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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

il y a 58 minutes, herciv a dit :

Le mouvement s'est clairement accéléré depuis février et la remise en cause de Bretton Woods est de plus en plus évidente et pas seulement en Chine ou en Russie.

ça fait 50 ans que le système de Bretton Woods n'existe plus, depuis que Nixon a cessé la convertibilité du dollar en or. 

Lui ont succédé le FMI, le GATT et la BIRD. Les deux derniers ont été intégrés respectivement à la Banque Mondiale et à l'OMC. Trois institutions que la Chine ne compte pas remplacer ni même contester, étant donné qu'elles ont fait preuve d'une impartialité assez étonnante, le FMI n'hésitant pas à menacer de traiter la Grèce comme elle a traité l'Argentine ou d'autres, ce qui a fortement accru la crédibilité de l'institution comme dernier recours pour redresser un pays malgré les dommages énormes que ses politiques produisent, en particulier chez les pays neutres comme l'Inde ou rivaux avec les Etats-Unis comme la Chine. Seule la Russie veut démanteler ça car une mondialisation marchande ne convient pas à sa diplomatie (diplomatie qui de façon surprenante a repris la dialectique du Sang contre l'Or, chère à... certains nazis comme Otto Abetz, ambassadeur du Troisième Reich auprès de Vichy).

Quant à l'OMC, la Chine veut rester dans la liste des pays en développement chez eux, et n'apprécierait pas d'être requalifiée par un organe tiers en pays développé puisque ça la couperait de nombreux avantages commerciaux . Entre autres parce que ce sont les pays en développement qui décident principalement de la gestion de l'OMC, pas les grandes puissances, d'où d'ailleurs la cessation de paiement des Etats-Unis sous Trump, que Biden n'a pas relancée même s'il dit y être prêt (faudra sans doute lui demander "gentiment"). Les Européens, de leur côté, sont tout à fait à l'aise avec le fonctionnement de l'OMC parce que ça leur permet d'exporter sans trop de problèmes et en plus de monnayer leur soutien à un contrôle de l'immigration. Pour en revenir à la requalification chinoise comme pays développé, sur le plan politique ce serait le couronnement pour Xi, qui verrait la Chine être officiellement reconnue comme l'une des principales puissances développées et pas un pays où seule la masse permet d'avancer. D'où le fait que la Chine ne soit plus si opposée à sa requalification qu'elle l'était il y a cinq ou dix ans, et montre même un volontarisme timide dans cette direction, maintenant que son économie est jugée suffisamment solide pour aller jouer sur le terrain des Américains. Ce volontarisme pourrait cependant être saboté par l'usure de la croissance chinoise, qui ralentit désespérément depuis trois ans, et l'arrivée de bulles spéculatives (Evergreen, encore) qui menacent le grand final voulu par Xi pour 2049, centenaire de l'arrivée du PCC au pouvoir. 

Modifié par Heorl
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il y a 18 minutes, Heorl a dit :

ça fait 50 ans que le système de Bretton Woods n'existe plus, depuis que Nixon a cessé la convertibilité du dollar en or. 

Ah moi je parle de l'indexation de toute les monnaies sur le dollar. Le système est appelé BRETTON WOODS 2 par référence au BRETTON WOODS 1.

Tu devrais lire toute cette page. C'est un peu plus complet 

Et donc on passerait actuellement à un systemes que les économiste commence à appeler BRETTON WOODS 3 constitué de monnaies indexées sur un panier de matière premières beaucoup plus stable que le dollar.

Modifié par herciv
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il y a une heure, herciv a dit :

Non définitivement. C'est un joueur d'échec sans aucun doute. Mais il joue ave la vie de sa population sans état d'âme. Quand à ses erreurs elle ont une portée finalement limitée si on replace ce conflit limité dans son contexte mondial qui pour le coup va être complètement boulversé.

Je crains que le coût pour la Russie du conflit soit tel qu'il ne permette pas d'exploiter grand chose d'une éventuelle modification porteuse d'opportunités du système international...

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il y a 3 minutes, herciv a dit :

Ah moi je parle de l'indexation de toute les monnaies sur le dollar. Le système est appelé BRETTON WOODS 2.

Tu devrais lire toute cette page. 

 

Je l'ai lu. 

Tu confonds encore.

Bretton Woods II est le surnom donné aux discussions post-2008, qui n'ont abouti à rien au final. Quant à l'Autre Quotidien, il ne s'agit pas d'un journal spécialisé en économie. Donc vu ce qu'on peut lire et entendre comme sottises dans Le Figaro, Le Monde (qui pourtant sont parmi les références) ou d'autres, je doute que l'on puisse qualifier ça d'un avis d'expert. Je pourrais suivre ton point de vue si on retrouvais ce genre de choses dans les colonnes de Challenges ou Capital, par exemple. Pas dans un journal quelconque dont on ne sait rien.

Modifié par Heorl
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il y a 29 minutes, Heorl a dit :

Je l'ai lu. 

Tu confonds encore.

Bretton Woods II est le surnom donné aux discussions post-2008, qui n'ont abouti à rien au final. Quant à l'Autre Quotidien, il ne s'agit pas d'un journal spécialisé en économie. Donc vu ce qu'on peut lire et entendre comme sottises dans Le Figaro, Le Monde (qui pourtant sont parmi les références) ou d'autres, je doute que l'on puisse qualifier ça d'un avis d'expert. Je pourrais suivre ton point de vue si on retrouvais ce genre de choses dans les colonnes de Challenges ou Capital, par exemple. Pas dans un journal quelconque dont on ne sait rien.

Alasdair MacLeod previously occupied the position of Partner at Deloitte LLP (New York). 

Alasdair MacLeod is a businessperson who has been at the head of 6 different companies. Presently, Mr. MacLeod occupies the position of Chairman of SilverStripe Ltd., Chairman of Optimal Product Ltd., Chairman for Hold Fast Investments Ltd., Chairman of Trade Window Holdings Ltd., Chairman of Trade Window Origin Ltd. (a subsidiary of Trade Window Holdings Ltd.) and Chairman for Napier Port Holdings Ltd.

 

Et L’analyste du Crédit Suisse, Zoltan Pozsar, appelle cela un Bretton Woods III. Il conclut que c’est le dollar et les monnaies occidentales, et non le rouble, qui auront le plus de mal à faire face à la fin de cinquante ans de financiarisation de l’économie.

Pas exactement le monde et le figaro donc.

il y a 31 minutes, gustave a dit :

Je crains que le coût pour la Russie du conflit soit tel qu'il ne permette pas d'exploiter grand chose d'une éventuelle modification porteuse d'opportunités du système international...

EN fait l'article de Alasdair MacLeod qui reprend les propos de Zoltan Pozsar postule que les russes grâce à ce nouveau système devraient s'en sortir plutôt mieux que nous puisque notre monnaie restera dans un système qui implique de fortes variations sur les matières premières contrairement au rouble qui lui va être indexé sur ces mêmes matières premières.

Modifié par herciv
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il y a 24 minutes, herciv a dit :

Alasdair MacLeod previously occupied the position of Partner at Deloitte LLP (New York). 

Alasdair MacLeod is a businessperson who has been at the head of 6 different companies. Presently, Mr. MacLeod occupies the position of Chairman of SilverStripe Ltd., Chairman of Optimal Product Ltd., Chairman for Hold Fast Investments Ltd., Chairman of Trade Window Holdings Ltd., Chairman of Trade Window Origin Ltd. (a subsidiary of Trade Window Holdings Ltd.) and Chairman for Napier Port Holdings Ltd.

 

Et L’analyste du Crédit Suisse, Zoltan Pozsar, appelle cela un Bretton Woods III. Il conclut que c’est le dollar et les monnaies occidentales, et non le rouble, qui auront le plus de mal à faire face à la fin de cinquante ans de financiarisation de l’économie.

Pas exactement le monde et le figaro donc.

Ce sont leurs analyses personnelles, et pas officielles ni peer-reviewed. Un économiste sérieux aurait fait publier ça dans The Economist ou le WSJ et pas sur un blog. 

Ce genre de choses est trop grosse pour être mise de côté par les économistes. Tu aurais entendu Krugman, Stiglitz et consorts, sans parler de la FED ou de banques américaines pousser des cris d'orfraie si c'était le cas. Tu remarqueras d'ailleurs qu'en cherchant un peu tous les articles sur le sujet font référence au seul papelard de Pozsar. C'est pas comme ça qu'une discipline scientifique comme l'économie fonctionne. Sur un évènement aussi majeur tu aurais une chiée d'articles en train d'être publiés par des dizaines d'économistes différents. Le fait qu'on ait un seul gars qui présente ça ainsi, et pas même l'institution dans laquelle il travaille, me fait donc fortement douter de la réalité de son postulat. Même pour annoncer 2008 tu avais eu des rapports publics qui annonçaient une crise possible, mais que tout le monde avait mis de côté. Ici ? Rien, à part Pozsar. 

Quant à MacLeod, s'il-te-plaît. Un unique trader qui émet son point de vue ? Ce n'est pas le cours que prennent les marchés en tout cas. 

Modifié par Heorl
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il y a 7 minutes, Heorl a dit :

Ce sont leurs analyses personnelles, et pas officielles ni peer-reviewed. Un économiste sérieux aurait fait publier ça dans The Economist ou le WSJ et pas sur un blog. 

Ce genre de choses est trop grosse pour être mise de côté par les économistes. Tu aurais entendu Krugman, Stiglitz et consorts, sans parler de la FED ou de banques américaines pousser des cris d'orfraie si c'était le cas. Tu remarqueras d'ailleurs qu'en cherchant un peu tous les articles sur le sujet font référence au seul papelard de Pozsar. C'est pas comme ça qu'une discipline scientifique comme l'économie fonctionne. Sur un évènement aussi majeur tu aurais une chiée d'articles en train d'être publiés par des dizaines d'économistes différents. Le fait qu'on ait un seul gars qui présente ça ainsi, et pas même l'institution dans laquelle il travaille, me fait donc fortement douter de la réalité de son postulat. Même pour annoncer 2008 tu avais eu des rapports publics qui annonçaient une crise possible, mais que tout le monde avait mis de côté. Ici ? Rien, à part Pozsar. 

Quant à MacLeod, s'il-te-plaît. Un unique trader qui émet son point de vue ? Ce n'est pas le cours que prennent les marchés en tout cas. 

L'OMC elle prédit la fin du système actuel pas encore comment sera le système à venir. A un moment quand on veut faire appel à des études scientifiques, ce qui est bien il faut savoir regarder la production scientifique du moment justement ...

L'article de GOES ET BECKER (2022) qui est parti pour être cité dans beaucoup d'étude géopolitique à venir :

https://www.wto.org/english/res_e/booksp_e/imparctukraine422_e.pdf

L’impact des conflits géopolitiques sur le commerce, la croissance et l’innovation : une étude de simulation illustrative

Eddy Bekkers, Carlos Góes 29 mars 2022

La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont intensifié le débat sur les répercussions économiques d’un changement d’orientation de la politique commerciale mondiale des avantages économiques mutuels des politiques commerciales ouvertes à des considérations géopolitiques limitant l’interdépendance. Cette colonne constate qu’un découplage potentiel du système commercial mondial en deux blocs – un bloc centré sur les États-Unis et un bloc centré sur la Chine – réduirait le bien-être mondial en 2040 par rapport à une base de référence d’environ 5%. Les pertes seraient les plus importantes (plus de 10 %) dans les régions à faible revenu qui bénéficient le plus des retombées technologiques positives du commerce.

L’ouverture des marchés et le libre-échange ont été un principe fondamental de l’ordre international émergeant de la Seconde Guerre mondiale. Au cours de cette période, un large consensus sur les avantages de la baisse des coûts commerciaux et la priorisation des gains tirés du commerce ont conduit à un approfondissement continu du régime commercial international. Avec la fin de la guerre froide, ce consensus s’est déplacé vers l’est. L’UE s’est élargie à l’est et de nombreux pays ont rejoint l’OMC, dont la Russie et la Chine.

Cependant, la dernière décennie a vu le début d’une réaction contre l’intégration du commerce mondial. Les politologues conjecturent que l’émergence de la Chine en tant que nouvelle superpuissance contre les États-Unis en place pourrait conduire à une concurrence stratégique entre ces pays, une concurrence dans laquelle les forces géopolitiques et le désir de limiter l’interdépendance prennent le pas sur la coopération internationale gagnant-gagnant. 1

L’invasion russe de l’Ukraine a conduit à des sanctions imposées par un groupe d’économies occidentales et a renforcé le débat sur le découplage entre blocs de régions. Bien que les sanctions soient jusqu’à présent axées sur la Russie et la Biélorussie, il existe un risque que le conflit s’élargisse et renforce le soutien à une politique motivée par des considérations géopolitiques. deux Cela soulève la question de savoir combien de revenus réels pourraient être perdus si la coopération commerciale internationale gagnant-gagnant était abandonnée et si l’économie mondiale se découpait, se désintégrant en un bloc de l’Est et un bloc de l’Ouest.

Les modèles canoniques capturent les pertes statiques de bien-être dues à l’augmentation des barrières commerciales en renonçant aux gains classiques du commerce (division internationale du travail, effets d’échelle et effets de réaffectation entre les entreprises; voir Arkolakis et al. 2012). Cependant, certaines des principales préoccupations des décideurs et des praticiens concernant les effets potentiellement néfastes des conflits commerciaux sont abstraites dans des modèles standard. Par exemple, ces modèles supposent généralement une distribution technologique fixe pour les entreprises nationales, limitant ainsi les gains commerciaux à des gains statiques. Cette hypothèse rend impossible de répondre à certaines des questions les plus importantes concernant les conséquences à long terme de la poursuite des conflits commerciaux ou du recul de la mondialisation, à savoir la réduction des retombées technologiques et de savoir-faire qui se produisent par le biais du commerce.

Notre nouvel article (Góes et Bekkers 2022) explore l’impact potentiel de conflits géopolitiques à grande échelle accrus et persistants entre un bloc de l’Est et de l’Ouest sur la croissance économique et l’innovation technologique, en construisant un modèle d’équilibre général multisectoriel multirégional de la concurrence Bertrand avec une diffusion dynamique des connaissances spécifiques au secteur. Après Buera et Oberfield (2020), qui ont généralisé l’approche d’Alvarez et Lucas (2013), l’arrivée de nouvelles idées est modélisée comme un processus d’apprentissage des fournisseurs à un secteur donné dans un pays. En s’engageant sur les marchés internationaux, les innovateurs nationaux ont accès à de nouvelles sources d’idées, dont la qualité dépend de la productivité du couple pays-secteur d’origine. La diffusion des idées est médiée par la structure entrées-sorties de la production, de sorte que les parts sectorielles intermédiaires des coûts des intrants et les parts du commerce des importations caractérisent la distribution source des idées. 3

Calibrage

La force de la diffusion des idées dans le modèle est contrôlée par un paramètre qui détermine la vitesse de diffusion des idées.4 Nous calibrons ce paramètre en utilisant une approche de méthode des moments simulés, en minimisant la différence entre les taux de croissance historiques et les taux de croissance simulés de 2004 à 2019. Nous montrons que le modèle peut bien reproduire les taux de croissance historiques du PIB (Figure 1).5 

Figure 1 Taux de croissance historiques et simulés du PIB, moyenne 2004-2019

Note : Codes pays : chn, Chine ; ind, Inde ; rus, Russie ; rwc, reste du bloc de l'Est ; rwu, reste du bloc de l'Ouest ; lac, Amérique latine et Caraïbes ; e27, UE ; jpn, Japon ; ode, autres pays développés ; usa, États-Unis.

Expériences contrefactuelles

Pour explorer l'impact potentiel d'un découplage de l'économie mondiale, nous classons les différentes régions comme appartenant soit au bloc centré sur les États-Unis, soit au bloc centré sur la Chine, sur la base de la Foreign Policy Similarity Database (FPSD). Cette base de données utilise les votes de l'Assemblée générale des Nations unies pour un grand nombre de pays afin de calculer des indices de similarité de politique étrangère pour chaque paire de pays (Häge, 2011).6 Intuitivement, l'indice considère que les pays qui votent de la même manière aux Nations unies sont similaires dans leur politique étrangère. Nous avons classé les groupes de pays en fonction de la similarité de leur politique étrangère avec la Chine et les États-Unis afin de placer les dix régions du modèle dans un bloc occidental ou oriental.7 Les classifications ne reflètent aucun jugement de valeur de la part des auteurs sur les différents points de vue géopolitiques des groupes, mais reflètent les similarités de la DSFP et, bien sûr, les circonstances et relations économiques fondamentales trouvées dans les données du modèle.

La figure 2 montre que l'Europe, le Canada, l'Australie, le Japon et la Corée du Sud font partie du bloc occidental. L'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne se situent quelque part entre les deux, la première étant plus proche des États-Unis que la seconde. L'Inde, la Russie et la plupart des pays d'Afrique du Nord et d'Asie du Sud-Est sont plus proches de la Chine8. 

Figure 2 Indice de similarité différentielle de la politique étrangère

Notes : La carte montre la différence entre les indices de similarité de la politique étrangère des États-Unis et de la Chine, basés sur la similarité des votes à l'Assemblée générale des Nations Unies. Pour plus de détails sur la similarité de la politique étrangère, voir Häge (2011). 

Après avoir classé les régions en blocs d'influence orientaux ou occidentaux, deux expériences politiques différentes sont conçues : un scénario de découplage total dans lequel les coûts commerciaux icebergs entre les différents blocs atteignent des niveaux prohibitifs (160 %), et un scénario de découplage tarifaire avec des tarifs augmentant en moyenne de 32 %, passant du niveau coopératif actuel à un niveau non coopératif, sur la base des travaux de Nicita et al. (2018).

Les coûts de bien-être du découplage global

Comme prévu, dans tous les scénarios, le commerce interblocs chuterait de façon spectaculaire après l'introduction de l'intervention politique, de 98 % dans le scénario de découplage total. La figure 3 montre que tant l'augmentation des coûts commerciaux icebergs (découplage total) que les hausses de droits de rétorsion (découplage tarifaire) induisent des baisses de bien-être substantielles pour tous les pays. Les effets, cependant, sont asymétriques. Alors que les pertes de bien-être par rapport à une situation de référence sans découplage dans le bloc de l'Ouest se situent entre -1% et -8% (médiane : -4%), dans le bloc de l'Est, elles se situent entre -8% et -11% (médiane : -10,5%), avec une perte de revenu réel globale prévue d'environ 5%.

Figure 3 Variation cumulée en pourcentage du revenu réel après le changement de politique, d'ici 2040

Notes : Le découplage total augmente les coûts commerciaux icebergs de 160 % entre les blocs. Le découplage tarifaire augmente les tarifs bilatéraux de 32 % entre les blocs. β est un paramètre contrôlant la diffusion des idées. 

Le facteur sous-jacent à l'origine de la divergence des résultats entre les deux blocs est une différence dans l'évolution de la productivité. La perte d'accès à des conceptions de haute qualité entraîne non seulement des pertes statiques, mais aussi un niveau d'innovation futur plus faible, ce qui implique des pertes dynamiques plus importantes. Par conséquent, les pays du bloc de l'Est qui ont actuellement un niveau de productivité plus faible et qui ont des liens plus importants avec des pays innovants ont des pertes plus importantes. Il existe un contraste frappant entre l'évolution différente du paramètre de localisation (distribution de Fréchet) de la productivité dans les régions des deux blocs (figure 4). En coupant les liens avec les marchés plus riches et innovants, les pays de destination de l'Est orientent leurs chaînes d'approvisionnement vers des intrants de moindre qualité qui, à leur tour, induisent moins d'innovation. En revanche, si les pays du bloc occidental subissent également des pertes de bien-être, leurs trajectoires d'innovation semblent pratiquement inchangées après le découplage, ce qui suggère que la quasi-totalité de leurs pertes sont statiques plutôt que dynamiques. Dans le panneau de droite de la figure 3, cela est illustré pour les deux régions les plus pauvres du bloc de l'Est, les pertes dynamiques dépassant de loin les pertes statiques. 


Figure 4 Variation cumulée en pourcentage du paramètre de localisation de la distribution de Fréchet après changement de politique, d'ici 2040

Notes : codes sectoriels : elm, équipement électronique ; hmn, industrie lourde ; lmn, industrie légère ; ots, autres services ; pri, secteur primaire ; tas, services aux entreprises.

Conséquences de l'appartenance à un bloc

Une question intéressante est de savoir quelles sont les conséquences de l'appartenance à un bloc. Nous évaluons les conséquences de l'appartenance à un bloc en comparant les effets du découplage pour l'une des régions lors du changement de bloc. Nous choisissons, uniquement pour illustrer ce point, un changement hypothétique pour la région ALC. La figure 5 compare les résultats de scénarios de découplage identiques pour l'ALC, montrant que les pertes de bien-être du découplage en ALC sont environ 100-150% plus importantes lorsqu'elle est incluse dans le bloc de l'Est. La part du commerce intérieur en ALC est pratiquement identique dans les deux cas (avec l'ALC dans le bloc occidental ou oriental), ce qui implique des pertes de bien-être statiques similaires. Cela suggère que les pertes accrues dues au changement de bloc proviennent presque entièrement de pertes dynamiques. 

Figure 5 Impacts illustratifs sur la variation cumulative en pourcentage du revenu réel dans la région ALC, par scénario.

Remarques finales

Nous avons montré qu'une désintégration du système commercial mondial en blocs motivée par un changement de politique commerciale dû à des considérations géopolitiques serait coûteuse. Et elle serait bien plus coûteuse que ce que prévoient les modèles commerciaux classiques qui omettent les retombées technologiques du commerce. En outre, un scénario dans lequel toutes les régions devraient choisir entre l'un des deux blocs comme dans les simulations présentées (pour des raisons géopolitiques ou d'incompatibilité des systèmes technologiques) serait particulièrement coûteux pour les régions aux revenus les plus faibles, car elles devraient renoncer aux retombées bénéfiques de l'un des deux blocs. 

Il y a deux implications pour le rôle crucial du système commercial multilatéral. Premièrement, le système actuel avec des règles commerciales mondiales garantissant un commerce ouvert et libre entre tous les principaux acteurs est d'une importance capitale, en particulier pour les régions à faible revenu. Deuxièmement, si des considérations géopolitiques devaient conduire à une scission des grands acteurs en deux blocs, il serait important qu'un cadre institutionnel reste en place pour que les petits pays puissent conserver des relations commerciales ouvertes avec les deux blocs, en particulier dans le cas des régions aux revenus les plus faibles.

Note des auteurs : Les opinions exprimées dans cette chronique doivent être attribuées à ses auteurs. Elles ne sont pas censées représenter les positions ou les opinions de l'OMC et de ses membres et sont sans préjudice des droits et obligations des membres dans le cadre de l'OMC. Nous avons été encouragés par Robert Koopman à entreprendre le projet de recherche sur le découplage.

Références : (..)


Notes de fin de document :

1 Voir Wei (2019) et Wyne (2020) pour des analyses du débat entre les universitaires respectivement chinois et américains sur le changement des politiques étrangères les unes envers les autres.

2 Voir Rachman (2022) pour une analyse du risque que le conflit entre la Russie et l'Occident s'étende à la Chine.

3 La productivité des différents secteurs évolue en fonction de la moyenne pondérée des parts de marché des productivités sectorielles des partenaires commerciaux. La productivité évolue donc de manière endogène comme un sous-produit des décisions de marché micro-fondées - c'est-à-dire une externalité que les agents du marché affectent par leur comportement mais ne prennent pas en compte lors de leurs décisions.

4 La productivité initiale au niveau secteur-pays est proportionnelle à la productivité sectorielle du travail corrigée des PPA en combinant deux sources : la base de données mondiale des entrées-sorties et la base de données mondiale de la productivité de la Banque mondiale.

5 La figure 1 indique que la Chine a connu une croissance supérieure à celle prévue par le modèle, tandis que le reste du bloc de l'Est (rwc) a connu une croissance inférieure, ce qui pourrait être dû à des politiques supplémentaires non prises en compte par le modèle, telles que la politique industrielle, le niveau d'éducation et la qualité des institutions.

6 Au départ, notre travail a été inspiré par la possible "fragmentation technologique" qui pourrait se produire en raison de profondes différences philosophiques dans les approches de la cybersécurité et de la vie privée en ligne - en particulier les discussions sur la sécurité autour de la technologie pour la 5G.

7 Les résultats sont essentiellement les mêmes si nous utilisions la Russie au lieu de la Chine comme centre de gravité géopolitique du bloc de l'Est.

8 L'indice de similarité avec la Russie comme pays central du bloc de l'Est est très proche de l'indice de similarité avec la Chine comme pays central du bloc de l'Est.

Modifié par herciv
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Donc maintenant tu changes le fusil d'épaule ? On ne parle plus du dollar mais de la constitution de blocs ?

Quant à "l'ouverture" des marchés ce n'est déjà plus le cas (si ça l'a jamais été). Les seuls marchés à être toujours ouverts sont européens, tous les autres sont plus ou moins fermés ou intégrés dans des unions fermées à l'extérieur, comme l'ASEAN, le MERCOSUR ou l'ALENA (NAFTA). Il n'a jamais été mystère du fait que les marchés américains étaient par exemple sous-performants et verrouillés pour empêcher les entreprises européennes comme Airbus d'aller tailler des croupières à Boeing chez eux. 

Et les nouveaux blocs ne sont d'ailleurs rien de neuf, mais quelque chose d'attendu et de prévu de longue date. 

Tu as par exemple les nombreuses publications sur "Le Monde unipolaire", d'après l'idée de "moment unipolaire" de Krauthammer, et qui expriment dès les années 2010 que les blocs reviennent; je conseille d'ailleurs Un monde unidimensionnel par Dario Battistella, qui remonte à 2015 mais a été actualisé il y a deux-trois ans.

Modifié par Heorl
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il y a 17 minutes, Heorl a dit :

Donc maintenant tu changes le fusil d'épaule ? On ne parle plus du dollar mais de la constitution de blocs ?

Ca n'a aucun sens. L'un et l'autre sont indissociable. Tu ne peux pas avoir de bloc indépendant si l'un des bloc dépend de la monnaie de l'autre. Les deux sujet sont liés. 

 

il y a 17 minutes, Heorl a dit :

Et les nouveaux blocs ne sont d'ailleurs rien de neuf, mais quelque chose d'attendu et de prévu de longue date.

Que l'avènement des blocs soit annoncé dans la litérrature scientifique d'il y a 10 ans me parait une bonne chose. Ce que les liens disent au-dessus c'est qu'on y est et que ça va être douloureux pour les européens probablement plus que pour les russes mais moins que beaucoup de pays dépendant de matières premières qu'ils ne produisent pas eux-meême et qui auront tout intérêt à rejoindre le système mis en place par la Chine et la Russie comme dejà un certain nombre de pays sont en train d'annoncer exemple l'Argentine et ce n'est pas quelques dizaines de miliers de morts dans un pays européens qui les dissuaderont de le faire.

Modifié par herciv
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il y a 2 minutes, herciv a dit :

Ca n'a aucun sens. L'un et l'autre sont indissociable. Tu ne peux pas avoir de bloc indépendant si l'un des bloc dépend de la monnaie de l'autre. Les deux sujet sont liés. 

Va donc le dire aux Soviétiques qui étaient très contents d'utiliser le dollar dans leurs échanges avec les Etats-Unis et interdisaient la même chose aux membres du bloc de l'Est. L'usage de la monnaie n'est pas lié aux blocs, enfin pas directement. La Chine pourrait même perdre beaucoup d'argent à essayer de renverser le dollar étant donné que c'est elle qui possède la majeure partie de la dette étrangère américaine. Maintenir le dollar comme monnaie internationale aide à garder la pression. 

 

il y a 4 minutes, herciv a dit :

Que l'avènement des blocs soit annoncé dans la litérrature scientifique d'il y a 10 ans me parait une bonne chose. Ce que les liens disent au-dessus c'est qu'on y est et que ça va être douloureux pour les européens probablement plus que pour les russes mais moins que beaucoup de pays dépendant des matières premières qui auront tout intérêt à rejoindre le système mis en place par la Chine et la Russie comme dejà un certain nombre de pays sont en train d'annoncer exemple l'Argentine et ce n'est pas quelques dizaines de miliers de morts dans un pays européens qui les dissuaderont de le faire.

Non. Ce que disent les liens n'est absolument pas qu'on y est mais qu'on s'y dirige plus vite que prévu. Et ce n'est d'ailleurs pas ce que souhaite la Chine. Seuls les Etats-Unis et la Russie en profitent. Ce que veut la Chine (et l'Inde, on aurait tort de l'oublier), c'est le multipolaire, où leur manque d'alliés est compensé par une multiplicité des pôles de puissance. A l'opposé les Etats-Unis et la Russie cherchent la stratégie de blocs car pour le premier ça "piège" leurs alliés de leur côté et les force à choisir leur camp, alors que pour l'autre ça leur permet de continuer à exister en tant que puissance globale. 

Je signale d'ailleurs au passage que la Russie ne fournit qu'une partie des besoins chinois en matières premières, le reste vient principalement d'Afrique et d'Océanie. D'où la nécessité pour eux d'éviter une situation de blocs où les pays du Sud-Est asiatique, pro-US depuis l'expansion chinoise en mer de Chine, pourraient bloquer tout le commerce avec l'Afrique par Malacca (entre autres en finançant en tsoum-tsoum des "pirates" qui bizarrement ne cibleraient que des navires chinois sous les yeux de navires américains arrivant "trop tard" pour agir). 

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il y a une heure, Robert a dit :

"Le président Poutine a signé le décret anti-corruption Poséidon ??

C'est vraiment un visionnaire ce type, plus de 20 ans au pouvoir et s'apercevoir seulement maintenant que son pays est corrompu jusqu'à' l'os !

Dans ce type de régime, c'est souvent utilisé pour purger / faire sauter des fusibles en se donnant le beau rôle auprès des petites gens ...

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Il y a 2 heures, Heorl a dit :

Va donc le dire aux Soviétiques qui étaient très contents d'utiliser le dollar dans leurs échanges avec les Etats-Unis et interdisaient la même chose aux membres du bloc de l'Est. L'usage de la monnaie n'est pas lié aux blocs, enfin pas directement. La Chine pourrait même perdre beaucoup d'argent à essayer de renverser le dollar étant donné que c'est elle qui possède la majeure partie de la dette étrangère américaine. Maintenir le dollar comme monnaie internationale aide à garder la pression. 

Je parle de dépendance pas d'impossibilité d'utiliser la monniae de l'un ou de l'autre. Quoique en ce moment on a bien la russie qui est dans l'impossibilité d'utiliser le dollar mais pas sans solution pour autant compte tenu du syteme gazprom qui va prendre ded l'ampleur sans aucun doute.

Quand à la Chine elle a largement allégé son exposition au dollar depuis plusieurs année. D'autre part si 14% de la dette américaine est detenu par la Chine; elle est moins exposé que l'angleterre et a baissé d'au moins 20% son exposition à la dette américaine depuis 2014. (1100 milliard de dollar contre 1400 milliard de dollar en 2014).

Enfin bref ce n'est pas un mouvement qui va trouver sa fin du jour au lendemain. Seulement il est maintenant inelectable et en plus il accélère.

Tiens d'ailleur la thèse de POZNAR est reprise par d'autres economistes :

https://www.allnews.ch/content/points-de-vue/vers-un-nouvel-ordre-monétaire

Le 14 février dernier, le gouvernement de Justin Trudeau décidait d’imposer des sanctions financières à certains activistes du convoi de la liberté, un mouvement populaire qui bloquait Ottawa pour protester contre l'obligation vaccinale anti-Covid-19.  Quelques jours plus tard, la police canadienne annonçait que plus de 200 comptes bancaires en lien avec le mouvement de protestation avaient été gelés. Il s’agit d’un événement sans précédent dans un pays développé avec un message sans équivoque: si le gouvernement n’apprécie pas la manière dont vous utilisez votre argent, il peut décider du jour au lendemain que vous n’avez plus la main sur vos avoirs.

Deux semaines plus tard, une décision confiscatoire d’une tout autre dimension voyait le jour: en représailles à l’invasion de l’Ukraine, l’Occident a décidé de bloquer les avoirs de la Banque centrale russe. En effet, les Etats-Unis, le Canada, la France, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni veulent «empêcher la Banque centrale russe de déployer ses réserves internationales d'une manière qui compromette l'impact des sanctions.». La moitié des 630 milliards de dollar de réserves qui auraient pu être utilisés par les russes pour défendre le rouble (en chute libre) et pour recapitaliser les banques locales (coupées du SWIFT) ne sont aujourd’hui pas accessibles à Moscou.

C'est la première fois qu'une banque centrale du G20 est sanctionnée de la sorte. La Russie est désormais un paria du système financier international, au même titre que l'Iran, le Venezuela ou la Corée du Nord.

La banque centrale russe détient davantage d’or que de dollars américains.

LE SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL

Cette décision extraordinaire est susceptible de remettre en cause le système monétaire international qui est en place depuis maintenant plus de 50 ans. Comme rappelé récemment par Gavekal, l’ordre financier tel que nous le connaissons repose sur les bases suivantes:

Les prix de l’énergie et la plupart des échanges mondiaux sont libellés en dollar américain;

Les États-Unis font face à un déficit structurel du compte courant, ce qui permet au reste de la planète d’avoir accès aux dollars nécessaires au commerce international;

Les pays dont le compte courant est excédentaire placent leur surplus de dollar dans des bons du Trésor américain en tant que réserve (une aubaine pour le budget américain qui est lui aussi en déficit structurel et doit donc être financé);

Si nécessaire, la Réserve fédérale américaine se tient prête à injecter des dollars dans le système mondial via des swaps de change ou directement dans l’économie américaine (ce qui bénéficie de facto à l’économie mondiale).  

La thésaurisation de réserves en devises internationales est une pierre angulaire de l’actuel système monétaire. Les réserves mondiales en devises ont d’ailleurs littéralement explosé au cours des vingt dernières années, passant de 1,8 trillion au début des années 2000 à 12,8 trillions à la fin de l’année dernière. Ces réserves sont principalement détenues sous forme de bons et d'obligations d'État américains et européens, le dollar américain représentant encore près de 60% de ces réserves et l'euro environ 20%. Comme le montre le graphique ci-dessous, les réserves globales s’élèvent à près de 15 trillions, car les banques centrales détiennent également d’autres actifs tels que l’or – nous y reviendront.

Même si ce système a créé de nombreux excès et disparités, il a plutôt bon fonctionné depuis la fin de Bretton Woods, et en particulier pour les américains qui ont ainsi trouvé un moyen de financer leurs déficits jumeaux.

Graphique: réserves officielles détenues par les banques centrales

(source: FMI)

VERS UN NOUVEAU PARADIGME?

Mais pour de nombreux observateurs, le fait que l’Occident ait choisi de geler les réserves en dollar (et en euro) va inciter certains gouverneurs de banque centrale à repenser la logique de constitution des réserves mais aussi le bien fondé d’investir une partie du bilan dans des bons du Trésor américain. Avec des rendements réels négatifs (-5% pour le 10 ans), les obligations américaines n’ont d’autre raison d’être que la sécurité qu’elles offrent à leurs détenteurs. Mais si Washington peut décider du jour au lendemain de geler les dollars qu’un pays souverain pensait être les siens, les gouverneurs des banques centrales de Chine, du Pakistan, de l’Inde, de la Turquie, du Kazakhstan ou d’Arabie Saoudite ne vont-ils pas être incités à vendre tout ou une partie de leurs dollars et diversifier leurs avoirs dans d’autres actifs? Bien sûr, les circonstances liées à cette décision sans précédent des pays occidentaux sont tout à fait exceptionnelles et ne sont pas censées se répéter (du moins on l’espère…). Toutefois, ce gel des avoirs de la banque centrale russe pourrait avoir les conséquences suivantes.

La constitution de réserves de devises étrangères va perdre une partie de son utilité
Deux impératifs sous-tendent la constitution de réserves: intervenir ou stabiliser les marchés nationaux ou servir de trésor de guerre en cas de choc économique, de catastrophe naturelle ou de crise de la balance des paiements. Pour Barry Eichengreen, professeur à Berkeley et expert en gestion des réserves mondiales, c'est le second qui pourrait être remis en question avec pour effet une baisse de la demande de réserves. Avec une conséquence importante:  si les états souverains considèrent que les réserves sont moins utiles et/ou moins disponibles, ils devront alors accepter l'inévitabilité d'une variation plus importante de leurs taux de change.
 

L’urgence de réformes dans les pays émergents
Pour le professeur Eichengreen, l’amoindrissement du rôle joué par les réserves va pousser les Etats à renforcer leurs systèmes financiers et rendre leurs économies moins sensibles aux perturbations liées aux taux de change, par exemple en décourageant les entreprises d'emprunter en devises étrangères. En soi, cela pourrait avoir un impact profond sur les marchés mondiaux et sur le modèle des marchés émergents et des économies en développement.
Un avis en partie partagé par Jim O’Neill, économiste chez Goldman Sachs. Pour lui, ce changement de paradigme va pousser les pays émergents à mettre en place davantage de réformes, ouvrir leurs marchés domestiques, libéraliser leurs économies et en quelque sorte s’affranchir de leur dépendance au modèle américain.
 

La perte de vitesse du dollar en tant que monnaie de réserve
C’est une hypothèse émise par Zoltan Poszar, spécialiste des marchés monétaires au Crédit Suisse et ancien employé de la Réserve Fédérale de New York. Historiquement, les guerres ont souvent constitué un tournant pour le marché des changes. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les sanctions qui ont suivies pourraient en effet agir tel un électrochoc. Pour Poszar, l’accumulation de réserves en dollar par les banques centrales fait de moins en moins de sens. Le gel des avoirs russes va pousser de nombreuses banques centrales à se diversifier en dehors du dollar et à réancrer leurs devises locales à des actifs qui sont moins susceptibles d’être influencés (ou confisqués) par les gouvernements occidentaux.
 

Un nouvel ordre monétaire
Toujours selon Poszar, nous pourrions assister à l’éclosion d’un nouvel ordre monétaire où les Etats seraient beaucoup moins interconnectés via les comptes bancaires internationaux et les réserves.
Jusqu’à ce jour, la plupart des réserves sont constituées de dettes d’Etats envers les autres. C’est le cas par exemple pour une banque centrale qui détient des bons du trésor américain ou des dollars déposés auprès de JP Morgan. C’est ce type d’actifs qui peut en effet être saisi ou sanctionné.
A l’avenir, de nombreux états pourraient être tentés de détenir des actifs sur lesquels ils peuvent garder la main en toute circonstance – c’est le cas par exemple de l’or détenu dans un coffre auprès d’une banque domestique.
La tentation est donc grande pour la Russie, la Chine et d’autres pays émergents d’arrimer leurs devises à l’étalon-or, ce qui constituerait en quelque sorte à un retour vers Bretton-Woods. Un virage à 180 degrés qui diminuerait la possibilité pour l’Occident d’utiliser le dollar ou l’euro comme une arme économique.
Relevons d’ailleurs que ce mouvement de dédollarisation a été amorcé par la Russie il y a déjà plusieurs années (cf. article Allnews «Le monde a changé»). Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie s’est progressivement délestée de ses bons du trésor américain et a réinvesti ses avoirs en euro, yuan, sterling mais aussi en or. D’ailleurs, la banque centrale russe détient davantage d’or que de dollars américains.

Graphique: répartition des avoirs de la banque centrale russe par type d’actifs et géographie

(source: Bloomberg).

QUEL(S) ACTIF(S) POUR REMPLACER LE DOLLAR?

Alors que de nombreux pays ont probablement la tentation de réduire leur dépendance au dollar et à l’euro, ils font cependant face à un problème de taille: comment et dans quel actif réinvestir des trillions de dollars actuellement détenus en tant que réserve?

Jusqu’à la crise ukrainienne, l’euro faisait figure de principale alternative au dollar. Mais l’alignement des européens avec les américains lors de ce conflit n’est pas de nature à renforcer l’attrait de l’euro pour les Etats qui veulent s’affranchir du type de risque discuté ci-avant.

Le yuan fait partie lui aussi des alternatives, et ce d’autant plus que la Chine pèse de manière toujours plus importante dans les échanges (cf. article Allnews «La dette chinoise, valeur refuge?»).

L’or est bien entendu un candidat tout désigné. Les banques centrales ont d’ailleurs accumulé 463 tonnes d’or supplémentaires en 2021, portant les réserves d’or mondiales à environ 35'600 tonnes, leur plus haut niveau depuis près de 30 ans…

Mais l’or en tant qu’actif de réserve a ses limites. Tout d’abord au niveau de sa valeur de marché, qui est aujourd’hui d’environ 12 trillions de dollars, un montant faible en comparaison des quelques 29 trillions de dollars d’échanges commerciaux annuels.

Autre limitation de l’or: il n’est pas si simple de le stocker et de le transférer.

Ces limitations sont autant d’éléments qui amènent certaines banques centrales à considérer des cryptomonnaies telles que le bitcoin comme possible monnaie de réserve: offre limitée (cf. article Allnews «Ce qui est rare est cher»), décentralisation, aisance de stockage et de transférabilité sont autant d’éléments qui font du bitcoin un candidat en tant qu’actif de réserve pour les banques centrales. Mais cet actif a lui aussi des limites: valeur de marché encore plus restreinte que celle de l’or, risque légal, forte volatilité, etc.

Même si le mouvement de diversification des réserves est en marche, la dédollarisation ne peut pas intervenir du jour au lendemain. Mais il est fort probable que la composition des bilans des banques centrales soient désormais scrutés de manière encore plus étroite par les économistes mais aussi les gouvernements, tant les conséquences macro-économiques et financières d’une réallocation des actifs pourraient être considérables. 

 

Modifié par herciv
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il y a 46 minutes, MoX a dit :

Dans ce type de régime, c'est souvent utilisé pour purger / faire sauter des fusibles en se donnant le beau rôle auprès des petites gens ...

En partie, pas seulement. De mémoire ces derniers mois un haut responsable du FSB et le général commandant les transmissions de l'armée russe ont été condamnés entre autres...

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il y a 2 minutes, Delbareth a dit :

Ce qui me gène dans la théorie "Poutine avait tout prévu", c'est qu'il aurait même prévu l'ampleur des sanctions prises, sans quoi le monde n'aurait pas beaucoup plus changé qu'après la Crimée.

Or cette ampleur tire sa source de l'unité des européens, et ça, même nous on en revient toujours pas ! Alors parier l'évolution du monde dessus...

ALors change de mot et utilise 'espérer'. 

Poutine s'attendait forcément aux sanctions et savait déjà qu'il irait au bout de sa démarche donc il savait aussi que les sanctions ne pouvaient que se renforcer. Mais comme il n'a pas plus de boule cristal que toi e moi il ne savait pas à quel vitesse elles iraient crecendo.

 

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il y a 21 minutes, Alexis a dit :

Armement - Comment j'ai appris à aimer la Bombe

Le traitement nombriliste de la proximité de l'Allemagne avec Poutine ne fait que détourner l'attention de la révélation de l'armée allemande. Il lui faut des armes nucléaires.

[...]

La raison : notre armée se trouve dans un état de délabrement de la prospérité. Année après année, elle a reçu plus de 40 milliards d'euros, mais elle n'a pas ce dont elle a besoin et ne peut donc pas faire ce qu'elle devrait faire. Où est passé l'argent, qu'a-t-il acheté ? Des canons, des chars, des avions et des munitions ou des slips chauds, non, mais alors quoi ? Des crayons au service des achats, au château de Kafka à Coblence ? Un système dans lequel 40 à 50 milliards par an peuvent s'évaporer sans effet, respire tout aussi facilement un fonds spécial de 100 milliards étalé sur cinq ans. Cela mériterait bien plus une commission d'enquête que la question de savoir si les Stegner et les Mützenich de la social-démocratie allemande ont encore tous les boulons en main lorsqu'ils tweetent sur la Russie.

L'argumentaire est assez cocasse. Bien que des sommes relativement conséquentes soient injectées par la nation dans la défense, la Bundeswehr peine à équiper ses troupes comme il le faudrait, y compris concernant des équipements relativement basiques... mais il lui faudrait également des armes nucléaires. Sachant par ailleurs, si l'on écoute également un certain nombre de voix, qu'il conviendrait également d'acquérir une défense anti-missiles à plusieurs couches... Je pense que le simple homme d'infanterie va pouvoir attendre un moment avant d'avoir des dotations un minimum acceptables.

Modifié par Skw
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il y a 24 minutes, Alexis a dit :

Bon, résumons. Il s'agirait donc pour l'Allemagne de :

- Prendre conscience de sa dépendance extrême aux Etats-Unis pour la sécurité

- Décider d'étendre "avec" la France un parapluie nucléaire sur l'UE (et non tenter de faire en sorte que la dissuasion nucléaire française lui soit étendue)

- Etant donné que ça pourrait être indispensable dès fin 2024, eh bien la date objectif est connue

- Le traité de non-prolifération ? Eh bien oui, il faut l'enterrer le "réévaluer"

- Et même si Blome ne le dit pas, la logique même montre que le traité d'interdiction des essais doit subir le même sort

J'vous avais bien dit que c'était ébouriffant :bloblaugh: !

Il s(agit clairement d'un alignement sur la pensée française ! Reste à lui ouvrir ses chakra sur une pensée qui sorte du continent européen et on pourra faire comme si on etait copain.

il y a 8 minutes, Skw a dit :

L'argumentaire est assez cocasse. Bien que des sommes relativement conséquentes soient injectées par la nation dans la défense, la Bundeswehr peine à équiper ses troupes comme il le faudrait, y compris concernant des équipements relativement basiques... mais il lui faudrait également des armes nucléaires. Sachant par ailleurs, si l'on écoute également un certain nombre de voix, qu'il conviendrait également d'acquérir une défense anti-missiles à plusieurs couches... Je pense que le simple homme d'infanterie va pouvoir attendre un moment avant d'avoir des dotations un minimum acceptables.

Oulà tu brûles les etapes. On n"est pas encore à la construction d'un budget. Ils en sontt juste à la réalisation d'une pensée cohérente.

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il y a une heure, Alexis a dit :

Bon, résumons. Il s'agirait donc pour l'Allemagne de :

- Prendre conscience de sa dépendance extrême aux Etats-Unis pour la sécurité

- Décider d'étendre "avec" la France un parapluie nucléaire sur l'UE (et non tenter de faire en sorte que la dissuasion nucléaire française lui soit étendue)

- Etant donné que ça pourrait être indispensable dès fin 2024, eh bien la date objectif est connue

- Le traité de non-prolifération ? Eh bien oui, il faut l'enterrer le "réévaluer"

- Et même si Blome ne le dit pas, la logique même montre que le traité d'interdiction des essais doit subir le même sort

J'vous avais bien dit que c'était ébouriffant :bloblaugh: !

Sur l'aspect pratique, je me demande s'il serait vraiment possible à l'Allemagne - à supposer naturellement qu'elle le décide pour de bon ! - de se doter d'une dissuasion nucléaire crédible face à la Russie en... deux ans et demi ?

==>Pas de certitude, mais j'aurais tendance à dire plutôt oui.

Quelques évidences d'abord s'agissant d'un délai si court :

- Pas question de développer de missile balistique intercontinental - ni même probablement intermédiaire à ergols solides, technologie que ne maîtrise pas l'Allemagne

- Encore moins un moteur nucléaire pour sous-marin

- Très difficile d'envisager des armes thermonucléaires (la production du tritium, la découverte du "secret" du passage des armes A aux H seraient de gros obstacles, probablement insurmontables en trente mois) ni même des armes vraiment miniaturisées

Cela dit, l'objectif ne serait pas une capacité de seconde frappe de portée globale comme celles de l'Amérique, la Russie, la France et la Chine, mais bien une capacité de seconde frappe de portée intermédiaire. Or pour cela :

- Des armes A suffiraient, pas nécessairement très optimisées, même si de préférence à puissance augmentée (60 kt minimum référence l'AN-11 en plus miniaturisé, 130 kt si possible référence la MR31) Ce genre de design est probablement accessible assez facilement à un pays disposant de métallurgie avancée et de capacités de calcul modernes, pour peu qu'il dispose d'uranium enrichi - l'Allemagne sait en produire - ou de plutonium - l'Allemagne en a au moins une demi-tonne, suffisant pour une centaine d'armes

- Le vecteur pourrait être un missile de croisière. L'Allemagne a un design avec ogive de 480 kg et 500 km de portée le Taurus KEPD 350, qui est insuffisant à lui seul (il faudrait plutôt 2 000 voire 2 500 km de portée), mais permettrait probablement d'en dériver assez rapidement une arme convenable

- Les porteurs pourraient être des sous-marins de type 212 - la Deutsche Marine en a six - dans une solution de type "israélien" avec quatre à six missiles par bâtiment, et deux bâtiments maintenus à l'eau en permanence. Difficulté supplémentaire : développer la technologie de changement de milieu pour le lancement (monter le missile de croisière sur Eurofighter ne serait probablement pas si intéressant, comment maintenir une capacité de frappe en second avec des avions stationnés dans des bases connues ?)

- Ou encore cela pourrait être des camions banalisés tout simplement, avec une solution de type "missile à roulettes" beaucoup plus facile à disperser et dissimuler que des avions, et sans doute plus rapide à développer que des missiles de croisière lancés de sous-marins

- Et puis bien sûr il faudrait réaliser au moins un essai, de préférence quelques-uns. Seule solution : essais souterrains... dans les Alpes ?

Est-ce que tout ça tient en deux ans et demi ? Difficile, clairement. A vue de nez, peut-être pas impossible avec des développements parallèles en mode "carte blanche" ?

 

Bon, je ne crois pas que ça sera fait d'ici fin 2024, bien sûr :smile: Déjà, il faut le temps d'augmenter le nombre de lits de réanimation pour y placer tous les responsables des Grünen :happy: ! Et puis pour l'instant c'est juste un commentateur connu qui lance un pavé dans la mare (mais il n'est sans doute pas le seul à y penser)

Cependant, si j'ai raison de penser qu'un délai court (moins de trois ans peut-être) serait possible pour un programme se concentrant sur le strict minimum et mené en urgence, c'est peut-être le genre de choses qui serait envisageable en mode "Scheisse, Trump ist wieder da !", si par exemple le Donald ou un clone ou émule quelconque revenait et qu'à Berlin on tombe de l'armoire.

Ou autre événement propre à faire se réveiller en sursaut - à supposer que l'invasion de l'Ukraine n'y suffise pas.

Modifié par Alexis
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A Moscou, le surprenant appel d’élus lancé à Poutine «contre la guerre en Ukraine»

https://www.lesoir.be/438031/article/2022-04-24/moscou-le-surprenant-appel-delus-lance-poutine-contre-la-guerre-en-ukraine

 

A Gagarinskï, quartier universitaire de la capitale, les députés du « soviet » municipal ont voté et diffusé un texte interpellant le chef du Kremlin contre « l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

C’est parce que leurs électeurs le demandaient que ces élus ont osé s’adresser à Vladimir Poutine pour dire « non à la guerre ». Rare audace en Russie où « l’opération militaire spéciale » en Ukraine, selon la litote du Kremlin, a pourtant porté la popularité du président à des sommets. « C’est un crime ! Contre l’Ukraine. Contre la Russie. Contre nous tous… », s’emporte Grigorï Tolkachiov. Cet homme d’affaires et père de famille de 52 ans est l’un des élus du conseil municipal de Gagarinskï, quartier sud-ouest de Moscou portant le nom célèbre du cosmonaute soviétique, premier homme dans l’espace. Aujourd’hui, cette municipalité s’est distinguée du reste de la capitale et du pays. « C’était impossible de ne rien faire : la société civile devait réagir », [...]

J'avais l'ensemble de l'article sur mon téléphone. En gros la députée et cheffe de l'assemblée municipale de Gagarinskï a été inculpée pour diffusion de fausses informations blabla, avec pour l'instant simplement une amende. Beaucoup de gens lui ont apporté son soutient pour la payer via une cagnotte. D'après elle, le mouvement de cette assemblée municipale a été imitée par d'autres assemblée d'autres communes proches de Moscou.

 

Modifié par collectionneur
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La blague du jour: La tentative d'assassinat déjouée par le FSB à l'encontre d'un des polémistes les plus célèbres du pays (Vladimir Solovyov), serait possiblement un coup monté. Entre autres bizarreries, la présence de trois exemplaires du jeu des les Sims 3, parmi le matériel du candidat assassin.

https://nypost.com/2022/04/25/russia-appears-to-confuse-the-sims-for-sim-cards-in-possible-staged-assassination-attempt/

L'hypothèse d'une incompréhension par l'officier en charge parait probable aux yeux d'Eliot Higgins (bloggeur/journaliste à Bellingcat)

 

Modifié par olivier lsb
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Il y a 10 heures, Alexis a dit :

ou de plutonium - l'Allemagne en a au moins une demi-tonne, suffisant pour une centaine d'armes

Petit bémol, si c'est du Pu issu du nucléaire civil il est relativement inutilisable pour une bombe.

Dans un réacteur civil tu veut laisser ton combustible dans le réacteur le plus longtemps possible, ce qui implique formation de 239Pu mais surtout de 240Pu de 241Pu , 242Pu, etc. Si les isotopes impaires (239, 241) sont bien sympa les pairs t'emmerdent car ils ont tendance à absorber des neutrons (donc à empoisonner la réaction en chaine) et en plus ils ont une probabilité faible (mais non nulle) de fission spontanée (AKA ta bombe te pète entre les pattes ce qui complique les calculs de criticité). Donc du Pu civil qui est resté longtemps en réacteur on n'en veut surtout pas dans une bombe, et la séparation isotopique du plutonium c'est compliqué (ont sait techniquement le faire mais c'est cher et ça pose des problèmes de prolifération).

Modifié par Alzoc
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