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https://www.theguardian.com/world/2022/nov/03/no-more-drinking-water-little-food-our-island-is-a-field-of-bones

L'île de Banaba aux Kiribati.

Cette île était un atoll corallien surélevé de 6 km2, situé à 80 mètres au-dessus du niveau de la mer et presque entièrement constitué de roche phosphatée de qualité supérieure. Les indigènes l'appelaient Banaba. Cette roche était un ingrédient essentiel des engrais superphosphatés fabriqués qui étaient répandus dans des milliers de fermes en Nouvelle-Zélande, dans l'État de Victoria, en Australie-Méridionale, dans certaines parties de la Nouvelle-Galles du Sud et en Australie-Occidentale.

Notre île est maintenant, et depuis de nombreuses décennies, gravement endommagée.

Les mines ont transformé l'île en une forêt de pinacles et la plupart des Banabans ont été déplacés à Rabi, aux Fidji, après la seconde guerre mondiale. Sur Rabi, leurs droits, leurs moyens de subsistance et leurs institutions culturelles et politiques ont été précaires, et parfois tumultueux. Le peuple de Rabi n'a pas de dirigeants élus et donc peu de représentation pour nos besoins à Fidji ou à Kiribati.

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  • 2 weeks later...

https://www.nytimes.com/2022/12/07/world/asia/biden-cook-islands-new-zealand.html

La décision américaine de reconnaître les îles Cook en tant qu'État souverain témoigne de la manière dont la concurrence entre les États-Unis et la Chine réoriente la politique du Pacifique.

Le premier ministre des îles Cook, Mark Brown, a déclaré dans une interview que le pays prévoyait désormais de demander à devenir membre à part entière du Fonds monétaire international "au moins l'année prochaine" et que ses diplomates "discutaient avec des personnes clés et essentielles" au sujet de l'adhésion aux Nations unies.

En 2001, Helen Clark, premier ministre néo-zélandais de l'époque, a annoncé que pour demander l'adhésion à l'ONU, les habitants des îles Cook devraient renoncer à la citoyenneté néo-zélandaise, ce qui constituait une rupture de contrat pour eux. Le successeur de Mme Clark, John Key, a déclaré en 2015 que la Nouvelle-Zélande ne soutiendrait pas l'adhésion des îles aux Nations unies.

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  • 2 months later...

https://www.philomag.com/livres/joseph-kabris-ou-les-possibilites-dune-vie-1780-1822 (2020)

En 1798, un Bordelais de 18 ans, matelot sur un baleinier sillonnant le Pacifique, fuit le navire et se retrouve sur l’île de Nuku Hiva, dans l’archipel des Marquises. Chez les « sauvages », il s’intègre à son nouveau monde. Guerrier respecté, il se fait tatouer le corps et le visage, fonde une famille, oublie jusqu’à son français natal. Puis le voilà à nouveau déraciné : en 1804, peut-être enlevé, Joseph Kabris est embarqué sur un autre bateau, direction la Russie, où son expérience aux Marquises lui vaut de devenir une curiosité. Plus tard, il racontera son histoire et exhibera ses tatouages dans les foires de France, avant de mourir pauvre et seul en 1822. Trajectoire fascinante et édifiante… Dans cet ouvrage récompensé par le prix Femina-Essai, l’historien et sociologue Christophe Granger ausculte l’existence de Kabris en montrant comment il a dû se réinventer, se « recycler » pour répondre aux attentes qui pesaient sur lui.

https://journals.openedition.org/rh19/7613 (2021)

Chaque fois, l’historien tente d’exposer l’ensemble des possibilités qui s’offraient à Kabris et la liste des compétences que celui-ci pouvait mobiliser pour se faire une place dans des sociétés aussi différentes que celles de Nuku Hiva, Saint-Pétersbourg et Paris. Pour comprendre son insertion aux Marquises, il faut ainsi tenir compte des habitudes prises dans l’archipel, depuis une trentaine d’années, lors des rencontres avec les navires européens (Kabris n’est d’ailleurs pas le seul étranger à y vivre) et de l’état de guerre dans lequel se trouvait alors Nuku Hiva – situations qui vont permettre à Kabris d’ajuster ses capacités physiques à la demande locale de guerriers (d’autant plus que Kabris possède une arme à feu). De même, à Saint-Pétersbourg, l’émergence de la gymnastique et la réorganisation récente de la marine russe permettent-elles à un individu aussi marginal que Kabris de trouver une place de professeur de natation qui lui aurait sûrement été refusée, malgré ses capacités de nageur apprises aux Marquises, quelques années plus tard, lorsque les maîtres-mots de l’école des cadets russes seront devenus la discipline et l’uniformité.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Kabris

Kabris, qui pensait être tué par les anthropophages, est intégré dans la tribu des Te I'i, dans la vallée de Meau. Plusieurs tribus cohabitent dans l'ile et sont constamment en guerre6. Kabris s'illustre dans cet exercice. Après un premier mariage infructueux, il se remarie avec la fille du roi. Le roi de Nuka-Hiva prend son gendre en affection, le tatoue lui-même sur la figure et sur tout le corps. Il le nomme « grand juge de tout le pays », avec le tatouage correspondant (méhâma : soleil sur les deux paupières de l’œil droit).

En mai 1804 le capitaine Johann Adam von Krusenstern, qui effectue un voyage autour du monde, débarque dans l'ile. Il est heureux de trouver l'anglais Roberts (aussi nommé Robarts) et le français Kabris (nommé Cabri) pour lui servir de guides et d’interprètes. C'est Krusenstern et le naturaliste de l'expédition, Georg Heinrich von Langsdorff, qui décrivent l'inimitié qui oppose les deux hommes et donnent des informations sur Kabris, « devenu tout à fait Nukahivien », avec ses tatouages, son art de la natation et son comportement de guerrier. Il prétend toutefois ne pas être devenu anthropophage, ce dont Langsdorff n'est pas persuadé. Krusenstern constate que Kabris a presque oublié sa langue maternelle, alors qu'il parle assez bien l'anglais. Ses souvenirs reviennent, et il peut donner le nom de son père et sa ville d'origine (Bordeaux) qu'il évoque de manière un peu énigmatique : « Beaucoup de chandelles, beaucoup de violons, beaucoup de musique, les madames, les mademoiselles ».

Le 18 mai 1804, Kabris est embarqué, peut-être par surprise, sur le navire russe vers le Kamtchatka. En cours de route, il refuse de débarquer dans l'ile d'Hovaïhi (Hawaï) dont il ne comprend pas la langue. Il arrive fin août 1804 au Kamtchatka. Sans connaître le russe, il traverse la Sibérie pour rejoindre Saint-Pétersbourg. Avec ses tatouages, il est présenté comme une curiosité au tsar Alexandre Ier qui le garde pendant treize ans à son service comme maître de natation à l’école navale de Kronstadt.

Il fréquente le journaliste et écrivain Faddeï Boulgarine qui rapporte, dans ses mémoires, qu'il « parle un mauvais mélange de russe et de français difficile à suivre auquel il mêle la langue des sauvages ».

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Nauru

Nauru est un État insulaire d'Océanie situé en Micronésie, dont la population est estimée à 9 811 habitants en 2022 et l'un des plus petits États du monde.

Située à 42 km au sud de l'équateur8, l'île a une superficie de 21,3 km2 et est formée d'un plateau central peu élevé culminant à 71 m au Command Ridge, ceinturé par une étroite plaine côtière. Sur cette plaine se concentrent les logements et les infrastructures industrielles, agricoles, publiques et de transport, l'intérieur des terres étant majoritairement dévolu à l'extraction du minerai de phosphate qui constitue la seule richesse naturelle de Nauru. L'île est distante de 705 kilomètres de Tarawa-Sud, capitale des Kiribati, dans les îles Gilbert, à l'est-nord-est. Le pays n'a pas de capitale officielle1, toutefois Yaren est désigné de facto comme capitale car le district abrite le Parlement1. Par sa superficie, l'île est considérée comme la plus petite république du monde1. Sa densité est la plus élevée d'Océanie (9e rang mondial).

Ce qui marque le plus profondément la société nauruane, c'est son histoire économique centrée sur le phosphate. Son extraction et son exportation débutent en 1906. Cette ressource, d'abord exploitée au bénéfice des nations colonisatrices de l'île, permet à la population de Nauru d'accéder à un très haut niveau de vie, à partir de l'indépendance en 1968. Cependant, dès les années 1990, l'épuisement des réserves minières, une mauvaise gestion des finances publiques et la dégradation de la santé publique caractérisée par l'apparition de maladies liées à une mauvaise hygiène de vie entraînent une paupérisation de la population et de l'État, aboutissant à une faillite générale.

Lorsque les gisements de phosphate s'épuisent au début des années 1990, il s'avère que les investissements immobiliers se révèlent infructueux et que les caisses de l'État ont pratiquement été vidées par le détournement de fonds et la corruption. Confrontée à une grave crise économique, l'île voit les présidents se succéder, tentant de remplir les caisses de l'État tandis que les saisies se multiplient. N'ayant aucune autre ressource que celle qui est en train de s'épuiser, ils font le choix du blanchiment d'argent, de la vente de passeports, de l'accueil de réfugiés demandant l'asile en Australie et jugés indésirables dans ce pays (la « solution du Pacifique »), et vraisemblablement du monnayage des votes aux Nations unies à partir du moment où Nauru y adhère en 1999 et à la Commission baleinière internationale lors de son admission en 2005. Depuis 2004, une nouvelle majorité déclare cesser les activités qui font de Nauru un paradis fiscal et lancer des plans de restructuration de l'économie nauruane.

Le trait dominant de la politique étrangère de Nauru est l'opportunisme. Entré en 1999 à l'ONU et membre de 17 autres organismes internationaux, l'État, constamment en quête d'aides lui permettant de sortir la tête de l'eau, monnaye ses votes. C'est ainsi que Nauru est l'un des rares pays à reconnaître Taïwan, pays qui est d'ailleurs le seul à maintenir une ambassade sur place. L'île a aussi voté en faveur de la fin du moratoire sur la chasse à la baleine à la commission baleinière internationale en échange du soutien économique du Japon. Le 15 décembre 2009, Nauru reconnaît l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud moyennant 50 millions de dollars pour financer les besoins essentiels du pays. Le 29 novembre 2012, Nauru a voté contre l'admission de l'État de Palestine en tant qu’État observateur aux Nations unies, avec huit autres pays dont les proches États insulaires des Palaos, des Îles Marshall et des États fédérés de Micronésie.

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#ÉtatsFédérésdeMicronésie

(reuters10/02)

Alors que la Chine rôde, les États-Unis signent un protocole d'accord avec la Micronésie

WASHINGTON, 10 février (Reuters) - Les États-Unis ont annoncé vendredi avoir signé un protocole d'accord avec les États fédérés de Micronésie, reflétant une compréhension commune de l'avenir de l'assistance américaine au pays insulaire du Pacifique, que Washington tient à maintenir hors de l'orbite chinoise.

L'annonce du Département d'État signifie que Washington a maintenant signé des protocoles d'accord sur une assistance future avec trois pays insulaires clés du Pacifique alors qu'il négocie des renouvellements d'accords de coopération qui donnent aux États-Unis l'accès à d'immenses étendues du Pacifique à des fins de défense.

Washington a déclaré avoir signé le mois dernier des protocoles d'accord avec les Îles Marshall et les Palaos et avoir atteint un consensus sur les conditions de l'aide économique, mais Washington n'a pas fourni de détails.

La Micronésie n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

La déclaration de vendredi a déclaré que le dernier protocole d'accord affirmait "notre partenariat étroit et continu et reflétait notre compréhension commune atteinte sur les niveaux et les types d'assistance future des États-Unis à demander aux États fédérés de Micronésie".

"Le protocole d'accord a été signé dans le cadre des négociations en cours sur le Pacte de libre association et confirme notre vision commune d'un partenariat solide et durable qui continuera de profiter aux deux nations et à l'ensemble de la région du Pacifique", indique le communiqué.

Les Etats Unis. Cette décision intervient alors que Washington et ses alliés sont préoccupés par les ambitions militaires de la Chine dans la région indo-pacifique.

En vertu des Compacts of Free Association (COFA) conclus pour la première fois dans les années 1980, Washington conserve la responsabilité de la défense des trois nations insulaires tout en leur fournissant une assistance économique.

Les dispositions du COFA expireront en 2023 pour les Îles Marshall et les EFM et en 2024 pour les Palaos. Bien que les nations insulaires entretiennent toujours des liens étroits avec Washington, les critiques avertissent qu'un échec à finaliser l'aide économique pourrait les inciter à se tourner vers la Chine pour obtenir des financements ou accroître le commerce et le tourisme. /g**gletrademerdre

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  • 2 weeks later...

http://www.egeablog.net/index.php?post/2021/12/27/Quels-intérêts-français-en-Nouvelle-Calédonie

Général Olivier Kempf :

Ainsi, la Nouvelle-Calédonie est éloignée de 1.400 km de l’Australie, de 1.480 km de la Nouvelle-Zélande. L’île la plus proche, Vanuatu, est à 540 km. A titre de comparaison, la Corse est éloignée de 180 km de Menton, quand il faut parcourir 780 km pour aller de Marseille à Alger. En élevant la perspective, le géographe constate que la Nouvelles Calédonie se situe à 4.500 km de la Chine, soit en gros la distance entre Paris et Abidjan ou près de deux fois Paris-Moscou.

La conclusion est assez limpide : la Nouvelle-Calédonie est d’abord assez isolée dans un continent lui-même isolé. Elle ne fait pas vraiment partie de l’espace indopacifique dont on nous parle tant ces derniers mois. Pourtant, certains n’ont cessé de la citer comme pierre angulaire de nos intérêts dans la zone. Cela pouvait avoir du sens quand elle s’insérait dans un réseau plus vaste. En ce sens, le grand contrat de sous-marins signé en 2016 avec l’Australie contribuait à cet objectif, tout comme les négociations toujours en cours avec l’Indonésie. Depuis l’accord AUKUS de l’été 2021 qui a vu la rupture de l’alliance australienne, cette stratégie est à plat et la Nouvelle-Calédonie est redevenue un isolat stratégique, trop loin de la métropole pour réellement appuyer une stratégie régionale.

Tuvalu, Nauru, Fidji, Vanuatu, Tonga, Samoa : autant d’ex-colonies devenues indépendantes et qu sont désormais ciblées par le pouvoir chinois. En vassalisant un certain nombre d’entre elles, la Chine desserrerait l’étau américain sur l’océan. D’ouest en est, la République populaire de Chine a installé son pouvoir financier en Papouasie, aux Etats fédérés de Micronésie, au Vanuatu, aux Fidji, aux Samoa, à Tonga, à Niue. Et plus récemment, en 2019, les îles Salomon et Kiribati sont entrées, à leur tour, dans le giron de Pékin.

Dans cette perspective, la Nouvelle-Calédonie constitue un pion dans la ceinture entourant l’Australie et joignant Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Indonésie. Le soutien probable de la Chine aux indépendantistes kanaks doit être compris à cette aune. Il s’agit bien d’une partie de jeu de go et les îles du Pacifique se prêtent particulièrement à ce calcul.

Ainsi, la Nouvelle Calédonie constitue-t-elle pour la France d’abord un atout passif « je l’ai moins pour ce qu’il me rapporte que par ce que tu obtiendrais si tu l’avais ».

C’est ce qu’on bien compris les indépendantistes. Pour eux, agiter sans cesse le spectre de l’indépendance, trouver les moyens de contester l’incontestable (en l’occurrence la légalité et la légitimité de la série des trois référendums tenus à la suite des accords de Nouméa), permet d’être toujours en position de négocier de nouveaux subsides avec Paris, dans un marchandage délétère qui ne porte aucun projet d’avenir. Et Paris, agacé mais n’en pouvant mais, de mettre la main au portefeuille.

Ce qui est totalement stupide, puisqu'au fond, ce ne sont pas nos intérêts, mais ceux de l'Australie.

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  • 1 month later...
Le 28/02/2023 à 14:21, Wallaby a dit :

http://www.egeablog.net/index.php?post/2021/12/27/Quels-intérêts-français-en-Nouvelle-Calédonie

Général Olivier Kempf :

Ainsi, la Nouvelle-Calédonie est éloignée de 1.400 km de l’Australie, de 1.480 km de la Nouvelle-Zélande. L’île la plus proche, Vanuatu, est à 540 km. A titre de comparaison, la Corse est éloignée de 180 km de Menton, quand il faut parcourir 780 km pour aller de Marseille à Alger. En élevant la perspective, le géographe constate que la Nouvelles Calédonie se situe à 4.500 km de la Chine, soit en gros la distance entre Paris et Abidjan ou près de deux fois Paris-Moscou.

La conclusion est assez limpide : la Nouvelle-Calédonie est d’abord assez isolée dans un continent lui-même isolé. Elle ne fait pas vraiment partie de l’espace indopacifique dont on nous parle tant ces derniers mois. Pourtant, certains n’ont cessé de la citer comme pierre angulaire de nos intérêts dans la zone. Cela pouvait avoir du sens quand elle s’insérait dans un réseau plus vaste. En ce sens, le grand contrat de sous-marins signé en 2016 avec l’Australie contribuait à cet objectif, tout comme les négociations toujours en cours avec l’Indonésie. Depuis l’accord AUKUS de l’été 2021 qui a vu la rupture de l’alliance australienne, cette stratégie est à plat et la Nouvelle-Calédonie est redevenue un isolat stratégique, trop loin de la métropole pour réellement appuyer une stratégie régionale.

Tuvalu, Nauru, Fidji, Vanuatu, Tonga, Samoa : autant d’ex-colonies devenues indépendantes et qu sont désormais ciblées par le pouvoir chinois. En vassalisant un certain nombre d’entre elles, la Chine desserrerait l’étau américain sur l’océan. D’ouest en est, la République populaire de Chine a installé son pouvoir financier en Papouasie, aux Etats fédérés de Micronésie, au Vanuatu, aux Fidji, aux Samoa, à Tonga, à Niue. Et plus récemment, en 2019, les îles Salomon et Kiribati sont entrées, à leur tour, dans le giron de Pékin.

Dans cette perspective, la Nouvelle-Calédonie constitue un pion dans la ceinture entourant l’Australie et joignant Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Indonésie. Le soutien probable de la Chine aux indépendantistes kanaks doit être compris à cette aune. Il s’agit bien d’une partie de jeu de go et les îles du Pacifique se prêtent particulièrement à ce calcul.

Ainsi, la Nouvelle Calédonie constitue-t-elle pour la France d’abord un atout passif « je l’ai moins pour ce qu’il me rapporte que par ce que tu obtiendrais si tu l’avais ».

C’est ce qu’on bien compris les indépendantistes. Pour eux, agiter sans cesse le spectre de l’indépendance, trouver les moyens de contester l’incontestable (en l’occurrence la légalité et la légitimité de la série des trois référendums tenus à la suite des accords de Nouméa), permet d’être toujours en position de négocier de nouveaux subsides avec Paris, dans un marchandage délétère qui ne porte aucun projet d’avenir. Et Paris, agacé mais n’en pouvant mais, de mettre la main au portefeuille.

Ce qui est totalement stupide, puisqu'au fond, ce ne sont pas nos intérêts, mais ceux de l'Australie.

Pour ta conclusion, on va dire depuis qu'on en discute sur ce fil, de savoir une fois pour toutes ce que notre gvt actuel et le futur ont l'intention de réaliser sur place.
Investir oui mais dans quels buts?
Pour de l'exploitation de ressources rentables  telles que les nodules polymétalliques, halieutiques, nickel et autres mais pas avec le système mis en place pour le nickel.
Si c'est pour à chaque fois dire amen aux exigences des autochtones locaux, ce n'est même pas la peine de continuer et le Général n'a pas tord de ce point de vu.

Ou alors il faudrait un fin stratège pour faire comprendre aux voisins proches et intéressés ce qu'ils pourraient perdre si le caillou passait sous giron Chinois comme les autres petites îles environnantes ou l'intérêt général aurait dû primer mais avec AUKUS, c'est l'inverse qui s'est passé avec certainement des intentions de dégager la France à terme de cette partie du globe. 

Modifié par MIC_A
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  • 1 month later...
Il y a 5 heures, Wallaby a dit :

https://www.lopinion.fr/international/en-polynesie-francaise-les-independantistes-remportent-les-elections

En Polynésie française, les indépendantistes du parti Tavini ont remporté, dimanche 30 avril, le second tour des élections territoriales.

oui et ?

serieusement, pour creer un état, indépendant, il faut, en premier, des ressources, pour financer les salaires, les infrastructures, l'energie...

à part les perles, le coprah et le tourisme qui font rentrer de l'argent, parfois, de quoi comptent ils vivre ?? (c'est un peu comme les indep de Nouvelle Cal qui se voient vendre le nickel, sauf que les usines ne leur appartiennent pas... et que le cours varie (n'est pas stable ni fiable)

 

et, pour les deux, si on enleve/retire, ce qu'envoie la métropole, ce seront des pauvres de plus dans une generation ou deux (des pauvres sous régime chinois...)

Modifié par christophe 38
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https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/territoriales-polynesie-2023-le-tapura-defend-sa-politique-le-tavini-en-veut-une-autre-1388762.html (24 avril 2023)

Depuis le début de la campagne, la stratégie du Tavini est de dédiaboliser l'indépendance. Dans les réunions, "les gens parlent de fiscalité, de social, d'entreprenariat...", rétorque Moetai Brotherson pour qui "l'indépendance n'est pas l'enjeu de ce scrutin...L'indépendance, c'est dans 15 ans, 20 ans...". Pour lui, "si le gouvernement indépendantiste gère mal le Pays, le référendum [pour l'accession à la souveraineté] sera un échec". Sous-entendu que s'il gère bien, l'inverse pourrait se produire.

Lors des territoriales de 2013, le population avait préféré un retour au pouvoir de Gaston Flosse après des années de gouvernance hasardeuse menée par l'UPLD et une succession chaotique de gouvernements éphèmères. Moetai Brotherson ne veut donc plus d'une indépendance synonyme d'instabilité.

https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/brotherson-face-aux-chefs-d-entreprise-rassurer-pour-assurer-l-activite-1391306.html (1er mai 2023)

Le futur président du Pays insiste encore, comme il l’a fait durant la campagne électorale, que la rupture n’est pas à l’ordre du jour entre les actions passées et celles à venir, "et peut-être plus encore quand on passe d’un gouvernement autonomiste à un gouvernement indépendantiste".

Notamment en matière "de commande publique quand on sait son poids [économique et social], il faut rassurer sur ces éléments-là et qu’on n’est pas là pour couper tous les contrats, mettre fin à tous les appels d’offres. On connaît l’importance de la commande publique, en revanche, ce qu’on veut à moyen terme, c’est l’orienter vers des investissements structurants, par exemple en ne construisant pas des ronds points pour le plaisir d’en construire".

Modifié par Wallaby
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Il faut relativiser, les indépendantistes là sont plus dans une indépendance de principe que dans une revendication concrète après l'élection, je pense d'ailleurs qu'ils ont plus été élu contre l'ancien gouvernement, que pour l'indépendance. Notons d'ailleurs qu'ils n'ont pas fait campagne sur ce point.

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Le 06/05/2023 à 14:41, Gallium a dit :

Il faut relativiser, les indépendantistes là sont plus dans une indépendance de principe que dans une revendication concrète après l'élection, je pense d'ailleurs qu'ils ont plus été élu contre l'ancien gouvernement, que pour l'indépendance. Notons d'ailleurs qu'ils n'ont pas fait campagne sur ce point.

Tout à fait

A noter que ce même parti à diriger la Polynésie pendant 10 ans avant Flosse.  

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Il y a 2 heures, collectionneur a dit :

Accord du défense signé entre la Papouasie Nouvelle Guinée et les États-Unis :

https://www.reuters.com/world/biden-sign-defence-pact-papua-new-guinea-with-eyes-china-2023-05-10/

Ca va être chaud quand les US Coast Guards vont croiser les Chineses Coast Guards 

https://observatoirenrs.com/2022/04/04/papouasie-nouvelle-guinee-chine-collaboration-nouvelle-route-de-la-soie/

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  • 2 months later...

https://caledosphere.com/2023/07/20/nouvelle-caledonie-emmanuel-macron-va-t-il-annoncer-la-libre-circulation-de-leuro/

Épidémie ou non, l’économie du territoire se contracte sans discontinuité depuis 2018. Ajoutée à l’augmentation continuelle des dépenses publiques et des charges de la dette, cette contraction impacte prioritairement le secteur privé qui ne représente plus que 37,8% du PIB calédonien (contre 50% au début des années 2000). Résultat : le territoire emploie toujours davantage de fonctionnaires mais produit toujours moins de richesses et le déficit de notre balance des paiements augmente.

Environ 30.000 personnes ont quitté la Nouvelle-Calédonie depuis 2015 et seulement 10.000 personnes environ s’y sont installées dans le même laps de temps. L’ISEE.NC a ainsi révélé le mois dernier que 3215 habitants ont quitté définitivement le caillou en 2022. La population calédonienne s’établit ainsi, au premier semestre 2023, à environ 268 510 personnes (sources : ISEE.NC/rubrique démographie), soit autant qu’en 2014.

Cependant, cette année, le congrès de la Nouvelle-Calédonie a voté un budget global de fonctionnement de 311 milliards. Cela signifie qu’en l’espace de cinq ans, la fonction publique calédonienne a cru de +28% alors que la population du territoire a diminué en valeur absolue et que le PIB a connu une contraction de l’ordre de 2% par an depuis la crise sanitaire.

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https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/axe-indopacifique-la-france-doit-rattraper-son-retard-sur-le-plan-diplomatique-et-sur-le-plan-militaire-1372398.html (6 mars 2023)

Ces dernières années le Japon, l'Australie ou encore les Etats-Unis ont décidé de s'implanter un peu plus, notamment dans les territoires français. "Il s'agit là du rapport à la Chine et que ces territoires français ne soient pas aussi sensibles aux sirènes de la Chine." Dans cette optique, le consulat australien s'est installé en Polynésie l'année dernière alors qu'il n'y avait auparavant que le consulat de Chine.

"Les Etats-Unis ont près d'une douzaine d'ambassade dans l'Océanie, le Japon une dizaine... et la France n'en a que trois".

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Céline Pajon (IFRI) pour theDiplomat (21/07)

Visite historique du président Macron dans le Pacifique : un signal de montée en puissance régionale de la France

Avec la visite de Macron en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il a l'occasion d'aborder la légitimité ébranlée de la France dans le Pacifique.

Du 24 au 29 juillet, le président français Emmanuel Macron embarquera pour un voyage historique au cœur du Pacifique Sud. Après sa visite en Nouvelle-Calédonie, il sera le premier président français à se rendre dans les îles non françaises du Pacifique : Vanuatu et Papouasie-Nouvelle-Guinée.

(...)

Cette posture de « pouvoir d'équilibre » enferme en réalité la France dans l'emprise sino-américaine. rivalité et complique ses efforts pour exercer une influence, promouvoir ses intérêts et établir des partenariats régionaux. Par exemple, la France a choisi de ne pas rejoindre formellement l'initiative américaine "Partenaires dans le Pacifique bleu", arguant que cela enverrait un signal stratégique négatif à la Chine. Avec des pays comme l'Allemagne et la Corée du Sud qui devraient rejoindre le groupe, la France risque de paraître isolée plutôt qu'indépendante, sans alternative crédible à proposer.

Au milieu d'un nouveau jeu géopolitique dans le Pacifique, la France, bien qu'elle ait des intérêts souverains dans la région, n'a pas encore de stratégie régionale comme les États-Unis, l'Australie ou le Royaume-Uni. Macron devrait clarifier les priorités politiques de la France dans cette sous-région indo-pacifique et signaler l'engagement croissant de la France sur des questions telles que le changement climatique, la sécurité environnementale et la sécurité maritime, qui sont toutes au cœur des préoccupations des pays insulaires du Pacifique.

La France dispose déjà des outils adéquats. (...)

Citation

Visite historique du président Macron dans le Pacifique : un signal de montée en puissance régionale de la France

Avec la visite de Macron en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il a l'occasion d'aborder la légitimité ébranlée de la France dans le Pacifique.

Du 24 au 29 juillet, le président français Emmanuel Macron embarquera pour un voyage historique au cœur du Pacifique Sud. Après sa visite en Nouvelle-Calédonie, il sera le premier président français à se rendre dans les îles non françaises du Pacifique : Vanuatu et Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Cela met en évidence un paradoxe pour la France dans la région : malgré la possession de territoires, la plus grande zone économique exclusive de la région et la présence de deux forces souveraines avec plus de 2 700 militaires, son influence diplomatique dans le Pacifique reste relativement modeste.

La visite présidentielle a pour but de rétablir une légitimité ébranlée, remise en cause tant au niveau national du fait de l'émergence des mouvements indépendantistes qu'au niveau géopolitique du fait de la multiplication des coopérations menées par les Etats-Unis sans la participation de la France.

 

Rétablir le lien entre Paris et les Territoires français du Pacifique

En Nouvelle-Calédonie, Macron cherche à rétablir la confiance après le référendum de décembre 2021, dont la légitimité est contestée par le mouvement indépendantiste. Les groupes indépendantistes refusent de participer aux négociations pour sortir du processus de Matignon et déterminer le futur statut de l'île. Ce blocage institutionnel alimente les tensions politiques et éveille les soupçons sur l'engagement des autorités françaises dans le processus de décolonisation.

Ces critiques, ainsi que les griefs liés aux essais nucléaires français en Polynésie française entre 1966 et 1996, contribuent à affaiblir la position de la France dans la région. De plus, l'ascension du parti indépendantiste de la Polynésie française au pouvoir au niveau local en mai 2023 a relancé le débat sur une plus grande autonomie pour Papeete.

Rétablir la confiance passe par un réalignement des priorités entre Paris et ses territoires. Les précédentes visites de Macron ont mis en évidence un écart important entre les préoccupations des autorités locales et des populations, englobant les questions économiques, sociales et environnementales, et l'accent mis par le président sur la grande stratégie dans l'Indo-Pacifique et sur la vulnérabilité de ces territoires aux puissances prédatrices, dont la Chine. Les autorités françaises doivent donc s'efforcer de mettre en œuvre leur approche indo-pacifique au niveau sous-régional, en concertation étroite avec les élus locaux.

Un récent rapport de l'Assemblée territoriale de la Polynésie française, en coopération avec la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, a clairement démontré que l'approche indo-pacifique, définie uniquement par Paris, a semé la confusion et la frustration, alors que les territoires sont impatients d'embrasser et d'adapter ce concept pour défendre leurs propres intérêts. Ceci est particulièrement important car les gouvernements locaux ont des compétences importantes en matière de développement durable, ainsi que de coopération régionale et internationale. Au cours de la dernière décennie, Paris a encouragé le développement d'une politique de voisinage pour ses territoires d'outre-mer, y voyant un relais des intérêts français au sein d'organisations régionales comme le Forum des îles du Pacifique. L'implication des territoires d'outre-mer est donc essentielle pour légitimer et ancrer localement la stratégie indo-pacifique.

 

Sur le plan géopolitique, retour à une approche plus pragmatique

L'annonce d'AUKUS, le partenariat de défense entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis en septembre 2021, a porté un coup aux ambitions françaises dans la région, car elle a effectivement tué un accord pour que la France fournisse des sous-marins à l'Australie. AUKUS a également exposé les limites et les contradictions du numéro d'équilibriste de la France, cherchant à fournir une alternative aux choix imposés par la Chine et les États-Unis. rivalité. Paris manque en effet à la fois des capacités militaires et du poids diplomatique nécessaires pour jouer un tel rôle.

Cette posture de « pouvoir d'équilibre » enferme en réalité la France dans l'emprise sino-américaine. rivalité et complique ses efforts pour exercer une influence, promouvoir ses intérêts et établir des partenariats régionaux. Par exemple, la France a choisi de ne pas rejoindre formellement l'initiative américaine "Partenaires dans le Pacifique bleu", arguant que cela enverrait un signal stratégique négatif à la Chine. Avec des pays comme l'Allemagne et la Corée du Sud qui devraient rejoindre le groupe, la France risque de paraître isolée plutôt qu'indépendante, sans alternative crédible à proposer.

Au milieu d'un nouveau jeu géopolitique dans le Pacifique, la France, bien qu'elle ait des intérêts souverains dans la région, n'a pas encore de stratégie régionale comme les États-Unis, l'Australie ou le Royaume-Uni. Macron devrait clarifier les priorités politiques de la France dans cette sous-région indo-pacifique et signaler l'engagement croissant de la France sur des questions telles que le changement climatique, la sécurité environnementale et la sécurité maritime, qui sont toutes au cœur des préoccupations des pays insulaires du Pacifique.

La France dispose déjà des outils adéquats. L'Agence française de développement (AFD) est en première ligne dans la région pour préserver la biodiversité et lutter contre le changement climatique. Son projet phare, l'Initiative Kiwa, fédère de multiples donateurs pour renforcer la résilience des écosystèmes et des économies face au défi climatique, tant dans les territoires français du Pacifique que dans d'autres pays de la région. Des partenaires tels que l'Inde, le Japon et la Corée du Sud pourraient potentiellement se joindre à cette initiative, tandis que de nouveaux investissements sont prévus pour d'autres projets dans les années à venir.

De même, l'expérience et l'expertise des armées françaises dans la région doivent être mieux reconnues et valorisées. Depuis 1992, la France s'est coordonnée militairement avec ses partenaires australiens et néo-zélandais dans le cadre de l'accord FRANZ pour fournir une aide et un soutien humanitaires en réponse aux catastrophes naturelles dans la région, comme le cas récent aux Tonga. Avec les États-Unis, ce groupe forme le "Quad Pacific", qui aide les États insulaires du Pacifique à surveiller leurs vastes zones économiques exclusives et à lutter contre la surpêche. Depuis 2021, la France a mis en place un séminaire régional des garde-côtes pour élaborer un cadre de renforcement des capacités et de la coordination. Ces mécanismes pourraient également être potentiellement étendus à des partenaires légitimes et intéressés, comme le Japon, voire le Royaume-Uni.

Enfin, les territoires français du Pacifique ont le potentiel de devenir des places fortes de l'Europe dans la région, en tant que pôles d'excellence et d'innovation offrant des solutions concrètes pour le développement durable des États insulaires.

Ces orientations ont le mérite de concilier intérêts souverains et intérêts de puissance, positionnant la France comme un acteur constructif de l'Indo-Pacifique. Des actions concrètes qui répondent aux besoins de développement durable, de sécurité humaine et de sécurité maritime dans les pays insulaires du Pacifique auront un impact géopolitique significatif, bien supérieur à une stratégie qui peut parfois être mal comprise. /deepl

[edit]

À "puissance d'équilibre", Antoine Bondaz (FRS), nov.2022, préfère "puissance d'initiatives":

https://www.frstrategie.org/publications/notes/france-une-puissance-initiatives-indo-pacifique-2022

 

Modifié par fraisedesbois
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Il y a 1 heure, fraisedesbois a dit :

il sera le premier président français à se rendre dans les îles non françaises du Pacifique

Je ne sais pas qui a inventé cet élément de langage "non français" qui circule en boucle, mais ça donne l'impression que l'adjectif "indépendant" est un gros mot. Et il me semble que des présidents Français se sont rendus au Japon qui est constitué d'îles du Pacifique. Et François Hollande s'est rendu aux Philippines.

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(lemonde 27/07)

Vanuatu, objet de toutes les convoitises dans l’Indo-Pacifique

(...) « Ami avec tout le monde, ennemi de personne » : la position de non-alignement du pays est partagée par les Etats insulaires du Forum du Pacifique, affirme Charlot Salwai Tabimasmas, député et premier ministre de 2016 à 2020. « Sur nos 11 000 kilomètres carrés, il y a de la place pour accueillir tout le monde, ironise-t-il. La seule chose que nous cherchons, c’est l’épanouissement économique. » Les priorités ? Les infrastructures, encore et toujours, dans l’éducation, la santé, les transports.

Mais Vanuatu est pris dans le jeu des puissances, en pleine recomposition des rapports de force mondiaux autour de la rivalité sino-américaine. Comptant parmi les pays les plus pauvres au monde (un PIB de 850 millions d’euros, un taux d’illettrisme supérieur à 70 %), l’archipel suscite les convoitises en raison de sa ­position stratégique : avec 80 îles, il occupe une ligne de 1 300 kilomètres dans le Pacifique Sud, à 3 000 kilomètres de l’Australie. (...)

Citation

En visite officielle, jeudi 27 juillet, à Port-Vila, Emmanuel Macron entend marquer un « réengagement » sur les territoires voisins des outre-mer, afin de contenir les ambitions chinoises

Regorgeant de matériels de chantier ou de denrées alimentaires, les entrepôts s’alignent le long de la route qui monte vers le nord de l’île d’Efaté, en quittant Port-Vila, et leurs noms sont révélateurs : Liu Ping, Zeng Fen, Haifeng, Chuau, Guang Yuan Industries, Haiqin Hardware... Au cœur de la capitale de Vanuatu, où Pékin a pris pied dans les années 2010, la présence chinoise s’accroît, de plus en plus visible.

En cette fin juillet, le climat laisse un peu de répit au pays, victime de catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes. Début mars, deux cyclones ont frappé exceptionnellement, à deux jours d’intervalle. Un coup pour l’économie du tourisme, en train de se relever de la période de Covid-19 qui l’avait dévastée. Dans les campagnes, l’agriculture aussi est à la peine, même si les traces matérielles des dévastations causées par Judy et Kevin ont été en grande partie effacées.

Au début de l’année, le monde s’est précipité au chevet des 320 000 Vanuatais : les Français, les Australiens et les Néo-Zélandais, réunis dans le dispositif diplomatique Franz, mais aussi les Japonais, les Américains ou encore les Chinois – dont l’aide humanitaire est toutefois arrivée quinze jours après celle des autres, dans un Iliouchine Il-76 russe.

« Ami avec tout le monde, ennemi de personne » : la position de non-alignement du pays est partagée par les Etats insulaires du Forum du Pacifique, affirme Charlot Salwai Tabimasmas, député et premier ministre de 2016 à 2020. « Sur nos 11 000 kilomètres carrés, il y a de la place pour accueillir tout le monde, ironise-t-il. La seule chose que nous cherchons, c’est l’épa- nouissement économique. » Les priorités ? Les infrastructures, encore et toujours, dans l’éducation, la santé, les transports.

Mais Vanuatu est pris dans le jeu des puissances, en pleine recomposition des rapports de force mondiaux autour de la rivalité sino-américaine. Comptant parmi les pays les plus pauvres au monde (un PIB de 850 millions d’euros, un taux d’illettrisme supérieur à 70 %), l’archipel suscite les convoitises en raison de sa ­position stratégique : avec 80 îles, il occupe une ligne de 1 300 kilomètres dans le Pacifique Sud, à 3 000 kilomètres de l’Australie.

Durant la seconde guerre mondiale, la 7e flotte américaine avait pu s’abriter dans la baie de Port Havannah, sur Efaté, aujourd’hui lieu de villégiature préservé pour quelques riches touristes. Les anciennes Nouvelles Hébrides – dernière colonie émancipée, en 1980, par la France et le Royaume-Uni, qui l’administraient en condominium – se positionnent au « balcon » des intérêts français de Nouvelle-Calédonie. En visite officielle jeudi 27 juillet à Port-Vila, la première pour un président depuis de Gaulle, Emmanuel Macron souhaite marquer « un réengagement fort sur les territoires voisins des outre-mer français ».

 

« Il faut ouvrir le pays »

Même les pays du Golfe commencent à se tourner vers la région. « Ils voient de bonnes choses dans le Pacifique Sud. Nous recevons une aide importante de leur part », a expliqué, en juin, à l’Agence France-Presse, Milroy Cainton, homme d’affaires récemment nommé envoyé spécial de Port-Vila aux Emirats arabes unis. Quand Vanuatu a fait adopter, le 29 mars, à l’ONU, une résolution sur la responsabilité légale des pays riches sur le dérèglement climatique, il a été pris au sérieux. Deux semaines plus tard, les Etats-Unis décidaient de rouvrir d’ici à fin 2023 une ambassade à Port- Vila. Le Royaume-Uni les avait précédés en 2019, le Japon en 2020.

« Chinois ou autres, peu importe, on ne demande pas au pays de choisir son camp. Tout reste à faire ici pour investir, il faut ouvrir le pays », plaide Antoine Boudier, entrepreneur dans l’électricité, figure locale qui conseille le gouvernement et préside la chambre de commerce et d’industrie. Un hôpital, des terminaux portuaires, une marina pour les plaisanciers internationaux : voilà les besoins, estime ce patron. De grands noms de l’industrie locale sont francophones, la famille Caillard pour la bière nationale Tusker, les Tana Russet pour la distribution, parmi d’autres. Mais les entreprises de Pékin, à commencer par la compagnie d’Etat, la China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), arme puissante dans toute la région, ont tout construit ces dernières années : les bâtiments officiels – le Parlement que les Occidentaux avaient refusé de bâtir en 1992 –, le palais présidentiel, les ministères des affaires étrangères et des finances, l’université, un palais des congrès disproportionné. Ils ont aussi décroché les marchés de toutes les routes des îles, des aéroports laissés inachevés par les Français, et enfin des quais du port en eaux profondes de Luganville, sur l’île d’Espiritu Santo, le hub économique du pays. Les ouvrages réalisés tombent déjà en morceaux, mais la puissance financière de la Chine continue d’emporter nombre de projets.

« Avec la Nouvelle-Calédonie à proximité, les projets devraient ­revenir à nos entreprises ou aux majors françaises Bouygues et Vinci, mais ce sont les chinoises qui se gavent en apportant leur main-d’œuvre, sans aucune valeur ajoutée pour le territoire », peste Daniel Ochida, à Nouméa. D’abord installée à Vanuatu, la famille de ce patron calédonien du BTP et du cacao était restée apatride un temps après la décolonisation. Attaché au pays, il fait partie des entrepreneurs qui recherchent les bonnes affaires, jonglant avec l’instabilité politique locale.

Vanuatu a été choisi par la Chine comme la porte d’entrée du Pacifique pour ses « nouvelles routes de la soie », le programme politico-économique du président Xi Jinping désormais bien installé aux îles Salomon et à Kiribati. Bunker à étages, l’ambassade chinoise de Port-Vila forme la plus grosse emprise de Pékin dans la région, soupçonnée par les services étrangers d’abriter des installations d’écoute. La représentation diplomatique n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

Pékin et Port-Vila ont formalisé un accord de coopération stratégique en 2019. Depuis, « sept partis politiques à Vanuatu ont établi des contacts avec le Parti communiste chinois », relevaient ensemble le ministre des affaires étrangères vanuatais, Marc Ati, et l’ambassadeur Zhou Haicheng dans le quotidien d’Etat China Daily, le 3 mars 2022. «Les deux pays sont au sommet de leur relation », écrivaient-ils. La coopération couvre tous les domaines, de la santé à la pêche en passant par « des échanges en matière de police». Les informations sur son montant total, sous forme de dons et de prêts, sont très parcellaires. La dette du pays, détenue à 36 % par la Chine, se veut maîtrisée par le gouvernement d’Ishmael Kalsakau, le premier ministre.

La musique résonne, ce 19 juillet, au centre-ville de Port-Vila, où le coup d’envoi du Festival des arts mélanésiens, sponsorisé notamment par la Chine, a été donné. Habitants et touristes déambulent sur le front de mer, non loin de la statue du père de l’indépendance, Walter Hadye Lini. En février, pour l’anniversaire de sa mort, Pékin lui a rendu hommage. La Chine a toujours soutenu l’émancipation du pays, et, le 26 mars – avant sa disgrâce –, le ministre des affaires étrangères, Qin Gang, s’est adressé par vidéo aux Vanuatais pour le 41e anniversaire des relations entre les deux pays.

La population, elle, n’est pas dupe. Les 200000 doses offertes du vaccin contre le Covid-19 de Sinopharm n’ont pas été écoulées, par méfiance. Un sentiment partagé est que «les Chinois travaillent pour eux». En ville, dans l’animation de l’artère commerçante Kumul Highway, saturée d’automobiles, un chantier sous bâches avance sous une bannière bleue «China Aid, pour un futur partagé ». Les informations de sécurité pour les travailleurs apposées sur l’échafaudage ne sont données qu’en mandarin. Le gouvernement a demandé aux autorités chinoises de Port-Vila d’imposer à leurs commerçants l’embauche de Mélanésiens à la caisse de leurs supermarchés, plutôt que de les reléguer au ménage.

L’Australie, la grande puissance de la région, répond pied à pied à cette présence. Son investissement annuel dans l’archipel atteint 74 millions d’euros en 2023, dont 14 millions d’aides pour l’économie. Elle a réussi, pour l’heure, à tenir la CCECC à l’écart de la modernisation en vue des trois principaux aéroports du pays. Son gouvernement a aussi signé un accord sécuritaire, et surveille l’influence politique exercée par Pékin auprès des décideurs locaux. Mais Canberra aspire aussi les ­forces vives vanuataises, plus de 11 000 saisonniers actuellement, dans le cadre de son « programme de mobilité pour le travail agricole dans le Pacifique ». Ce qui contraint les entreprises de Vanuatu à faire venir des travailleurs du Vietnam ou des Philippines.

 

Passeports dorés

Quant à la France, si son président est attendu avec chaleur par les habitants que Le Monde a pu croiser, elle n’est plus, et de loin, un partenaire central ici, hors du lycée français. Le soutien annuel de Paris se monte à 300 000 euros. L’Agence française du développement a engagé 8 millions d’euros de financements dans l’environnement et pour l’université, émanation de celle de Nouvelle-Calédonie. C’est sous la présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022, en outre, que Vanuatu a été placé sur liste noire, comme paradis fiscal soupçonné de blanchiment de capitaux et pourvoyeur de passeports dorés aux investisseurs – pour 150 000 euros pièce, il offre un deuxième nom à qui le souhaite. Cette activité rapporte au pays 28% de son PIB.

«On nous reproche de trop travailler avec les Chinois, mais si la France et le Royaume-Uni, qui n’ont rien fait depuis l’indépendance, ont des choses à offrir, bienvenue !, s’agace Charlot Salwai Tabimasmas. Et qui, aujourd’ hui, s’enrichit en vendant des terres aux investisseurs chinois ? Les Français, les Anglais et les Néo-Zélandais. » A Vanuatu, assure Antoine Boudier, se présentent deux catégories de partenaires : « Les sérieux, qui ne parlent pas et avancent, comme la Chine et l’Australie. Et ceux qui aboient et cherchent des coups. » Parmi eux, il place les patrons calédoniens. Et de conclure : « La France est déconnectée. » Nathalie Guibert

 

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Il y a 4 heures, fraisedesbois a dit :

... mais si la France et le Royaume-Uni, qui n’ont rien fait depuis l’indépendance, ont des choses à offrir, bienvenue!

Ce discours me dérange un peu honnêtement. Ou alors c'est une erreur de traduction/transcription du message initial ?

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Il y a 3 heures, SLT a dit :

Ce discours me dérange un peu honnêtement. Ou alors c'est une erreur de traduction/transcription du message initial ?

pourquoi? jusqu'à l'indépendance (1980) c'était un condominium franco-anglais (ça s'appelait "Nouvelles Hébrides"). Donc oui c'était bien une colonie.

Et ce n'est pas une traduction puisque c'est N. Guibert, pour leMonde

(ou bien je n'ai pas compris ce qui te dérange, c'est possible aussi)

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Il y a 14 heures, fraisedesbois a dit :

pourquoi? jusqu'à l'indépendance (1980) c'était un condominium franco-anglais (ça s'appelait "Nouvelles Hébrides"). Donc oui c'était bien une colonie.

Et ce n'est pas une traduction puisque c'est N. Guibert, pour leMonde

(ou bien je n'ai pas compris ce qui te dérange, c'est possible aussi)

Ce que je voulais dire, c'est que justement, ils sont indépendants, et donc qu'il n'y a plus aucune raison d'attendre de se faire offrir quoi que ce soit d'un autre pays sans contrepartie, à moins d'accepter de se faire rouler dans la farine par le premier arnaqueur venu.

La déclaration semblait dire que si la France et le Royaume-Uni ne voulait pas que la Chine s'installe sur place, ils n'avaient qu'à [offrir] des choses à l'archipel. Je trouve cela très regrettable comme état d'esprit. Qu'ils ne puissent pas tout faire sans soutien, je le comprends, surtout que ça a l'air d'être un des pays les plus pauvre de la région. Mais demander des "cadeaux" comme ça, ça me semble un peu dérangeant. C'est comme s'ils ne s'étaient pas débarrassé de leur état d'esprit de vassal/colonie, et qu'ils attendaient qu'un chef leur dise quoi faire.

Après, s'ils ne voient pas le mal dans les propositions chinoises et qu'ils ne prennent pas le temps de lire les petits caractères sur les contrats et de réfléchir à leur implication dans le futur, c'est leur problème, et le R-U et la France les ont prévenus... (il faut surtout savoir lire ce qui n'est pas dans le contrat... et ce n'est pas comme s'il y avait des dizaines d'exemples à étudier dans le reste du monde sur les relations avec la Chine)

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