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Effondrement écologique et civilisationnel en ce siècle ?


Alexis

Messages recommandés

il y a 7 minutes, kalligator a dit :

Ouaip le vin de Sibérie à l'antrax je suis mitigé

Comme on ne connaît pas tous les pathogènes préhistoriques pris dans les sols gelés sibériens, il se pourrait que l'anthrax soit le moins pire #del'optimisme,enveuxtu,envoila

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Effet(s) des canicules

Une énorme masse de plancton en décomposition s’approche des côtes belges, 17/08/2020, VDN

Une très grande masse de plancton, appelée floraison, s’approchait ce lundi des côtes belges, menaçant le littoral et risquant d’étouffer les poissons

"Le phénomène, appelé floraison, est naturel et relativement courant. « Au printemps, on peut parfois apercevoir une petite quantité de cet organisme le long de nos plages », explique Kelle Moreau, qui évoque ici une floraison « à très grande échelle ». Mais ici, « cette grande masse est en train de mourir. Libérant de l’ammoniaque. » Une probable conséquence du récent épisode de canicule. La masse en décomposition « pourrait entraîner une carence en oxygène et la mortalité des poissons »."

https://www.lavoixdunord.fr/852820/article/2020-08-17/une-enorme-masse-de-plancton-en-decomposition-s-approche-des-cotes-belges

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https://lareviewofbooks.org/article/gaia-versus-the-anthropocene-a-conversation-with-dorion-sagan/ (19 août 2020)

Le monsieur qui est interviewé est fort bien né puisque son papa est l'astronome Carl Sagan et sa maman, la microbiologiste Lynn Margulis, est co-autrice de l'"hypothèse Gaia" avec James Lovelock.

L'idée de l'hypothèse Gaia aurait germé lorsque Carl Sagan travaillait sur l'exploration martienne et qu'il s'est aperçu que l'amosphère martienne composée essentiellement de CO2 était impropre à la vie, ce qui soulignait la rareté et la solitude de la Terre, seule planète connue possédant une biosphère.

Il a même recommandé à la NASA d'économiser leur argent et de ne pas poursuivre la mission Viking, pour laquelle il avait été retenu comme fabricant d'instruments scientifiques, car il n'y avait clairement aucune vie sur Mars.

L'idée de Gaia, c'est que la Terre est un être vivant complexe, dont les minéraux, roches et continents constituent le squelette, et la biosphère, la peau.

Jusqu'à présent, le rôle des humains dans une perspective gaïenne peut être décrit comme résolument négatif. C'est comme cette caricature du magazine New Yorker d'une planète médecin avec un stéthoscope pour anneau qui regarde la Terre et qui dit : "J'ai bien peur que vous ayez des humains". Nous aimons nous considérer comme la forme de vie la plus élevée de la Terre, mais nous sommes peut-être en train de causer l'équivalent planétaire de la maladie, en raison à la fois de notre croissance démographique sans entrave et de la décimation industrielle des anciens systèmes écologiques interconnectés de la planète.

 

Le 19/08/2020 à 13:47, kalligator a dit :

En plus du covid, du Rc  voilà que le plancton s'y met également...sûrement un complot

On peut le penser :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_Gaïa

Avec d'autres scientifiques — Robert Charlson, Meinrat Andrea et Stephen Warren —, Lovelock émet l'hypothèse « CLAW » (acronyme des noms des auteurs) qui postule que les émissions de DMS produites par le plancton marin modifient l'absorption de lumière de la planète et sont impliquées dans la régulation climatique, via un processus similaire à celui de l'albédo. L'hypothèse CLAW est confirmée expérimentalement par M. O. Andreae en 1978.

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2 hours ago, Wallaby said:

L'idée de Gaia, c'est que la Terre est un être vivant complexe, dont les minéraux, roches et continents constituent le squelette, et la biosphère, la peau.

FF VII n'était donc pas simplement de la science fiction mais plutôt une prophétie? :wink:

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Peu importe que la terre soit un ensemble vivant voire pensant.

Les problèmes climatiques ne "tueront" pas la Terre mais la plupart des êtres vivants qui y habitent et ce bien avant 2100 bien avant 2050. La disparition de la civilisation et des multiples transports remènera le climat aux justes normes

 

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Il y a 2 heures, kalligator a dit :

Peu importe que la terre soit un ensemble vivant voire pensant.

Les problèmes climatiques ne "tueront" pas la Terre mais la plupart des êtres vivants qui y habitent et ce bien avant 2100 bien avant 2050. La disparition de la civilisation et des multiples transports remènera le climat aux justes normes

Avant 2050 ? Là tu y vas fort, quand même.

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Il y a 4 heures, kalligator a dit :

Peu importe que la terre soit un ensemble vivant voire pensant.

Les problèmes climatiques ne "tueront" pas la Terre mais la plupart des êtres vivants qui y habitent et ce bien avant 2100 bien avant 2050. La disparition de la civilisation et des multiples transports remènera le climat aux justes normes

 

 

Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

Avant 2050 ? Là tu y vas fort, quand même.

Révélation

 

cafard-americain.jpg

 

C'est vrai quoi........moi le climat en 2050 m'ira très bien !

 

 

 

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Je me base sur l'évolution des températures, de la fréquence de plus en plus rapide des périodes de douceur sèche, etc.

Je pense que vers 2030 l'agriculture sera anéanties par des sécheresses régulières, que les villes du sud seront invivables lors des canicules, que la quantité globale d'eau aura diminué de gnagna % et en plus très mal répartie, que des incendies majeurs et d'ampleur inédite frapperont tout le sud de l'Europe etc

Après dans quelle mesure exacte, avec quelles températures précises...allez savoir

 

Modifié par kalligator
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  • 2 weeks later...

https://advances.sciencemag.org/content/6/36/eabb2313 (4 septembre 2020)

La densité de population humaine comme seul prédicteur explique les schémas d'extinction des mammifères avec une précision de 96,0% (94,6 à 98,0% IC ; Fig. 2 et fig. S4). De même, l'occupation humaine des terres est un bon prédicteur des extinctions passées avec une précision de 97,1% (94,6 à 98,9%), bien qu'elle produise des prédictions de diversité plus biaisées vers le présent, car la valeur maximale de ce prédicteur est restée presque constante au cours des 10 derniers ka (fig. S4 et S5). Les prédicteurs climatiques, en revanche, conduisent à des valeurs de précision très faibles, comme la température mondiale avec une précision de 63,6 %.

La chronologie des deux premiers changements de rythme identifiés coïncide avec les périodes de colonisation de nouveaux continents par H. sapiens (tableau S1), principalement l'Australie [arrivée de l'homme : il y a 65 à 44 ka ; (24)] et les Amériques [il y a 24 à 12 ka ; (25)]. Ceci est confirmé par l'analyse séparée des données d'extinction de ces deux régions continentales (incluant uniquement les espèces endémiques à chaque région), qui montre que les taux d'extinction augmentent au même rythme que l'arrivée de l'homme sur chacun de ces continents (Fig. 1). Nous avons estimé que le premier changement de taux s'est produit en Australie entre 65 et 44 ka (HPD), en Amérique du Nord entre 21 et 11 ka, et en Amérique du Sud entre 35 et 8 ka.

Les îles présentent des schémas globaux similaires à ceux des continents en termes d'effet de l'arrivée de l'homme. Ici, nous avons analysé deux grands systèmes insulaires cohérents sur le plan biogéographique : Madagascar et les Caraïbes. Les temps estimés d'arrivée de l'homme pour ces deux systèmes insulaires sont placés à peu près au même moment, de 10 à 4 ka pour Madagascar (5, 27) et de 7 à 4 ka pour les Caraïbes (28), bien que les dates pour les deux systèmes restent débattues (27).

Nous trouvons un fort soutien pour une augmentation du taux d'extinction à Madagascar suite à la première arrivée humaine (Fig. 1). De même, nous trouvons des preuves d'une augmentation du taux dans le système insulaire des Caraïbes qui recoupe largement le calendrier proposé pour l'arrivée des hommes.

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il y a une heure, bubzy a dit :

Je savais pas où mettre ça, alors je l'ai mis là. je vous préviens, j'avais envie de me défouler.

http://collabsologie.fr/dans-le-grand-bain-du-greenwashing-le-cas-dilek/

Bravo, oeuvre de salubrité publique!

J'en ai pas mal des pauves bougres bossant pour des faussaires, qui passent chez moi me vendre de la super électricité de leur super entreprise alternative 2 fois plus cher que ce que je paie chez EDF, et soit-disant verte alors qu'ils en savent rien du tout, et qui se trouvent bien cons quand je leur explique que leur boite revend en fait plus cher de l'électricité nucléaire achetée à EDF pour se faire de la marge, qu'elles ne produisent RIEN, et que le reliquat qui constitue leur "apport" au mix énergétique, c'est essentiellement du pétrole du charbon et du gaz de toutes sortes qui sont infiniment plus sales et dangereux que le nucléaire.

C'est à chaque fois un délice de les envoyer se faire foutre.

Pendant ce temps dans la très verte californie et son énergie super verte, après le retour de la peste bubonique, voilà le retour des coupures d'électricités, et pour la peine, un passage en "emergency stage 2" :laugh::laugh::laugh::

Révélation

 

 

Modifié par Patrick
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Le 01/06/2020 à 20:39, Wallaby a dit :

Dans l'une des séquences les plus fortes du film, Jeff Gibbs rend visite au psychologue social Sheldon Solomon. Il semble y avoir un déni particulier de la mort dans le traitement humain de la terre et de ses ressources. Les interprétations de droite aiment se servir de la religion et postulent secrètement que le bon Dieu fournirait d'une manière ou d'une autre et quelque part toujours assez de pétrole. L'hypothèse de Salomon est que l'attitude "de gauche" et éclairée n'est guère moins naïve. Il postule une immortalité de l'espèce et un statut élevé dans sa propre civilisation, ce qui fait oublier le caractère aléatoire et transitoire de ces circonstances de vie. Cela fait obstacle à la lutte commune désormais nécessaire pour la survie.

Un déni de la mort et plus généralement de la fragilité. C'est une caractéristique humaine, non "de droite", "de gauche" ou autre.

En février et mars de cette année, combien de personnes ont réussi à intégrer rapidement le fait que le virus apparu en Chine était un danger réel et allait entraîner des changements profonds ? Les mécanismes de défense étaient nombreux "c'est une petite grippe" "la plupart des contaminés ne meurent pas" "c'est seulement les vieux qui y passent" "c'est les Chinois qui sont trop autoritaires" "c'est les Italiens qui sont incompétents" etc. etc. ad libitum ad nauseam.

Tout cela, pour un risque de mort bien réel, un risque de perturbations tout à fait concrètes... mais tout de même nettement moindres, nettement moins angoissantes que l'effondrement écologique que nous avons déclenché - lequel est lent à notre échelle humaine, mais ultra-rapide à l'échelle des effondrements passés de la biosphère.

Les forces psychologiques qui s'opposent à une prise de conscience complète de la situation sont véritablement énormes.

 

Le 01/06/2020 à 20:39, Wallaby a dit :

L'analyse sur laquelle elle se fonde est déjà centenaire et donc deux fois plus ancienne que le mouvement environnemental. Il provient du psychanalyste viennois Sigmund Freud. Il ne peut y avoir de solution industrielle satisfaisante aux problèmes de la vie dans la société industrielle, car chaque solution crée à nouveau les mêmes problèmes sous une forme légèrement modifiée. C'est le "malaise dans la civilisation".

Je dirais que la solution aux problèmes de la société industrielle ne sont pas à la base de nature industrielle. Mais cela n'exclut pas qu'elles aient des composantes de nature industrielle.

Par exemple, une limitation des consommations, quelles qu'en soient les modalités collectives ou individuelles, quelles qu'en soient les moyens et les dérivations (si on ne court pas derrière la consommation... on fait quoi, à la place ?) doit à l'évidence faire partie de la solution, elle en est même à la base. Mais cela n'exclut pas que trouver un nouvel équilibre à la civilisation nécessite aussi des éléments de nature techno-scientifique, par exemple le développement de nouvelles sources d'énergie (nucléaire fertile, nucléaire à fusion, solaire spatial...), ceci afin d'assurer la consommation même limitée avec aussi peu de dégâts écologiques que possible. Simplement, ces éléments ne seront pas à la base de la solution.

Ils pourraient cependant être indispensables en pratique, en permettant une transition moins effrayante "Nous devons limiter telle et telle consommation somptuaire, mais pouvons continuer à bénéficier de certains des avantages du progrès scientifique," plutôt que "Nous avons le choix entre d'une part le XIXème siècle pour la moitié d'entre nous et la mort pour les autres, d'autre part le Xème siècle pour 10% d'entre nous et la mort pour les autres - mais plus tard". Et ce qui est moins effrayant sera l'objet d'un déni moins écrasant, donc plus faisable.

 

Le 01/06/2020 à 20:39, Wallaby a dit :

Une chose doit donc s'infiltrer dans la conscience générale : ceux qui espèrent que les énergies renouvelables offriront des solutions parce qu'elles seront un jour plus efficaces n'essaient pas de sauver la planète, mais l'illusion que le mode de vie actuel peut être maintenu. Si l'on veut garantir à tous les habitants de la planète une vie digne, cela ne fonctionnera pas sans un changement fondamental du mode de vie.

Les énergies renouvelables actuelles n'offrent aucune solution. D'ailleurs, le nucléaire actuel non plus. Croire le contraire est illusion qui doit être dénoncée.

Cela ne contredit absolument pas le fait qu'il existe des pistes techno-scientifiques pour des éléments de solution (au sens que j'ai dit plus haut)... simplement, ce sont seulement des énergies renouvelables futuristes et du nucléaire futuriste.

Des programmes "Manhattan" ou "Apollo" pour réaliser ce futur possible seraient la meilleure utilisation possible des investissements consentis pour "verdir" l'économie. Plutôt que d'acheter des éoliennes ou de faire des centrales à biomasse.

Entre la lettre de Einstein à Roosevelt l'alertant sur la possibilité de fabriquer un explosif nucléaire surpuissant et le risque que l'Allemagne y parvienne la première, et la première explosion atomique au Nouveau-Mexique, il s'est écoulé six ans.

Entre la confirmation par les scientifiques américains à Kennedy que oui, envoyer des hommes sur la Lune devrait être possible, et l'alunissage Apollo 11, il s'est écoulé huit ans.

Dans chacun de ces cas, il y avait eu mobilisation techno-scientifique et industrielle, avec à la clé un "budget ouvert".

C'est le meilleur "programme de relance" post-confinement que le gouvernement pourrait proposer. Hélas :sad: ...

 

Le 18/07/2020 à 07:03, Wallaby a dit :

Harmut Rosa, philosophe allemand :

Là où écrire dix lettres prenait deux heures, écrire dix emails n’en prend qu’une. Mais au lieu de gagner une heure, nous prenons deux heures pour écrire vingt emails. C’est de là que vient le stress : nous avons plus de choses à faire. Il en va de même pour la voiture : elle permet d’aller plus vite qu’à pied mais les distances que l’on parcourt sont plus importantes et nous passons autant de temps dans la voiture que nous en passions jadis à marcher.

A terme nous serons contraints à la décroissance. La question est de savoir si nous souhaitons la subir en raison d’un désastre (catastrophe écologique ou nucléaire) ou si nous voulons en être les acteurs.

Oui, et non. L'exemple des mails n'est pas forcément bien choisi, parce que la ressource qui est consommée, le temps, n'est pas celle qui abîme la nature. Ce n'est pas dépenser notre temps à écrire des mails qui réchauffe la planète !

Là où j'aurais passé un certain temps à discuter en famille, au travail ou au café, je passe aujourd'hui une partie de ce temps à discuter en ligne - par exemple ici :smile: Non pas avec des dizaines de personnes dont beaucoup assez peu intéressées par ce qui m'intéresse... mais avec des centaines, dont beaucoup ont des centres d'intérêt partagés avec moi. Il y a progrès évident il me semble.

 

Le 18/08/2020 à 12:54, Shorr kan a dit :

Ils faut savoir faire contre mauvaise fortune, bon cœur comme ont dit.

Dans ces conditions, la Normandie deviendra probablement le 1er producteur mondial d’ananas et le vin des vignobles sibériens sera renommé.

A quelque chose malheur est bon.

Je connais fichtre rien assez peu à l'agriculture, mais il me semblait avoir compris que ce n'était pas aussi simple... Non seulement le climat, mais les sols, mais l'environnement (insectes, champignons, etc) participent à un milieu naturel. La qualité des sols notamment est tout sauf constante à la surface de la planète. Donc les vignobles en Sibérie centrale... p't'êt, mais p't'êt pas !

... Si quelqu'un en sait davantage :huh: ?

 

Le 26/08/2020 à 07:03, Wallaby a dit :

L'idée de Gaia, c'est que la Terre est un être vivant complexe, dont les minéraux, roches et continents constituent le squelette, et la biosphère, la peau.

Jusqu'à présent, le rôle des humains dans une perspective gaïenne peut être décrit comme résolument négatif. C'est comme cette caricature du magazine New Yorker d'une planète médecin avec un stéthoscope pour anneau qui regarde la Terre et qui dit : "J'ai bien peur que vous ayez des humains". Nous aimons nous considérer comme la forme de vie la plus élevée de la Terre, mais nous sommes peut-être en train de causer l'équivalent planétaire de la maladie, en raison à la fois de notre croissance démographique sans entrave et de la décimation industrielle des anciens systèmes écologiques interconnectés de la planète.

C'est une conception que je rejette complètement. "Le sanglot de l'être humain", pourrait-on dire :happy: ... et pas plus convaincant que les discours comme quoi la civilisation européenne serait un cancer pour les autres.

Le vivant a connu plusieurs innovations fondamentales, qui "changeaient la donne".

Ainsi les premières cellules eucaryotes, pourvues d'un noyau et d'organites. Et encore les premiers êtres multicellulaires. Et puis l'explosion cambrienne. L'apparition d'animaux sociaux au comportement de plus en plus complexe. D'autres innovations encore.

Plusieurs innovations fondamentales résultent d'adaptations à des catastrophes écologiques provoquées par le vivant existant alors, et qui furent fatales à certaines des formes de vie existant jusqu'alors. Par exemple la Grande Oxygénation il y a 2,4 milliards d'années. Et de toutes façons, l'apparition d'êtres vivants fondamentalement différents "comprimait" toujours ceux qui existaient depuis plus longtemps... leurs niches écologiques se réduisaient, quand encore elles ne disparaissaient pas purement et simplement.

Que cela nous plaise ou non, la dernière en date de ces innovations fondamentales est l'apparition d'un animal franchissant un saut capacitaire majeur en termes de capacité de communication avec ses congénères, d'organisation sociale et d'évolution technologique. Nous.

Cet événement est aussi le basculement d'un type d'évolution très majoritairement voire pratiquement exclusivement biologique à un type d'évolution très majoritairement voire exclusivement culturel (1) Ce basculement est peut-être l'essentiel de l'innovation que nous représentons.

Nous sommes dangereux pour le vivant qui a existé avant nous. C'est simplement un fait. Qui plus est pas très original étant donné que les innovations précédentes étaient dangereuses elles aussi pour ce qui avait existé avant eux.

La question est ce que nous en faisons. D'autant que contrairement aux formes de vie existant il y a 2,4 milliards d'années nous avons quelque capacité à comprendre qui nous sommes, et encore à faire des choix au moins en partie en fonction de notre compréhension. Pour commencer, nous avons au moins la capacité théorique à ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis !

 

(1) Dit autrement : Hitler avait tort. J'espère que personne n'est surpris :tongue:

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il y a 21 minutes, Alexis a dit :

C'est une conception que je rejette complètement.

La limite de la caricature du New Yorker, c'est que le parasite habituellement, n'est pas doué d'une conscience. Le pou, le virus, ne lit pas le magazine New Yorker et ne se pose pas des problèmes éthiques.

Le parasitisme est l'autre nom de la symbiose. Cela peut être parfaitement équilibré et en harmonie dans un écosystème.

En tant qu'être humain nous sommes à la fois le parasite que le médecin de la caricature du New Yorker voit dans son microscope, et nous sommes aussi ce médecin qui réfléchit aux conséquences de tout cela.

L'être humain est la seule espèce (?) à se poser des problèmes éthiques, à se poser la question des conséquences de ses actes.

il y a 32 minutes, Alexis a dit :

Et de toutes façons, l'apparition d'êtres vivants fondamentalement différents "comprimait" toujours ceux qui existaient depuis plus longtemps... leurs niches écologiques se réduisaient, quand encore elles ne disparaissaient pas purement et simplement.

L'idée que quelques espèces disparaîtraient voire même que toutes les espèces disparaîtraient, et que l'homme continuerait à survivre ne me gêne pas plus que ça.

Le seul truc, c'est que les écosystèmes nous rendent des services, et c'est juste stupide de se passer de ces services, lorsque les remplacer par des systèmes artificiels probablement nous coûterait plus cher.

C'est la question de tuer la poule aux oeufs d'or, de scier ou pas la branche sur laquelle on est assis.

Si la branche casse, ça risque de faire mal.

il y a 45 minutes, Alexis a dit :

Cet événement est aussi le basculement d'un type d'évolution très majoritairement voire pratiquement exclusivement biologique à un type d'évolution très majoritairement voire exclusivement culturel (1) Ce basculement est peut-être l'essentiel de l'innovation que nous représentons.

Cette évolution culturelle, il faut essayer de la maîtriser, car elle a des résultats qui ne sont pas toujours heureux. Par exemple le fait d'avoir des modes de vies de plus en plus sédentaires se traduit par une montée de l'obésité, un peu stupide parce que le corps humain n'a pas du tout été façonné par l'évolution pour être sédentaire. 

Le 28/04/2020 à 18:53, Wallaby a dit :

J'ajoute un codicille à mon précédent message avec encore une conférence passionnante explorant le sujet de l'exercice physique, mais sous une perspective originale : celle de la médecine évolutionniste. Cela consiste à remarquer que nous sommes des singes évolués et que le corps humain a été optimisé par la nature pour le métier de chasseur-cueilleur, avec deux grands "superpouvoirs" que n'ont pas les autres animaux : la bipédie qui rend l'homme extraordinairement endurant et la transpiration qui le rend plus résistant à la chaleur, permettant la chasse à l'épuisement (avant l'invention de l'arc et des flèches, inventions "modernes").

Les chasseurs-cueilleurs parcourent quotidiennement 14 km pour les hommes et 9 km pour les femmes, sans repos hebdomadaire, sans jour de congé. Leur espérance de vie, abstraction faite de la mortalité infantile, est comparable à la nôtre.

La sédentarité et les maladies qui lui sont liées peuvent donc être comprises comme un mal-assortiment (mismatch) entre le corps humain tel qu'il a été ajusté par la nature, et l'environnement transformé par la civilisation moderne.

Faire de l'exercice, c'est réveiller le chasseur-cueilleur qui dort en nous.

Daniel Lieberman, pourquoi l'exercice physique est réellement le meilleur médicament, 23 juin 2015

 

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il y a 13 minutes, Wallaby a dit :

Le parasitisme est l'autre nom de la symbiose. Cela peut être parfaitement équilibré et en harmonie dans un écosystème.

 

Je pinaille mais non :smile:. Une symbiose c'est une association permanente et obligatoire entre deux organismes. Lorsqu'elle profite aux deux c'est du mutualisme, le parasitisme c'est justement quand l'un des deux retire un avantage aux dépends de l'autre (comme dans la prédation sauf que personne se fait littéralement bouffer).

 

il y a 16 minutes, Wallaby a dit :

L'idée que quelques espèces disparaîtraient voire même que toutes les espèces disparaîtraient, et que l'homme continuerait à survivre ne me gêne pas plus que ça.

Le seul truc, c'est que les écosystèmes nous rendent des services, et c'est juste stupide de se passer de ces services, lorsque les remplacer par des systèmes artificiels probablement nous coûterait plus cher.

 

Par quoi on remplace les décomposeurs de la matière organique ? Et les pollinisateurs ? Et les plantes qui constituent l'habitat de ces pollinisateurs ? Et les prédateurs des ravageurs de cultures ? Et les champignons mycorhiziens qui permettent aux arbres d'absorber l'azote ? Et les ressources vivantes dans lequels on puise pour découvrir des molécules d'intérêt pharmaceutique ? 

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il y a 48 minutes, Rémy a dit :

Pour les vignobles en Sibérie, je te dirais que non en tout cas. Car la vigne demande un sol calcaire à légèrement calcaire. Or, la Sibérie c'est essentiellement du marais, qui induit une terre acide à très acide. Il doit y avoir quelques cépages existants un peu moins acidophobes mais... mauvais plan à mon avis. On peut faire du maïs sur du sol acide... mais il faut qu'il pleuve pendant l'été au moment où cette plante en a le plus besoin et avec le réchauffement, il se peut que les étés russes en Sibérie Centrale soient aussi secs qu'en France à l'avenir...

D'ailleurs, il semble que la vigne se porte mieux dans un milieu "naturel" pour elle, en l’occurrence une truffière extensive pour ce qui est de l'environnement insectivore/mycorhizien. Ailleurs, planté comme on a l'habitude de le voir, cela pousse mais ça reste une plante fragile qui demande pas mal de protections antifongiques. Il faut savoir qu'en France, les sols agricoles les plus pollués ne sont pas ceux de la grande culture mais... les régions de vignobles.

J'en ai déjà parlé ici mais les gens pensent souvent au Canada pour remplacer les régions tempérées mais une grande partie du territoire est presque impropre à la culture (bouclier canadien, 4.8 millions de km2) : tu ne feras jamais des rendements français ni même russes-de-l'ouest-sans-phosphore, sur ces sols quasi rocheux.

Ananas, c'est pas impossible en Normandie. C'est une plante de terre acide. Dans les îles où les états sud-américains/niveau de l'équateur, le sol est souvent médiocre (souvent dit ferralsol) donc y a pas de raison... C'est pas pour rien que la technique du brûlis est encore si souvent employée là-bas : la cendre formée et déposée par l'incendie remonte le PH juste comme il faut pour la culture d'après. 

Enfin, tout cela s'améliore, y compris en Sibérie, potentiellement en faisant des redressements d'urgence du PHeau. Cela demande de la chaux... pulvérisée ou sous forme de carbonates pour une action lente de maintien du PH mais je ne pense pas que les réserves mondiales soient illimitées. Ou alors charbon (terra preta) à la place mais je ne suis pas sur qu'il y ait d'expérimentation à grande échelle par des gros agriculteurs.

(PH en dessous de 6.5 : fini luzerne, une partie des légumes, betterave. PH en dessous de 5.5 : fini blé, une majorité de légumes, PH en dessous de 4.5/5 : seule la prairie tient dessus, avec maïs, seigle, sarrasin et pommes de terre à la marge et avec des rendements moyens).

Et on peut aussi parler du pic du phosphore prévu pour 2030 qui explique une bonne partie des rendements connus depuis moult décennies...

 

 

Ben je crois qu'on va faire l'inverse alors et cultiver des ananas en Sibérie ! 

 

Sinon j'en avais parlé un peu aussi de la pauvreté des terres du grand nord même en cas de réchauffement de ces latitudes

 

 

 

 

Modifié par Shorr kan
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