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Effondrement écologique et civilisationnel en ce siècle ?


Alexis

Messages recommandés

Tu réponds un peu à côté avec des arguments pour la 5G. Je vais tenter d'expliquer pour quoi. 

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :

Côté usages :

  • plus de clients disposant d'appareils performants, habitués à consommer des débits importants et de forfaits l'autorisant.

On est arrivé à saturation des équipements personnels. On pourra tous disposer de 3 smarphones/tablettes/ordinateurs personnels chacun, il n'en reste pas moins qu'on ne peut pas tous les utiliser en même temps. L'usage peut augmenter, mais je demande en quoi la 5G est une solution, auquelle la 4G ne pourrait répondre.

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :
  • comme (et tant que) la 4g fonctionne, report d'usages qui relevaient des lignes fixes ADSL/fibre vers l'hertzien (plus de tél. fixe, plus de box : on économise en passant tout dans la 4g).

C'est pour ça qu'on déploie la fibre partout. Mais pour autant, avec le report des utilisations de l'ADSL vers la 4G, principalement dans des raisons dites de zones blanche, le réseau 4G n'en est pas saturé pour autant, car la densité n'y est pas. 

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :
  • usages : grosses pages web avec plein de Javascript et peu optimisées. De plus en plus d'appli web (par opposition aux clients lourds : bcp plus gourmandes a priori). Tu me diras : mouvement inverse avec les "appli" sur téléphones : c'est vrai.
    Et puis la vidéo, la vidéo, la vidéo. Netflix le soir, Netflix en journée dans le bus, visioconférence dans tous les sens, etc... De la vidéo par défaut sur les pages web, qui se lit toute seule, tout le temps...
    Et puis on passe d'usages "ponctuels" à des usages connectés en continu : les notifications dans les pages web, sur les réseau sociaux, pour les mouchards, la localisation, etc : il y a en continu un trafic qui n'existait pas auparavant avec du bon vieux web statique.
  • accoutumance au superflu : écran toujours aussi petits mais en très haute résolution -> vidéo beaucoup plus lourde transmise pour coller à la résolution. C'est un gars d'Orange qui m'a dit "c'est délirant : on discute avec Netflix pour qu'ils arrêtent de diffuser des flux vidéo 4k vers des téléphones, ça ne sert qu'à surconsommer du réseau et des batteries".
  • réseau le matin, le soir, réseaux sociaux tout le temps.

Tu justifie l'augmentation de l'usage. Mais c'est un fait. Comme partout, la demande va suivre l'offre. Ce que je demande, c'est en quoi la solution technique de l'offre ne pourrait elle pas répondre à la demande. 
Dans une ville congestionnée, si tu mets des autoroutes plus grandes, tu ne diminueras pas le trafic, au contraire, tu l'augmenteras. Si tu augmentes le nombre de prisons, tu auras plus de prisonniers. Si tu augmentes le débit, tu auras plus d'usage de ce débit. Est-ce pour autant qu'on serait arrivé à saturation avant ? Pas forcément, et c'est bien cette question que je pose. 

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :
  • Sur tout ça, les opérateurs de télécom sont sous pression pour fournir le service, et aucunement demandeurs. L'essentiel de la valeur ajoutée est captée directement par les Gafa vers les paradis fiscaux irlandais, luxembourgeois et autres, par les fournisseurs de contenus.

Ils sont sous pression peut être, mais le Covid nous l'a montré, l'explosion de la demande lié au télétravail et au fait que les gens étaient chez eux n'a pas fait s'effondrer les réseaux comme c'était craint. C'est qu'il y a encore de la marge. (et là on parle des réseaux globaux, pas seulement du mobile)

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :

Côté réseau (et je fais vite) :

  • émissions directionnelles : + de flux pour + de monde simultanément pour la même puissance.

Oui, y'a un mieux, mais... Pourquoi faire ? La 4G n'était pas saturée, et rien ne nous prouve que ça allait être le cas. Un maillage plus important des antennes 4G permettrait de contenir ce problème. Certes en étant moins efficace par bit de donnée transféré, mais avec une ACV complète, le bilan serait bien meilleur. 

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :
  • protocoles de transports prévus pour la veille efficace (très faible consommation en veille) et pour adresser un très grand nombre d'appareils

C'est un avantage qui aura du mal à combler le coût d'investissement initial. un peu comme si je te disais que tu va acheter une voiture qui va te permettre de faire une économie de 2l/100 km, mais que ta voiture, pour sa construction aura consommé l'équivalent  plusieurs  milliers de litres d'essence. alors ça peut marcher si ton retour sur investissement est prévu dans un délai raisonnable, mais vu qu'on va te demander de changer de voiture bien avant ça pour t'en proposer une qui te fera encore faire une "économie"...

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :
  • avec la vraie 5g, il y aura de nouvelles fréquences ouvertes, plus orientées "petites cellules, courte portée, plein de bornes, gros débits" (plus hautes en fréquence)

Alors ça c'est pour les réseaux de très courte portée qui n'ont pour le moment pas trouvé d'usage. En tout cas il n'y a pas de demande. 

Pour répondre à la question, il faut comparer, à usage équivalent, le fonctionnement des réseaux 4 et 5G. Et ils sont très similaires. Sans nier le surcroît d'efficacité apporté par la nouvelle technologie, le coût de déploiement est juste catastrophique, enterrant très profondément tous les gains qu'on pourrait en attendre. 

Beaucoup parlent de saturation probable d'ici 1 à 3 ans (suffit de faire une recherche sur Google), mais de mon point de vue c'est seulement un chiffon rouge pour nous faire croire qu'on a besoin de la 5G salvatrice.

Il y a 2 heures, Boule75 a dit :

Bref : ils vont pouvoir hyper-densifier le réseau aux endroits hyper-denses.

Tu peux déjà le faire avec la 4G... Ou même avec du Wifi.

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Il y a 12 heures, bubzy a dit :

On est arrivé à saturation des équipements personnels. On pourra tous disposer de 3 smarphones/tablettes/ordinateurs personnels chacun, il n'en reste pas moins qu'on ne peut pas tous les utiliser en même temps. L'usage peut augmenter, mais je demande en quoi la 5G est une solution, auquelle la 4G ne pourrait répondre.

C'est non seulement l'usage en terme (durée de consommation quotidienne) qui a augmenté, mais surtout les usages pendant cette durée. Quand la page web standard voit son poids multiplié par 3 ou 10, quand la vidé n'est pas diffusée un fois de la Tour Eiffel et captée par tout le monde partout, mais qu'il faut que le réseau supporte autant de diffusion que de spectateurs, quand la résolution des films projetée quandruple, ça sature.

Et tu dis que la 4g "ne sature pas" : du côté des opérateurs télécom, et bien avant le confinement, on avait toutes les courbes de prévisions qui montraient que non, ça n'allait pas tenir. Et les projections ne sont pas démenties. Et non on ne peut pas densifier la 4g comme la 5g.

Je ne promeut pas la 5g : j'essaye juste d'expliquer que :

  • les arguments des opposants basés sur la dangerosité relèvent de la rhétorique de la peur (voir du business de la peur) et ne reposent sur aucun argument rationnels pour l'instant (contrairement aux nano-particules dans les cosmétiques...), a fortiori sur aucun indice ou preuve rationnel.
  • l'envie de beaucoup d'opposants, c'est de stopper les usages. Ils ne ne présentent pas trop ainsi, mais il s'agit d'empécher les consommateurs de consommer, ou de réserver ces consommations aux "riches" (c'est forcément comme ça que ça finit, n'est-ce pas). le principe en soit se défend du point de vuie environnemental, mais il va falloir convaincre et là, bon courage !
  • il me semble commencer à discerner des usages nouveaux en direction des entreprises ou des collectivités, qui pourraient être intéressants là où précédemment je n'avais l'impression de lire que des buzzwords de marketteux cocaïnés (frigo connecté, et autres fadaises).
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Le 08/03/2021 à 19:36, Wallaby a dit :

Cela fait écho à ce qu'on disait ici :

  


Jancovici explique au début ( 03:59 ) de cette vidéo qu'une hypothétique émission de télévision sérieuse sur l'énergie et le climat reviendrait à culpabiliser l'auditoire. Polony souligne : "c'est toute la question de la culpabilité".

Je pense surtout que c'est démoralisant. Que l'absence de passage à l'acte - pour faire quelque chose de concret - après le constat, est démobilisateur.

Cette vidéo de Victor Ferry* - spécialiste en rhétorique - est assez éclairante sur le sujet.

 

 

Je conseil le reste de sa chaine qui ma réconcilié avec la rhétorique comme autre chose que de la manipulation linguistique.

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Quand on veut rien faire pour le climat on critique une ado qui s adressait à des politicards qui au mieux l écoutaient poliment au pire la traitait de tous les nom d oiseaux.

Le problème n est pas chez GT mais bien chez ses auditeurs qui n ont rien fait d efficace dans ce domaine.

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il y a 30 minutes, kalligator a dit :

Quand on veut rien faire pour le climat on critique une ado qui s adressait à des politicards qui au mieux l écoutaient poliment au pire la traitait de tous les nom d oiseaux.

Le problème n est pas chez GT mais bien chez ses auditeurs qui n ont rien fait d efficace dans ce domaine.

Ben, c'est à peu près ce qu'il dit.

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Sauf que à un moment il parlait du discours anxiogène qui peut être refoulé s il n y a pas de solutions inclues.

Ce n est pas à GT de parler de ça, elle est là pour rappeller l urgence avec la force et la fraicheur de son age.Les solutions sont connues depuis longtemps y compris sur ce forum.

4 minutes ago, kalligator said:

Sauf que à un moment il parlait du discours anxiogène qui peut être refoulé s il n y a pas de solutions inclues.

Ce n est pas à GT de parler de ça, elle est là pour rappeller l urgence avec la force et la fraicheur de son age.Les solutions sont connues depuis longtemps y compris sur ce forum.

L année 2020 a été la plus chaude de tous les temps.

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23 minutes ago, kalligator said:

Ce n est pas à GT de parler de ça, elle est là pour rappeler l urgence avec la force et la fraîcheur de son age. Les solutions sont connues depuis longtemps y compris sur ce forum.

Justement ... il y a une vrai guerre sur ce sujet.

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Il y a 2 heures, kalligator a dit :

 

Ce n est pas à GT de parler de ça, elle est là pour rappeller l urgence avec la force et la fraicheur de son age.Les solutions sont connues depuis longtemps y compris sur ce forum.

L année 2020 a été la plus chaude de tous les temps.

les solutions sont simples : la décroissance : arreter de surconsommer, diminuer tres fortement la consommation de pétrole et de gaz, réduire les gaz à effet de serre (les voyages d'agrément en avion), fabriquer pres de chez soi et pas à l'autre bout du monde, arreter d'acheter pour exister...

ça, entre autres, c'est su ; mais, l'annoncer, c'est synonyme de révolution

et pire encore au moment de la mise en application.

 

c'est sans doute pour cela qu'on continue la vie d'avant

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https://foreignpolicy.com/2020/06/18/more-from-less-green-growth-environment-gdp/ (18 juin 2020)

Dans un livre publié en octobre dernier et intitulé More From Less, le technologue Andrew McAfee, basé au Massachusetts Institute of Technology, affirme que nous pouvons continuer à faire croître le PIB mondial indéfiniment tout en réduisant notre impact écologique, et ce sans aucun changement structurel, et encore moins révolutionnaire, de l'économie ou de la société.

Au cœur de l'argumentation de McAfee se trouve son analyse de l'économie américaine. Il affirme que la consommation américaine de ressources est restée stable, voire a diminué depuis les années 1980, alors que le PIB a continué à augmenter. En d'autres termes, les États-Unis sont en train de se "dématérialiser", grâce à une technologie de plus en plus efficace et à une évolution vers les services. Le même phénomène s'est produit dans d'autres pays à revenu élevé, ajoute-t-il. Cela prouve que la "croissance verte" est possible ; les pays riches montrent la voie et le reste du monde devrait suivre.

C'est une affirmation frappante, qui a attiré l'attention d'un certain nombre de commentateurs et de responsables politiques de premier plan. More From Less a reçu le soutien exubérant de l'écrivain Steven Pinker, de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde et de l'économiste Larry Summers, ainsi que de PDG, de banquiers et d'un certain nombre de célébrités de la Silicon Valley. Le chroniqueur de Bloomberg Noah Smith s'est appuyé à plusieurs reprises sur McAfee pour étayer son propre discours sur la croissance verte. Les gens trouvent du réconfort dans cette histoire, car elle signifie qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter - nous n'avons pas besoin de repenser notre économie fondée sur la croissance ou de remettre en question les modes de consommation des pays riches ; nous pouvons simplement poursuivre nos activités comme si de rien n'était, et tout ira bien. C'est un alibi pour l'inaction.

Il n'y a qu'un seul problème : l'argument de McAfee repose sur une erreur comptable fondamentale. McAfee utilise des données sur la consommation matérielle intérieure, qui comptabilisent les ressources qu'une nation extrait et consomme chaque année. Mais cette mesure ne tient pas compte d'une pièce essentielle du puzzle. Si elle inclut les biens importés qu'un pays consomme, elle ne tient pas compte des ressources nécessaires à l'extraction, à la production et au transport de ces biens. Comme les États-Unis et d'autres pays riches ont délocalisé une grande partie de leur production vers des pays plus pauvres au cours des 40 dernières années, cet aspect de l'utilisation des ressources a été commodément supprimé de leurs comptes.

Les économistes écologiques sont conscients de ce problème depuis longtemps. Pour le corriger, ils utilisent une mesure plus globale appelée "consommation de matières premières", qui tient pleinement compte du commerce. Lorsque nous examinons ces données, qui sont facilement disponibles auprès des Nations unies, l'histoire change complètement. Nous constatons que l'utilisation totale des ressources aux États-Unis n'a pas diminué du tout ; en fait, elle a augmenté plus ou moins exactement en fonction du PIB. Il en va de même pour toutes les autres grandes économies industrielles, y compris l'Union européenne et l'OCDE dans son ensemble. Il n'y a eu aucune dématérialisation. Pas de croissance verte. Tout cela n'était qu'une illusion comptable.

C'est un problème, car McAfee présente les nations riches comme un exemple à suivre pour le reste du monde ; mais si les nations riches réalisent une "croissance verte" en délocalisant, cette approche ne peut par définition pas être universalisée. Où le reste du monde va-t-il se délocaliser ? C'est pourquoi, lorsque nous faisons un zoom arrière et que nous considérons l'économie mondiale dans son ensemble, où le commerce ne fait plus de différence, nous constatons que l'utilisation des ressources mondiales n'a pas du tout ralenti, quelle que soit la mesure utilisée. En fait, elle s'est accélérée depuis 2000, augmentant à un rythme sans précédent dans l'histoire, au point de dépasser le PIB. En d'autres termes, l'économie mondiale s'est rematérialisée. C'est exactement le contraire de la croissance verte.

Des écologistes affirment que la planète peut supporter une utilisation annuelle maximale des ressources d'environ 50 milliards de tonnes métriques par an. Nous avons franchi cette limite à la fin des années 1990 et, aujourd'hui, nous la dépassons de plus de 90 %. C'est ce qui provoque l'effondrement écologique : Chaque tonne supplémentaire d'extraction de matières a un impact sur les écosystèmes de la planète.

Il est important de noter que les pays à haut revenu sont les pires contrevenants dans ce domaine, et non les sauveurs que McAfee prétend. Les pays riches consomment un total stupéfiant de 28 tonnes de matériel par personne et par an, soit près de quatre fois plus que le seuil de durabilité par habitant.

Ces résultats peuvent sembler étranges si l'on considère que les pays à haut revenu ont connu une extraordinaire évolution vers les services au cours des dernières décennies. Il semble raisonnable de croire, comme le fait McAfee, que cela devrait conduire à une moindre utilisation des ressources. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Pourquoi ? La principale raison est que les revenus gagnés dans le secteur des services finissent par être utilisés pour acheter des biens matériels. Quelqu'un peut gagner de l'argent avec YouTube, mais le dépenser ensuite en meubles et en voitures. Mais c'est aussi parce que la plupart des services sont en soi des activités à forte intensité de ressources : les bateaux de croisière, les compagnies aériennes, les hôtels, les centres de villégiature, l'immobilier, le commerce de détail, le tourisme nécessitent tous d'importants intrants matériels.

Qu'en est-il de l'innovation technologique ? McAfee affirme que les améliorations de l'efficacité réduiront l'utilisation des ressources. Et en théorie, c'est vrai, toutes choses égales par ailleurs. Mais dans les économies axées sur la croissance, les économies réalisées grâce aux améliorations de l'efficacité sont généralement réinvesties pour développer le processus de production et de consommation, ce qui finit par entraîner une augmentation de l'utilisation globale des ressources. Par exemple, si un fabricant de sodas trouve le moyen d'utiliser moins de métal dans ses canettes, il investira immédiatement les économies réalisées dans le développement de son activité, par exemple en faisant de la publicité pour inciter les gens à acheter plus de sodas.

En d'autres termes, la croissance finit par effacer les gains que nous réalisons grâce aux améliorations de l'efficacité. Et cela soulève un véritable défi en termes de politique pour l'avenir. Si la technologie ne nous a pas aidés à réduire l'utilisation totale des ressources jusqu'à présent, il est absurde d'espérer que cela se produira comme par magie à l'avenir. Ne vous méprenez pas : Nous avons besoin de toutes les innovations technologiques possibles dans notre lutte contre l'effondrement écologique. Mais en fin de compte, ce n'est pas notre technologie qui pose problème, c'est la croissance.

Pour couronner le tout, les scientifiques commencent à découvrir qu'il existe des limites physiques à l'efficacité de l'utilisation des ressources. Bien sûr, nous pourrions être capables de produire des canettes de soda plus légères, mais nous ne pouvons pas les produire à partir de rien. Nous pourrions réorienter l'économie vers des services tels que les salles de sport et les restaurants, mais même ceux-ci nécessitent des apports matériels. Il y a toujours une limite à la légèreté d'un produit. Et une fois que nous nous approchons de cette limite, la croissance continue fait que l'utilisation des ressources recommence à augmenter.

Cette question a récemment été étudiée en détail par une équipe de scientifiques en Australie. Ils ont exécuté une série de modèles avec des taux d'efficacité extrêmement optimistes - plus rapides que tout ce qui a été réalisé auparavant. Ils ont constaté que, si l'utilisation des ressources peut diminuer temporairement, elle se recouple rapidement avec le PIB lorsque nous atteignons les limites d'efficacité. Ces données jettent un réel doute sur les récits de croissance verte. "Il est trompeur, concluent-ils, d'élaborer une politique axée sur la croissance en s'attendant à ce que le découplage soit possible."

La seule stratégie sûre consiste à imposer des plafonds juridiquement contraignants pour l'utilisation des ressources et à les ramener progressivement à des niveaux sûrs. Les économistes écologiques le réclament depuis des décennies. D'une certaine manière, il s'agit d'une solution élégante au débat de longue date sur la croissance verte. Si M. McAfee et d'autres pensent réellement que le PIB continuera à croître malgré des réductions actives de l'utilisation des matériaux, cela ne devrait pas les inquiéter du tout. En fait, ils devraient se réjouir d'une telle évolution, qui leur donnera l'occasion de prouver une fois pour toutes qu'ils ont raison.

Mais, à ma connaissance, pas un seul partisan de la croissance verte n'a jamais accepté cette proposition. Peut-être qu'au plus profond d'eux-mêmes, malgré les beaux discours, ils se rendent compte que ce n'est pas ainsi que le capitalisme fonctionne réellement. Pendant 200 ans, le capitalisme a dépendu de l'extraction de la nature. Il a toujours eu besoin d'un "extérieur", externe à lui-même, duquel il peut piller la plus-value, gratuitement - ou aussi près de la gratuité que possible. Mettre une limite à l'extraction matérielle revient à tuer la poule aux œufs d'or.

Il y a une question plus profonde que nous devons aborder ici. Si McAfee et d'autres vont si loin pour justifier une expansion économique perpétuelle, c'est parce qu'ils partent du principe que nous en avons besoin. Ils supposent que le PIB est nécessaire au bien-être humain. En fait, ils semblent le considérer comme un indicateur du progrès humain lui-même.

Mais est-ce vrai ? Les faits suggèrent le contraire. Prenons les États-Unis, par exemple. Les États-Unis ont connu une croissance extraordinaire de leur PIB au cours des quatre dernières décennies. Mais, curieusement, les salaires réels sont aujourd'hui inférieurs à ce qu'ils étaient dans les années 1970, et les taux de pauvreté sont plus élevés. Pourquoi ? Parce que pratiquement tous les gains de la croissance sont allés à ceux qui étaient déjà riches. Les revenus des 1 % les plus riches ont plus que triplé depuis 1980, atteignant en moyenne 1,5 million de dollars par personne. En d'autres termes, nous avons tous appuyé sur l'accélérateur de la croissance, avec des conséquences dévastatrices pour le monde vivant, tout cela pour enrichir les riches.

Quand on voit les choses sous cet angle, il devient évident que les États-Unis n'ont pas besoin de plus de croissance pour améliorer la vie des gens. Nous pouvons le faire dès maintenant, sans aucune croissance, simplement en partageant plus équitablement ce que nous possédons déjà. L'équité est l'antidote à la croissance - et une façon beaucoup plus saine d'atteindre nos objectifs sociaux.

Le point essentiel à retenir ici est qu'au-delà d'un certain niveau, que les nations à haut revenu ont depuis longtemps dépassé, la relation entre le PIB et le bien-être s'effondre complètement. Il existe des dizaines de pays qui surpassent les États-Unis pour chaque indicateur de bien-être humain, avec un PIB nettement inférieur. Prenez l'espérance de vie, par exemple. Le Japon bat les États-Unis en matière d'espérance de vie de plus de cinq ans, avec un PIB par habitant inférieur de 35 %. La Corée du Sud devance également les États-Unis avec un PIB par habitant inférieur de 50 %. Le Portugal aussi, avec un PIB par habitant inférieur de 65 %. Les Costariciens vivent plus longtemps et en meilleure santé que les Américains, avec un PIB par habitant inférieur de 80 %.

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Les adeptes de la croissance infinie ou pseudo verte dont encore nombreux.

La réalité (ce qui existe même quand on y croit pas) est que nous arriverons rapidement à un POINT de BASCULEMENT à partir duquel les changements climatiques seront tellement autogénérés qu aucune réduction humaine du co2 n y changera rien.

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Le 07/03/2021 à 23:57, Boule75 a dit :

C'est ça. Marre de ces gadgets déresponsabilisants pour les élus, les bidules participatifs foireux.

Quand aux "dangers" de la 5G : lesquels ? Actuellement, comme avec Linky et autres, on a des "opposants" qui demandent des preuves d'innocuité impossible à fournir.

Pour Linky, les problèmes (incendie et autre) sont clairs mais beaucoup plus basiques. La formation de certains installateurs est insignifiante (ou comment devenir électricien en 9 jours) :

https://www.afpa.fr/actualites/linky-une-formation-courte-pour-un-acces-rapide-a-l-emploi

Les manquements sont reconnus à demi-mots par ERDF : 

http://www.vaucluse.gouv.fr/IMG/pdf/Incendies.pdf

 

Modifié par Benoitleg
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Il y a 7 heures, Benoitleg a dit :

Pour Linky, les problèmes (incendie et autre) sont clairs mais beaucoup plus basiques. La formation de certains installateurs est insignifiante (ou comment devenir électricien en 9 jours) :

https://www.afpa.fr/actualites/linky-une-formation-courte-pour-un-acces-rapide-a-l-emploi

Les manquements sont reconnus à demi-mots par ERDF : 

http://www.vaucluse.gouv.fr/IMG/pdf/Incendies.pdf

Tu conviendras que ça n'a rien à voir avec l'appareil en lui même et tous les méfaits dont il a été affublés.

On tend le micro en permanence à des hurluberlus fiers de raconter des bêtises nées de leur imagination fertile, de leur crédulité et de leur paranoïa, et qui se pavannent.

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Je découvre un peu tard cette discussion 4g/5g, c’est un sujet que je connais un peu j’ai travaillé longtemps chez un opérateur. Bubzy a raison, la 4g n’est pas encore saturée, mais Boule a aussi raison, elle va l’être dans pas longtemps (typiquement 2 ans). Et on aura beau densifier on saturera en fréquences. Ce sont les usages vidéo qui saturent le plus les réseaux, avec au premier chef le streaming.
Le principal apport de la 5g (pour ne pas dire le seul) c’est l’apport de nouvelles fréquences, dans des bandes proches de la 4g (sauf la bande des 25GHz je reviendrai dessus). D’un point de vue technique, la 5g c’est très très proche de la 4g, même architecture, même traitement des données. Il y avait un vrai gap technique entre 2g et 3g, puis entre 3g et 4g, avec des vraies différences de fonctionnement, mais ce n’est plus le cas avec la 5g. Les équipements sont plus modernes, pédalent plus vite et consomment moins (à volume transmis identique), mais c’est plus une évolution qu’une nouvelle génération. D’ailleurs si je comprends bien l’intérêt des constructeurs (Ericsson, Huawei...) à présenter le sujet comme une nouvelle techno, j’avoue être très perplexe de voir les opérateurs essayer de vendre la 5g comme une nouvelle expérience, ce qu’elle n’est pas.

Sur la bande des 25GHz elle vise à faire de la « fibre sans fil », donc sans équivalent actuel en 4g. Nouvelle expérience, mais sujet très difficile car à ces fréquences il faut un alignement parfait entre emetteur et récepteur (en vue l’un de l’autre). Autant dire que ce ne sera pas adapté en zone urbaine, et très compliqué à mettre en place,  les opérateurs ne se précipitent pas sur ces fréquences.

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  • 2 weeks later...

https://bonpote.com/changement-climatique-catastrophisme-et-effondrement-fact-checking/ (13 août 2020)

Plus récemment, c’est un texte, parfois qualifié de manière erronée « d’article scientifique », qui a fait remonter la question de l’alarmisme, voire du « catastrophisme » climatique. « Deep Adaptation » a été publié en juillet 2018 par le professeur Jem Bendell.

Le texte de Blendell a été refusé pour publication dans une revue à comité de lecture, et l’histoire aurait pu en rester là. Mais l’auteur l’a tout de même publié sur son blog, sous le titre « The study on collapse they thought you should not read – yet » (« L’étude sur l’effondrement que vous ne devriez pas lire selon eux – pour le moment » – voir l’article de Vice sur le sujet [*]). Avec un titre aussi attirant, les téléchargements ont commencé à se compter par milliers. Jem Blendell a ensuite rejoint Extinction Rebellion, contribuant au manifeste de l’organisation écologiste, et prenant la parole lors d’événements. Le texte Deep Adaptation aurait été téléchargé au moins 450 000 fois.

Pablo Servigne, et Raphaël Stevens accompagnés de Gauthier Chapelle et Daniel Rodary, viennent de signer une tribune en réponse à l’article des chercheurs critiquant Deep Adaptation. Ils y décrivent leur concept de collapsologie, mais surtout prennent la défense du texte de Jem Blendell, estimant que leur travail conforte ses conclusions : « Nous trouvons le travail de Deep Adaptation crédible, et les critiques souvent trompeuses ». Leurs liens semblent assez resserrés, étant donné que Jem Blendell est l’auteur de la préface de l’édition anglaise de « Comment tout peut s’effondrer », publiée ce printemps.

[*] https://www.vice.com/fr/article/vbwpdb/larticle-scientifique-sur-les-changements-climatiques-qui-pousse-des-gens-en-therapie (14 mars 2019)

« Depuis l’âge de 15 ans, je suis environnementaliste, répond-il. J’y ai consacré ma vie professionnelle et personnelle. Je suis un workaholic, et tout mon travail portait sur le développement durable. » Cependant, après avoir pris le temps d’examiner froidement les données, il s’est rendu compte que la catastrophe climatique imminente rendait rapidement son domaine futile. « Après ça, on ne peut plus s'enthousiasmer parce qu'il y aura une expansion du plan de recyclage d’une grande multinationale, dit-il. C’est un paradigme complètement différent de celui que nous devrions avoir. »

Mais il ne s’attendait pas à ce que son article circule autant sur internet. Il s’adressait « aux personnes de mon domaine professionnel pour leur expliquer qu'on est dans le déni, dit-il. Quand je l’ai publié, je ne m’attendais pas à ce que des écoliers indonésiens de 15 ans le lisent avec leur professeur. » Il ajoute que Deep Adaptation a été téléchargé plus de 110 000 fois depuis sa publication.

Nathan Savelli, 31 ans, coach de vie dans une école de Hamilton, en Ontario, a été encouragé à le lire par un militant écologiste. La lecture de l’article l’a plongé dans la dépression. « Je me suis senti comme si on m’avait annoncé que j’avais une maladie incurable et que j’étais en phase terminale, m'a-t-il dit. Pour être honnête, c’était un mélange de profonde tristesse et de colère extrême. »

Il est tombé si bas qu’il a dû chercher de l’aide auprès d’un groupe de soutien pour personnes écoanxieuses.

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24 mars 2021. Pascal Boniface reçoit Jean-Marc Jancovici

15:09 La 5G participe de la fascination du gadget. Dans le contexte actuel on a d'autres chats à fouetter que de regarder de la vidéo haute définition sur des écrans qui ne sont même pas faits pour ça quand on est dans le métro.

16:53 Qui a intérêt au crime : l'État parce qu'il va vendre des fréquences (...) les équipementiers : smartphones et équipements pour réseaux ; Les opérateurs sont plus divisés : Cf l'interview de Martin Bouygues, [attentiste, retour sur investissement discutable]. Les consommateurs, car le téléphone est un objet de statut social.

Modifié par Wallaby
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  • 2 weeks later...

https://www.theguardian.com/environment/2021/apr/15/just-3-of-worlds-ecosystems-remain-intact-study-suggests

Une étude suggère que seulement 3 % des terres de la planète restent écologiquement intactes, avec des populations saines de tous les animaux d'origine et un habitat non perturbé.

Ces fragments de nature sauvage non endommagés par les activités humaines se trouvent principalement dans certaines parties des forêts tropicales de l'Amazonie et du Congo, dans les forêts et la toundra de l'est de la Sibérie et du nord du Canada, et dans le Sahara. Les espèces exotiques envahissantes, notamment les chats, les renards, les lapins, les chèvres et les chameaux, ont eu un impact majeur sur les espèces indigènes en Australie, l'étude ayant révélé qu'il ne restait plus aucune zone intacte.

Des analyses antérieures ont permis d'identifier des zones sauvages en se basant principalement sur des images satellites et ont estimé que 20 à 40 % de la surface de la Terre est peu affectée par l'homme. Toutefois, les scientifiques à l'origine de la nouvelle étude affirment que les forêts, la savane et la toundra peuvent sembler intactes vues d'en haut mais que, sur le terrain, des espèces vitales manquent à l'appel. Les éléphants, par exemple, répandent les graines et créent d'importantes clairières dans les forêts, tandis que les loups peuvent contrôler les populations de cerfs et d'élans.

Le professeur James Watson de l'université du Queensland, en Australie, a déclaré : "Cette étude sous-estime les nombreux efforts déployés par les spécialistes des écosystèmes pour cartographier et sauver des endroits écologiquement intacts à travers la planète. Elle utilise des cartes pour les espèces qui sont essentiellement les meilleures suppositions, ce qui signifie que le message sur les endroits où les écosystèmes sont en fait encore pratiquement intacts est clairement minimisé."

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  • 2 weeks later...

8 octobre 2020.

Nous avons échangé la résilience contre la portabilité et la convivialité.

Ce téléphone va fonctionner peut-être quelques heures en cas de catastrophe, parce qu'il n'y aura pas beaucoup de batteries de secours dans les sites de cellules. Le système sera surchargé.

Le téléphone terrestre et les pagers marchaient bien. La radio par ondes marchait vraiment bien.

Nous avons toutes ces nouvelles plateformes, mais elles sont vraiment fragiles et plus chères. 

Et il y a une inflation des données. Donc je suis vraiment curieux de voir ce qui va se passer.

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  • 3 weeks later...

https://www.nationalgeographic.fr/espace/et-si-la-plus-grande-tempete-solaire-jamais-enregistree-etait-venir

La plus grande tempête solaire jamais enregistrée a eu lieu en 1859 au cours d’un maximum solaire d’à peu près la même intensité que celui dans lequel nous entrons, d’après la NASA.

Cette tempête a été baptisée l’évènement de Carrington, du nom de l’astronome britannique Richard Carrington qui remarqua les violentes éruptions solaires et fut le premier à faire le lien entre l’activité solaire et les perturbations géomagnétiques sur Terre.

Les éruptions étaient si violentes que les « habitants du nord-est des Etats-Unis pouvaient lire leur journal à la seule lumière des aurores », a déclaré Daniel Baker, du Laboratoire de physique atmosphérique et spatiale de l’université du Colorado, lors d’une conférence de géophysique en décembre dernier.

De plus, les perturbations géomagnétiques furent si intenses que des opérateurs télégraphiques américains signalèrent que leurs équipements produisaient des étincelles, dont les plus violentes causèrent des incendies.

La plus grande crainte concerne les dégâts potentiels sur le réseau électrique. En effet, les surtensions provoquées par les particules solaires pourraient endommager les plus gros transformateurs électriques. Cela prendrait beaucoup de temps de remplacer l’un d’entre eux, et encore plus s’ils sont des centaines à avoir été détruits d’un coup, a commenté Baker, co-auteur d’un rapport du Conseil national américain de la recherche sur les risques liés aux tempêtes solaires.

Cliver, du Laboratoire de recherche de l’US Air Force, le confirme : « On n’en a pas beaucoup de rechange. »

Même aujourd’hui, a renchéri Bogdan, les émissions les plus destructrices issues de violentes tempêtes sont assez lentes pour être détectées par les satellites d’observation du soleil bien avant que les particules ne frappent la Terre. « Cela nous donne [environ] vingt heures pour déterminer les mesures à prendre », explique Viereck.

Cela suffirait pour que les compagnies électriques puissent au moins protéger leurs précieux transformateurs en les désactivant avant l’arrivée de la tempête sur Terre. Il y aurait des pannes locales, mais d’une plus courte durée.

https://usbeketrica.com/fr/article/tempete-solaire-ce-chaos-mondial-qui-peut-surgir-en-quelques-heures (24 avril 2017)

Et si l’on vous disait que dans 12 heures, la planète allait sombrer dans le chaos ? Imaginez : Internet hors service, les satellites, téléphones et autres moyens de communication kaput. Plus d’électricité, plus d’énergie. Un monde immobilisé et plongé dans le noir. L’hypothèse est très sérieuse, d’autant plus que le danger ne vient ni d’une guerre nucléaire ni d’une invasion alien, mais de notre Soleil. Ce scénario d’apocalypse est l’objet du documentaire The dark side of the sun, qui sera diffusé sur Discovery Science le 8 mai 2017.

Les chiffres avancés dans le film sont corroborés par ceux du Conseil national américain de la recherche, relayé par National Geographic, et par ceux de la NASA, qui évaluent les dégâts à 2000 milliards de dollars « pour la première année seulement  » suivant l’arrivée d’une super tempête. L’effondrement du réseau électrique provoquerait des pannes en cascade, affirme un rapport financé par la NASA : « La distribution d’eau serait affectée en quelques heures, la nourriture périssable et les médicaments serait perdus en 12 à 24 heures, le chauffage, l’air conditionné, le traitement des eaux usées, les services téléphoniques, la distribution de carburant » devraient également sauter, entre autres joyeusetés…

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https://www.sciencealert.com/long-before-the-pandemic-the-un-was-urging-us-to-transform-our-economic-system (1er mars 2021)

Bien avant que la pandémie de COVID-19 n'attire notre attention, l'ONU avertissait déjà que le monde avait besoin de toute urgence d'une transformation majeure.

À l'époque plus simple de 2019, un document de référence pour le projet de Rapport mondial sur le développement durable 2019 de l'Organisation des Nations unies (ONU) suggérait que nous devions sérieusement envisager de modifier radicalement nos systèmes économiques.

"Les modèles économiques qui informent les décisions politiques dans les pays riches ignorent presque totalement les dimensions énergétiques et matérielles de l'économie", écrivaient les chercheurs dans le document (1).

"Les économies ont épuisé la capacité des écosystèmes planétaires à traiter les déchets générés par l'utilisation de l'énergie et des matériaux."

Le document de référence des Nations unies ne précise pas à quoi ressembleraient les économies en transition, mais il suggère qu'elles "doivent permettre aux politiques de reconnaître les objectifs sociaux transformationnels et les limites matérielles de l'activité économique".

Et que les économies devraient avant tout être un outil pour "permettre une bonne vie" plutôt qu'une excuse pour poursuivre dogmatiquement les profits.

Järvensivu et ses collègues reconnaissent également que pour assurer la transition de nos sociétés à temps afin d'éviter que nous ne dépassions le seuil critique de 2 degrés Celsius de réchauffement, il faudra une réponse d'urgence.

Cela fait écho aux avertissements d'autres scientifiques : "Les changements linéaires incrémentiels... ne suffisent pas à stabiliser le système terrestre. Des transformations généralisées, rapides et fondamentales seront probablement nécessaires pour réduire le risque de franchissement du seuil." (2)

Pendant ce temps, des experts du monde entier explorent d'autres façons de mettre en place nos systèmes économiques, comme l'économie du beignet (3), l'économie post-croissance (4), la prospérité sans croissance (5) et l'économie de l'état stable (6) - et Järvensivu et ses collègues ont demandé à tous les dirigeants avant-gardistes du monde entier de commencer à tester d'éventuelles stratégies de transition, comme une garantie universelle de l'emploi.

(1) https://bios.fi/bios-governance_of_economic_transition.pdf

(2) http://www.pnas.org/content/115/33/8252

(3) https://www.kateraworth.com/doughnut/

(4) https://www.postgrowth.org/

(5) https://en.wikipedia.org/wiki/Prosperity_Without_Growth

(6) https://steadystate.org/

 

 

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26 novembre 2018 - Laurent Mermet, Le Refoulement du distributif

Dans cet extrait, Laurent Mermet montre en quoi le refoulement du distributif, où l'on raisonne comme si l'humanité était un acteur constitué et unitaire, et où l'on élude la question des gagnants et des perdants des crises et mutations, débouche sur d'importants points aveugles lorsqu'il s'agit de penser l'action collective face à l'urgence écologique.

3:44 Quand j'entends cette annonce d'une guerre inévitable, j'ai envie de poser des questions très simples : cette guerre, est-ce que nous avons des chances de la gagner ? Et qui vont être nos ennemis dans cette guerre ? Quels vont être les affrontements et qui va mourir dans cette guerre ? Est-ce que nos équipements militaires actuels sont adaptés aux formes de guerre ? Est-ce que cela ne serait pas une priorité majeure dans la formation de la jeune génération, de former les guerriers qui nous permettront de survivre dans cette guerre ? Quand quelqu'un annonce une guerre avec des arguments crédibles, pour moi il y a une étrangeté à ne pas poser la question : est-ce que nous faisons bien ce qu'il faut pour la gagner ? Et puis cela pose immédiatement la question : qui est "nous" dans cette guerre ? Est-ce que c'est la France et les Français ? Est-ce que c'est l'Europe et les Européens ? Dans tous ces appels qui pour beaucoup évoquent cette perspective d'affrontements à l'échelle planétaire, tous éludent. C'est à dire que la violence est évoquée, mais comme un repoussoir. Elle n'est jamais évoquée comme devant faire l'objet d'une préparation. Pour quelqu'un qui lit des livres d'histoire, il y a quelque chose d'insensé. Cela peut se comprendre parce que cela fait deux générations qui n'ont pas été confrontées à la violence qui sous-tend les structures politiques, économiques et que nous profitons de la situation, mais le fait de croire que cela va durer indéfiniment, c'est quelque chose qui est de l'ordre de l'illusion.

7:02 Il y a une formule qu'utilise Aurélien Barreau, c'est « la tribu des vivants ». C'est évidemment paradoxal puisque quand on parle de tribu, c'est qu'il y a plusieurs tribus. Au lieu de poser la question quelles tribus vont tirer leur épingle du jeu dans la crise planétaire, on nous dit : il y a une seule "tribu des vivants", l'humanité, les générations futures.

7:38 On utilise pour penser la question environnementale des concepts qui évacuent la dimension distributive. Exemple : l'humanité ("l'humanité n'a plus que dix ans pour échapper aux pires scénarios du changement climatique"). Plus nette encore, la notion de "générations futures", "les générations futures". Mais c'est une pure abstraction, les générations futures, parce que chaque famille prépare sa génération future. Chaque pays, chaque communauté. La question de savoir, est-ce que ce seront les générations futures chinoises ou européennes ou africaines qui vont s'en sortir, et comment vont-elles s'en sortir et quel va être le mode de vie qu'elles vont utiliser, ça, c'est une question distributive.

8:51 Le deuxième refoulement est normatif qui consiste à dire : le monde est déjà trop inégalitaire, donc il est absolument hors de question d'envisager de manière explicite des résolutions de problème, même ne serait-ce que fassent perdurer les inégalités actuelles. Du coup on raisonne en utilisant des attracteurs normatifs, par exemple : "tout le monde a la même chose", ou "un homme = un quota de ressources sur toute la planète". Or ces attracteurs n'ont aucun réalisme en termes d'action. Ce sont des attracteurs moraux, on le comprend : on n'a pas encore vu avec le cours de négociation les notions de point focal, et caetera qui expliquent que dans le flou, l'incertitude, quand on n'arrive pas à gérer les situations distributives, on se repère par rapport à des attracteurs, mais si ces attracteurs sont totalement irréalistes en termes d'action, à ce moment-là, on entre dans des modes de raisonnement qui sont décalés par rapport à la possibilité réelle d'agir. On va agir avec un discours qui dit quelque chose et une action réelle qui fait autre chose, parce qu'on est trop décalé sur le plan distributif.

11:19 [Le troisième refoulement est fantasmatique] en ce sens qu'on imagine que la distribution de l'accès aux ressources, aux biens naturels, à l'environnement, et caetera, n'est pas un facteur pertinent, et qu'avec un accès massivement diminué, on pourra d'une certaine façon vivre mieux.

11:48 Quand vous regardez pourquoi il y a des échecs dans l'organisation de l'action collective, très souvent, même à des échelles toute petites, quand vous êtes trois, quatre, cinq, dix, vous dites : ça serait vachement bien de faire ça, très souvent quand on n'arrive pas à passer à l'action, c'est parce qu'il y a des enjeux distributifs sous-jacents qui n'ont pas été réglés, c'est à dire que les participants potentiels à l'action collective ne sont pas au clair pour savoir qui va tirer son épingle du jeu, et qui non. Cela inhibe l'action de manière insidieuse, parce que les gens ne vont pas dire que c'est parce qu'ils pensent qu'ils ne vont pas s'y retrouver autant que l'autre qu'ils ne participent pas de bon coeur à l'action collective. Ils disent : oui, oui, je suis prêt, et tout, mais en fait ça sabote de manière souterraine l'action collective.

13:30 Si vous pensez que rétablir la justice distributive est une condition sine qua non pour sauver la planète, c'est que c'est plus important pour vous de mener vos luttes distributives que de sauver la planète. Vous connaissez tous l'histoire du jugement de Salomon : les deux mères qui prétendent toutes les deux que le bébé est à elle, et c'est seulement au moment où Salomon demande à un garde d'arriver avec son épée pour couper le bébé en deux qu'une femme s'écrie : non, non, je préfère qu'il soit à l'autre. C'est parce qu'à un moment pour elle la vie du bébé est prioritaire par rapport à la distribution entre elles. Mais tant qu'on nous dit : le problème distributif est un préalable, c'est que la planète n'est pas la priorité.

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L'été sera chaud... Record de température terrestre de plus de 80 degrés dans des zones en Iran et au Mexique. 10 de plus que dans les années 2000.

Pas sûr que même des chaussures style rangers tiennent le coup... :

https://www.geo.fr/environnement/un-nouveau-record-mondial-de-temperature-terrestre-enregistre-en-iran-et-au-mexique-204944

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