les enseignements attribués à Jésus, certains sont plus que contestables.
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Franchise pour franchise, de mon côté je me suis planté en soutenant notre intervention en Libye. Remplacer un despote par 10000, un par quartier, c'est idiot, et en prime c'est le grand bazar là-bas avec des barbus partout. Il est vrai que j'espérais que ça favoriserait les ventes de Rafale... ;)

 

Puisque on en est à faire des confessions publiques, Rafale excepté, idem pour moi Jojo. Je ne peut que faire mon méaculpa. Ignorant encore de ces choses la, la géopolitique, la politique et tout le tintouin, je pensais à l'époque que la révolte de Benghazi était l'occasion de renverser un tyran à peu de frais, surtout humain ; mais l'enfer étant pavé de bonnes intentions, ça c'est avéré un désastre. Je l'admet honteusement.

 

Amen, mes frères, faisons pénitence et usons avec libéralité de flagellation, car moi aussi comme vous j'ai péché.

 

San-Fernando-city-_1381707i.jpg

 

 

 

Sérieusement, je ne peux que honteusement confirmer, l'enfer est pavé de bonnes intentions, et j'ai cru qu'une fois Kadhafi renversé les Libyens se feraient sans difficulté un régime plus humain tout en restant unitaire. La population de la Libye n'était-elle pas relativement uniforme tous Arabes et tous sunnites, au contraire de l'Irak et de la Syrie ? Ne bénéficiait-elle pas d'un niveau de vie relativement correct d'un point de vue européen, c'est-à-dire assez paradisiaque vu d'un pays arabe pauvre ? J'ai cru que cela excluait une descente dans la guerre civile et limitait fortement le risque d'anarchie violente et de djihadisme.

 

Je me trompais...

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Vous devriez écouter certains évangélistes tazus vous changeriez d'avis...

 

D'autres l'ont dit au-dessus : c'est du commerce. Cf. l'épisode de de la colère de J"sus envers les marchands du temple. Franchement, un miracle à chaque célébration... >:D

 

C'est un christianisme New Age. Déjà, le Nouveau Testament ne se resume pas aux paraboles de Jésus. Dans le christianisme réel tel qu'il existe depuis des siècles, il y a aussi la littérature patristique, les conciles oecuméniques, les enseignements ecclésiastiques (pour ceux qui ne sont pas protestants)...etc Et même les enseignements attribués à Jésus, certains sont plus que contestables.

 

Le Glas de Notre-Dame a sonné pour Charlie.

Claire prééminence des Evangiles dans l'Eglise de France actuelle : ni loi du Talion ni lecture littérale sélective.

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Commerce ou pas c'est une partie du christianisme actuel. Et vous généralisé les évangélistes c'est vaste et y en a ou le fanatisme n'a rien à envier à certains juifs orthodoxes ou islamistes et d'autre doux comme des agneaux (et avec le QI d'une huitre - qu'il me pardonne). Chez les catholiques y en a aussi. En fait je crois pas qu'il y est une religion qui n'est pas son lot de cinglés et de fanatiques.

Modifié par nemo
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Heu depuis quand le christianisme, c'est juste les paraboles de Jésus?

Pas le christianisme, mais une vision conforme à la parole du Christ ne peut que s'appuyer sur les paraboles.

 

Vous devriez écouter certains évangélistes tazus vous changeriez d'avis...

Lesquels? C'est une galaxie de mouvements très différents les uns des autres.

C'est un christianisme New Age. Déjà, le Nouveau Testament ne se resume pas aux paraboles de Jésus. Dans le christianisme réel tel qu'il existe depuis des siècles, il y a aussi la littérature patristique, les conciles oecuméniques, les enseignements ecclésiastiques (pour ceux qui ne sont pas protestants)...etc Et même les enseignements attribués à Jésus, certains sont plus que contestables.

Non, tu peux t'appuyer dessus, mais à l'inverse de l'islam (surtout le sunnisme) personne ne te déclarera hérétique si tu rejettes tous ce qui n'a pas été spécifiquement transmis par le Christ. La possibilité de critique et de débat n'existe pas dans l'islam, et cette interdiction s'applique aussi aux questions politiques. En transformant l'islam en instrument de conformation social les premiers Califes ont crée un monstre.

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[...]

L'immense différence c'est qu'ici les gendarmes on l'initiative du feu... et touche.

[...]

Non intervention plus ou moins. Le gendarme a Dammartin il a pas hésité une seconde a tirer et a faire but...

[...]

 

Ne pas oublier que les gendarmes et les policiers n'ont pas les mêmes règles d'engagement. Le premier peut faire feu, et il y aura enquête ensuite, le second doit être en état de légitime défense et réagir proportionnellement à la menace... et il y aura bien sûr enquête ensuite ;)

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