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ZEE française La France d'Outre-mer et son voisinage


Messages recommandés

il y a 49 minutes, Scarabé a dit :

C'est pas les Malgaches, les Comoriens, voir les Mauriciens, qui vont débarquer de vive force sur nos ilots des iles eparses. 

Les Garnisons à 12 pax avec 12 FAMAS une Mag 58 et un FRF2 c'est largement suffisant pour empecher toute intrusion. Et des renfort peuvent arriver en mois de 4 heures depuis la Reunion ou Mayotte. 

Tu veux quoi de plus ?   

limiter le braconnage marin ? c'est à dire la présence de navires, de chalutiers, dans notre ZEE

http://www.senat.fr/rap/r13-430/r13-4305.html

 

https://www.qwant.com/?client=brz-moz&t=images&q=zee+française+canal+de+mozambique&o=0%3A33C96C14E20DED9449DE2CC613E7FD6A159A7C4D

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il y a 16 minutes, Scarabé a dit :

Il y a les 2 POM qui vont arriver. 

Dans le sud le PP fait aussi des rotations l hiver quand il est libre de ces obligations avec les TAAF

Oui,

M'enfin, ils ne sont pas encore construits et, à Mayotte, le quai pour les accueillir est encore au stade de plans...

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il y a 50 minutes, christophe 38 a dit :

limiter le braconnage marin ?

L'équation va au-delà, si l'on suit les deux post de "fraise des bois". Par ailleurs, au-delà des questions purement milis, géopolitiques ou policières, la question de l'utilité des îlots, confinés en réserve naturelle, alors qu'il y des hydrocarbures, me questionne. De même pour Mayotte faudrait prendre des décisions à la hauteur et y compris remettre en question son statut de département, qui complique la gestion (à mon sens) 

Modifié par Fusilier
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il y a 23 minutes, Fusilier a dit :

L'équation va au-delà, si l'on suit les deux post de "fraise des bois". Par ailleurs, au-delà des questions purement milis, géopolitiques ou policières, la question de l'utilité des îlots, confinés en réserve naturelle, alors qu'il y des hydrocarbures, me questionne. De même pour Mayotte faudrait prendre des décisions à la hauteur et y compris remettre en question son statut de département, qui complique la gestion (à mon sens) 

l'avantage des ilots, c'est qu'ils sont français et qu'à ce titre et au titre de l'élargissement de la ZEE à 250 nautiques au lieu de 200, nous sommes "proprietaires" des ressources sous marines dans ces zones.

Que tu définisses 12 nautiques autour d'un ilot comme reserve naturelle... soit ; mais il reste encore plus de 200 nautiques que l'on peut exploiter.

 

 

quant au statut de Mayotte, je crois que nous avons un article dans la constitution qui parle de la liberté des peuples à disposer d'eux memes..

 

avec des voisins qui crevent de faim et qui n'ont ni hopitaux ni écoles (ou si peu) crois tu serieusement que les Mahorais vont abandonner le choix d'etre français, eux qui l'ont demandé en 1841, dans les années apres guerre, en 1976 et encore recemment ???

 

disons que, on ne se débarrasse pas d'un territoire comme d'un vieux mouchoir qui part à la poubelle..

 

donc, voui, à voir

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@Fusilier ne parlait pas d'abandonner Mayotte, mais de revoir son statut de département. La départementalisation de Mayotte a été un peu bâclée... Mais je ne sais pas si revenir en arrière arrangerait quoi que ce soit au lieu de simplement créé de nouveaux problèmes. Et c'est une réforme qui avait été approuvée par une majorité absolue d'électeurs (57% des inscrits, 95% des votants), donc ce serait difficile de vendre une contre-réforme.

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il y a 28 minutes, christophe 38 a dit :

crois tu serieusement que les Mahorais vont abandonner le choix d'etre français,

Je ne veux pas abandonner Mayotte, je m'interroge sur le bien fondé du statut de département.  

 

il y a 19 minutes, Kelkin a dit :

ne parlait pas d'abandonner Mayotte, mais de revoir son statut de département.

Voila... 

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Il y a 1 heure, christophe 38 a dit :

Oui,

M'enfin, ils ne sont pas encore construits et, à Mayotte, le quai pour les accueillir est encore au stade de plans...

Je sais mets ça avance. 

Il faut un quai pour 1 Edas les 2 remorqueurs les Vcsm d un côté et de l autre le POM avec des ducs d Albe sur l avant. 

60 M une passerelle alu et 2 ducs d Albe devant. Un truc comme ça. 

 

 

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Il y a 3 heures, Fusilier a dit :

Je ne veux pas abandonner Mayotte, je m'interroge sur le bien fondé du statut de département.  

 

Voila... 

et, pour en faire quoi ?

un territoire ? ça manque d'ingenerie et il n'y a aucune ressource, aucun trésor pour financer (pas d'ingenerie, c'est clanisme, tribalisme (on choisit parmi les siens pour les embauches, pas par capacité, par facilité)

et 80% d'analphabetes)

une collectivité ? c'est sur que c'est bien pour vivre sur le dos des voisins qui sont encore plus pauvres, mais, c'est aussi perdre une partie des subventions européennes

et il n'y a pas de trésor de guerre...

 

la route goudronnée qui fait le tour de Mayotte date de 1980. Avant, c’était des chemins piétons et tu allais en barque, en pirogue, ailleurs.

Mayotte a été abandonnée par la France jusqu'au début des années 2000. Il faut donc rattraper le retard.

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Il y a 3 heures, Scarabé a dit :

Je sais mets ça avance. 

Il faut un quai pour 1 Edas les 2 remorqueurs les Vcsm d un côté et de l autre le POM avec des ducs d Albe sur l avant. 

60 M une passerelle alu et 2 ducs d Albe devant. Un truc comme ça. 

 

 

oui, simplement, c'est une rade civile, avec beaucoup de mouillages forains... (en gros, pas beaucoup de choix, de places disponibles et, un spot venteux au moins 6 mois sur 12)

https://earth.google.com/web/@-12.78235962,45.25896902,4.36691449a,330.04176029d,35y,0h,0t,0r

là, à voir les navires au mouillage, c'est du secteur nord...

 

juste en dessus, c'est un amphidrome qui relie grande terre, toutes les 30 minutes

en dessous, ponton plaisance.

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il y a 17 minutes, christophe 38 a dit :

et, pour en faire quoi ?

Mayotte a un des plus beau lagons du monde, ça devrait être paradis pour touristes.  Mais, tu ne peux avoir des investissements significatifs, tant que c'est le bordel. C'est quand même un "petit truc", environ 300 000 personnes, c'est la moitié de Toulouse budget 857 millions / Mayotte département 436 millions...   Voila mon point de départ.

Je pose la question du département afin d'illustrer le besoin de se donner des instruments juridiques pour y remettre de l'ordre (s'agit pas de faire une "dictature"... :rolleyes:)  Là on est "contraint" par un cadre juridique Europe -métropole, à mon avis c'est ingérable.  

 

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il y a 3 minutes, Fusilier a dit :

Mayotte a un des plus beau lagons du monde, ça devrait être paradis pour touristes.  Mais, tu ne peux avoir des investissements significatifs, tant que c'est le bordel. C'est quand même un "petit truc", environ 300 000 personnes, c'est la moitié de Toulouse budget 857 millions / Mayotte département 436 millions...   Voila mon point de départ.

Je pose la question du département afin d'illustrer le besoin de se donner des instruments juridiques pour y remettre de l'ordre (s'agit pas de faire une "dictature"... :rolleyes:)  Là on est "contraint" par un cadre juridique Europe -métropole, à mon avis c'est ingérable.  

 

ton point de départ est inexact ; table sur 600 à 650 000 personnes, dont un gros tiers de locaux, 50 000 avec des papiers et le reste en clandestin.

10 000 naissances par an, 30 par jour, 9/10 sont clandestins (donc sans aucun droit) mais, cela necessiterait 1 classe ouverte tous les jours.

 

quant à en faire un paradis pour touristes, tu as Maurice qui a été détroné par Madagascar... qui sont nettement moins chers que Mayotte.

le lagon ne fait pas tout, loin de là, surtout qu'il est pollué par les lavages dans la riviere, l'absence de station d'epuration, etc..

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il y a 6 minutes, christophe 38 a dit :

ton point de départ est inexact ; table sur 600 à 650 000 personnes, dont un gros tiers de locaux, 50 000 avec des papiers et le reste en clandestin.

10 000 naissances par an, 30 par jour, 9/10 sont clandestins (donc sans aucun droit) mais, cela necessiterait 1 classe ouverte tous les jours.

C'est exactement ce qui ne peut pas être résolu dans le cadre juridique du département...  Je me base sur les chiffres INSEE

il y a 6 minutes, christophe 38 a dit :

le lagon ne fait pas tout, loin de là, surtout qu'il est pollué par les lavages dans la riviere, l'absence de station d'epuration, etc..

Ca, ça fait partie d'un plan d'action 

Modifié par Fusilier
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il y a 30 minutes, Fusilier a dit :

C'est exactement ce qui ne peut pas être résolu dans le cadre juridique du département...  Je me base sur les chiffres INSEE

Ca, ça fait partie d'un plan d'action 

le probleme des chiffres insee, c'est que le dernier recensement date de loin et que ce ne sont que des extrapolations jusqu'au prochain, en 2025.

par exemple, en 2017, date du dernier recensement partiel (partiel !) 256 000 habitants ; en allant voir les chiffres du rectorat, il y a 100 000 scolaires.

je vais passer tres vite sur les 10 000 gamins sortis du systeme scolaire,

je ne passe pas sur les 10 000 naissances par an, ce qui, en 5 ans, donne 50 000 petits habitants qui ne sont pas scolarisés : donc 150 000 jeunes

il nous reste donc 110 000 places pour les Mahorais, les retraités, les étrangers avec papiers, les "expatriés" et les clandestins... dont 25 à 30 000 sont reconduits chaque année sans qu'on n'ait l'impression que la rue se vide..

 

Par contre, coté eau, le service des eaux produit 36 000 metres cubes d'eau potable par jour.

Un mahorais consomme, d'apres ce service, 90 litres par jour ; donc, 36 000 metres cubes à 90 l par tete, ça fait, en gros un petit 400 000

 

mais, dans les "favelas", avec des familles à 7-8 enfants, il ne faut pas rever que la mere va se frapper la montée de 700 ou 800 litres d'eau pour sa famille, tous les jours, dans des bidons de 20 l.

(et, meme pour les locaux, un enfant ne consomme pas ses 90 litres d'eau quotidien)

coté consommation de riz, si on s'en tient aux chiffres officiels, les bébés qui en sont encore au biberon mangent 750 grammes de riz par jour...

 

enfin, coté recensement, quand tu vas sur google earth et que tu comptes les toits en tole des 36 quartiers insalubres de l'ile, comment savoir s'il y a une seule personne dessous ou 6, 8 ou 10 personnes ???

 

bref, le recensement est un joli conte à dormir debout.

 

en attendant, ni l'hopital, ni l'eau, ni l'electricité, ni les services publics ou les écoles ne sont dimensionnés pour toute cette population.

 

et, pour rappel, le CESEDA vaut à Mayotte ; le droit du sol ne s'applique pas ! donc, les enfants nés ici ne sont pas automatiquement français et surtout pas systématiquement.

Modifié par christophe 38
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il y a 3 minutes, christophe 38 a dit :

en attendant, ni l'hopital, ni l'eau, ni l'electricité, ni les services publics ou les écoles ne sont dimensionnés pour toute cette population.

C'est bien le noeud de la question. Comment tu veux développer ce département dans ces conditions. 

J'ai un plan tout prêt :biggrin:

 

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il y a 1 minute, Fusilier a dit :

C'est bien le noeud de la question. Comment tu veux développer ce département dans ces conditions. 

J'ai un plan tout prêt :biggrin:

 

une piste ?

tous ces illégaux ne dorment pas sur la plage...

ils sont logés dans des "abris" où tu ne mettrais pas des chevres (mais qui sont loués), revente d'electricité et d'eau...

et, pour payer ce loyer, ils sont embauchés...

 

donc, si on tape sur ces esclavagistes et qu'on leur fait payer, en amende, les charges patronales et qu'on les taxe au double de l'argent qu'ils font sur le dos de ces clandestins, on calme le probleme...

 

regarde bien les chiffres insee : salaire médian 260 euros par mois...

ce sont des femmes qui vendent des bananes volées par leurs gosses dans des proprietés ou des tomates qu'elles ont acheté pour faire une piece (en ce moment, elles sont entre 8 et 12 euros le kilo, dans la rue, et ne cherche pas la qualité : dimethoate inclus

)

 

https://www.mayottehebdo.com/actualite/sante/pesticide-un-taux-17-fois-superieur-a-la-norme/

https://www.20minutes.fr/sante/2439755-20190130-mayotte-tomates-contaminees-insecticide-interdit

 

et, sinon, en magasin, le prix monte jusqu'à 16 euros le kilo... (elles restent où elles sont..)

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il y a 7 minutes, christophe 38 a dit :

une piste ?

Pour commencer, une collectivité territoriale peut être mise sous tutelle de l'Etat. Vote d'une loi d'exception avec un plan à 5 ans et on y met les moyens (c'est pas forcement un truc financièrement dément...)  

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Gérald DARMANIN, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer

Jean-François CARENCO, ministre délégué chargé des Outre-mer

Hervé BERVILLE, secrétaire d’Etat chargé de la Mer

https://www.leparisien.fr/politique/remaniement-voici-la-liste-des-ministres-du-nouveau-gouvernement-delisabeth-borne-04-07-2022-SBVGPBXOFJBHFJWQ4BT5Y2PH6I.php

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Dire que si Napoléon n'avait pas fait le con en 1814 on pourrait encore profiter des ports en eaux profonde de Maurice pour nos navires :mechantc:

Si on veut déployer des forces supplémentaires va falloir agrandir parce qu'il faut bien maîtriser le tetris à la Pointe des Galets

Modifié par Aisym
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Il y a 6 heures, Aisym a dit :

Dire que si Napoléon n'avait pas fait le con en 1815 on pourrait encore profiter des ports en eaux profonde de Maurice pour nos navires :mechantc:

Si on veut déployer des forces supplémentaires va falloir agrandir parce qu'il faut bien maîtriser le tetris à la Pointe des Galets

je te rappelle qu'à 1500 km de là, il y a aussi la France... et de la place

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“Il y a un risque de dérapage dans la zone Asie-Pacifique”

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Tahiti, le 7 juillet 2022 - Le commandement du contre-amiral Jean-Mathieu Rey, à la tête des forces armées en Polynésie française et en Asie-Pacifique, prendra fin au 1er août. Au cours d'un entretien accordé à Tahiti-Infos, en marge d'une conférence de l'IHEDN, il évoque les tensions avec la Chine, les partenariats avec les pays d'Asie du Sud-Est, la lutte contre la pêche illégale et le trafic de stupéfiants au fenua ou encore le renforcement des forces armées.
 
Quel est l'état des lieux de la présence militaire française dans le Pacifique ?

“C'est une présence liée au fait que nous sommes une nation du Pacifique, et plus largement d'Indo-Pacifique, donc 2 millions de concitoyens, 9 millions de km2 de zone économique exclusive, ça veut dire une zone immense, dont il faut assurer la protection. Il y a un dispositif sur les deux océans de 7 000 militaires, 15 bâtiments de combat et 40 aéronefs (avions et hélicoptères) qui sont sur nos bases du Pacifique –Tahiti et Nouméa– mais aussi de l'océan Indien, en particulier La Réunion.”
 
Quels sont les grands enjeux dans la zone Indo-Pacifique ?

“Ce sont des enjeux de souveraineté, puisque les zones que vous ne surveillez pas ont vocation à être visitées, pillées et polluées. Il faut être présent pour affirmer notre souveraineté. Il y a aussi un enjeu sécuritaire et de défense, puisqu'on voit bien la montée des tensions avec une militarisation de la zone. De plus en plus de pays se dotent d'armes de plus en plus sophistiquées –par exemple, 50% des sous-marins du monde sont dans la zone Asie-Pacifique, il y a aussi des missiles hyper véloces, le domaine cyber se développe également. Donc il y a vraiment une montée des tensions, une militarisation et un risque de dérapage qui semble de plus en plus probable.”
 
Il y a justement une hausse des revendications de la République populaire de Chine. Vous menez des actions particulières ?

“La première des choses, c'est de réagir quand il y a une affirmation erronée de la part de la République populaire de Chine ou quel que soit le pays. La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c'est faux. C'est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques, une grosse vingtaine de kilomètres de la côte. Donc la première des choses, c'est de réagir face à ces affirmations. Et après sur le terrain également, par la présence de bateaux et d'avions pour voir ce qui s'y passe et réaffirmer la liberté de navigation. Donc quand nous avons besoin de passer dans des endroits comme le détroit de Taïwan, nous ne nous privons pas de le faire.”
 
Les États-Unis estiment à 2025 une possible entrée en guerre avec la République populaire de Chine, c'est quelque chose que vous redoutez ?

“Je perçois, en tant que chef militaire français dans l'Asie-Pacifique, une agressivité de plus en plus importante de la République populaire de Chine. Les affirmations que j'évoquais ne sont pas conformes au droit international. Nos correspondants chinois le savent très bien, alors pourquoi affirment-ils des contre-vérités pareilles si ce n'est pour provoquer ? Sur le terrain, nos bateaux sont de plus en plus souvent pris à partie par des unités chinoises qui agissent de façon illégale. Quand vous naviguez, vous devez respecter des règles, et ça, ce n'est pas toujours fait par les bateaux et les avions chinois.”
 
Avec la guerre en Ukraine, est-ce que la stratégie dans l'Indo-Pacifique a dû évoluer ?

“La première chose, c'est de confirmer que la zone reste stratégiquement importante. La guerre en Ukraine nous montre que la guerre est de nouveau possible. Deux États souverains qui se font la guerre, avec l'un qui envahit l'autre, c'est quelque chose qu'on ne connaissait plus depuis la Seconde Guerre mondiale. D'où cet impact dans notre zone, parce que la Russie est aussi un pays du Pacifique. Nous sommes amenés à opérer avec des Russes à proximité de nos unités, donc ça a des conséquences directes sur nos comportements, notre liberté de manœuvre et nos modes d'action.”
 
L'armée renforce aussi, au sein du Pacifique, ses différents partenariats ?

“Nous avons deux compétences fondamentales ici, c'est d'abord l'assistance humanitaire, parce que nous sommes sur des territoires, comme nos voisins, qui sont soumis à des catastrophes naturelles. Le réchauffement climatique aggrave ces phénomènes, donc il faut être en mesure de réagir et nous faisons ça en partenariat. Nous avons fait, il y a quelques semaines, l'exercice Marara, qui est un exercice d'assistance humanitaire, avec treize nations. Donc il y a vraiment une volonté de développer les partenariats et d'agir ensemble. Le deuxième domaine, c'est ce qu'on appelle la fonction garde-côtes, c'est la protection de nos zones économiques. On a 9 millions de kilomètres carrés de zone économique dans l'ensemble de l'Indo-Pacifique. Dans cette partie du monde, c'est la France qui a la plus grande ZEE donc il y a besoin de se protéger. Avec ses propres moyens pour affirmer sa souveraineté, mais aussi avec ses partenaires. Donc nous organisons, par exemple, un séminaire de la fonction de garde-côte du Pacifique, on a fait ça à Tahiti en novembre, Nouméa va faire la même chose cette année et en alternance, tous les ans, la France va maintenir ses relations, parce que, ensemble, unis, on est plus fort.”
 
Avec l'Australie, c'est toujours le cas ?

“Il y a eu une décision australienne (la rupture, le 15 septembre 2021, d'un contrat de 56 milliards de d'euros pour la livraison de douze sous-marins français à l'Australie, NDLR) qui a été extrêmement violente pour la France, puisque ça a été perçu par les autorités politiques et militaires comme une trahison, et donc il y a une nécessité de reconstruire la confiance parce qu'avec l'Australie, nous avons des valeurs communes. Les Australiens sont venus nous défendre dans les champs de la Somme lors de la Première Guerre mondiale, ils sont venus aussi lors de la Seconde Guerre mondiale pour regagner notre liberté, donc ça, on ne peut pas l'oublier. Après, il y a eu des choix politiques qui ne remettent pas en cause cette vocation à coopérer ensemble et on cherche à reconstruire la confiance, mais on est au début du processus.”
 
Au fenua, quelles sont les préoccupations et menaces auxquelles on doit faire face ?

“On est sous la menace cyclonique, de catastrophes naturelles, de tsunamis. Il y a la capacité de l'armée de réagir après avoir pris un coup, et c'est ce que nous avons fait aux Tonga en janvier dans le cadre des accords Franz avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. C'est ce à quoi on s'est entraîné avec Marara pour faire ça au fenua autant que besoin.
La deuxième menace, c'est la pêche illégale, en particulier d'origine chinoise. La France est présente, surveille en permanence, et aujourd'hui c'est ma fierté de pouvoir dire que la zone économique exclusive de Polynésie française –5,5 millions de kilomètres carrés, c'est énorme, c'est la taille de l'Europe– n'est pas pillée. Elle est exploitée, de façon raisonnable, conformément aux décisions du Pays, car c'est l'État qui protège et c'est le Pays qui décide comment il exploite. Pour la pêche hauturière, environ 70 palangriers ont l'autorisation de pêcher par le gouvernement polynésien et ce sont les seuls à pêcher aujourd'hui. On me demande souvent “pourquoi je vois des Chinois dans le port de Papeete ?”. Eh bien parce qu'ils ont le droit de venir changer leur équipage, réparer leur bateau, c'est tout à fait autorisé. En revanche, ils ne pêchent pas.”
 
En matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, y a-t-il une évolution des modes d'action ?

“C'est une préoccupation majeure pour le fenua, pour notre population et en particulier parce que la Polynésie reste sur l'axe producteur (Amérique du Sud) - consommateurs (Australie et Nouvelle-Zélande). Il y a des contrôles permanents des différents vecteurs, des voiliers et des bateaux marchands. C'est une action qui est conduite avec l'ensemble des services de l'État et du Pays, les douanes, la gendarmerie, la police et évidemment la justice.”
 
Sur l'ensemble de vos missions, la Covid a-t-elle compliqué les choses ?

“Énormément, parce qu'il y a un certain nombre de pays qui ont décidé de se renfermer sur eux-mêmes. Nos voisins français de Calédonie avaient pris cette décision. Quand vous voulez coopérer, quand vous avez tout simplement besoin d'un point d'appui pour un de vos bateaux ou un de vos avions, vous ne pouvez pas l'utiliser parce que le pays est fermé et vous n'avez pas l'autorisation de vous arrêter. Malgré la Covid, nous avons continué à opérer et nos partenaires nous ont été reconnaissants de nous voir actifs dans cette période extrêmement compliquée avec nos équipages des avions et bateaux qui étaient bloqués à bord. Ça a été des mois compliqués et très exigeants.”
 
Six cents jeunes Polynésiens par an s'engagent dans l'armée. Quel regard portez-vous sur ce chiffre ?

“Je suis admiratif de voir qu'un territoire de 285 000 habitants est capable de générer autant d'engagement que les 12 millions d'habitants en Ile-de-France. Je crois qu'il y a dans la culture polynésienne ce respect de la famille, du groupe, du pays et cette combativité –le aito– il y a une tradition qui pousse les jeunes, garçons et filles, à s'engager sur des durées variables, mais avec un sens de l'effort absolument remarquable. Il y a très peu de jeunes polynésiens qui rentrent au fenua sans avoir fini leur engagement.”
 
Allez-vous mettre en place de nouveaux moyens au fenua ?

“La loi de programmation 2019-2025 prévoit des nouveaux patrouilleurs outre-mer. Il va y en avoir six dans l'ensemble de l'Indo-Pacifique –deux à Tahiti, deux à Nouméa et deux à La Réunion. On va aussi remplacer les avions de surveillance maritime, les Falcon 200 Gardian. D'ici 2029, on aura cinq nouveaux avions, des Falcon 2 000 Albatros, donc des avions beaucoup plus grands et beaucoup mieux équipés. Le but est de garder l'avantage sur nos adversaires, dans le cas présent, les flottilles de pêche illégale, en particulier de République populaire de Chine pour bien les laisser en dehors de nos eaux.”
 
Après une réduction des effectifs des forces armées en Polynésie ces dernières années, vous estimez qu'on a besoin aujourd'hui de renforts ?

“Effectivement, il y a une logique de retour vers plus d'armée, plus de forces. Il y a un effort qui a été entrepris, qu'il faut continuer avec des régiments de tailles plus importantes pour être plus présents encore chez nous et puis être en mesure de coopérer avec nos partenaires des États-Unis, du Japon et d'Asie du Sud-Est. De la même façon avec nos bateaux, nous avons des frégates de surveillance qui sont légèrement armées. Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c'est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence.”
 
Les forces armées en Polynésie effectuent aussi une mission de surveillance des atolls de Moruroa et Fangataufa. Dans quel état sont-ils actuellement ?

“La mission de surveillance, c'est d'abord une mission pour maintenir l'inviolabilité de la zone, puisque c'est une zone dite proliférante, ça veut dire que quelqu'un de compétent dans le domaine pourrait recueillir des informations qui lui permettraient de déduire les caractéristiques de nos armes mais aussi d'utiliser ces informations pour développer ses propres armes. Donc c'est fondamental d'éviter ce risque. Et puis il y a le fait qu'il y a eu, sur ces deux atolls, 193 explosions et en particulier les souterraines qui ont fragilisé l'atoll donc il y un une surveillance permanente avec un système de télésurveillance. L'atoll évolue de façon positive, il n'y a pas de mouvements mécaniques, l'atoll semble être en train de se stabiliser mais la surveillance est maintenue pour être sûr. Et sur le plan radiologique, il y a des zones qui sont polluées, qui sont de taille extrêmement réduite et qui sont sous surveillance. La nature a repris ses droits. Nous maintenons autour des atolls une zone de pêche interdite pour maintenir l'inviolabilité mais il n'y a jamais eu autant de poissons que depuis quelques années parce que justement, c'est une zone préservée.”
 
Vous êtes sur le départ ?

“Oui, mon successeur, Geoffroy d'Andigné, a été désigné pour prendre son commandement le 1er août 2022.” (Jean-Mathieu Rey prendra en charge les relations internationales pour la Marine nationale (ALRI), NDLR.)
 
Quel bilan tirez-vous, à titre professionnel et personnel, de ces deux années passées en Polynésie ?

“D'abord, pour moi, ça a été un plaisir de revenir en Polynésie. C'est un territoire de la République auquel je suis très attaché, c'était ma première affectation en sortant de l'école navale. La culture, la musique, la chaleur des personnes, je danse quelques danses tahitiennes avec plaisir, j'aime bien la nourriture locale, j'aime cette société même si toute société a ses travers, je trouve qu'il fait bon vivre au fenua. J'y reviendrai parce que ma fille aînée vit et travaille ici. Je pense que c'est une richesse pour notre République d'avoir cette France sur mer –certains disent outre-mer, mais je partage l'idée du sénateur Teva Rohfritsch d'opter pour le terme “sur mer” car on est toujours l'outre-mer de quelqu'un.
Le bilan de ces deux ans, c'est le développement de partenariats dans le sens d'une meilleure coopération. Ce n'est pas toujours possible de se faire entendre par tout le monde mais la force que j'ai l'honneur de commander a fait sa part du travail. Je cite encore l'exercice Marara où nous étions treize nations, ça ne s'était jamais fait au fenua, pour travailler ensemble pour apporter de l'aide, évacuer des gens et sécuriser une zone. On a conduit ces trois phases comme dans la vraie vie. Ce sont d'excellentes réalisations et donc une satisfaction pour le chef que je suis.”

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Il y a 14 heures, Scarabé a dit :

Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c'est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence.”

il faut revenir à des bateaux mieux armés avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles…

(j'extrais cela de l'interview fleuve ci-dessus)

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26 minutes ago, BPCs said:

il faut revenir à des bateaux mieux armés avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles…

(j'extrais cela de l'interview fleuve ci-dessus)

Cela semble de plus en plus évident. La solution est elle aussi relativement simple: il faudrait remplacer les FS par des frégates de rang 1 (genre FDI rallongées pour augmenter l'autonomie).

La question est essentiellement une question d'arbitrage budgétaire...

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il y a 28 minutes, Rivelo a dit :

Cela semble de plus en plus évident. La solution est elle aussi relativement simple: il faudrait remplacer les FS par des frégates de rang 1 (genre FDI rallongées pour augmenter l'autonomie).

La question est essentiellement une question d'arbitrage budgétaire...

La tendance irait plus vers 2 EPC par zone en complément des POM Plus un PHA 140 M sur la zone Pacifique avec comme port base Papeete. En tout cas le travail sur la réactualisation de la LPM va dans cette voie. Avec bien sûr infrastructures de soutien qui devra être mis en place avec ces nouvelles capacités. 

 

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La question est surtout de savoir combien mettre sur place de bâtiments de premier rang (surface, sous-marins, aéronavals) pour demeurer crédible.

Une FDI est crédible face à une flotte de pêcheurs viets en maraude, 4 FDI et 2 SNA constituent-ils un adversaire crédible pour une TF chinoise centrée autour de 2 porte-avions escortés par une quinzaine de navires de premier rang ... Situation tout à fait envisageable en 2030.

La question est essentiellement liée à la pertinence de notre évaluation de la menace, contre quel volume de force sommes nous en mesure de lutter de manière crédible ...

Au-delà de quel niveau de menace DEVRONT nous opérer avec nos alliés sur place

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