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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


Messages recommandés

il y a 15 minutes, Paschi a dit :

Sébastien Faure (journaliste de la TSR) témoigne des massacres autour de Kiev https://www.rts.ch/emissions/mise-au-point/ sa voix qui s'étrangle à la fin de son témoignage en dit long...

Je viens d'écouter l'interview ouais, ça prend aux trippes, j'avais les yeux humides en entendant sa voix et la description des massacres. 

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Je ne relaie habituellement pas le "Kiyv Independant" mais ce post est assez intéressant, moins dans ce qu'il dit explicitement que pour la statistique. Sur 86 soldats prisonniers, que l'on pourrait considérer comme représentatif, faute de mieux: 15 femmes, presque 20% de l'effectif. C'est dire le niveau d'engagement de la population civile dans la défense du pays.

Edit: sitac aujourd'hui 20h, je trouve assez impressionnant le désengagement Russe au Nord. Et je ne vois pas çà comme une bonne nouvelle pour la suite, la bataille va être féroce dans le Donbass, avec peut être une recherche de l'écrasement par la masse localement. Il va falloir aux Ukrainiens être très solides mentalement, et bien approvisionnés en munitions et autres consommables de guerre. 

 

Modifié par olivier lsb
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il y a 43 minutes, JeanPierre a dit :

Le désengagement et la carte qui en résulte sont impressionnants. Mais moi, ce que je me dis derrière mon écran, c'est: tout ça pour ça ?

Mon impression est, qu'en prime, le désengagement ne s'est pas bien passé pour toutes les unités russes, loin de là : on a vu se multiplier les films d'attaques de convois avec de gros bilans à la clé ces derniers jours et les listes de matériels détruits qui s'allongent.

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Il y a 8 heures, Rob1 a dit :

Tout le monde se calme. Les infos du jour sont bouleversantes mais ce n'est pas une raison pour se lâcher les uns contre les autres.

 

Je crains que si.

Quand on en est à ce stade de violence, c'est quoi l'intérêt de continuer à échanger? Surtout sur un forum dont l'objet est la violence, certes organisée ( contrôlée?), militaire, mais la violence quand même?

Si la modération a une bonne réponse, moi je commence à perdre la foi.

 

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Il y a 2 heures, BPCs a dit :

Dans ce cas,va respirer un coup dehors :happy: reste à distance de ce fil avant que ce soient les modo qui nous mettent tous  à distance complète du fil en le fermant. 

Ah nan mais j'ai un historique tu sais... Milieu de semaine dernière, après m'être excité bien comme il faut, je suis redescendu, et j'ai descidé ( je l'ai écrit ici d'ailleurs, je te laisse chercher le message ) de prendre un peu de distances ( bon, suite à rappel de la modération... j'ai pas pris de Topol, juste des rappels à la loi, cordiaux mais bon, en gros ça disait " on a rien contre toi, mais là tu deviens lourd" ).

J'ai tenu quatre jours avant de faire mon come back, je tablais sur dix.

Entre temps, la discussion est passée de divergences sur l'appréciation de tel ou tel bélligérant, ou de leurs soutiens dans le monde, ou de conceptions éthno-socio-culturo-idéologiques à... on fait quoi quand on tombe sur un charnier?

Bref, sur un autre fil, y a pas mal de temps, j'avais posté un clip de NTM qui disait " respire et si ça suffit pas, re-respire".

Mais là... ça devient très compliqué. Y a un tel niveau de tension ( et encore, je trouve qu'on se comporte bien, voir très bien depuis hier ), que je me dis que ça va exploser, et si je puis donner mon humble avis à la modération, quand ça va vriller ( sous peu je pense ), faudrait pas hésiter à prendre un acte fort et historique sur ce fofo, à savoir boucler quelques jours toute la rubrique PE/RI, voir, si c'est pas techniquement possible, tout le fofo.

@Niafron Déconnecte pour la journée le temps que tu fasse le point et que tes émotions et sentiments se stabilisent. La, tu n'est visiblement plus en état d'apporter une contribution au forum. 

 

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il y a 5 minutes, Niafron a dit :

Mais là... ça devient très compliqué. Y a un tel niveau de tension ( et encore, je trouve qu'on se comporte bien, voir très bien depuis hier ), que je me dis que ça va exploser, et si je puis donner mon humble avis à la modération, quand ça va vriller ( sous peu je pense ), faudrait pas hésiter à prendre un acte fort et historique sur ce fofo, à savoir boucler quelques jours toute la rubrique PE/RI, voir, si c'est pas techniquement possible, tout le fofo

Non, à nous de nous tenir, ce n'est peut-être pas facile, mais à nous de le faire.

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il y a 7 minutes, Niafron a dit :

Mais là... ça devient très compliqué. Y a un tel niveau de tension ( et encore, je trouve qu'on se comporte bien, voir très bien depuis hier ), que je me dis que ça va exploser, et si je puis donner mon humble avis à la modération, quand ça va vriller ( sous peu je pense ), faudrait pas hésiter à prendre un acte fort et historique sur ce fofo, à savoir boucler quelques jours toute la rubrique PE/RI, voir, si c'est pas techniquement possible, tout le fofo

Tu devrais plutôt demander à  être interdit de casino... Avant que d'être fermé au Forum pendant une semaine...

 

il y a 7 minutes, Niafron a dit :

Entre temps, la discussion est passée de divergences sur l'appréciation de tel ou tel bélligérant, ou de leurs soutiens dans le monde, ou de conceptions éthno-socio-culturo-idéologiques à... on fait quoi quand on tombe sur un charnier?

Tu avais encore des illusions sur la "beauté de la guerre" ou sur la "bonté de la nature humaine" spécialement en condition de guerre ?

Si la réalité (l'horreur) de la situation te prend trop à la gorge va faire un tour ailleurs :  le monde n'arrêtera pas de tourner parce que tu n'auras pas posté sur un forum...

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… Sans vouloir donner de leçon, il me semble que trop de personne « cherche » et hélas, trouve de bien trop nombreuses images d’horreur postées sur Twitter et autre. 

Ne pas se rendre à l’évidence qu’il s’agit de voyeurisme morbide et qu’il a un impact fort sur notre état émotionnel et notre inconscient c’est tendre le bâton pour se battre sois même. 

Sans l’avoir vécu, presque tout le monde sait qu’une guerre est « sale » et que la plupart du temps si joue des exactions où l’homme renie tous ses principes moraux … sachant cela, il faut se garder de cette pulsion de vouloir « voir » car ce n’est pas en regardant la mort, l’horreur, l’infamie en face, qu’on les conjure.

Modifié par Ardachès
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il y a une heure, BPCs a dit :

Tu devrais plutôt demander à  être interdit de casino... Avant que d'être fermé au Forum pendant une semaine...

 

Je demande qu'on prenne tous du recul... voir par obligation si nécessaire.

il y a une heure, BPCs a dit :

Tu avais encore des illusions sur la "beauté de la guerre" ou sur la "bonté de la nature humaine" spécialement en condition de guerre ?

Si la réalité (l'horreur) de la situation te prend trop à la gorge va faire un tour ailleurs :  le monde n'arrêtera pas de tourner parce que tu n'auras pas posté sur un forum...

Ouais, je suis une petite chatte fragile, t'as raison, dans le contexte, c'est exactement le genre de provocation dont on a besoin, bravo, t'as fais des études de psycho toi?

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Ce n'est pas pour rajouter de l'huile sur le feu, qu'on s'entende bien. Mais pour rapporter un peu d'information terrain et documentée. Heureusement, la reprise de l'article n'inclut pas les photos, ils ont eu la main lourde au Monde. La charte du forum est bien plus restrictive sur les images de cadavres. Et c'est tant mieux. 

Reportage de Rémy Ourdan, envoyé spécial à Kiev. Documentation sur les décès de civils et les clés de la victoire militaire Ukrainienne, en fin d'article. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/04/la-fin-de-la-bataille-de-kiev-une-victoire-pour-l-ukraine_6120445_3210.html

Citation

Kiev découvre, à la faveur de l’abandon par l’armée russe de la bataille pour la conquête de la ville, le vrai visage de la guerre. De villes en villages, sur les routes et les sentiers, le spectacle de la dévastation foudroie le cœur des combattants ukrainiens qui avancent, désormais sans ennemis face à eux. Civils exécutés sur le pas de leur porte, dans les rues, dans leurs voitures. Maisons ravagées, brûlées, éventrées. Et puis, un peu partout au détour d’un chemin, des blindés russes calcinés avec des corps de soldats figés dans la mort, spectres de ce qui restera, au-delà du repli ordonné par Moscou, la chronique d’une défaite aux portes de Kiev.

L’histoire retiendra qu’au trente-huitième jour de guerre, samedi 2 avril, l’Ukraine a proclamé la « libération » de la région de Kiev. La Russie avait annoncé quelques jours plus tôt qu’elle arrêtait son offensive contre la capitale ukrainienne, estimant, le 25 mars, contre toute évidence, que « les principaux objectifs de l’opération ont été atteints », puis précisant le 29 mars que ses forces allaient « drastiquement réduire » leurs opérations autour de Kiev pour se concentrer sur « la libération du Donbass », dans l’est du pays. Le mouvement de repli vers le territoire de la Biélorussie, alliée de Moscou, a été d’une rapidité fulgurante. En quelques jours, l’armée russe a disparu.

La capitale, certes soumise à des bombardements aériens et à des tirs d’artillerie dans ses faubourgs, mais relativement épargnée en comparaison d’autres villes d’Ukraine, prend conscience, consternée, de l’ampleur de la violence qui s’est déchaînée à ses portes, sur les lignes de front et dans les villages occupés par les forces russes.

Le premier carnage découvert dans les territoires abandonnés par l’armée russe a eu lieu entre les villages de Myla et de Mriia, sur la route qui relie Kiev à Jytomyr. Cet axe autoroutier stratégique, l’E40, à l’ouest de la capitale, fut occupé durant des semaines, mais les premiers jours après l’arrivée des forces russes, tout le monde n’en était pas forcément informé, et les forces ukrainiennes n’avaient pas encore installé de checkpoints sur tous les chemins pour en interdire l’accès. C’est ainsi que des civils sont tombés en embuscade face à des tanks et à des troupes russes, n’hésitant pas à faire feu sur la moindre voiture qui passait par là.

Corps calcinés et voitures incendiées

La tuerie s’étend sur près d’un kilomètre. Quelques corps, recroquevillés après avoir été la proie des flammes, reposent dans des voitures qui, après avoir été stoppées par des tirs, ont vraisemblablement été incendiées à dessein. La plupart des cadavres gisent à côté des automobiles. Ils sont tous soit partiellement brûlés, soit entièrement calcinés, ce qui ne peut pas être le résultat, de manière si systématique, des tirs de tanks et de mitrailleuses. Le feu y a été mis ultérieurement.

Un épisode des tueries de l’E40 a été documenté. Un drone ukrainien, qui surveillait les mouvements russes sur la route, a filmé par hasard, le 7 mars, une voiture blanche tentant d’opérer un demi-tour au niveau de la station d’essence UPG, avant d’être prise pour cible par des tireurs. Sur la vidéo on voit distinctement un homme, habillé en civil, sortant les bras en l’air, qui est immédiatement abattu par des soldats russes. Ces derniers emmènent ensuite deux personnes vers la station.

Lire aussi : Guerre en Ukraine, en direct : accusée de crimes de guerre dans la ville de Boutcha, la Russie nie et demande un débat au Conseil de sécurité de l’ONU

Il se trouve que cette voiture faisait partie d’une colonne cherchant à fuir la zone de combats et que des passagers d’autres voitures ayant échappé aux tirs ont témoigné. L’homme abattu les mains en l’air s’appelait Maxim Iovenko, a raconté un ami. Il voyageait avec sa femme Ksenya, morte sur le coup ou trop gravement blessée pour pouvoir quitter la voiture, avec leur fils de 6 ans et la mère de l’ami, qui sont les deux personnes emmenées par l’armée russe et qui ont survécu. La mère de l’ami a raconté qu’au moment d’être exécuté, Maxim criait aux soldats de cesser de tirer car il y avait un enfant à bord.

A cent mètres de la voiture de Maxim, quatre cadavres sont emmêlés les uns dans les autres, sans aucune voiture à proximité. Ils sont sévèrement brûlés. La mort ne les a pas surpris dans la fureur de combats, ni même au volant d’une automobile. Ils ont été réunis là, soit prisonniers, soit déjà morts, avant d’être incendiés.

Un seul véhicule du carnage de l’E40 transportait à l’évidence des combattants, au vu des rares objets qui ont été éparpillés autour de la voiture avant qu’elle soit incendiée. L’un des deux hommes gisant sur la route et dont le bas du corps est calciné porte un gant militaire kaki. Son camarade a été atteint d’une balle dans la tête, soit abattu par un sniper dans la voiture, soit exécuté après avoir été fait prisonnier.

« Tués d’une balle dans la nuque »

Les images qui ont le plus dramatiquement frappé les esprits, ces derniers jours, en Ukraine et au-delà, sont celles d’une vingtaine de corps de civils découverts par les combattants ukrainiens dans les rues de Boutcha. Ceux-là n’ont pas été victimes de bombardements ou de combats lorsque la ville était une ligne de front. Ils ont été abattus à l’arme automatique. Certains hommes ont les mains attachées dans le dos. « Ces gens ont été fusillés, ils les ont tués d’une balle dans la nuque », a dénoncé le maire de Boutcha, Anatoly Fedorouk. Des habitants ont raconté que les victimes ont été exécutées par des soldats russes au moment de leur départ de la ville.

En images : autour de Kiev, scènes de désolation après le retrait des forces russes

D’autres habitants de Boutcha auraient été assassinés auparavant, durant les semaines d’occupation. Comme dans d’autres villes d’Ukraine, certains auraient été tués après que la fouille de leur téléphone a démontré des convictions antirusses, tandis que d’autres auraient été abattus sans raison apparente par des snipers.

Sur « environ 280 personnes enterrées dans des fosses communes » par les services municipaux de Boutcha, selon le maire, à l’époque où se rendre au cimetière était trop dangereux à cause des bombardements, certaines ne sont pas non plus mortes prises au piège des combats. « Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées, et avec des impacts de balles à l’arrière de la tête, a déclaré le porte-parole de la présidence ukrainienne, Serguiï Nikiforovil. Ce sont des civils et ils ont été exécutés. » D’autres fosses communes auraient par ailleurs été creusées par l’occupant et restent à explorer.

Il est parfois difficile de déterminer ce qu’il est advenu aux habitants de la région de Kiev retrouvés morts sur les routes et dans les villages. Sur le chemin entre Zabuchya et Boutcha, un cycliste gît ainsi dans l’herbe, sans nulle trace de combats alentour. Un combattant ukrainien ou un habitant des environs a délicatement recouvert son corps d’un drap blanc, puis a posé sa bicyclette verte dessus afin qu’il ne s’envole pas.

Il faudra des semaines, des mois d’enquête pour comprendre avec précision l’enfer qu’ont vécu les victimes de la région, déterminer les causes de leur mort, et faire la part entre ceux qui ont été tués dans les combats et les bombardements et ceux qui ont été exécutés de sang-froid. Et tel sera le cas tant pour ces cadavres éparpillés dans la nature que pour des centaines d’autres enterrés à la hâte dans des fosses communes. La procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a annoncé que, pour le moment, « 410 corps de civils morts ont été évacués des territoires libérés » et que « les experts médico-légaux en ont examiné 140 ».

L’émotion face à ces crimes a saisi Kiev, jusqu’au sommet de l’Etat. Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a dénoncé de « cruels crimes de guerre » s’apparentant à « un génocide », tandis que le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, accusait l’armée russe d’avoir perpétré « un massacre délibéré ». « Région de Kiev : l’enfer au XXIe siècle. Les pires crimes du nazisme sont de retour en Europe », a de son côté commenté un conseiller de la présidence, Mykhaïlo Podoliak.

Soldats ukrainiens saisis d’effroi

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant les « meurtres » et les « tortures » découverts dans la région de Kiev, a promis « un mécanisme spécial » d’ordre judiciaire, avec « des experts nationaux et internationaux », pour « enquêter sur tous les crimes des occupants ». Cette instance, dont les contours restent à préciser, « aidera l’Ukraine et le monde à traduire en justice ceux qui ont déclenché ou participé de quelque manière que ce soit à cette terrible guerre et aux crimes contre notre peuple », a expliqué M. Zelensky. « Il est temps de tout faire pour que les crimes de guerre de l’armée russe soient la dernière manifestation de ce mal sur terre. » Moscou a répliqué en dénonçant « une provocation » et en expliquant que les vidéos et les photos de Boutcha ont été « mises en scène par le régime de Kiev pour les médias occidentaux ».

La consternation face à la découverte des horreurs de la guerre contraste avec l’attitude des combattants ukrainiens au lendemain du retrait militaire russe. S’ils sont eux aussi saisis d’effroi lorsqu’ils découvrent des corps de civils assassinés, mutilés, calcinés, ils ne peuvent tout de même s’empêcher d’afficher, une fois revenus à leurs campements, leur satisfaction d’avoir résisté aux assauts et forcé l’armée russe à quitter la région. La guerre d’Ukraine continue sur d’autres fronts mais le départ des troupes de Moscou des abords de Kiev est clairement, d’un point de vue militaire, une défaite. Jamais on n’avait vu autant de sérénité et de sourires aux checkpoints des forces ukrainiennes que ces deux derniers jours.

Car ce n’est sans nul doute pas ainsi que Moscou, en déclenchant la guerre en Ukraine le 24 février, à 5 heures du matin, imaginait le sort de Kiev cinq semaines plus tard. En annonçant vouloir « démilitariser et dénazifier l’Ukraine », donc conquérir le pays et faire chuter le gouvernement de Kiev, la Russie se fixait un objectif d’une ambition fort différente de ses précédentes aventures militaires des deux dernières décennies en Géorgie en 2008 et en Ukraine en 2014.

La première étape de l’opération contre Kiev, parallèlement aux raids de l’aviation et aux tirs de missiles, fut une opération terrestre et aéroportée, avec l’appui, selon le gouvernement ukrainien, de forces spéciales et d’agents infiltrés dans la capitale. Cette tentative a échoué en quelques jours, notamment après que des avions de transport de parachutistes ont été, selon Kiev, abattus en vol. Des opérations des services spéciaux ukrainiens, par nature clandestines, auraient également permis d’assurer la sécurité des institutions et de déjouer les plans de l’assaillant. L’Ukraine a annoncé avoir découvert des uniformes de cérémonie dans les premiers tanks russes capturés, ce qui a été interprété comme une possible volonté de Moscou d’organiser rapidement une parade de la victoire.

Résistance acharnée

Après l’échec de la guerre éclair, la seconde étape de la tentative de conquête de Kiev fut, autant que l’on puisse en juger depuis l’autre côté de la ligne de front, une offensive terrestre d’un classicisme qui a servi des défenseurs ukrainiens très mobiles, et à l’évidence extrêmement valeureux. L’attaque, menée sur deux fronts, par le nord-ouest et le nord-est, n’a permis, à aucun moment, ni un assaut ni un encerclement de la capitale. Confrontées à des embuscades et des contre-offensives ukrainiennes, les forces russes ont tenté d’entériner leurs avancées en renforçant leurs lignes de défense, et elles ont commencé à creuser des tranchées. Durant quelques jours, la ville a craint d’être confrontée à une longue guerre de positions dans ses faubourgs. Jusqu’à l’ordre de repli de Moscou.

Depuis le départ des troupes russes, les routes de la région témoignent de cette résistance acharnée que l’occupant a affrontée. La colonne russe la plus spectaculairement détruite le fut d’ailleurs dans cette même ville de Boutcha, dès les premiers jours de la guerre. C’était un détachement de forces spéciales russes débarquées à l’aéroport d’Hostomel, selon l’armée ukrainienne, et qui se dirigeait vers Kiev à bord de blindés légers ayant été aéroportés. Sur une route près de Zabuchya, une autre colonne blindée russe a été la cible d’une embuscade. Tanks et camions sont entièrement calcinés, certains stoppés au milieu du chemin, d’autres renversés dans les talus. Des combattants ukrainiens tentent d’extraire le corps du conducteur d’un char d’assaut dont la tourelle a été projetée plus loin dans l’herbe.

Sans présager de l’avenir – et notamment de la menace constante de raids aériens –, la fin de la bataille terrestre à Kiev est une victoire majeure et incontestable pour l’Ukraine. Quoi que dise désormais Moscou sur ses objectifs dans le Donbass, Kiev était bien, dès le premier jour, sa cible principale. Le choix du président Zelensky, de son gouvernement et de son armée de résister à l’offensive russe depuis le cœur de la capitale, alors que presque tout le monde imaginait le 24 février le pouvoir ukrainien être forcé de se replier à Lviv, dans l’ouest du pays, voire condamné à l’exil, a permis d’exalter l’esprit de résistance. Le pari, audacieux même s’il est jugé parfaitement normal par les Kiéviens, s’est révélé victorieux.

Armes antichars et drones d’attaque

Une fois passés trois jours de stupéfaction et l’échec de la guerre éclair russe confirmé, Kiev n’a cessé de se mettre en ordre de bataille. Alors que la ville se vidait de près de deux millions d’habitants, soit environ la moitié de sa population, des dizaines de milliers d’hommes se sont engagés volontairement dans la défense de la capitale.

La ville n’a ensuite jamais arrêté, jour et nuit, de bâtir des positions défensives et des checkpoints. Chaque quartier, chaque rue, presque chaque maison se sont préparés à résister à l’offensive russe.

Les forces ukrainiennes ont parallèlement envoyé leurs meilleures unités à la rencontre des assaillants. Les armes antichars et les drones d’attaque ont joué un rôle considérable dans le fait de stopper les attaques dans les faubourgs. Les défenseurs ont évité que le conflit ne se transforme en une guerre de positions ponctuée d’impitoyables duels d’artillerie. C’est ainsi que des villes avoisinantes telles que Boutcha, Irpin et tant d’autres sont devenues, durant des semaines, un terrible champ de bataille. Leur martyre a sauvé Kiev d’un assaut.

 

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Système D, ressources humaines, résilience et quelques centaines € = armes stratégiques implacables :

https://actu.orange.fr/monde/amp-quot-chatiment-celeste-amp-quot-en-ukraine-un-collectif-amateur-bidouille-des-drones-sur-mesure-CNT000001LesGu.html

La Résistance ...

 

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il y a 9 minutes, jojo (lo savoyârd) a dit :

Système D, ressources humaines, résilience et quelques centaines € = armes stratégiques implacables :

https://actu.orange.fr/monde/amp-quot-chatiment-celeste-amp-quot-en-ukraine-un-collectif-amateur-bidouille-des-drones-sur-mesure-CNT000001LesGu.html

La Résistance ...

 

Qu’est-ce qu’une arme stratégique implacable ? Ces drones en sont-ils vraiment ? 
Juste pour l’intérêt du forum je pense qu’il est bon de chercher à demeurer précis et modéré.

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Comme le disait un ancien commandant de la cellule en charge des crimes contre l’humanité « il n’y a pas de guerre sans crime de guerre ». Les questions sont donc, au-delà du nombre des victimes qui n’est pas forcément signifiant en soi, le caractère organisé ou non (directement par ordre ou indirectement par endoctrinement) de ces crimes, leur étendue (donc corrélation avec une ou des situations particulières) et les circonstances.

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il y a 15 minutes, Coriace a dit :

On peut gloser sur le sujet mais, J'ose espérer - naïvement- que c'est pour dire que ces crimes ne représentent ni la Russie ni l'armée Russe ni des ordres mais simplement le crime de quelques individus qui seront traduit devant le TPI. Parce que si la Russie veut nier ses( lapsus, je voulais écrire "ces") crimes pourquoi pas mais on a à disposition pas mal d'éléments qui prouvent que ces pauvres gens étaient déjà là le 31 mars. 

J'aurais aimé que tu aies raison, que la Russie annonce vouloir participer à une enquête internationale et qu'elle mette à pieds préventivement les officiers qui étaient en charge de cette zone.
Hélas, la première réaction russe a été pour affirmer qu'il s'agissait d'une opération de désinformation ukrainienne, ou d'un montage, de comédiens enfin bref : l'enfumage habituel avec 40 thèses fantaisistes et contradictoires lancées pour désorienter les gens.

Et puis il y a toute cette communication sur la dénazification, qui reprend de plus belle... :sad:

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il y a 8 minutes, Heorl a dit :

Dans les républiques séparatistes c'est pire que ça, ils manquent tellement de tout (y compris d'hommes) qu'ils les chopent dans la rue, leurs mettent un flingue dans les mains et les déposent sur le front sans que les pauvres bidasses n'aient une seule idée de ce qui leur arrive. 

Probable, même si je doute dans l’hypothèse d’une telle mobilisation que beaucoup ignorent ce phénomène… Donc difficile d’avoir des recrues qui ignorent tout de ce qui leur arrive. Par ailleurs difficile de tirer d’une photo une généralité sur l’équipement d’une armée…

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il y a 1 minute, Boule75 a dit :

J'aurais aimé que tu aies raison, que la Russie annonce vouloir participer à une enquête internationale et qu'elle mette à pieds préventivement les officiers qui étaient en charge de cette zone.
Hélas, la première réaction russe a été pour affirmer qu'il s'agissait d'une opération de désinformation ukrainienne, ou d'un montage, de comédiens enfin bref : l'enfumage habituel avec 40 thèses fantaisistes et contradictoires lancées pour désorienter les gens.

Et puis il y a toute cette communication sur la dénazification, qui reprend de plus belle... :sad:

On ne va pas ce leurrer le CPI aucunes des grandes puissances ne lui accorde de crédit et laisserais un de ces hommes y être jugé.

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TPI ou pas. Si les-vrais- coupable sont juges par les Russes et vraiment condamnés comme ils le méritent pourquoi pas. 

Je ne sais pas ce qui était arrivé aux geôliers d'Abou Graib mais il me semble qu'ils avaient été juges par les USA. C'est surtout la rigueur du jugement et la culpabilité des donneurs d'ordre (s'il y en a) qui risque d'être eludee. 

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il y a 23 minutes, gustave a dit :

Qu’est-ce qu’une arme stratégique implacable ? Ces drones en sont-ils vraiment ? 
Juste pour l’intérêt du forum je pense qu’il est bon de chercher à demeurer précis et modéré.

Plaît-il ?

Il faudrait que je fasse un dessin sur la valeur stratégique de l'usage détourné de ces petits drones qui ont contribué jusqu'à présent à un harcèlement létale quasi généralisé des forces russes ?

A tel point que les forces Ukrainiennes vont recevoir en nombre et en urgence des drones US "grand public" pour coller au besoin ...

Oui, c'est une arme stratégique implacable, car cela à permis et permet des reco implacables (déniche les chars et blindés même les mieux camouflés invisibles aux satellites, régler l'artillerie et même frapper ... Tout ceci sans être vu et détecté ... Pour un coût ridicule en cas de pertes, tant humaines que financières et remplaçable "à l'envie" ...)

Le coût pour les russes causé par ces seuls "bidules" à "deux francs six sous" est juste considérable et terrorise les troupes russes, ou à minima les obligent à s'adapter à cette menace ce qui les perturbe considérablement.

Arme stratégique ? Je sais pas mais je te pose alors la question ...

Précis, modéré ... Oui, c'est tout ?

Bah ... Faut s'adapter à minima et faire évoluer quelque peu son dogme face aux réalités du terrain ...

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