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Spatial militaire France et Europe (actualités)


Bechar06

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Ça va chauffer en orbite...

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https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/une-forme-de-guerre-des-etoiles-lecornu-alerte-sur-la-vulnerabilite-de-la-france-dans-le-domaine-spatial_AN-202503130887.html

"Une forme de guerre des étoiles": Lecornu alerte sur la "vulnérabilité" de la France dans le domaine spatial"

« Nous sommes la génération d’êtres humains qui allons connaître ce qui pourrait être une forme de guerre des étoiles ».

Modifié par Ronfly
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  • 1 month later...

https://www.opex360.com/2025/05/11/le-ministere-des-armees-veut-louer-un-satellite-japonais-pour-sexercer-aux-manoeuvres-de-rapprochement-en-orbite/

 "... Le CdE envisage d’utiliser le satellite ADRAS-J, seul satellite actuellement en orbite disposant de capacités de déplacement importantes et des capteurs nécessaires pour se rapprocher de manière autonome » d’une cible, explique le ministère des Armées. « Ses réserves de carburant, bien que décroissantes, sont actuellement suffisantes pour cette mission », ajoute-t-il.

Cette mission, qui permettra d’identifier et de préciser les besoins opérationnels du CdE, pourrait avoir lieu d’ici la fin de cette année, le marché proposé devant durer huit mois après avoir été notifié..."

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  • 1 month later...

"Pour lancer les prochains démonstrateurs de planeurs hypersoniques VMAX qu’il développe (2ème photo),

ArianeGroup a conçu une fusée-sonde souveraine, SyLex. Le retour de la France sur un segment délaissé depuis un bail"

 

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il y a 47 minutes, Titus K a dit :

Par curiosité, à part Vmax, c’est quoi le marché pour une fusée sonde française ?

Les satellites de "missions". Eutelsat vient de se faire notifier un contrat par le mindef. Le but est éventuellement de lancer des satellites qui ne resteront en l'air que quelques heures si besoin. Autre possibilité le ravitaillement par charge balistique de l'autre côté de la terre. Les deux ont été évoquées par le mindef dans son interview postée je ne sais plus où. En lisant entre les lignes on voit aussi la possibilité de satellites kamikazé sur les satellites adverses.

Le but de ces annonces est de mettre le doute à nos adversaires en montrant bien qu'on a de l'incertitude en stock si besoin.

Modifié par herciv
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Les spaceballs de la Luchtwaffe

Citation

 

Armement en Europe : un drone d’un nouveau genre annoncé

L’industrie allemande de défense explore de nouvelles pistes technologiques. Deux acteurs du secteur, Polaris Raumflugzeug et Diehl Defence, ont récemment annoncé une collaboration stratégique pour concevoir un système innovant mêlant drone spatial réutilisable et missiles à moyenne portée. Ce projet, baptisé AirLAS (Airborne Launching and Attack System), marque une nouvelle étape dans les ambitions technologiques de l’Allemagne.

Le principe d’AirLAS repose sur l’intégration de missiles IRIS-T à bord d’un véhicule spatial développé par Polaris Raumflugzeug. Ce véhicule, capable d’effectuer plusieurs vols sans être remplacé, serait lancé depuis la terre ferme ou une plateforme mobile, puis opérerait dans les hautes couches de l’atmosphère. Les missiles embarqués, dotés d’une portée de 25 kilomètres, seraient utilisés pour des missions d’interception ou d’attaque ciblée.

L’industrie allemande de défense explore de nouvelles pistes technologiques. Deux acteurs du secteur, Polaris Raumflugzeug et Diehl Defence, ont récemment annoncé une collaboration stratégique pour concevoir un système innovant mêlant drone spatial réutilisable et missiles à moyenne portée. Ce projet, baptisé AirLAS (Airborne Launching and Attack System), marque une nouvelle étape dans les ambitions technologiques de l’Allemagne.

Le principe d’AirLAS repose sur l’intégration de missiles IRIS-T à bord d’un véhicule spatial développé par Polaris Raumflugzeug. Ce véhicule, capable d’effectuer plusieurs vols sans être remplacé, serait lancé depuis la terre ferme ou une plateforme mobile, puis opérerait dans les hautes couches de l’atmosphère. Les missiles embarqués, dotés d’une portée de 25 kilomètres, seraient utilisés pour des missions d’interception ou d’attaque ciblée. (...)

Au-delà de la version actuelle, AirLAS pourrait servir de base à d’autres technologies, notamment dans le domaine des armes hypersoniques ou des systèmes de surveillance longue portée. Le véhicule spatial réutilisable représente aussi une opportunité en matière de réduction des coûts et d’optimisation logistique pour les armées.

 

Source: La Nouvelle Tribune

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  • 1 month later...

http://www.paxaquitania.fr/2025/06/hyprspace-realisera-son-1er-lancement.html       HyPrSpace va tirer depuis la France métropolitaine, et se prépare pour la Défense     avec Baguette-One

"La start-up bordelaise HyPrSpace  ( start-up -de 90 salariés ) , qui développe un lanceur basé sur une motorisation hybride, a annoncé au Bourget que son tir inaugural, qui aura lieu en 2026, se fera depuis un site de la DGA Essais missiles en France métropolitaine. Ce qui laisse deux options: Biscarrosse, ou Toulon.   La belle histoire continue entre HyPrSpace et la DGA

HyPrSpace a en effet annoncé lors du Salon du Bourget la semaine dernière, qu'avant d'envisager les lancements orbitaux depuis la Guyane Française, la première étape passerait par la France  métropolitaine grâce à un accord passé avec la DGA EM. Le vol inaugural du démonstrateur Baguette-One, suborbital, se fera donc soit depuis Biscarrosse dans les Landes, soit depuis Toulon. Cet essai est toujours prévu pour 2026

Dans le même temps, HyPrSpace, qui se définit désormais comme une entreprise à vocation duale, une entreprise du New Defense  commence à imaginer des applications militaires pour sa future gamme de lanceurs, à commencer par le lanceur suborbital Baguette-One, dont la flexibilité offerte par l'hybridité de sa motorisation offre des perspectives intéressantes en terme d'emploi (réactivité), de coûts (production, carburants), et même de mobilité (stockage, préparation)

Au Bourget, la start-up affichait même des vues d'artistes et des maquettes, illustrant par exemple un lancement de charges militaires (en image ci-dessous avec un planeur hypersonique) depuis la remorque d'un TEL, un tracteur-érecteur-lanceur. Une solution a qui attiré tout l'intérêt du ministre des Armées en personne. "

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  • 2 weeks later...

https://www.usine-digitale.fr/article/new-space-infinite-orbits-leve-12-millions-d-euros-pour-prolonger-la-duree-de-vie-des-satellites.N2212920

Éviter de remplacer un satellite télécoms à court de carburant en prolongeant sa durée de vie : tel est l’objectif affiché par Infinite Orbits, start-up basée à Toulouse (Occitanie). Cette dernière a annoncé, le 13 mai, une levée de fonds de 12 millions d’euros. Un tour de table mené par le fonds d’investissement français Newfund Capital, avec le soutien du Conseil européen de l’innovation (EIC), d’IRDI Capital Investissement et de SpaceFounders France, le programme d’accélération du Centre national d’études spatiales (Cnes).

Un premier nanosatellite lancé l’année dernière ( 2023 )

Infinite Orbits est spécialisée dans les services en orbite, un marché ayant vu le jour avec l’accélération phénoménale du nombre de satellites en orbite. “Entre 1957 et 2020, 2500 satellites en orbite ont été lancés au total, explique Adel Haddoud, CEO et fondateur d’Infinite Orbits. Rien qu’ en 2021, 2500 satellites en orbite ont été lancés.” Un chiffre qui s’explique en partie par la chute du coût de la mise en orbite, ayant permis à certaines sociétés comme Starlink de déployer près de 4000 satellites au-dessus de nos têtes.

Forte de ce constat, Infinite Orbits a lancé l’année dernière son premier nanosatellite “Orbit Guard” dans l’espace, à l’aide du Falcon Heavy de SpaceX

La start-up toulousaine Infinite Orbits, spécialiste des services en orbite, vient de lever 12 millions d’euros. Son futur satellite Endurance, prévu pour 2026, sera capable de missions de surveillance spatiale, mais aussi de s’amarrer à d’autres satellites pour prolonger leur durée de vie

Le projet d’Infinite Orbits s’appuie sur la technologie RPO (Rendez-vous and proximity operations), utilisée dans le cadre de missions institutionnelles. Des opérations coûteuses en temps et en manœuvres de sécurité. “Notre technologie permettrait de faire ceci de manière autonome, avec une simple caméra, à la manière d’une voiture autonome, affirme le CEO d’Infinite Orbits. Le tout en utilisant l’intelligence artificielle, pour reconnaître ce qui se passe autour.” En s’amarrant, “Endurance” devrait reprendre les fonctions de navigation du satellite en fin de vie, à la manière d’un remorquage.

Une technologie qui reprend les fonctions de navigation du satellite... 

Amarrage prévu en 2027

La start-up travaille principalement sur la technologie propre, le rendez-vous et l’amarrage, et sous-traite d’autres systèmes, comme le lancement et la propulsion. Elle prévoit de lancer “Endurance” pour le deuxième semestre 2026, et de débuter l’amarrage en 2027. Infinite Orbits a déjà trouvé son client. “’Endurance’ va mettre quelques mois à se positionner sur la bonne orbite, trouver son client, faire un rendez-vous sécurisé et s’amarrer, détaille Adel Haddoud. Une fois qu’il est amarré, cela peut durer cinq ans.” Pour l’heure, seul le conglomérat américain Northrop Grumman est parvenu à mettre en orbite un tel satellite, pour l’opérateur Intelsat.

Actuellement, Infinite Orbits compte 42 collaborateurs, un chiffre qui grimpera à 50 pour la fin de l’année. En plus de son siège toulousain, elle dispose de bureaux à Singapour et aux États-Unis. “Nous travaillons beaucoup avec l’international, et faisons 100% d’export, conclut Adel Haddoud. Nos deux premiers satellites ont été conçus à 80% en Europe, avec le financement de la Commission européenne.”

MISE EN CONTEXTE... MILITAIRE: 

avec https://www.opex360.com/2025/08/11/le-ministere-des-armees-va-se-doter-dun-satellite-orbit-guard-pour-inspecter-lorbite-geostationnaire/

"la Direction générale de l’armement [DGA] ... développer des capacités de surveillance, d’inspection et d’action en orbite, dans le cadre d’une opération d’ensemble qui, appelée ARÉS [Action et résilience spatiale], compte trois volets : surveillance, action et C4 [Computerized Command, Control, Communications]

Ainsi, le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], confié à l’entreprise Hemeria, doit se concrétiser par la mise au point de deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite proche géostationnaire. Si un appel d’offres avait été émis en 2022 pour leur lancement, ces deux engins ne sont toujours pas entrés en service. Probablement qu’ils seront lancés cette année.   Mais YODA n’est qu’un programme expérimental étant donné qu’il doit contribuer au développement du système EGIDE [Engin géodérivant d’intervention et de découragement], censé être opérationnel à l’horizon 2030

Pour l’orbite basse [LEO – Low Earth Orbit], la DGA a retenu, l’an passé, U-Space et MBDA pour réaliser la démonstration TOUTATIS [Test en Orbite d’Utilisation de Techniques d’Action contre les Tentatives d’ingérences Spatiales], laquelle doit s’appuyer sur les satellites Splinter et Lisa1.  Ces deux engins, « l’un guetteur, l’autre chasseur, disposeront de capacités distinctes mais complémentaires qui leur permettront d’ expérimenter diverses technologies dans le cadre de scénarios d’opérations spatiales réactives »

la DGA, qui vient d’annoncer le lancement de PALADIN, un autre programme dédié à la surveillance en orbite, via un accord-cadre notifié à la PME toulousaine Infinite Orbits et dont le montant maximum est de 50 millions d’euros.

« L’accord-cadre PALADIN permet à la fois de fournir un service d’inspection et de surveillance de l’orbite géostationnaire au Commandement de l’Espace [CdE] et de le préparer aux opérations d’action dans l’espace », a précisé la DGA

PALADIN vise à développer et à exploiter un « service d’inspection et de surveillance de l’orbite géostationnaire » au profit du CdE. En outre, il permettra à ce dernier de s’entraîner aux manœuvres de rapprochement en orbite"

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https://www.lefigaro.fr/conjoncture/ariane-6-spacex-guowang-la-bataille-mondiale-pour-la-conquete-de-l-espace-fait-rage-20250821

Montée en puissance de la Chine, supériorité de SpaceX... La bataille mondiale pour la conquête de l’espace fait rage

Les 1001 armes de la guerre économique

Par Véronique Guillermard

Le 21 août 2025 à 06h15

Sujets

spatial

Série d'été

Guerre commerciale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si le spatial est « la vraie jauge des puissances internationales », comme l’a affirmé Emmanuel Macron au Salon aéronautique du Bourget en juin dernier, la guerre en Ukraine a jeté une lumière crue sur les carences européennes. Lorsque Elon Musk, le patron de SpaceX, a coupé l’accès à son réseau satellitaire Starlink et que les États-Unis ont stoppé les renseignements spatiaux aux armées de Kiev, l’Europe a été incapable de se substituer.

Or, la majorité des systèmes aéroportés et des drones, en première ligne dans la guerre en Ukraine, s’appuient sur les systèmes spatiaux pour assurer leur mission. Aussi le président français a-t-il décidé de sonner le tocsin, appelant au sursaut une Europe qui « a failli tout perdre » et « a manqué plusieurs tournants ». Il y a urgence car le Vieux Continent est « en position de décrochage avancé dans le spatial », selon la formule de Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et ex-président du Centre national d’études spatiales (Cnes), lors d’une audition au Sénat début mai.

» LIRE AUSSI - Mini-lanceurs spatiaux : l’Europe joue gros en 2025

Le phénomène majeur de ces dernières années est « la montée en puissance de la Chine, qui a investi massivement depuis vingt ans pour rattraper les États-Unis », estime Pierre Lionnet, directeur de la recherche au sein d’Eurospace, l’Association des industries spatiales européennes. La Russie occupe maintenant le troisième rang mondial, longtemps détenu par l’Europe, reléguée au pied du podium. « Depuis cinq ans, la Chine se classe au premier ou deuxième rang mondial, en fonction des critères retenus, au côté des États-Unis », constate l’expert.

Les États-Unis et la Chine pèsent 80 % des investissements

La Chine détient désormais tous les attributs d’une grande puissance spatiale : gamme de fusées Longue Marche, satellites militaires, système d’alerte avancée (détection de décollage de missiles balistiques), GPS avec le système Beidu, présence humaine permanente en orbite, avec la station Tiangong, et constellation d’internet spatial avec Guowang (en cours de déploiement ; 13.000 satellites à terme). Sans oublier l’envoi de robots sur Mars et d’une sonde sur la surface cachée de la Lune, une première mondiale. Pékin est devenu un acteur clé de la militarisation de l’espace, tout comme les États-Unis et la Russie, via des tests de planeurs hypersoniques, d’engins simulant des combats en orbite contre des satellites ennemis. Le seul domaine où la Chine est en retard par rapport aux États-Unis est celui des fusées réutilisables que SpaceX est à ce jour le seul à maîtriser, depuis 2015, avec le Falcon 9.

Le budget spatial chinois est un secret très bien gardé, mais nous l’estimons, en regard des 100 tonnes de satellites et objets spatiaux lancés par an, au même niveau que celui des États-Unis

Pierre Lionnet, directeur de la recherche au sein d’Eurospace

Les États-Unis et la Chine représentent 80 % des investissements spatiaux mondiaux. En 2024, Washington a investi plus de 70 milliards de dollars dans le spatial, répartis entre la Nasa, le National Reconnaissance Office (NRO), une des 12 agences de renseignement américaines, le Pentagone et l’US Space Force. « Le budget spatial chinois est un secret très bien gardé, mais nous l’estimons, en regard des 100 tonnes de satellites et objets spatiaux lancés par an, au même niveau que celui des États-Unis », avance Pierre Lionnet.

Cette ultradomination sino-américaine reflète le poids économique et technologique des deux superpuissances. L’écart est abyssal avec une Europe qui consacre au spatial à peine 15 milliards d’euros par an, tous budgets cumulés. « Cela représente en moyenne 20 euros par citoyen européen par an, contre 200 euros par Américain, la France consacrant 47 euros par Français », détaille le général Philippe Steininger, conseiller du président du Cnes et chercheur associé à l’Institut de relations internationales stratégiques (Iris).

«La France n’est ni déclassée, ni aveugle, ni muette, ni sourde»

Malgré des budgets modestes, l’Europe n’est toutefois pas totalement hors jeu. Elle dispose d’ingénieurs, de technologies de pointe, d’une industrie compétente et d’infrastructures au meilleur niveau mondial avec notamment Galileo, le GPS le plus moderne et le plus précis au monde, et avec Copernicus, le système satellitaire d’observation de la Terre, mondialement reconnu. Dans le domaine militaire, les pays européens ont déployé des satellites patrimoniaux.

» LIRE AUSSI - Copernicus met l’Europe en tête de l’observation de la Terre

La France, première nation spatiale européenne, opère notamment des satellites militaires d’observation (CSO3), d’écoute (Ceres) et de communications sécurisées (Syracuse). « Ces derniers disposent de moyens optiques leur permettant de repérer des manœuvres d’approche suspectes, de système antibrouillage pour contrecarrer les attaques et de protections contre une explosion nucléaire en haute altitude ou des attaques cyber », précise Michel Sayegh, ingénieur général de l’armement à la DGA. « La France n’est ni déclassée, ni aveugle, ni muette, ni sourde. Certes nos capacités sont limitées, mais elles existent et sont opérationnelles. Elles sont à la pointe de la technologie depuis le général de Gaulle, et grâce à la DGA, qui pilote les programmes », insiste-t-il, précisant que « lorsque l’accès à Starlink est coupé, les armées françaises ne sont pas impactées de façon opérationnelle ».

L’Europe a également un accès souverain à l’espace avec Ariane 6 et Vega C depuis le Centre spatial guyanais (CSG), port d’attache des fusées européennes. Mais les cadences – actuellement fixées entre 9 et 10 tirs par an pour Ariane 6 – font pâle figure, comparées à celles d’un SpaceX, qui a déjà réalisé 98 missions, dont 96 avec la Falcon 9, entre le 1er janvier et le 10 août 2025.

La stratégie américaine qui a tout changé

Les Européens ont sous-estimé à quel point la nouvelle stratégie spatiale américaine, décidée au milieu des années 2000, allait tout changer. Cette politique est basée sur le partenariat entre la Nasa, achetant désormais des services, et le secteur privé, devenant son fournisseur. Ce qui a facilité la montée en puissance de nouveaux entrants, dont SpaceX est le porte-drapeau, et la baisse des prix.

L’Europe est également absente des vols habités - ses astronautes dépendent des vaisseaux Crew Dragon (SpaceX) et Soyouz -, et des stations spatiales, alors que se profile la fin de l’ISS en 2030. Et elle n’est pas souveraine dans l’alerte avancée : elle dépend du système SBIRS américain, fourni à l’Otan. Face à la militarisation de l’espace, l’Europe ne dispose pas d’une force mobile spatiale pour protéger ses actifs en orbite et riposter à une attaque. Ses satellites militaires sont vulnérables car leur capacité n’est pas assez distribuée sur un volume important d’engins.

» LIRE AUSSI - Josef Aschbacher : « Les coupes dans le budget de la Nasa doivent être un déclic pour une Europe spatiale plus autonome »

Dans un monde spatial qui « bouge vite », « l’Europe part de très loin », résume un observateur averti, pour qui elle « vit sur ses acquis ». La mise à jour de la stratégie spatiale française (la première depuis quatorze ans, d’ici à cet automne) et européenne reflète la perte de vitesse du Vieux Continent. Y compris dans la guerre économique, dans laquelle le spatial joue un rôle majeur.

Par nature duales, les infrastructures spatiales servent les marchés civils et militaires. Leurs technologies irriguent l’industrie, générant de nouveaux services dont dépendent les smartphones, les prévisions météo, le système interbancaire Swift, le trading haute fréquence, la gestion des terres agricoles, des transports ou encore des catastrophes naturelles. La création de valeur est croissante. Selon le cabinet Novaspace, l’économie spatiale devrait générer 944 milliards de dollars de revenus dans le monde en 2033, contre 596 milliards en 2024. De son côté, McKinsey estime que les services à base de données spatiales, destinés à l’industrie, représenteront 60 % des 1800 milliards de revenus du spatial en 2035. Le spatial n’est plus seulement une affaire de science et de défense. Il est aussi la clé de voûte des économies modernes, au même titre que l’énergie ou les matières premières. D’ailleurs, chaque pays émergent veut son satellite, de nouvelles agences spatiales se créent. De nouvelles puissances talonnent les nations historiques comme l’Inde.

Le moment Spoutnik

« En Europe, nous sommes à un point de bascule », estime le général Steininger. Ce n’est pas la première fois. Les puissances spatiales se sont construites en réaction les unes par rapport aux autres. À la fin des années 1950, les États-Unis, fiers de leur avance technologique, tombent de haut. La mise en orbite de Spoutnik, le premier satellite artificiel, le 4 octobre 1957, démontre que l’URSS est la seule à maîtriser la technologie des fusées longue portée. Washington est à portée d’un tir d’ogive nucléaire.

» LIRE AUSSI - Plus de cinquante ans après Apollo 17, les États-Unis sont de retour sur la Lune

Le fameux bip-bip émis par Spoutnik, capté partout sur la planète, a créé un effet de sidération et de panique. Puis, le premier homme en orbite (Iouri Gagarine) le 12 avril 1961, assoit la supériorité soviétique. Se sentant déclassés et menacés, les États-Unis créent la Nasa en 1958, et investissent massivement dans les mathématiques, les sciences et la technologie. Le 29 mai 1961, John Kennedy, alors président des États-Unis, donne le coup d’envoi du programme Apollo. Objectif : conquérir la Lune avant l’URSS.

En Europe, le général de Gaulle décide en 1961 de créer le Cnes, dont la mission est d’assurer une autonomie technologique et stratégique tricolore dans l’espace. En novembre 1965, la France devient la troisième puissance spatiale mondiale à déployer en orbite un satellite, baptisé Astérix, construit par ses soins, avec une fusée nationale, Diamant A.

En 1969, les astronautes d’Apollo 11 plantent la bannière étoilée sur le sol sélène. L’URSS est battue. Apollo a coûté plus de 25 milliards de dollars (plus de 200 milliards d’aujourd’hui). Mais selon la Nasa, un dollar investi dans le programme a généré entre 7 et 14 dollars. Apollo a fait progresser l’informatique, les matériaux, la miniaturisation de circuits imprimés, les textiles techniques etc.

Elvis Presley, le premier concert en retransmission mondiale

Cet exploit incite l’Europe, toujours sous l’impulsion de la France, à davantage d’autonomie. D’autant que « l’affaire Symphonie » - le nom des premiers satellites franco-allemands de télécoms géostationnaires expérimentaux - est passée par là. « Au début des années 1970, la fusée Europa est un échec. Pour lancer Symphonie 1 et 2 (décembre 1974 et août 1975, NDLR), Paris et Berlin ont dû acheter à la Nasa un service de lancement sur une fusée américaine Delta. En contrepartie, la France et l’Allemagne ont été contraintes de s’engager à n’utiliser ces satellites qu’à des fins scientifiques et non commerciales. Les Américains ont tenté d’empêcher les Européens d’entrer sur le marché naissant des télécoms, pour protéger le monopole d’Intelsat », rappelle Arthur Sauzay, avocat au cabinet A &O Shearman et spécialiste du spatial. Car, en janvier 1973, l’espace est devenu un business. Intelsat assure la première retransmission mondiale, en direct, du concert « Alhoa from Hawaii », d’Elvis Presley, regardé par 1,5 milliard de téléspectateurs.

» LIRE AUSSI - Déclassée, la France va devoir faire des choix pour redevenir une grande puissance spatiale

En 1973, les Européens parviennent à se mettre d’accord pour lancer le programme Ariane, puis créer, en 1975, l’Agence spatiale européenne (ESA). Et, en 1977, Eutelsat, premier opérateur européen de télécoms par satellites. « On pourrait faire un parallèle entre Symphonie et Starlink en termes d’enjeux économiques mais aussi militaires. Les États-Unis ne nous interdisent pas l’accès à ce marché, mais ne sont sans doute pas mécontents de voir l’Europe tergiverser autour d’Iris2 », estime Arthur Sauzay. Une allusion aux réticences allemandes et italiennes autour de la future constellation souveraine européenne. Pour ne pas perdre la guerre économique spatiale, il faut des budgets et des technologies à la hauteur, mais avant tout, une volonté politique commune. Car seul, aucun pays européen ne peut rivaliser avec les États-Unis et la Chine.

 

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/ariane-6-spacex-guowang-la-bataille-mondiale-pour-la-conquete-de-l-espace-fait-rage-20250821

 

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