Boule75 Posté(e) le 30 janvier Share Posté(e) le 30 janvier (modifié) Brêves de comptoir : sortie de la CEDAO ("parce que !") avec des questions sur le CFA ; je ne sais plus qui prétendait qu'il n'y avait pas de pilotage moscovite des 3 juntes, qu'elles étaient différentes, tout ça... refoulement des étrangers à l'aéroport : des européens en mission, des français, y compris sous mandat ONU pour le programme alimentaire mondial. et 22 civils de plus massacrés par les djihadistes. En toute bonne logique, vont venir à très court terme les saisies d'actifs, le harcèlement des bi-nationnaux et l'invention de crimes racistes en Europe et en France au premier chef, les incendies d'avions... Modifié le 30 janvier par Boule75 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 30 janvier Share Posté(e) le 30 janvier il y a 9 minutes, Boule75 a dit : Brêves de comptoir : sortie de la CEDAO ("parce que !") avec des questions sur le CFA ; je ne sais plus qui prétendait qu'il n'y avait pas de pilotage moscovite des 3 juntes, qu'elles différentes, tout ça.. Quel rapport entre une sortie de la CDAO de ces trois juntes dont l’opposition à cette alliance est un point commun assez structurant et un pilotage par Moscou ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
tipi Posté(e) le 30 janvier Share Posté(e) le 30 janvier Un article du Monde intéressant sur le sujet: https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/29/le-retrait-des-juntes-du-sahel-de-la-cedeao-confirme-la-cesure-geostrategique-qui-se-dessine-en-afrique-de-l-ouest_6213726_3212.html 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 30 janvier Share Posté(e) le 30 janvier https://www.telos-eu.com/fr/la-france-au-sahel-lusure-dun-ethos-politique-et-m.html (22 janvier 2023) La situation renvoie à un problème structurel mettant en jeu l'ensemble de la relation entre la France et le continent africain. Il s’agit de la difficulté, et dans certain cas de la quasi-incapacité, de la France de se représenter le point de vue africain alors qu’elle est censée être familière du continent. Disant cela, nous n'insinuons pas que ce point de vue est le bon (ni le contraire). Ce n'est pas ce qui importe. Ce qui importe est la faculté d'insérer l'action publique internationale de la France dans un cadre de réciprocité des perspectives, où, même si la partie française n'est pas d'accord avec ses partenaires, elle sait ce qu'ils font fait et se représente, sans trop de biais, ce qu'ils pensent de ce qu'elle fait. [Cette idée est condensée dans le titre du livre de Gourdault-Montagne : "Les autres ne pensent pas comme nous"] Le passage de l'opération Serval à l'opération Barkhane ne peut ainsi se comprendre que comme un moment d'hybris. Le projet était sapé par l'erreur initiale d'une guerre régionale conduite par la France contre le terrorisme. Tout cela, cependant, n'aurait sans doute pas abouti à la débâcle politique actuelle, s'il ne s'y était rajouté des effets de contextes et des impairs, pointés par un récent rapport parlementaire (4). Sans doute, ne faut-il pas ignorer le travail de sape de la propagande et des trolls russes, mais ce type d'explications tend à confondre les conséquences et les causes. La propagande russe nuit à l'image de la France parce que cette image est affaiblie et que les populations sont devenues réceptives à ces messages. Si la démocratie est souvent réclamée par les opposants aux gouvernants africains, elle ne constitue pas, pour les partisans de l'African agency [je traduirais "souveraineté africaine"] (7), un absolu par rapport à d'autres nécessités plus pressantes. Ces idées se retrouvent chez des publicistes influents comme Alain Foka (8). Le Sommet Afrique-France de Montpellier, en octobre 2021, partant d'un bon principe – parler à la société civile – aboutit au même résultat : l'inégale considération des gouvernements légitimes, qui ont été contournés. Afin de mieux comprendre la perception d'un tel sommet vu d’Afrique, il suffit de faire un test de symétrie consistant à s'interroger sur la perception française d'un sommet similaire se tenant aux Etats-Unis et réunissant des membres de la société civile européenne afin de construire une nouvelle relation entre les États-Unis et l'Europe. Le rêve d'une violence salvatrice pour éradiquer les groupes armés, notamment en faisant appel aux miliciens de Wagner, est aussi voué à l'échec que l'illusion française de faire la guerre au terrorisme. L’important, à vrai dire, n’est pas de savoir « qui a raison », mais de comprendre qu’après avoir échoué, au moins dans la perspective du partenaire, il n'est pas raisonnable de soutenir que ceux qui tentent autre chose s'égarent. L'attitude normale, en cas d'échec, est d'ouvrir la boite aux solutions et non de répéter que l'on avait raison (9). S’obstiner à faire le contraire ne peut manquer de signifier que la raison est toujours d’un seul côté, ce qui renvoie au manque de considération, un manque de considération mâtiné d’arrogance. Le sentiment anti-français s’en nourrit actuellement. L’image abimée de la France donne une ampleur particulière à ces revers. Elle explique la relative facilité avec laquelle le « sauveur » de naguère est quasiment devenu un adversaire. La propagation de cette image est un problème en soi, en ce qu’elle ne peut que faciliter d’autres expressions d’hostilité. (4) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion_afetr/l16b1841_rapport-information.pdf , particulièrement p. 59-66 et 111-118. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 31 janvier C’est un message populaire. Share Posté(e) le 31 janvier Il y a 8 heures, Wallaby a dit : Tout cela, cependant, n'aurait sans doute pas abouti à la débâcle politique actuelle, s'il ne s'y était rajouté des effets de contextes et des impairs, pointés par un récent rapport parlementaire (4). (4) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion_afetr/l16b1841_rapport-information.pdf , particulièrement p. 59-66 et 111-118. [Rapport parlementaire, pp 59-66] À partir du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la reprise en mains des questions africaines par l’Élysée donne un regain d’influence au conseiller Afrique du président, non démenti jusqu’alors. La prise de décision s’est ainsi concentrée à l’Élysée au détriment des autres acteurs peu consultés et écoutés, au risque de concevoir une politique de façon isolée, en écartant trop souvent les opinions divergentes ou alternatives, ce qui favorise une vision parfois approximative et partielle du continent africain et de ses enjeux. Les chercheurs, experts et journalistes sont eux-mêmes peu écoutés. Le rapporteur Bruno Fuchs observe que la société civile et les opposants politiques africains ne sont pas suffisamment pris en compte. Quand ils sont reçus, cela se fait surtout par des fonctionnaires de la direction Afrique du Quai d’Orsay et non à l’Élysée. Sur le terrain, le constat est le même. À titre d’exemple, si un ambassadeur américain reçoit ou visite toute la classe politique et la société civile, la majorité des diplomates français en zone francophone se contente d’une proximité avec les autorités officielles. Il est paradoxal qu’une stratégie fondée sur la vitalité des sociétés civiles ait omis à ce point de les consulter. La relégation du Parlement à un rôle extrêmement secondaire sur l’élaboration et le suivi de la politique africaine est également symptomatique de cette méthode. Rares sont les débats autour des choix stratégiques opérés par la France ou, plus récemment, le retrait de ses troupes et la reconfiguration de sa politique militaire. De ce point de vue, nos alliés africains font parfois mieux : c’est le cas du Niger où la présence des forces françaises dans le pays avait été débattue au Parlement. Paradoxalement, si la France a depuis longtemps des liens privilégiés avec le continent africain et si elle est régulièrement accusée d’y être omniprésente, elle connaît peu et peut-être de moins en moins son interlocuteur. [*] Dans tous les domaines, économiques, politiques, militaires, diplomatiques ou encore universitaires, rares sont ceux qui comprennent vraiment l’Afrique dans sa subtilité, sa diversité et ses profondes transformations. Les réseaux de l’ancienne Françafrique ont laissé place à une forme de vide. Cette situation couplée à un manque de moyens de la recherche et de la diplomatie et à la concurrence de l’Europe, de l’Asie et du Proche et du Moyen-Orient, jugés plus attractifs à bien des égards, a relégué l’Afrique au second plan des priorités diplomatiques françaises. Parallèlement, les lieux de formation sur l’Afrique ont, pour certains, disparu, comme le centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes, école fondée en 1937 avant de fermer ses portes en 2000. Là est précisément le risque : comment bâtir une offre stratégique pertinente et se prémunir de la poursuite d’une politique « hors sol » sans connaître ceux à qui elle s’adresse ? Aux États-Unis, par exemple, la formation des diplomates nommés ambassadeurs intègre un cycle de rencontres avec des chercheurs spécialistes du pays de destination [En France] n’est pas rare de voir des non spécialistes être nommés en Afrique, ou des spécialistes d’Afrique de l’Est nommés en Afrique de l’Ouest, et inversement. Plus largement, les rapporteurs considèrent que la connaissance des pays africains devrait davantage guider la politique de recrutement du Quai et l’octroi de postes diplomatiques en Afrique comme le font de nombreux pays, tels que les États-Unis et la Russie. [Rapport parlementaire, pp 111-118] La veille du rendez-vous fixé, [le président du club des investisseurs d'un pays Africain] reçoit un appel pour lui annoncer que celui-ci aura lieu à l’ambassade et non au siège du club comme initialement décidé. Vexé, le président annule la réunion. il n’est pas rare de voir des personnalités françaises tutoyer leurs homologues africains alors que ces derniers les vouvoient. Le discours d’Emmanuel Macron à l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso, a marqué les esprits. Il faut bien comprendre que les populations africaines sont d’abord préoccupées par des considérations matérielles directes, telles que pouvoir manger et faire vivre leurs familles, et non par la question des deuxième et troisième mandats. D’un côté, la France refuse de rencontrer Teodoro Obiang, le président de la Guinée équatoriale ; de l’autre, elle maintient des relations d’une grande proximitié avec son voisin Ali Bongo du Gabon. Elle conteste le troisième mandat du président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, alors même qu’elle continue d’entretenir des relations poussées avec Paul Biya, le président du Cameroun au pouvoir depuis 1982. Ce manque de lisibilité tout comme l’absence d’explication quant aux contradictions des positions françaises retenues deviennent progressivement des marqueurs de la relation de notre pays avec la majorité des États du continent africain. La contradiction « ultime » intervient lors de la mort tragique, le 19 avril 2021, du maréchal Idriss Déby au Tchad. La France soutient ainsi la transition du pouvoir en faveur de Mahamat Idriss Déby qui a dissous le Parlement et suspendu la constitution, quand des alternatives démocratiques crédibles étaient possibles, comme celle incarnée par le principal opposant au régime, Succès Masra. Dès lors, face à ce soutien français, comment faire comprendre le combat frontal contre les militaires de la junte malienne alors même que ces derniers ont mis un terme, après des mois de manifestations dans les rues de Bamako, au mandat d’Ibrahim Boubacar Keita, l’un des pires présidents que le Mali ait connu ? La réputation de la France en Afrique pâtit de la mauvaise image des présidents qu’elle soutient ou qu’elle a soutenus. Le continent africain ne représente plus que 5,3 % du commerce extérieur français. Sur les quinze pays de la zone franc CFA, cette part représente 0,6 %. Actuellement, la plupart des intérêts économiques de la France en Afrique se situent au Maghreb, puis en Afrique subsaharienne, mais en dehors de la zone du franc CFA. Le Maroc est en première position des partenaires économiques de la France (il représente 18,9 % des échanges commerciaux franco-africains), suivi de l’Algérie (18,4 %), de la Tunisie (15,2 %), du Nigéria (8,5 %) et, enfin, de l’Afrique du Sud (5,8 %). Le premier pays de la zone franc CFA à figurer dans ce classement est la Côte d’Ivoire en tant que neuvième partenaire commercial de la France en Afrique (3,8 % des échanges commerciaux). [*] Comme les Américains en Afghanistan ? http://www.air-defense.net/forum/topic/8171-afghanistan/page/306/#comment-1687665 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 31 janvier Share Posté(e) le 31 janvier (modifié) Il y a 15 heures, Wallaby a dit : hybris "Sentiment violent inspiré par la passion et par l'orgueil ; excès coupable." Il y a 15 heures, Wallaby a dit : Le projet était sapé par l'erreur initiale d'une guerre régionale conduite par la France contre le terrorisme. C'est complètement vrai : Y a t il eu un seul terroriste, issu du Sahel, qui ait déclenché un attentat en France ? Il y a 6 heures, Wallaby a dit : Les chercheurs, experts et journalistes sont eux-mêmes peu écoutés. Un drame à tous niveaux et dans tout domaines, pourtant la France est assez bien dotés en "spécialistes" ... Dire qu'il suffirait au PR et au gouvernement de faire s'exprimer ses gens là, choisis, devant l'assemblée ou le sénat, ou des représentants représentatifs, puis ensuite de faire un essai de synthèse et ensuite, si désaccords et divergences, plutôt que consensus, de DECIDER politiquement ... Monsieur le PR vous me conjuguerez à tous les temps le verbe "PRESIDER" et ensuite, après y avoir réfléchi en votre for intérieur, vous nous direz en quoi vous avez failli ! Sur cette question africaine comme sur beaucoup de domaines Il y a 6 heures, Wallaby a dit : Aux États-Unis, par exemple, la formation des diplomates nommés ambassadeurs intègre un cycle de rencontres avec des chercheurs spécialistes du pays de destination Tiens pour un fois... pas cons ! Modifié le 31 janvier par Bechar06 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 31 janvier Share Posté(e) le 31 janvier il y a 14 minutes, Bechar06 a dit : Tiens pour un fois... pas cons ! En fait les Américains ont deux types d'ambassadeurs. Ceux qui sont nommés par complaisance, des incompétents mais gros donateurs du parti démocrate ou républicain à qui on ne peut rien refuser. Et les autres, les diplomates de carrières qui se sont formés au métier, qui ont les diplômes universitaires qui vont bien. J'imagine que les postes africains sont peu prisés par les ambassadeurs de la première catégorie, d'où le fait que peut-être les ambassadeurs africains des Etats-Unis se trouvent être des gens bien formés et compétents ??? 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Teenytoon Posté(e) le 31 janvier C’est un message populaire. Share Posté(e) le 31 janvier Il y a 1 heure, Bechar06 a dit : Y a t il eu un seul terroriste, issu du Sahel, qui ait déclenché un attenta en France ? Ben non y'a eu Barkhane puis Serval pour l'éviter. C'est le problème quand il ne se passe rien, vous voyez bien que des barres de gyrophares hyper voyantes à 3000 € n'ont servit à rien puisqu'il n'y a pas d'accident. 2 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 31 janvier Share Posté(e) le 31 janvier Il y a 3 heures, Teenytoon a dit : Ben non y'a eu Barkhane puis Serval pour l'éviter. C'est le problème quand il ne se passe rien, vous voyez bien que des barres de gyrophares hyper voyantes à 3000 € n'ont servit à rien puisqu'il n'y a pas d'accident. Avec ce raisonnement y en aurait pas eu venant du Yemen, de Syrie ou d'Irak. On peut toujours dire que si on avait rien fait y aurait eu Gog et Magog déchainé en France. Mais 1) pas faire une intervention militaire ça veux pas forcément dire en rien faire, surtout une intervention aussi longue. 2) tu peux toujours dire ce que tu veux dans n'importe quel sens les gens ne croiront de toutes façon qu'au récit auxquels ils veulent adhérer. Par contre depuis qu'on est parti on observe surtout qu'ils essayent de prendre le pouvoir sur place. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 31 janvier Share Posté(e) le 31 janvier Il y a 2 heures, nemo a dit : Par contre depuis qu'on est parti on observe surtout qu'ils essayent de prendre le pouvoir sur place. Et après? Je suis d'accord pour ne pas faire de Barkhane LA raison de l'absence d'attentats venant du Sahel, mais il est certain qu'être traqués sans contrôler de territoire n'aide pas vraiment à penser et préparer un attentat à des milliers de kilomètres. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 31 janvier Share Posté(e) le 31 janvier Il y a 7 heures, Bechar06 a dit : Un drame à tous niveaux et dans tout domaines, pourtant la France est assez bien dotés en "spécialistes" ... Dire qu'il suffirait au PR et au gouvernement de faire s'exprimer ses gens là, choisis, devant l'assemblée ou le sénat, ou des représentants représentatifs, puis ensuite de faire un essai de synthèse et ensuite, si désaccords et divergences, plutôt que consensus, de DECIDER politiquement ... Je trouve cela très exagéré. De nombreux spécialistes ont été auditionnés ou ont été rencontrés par les diplomates. Il y en a toujours qui ne le sont pas, et avaient évidemment LA solution que l'on a refusé d'entendre, mais il faut être réaliste: il y a chez les spécialistes beaucoup de constats, souvent largement connus, mais pas beaucoup de solutions non plus... Il y a 7 heures, Bechar06 a dit : Tiens pour un fois... pas cons ! Comme si nos ambassadeurs n'avaient aucune préparation... Cette capacité à s'auto flageller chez les Français est assez remarquable... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 31 janvier Share Posté(e) le 31 janvier Il y a 2 heures, nemo a dit : On peut toujours dire que si on avait rien fait y aurait eu Gog et Magog déchainé en France. Ce n'est pas ce que je dis. Je dis juste qu'énoncer que ça ne servait à rien d'aller au Sahel puisqu'aucun attentat n'est venu de là-bas est un non-sens. Si un attentat était venu de là-bas ça aurait été encore plus simple de dire que ça ne servait à rien d'y aller puisque ça n'a pas évité d'attentat... Bref, c'est un tout petit peu plus complexe que dire que les mesures de sécurité ne servent à rien puisqu'il ne se passe rien. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Bocket Posté(e) le 14 février C’est un message populaire. Share Posté(e) le 14 février Trés intéressant et long fil sur X d'OpexNews, sur l'audition à huis clos de l'ambassadeur au Niger à propos du putsch au Niger. Pas assez de place pour tout reporter, quelques éléments "chocs" https://x.com/OpexNews/status/1757707436725526895?s=20 On a du mal à imaginer comment des soldats nigériens qui, 8 jours auparavant, se battaient aux côtés des soldats français ont retourné contre eux leurs canons de 75." Le 30 juillet 2023 a lieu l’attaque de l’ambassade de France, une des plus violentes qu’une représentation française ait eue à connaître. Le dispositif était celui de l’assaut de l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979 et la volonté était la même ; heureusement, l’issue a été autre. Le jour de l’attaque de l’ambassade, nous sommes passés à deux doigts d’une catastrophe puisque nous avions tiré toutes nos munitions non létales et que je venais de donner au chef de la sécurité l’autorisation de tirer – je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que signifie de donner cette autorisation parce que la vie de 70 à 80 personnes dans l’ambassade était menacée L’évacuation des ressortissants français a été décidée le soir même de l’attaque de l’ambassade. Le Gouvernement a mobilisé le centre de crise du MAE et le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) du MINARM pour une manœuvre réalisée du 2 au 4 août dans des conditions extrêmement difficiles. Quatre avions militaires sont venus chercher 577 ressortissants français et 502 ressortissants étrangers, sans faire de distinctions. Nous avons ainsi évacué un équipage de la TurkishAirlines, et aussi près de 80 citoyens américains ainsi que 70 Allemands alors même que les États-Unis et l’Allemagne proclamaient que la situation sécuritaire ne justifiait pas le rapatriement de leurs ressortissants. D’une part, ils disaient que tout allait bien, d’autre part, ils nous demandaient de rapatrier le personnel de leurs ambassades et de leurs ONG En 2020, nous avions constaté que nous nous étions laissés complètement déborder [par la désinformation et la manipulation sur les réseaux sociaux] et que nous n’arrivions plus à maîtriser ces agissements. Il m’a été demandé d’établir un diagnostic et de réfléchir à la manière de lutter contre ces façons de faire. Nous sommes très loin d’avoir endigué le phénomène même si de gros efforts et des mesures efficaces ont été pris depuis lors : nous avons seulement un peu résisté On parle souvent de "sentiment anti-français" et à mon sens, ce n’est pas le terme exact. [...] Nier un sentiment anti-français serait ignorer la réalité, mais je préfère utiliser le terme "discours antifrançais". Ce n’est pas la même chose, parce qu’au Niger comme au Mali et au Burkina-Faso, ce discours a été organisé et découle d’une stratégie mise au point avec certaines personnes dont je peux citer les noms : la dame de Sotchi Nathalie Yamb, le franco-béninois Kémi Séba, condamné en France pour propos antisémites et violences et dont les liens avec Wagner ont été établis ou le franco-camerounais Franklin Nyamsi, professeur de l’Éducation nationale française dans un lycée à Rouen dont le fonds de commerce est d’attaquer la France. Au sujet du discours anti-français, je le dis sans ambages, l’attitude de France24_fr et RFI est parfois sujette à interrogations. Entre le moment où le PR a annoncé le départ des forces et le mien, et celui de mon départ effectif, 48h se sont écoulées pendant lesquelles les autorités nigériennes ont tout fait pour m’empêcher de partir et ont organisé mon départ pour qu’il soit le plus humiliant et le plus agressif possible. Une voiture de police devait m’attendre à la sortie de l’ambassade, des policiers devaient me menotter pour que l’on m’emmène à l’aéroport civil – ils avaient refusé que je parte de l’aéroport militaire – en passant par le fameux rond-point Escadrille où se trouvaient tous les manifestants et où Kémi Seba, opportunément arrivé le lundi matin, expliquait à la foule qu’il venait soutenir les putschistes et me régler mon compte. Tout cela a été extrêmement difficile à gérer, et si les choses se sont terminées correctement, c’est parce qu’ils savaient que s’ils allaient trop loin cela pouvait mal finir pour eux. Redoutant une intervention française, ils ont fini par considérer que le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais la tension a été vive jusqu’à la dernière minute. Nous avons vu s’établir une distorsion entre le président @mohamedbazoum, homme éclairé qui avait une vision pour son pays mais qui était sans doute en décalage assez marqué avec le reste de sa société, et une administration nigérienne d’une très grande faiblesse au-delà même des questions de corruption Les Américains ont cru pouvoir faire ami-ami avec la junte, notamment avec le général Barmou, formé aux États-Unis et ancien chef des opérations spéciales. Ce faisant, ils ont commis la même erreur que nous, croyant que parce qu’il avait été formé aux États-Unis il leur était acquis, ce qui n’est pas le cas du tout. À ce jour, les Américains ont divisé leur effectif par deux : ils avaient 1100 personnes, ils en sont à la moitié et ils se posent sérieusement la question de savoir s’ils vont rester sur leur base d’Agadez, car il n’est pas question pour eux d’aller sur le terrain et il n’y aura plus de militaires français pour le faire à leur place. Il n’est donc pas impossible que les Américains quittent un jour le Niger J'ai suivi de très près la présence militaire française au Sahel dans mes fonctions précédentes. Sur le fond, une armée étrangère peut-elle rester 10 ans dans un pays sans qu’à un moment donné cela emporte des conséquences et qu’en tout cas elle soit mal ressentie et rejetée ? La réponse est dans la question 7 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Heorl Posté(e) le 14 février C’est un message populaire. Share Posté(e) le 14 février Il y a 9 heures, Bocket a dit : Trés intéressant et long fil sur X d'OpexNews, sur l'audition à huis clos de l'ambassadeur au Niger à propos du putsch au Niger. Pas assez de place pour tout reporter, quelques éléments "chocs" https://x.com/OpexNews/status/1757707436725526895?s=20 On a du mal à imaginer comment des soldats nigériens qui, 8 jours auparavant, se battaient aux côtés des soldats français ont retourné contre eux leurs canons de 75." Le 30 juillet 2023 a lieu l’attaque de l’ambassade de France, une des plus violentes qu’une représentation française ait eue à connaître. Le dispositif était celui de l’assaut de l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979 et la volonté était la même ; heureusement, l’issue a été autre. Le jour de l’attaque de l’ambassade, nous sommes passés à deux doigts d’une catastrophe puisque nous avions tiré toutes nos munitions non létales et que je venais de donner au chef de la sécurité l’autorisation de tirer – je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que signifie de donner cette autorisation parce que la vie de 70 à 80 personnes dans l’ambassade était menacée L’évacuation des ressortissants français a été décidée le soir même de l’attaque de l’ambassade. Le Gouvernement a mobilisé le centre de crise du MAE et le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) du MINARM pour une manœuvre réalisée du 2 au 4 août dans des conditions extrêmement difficiles. Quatre avions militaires sont venus chercher 577 ressortissants français et 502 ressortissants étrangers, sans faire de distinctions. Nous avons ainsi évacué un équipage de la TurkishAirlines, et aussi près de 80 citoyens américains ainsi que 70 Allemands alors même que les États-Unis et l’Allemagne proclamaient que la situation sécuritaire ne justifiait pas le rapatriement de leurs ressortissants. D’une part, ils disaient que tout allait bien, d’autre part, ils nous demandaient de rapatrier le personnel de leurs ambassades et de leurs ONG En 2020, nous avions constaté que nous nous étions laissés complètement déborder [par la désinformation et la manipulation sur les réseaux sociaux] et que nous n’arrivions plus à maîtriser ces agissements. Il m’a été demandé d’établir un diagnostic et de réfléchir à la manière de lutter contre ces façons de faire. Nous sommes très loin d’avoir endigué le phénomène même si de gros efforts et des mesures efficaces ont été pris depuis lors : nous avons seulement un peu résisté On parle souvent de "sentiment anti-français" et à mon sens, ce n’est pas le terme exact. [...] Nier un sentiment anti-français serait ignorer la réalité, mais je préfère utiliser le terme "discours antifrançais". Ce n’est pas la même chose, parce qu’au Niger comme au Mali et au Burkina-Faso, ce discours a été organisé et découle d’une stratégie mise au point avec certaines personnes dont je peux citer les noms : la dame de Sotchi Nathalie Yamb, le franco-béninois Kémi Séba, condamné en France pour propos antisémites et violences et dont les liens avec Wagner ont été établis ou le franco-camerounais Franklin Nyamsi, professeur de l’Éducation nationale française dans un lycée à Rouen dont le fonds de commerce est d’attaquer la France. Au sujet du discours anti-français, je le dis sans ambages, l’attitude de France24_fr et RFI est parfois sujette à interrogations. Entre le moment où le PR a annoncé le départ des forces et le mien, et celui de mon départ effectif, 48h se sont écoulées pendant lesquelles les autorités nigériennes ont tout fait pour m’empêcher de partir et ont organisé mon départ pour qu’il soit le plus humiliant et le plus agressif possible. Une voiture de police devait m’attendre à la sortie de l’ambassade, des policiers devaient me menotter pour que l’on m’emmène à l’aéroport civil – ils avaient refusé que je parte de l’aéroport militaire – en passant par le fameux rond-point Escadrille où se trouvaient tous les manifestants et où Kémi Seba, opportunément arrivé le lundi matin, expliquait à la foule qu’il venait soutenir les putschistes et me régler mon compte. Tout cela a été extrêmement difficile à gérer, et si les choses se sont terminées correctement, c’est parce qu’ils savaient que s’ils allaient trop loin cela pouvait mal finir pour eux. Redoutant une intervention française, ils ont fini par considérer que le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais la tension a été vive jusqu’à la dernière minute. Nous avons vu s’établir une distorsion entre le président @mohamedbazoum, homme éclairé qui avait une vision pour son pays mais qui était sans doute en décalage assez marqué avec le reste de sa société, et une administration nigérienne d’une très grande faiblesse au-delà même des questions de corruption Les Américains ont cru pouvoir faire ami-ami avec la junte, notamment avec le général Barmou, formé aux États-Unis et ancien chef des opérations spéciales. Ce faisant, ils ont commis la même erreur que nous, croyant que parce qu’il avait été formé aux États-Unis il leur était acquis, ce qui n’est pas le cas du tout. À ce jour, les Américains ont divisé leur effectif par deux : ils avaient 1100 personnes, ils en sont à la moitié et ils se posent sérieusement la question de savoir s’ils vont rester sur leur base d’Agadez, car il n’est pas question pour eux d’aller sur le terrain et il n’y aura plus de militaires français pour le faire à leur place. Il n’est donc pas impossible que les Américains quittent un jour le Niger J'ai suivi de très près la présence militaire française au Sahel dans mes fonctions précédentes. Sur le fond, une armée étrangère peut-elle rester 10 ans dans un pays sans qu’à un moment donné cela emporte des conséquences et qu’en tout cas elle soit mal ressentie et rejetée ? La réponse est dans la question On rappellera le rôle plus que trouble des médias français en Côte d'Ivoire dans des circonstances qui y ressemblent pas mal... 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 16 mars C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 mars Pendant que le chaos s'étend, la junte locale brûle elle aussi ses vaisseaux. 5 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Claudio Lopez Posté(e) le 17 mars C’est un message populaire. Share Posté(e) le 17 mars (modifié) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/17/le-niger-annonce-rompre-sa-cooperation-militaire-avec-les-etats-unis_6222420_3212.html Bon apparemment, les valises de $ et les visas et les études aux USA financés pour les enfants de la junte n'ont pas suffit. Les américains sont "invités" à prendre leurs drones et leurs affaires et se barrer du Niger. Vu leurs équipements logistiques, cela va se faire très facilement pour eux grâce à leur C17... Ils pourront même passer par le Benin vu que les frontières ont été reouvertes. Modifié le 17 mars par Claudio Lopez 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 17 mars C’est un message populaire. Share Posté(e) le 17 mars il y a 25 minutes, Claudio Lopez a dit : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/17/le-niger-annonce-rompre-sa-cooperation-militaire-avec-les-etats-unis_6222420_3212.html Bon apparemment, les valises de $ et les visas et les études aux USA financés pour les enfants de la junte n'ont pas suffit. Les américains sont "invités" à prendre leurs drones et leurs affaires et se barrer du Niger. Vu leurs équipements logistiques, cela va se faire très facilement pour eux grâce à leur C17... Ils pourront même passer par le Benin vu que les frontières ont été recouvertes. Citation « Le gouvernement du Niger a réaffirmé sa ferme volonté d’organiser dans les meilleurs délais le retour à une vie constitutionnelle normale », a-t-il déclaré, assurant qu’il s’agissait d’un « engagement solennel » du président de la transition, « tel qu’exprimé dans son adresse à la nation du 19 août ». Lors de ce message, le général Tiani avait évoqué une transition de trois ans au maximum, la durée exacte devant être fixée par un « dialogue national ». S'ils font comme en Guinée, où la fin de la transition a été (encore) repoussée de deux ans, l'ordre constitutionnel risque d'avoir des soucis de fenêtre. Mais bon. C'est la fin de l'impérialisme, la création d'un nouveau monde, la joie et l'allégresse, toussa. 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 17 mars Share Posté(e) le 17 mars Le 31/01/2024 à 14:20, Wallaby a dit : En fait les Américains ont deux types d'ambassadeurs. Ceux qui sont nommés par complaisance, des incompétents mais gros donateurs du parti démocrate ou républicain à qui on ne peut rien refuser. Typiquement, les ambassadeurs US en Suisse 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 17 mars C’est un message populaire. Share Posté(e) le 17 mars https://rahmane.substack.com/p/fascism-much (29 janvier 2024) Le souverainisme a dispensé les putschistes de s’embarquer dans cette direction qui les aurait ramenés dans leurs casernes. Pour les militaires maliens, qui étaient très humbles face à la Cédéao dans les premiers temps de leur régime, ce fut la divine surprise. Grâce aux intellectuels engagés et aux réseaux sociaux en ébullition permanente, le souverainisme était devenu une source d’énergie politique apparemment infinie, un pactole de contrôle des masses exploitable à souhait dans un périmètre qui s’étend du sud du Mali à presque l’intégralité du Burkina Faso et à tout l’ouest du Niger. Ajoutez à cela l’état de guerre à l’intérieur précisément de ce périmètre, qui faisait croire aux masses naïves qu’un pouvoir militaire serait mieux à même d’en finir avec cette situation qu’un pouvoir civil. L’occasion faisant le larron, les militaires maliens se sont transformés de putschistes en patrons, créant un modèle qui parut viable et séduisant à certains de leurs collègues du Burkina et du Niger. Le problème, c’est que le souverainisme n’est pas un projet politique positif. C’est un trou noir, une énergie essentiellement négative qui se définit avant tout par le mot « anti » et qui se cherche perpétuellement des ennemis. La grande chance des souverainistes sahéliens, ce fut la France. Bien qu’en transition depuis des années vers une rupture avec la « Françafrique », i.e., le néocolonialisme jadis mis en place par les gaullistes, la France était le super-vilain idéal pour les superhéros souverainistes. On pouvait l’accuser de tout et son contraire, puisqu’il y avait une prédisposition universelle à croire en ces accusations, y compris d’ailleurs hors du Sahel. La première fois que je me suis rendu au Mali après l’arrivée au pouvoir de la junte, j’entendais tellement de choses pleines d’espoir et de lumière que je gardai l’esprit ouvert et m’attendis à observer des traces de changement révolutionnaire dans un pays désormais sur les rails. Mais dès l’aéroport, un policier me demanda un pot de vin. Et en fait de révolution, je ne vis que des gens qui ne craignaient pas de claironner les plus grossières énormités et d’autres qui avaient peur de chuchoter même l’évidence la plus sensée. Lors de mon dernier voyage à Bamako, en juin de l’an dernier, deux amis bobolais (du Burkina) vinrent m’y rencontrer. Le plus jeune, dont c’était le premier voyage à l’étranger, avait été traumatisé par le fait que les policiers maliens l’avaient totalement dépouillé à travers une série de trois points rackets entre la frontière et Bamako, alors qu’il était tout à fait en règle, au point qu’il avait dû s’endetter auprès de son compagnon de route pour arriver à destination (j’ai dû régler cette dette et lui donner de l’argent pour la corruption sur le trajet retour). Il me dit : « Je ne comprends pas, on dit pourtant que le Burkina et le Mali sont devenus des amis ! » Lorsque j’étais étudiant au Sénégal et que je rentrais au Niger par la route en passant par le Mali, je devais toujours prévoir un budget racket à dépenser sur pas moins de six postes de contrôle. Fantasme autarcique : on n’a besoin de personne, ni des humanitaires (la junte de Niamey, dans son addiction au filon anti-français, a récemment refusé l’accès au territoire au représentant du Programme Alimentaire Mondial du fait de sa nationalité française), ni de la Cédéao (y compris donc le Golfe de Guinée, région où se trouvent tous les ports du Sahel et où vivent des dizaines de millions de ressortissants sahéliens). Le souverainisme s’oppose à la souveraineté. Or, on en est arrivé au point où, au nom de la souveraineté nationale, la souveraineté du peuple est annulée ou plutôt transférée tout entière audit fada/grin, qui peut prendre des décisions monumentales, aux conséquences et ramifications incalculables, sans formalités, débats, sans consultation populaire (le Brexit a eu lieu après un référendum; le “Sahelexit”, (...) est un oukase), sans processus politique. 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 18 mars Share Posté(e) le 18 mars Le 16/03/2024 à 22:04, Ciders a dit : Pendant que le chaos s'étend, la junte locale brûle elle aussi ses vaisseaux. Attends, c'est bien son patch de groupe sanguin là où tu mets ton graton ? 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 18 mars Share Posté(e) le 18 mars https://journals.openedition.org/etudesafricaines/25853 (2019) Jean-Pierre Olivier de Sardan, Les conflits de proximité et la crise de la démocratie au Niger : de la famille à la classe politique Le microcosme politique nigérien est confronté à des rivalités internes semblables [aux querelles de famille] où les camarades d’aujourd’hui deviennent demain des ennemis. Autre similarité, les conflits de proximité familiaux comme les conflits de proximité politiques sont avivés par les spécialistes de l’occulte qui rendent toujours les proches responsables des problèmes. En effet, la vie politique du Niger est dominée, depuis la Conférence nationale en 1991, qui a introduit le multipartisme après trente années de parti unique puis de dictature militaire, par deux phénomènes proches : (a) d’une part le « nomadisme politique » (les militants et les cadres circulent sans cesse d’un parti à l’autre, au rythme soutenu des factions et des scissions) ; (b) d’autre part la « valse des alliances » (tous les partis se sont mutuellement alliés puis combattus, puis alliés, puis combattus, au fil des années). Ce sont les leaders politiques qui ont émergé lors de la Conférence nationale qui dirigent encore aujourd’hui tous les principaux partis, tous ayant alterné au pouvoir comme dans l’opposition dans toutes les configurations possibles. Une même classe politique se succède à elle-même sans cesse depuis 25 ans, entre compromis et bras de fer, réconciliations et divorces, fraternisation et haine. Ils dénoncent tous, quand ils sont (à tour de rôle) dans l’opposition, les comportements qu’ils adoptent tous quand ils sont (à tour de rôle) au pouvoir (politisation de l’administration, interventionnisme permanent de type clientéliste dans le fonctionnement des services publics, enrichissement accéléré des dignitaires du régime et de leurs protégés, manipulation des élections, persécution de l’opposition…). Cette classe politique se compose en fait de quelques milliers de personnes, qui se connaissent tous personnellement. Une partie importante (et la plus visible) de cette classe politique est composée d’élites instruites, qui ont souvent fréquenté les mêmes écoles et qui appartiennent dans leur majorité aux « grandes familles » du Niger. Cette classe politique restreinte a toutes les caractéristiques d’une bourgeoisie politico-économique d’interconnaissance, unie par un même mode de vie, la fréquentation des mêmes lieux, et de multiples alliances matrimoniales : accumulation grâce à la corruption et à l’affairisme, investissements dans l’immobilier et l’élevage, dépenses somptuaires et redistributions clientélistes, multiplication des privilèges de fonction, absence de base idéologique pour les clivages partisans, placement des enfants dans les mêmes écoles privées élitistes et des universités du Nord, soins et évacuations sanitaires à l’étranger, intermariages quasi systématiques, fréquentation mutuelle et sociabilité partagée au fil des baptêmes et noces qui rythment la vie sociale de la capitale, etc. Néanmoins, au sein de cet entrelac de relations mutuelles et croisées, les batailles sont féroces entre les ennemis d’aujourd’hui, qui sont les alliés d’hier, et peut-être ceux de demain. Tous les coups, ou presque, sont permis, l’emprisonnement d’un ancien camarade étant la forme la plus exacerbée des règlements de comptes. Cette classe politique est indissociable de la démocratie dont elle tient tous les leviers. La démocratie avait suscité à ses débuts beaucoup d’espoir. Mais désormais c’est, de loin, la déception qui domine, dans tous les secteurs de la société, face aux jeux politiciens incessants, aux alliances se modifiant à 180 degrés du jour au lendemain, aux rivalités personnelles exacerbées et aux épreuves de force incessantes, aux luttes de cliques et de clans, le tout sur un fond de faible délivrance des services publics, d’enrichissement spectaculaire des élites, de chômage massif des jeunes, et de corruption généralisée. On assiste donc à un rejet de plus en plus répandu de la « politik » (ce terme est désormais passé en langue songhay-zarma, avec un contenu très péjoratif), sous-entendu la politique des partis, la politique des politiciens, la politique de la démocratie. La démocratie est vécue désormais comme un échec. La nostalgie croissante envers le régime militaire de Seyni Kountché (idéalisé a posteriori et crédité de rigueur morale et civique et de sens du service public en opposition aux mœurs politiques actuels) en est un des signes. Depuis les débuts de la colonisation (création de la chefferie administrative), les chefs de canton (ou les chefs de groupements en zone dite nomade) sont choisis (par le pouvoir) ou élus (par les chefs de village) au sein de la famille « régnante », autrement dit parmi les « ayant-droits » ayant fait acte de candidature. Ces « ayant-droits » sont les descendants (en filiation patrilinéaire) des premiers chefs de canton. Autrement dit, les candidats rivaux sont tous « frères » (ou cousins parallèles) entre eux (Tidjani Alou 2009). Le demi-frère ou le cousin battu deviendra souvent un opposant à vie de son parent devenu chef de canton (Olivier de Sardan 2009). On voit que la polygamie est au cœur de ces différents processus. Les baab-izey sont des enfants de co-épouses, qui reproduisent les rivalités de leurs mères. La polygamie alimente un conglomérat de jalousies et de conflits qui prennent place dans l’espace domestique (compétition entre co-épouses et entre leurs enfants respectifs), et parfois au sein de l’espace politique de la chefferie (dans la mesure où celui-ci est co-extensif à l’espace domestique de la famille au pouvoir). Ces représentations et ces pratiques sont en contradiction évidente avec nombre de stéréotypes sur « la famille africaine », qui serait avant tout un lieu d’entraide et de solidarités. Bien évidemment, une femme ne va pas brimer les enfants de ses co-épouses ou leur parler mal devant le père ou un visiteur. En situation publique, la norme sociale règne, elle est ostentatoirement respectée. C’est dans l’intimité, loin des regards, que la norme pratique sera mise en œuvre et produira des discriminations subtiles (relatives aux friandises, aux jeux, aux corvées, aux réprimandes, aux récompenses, etc.). Tout dirigeant, que ce soit à l’échelle locale ou nationale, s’il est mécontent des décisions de son parti, n’hésitera pas à le quitter avec toute sa clientèle électorale pour un autre parti, parfois ennemi déclaré du précédent, ou pour en fonder un nouveau. Les raisons de ces scissions et changements de veste quasi permanents sont presque toujours de type personnel, et ne relèvent que très rarement de divergences programmatiques ou de désaccords idéologiques. Les chefs de parti, les ministres, les directeurs, les chefs de service, tendent tous plus ou moins à se comporter comme des chefs de canton, comme si l’entité à la tête de laquelle ils sont était leur propriété privée, avec toutes les caractéristiques de clientélisme, de courtisanerie et de confusion entre bien public et bien privé qui sont des traits structurels du mode chefferial de gouvernance (Olivier de Sardan 2009). C’est justement le reproche qui est fait à l’élite politique par une partie de plus en plus importante de la population : cette élite ne pense qu’à elle-même, n’est intéressée que par le gain du pouvoir ou son maintien au pouvoir, et ne songe qu’à s’enrichir. Ce constat alimente une opinion largement répandue : la démocratie introduite dans la fin des années 1980 est un échec. À cet échec, certains opposent le sens perdu du bien public, le besoin de renouveler les élites, l’urgence de développer l’esprit civique, l’impérieuse nécessité d’une réforme de l’État. La figure de Thomas Sankara, devenue mythique en Afrique de l’Ouest, est souvent mobilisée dans cette perspective. D’autres, au contraire, rêvent de charia, de gouvernance islamique, d’islam politique, voire de jihad. C’est une autre figure mythique, celle du caliphe, qui est alors mobilisée. Ce sont là deux façons opposées de rompre avec le baab-ize tarey généralisé du tout petit monde politique nigérien actuel. On peut aussi penser que cette analyse vaut pour les pays voisins du Sahel, qui non seulement ont un modèle émique analogue des relations intra-familiales, mais qui connaissent aussi un même type de rivalités politiques, et la même crise de la démocratie. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 22 mars Share Posté(e) le 22 mars (modifié) https://responsiblestatecraft.org/niger-us-drone-base/ (21 mars 2024) La visite s'est mal déroulée. Initialement prévue les 12 et 13 mars, la délégation a prolongé son séjour d'un jour dans l'espoir de rencontrer le chef de l'État militaire, le général Abdourahamane Tiani, mais cela lui a été refusé. Il est également possible que les Américains aient involontairement insulté leurs hôtes en envoyant ce que les États-Unis considéraient comme une équipe de "haut niveau", mais que les Nigériens ont peut-être considéré comme n'étant pas assez haut placée. La délégation était dirigée par la secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, et le commandant de l'AFRICOM, le général Michael Langley, et comprenait d'autres hauts fonctionnaires tels que la secrétaire adjointe à la défense pour les affaires de sécurité internationale, Celeste Wallander. Cet épisode m'a ramené à mon stage d'un an au département d'État en 2013-2014. À cette époque, une chose m'avait choqué et consterné : le poste de secrétaire d'État adjoint était implicitement considéré au sein du département d'État comme un poste de rang équivalent à celui d'un chef d'État africain. Dans leurs déclarations de position annuelles, les commandants successifs de l'AFRICOM dépeignent l'Afrique comme un endroit où les étrangers (Al-Qaïda, l'État islamique, la Russie, la Chine, etc.) causent des ravages, auxquels s'oppose une coalition solide des États-Unis et de leurs "partenaires". C'est une vision de l'Afrique qui offre peu de place aux Africains pour exister autrement qu'en tant que victimes d'une force extérieure ou qu'en tant que partenaires juniors des États-Unis. Cette vision pourrait être bien accueillie par le Congrès, mais elle n'a pas été bien accueillie à Niamey et le serait encore moins à Bamako ou à Ouagadougou. Alors que les critiques de l'AFRICOM à l'égard des juntes sont en grande partie justes (je les partage en grande partie), les responsables américains ne peuvent pas rejeter les juntes comme étant malveillantes et incompétentes, puis leur demander des services. Modifié le 22 mars par Wallaby 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SLT Posté(e) le 23 mars Share Posté(e) le 23 mars Le 22/03/2024 à 03:08, Wallaby a dit : Il est également possible que les Américains aient involontairement insulté leurs hôtes en envoyant ce que les États-Unis considéraient comme une équipe de "haut niveau", mais que les Nigériens ont peut-être considéré comme n'étant pas assez haut placée. Oui, bien possible. Le 22/03/2024 à 03:08, Wallaby a dit : La délégation était dirigée par la secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, et le commandant de l'AFRICOM, le général Michael Langley, et comprenait d'autres hauts fonctionnaires tels que la secrétaire adjointe à la défense pour les affaires de sécurité internationale, Celeste Wallander. Ah, je pense avoir trouvé ce qui aurait pu être considéré humiliant par ces africains 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 mars Share Posté(e) le 23 mars (modifié) https://www.lorientlejour.com/article/1371817/sur-fond-daccord-avec-liran-le-niger-rompt-sa-cooperation-militaire-avec-les-etats-unis.html (18 mars 2024) La junte à Niamey a été accusée d’explorer la possibilité de permettre à Téhéran l’accès à ses réserves d’uranium, révèle le « Wall Street Journal ». Niamey a été accusé par des responsables américains d’explorer secrètement la possibilité d’un accord avec l’Iran pour lui permettre d’accéder à ses ressources en uranium, selon le Wall Street Journal. Le porte-parole des militaires, le colonel Amadou Abdramane, a accusé samedi les responsables américains de « condescendance », leur reprochant de « nier au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires ». Il a en outre rejeté les « allégations mensongères » insinuant que le Niger aurait « signé un accord secret sur l’uranium avec la République islamique d’Iran ». Ces derniers mois, des officiels américains et occidentaux avaient déjà laissé entendre avoir des informations concernant un accord en gestation entre les deux pays. Washington craignait notamment que les discussions à ce sujet aient avancé durant la visite du Premier ministre nommé par la junte nigérienne à Téhéran, où il a rencontré en janvier le président Ebrahim Raïssi et d’autres responsables iraniens. Selon une source au fait du dossier citée par le Wall Street Journal, les deux parties auraient déjà signé un accord préliminaire autorisant Téhéran à acquérir de l’uranium nigérien, tandis que deux autres responsables ont avancé que le deal n’avait pas encore été finalisé. Si l’Iran produit à l’heure actuelle suffisamment d’uranium pour alimenter son programme nucléaire, le régime n’a jamais caché sa volonté d’augmenter ses capacités à une échelle plus industrielle, nécessitant pour ce faire de plus larges quantités de cet élément. Une perspective qui inquiète Washington et les Occidentaux, bien que Téhéran ait toujours nié avoir des visées militaires. Modifié le 23 mars par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 23 mars Share Posté(e) le 23 mars Le 23/03/2024 à 15:35, Wallaby a dit : https://www.lorientlejour.com/article/1371817/sur-fond-daccord-avec-liran-le-niger-rompt-sa-cooperation-militaire-avec-les-etats-unis.html (18 mars 2024) La junte à Niamey a été accusée d’explorer la possibilité de permettre à Téhéran l’accès à ses réserves d’uranium, révèle le « Wall Street Journal ». Niamey a été accusé par des responsables américains d’explorer secrètement la possibilité d’un accord avec l’Iran pour lui permettre d’accéder à ses ressources en uranium, selon le Wall Street Journal. Le porte-parole des militaires, le colonel Amadou Abdramane, a accusé samedi les responsables américains de « condescendance », leur reprochant de « nier au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires ». Il a en outre rejeté les « allégations mensongères » insinuant que le Niger aurait « signé un accord secret sur l’uranium avec la République islamique d’Iran ». Ces derniers mois, des officiels américains et occidentaux avaient déjà laissé entendre avoir des informations concernant un accord en gestation entre les deux pays. Washington craignait notamment que les discussions à ce sujet aient avancé durant la visite du Premier ministre nommé par la junte nigérienne à Téhéran, où il a rencontré en janvier le président Ebrahim Raïssi et d’autres responsables iraniens. Selon une source au fait du dossier citée par le Wall Street Journal, les deux parties auraient déjà signé un accord préliminaire autorisant Téhéran à acquérir de l’uranium nigérien, tandis que deux autres responsables ont avancé que le deal n’avait pas encore été finalisé. Si l’Iran produit à l’heure actuelle suffisamment d’uranium pour alimenter son programme nucléaire, le régime n’a jamais caché sa volonté d’augmenter ses capacités à une échelle plus industrielle, nécessitant pour ce faire de plus larges quantités de cet élément. Une perspective qui inquiète Washington et les Occidentaux, bien que Téhéran ait toujours nié avoir des visées militaires. Cela rejoint un truc que j'avais en tête. C'est totalement hypothétique. Par nature nationaliste, tenté par le panafricanisme, séduit par les russes et avec l'exemple houtis, il peut être tentant de s'affranchir des tutelles occidentales. "Après tout ça marche". Et outre la Russie, dans ce jeu là les Turcs et les Iraniens sont des options séduisantes. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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