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Professeur André Grimaldi : "On a eu une logique folle de traiter la Santé comme une marchandise"

André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie au CHU Pitié-Salpêtrière, cofondateur du Collectif Inter-hôpitaux, auteur du "Manifeste pour la Santé 2022" aux éditions Odile Jacob, était l'invité de Sud Radio

 

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  • 2 weeks later...

Pour Daniel Zagury, il est encore temps de sauver la psychiatrie française

Dans un livre généreux, intitulé « Comment on massacre la psychiatrie française » (l'Observatoire), le psychiatre Daniel Zagury dresse un réquisitoire implacable de l’état de la psychiatrie publique. Dans l’espoir qu’une loi-cadre puisse enrayer son déclin.

A lire ici.

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Cette interview date d'avant la crise du Covid, mais semble toujours d'actualité.

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"Si on veut un hôpital productif, il faut que le personnel soit en bonne santé"

Valérie Auslender, auteur de Omerta à l'hôpital (éd. Michalon), était l'invitée du Grand Matin Sud Radio.

A écouter ici.

 

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« Dopesick » : comment un laboratoire pharmaceutique a drogué l'Amérique

A la fin du siècle dernier, l'Amérique est devenue accro à un antidouleur d'une redoutable efficacité, l'OxyContin. Il en a résulté des centaines de milliers d'overdoses dans le pays. Cette série choc raconte comment un laboratoire pharmaceutique a pu pendant des années répandre impunément ce fléau avant d'être enfin coincé par la justice. A voir sur Disney + Star.

A lire ici.

 

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  • 1 month later...

C'est une démarche intéressante, et je me demande si la plupart des hôpitaux ne vont pas devoir se doter d'une équipe "défensive" pour prévenir les cyber-attaques.

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Quand l’hôpital engage une cyber brigade

En engageant 20 spécialistes d’un seul coup, l’Hôpital du Valais veut mettre à jour toute son infrastructure informatique. Un projet ambitieux pour rattraper l’évolution rapide dans ce domaine.

A lire ici.

 

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@Kiriyamatoute organisation critique reposant sur l'informatique le devrait et ce n'est pas nouveau. Normalement les hôpitaux comme toute grosse organisation reposant massivement sur l'informatique ont des services dédiés qui s'occupe de l'organisation mais aussi de la sécurité du système.

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  • 3 weeks later...
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La justice va être saisie après la publication d'une radio d'une rescapée du Bataclan

La radio d'une blessée des attentats du 13-novembre a été retrouvée mise en vente sur un site par un chirurgien de l'AP-HP, qui a depuis, reconnu « une erreur ». L’assistance publique annonce le signaler au conseil de l’ordre. La rescapée fait quant à elle part de sa consternation.

A lire sur Marianne.

 

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L'article à lire pour comprendre comment fonctionne l'hôpital public (et pourquoi ça craque)

France Info s'est plongé dans les chiffres pour tenter de comprendre les causes profondes de la crise dans laquelle se trouve le secteur hospitalier.

A lire ici sur France Info.

 

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https://www.google.fr/books/edition/Un_coup_de_hache_dans_la_tête/mHdTEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1

La schizophrénie, pathologie emblématique de la psychiatrie, affecte 1 % de la population générale, soit 700 000 personnes en France. Les troubles bipolaires affectent 2 à 3 % de la population générale. Au cours de sa vie, une personne sur cinq connaîtra un épisode dépressif caractérisé, c’est-à-dire au-delà des passages à vide, séparations douloureuses ou burn-out, un état nécessitant une prise en charge spécifique, psychothérapeutique ou médicamenteuse. En termes de coût pour la société, cela représente 110 milliards par an en France et, selon l’OMS, la dépression sera la première cause de handicap dans le monde d’ici quelques années. La santé mentale pèse ainsi un poids colossal et croissant. C’est un des principaux risques systémiques de nos sociétés pour les années à venir.

À cette fréquence élevée et ce coût social majeur s’ajoute un autre constat : la fréquence des grands troubles mentaux est à peu près la même sur l’ensemble du globe terrestre. Aucune communauté humaine n’est épargnée, et elles le sont toutes de la même façon ou presque. À se demander s’il ne s’agit pas d’une caractéristique de l’humanité que cette inévitable fraction des êtres humains qui en sont affectés. Au quotidien, je mesure ce que les troubles mentaux ont d’implacable. Pas un milieu qui soit épargné, et le plus souvent le patient qui en est affecté l’est contre toute attente. Dérèglement de l’accordage au monde, ai-je dit, et dérèglement qui est lui-même inattendu à l’échelle individuelle en même temps qu’il est attendu à l’échelle collective. Prenez une cohorte de 100 adolescents : parmi ceux-ci, statistiquement 1 sera affecté d’une schizophrénie, 2 ou 3 d’un trouble bipolaire, et pour ces 3 ou 4 individus la maladie débutera entre 15 et 30 ans.

Raphaël Gaillard - Un Coup de Hache dans la tête, 2022 - Introduction

 

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Est-ce qu'il y a le même problème en France ?

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L’inflation galopante enfonce les hôpitaux dans les problèmes financiers

Après le choc de la pandémie de coronavirus, le secteur des soins de santé est à nouveau confronté à des difficultés financières à cause de l’inflation. Selon Zorgnet-Icuro, l’organisation faîtière flamande des hôpitaux généraux citée dans De Tijd vendredi, la montée des prix creuse un trou d’au moins 250 millions d’euros dans les comptes des hôpitaux belges.

https://www.rtbf.be/article/linflation-galopante-enfonce-les-hopitaux-dans-les-problemes-financiers-10927928

 

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J'ignorais que c'était une spécialité à part entière :

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Gypsothérapeute : une activité en demande de reconnaissance

Les gypsothérapeutes, infirmiers spécialisés dans la mise en place d’immobilisation, se battent pour une meilleure reconnaissance de leur activité.

https://www.actusoins.com/9953/gypsotherapeute-une-activite-en-demande-de-reconnaissance.html

J'ai l'impression que dans l'idéal il faudrait des infirmières/infirmières spécialisés dans un domaine bien précis, et éviter d'avoir des systèmes de rotation où on passerait d'un service à un autre. Spécialisés dans un service (cardiologie, orthopédie, etc.), et peut-être même dans une tâche ou une série de tâches bien précises.

Dans tout ce que j'ai lu, l'une des grosses sources de stress pour les soignant(e)s était le changement fréquent d'affectation et de postes.

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  • 2 weeks later...
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D'anciens patients de l'hôpital public témoignent : "Les compétences sont là, mais il y a un manque de moyens"

Pour un séjour de courte ou longue durée ou une consultation aux urgences, des patients racontent leur expérience de l'hôpital public.

https://www.francetvinfo.fr/sante/d-anciens-patients-de-l-hopital-public-temoignent-les-competences-sont-la-mais-il-y-a-un-manque-de-moyens_2608708.html

 

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  • 2 weeks later...
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Présidentielle : n’oublions pas l’hôpital !

Santé publique et hôpital apparaissent paralysés par l’étatisation et les 35 heures. Bien que la France sorte d’une pandémie qui a mis en avant les difficultés du secteur, le sujet de l’hôpital passe pour l’instant dans le débat public largement après les questions liées à la sécurité, à l’immigration ou désormais à l’international – avec la guerre en Ukraine. Pourtant, des changements structurels s’imposent.

https://www.causeur.fr/presidentielle-noublions-pas-l-hopital-225554

 

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  • 3 months later...

Concernant l'origine du COVID, il faut être patient.

Ce que cette année que l'on annonce avec quelques certitudes l'origine de l'épidémie de peste noire qui a ravagé L'Europe et le monde méditerranéen vers 1300. On pensait qu'elle venait du centre de la Chine, maintenant, on pense au Kirghizistan :

https://www.leparisien.fr/societe/sante/peste-noire-apres-des-siecles-de-mystere-on-sait-enfin-dou-elle-venait-15-06-2022-I6ACRWEFXRFS5BLQUTAAJZK7NA.php

 

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Il y a 6 heures, collectionneur a dit :

Concernant l'origine du COVID, il faut être patient.

Au contraire, soyons réaliste, si c'est bien une fuite de laboratoire, les autorités chinoises ont de toute évidence déjà détruit toutes les preuves formelles possibles. Il n'y a aucune possibilité d'enquête indépendante en Chine. On aura au plus des témoignages indirects dans pas mal de temps qui ne prouverons rien de plus que ce que nous savons actuellement. Et ce n'est même pas certain quand on voit le peu d'informations que nous avons encore actuellement sur les évènements de Tiananmen 30 ans plus tard, c'est à dire quasiment rien de plus que les informations transmises pendant les évènements. Il faut donc admettre que nous ne saurons jamais réellement.  Dans ce genre de cas, les informations ne sont pas justes cachés, elles sont effacés ou falsifiés à la source, cf. le ministère de la vérité orwellien. 

Pour se protéger des épidémies futures, il faut donc tenir compte à la fois des deux possibilités, naturelle et artificielle en même temps, par sécurité, faute de pouvoir trancher.

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il y a une heure, Deres a dit :

Au contraire, soyons réaliste, si c'est bien une fuite de laboratoire, les autorités chinoises ont de toute évidence déjà détruit toutes les preuves formelles possibles. Il n'y a aucune possibilité d'enquête indépendante en Chine. On aura au plus des témoignages indirects dans pas mal de temps qui ne prouverons rien de plus que ce que nous savons actuellement. Et ce n'est même pas certain quand on voit le peu d'informations que nous avons encore actuellement sur les évènements de Tiananmen 30 ans plus tard, c'est à dire quasiment rien de plus que les informations transmises pendant les évènements. Il faut donc admettre que nous ne saurons jamais réellement.  Dans ce genre de cas, les informations ne sont pas justes cachés, elles sont effacés ou falsifiés à la source, cf. le ministère de la vérité orwellien. 

Pour se protéger des épidémies futures, il faut donc tenir compte à la fois des deux possibilités, naturelle et artificielle en même temps, par sécurité, faute de pouvoir trancher.

C'est déjà le cas

Les bio-confinements sont assez drastiques (m'enfin comme tout élément industriel, personne n'est a l'abri d'un accident)

Quant à la recherche et compréhension des reservoirs naturels, c'est un travail complexe, de longue haleine et aléatoire (en gros c'est chercher une aiguille dans building rempli de foin)

 

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Le 09/01/2022 à 19:41, g4lly a dit :

@Kiriyamatoute organisation critique reposant sur l'informatique le devrait et ce n'est pas nouveau. Normalement les hôpitaux comme toute grosse organisation reposant massivement sur l'informatique ont des services dédiés qui s'occupe de l'organisation mais aussi de la sécurité du système.

Je reviens là-dessus...

J'ai eu, il y a quelques mois, un échange surréalistes avec des directeurs d'hôpitaux : en France, en moyenne, chaque semaine, un hôpital subit une attaque réussie. Leur calcul était le suivant : il y a 3000 établissements en France. Un hôpital se fera donc toucher une fois tous les 60 ans. Partant de là, le coût de la défense contre un truc qui a une telle fréquence est juste disproportionné et largement supérieur à celui de la réparation post-incident.

Donc ils gardent un peu de budget pour réagir à une crise, et ne dépensent surtout pas trop pour la cyber-défense, préférant mettre leur argent dans d'autres services sous-dotés.

J'ai eu beau tenter de leur expliquer que, pwnés une année, ils pouvaient l'être de nouveau l'année d'après, voire même dès le mois d'après, et que la fréquence des attaques pouvaient aussi monter significativement en fonction des moyens de la red team, avec 1 attaque par jour, ou même par heure, et que leur tour viendrait très vite dans ce cas, ils m'ont ri au nez en disant que non, non, le risque était epsilonesque. :rolleyes:

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il y a 26 minutes, FATac a dit :

Je reviens là-dessus...

J'ai eu, il y a quelques mois, un échange surréalistes avec des directeurs d'hôpitaux : en France, en moyenne, chaque semaine, un hôpital subit une attaque réussie. Leur calcul était le suivant : il y a 3000 établissements en France. Un hôpital se fera donc toucher une fois tous les 60 ans. Partant de là, le coût de la défense contre un truc qui a une telle fréquence est juste disproportionné et largement supérieur à celui de la réparation post-incident.

Donc ils gardent un peu de budget pour réagir à une crise, et ne dépensent surtout pas trop pour la cyber-défense, préférant mettre leur argent dans d'autres services sous-dotés.

J'ai eu beau tenter de leur expliquer que, pwnés une année, ils pouvaient l'être de nouveau l'année d'après, voire même dès le mois d'après, et que la fréquence des attaques pouvaient aussi monter significativement en fonction des moyens de la red team, avec 1 attaque par jour, ou même par heure, et que leur tour viendrait très vite dans ce cas, ils m'ont ri au nez en disant que non, non, le risque était epsilonesque. :rolleyes:

Ça me fait penser à la mentalité qu'il y a dans les hôpitaux concernant la radioprotection. Entre les médecins qui mettent les mains de le faisceau et les problèmes récurrents de traçabilité de sources qui ont (par nécessité) une activité élevée et sont souvent sous forme liquide (pour ne rien arranger) ...

https://www.asn.fr/l-asn-controle/actualites-du-controle/activites-medicales#avis-d-incident-domaine-medical

En lisant les rapports d'inspections et avis d'incidents on a souvent l'impression que le sujet est pris par dessus la jambe. Ça vient en partie du fait que le personnel médical est déjà surchargé et n'a pas le temps de faire une gestion rigoureuse des matières radioactives, sources d'irradiation et des déchets mais également par une certaine forme d'ignorance (si je puis dire) concernant les effets des rayonnements ionisants sur le corps humain. Une sorte de "On sauve des vies là, on s'occupera des détails quand on aura le temps" et même si c'est normal que les urgences médicales passent avant les risques long-termes que peuvent avoir les RI j'ai tout de même l'impression qu'il y a une sorte de laxisme (?) concernant le sujet dans le milieu médical.

Modifié par Alzoc
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il y a 56 minutes, Alzoc a dit :

Ça me fait penser à la mentalité qu'il y a dans les hôpitaux concernant la radioprotection. Entre les médecins qui mettent les mains de le faisceau et les problèmes récurrents de traçabilité de sources qui ont (par nécessité) une activité élevée et sont souvent sous forme liquide (pour ne rien arranger) ...

https://www.asn.fr/l-asn-controle/actualites-du-controle/activites-medicales#avis-d-incident-domaine-medical

En lisant les rapports d'inspections et avis d'incidents on a souvent l'impression que le sujet est pris par dessus la jambe. Ça vient en partie du fait que le personnel médical est déjà surchargé et n'a pas le temps de faire une gestion rigoureuse des matières radioactives, sources d'irradiation et des déchets mais également par une certaine forme d'ignorance (si je puis dire) concernant les effets des rayonnements ionisants sur le corps humain. Une sorte de "On sauve des vies là, on s'occupera des détails quand on aura le temps" et même si c'est normal que les urgences médicales passent avant les risques long-termes que peuvent avoir les RI j'ai tout de même l'impression qu'il y a une sorte de laxisme (?) concernant le sujet dans le milieu médical.

Problème de formation en grande partie (en général il y'a un référent radioprotection par site et c'est tout)

Les médecins hospitaliers peuvent être très bons dans leur champ de compétence mais tout ce qui est à coté même si ils l'utilisent tous les jours, ca passe en arrière plan

Et je ne parle même pas des échelons inférieurs (infirmiers et aides soignants)

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Nouvelle épidémie en Corée du Nord évoqué par le pouvoir :unsure:

https://www.bienpublic.com/sante/2022/06/19/une-nouvelle-epidemie-fait-son-apparition-en-coree-du-nord

Les médicaments seront distribués à « plus de 800 familles souffrant de cette épidémie grave qui s'est déclarée dans certaines régions de la province du Hwanghae du Sud », a rapporté l'agence de presse officielle KCNA. Ce chiffre suggère qu'au moins 1 600 personnes ont été contaminées par cette maladie.

Ces informations ont suscité des spéculations selon lesquelles cette maladie non spécifiée pourrait être le choléra ou la typhoïde.

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  • 1 month later...

Les autorités de la ville de New York veulent que la variole du singe change de nom. Trop stigmatisant selon elles pour les afro-américains :blink:

https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/27/variole-du-singe-la-ville-de-new-york-demande-a-l-oms-de-ne-plus-utiliser-ce-nom-stigmatisant_6136284_3244.html

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29 octobre 2019 - Académie des sciences - Regard sur la médecine de demain

Spécialiste du système nerveux, médaillé d'or du CNRS, grand prix de l'académie des sciences, Michel Lazdunski a dirigé l'Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire à Nice de 1989 à 2004. Fasciné par la sérendipité, il est très critique sur les essais cliniques, "carcan" ( https://youtu.be/5QoYDj79CFw?t=377 ) du médicament. Pour mettre cela en perspective, il retrace ici les grandes lignes de l'histoire de quelques grands médicaments parfois très anciens mais qui restent absolument indispensables aujourd'hui. Le "carcan" nous met-il dans le "mur" ?

Pour ses préconisations, voir la conclusion à partir de 17:35.

00:24 Le cerveau, on a fait des progrès absolument considérable dans les 40 dernières années pour l'explorer, mais en même temps que nous faisions des progrès, se sont accumulées les maladies aussi bien psychiatriques que neurologiques et aujourd'hui - je pèse mes mots - nous nous trouvons véritablement devant un mur de pathologies du système nerveux.

03:58 Et le problème est que le fait de comprendre ces mécanismes de la bioélectricité n'a permis - et je le dis parce que c'est mon domaine donc je peux me permettre de le dire - n'a permis en aucun cas de créer d'autres médicaments contre l'épilepsie, contre les arythmies, contre quelles que soient les maladies que vous pouvez considérer, et c'est un problème absolument gigantesque. On a fait la science. C'est formidable de faire de la science pour comprendre, mais cette science ne nous a pas servi jusqu'à maintenant pour faire de nouveaux médicaments.

04:39 Mais alors les comment les autres ont-ils fait des médicaments auparavant ?

Le premier problème qui se pose quand on veut faire un médicament c'est qu'il faut absolument passer par un modèle animal : c'est la règle, n'est ce pas ? et que en matière de système nerveux le modèle animal peut poser un problème. Pascal l'a dit tout à l'heure pour d'autres systèmes et nous nous avons fait des souris qui ne dépriment plus, mais est-ce que ces souris qui ne dépriment plus, parce qu'on comprend le mécanisme, vont nous donner des gens qui ne déprime plus ? Et puis on a des tests pour analyser les souris : on peut faire nager des souris dans de l'eau et au bout d'un moment elles se découragent : elles vont se laisser couler mais si vous leur donnez un coup de prozac elles vont continuer à se battre.

05:51 Mais le problème c'est que la dépression s'est pas seulement ça. La dépression c'est l'estime de soi, la dépression, c'est la relation sociale, la dépression, c'est la pulsion vers le suicide et ça, malheureusement vous pouvez pas l'avoir avec les souris. Et c'est un problème gigantesque parce que la dépression atteint 10-12 % des hommes plus de 20% des femmes une fois dans leur vie. La dépression est souvent récurrente et il y a 30 % des gens qui sont soignés pour les dépressions qui ne répondent pas aux antidépresseurs, donc il y a un besoin absolument gigantesque.

06:26 Alors comment nos anciens ont créé des médicaments ? Je vais regarder avec vous assez vite un certain nombre de grands médicaments parce qu'on a oublié la manière dont on a créé des médicaments. Et non seulement ça : le message que vous allez voir c'est qu'avec nos règles d'aujourd'hui on ne pourrait plus créer les médicaments du passé.

06:49 L'un des plus grands médicaments pour moi c'est les anesthésiques parce que sans anesthésique la chirurgie est difficile, même s'il y avait de la chirurgie avant l'anesthésie, mais on ne voudrait pas y passer, n'est-ce pas ? Ici je décris l'histoire des anesthésiques gazeux. Les anesthésiques gazeux, comme vous le voyez ont été introduits en 1846 et le premier anesthésique gazeux est l'éther, et c'était des dentistes qui ont fait cela, et puis ensuite on est passé de l'éther au chloroforme et puis cette anesthésie a eu un gros coup de pub parce que la reine Victoria a décidé tout d'un coup qu'elle allait accoucher sous chloroforme son huitième enfant. Elle a accouché du huitième puis ensuite du neuvième. Il n'y avait pas la télévision, mais ça a quand même donné un coup de pub absolument extraordinaire et ces anesthésiques gazeux sont rentrés dans l'utilisation normale.

07:30 Puis il a fallu attendre certain nombre d'années pour avoir les anesthésiques d'aujourd'hui, pas parce qu'on a fabriqué des anesthésiques, mais parce que tout simplement l'industrie du frigidaire a fait des composés gazeux fluorés et que parmi ces composés fluorés, il y en avait qui étaient intéressants pour la médecine. Est ce qu on pourrait le faire aujourd'hui ? Mais pas du tout : parce qu'aujourd'hui pour commencer un essai clinique, il faut connaître le mécanisme. On ne connaissait pas le mécanisme, bien entendu, et les derniers mécanismes ont été établis par nous-même en 2000.

08:03 La deuxième raison elle est qu'il ne faut pas avoir d'accidents de parcours - je m'adresse à mon collègue ami Pierre Corvol - or évidemment dans le parcours de l'anesthésie qui a été fait ici il y a eu beaucoup d'accidents, parce qu'il y avait ce qu'on appelait des syncopes bleues ou des syncopes blanches qui correspondent à des arrêts cardiaques ou à des arrêts pulmonaire, mais naturellement l'anesthésie a continué. Aujourd'hui si vous essayez un médicament et que vous tuez deux ou trois patients, eh bien ça s'arrête.

08:36 La douleur - c'est un schéma un peu compliqué - mais aujourd'hui on comprend beaucoup de choses sinon tout de la douleur : on comprend comment elle est perçue par la peau et nos viscères, par des nocicepteurs, on comprend comment elle est transmise au niveau de la moelle épinière, on comprend les régions du cerveau où elle est intégrée mais est ce qu'on fait pour autant de des médicaments antidouleur différents ? il faudrait faire des médicaments antidouleur différents. Aujourd'hui en France, deux et demi pour cent de la population souffre de douleurs chroniques.

09:06 Ces douleurs chroniques peuvent être des douleurs neuropathiques - vous écrasez vos nerfs, des douleurs rhumatismales, des tas d'autres douleurs. 2,5 pour cent et ce sont les frais les plus élevés de la sécurité sociale à cause des arrêts de travail et vous savez que ça empoisonne la vie des gens au fur et à mesure qu'ils deviennent plus âgés. Eh bien, qu'est ce qu'on a aujourd'hui comme médicament de la douleur ? Est-ce qu'on a de nouveaux médicaments ? Aucun nouveau médicament de la douleur depuis les 20 ou 30 dernières années ! Et non seulement ça, mais les médicaments de la douleur que vous voyez en bleu ils ne seraient pas qualifiés aujourd'hui.

09:43 L'aspirine est un excellent médicament de la douleur. Il vient de la médecine traditionnelle. On trouve ses origines il y a 4000 ans ici et là dans toutes les médecines traditionnelles du monde. L'acide salicylique est extrait de l'écorce de saule, mais si aujourd'hui on donnait de l'aspirine à 1000 patients, il y a beaucoup de ces mille patients qui feraient une hémorragie parce que l'aspirine aussi fluidifie le sang, on appelle ça des antiplaquettaires et il ya des gens qui seraient sensibles à ça, qui feraient des hémorragies, ils mourraient et on arrêterait l'essai. Aujourd'hui, bien sûr, on a utilisé cela pour tous ceux qui prennent du kardegic dans l'assistance comme un mécanisme préventif.

10:22 Le paracétamol, c'est une histoire de découverte extraordinaire qui a commencé à la fin du 19e siècle, qui a été précipitée par la deuxième guerre mondiale. Aucun rationnel du tout. Le paracétamol ne pourrait pas être inventé aujourd'hui parce qu'on ne connaît toujours pas son mécanisme d'action de ce composé qui a le plus gros tonnage au monde.

10:41 Et la morphine, naturellement, elle nous vient du fond des âges et les autres morphiniques que vous pouvez connaître la codéine et caetera, nous viennent aussi de substances naturelles. Impossible de la qualifier avec les [méthodes actuelles]. La morphine à une propriété que vous connaissez tous, elle donne la tolérance c'est à dire que si vous donnez de la morphine, de la morphine, de la morphine, de la morphine eh bien l'organisme va devenir tolérant. Il va falloir escalader les doses. Comme on va escalader les doses, on va bloquer le tractus intestinal, on va avoir des problèmes respiratoires, et on va avoir de l'addiction et on va avoir naturellement des morts, et la morphine irremplaçable n'aurait aucune manière d'être remplacée aujourd'hui. Donc il faut bien garder ça en tête.

Quant aux autres anti-inflammatoires que vous prenez tous, le voltarène et caetera, ils étaient sur le marché avant même qu'on connaisse le mécanisme de l'inflammation.

11:32 Les neuroleptiques. Les neuroleptiques, c'est une très très très grande classe de médicaments parce qu'avant les neuroleptiques tout le monde restait dans un asile psychiatrique. Les neuroleptiques c'est une découverte absolument extraordinaire. C'est une découverte qui a commencé par les antihistaminiques, découverte de l'allergie au début du siècle, les premiers antihistaminiques par rhône-poulenc en France en 1940, mais dès qu'on a découvert ces antihistaminiques, on s'est rendu compte qu'ils étaient sédatifs et un certain nombre d'entre vous plus âgés se souviennent qu'on donnait du phenergan aux enfants. Le phenergan c'est un antihistaminique mais on le donnait aux enfants pas comme antihistaminique mais pour les calmer et pour les faire dormir. Donc un médecin militaire intelligent s'est dit : et si je mettais ça dans mon cocktail anesthésique pour pour tranquilliser les patients ? Il s'appelait Laborit et naturellement ça a eu du succès. Il est allé à l'hôpital la Pitié-Salpêtrière, il y a vu ses collègues de psychiatrie, il leur a dit : et si vous essayiez sur les patients schizophrènes ? Et ils ont fait une expérience, Pierre, pas sur 1000 patients sur 36 patients, et après 36 patients, vous voyez, quelques années après, 5 millions de gens au monde le prenaient, donc en cinq ans 5 millions de gens au monde.

12:51 Aujourd'hui en cinq ans vous avez à peine le temps de faire le dossier et de lever l'argent surtout, donc aujourd'hui c'est pratiquement infaisable et ces neuroleptiques ne seraient pas qualifiés aujourd'hui parce que naturellement les neuroleptiques ne sont pas sans effets secondaires, les neuroleptiques donnent des syndromes parkinsoniens, ils donnent ce qu'on appelle un syndrome malin c'est à dire qu'ils font monter la température : ça peut tuer : une hyperthermie maligne, et ils donnent des désordres cardiaque et simplement parce qu'ils donnent des désordres cardiaques il n'iraient même pas au bout de l'essai clinique. Donc aujourd'hui on serait sans neuroleptiques. Vous voyez le monde dans lequel nous vivrions.

13:32 La maniaco-dépression c'est la même histoire. La maniaco-dépression, les grands médicaments, le lithium. Le lithium c'est aussi une histoire qui vaudrait d'être racontée parce qu'elle est extraordinaire au point de vue sérendipité mais que je n'ai pas le temps de vous raconter. Est ce que le lithium serait qualifié aujourd'hui ?

Mais bien sûr que non lithium ne serait pas qualifié. La première raison pour lequel le lithium serait pas qualifié c'est que c'est pas brevetable. Et si vous pouvez pas breveter, vous pouvez pas lancer un essai clinique. Je vous dirai tout à l'heure que chaque essai clinique dans le système nerveux coûte à peu près un milliard d'euros s'il va jusqu'au bout. Donc il peut pas être breveté. On n'en parle plus. Et d'autre part le lithium, entre 1949 et 1960 où il a commencé, le lithium est extraordinairement toxique pour le rein donc le lithium pouvait tuer. Aujourd'hui c'est plus un problème, parce qu'on peut mesurer : il y a des machines pour mesurer le lithium dans le sang, mais bien entendu, avant d'en arriver là, il y a un certain nombre de patients qui ont eu des problèmes extrêmement graves. On ne pourrait pas le découvrir aujourd'hui.

14:29 La dépakine dont vous avez beaucoup entendu parler, cet acide valproïque, ça c'est aussi une histoire extraordinaire qui est née dans l'épilepsie. Un certain nombre de collègues de Strasbourg d'il y a bien longtemps ont essayé un antiépileptique sur des animaux épileptiques et puis ils n'avaient pas de solvant. Ils l'ont mis dans l'acide valproïque et l'acide valproïque à fait l'effet, et c'était pas leur molécule ! Donc en fait, on traite ces patients avec un solvant, et voilà ! Mais cet acide valproïque est ce qu'on sait comment il marche sur la maniaco-dépression ? On ne sait pas comment il marche sur la maniaco-dépression, donc pas qualifié !

15:24 voilà et alors maintenant je voudrais vous parler de deux pathologies, la première c'est les accidents vasculaires cérébraux :  150 000 personnes par an, 20 % des gens qui meurent dans la première année, 50 % des gens qui sont handicapés, deuxième première cause de handicap mondial, deuxième ou troisième cause de mortalité, 400 000 personnes handicapées en France pour 900 000 personnes pour Alzheimer, et qu'est ce qu'on fait ? La première des choses qu'on fait et vous voyez sur mon cliché, c'est la prévention : on donne des statines, on donne des anticoagulants et des antiplaquettaires. La deuxième chose qu'on fait quand ça surgit : on essaye d'aller enlever le bouchon et on sait enlever le bouchon avec une sorte de débouche-tout mais ça touche seulement 5 % des patients, et les autres ? Eh bien sur les autres, il y a eu des erreurs de stratégie extraordinaires et il y a eu à peu près 300 essais cliniques donc 300 milliards d'euros qui ont été dépensés en vain pour cette maladie qui touche énormément de gens et dont la prédiction est 30 % de gens de plus en 2030.

16:19 Et l'autre pathologie dont je voulais vous parler c'est les traumas. Les traumas, vous savez tous que ça touche non seulement les gens âgés mais beaucoup les gens jeunes de plus en plus,  et les traumas crâniens c'est une maladie extrêmement complexe. Le trauma c'est très simple : il y a un trauma crânien, le patient rentre à l'hôpital et on croise les doigts, c'est le médicament. On ne sait pas faire quoi que ce soit pour ces patients et c'est très compliqué parce que comme vous le voyez ici, dans un trauma crânien on lèse des axones on lèse des vaisseaux cérébraux, on enlève cette barrière entre le sang et le cerveau, on fait beaucoup de choses. Et jusqu'ici tous les essais cliniques comme pour les accidents vasculaires cérébraux ont été faits avec une seule molécule dont on estimait qu'elle était magique et qu'elle allait tout régler, et bien entendu c'est pas possible. Et là on vient à un autre concert qui est que ces maladies particulières, elles sont complexes et on va pas les régler avec une seule molécule, agent agissant sur une cible magique, et nous-même aujourd'hui faisons une démarche à partir de la médecine traditionnelle chinoise, sur des extraits de plantes, avec des mélanges de molécules, avec des résultats sur ces deux pathologies extrêmement encourageants.

17:35 Alors les problèmes à surmonter vous les voyez. Alors je ne sais pas comment on va faire les réformes. L'industrie pharmaceutique jadis elle était dirigée par des médecins, des pharmaciens, aujourd'hui c'est une entreprise financière, elle est dirigée par des financiers,  et s'ils ont déjà perdu des milliards d'euros dans des essais cliniques on n'y va plus. Le résultat net, c'est que dans la plupart des pathologies du système nerveux les industriels de la grande pharmacie n'y vont plus parce qu'ils ont trop perdu. Alors il y a toujours l'innovation qui est faite par les start up mais dans ce domaine, Nicolas, les start-up c'est de l'ubérisation de l'industrie pharmaceutique et encore une fois j'ai pas le temps de le développer.

Le deuxième problème, c'est les essais cliniques. Les essais cliniques, ils sont là pour éviter les accidents. Ils savent très bien s'arrêter quand il y a un accident sur deux ou trois personnes mais les essais cliniques, ils cherchent ce que cela va faire sur le patient statistiquement moyen, et toute l'histoire que je vous ai racontée auparavant et est opposée à cela et par conséquent les essais cliniques sont incapables - peut-être qu'avec l'intelligence artificielle ça changera - mais aujourd'hui ils mettent à la poubelle beaucoup de molécules qui pourraient être positives.

Et puis il y a l'excès de rationalisme. Ça c'est nous, c'est les scientifiques. Les scientifiques ils aiment leur cible. Ils ont découvert une cible et ils pensent que s'ils ont une molécule magique pour leur cible magique, on va tout régler et bien ça, j'ai appris avec le temps que ça ne marche pas.

19:01 Et le dernier problème il est pour vous tous : il est le principe de précaution. Le principe de précaution arrête dans nos pays énormément de choses et souvenez-vous du dicton : qui ne risque rien n'a rien, n'est ce pas ?

Il faut pas être complètement pessimiste parce que ce qui s'est passé tout de même c'est que ces médicaments du passé aujourd'hui on les utilise mille fois mieux qu'auparavant. Par exemple, dans les années 70 il y avait un accident sur 10000 en anesthésie, aujourd'hui un accident sur 200 000 anesthésies parce qu'il y a de l'imagerie médicale, parce qu'il y a des techniques de diagnostic... et puis quand on peut pas mettre l'argent sur sur les médicaments on le met ailleurs, et on le met ailleurs comme on l'a fait en cardiologie, c'est à dire qu'on va essayer des stimulations électriques, on va essayer des stimulations magnétiques, on va essayer des stimulations profondes pour pour la dépression etc. Le problème, c'est que ça va enlever les symptômes, mais ça va pas arrêter la progression de la maladie, n'est ce pas ? Et bien sûr, il y a cette chose extraordinaire où l'on peut aller avec avec des sortes de petits parapluies enlever les caillots directement dans le cerveau mais là aussi aujourd'hui ça n'est que pour 10%.

Donc je ne voudrais pas être complètement pessimiste mais je veux tout de même indiquer qu'il y a un vrai problème. Le G7 où le G8 avait décidé il y a quelques années sous Obama qu'en 2025 on allait avoir - sûr, comme pour l'envoi sur la lune - on allait avoir des médicaments contre Alzheimer. Je vous annonce aujourd'hui qu'on n'aura pas des médicaments contre Alzheimer, c'est absolument impossible donc maintenant, bien sûr, il y a tout ce qui concerne l'interface cerveau-machine, mais on me fait des signes : on en parlera une autre fois.


18 novembre 2017 - Michel Lazdunski, Congrès de la Société Française d’Etude et Traitement de la Douleur

02:20  je pense qu'aujourd'hui on est dans un système extrêmement contraint de développement de médicaments dans lequel avant de lancer un médicament il faut avoir un principe scientifique pour le lancer et puis ensuite on rentre dans des essais cliniques et dans ces essais cliniques, faits par des gens de grand talent que ce soit pour la douleur ou que ce soit pour ailleurs on cherche le patient statistiquement moyen, or toute l'histoire du médicament nous montre que c'est un médecin quelque part ou un chercheur quelque part qui a trouvé un effet bénéfique sur un patient, n = 1, qui y a cru et ça s'est développé à partir de ça.

02:59 Je suis fasciné par le fait qu'il y a une différence. Donc est ce que les essais cliniques aujourd'hui vont permettre de découvrir des médicaments ? Eh bien probablement non.  Je suis caricatural volontairement, d'abord parce qu'ils sont trop chers, et quand une entreprise aura manqué un, deux trois essais cliniques, elle n'y reviendra pas et que l'autre entreprise à côté dira mais lui il a manqué un, deux, trois essais cliniques : pourquoi je gagnerais ? Et puis d'autre part parce que dans des maladies extrêmement complexes comme dans le système nerveux, elle ne sait pas voir les cas particuliers.

Je donne un exemple : cette fois-ci je le donne dans la douleur - tout à l'heure je l'ai donné dans la dépression. Supposez qu'il y ait un médicament qui sorte de la recherche préclinique et qui puisse devenir un médicament et puis ils vont dans la recherche clinique et dans cette recherche clinique, ce médicament est actif sur 20 pour cent des patients, mais que sur ces 20 % des patients, il ne diminue pas complètement la douleur : ce 20% des patients il diminue la douleur et il la diminue, disons, par seulement 50%. 50% ça change la vie du patient mais un médicament qui diminue la douleur par 50% sur 20% des patients, il est impossible à aller chercher avec les essais cliniques d'aujourd'hui.

Donc il faut faire quelque chose : les essais cliniques d'aujourd'hui, ils sont trop chers, ils sont trop longs, ils cherchent le patient moyen alors que toute l'histoire est partie d'un patient particulier et surtout ils subissent la pression de la société avec un principe de précaution extraordinaire car un essai clinique, il est arrêté tout de suite s'il y a des effets graves sur 1000 personnes pour deux ou trois personnes, même si les effets sont majeurs pour 10% des patients.

Donc il y a un vrai problème. Heureusement qu'on n'a pas appliqué la recette des essais cliniques quand on a commencé à faire des greffes de rein ou des greffes de cœur parce que jamais on aurait pu faire des greffes de rein et des greffes de cœur et dans le système nerveux si on avait demandé de tester 1000 patients dans la stimulation profonde en serait nulle part. Heureusement que nos excellents collègues de la stimulation profonde pour Parkinson et maintenant pour les maladies psychiatriques, heureusement qu'on les a crus après un, deux ou trois patients, n'est ce pas ?

C'est paradoxal ce qui se passe du point de vue du médicament et si l'on se réfère au cœur, dans le cœur, la douleur, c'est une anomalie électrique, dans le périphérique ou au niveau central. Dans le cœur il y a plein d' anomalies électriques, ça s'appelle défibrillation, ça s'appelle des arythmies : on n'a pas su les régler avec des médicaments, mais il y a des gens particulièrement astucieux qui sont capables d'aller faire des ablations des foyers et ces ablations des foyers, est-ce qu'on leur a demandé de faire 100 patients avant ? Il y en a plusieurs centaines de milliers aujourd'hui. Ils les ont réussies avec un ou deux, et heureusement on leur a permis de continuer.

06:25 Le médicament est dans un carcan absolument considérable et je n'ai pas de recette mais il faut sortir de ce carcan pour innover et retrouver l'esprit aventureux qui facilite la sérendipité qui existait il y a une trentaine d'années.

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