jean-françois Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 Honnêtement, Cider, tu penses réellement que l'Ukraine ou l'Europe ont leur mot à dire pour la pays ? L'europe suit les exigences US depuis 2014, malgré les conséquences pour l'économie européenne ( alors que ça n'a que trés peu d'impact pour les USA ) et l4ukraine, comme dire, ils sont comme tous les ailiers des USA, utilisable et jetable à volonté 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 23 juin 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 23 minutes, herciv a dit : Ok toi tu crois que les russes ne s'arrèteront pas au DNIEPR. Pourquoi pas. Moi je pense que Poutine pourrait faire un sâle coup au US en n'allant pas jusqu'à l'anéantissement ukrainien. Il me semble que Poutine a une carte à jouer de cette façon. Je suis d'un avis très simple : les Russes iront jusqu'où on les laissera aller*. Et je dis "on", je parle de tous les autres pays, même hors Occident. Quant au coté "anéantissement raisonnable de Poutine", il me semble battu en brèche par ce conflit alors que l'idée de reconnaitre l'indépendance de la DNR/LNR et d'indiquer "ce sont des copains, le premier Ukrainien qui débarque, on crame sa baraque" eut été nettement plus sale en matière de putasserie géopolitique. Révélation *Ce qui me fait rappeler ce dialogue dans un Sven Hassel avec l'inénarrable Joseph Porta : "Mais où cela s'arrêtera t-il ? Dans la Kolyma !" il y a 17 minutes, Deres a dit : On a quand même bien vu que les russes ont largement diminuer leurs ambitions pour leur opération spéciale. Du moins pour le moment. Evidemment, si l'armée ukrainienne s'écroulait et que les russes pouvait faire repartir la guerre de mouvement, peut être changeraient-ils d'avis et ils redeviendraient gourmand. Dans ce cas là, l'objectif de choix serait bien entendu Odessa avec son port et ses installation militaires et une population russophone assez importante donc plus facile à assimiler. Et au passage, cela met l'Ukraine en situation de dépendance en lui coupant l'accès à la mer noire. Mais je n'y crois pas personnellement. Même avec une armée ukrainienne à bout de souffle, les unités russes sont elles aussi très usés et n'auraient pas la surprise comme au lancement de l'opération. De plus, les mêmes tactiques et armements qui ont fait échoué l'attaque vers Kiev feraient donc probablement les mêmes effets. Ont-ils réduit leurs ambitions initiales ou ont-ils été contraints de les réduire à la baisse ? Je le dis au-dessus, je pense que la seule limite à l'ambition russe sera ce qu'ils veulent s'imposer. Ou éventuellement un mur antichar. il y a 13 minutes, jean-françois a dit : Honnêtement, Cider, tu penses réellement que l'Ukraine ou l'Europe ont leur mot à dire pour la pays ? L'europe suit les exigences US depuis 2014, malgré les conséquences pour l'économie européenne ( alors que ça n'a que trés peu d'impact pour les USA ) et l4ukraine, comme dire, ils sont comme tous les ailiers des USA, utilisable et jetable à volonté Je n'adhère pas à cette théorie "caniche européen" tout comme je n'adhère pas à l'idée que le Brésil protège ses forêts. Et concrètement, en admettant que tu aies raison... passer des exigences US aux exigences russes marquerait-il un progrès ? J'ai un léger doute. 1 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 Il y a 2 heures, Minitel a dit : Ici, tout simplement Wikipedia : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Transport_ferroviaire_en_Europe#/media/Fichier%3ANetworks_of_Major_High_Speed_Rail_Operators_in_Europe.gif content://com.opera.browser.FileProvider/images/share/1655995279269111963972.png Petite erreur, pour le fret, c'est ici : https://www.citwell.com/transport-ferroviaire-en-europe-ne-ratez-pas-le-train/ Le vieux grincheux a pondu un thread sur le sujet : Révélation Visiblement, l'axe Pologne-pays Baltes n'est plus utilisé. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Minitel Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a une heure, Ciders a dit : Le vieux grincheux a pondu un thread sur le sujet : Révéler le contenu masqué Visiblement, l'axe Pologne-pays Baltes n'est plus utilisé. Pourtant, il n'est opérationnel que de puis 2015 : Corridor de fret ferroviaire Mer du Nord-Baltique – Votre pont ferroviaire Est-Ouest à travers l'Europe Le corridor de fret ferroviaire Mer du Nord – Baltique a été établi conformément au règlement (UE) 913/2010. Son contour géographique comprend également des modifications conformément aux règlements (UE) 1315/2013 et 1316/2013 et à la décision d'exécution (UE) 2015/1111 de la Commission. Le corridor est opérationnel depuis novembre 2015. Le corridor traverse huit États membres de l'UE : à partir des ports de la mer du Nord d'Anvers, du port de la mer du Nord (Gent/Terneuzen), de Zeebrugge, de Rotterdam, d'Amsterdam, de Wilhelmshaven, de Bremerhaven et de Hambourg, se répandant dans le centre de l'Allemagne via Aix-la-Chapelle, Hanovre, Magdebourg et Berlin jusqu'à Varsovie et la frontière polono-biélorusse à Terespol. Une branche mène de Magdebourg à Prague via Falkenberg et Dresde. À Falkenberg commence la branche sud en Pologne à Wrocław, Katowice et Medyka. Une autre branche va de Varsovie à Kaunas, puis à Riga et Tallinn. RFC NS-B comprend plus de 9 600 km de lignes ferroviaires et relie les ports les plus importants de la mer du Nord à l'Europe centrale et aux États baltes, fournissant un pont ferroviaire entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest. https://rfc8.eu/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 19 minutes, Minitel a dit : Pourtant, il n'est opérationnel que de puis 2015 : Corridor de fret ferroviaire Mer du Nord-Baltique – Votre pont ferroviaire Est-Ouest à travers l'Europe Le corridor de fret ferroviaire Mer du Nord – Baltique a été établi conformément au règlement (UE) 913/2010. Son contour géographique comprend également des modifications conformément aux règlements (UE) 1315/2013 et 1316/2013 et à la décision d'exécution (UE) 2015/1111 de la Commission. Le corridor est opérationnel depuis novembre 2015. Le corridor traverse huit États membres de l'UE : à partir des ports de la mer du Nord d'Anvers, du port de la mer du Nord (Gent/Terneuzen), de Zeebrugge, de Rotterdam, d'Amsterdam, de Wilhelmshaven, de Bremerhaven et de Hambourg, se répandant dans le centre de l'Allemagne via Aix-la-Chapelle, Hanovre, Magdebourg et Berlin jusqu'à Varsovie et la frontière polono-biélorusse à Terespol. Une branche mène de Magdebourg à Prague via Falkenberg et Dresde. À Falkenberg commence la branche sud en Pologne à Wrocław, Katowice et Medyka. Une autre branche va de Varsovie à Kaunas, puis à Riga et Tallinn. RFC NS-B comprend plus de 9 600 km de lignes ferroviaires et relie les ports les plus importants de la mer du Nord à l'Europe centrale et aux États baltes, fournissant un pont ferroviaire entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest. https://rfc8.eu/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Rail_Baltica#/media/Fichier:RailBaltica.png 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Minitel Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a une heure, capmat a dit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rail_Baltica#/media/Fichier:RailBaltica.png Mea-culpa : ils auraient pu mettre les lignes non construites en pointillés. Donc les pays baltes se sont tirés une balle dans le pied...... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 Il y a 2 heures, Ciders a dit : Et pour négocier, il faut être deux. Les Russes ne veulent pas négocier : ils veulent prendre l'Ukraine ET un retour au statu quo ante 2014 au niveau commercial et sanctions. Ce qui est totalement impensable et irréaliste. Pour l'instant c'est les Américains et les Ukrainiens qui ne voulaient pas négocier. Les Américains et les Ukrainiens ne voulaient pas mettre en application les accords de Minsk. https://nationalinterest.org/feature/military-conflict-between-america-and-russia-making-203144 (21 juin 2022) L'invasion de l'Ukraine par la Russie ne s'est pas produite sans avertissement ni tentative de répondre à ses préoccupations par des moyens diplomatiques. Bien au contraire. Fin 2021, Moscou a présenté une liste d'exigences en matière de sécurité, notamment l'adhésion officielle de l'Ukraine à l'OTAN et ce qu'elle considérait comme l'absorption militaire de l'Ukraine par l'OTAN. Moscou a formulé ces exigences d'une manière clairement inacceptable pour les États-Unis et leurs alliés, mais il y avait néanmoins une opportunité - d'autant plus qu'il n'était pas prévu d'offrir l'adhésion à l'OTAN à l'Ukraine de sitôt - d'engager les Russes dans une conversation sérieuse sur la question et d'essayer de trouver une formule diplomatique mutuellement acceptable. Au lieu de cela, les États-Unis et l'OTAN ont rejeté avec mépris l'ultimatum russe, non seulement pour la forme, mais aussi par de nouvelles séries de sanctions et de nouvelles livraisons d'armes à Kiev. C'était exactement le contraire de ce que Poutine cherchait à obtenir. À l'époque, le président Zelensky a eu raison d'être sceptique quant aux avertissements du président Biden, selon lesquels une invasion russe de l'Ukraine était imminente, car une telle attaque n'était ni imminente ni même décidée par Poutine. La Russie a utilisé ses manœuvres militaires avec la Biélorussie pour positionner ses forces et faire valoir son point de vue - pour les utiliser comme levier militaire contre l'Ukraine - mais il n'y avait pas assez de forces pour une invasion militaire à grande échelle, comme cela a été démontré lorsque l'invasion a effectivement eu lieu. Comme me l'a dit un haut fonctionnaire considéré comme familier avec la pensée du dirigeant russe, Poutine "a en fait espéré contre tout espoir qu'à la fin de la journée, des négociations sérieuses commenceraient, et qu'aucune action militaire ne serait nécessaire". Au lieu de cela, Washington a mis Moscou au pied du mur, laissant Poutine devant le choix douloureux de soit paraître faible et discrédité soit appuyer sur le bouton d'une invasion. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 34 minutes, Minitel a dit : Mea-culpa : ils auraient pu mettre les lignes non construites en pointillés. Donc les pays baltes se sont tirés une balle dans le pied...... Pas forcément. Si le Rail Baltica voit enfin ses travaux s'accélérer, les Russes vont se retrouver avec une arme logistique de moins. Et les Baltes pourront enfin développer un réseau viable. il y a 9 minutes, Wallaby a dit : Pour l'instant c'est les Américains et les Ukrainiens qui ne voulaient pas négocier. Les Américains et les Ukrainiens ne voulaient pas mettre en application les accords de Minsk. https://nationalinterest.org/feature/military-conflict-between-america-and-russia-making-203144 (21 juin 2022) L'invasion de l'Ukraine par la Russie ne s'est pas produite sans avertissement ni tentative de répondre à ses préoccupations par des moyens diplomatiques. Bien au contraire. Fin 2021, Moscou a présenté une liste d'exigences en matière de sécurité, notamment l'adhésion officielle de l'Ukraine à l'OTAN et ce qu'elle considérait comme l'absorption militaire de l'Ukraine par l'OTAN. Moscou a formulé ces exigences d'une manière clairement inacceptable pour les États-Unis et leurs alliés, mais il y avait néanmoins une opportunité - d'autant plus qu'il n'était pas prévu d'offrir l'adhésion à l'OTAN à l'Ukraine de sitôt - d'engager les Russes dans une conversation sérieuse sur la question et d'essayer de trouver une formule diplomatique mutuellement acceptable. Au lieu de cela, les États-Unis et l'OTAN ont rejeté avec mépris l'ultimatum russe, non seulement pour la forme, mais aussi par de nouvelles séries de sanctions et de nouvelles livraisons d'armes à Kiev. C'était exactement le contraire de ce que Poutine cherchait à obtenir. À l'époque, le président Zelensky a eu raison d'être sceptique quant aux avertissements du président Biden, selon lesquels une invasion russe de l'Ukraine était imminente, car une telle attaque n'était ni imminente ni même décidée par Poutine. La Russie a utilisé ses manœuvres militaires avec la Biélorussie pour positionner ses forces et faire valoir son point de vue - pour les utiliser comme levier militaire contre l'Ukraine - mais il n'y avait pas assez de forces pour une invasion militaire à grande échelle, comme cela a été démontré lorsque l'invasion a effectivement eu lieu. Comme me l'a dit un haut fonctionnaire considéré comme familier avec la pensée du dirigeant russe, Poutine "a en fait espéré contre tout espoir qu'à la fin de la journée, des négociations sérieuses commenceraient, et qu'aucune action militaire ne serait nécessaire". Au lieu de cela, Washington a mis Moscou au pied du mur, laissant Poutine devant le choix douloureux de soit paraître faible et discrédité soit appuyer sur le bouton d'une invasion. La partie en gras est suffisante à mon sens. Le dernier passage est effrayant car il révèle le côté "bully" d'un dirigeant qui semble ignorer toute autre considération que la doctrine Leroy Jenkins. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 2 minutes, Ciders a dit : La partie en gras est suffisante à mon sens. Ce n'est pas parce que la position de départ de la partie adverse est inacceptable qu'il faut refuser de négocier. Le but de la négociation étant justement de l'amener de sa position de départ à une position moyenne, moins extrême. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 14 minutes, Wallaby a dit : Pour l'instant c'est les Américains et les Ukrainiens qui ne voulaient pas négocier. Les Américains et les Ukrainiens ne voulaient pas mettre en application les accords de Minsk. https://nationalinterest.org/feature/military-conflict-between-america-and-russia-making-203144 (21 juin 2022) L'invasion de l'Ukraine par la Russie ne s'est pas produite sans avertissement ni tentative de répondre à ses préoccupations par des moyens diplomatiques. Bien au contraire. Fin 2021, Moscou a présenté une liste d'exigences en matière de sécurité, notamment l'adhésion officielle de l'Ukraine à l'OTAN et ce qu'elle considérait comme l'absorption militaire de l'Ukraine par l'OTAN. Moscou a formulé ces exigences d'une manière clairement inacceptable pour les États-Unis et leurs alliés, mais il y avait néanmoins une opportunité - d'autant plus qu'il n'était pas prévu d'offrir l'adhésion à l'OTAN à l'Ukraine de sitôt - d'engager les Russes dans une conversation sérieuse sur la question et d'essayer de trouver une formule diplomatique mutuellement acceptable. Au lieu de cela, les États-Unis et l'OTAN ont rejeté avec mépris l'ultimatum russe, non seulement pour la forme, mais aussi par de nouvelles séries de sanctions et de nouvelles livraisons d'armes à Kiev. C'était exactement le contraire de ce que Poutine cherchait à obtenir. À l'époque, le président Zelensky a eu raison d'être sceptique quant aux avertissements du président Biden, selon lesquels une invasion russe de l'Ukraine était imminente, car une telle attaque n'était ni imminente ni même décidée par Poutine. La Russie a utilisé ses manœuvres militaires avec la Biélorussie pour positionner ses forces et faire valoir son point de vue - pour les utiliser comme levier militaire contre l'Ukraine - mais il n'y avait pas assez de forces pour une invasion militaire à grande échelle, comme cela a été démontré lorsque l'invasion a effectivement eu lieu. Comme me l'a dit un haut fonctionnaire considéré comme familier avec la pensée du dirigeant russe, Poutine "a en fait espéré contre tout espoir qu'à la fin de la journée, des négociations sérieuses commenceraient, et qu'aucune action militaire ne serait nécessaire". Au lieu de cela, Washington a mis Moscou au pied du mur, laissant Poutine devant le choix douloureux de soit paraître faible et discrédité soit appuyer sur le bouton d'une invasion. Les Américains ne souhaitaient peut être pas négocier simplement parce que la Russie n'est plus à leur agenda, et souhaitaient avoir les coudées franches vis à vis de la Chine. C'est le sens de leur politique internationale depuis le pivot décrété par Obama, jamais remis en question par Trump. Et encore moins par Biden, son VP de l'époque. En espérant que VVP ne se lancerait pas dans une aventure militaire, l'affaire aurait pu en rester là. On aurait eu une Russie contrariée, mais tout à sa paranoïa et à sa volonté impériale. C'est à dire que dans les faits, elle ne risquait pas grand chose d'un point de vue stratégique. Et puis des Etats-Unis concentrés sur la Chine, jusqu'au bout de leur chaîne industrielle, logistique et militaire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 23 juin 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 juin 2022 (modifié) il y a 5 minutes, Wallaby a dit : Ce n'est pas parce que la position de départ de la partie adverse est inacceptable qu'il faut refuser de négocier. Le but de la négociation étant justement de l'amener de sa position de départ à une position moyenne, moins extrême. L'Histoire récente démontrant amplement cette volonté russe de négocier et la faculté des décideurs russes d'arriver à une position "moyenne, moins extrême" (ironie). Si tous les pays proches de la Russie paniquent, ce n'est pas à cause d'un complot américain. Et ce qu'on voit avec les Kazakhs ne laisse pas d'inquiéter par exemple. Modifié le 23 juin 2022 par Ciders 3 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 56 minutes, capmat a dit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rail_Baltica#/media/Fichier:RailBaltica.png Merci. Il semble donc que Moscou ait vraiment l'option d'emm..der sérieusement la Lituanie ainsi que les autres pays Baltes en rendant plus difficile et coûteux leurs transports, de manière symétrique à l'emm..dement qu'elle subit à Kaliningrad. Je pense que c'est paradoxalement une bonne nouvelle, car il ne devrait du coup pas y avoir de tentation à Moscou d'augmenter les enchères et de changer de registre. Il faut probablement s'attendre à ce que les trois pays Baltes demandent une compensation financière au reste de l'UE. Ce serait juste, puisque c'est eux qui s'occupent d'emm..der les Russes pour nous, et en subiront des conséquences. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 4 minutes, Alexis a dit : Merci. Il semble donc que Moscou ait vraiment l'option d'emm..der sérieusement la Lituanie ainsi que les autres pays Baltes en rendant plus difficile et coûteux leurs transports, de manière symétrique à l'emm..dement qu'elle subit à Kaliningrad. Je pense que c'est paradoxalement une bonne nouvelle, car il ne devrait du coup pas y avoir de tentation à Moscou d'augmenter les enchères et de changer de registre. Il faut probablement s'attendre à ce que les trois pays Baltes demandent une compensation financière au reste de l'UE. Ce serait juste, puisque c'est eux qui s'occupent d'emm..der les Russes pour nous, et en subiront des conséquences. Ceci étant dit, le problème des transports dans le coin ne date pas d'hier. En 1994-1995 (de mémoire), ça bataillait déjà autour d'une hausse des tarifs pour le fret ferroviaire côté balte, pour favoriser le détournement du trafic commercial de Saint-Pétersbourg et Kaliningrad vers les ports lettons et lituaniens. En réponse, Moscou avait lancé de gros projets d'aménagement portuaire autour de sa partie du golfe de Finlande et réduit ses exportations de pétrole brut par les terminaux de Ventspils. Pour le reste et le côté "Moscou n'augmentera pas les enchères"... vu ce qu'ils disent à chaque fois qu'ils voient le début de l'once d'une menace... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 Encore une alerte sur la situation du Dollar comme monnaie de référence : Le dollar pourrait perdre sa fonction de monnaie de réserve, estime GoldBroker Par AOF (Agence Option Finance) Publié le 20/06/2022 à 14:28 (AOF) - Le marché obligataire traverse une grave crise en raison des anticipations des décisions de remontée des taux aux Etats-Unis, observe Laurent Maurel, analyste chez GoldBroker. Les obligations d'entreprises sont particulièrement malmenées, mais la chute des produits obligataires liées au marché immobilier est encore plus spectaculaire. L'indice MBB, un tracker associé aux titres obligataires immobiliers américains (MBS), dépasse le niveau de correction de 2020 et connaît même une baisse encore plus forte que lors de la crise de 2008.La situation sur les produits obligataires liés à l'immobilier commercial est encore pire : la chute des CMBS dépasse par son ampleur tous les krachs obligataires précédents du secteur, souligne l'expert. Le marché n'a pas attendu effective du " quantitative easing " et du début du " quantitative tightening ". Il a entamé une réévaluation brutale de ces actifs. Pour combattre l'inflation qu'elle a elle même provoqué, la Fed a décidé de réduire son bilan et de mettre fin au rachat d'obligations, ce qui a poussé le marché à " re-pricer " ces produits à leur coût réel, hors intervention de la banque centrale, explique Laurent Maurel.Dans le détail précise le professionnel, la Fed possède dans son bilan près de 2 800 milliards de dollars de MBS achetés dans chaque programme de QE depuis 2008.Les pertes des titres de créance immobilière dégradent le bilan de la Fed. Or, lorsque le bilan d'une banque centrale se dégrade, la valeur de la monnaie qu'elle émet diminue, rappelle l'analyste.Selon lui, l'achat d'or physique par les banques centrales s'inscrit dans cette perte de confiance sur les capacités du dollar à garder son rôle de préservation de valeur. Pour cette raison, le dollar pourrait perdre sa fonction de monnaie de réserve dans le bilan de nombreuses banques centrales, conclut Laurent Maurel. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 https://www.telegraph.co.uk/news/2022/06/23/donbas-price-peace-ukraine-says-church-england/ l'évêque principal de l'Église d'Angleterre pour les affaires étrangères a déclaré que le prix de la paix pourrait être l'annexion par la Russie de la région orientale de Donbas. Jeudi, l'Église a insisté sur le fait que ce n'était pas son "point de vue", ajoutant que "l'intégrité territoriale de l'Ukraine ne fait aucun doute". Mais l'évêque de Leeds, le révérend Nick Baines, a déclaré que les objectifs du gouvernement britannique en Ukraine n'étaient "pas clairs" et a affirmé que Vladimir Poutine pourrait finalement être convaincu de rendre les terres occupées en échange d'un allègement des sanctions. Il a critiqué les sanctions comme étant un "instrument émoussé" et a averti que "l'imposition de mesures punitives qui touchent tous les Russes, quelle que soit leur opinion, risque de provoquer du ressentiment et d'alimenter le nationalisme". Dans des documents publiés avant la réunion du Synode général du mois prochain, il a déclaré qu'il serait "moralement problématique" de s'opposer à un cessez-le-feu "raisonnable" pour obtenir "des avantages par un conflit prolongé". Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mangouste Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 4 minutes, Wallaby a dit : https://www.telegraph.co.uk/news/2022/06/23/donbas-price-peace-ukraine-says-church-england/ l'évêque principal de l'Église d'Angleterre pour les affaires étrangères a déclaré que le prix de la paix pourrait être l'annexion par la Russie de la région orientale de Donbas. Jeudi, l'Église a insisté sur le fait que ce n'était pas son "point de vue", ajoutant que "l'intégrité territoriale de l'Ukraine ne fait aucun doute". Mais l'évêque de Leeds, le révérend Nick Baines, a déclaré que les objectifs du gouvernement britannique en Ukraine n'étaient "pas clairs" et a affirmé que Vladimir Poutine pourrait finalement être convaincu de rendre les terres occupées en échange d'un allègement des sanctions. Il a critiqué les sanctions comme étant un "instrument émoussé" et a averti que "l'imposition de mesures punitives qui touchent tous les Russes, quelle que soit leur opinion, risque de provoquer du ressentiment et d'alimenter le nationalisme". Dans des documents publiés avant la réunion du Synode général du mois prochain, il a déclaré qu'il serait "moralement problématique" de s'opposer à un cessez-le-feu "raisonnable" pour obtenir "des avantages par un conflit prolongé". Entre un cessez-le-feu et le prix d'une paix payée visiblement par les seuls Ukrainiens,ils font le grand écart. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 Oh, ce serait délicieusement ironique que l'ire des pays de l'Est se redirige vers la "perfide Albion" Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 Il y a 4 heures, Wallaby a dit : Pour l'instant c'est les Américains et les Ukrainiens qui ne voulaient pas négocier. Les Américains et les Ukrainiens ne voulaient pas mettre en application les accords de Minsk. J'admire ton obstination à nous ressortir inlassablement les mêmes talking points russes. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 à l’instant, Boule75 a dit : J'admire ton obstination à nous ressortir inlassablement les mêmes talking points russes. Sans en faire l'argument définitif qui excuserait tout (ou quoi que ce soit d'ailleurs) c'est pas un point qu'on peut juste écarter d'un revers de main. Faire comme si ce n'était qu'un point de propagande russe serait tout aussi malhonnête. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Boule75 Posté(e) le 23 juin 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 3 minutes, nemo a dit : Sans en faire l'argument définitif qui excuserait tout (ou quoi que ce soit d'ailleurs) c'est pas un point qu'on peut juste écarter d'un revers de main. Faire comme si ce n'était qu'un point de propagande russe serait tout aussi malhonnête. C'est de la propagande tant que n'est pas rappelé dans la même phrase que la Russie et ses "séparatistes" ne respectaient pas plus Minsk que l'Ukraine. Prétendre que Moscou voulait négocier le 23 février ou le voudrait encore actuellement est du même tonneau, une affirmation basée sur des fantasmes. Quant à choisir de ne négocier qu'avec les USA (qui n'ont pas ratifié un traité depuis Mathusalem en passant...) : depuis quand choisit-on ses interlocuteurs en dehors des pays concernés ? Bref : c'est bien stérile. 8 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 https://nationalinterest.org/feature/causes-and-consequences-ukraine-crisis-203182 (23 juin 2022) (page 1/4) John Mearsheimer : La guerre en Ukraine est un désastre multidimensionnel, qui risque de s'aggraver considérablement dans un avenir prévisible. Lorsqu'une guerre est un succès, on s'intéresse peu à ses causes, mais lorsque le résultat est désastreux, comprendre comment cela s'est produit devient primordial. Les gens veulent savoir : comment nous sommes-nous mis dans cette terrible situation ? J'ai été témoin de ce phénomène à deux reprises dans ma vie : d'abord avec la guerre du Viêt Nam, puis avec la guerre en Irak. Dans les deux cas, les Américains voulaient savoir comment leur pays avait pu commettre une telle erreur de calcul. Étant donné que les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN ont joué un rôle crucial dans les événements qui ont conduit à la guerre en Ukraine - et qu'ils jouent maintenant un rôle central dans la conduite de cette guerre - il convient d'évaluer la responsabilité de l'Occident dans cette calamité. Je présenterai deux arguments principaux aujourd'hui. Premièrement, les États-Unis sont les principaux responsables de la crise ukrainienne. Il ne s'agit pas de nier que Poutine a commencé la guerre et qu'il est responsable de la conduite de la guerre par la Russie. Il ne s'agit pas non plus de nier que les alliés des États-Unis portent une certaine responsabilité, mais ils suivent largement l'exemple de Washington en Ukraine. Mon affirmation centrale est que les États-Unis ont fait avancer des politiques à l'égard de l'Ukraine que Poutine et d'autres dirigeants russes considèrent comme une menace existentielle, ce qu'ils ne cessent de répéter depuis de nombreuses années. Plus précisément, je parle de l'obsession des États-Unis à faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN et à en faire un rempart occidental à la frontière de la Russie. L'administration Biden n'était pas disposée à éliminer cette menace par la diplomatie et, en 2021, elle a réaffirmé l'engagement des États-Unis à faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN. Poutine a répondu en envahissant l'Ukraine le 24 février de cette année. Deuxièmement, l'administration Biden a réagi au déclenchement de la guerre en redoublant d'efforts contre la Russie. Washington et ses alliés occidentaux se sont engagés à vaincre de manière décisive la Russie en Ukraine et à appliquer des sanctions globales pour affaiblir considérablement la puissance russe. Les États-Unis ne sont pas sérieusement intéressés par la recherche d'une solution diplomatique à la guerre, ce qui signifie que la guerre risque de s'éterniser pendant des mois, voire des années. Dans ce processus, l'Ukraine, qui a déjà beaucoup souffert, va subir un préjudice encore plus grand. En fait, les États-Unis aident l'Ukraine à s'engager sur le chemin de la mort. En outre, il y a un risque d'escalade de la guerre, car l'OTAN pourrait être entraînée dans les combats et des armes nucléaires pourraient être utilisées. Nous vivons une époque périlleuse. La doxa conventionnelle L'Occident est largement et fermement convaincu que Poutine est le seul responsable de la crise ukrainienne et certainement de la guerre en cours. On dit qu'il a des ambitions impériales, c'est-à-dire qu'il est déterminé à conquérir l'Ukraine et d'autres pays, dans le but de créer une grande Russie qui ressemble un peu à l'ancienne Union soviétique. En d'autres termes, l'Ukraine est la première cible de Poutine, mais pas la dernière. Comme le dit un spécialiste, il "agit en fonction d'un objectif sinistre et de longue date : effacer l'Ukraine de la carte du monde". Compte tenu des objectifs supposés de Poutine, il est parfaitement logique que la Finlande et la Suède rejoignent l'OTAN et que l'alliance augmente ses niveaux de force en Europe de l'Est. La Russie impériale, après tout, doit être contenue. Bien que ce récit soit répété à l'envi dans les médias grand public et par pratiquement tous les dirigeants occidentaux, rien ne vient l'étayer. Dans la mesure où les défenseurs de la sagesse conventionnelle fournissent des preuves, celles-ci n'ont que peu ou pas d'incidence sur les motifs de l'invasion de l'Ukraine par Poutine. Par exemple, certains soulignent qu'il a dit que l'Ukraine était un "État artificiel" ou qu'elle n'était pas un "État réel". Ces commentaires opaques ne disent toutefois rien sur les raisons qui l'ont poussé à faire la guerre. Il en va de même pour la déclaration de Poutine selon laquelle il considère les Russes et les Ukrainiens comme "un seul peuple" ayant une histoire commune. D'autres soulignent qu'il a qualifié l'effondrement de l'Union soviétique de "plus grande catastrophe géopolitique du siècle". Bien sûr, Poutine a également déclaré : "L'Union soviétique ne manque pas à celui qui n'a pas de cœur. Celui qui veut la récupérer n'a pas de cerveau". D'autres encore pointent du doigt un discours dans lequel il a déclaré que "l'Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie ou, pour être plus précis, par la Russie bolchévique et communiste." Mais comme il a continué à dire dans ce même discours, en référence à l'indépendance de l'Ukraine aujourd'hui : "Bien sûr, nous ne pouvons pas changer les événements passés, mais nous devons au moins les admettre ouvertement et honnêtement." Pour prouver que Poutine était déterminé à conquérir toute l'Ukraine et à l'incorporer à la Russie, il faut apporter la preuve que, premièrement, il pensait que c'était un objectif souhaitable, que, deuxièmement, il pensait que c'était un objectif réalisable et que, troisièmement, il avait l'intention de poursuivre cet objectif. Rien dans le dossier public ne prouve que Poutine envisageait, et encore moins avait l'intention, de mettre fin à l'Ukraine en tant qu'État indépendant et de l'intégrer à la grande Russie lorsqu'il a envoyé ses troupes en Ukraine le 24 février. En fait, il existe des preuves significatives que Poutine a reconnu l'Ukraine comme un pays indépendant. Dans son article du 12 juillet 2021 sur les relations russo-ukrainiennes, que les partisans de la doxa conventionnelle considèrent souvent comme une preuve de ses ambitions impériales, il déclare au peuple ukrainien : "Vous voulez créer un État qui vous appartienne : vous êtes les bienvenus !" Concernant la façon dont la Russie doit traiter l'Ukraine, il écrit : "Il n'y a qu'une seule réponse : avec respect." Il conclut ce long article par les mots suivants : "Et ce que sera l'Ukraine, c'est à ses citoyens d'en décider". Il est difficile de concilier ces déclarations avec l'affirmation selon laquelle il veut incorporer l'Ukraine dans une grande Russie. Dans ce même article du 12 juillet 2021, et à nouveau dans un important discours qu'il a prononcé le 21 février de cette année, Poutine a souligné que la Russie acceptait "la nouvelle réalité géopolitique qui a pris forme après la dissolution de l'URSS." Il a réitéré ce même point pour la troisième fois le 24 février, lorsqu'il a annoncé que la Russie allait envahir l'Ukraine. Il a notamment déclaré : "Nous n'avons pas l'intention d'occuper le territoire ukrainien" et a précisé qu'il respectait la souveraineté ukrainienne, mais seulement jusqu'à un certain point : "La Russie ne peut pas se sentir en sécurité, se développer et exister tout en faisant face à une menace permanente provenant du territoire de l'Ukraine actuelle." En substance, Poutine ne souhaitait pas faire de l'Ukraine une partie de la Russie ; il voulait s'assurer qu'elle ne devienne pas un "tremplin" pour l'agression occidentale contre la Russie, un sujet sur lequel je reviendrai prochainement. On pourrait objecter que Poutine a menti sur ses motivations, qu'il a tenté de dissimuler ses ambitions impériales. Or, j'ai écrit un livre sur le mensonge en politique internationale - Why Leaders Lie : The Truth about Lying in International Politics - et il est clair pour moi que Poutine ne mentait pas. Pour commencer, l'une de mes principales conclusions est que les dirigeants ne se mentent pas beaucoup entre eux ; ils mentent plus souvent à leur propre public. En ce qui concerne Poutine, quoi que l'on pense de lui, il n'a pas l'habitude de mentir aux autres dirigeants. Bien que certains affirment qu'il ment fréquemment et qu'on ne peut pas lui faire confiance, il y a peu de preuves qu'il ait menti à des publics étrangers. De plus, il a publiquement exposé sa pensée sur l'Ukraine à de nombreuses occasions au cours des deux dernières années et il a toujours souligné que sa principale préoccupation était les relations de l'Ukraine avec l'Occident, en particulier l'OTAN. Il n'a jamais laissé entendre qu'il souhaitait que l'Ukraine fasse partie de la Russie. Si ce comportement fait partie d'une gigantesque campagne de tromperie, ce serait sans précédent dans l'histoire. La stratégie militaire employée par Moscou depuis le début de la campagne est peut-être le meilleur indicateur du fait que Poutine ne cherche pas à conquérir et à absorber l'Ukraine. L'armée russe n'a pas tenté de conquérir toute l'Ukraine. Cela aurait nécessité une stratégie classique de blitzkrieg visant à envahir rapidement toute l'Ukraine avec des forces blindées soutenues par une puissance aérienne tactique. Cette stratégie n'était toutefois pas réalisable, car l'armée d'invasion russe ne comptait que 190 000 soldats, une force bien trop faible pour vaincre et occuper l'Ukraine, qui est non seulement le plus grand pays situé entre l'océan Atlantique et la Russie, mais qui compte également plus de 40 millions d'habitants. Sans surprise, les Russes ont poursuivi une stratégie à objectifs limités, axée sur la capture ou la menace de Kiev et la conquête d'une large bande de territoire dans l'est et le sud de l'Ukraine. En bref, la Russie n'avait pas la capacité de soumettre l'ensemble de l'Ukraine, et encore moins de conquérir d'autres pays d'Europe orientale. Comme l'a fait remarquer Ramzy Mardini, un autre indicateur révélateur des objectifs limités de Poutine est que rien ne prouve que la Russie préparait un gouvernement fantoche pour l'Ukraine, qu'elle cultivait des dirigeants pro-russes à Kiev ou qu'elle poursuivait des mesures politiques qui permettraient d'occuper l'ensemble du pays et de l'intégrer à terme à la Russie. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 il y a 32 minutes, Boule75 a dit : C'est de la propagande tant que n'est pas rappelé dans la même phrase que la Russie et ses "séparatistes" ne respectaient pas plus Minsk que l'Ukraine. Prétendre que Moscou voulait négocier le 23 février ou le voudrait encore actuellement est du même tonneau, une affirmation basée sur des fantasmes. Quant à choisir de ne négocier qu'avec les USA (qui n'ont pas ratifié un traité depuis Mathusalem en passant...) : depuis quand choisit-on ses interlocuteurs en dehors des pays concernés ? Bref : c'est bien stérile. Le "pas plus" est très discutable. Mais ce qui est stérile est surtout de renvoyer au mauvais comportement de l'autre à chaque point présenté. Tout le monde fait que répondre c'est bien connu : même les nazi prétendaient répondre aux agression juives. Mais cette façon de faire ne mène qu'à l'escalade encore et toujours on en a encore un exemple avec le blocus de Kaliningrad. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 23 juin 2022 Share Posté(e) le 23 juin 2022 https://nationalinterest.org/feature/causes-and-consequences-ukraine-crisis-203182 (23 juin 2022) (page 2/4) John Mearsheimer : Pour pousser cet argument un peu plus loin, Poutine et les autres dirigeants russes ont certainement compris, grâce à la guerre froide, qu'occuper des pays à l'ère du nationalisme est invariablement une prescription pour des problèmes sans fin. L'expérience soviétique en Afghanistan est un exemple flagrant de ce phénomène, mais les relations de Moscou avec ses alliés en Europe de l'Est sont plus pertinentes pour la question qui nous occupe. L'Union soviétique a maintenu une énorme présence militaire dans cette région et s'est impliquée dans la politique de presque tous les pays qui s'y trouvent. Ces alliés, cependant, étaient souvent une épine dans le pied de Moscou. L'Union soviétique a réprimé une insurrection majeure en Allemagne de l'Est en 1953, puis a envahi la Hongrie en 1956 et la Tchécoslovaquie en 1968 pour les maintenir dans le droit chemin. La Pologne a connu de graves troubles en 1956, 1970 et à nouveau en 1980-1981. Bien que les autorités polonaises aient fait face à ces événements, ils ont servi à rappeler qu'une intervention pourrait être nécessaire. L'Albanie, la Roumanie et la Yougoslavie ont régulièrement causé des problèmes à Moscou, mais les dirigeants soviétiques ont eu tendance à tolérer leur mauvaise conduite, car leur situation géographique les rendait moins importants pour dissuader l'OTAN. Qu'en est-il de l'Ukraine actuelle ? Il est évident, d'après l'essai de Poutine du 12 juillet 2021, qu'il comprenait à ce moment-là que le nationalisme ukrainien est une force puissante et que la guerre civile dans le Donbass, qui durait depuis 2014, avait beaucoup fait pour empoisonner les relations entre la Russie et l'Ukraine. Il savait sûrement que la force d'invasion de la Russie ne serait pas accueillie à bras ouverts par les Ukrainiens et que ce serait une tâche herculéenne pour la Russie de soumettre l'Ukraine si elle disposait des forces nécessaires pour conquérir l'ensemble du pays, ce qui n'est pas le cas. Enfin, il convient de noter que presque personne n'a avancé l'argument selon lequel Poutine avait des ambitions impériales depuis qu'il a pris les rênes du pouvoir en 2000 jusqu'à ce que la crise ukrainienne éclate pour la première fois le 22 février 2014. En fait, le dirigeant russe était un invité du sommet de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, où l'alliance a annoncé que l'Ukraine et la Géorgie deviendraient membres. L'opposition de Poutine à cette annonce n'a guère eu d'effet sur Washington, car la Russie a été jugée trop faible pour empêcher un nouvel élargissement de l'OTAN, tout comme elle avait été trop faible pour arrêter les vagues d'expansion de 1999 et 2004. De manière connexe, il est important de noter que l'expansion de l'OTAN avant février 2014 ne visait pas à contenir la Russie. Compte tenu du triste état de la puissance militaire russe, Moscou n'était pas en mesure de mener des politiques revanchardes en Europe de l'Est. De manière révélatrice, l'ancien ambassadeur des États-Unis à Moscou, Michael McFaul, note que la prise de la Crimée par Poutine n'était pas prévue avant que la crise n'éclate en 2014 ; c'était un geste impulsif en réponse au coup d'État qui a renversé le dirigeant pro-russe de l'Ukraine. En bref, l'élargissement de l'OTAN n'avait pas pour but de contenir une menace russe, mais faisait plutôt partie d'une politique plus large visant à étendre l'ordre international libéral en Europe de l'Est et à faire en sorte que l'ensemble du continent ressemble à l'Europe occidentale. Ce n'est que lorsque la crise ukrainienne a éclaté en février 2014 que les États-Unis et leurs alliés ont soudainement commencé à décrire Poutine comme un dirigeant dangereux aux ambitions impériales et la Russie comme une menace militaire sérieuse qu'il fallait contenir. Qu'est-ce qui a provoqué ce changement ? Cette nouvelle rhétorique a été conçue pour servir un objectif essentiel : permettre à l'Occident de blâmer Poutine pour le déclenchement des troubles en Ukraine. Et maintenant que la crise s'est transformée en une guerre à grande échelle, il est impératif de s'assurer qu'il est le seul à être tenu pour responsable de cette tournure désastreuse des événements. Ce jeu des reproches explique pourquoi Poutine est aujourd'hui largement dépeint comme un impérialiste ici en Occident, même s'il n'y a pratiquement aucune preuve à l'appui de cette perspective. Permettez-moi maintenant d'aborder la véritable cause de la crise ukrainienne. La véritable cause de la crise La racine de la crise est l'effort mené par les Américains pour faire de l'Ukraine un rempart occidental aux frontières de la Russie. Cette stratégie comporte trois volets : intégrer l'Ukraine à l'UE, faire de l'Ukraine une démocratie libérale pro-occidentale et, surtout, intégrer l'Ukraine à l'OTAN. La stratégie a été mise en branle lors du sommet annuel de l'OTAN à Bucarest en avril 2008, lorsque l'alliance a annoncé que l'Ukraine et la Géorgie "deviendront membres". Les dirigeants russes ont immédiatement réagi avec indignation, faisant clairement savoir qu'ils considéraient cette décision comme une menace existentielle et qu'ils n'avaient aucune intention de laisser ces deux pays rejoindre l'OTAN. Selon un journaliste russe respecté, Poutine "est entré dans une colère noire" et a averti que "si l'Ukraine rejoint l'OTAN, elle le fera sans la Crimée et les régions orientales. Elle s'effondrera tout simplement". William Burns, qui dirige aujourd'hui la CIA, mais qui était l'ambassadeur des États-Unis à Moscou à l'époque du sommet de Bucarest, a rédigé une note à l'intention de Condoleezza Rice, alors secrétaire d'État, qui décrit succinctement la pensée russe sur cette question. Selon ses termes : "L'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est la plus brillante de toutes les lignes rouges pour l'élite russe (et pas seulement pour Poutine). Au cours de plus de deux ans et demi de conversations avec des acteurs russes clés, depuis les traînards des recoins sombres du Kremlin jusqu'aux critiques libéraux les plus acérés de Poutine, je n'ai encore trouvé personne qui considère l'Ukraine dans l'OTAN comme autre chose qu'un défi direct aux intérêts russes". L'OTAN, a-t-il ajouté, "serait considérée ... comme jetant le gant stratégique. La Russie d'aujourd'hui répondra. Les relations russo-ukrainiennes seront gelées... Cela créera un terrain fertile pour l'ingérence russe en Crimée et en Ukraine orientale." Burns, bien sûr, n'était pas le seul responsable politique à avoir compris que faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN était lourd de dangers. En effet, lors du sommet de Bucarest, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy se sont tous deux opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN parce qu'ils avaient compris que cela alerterait et mettrait en colère la Russie. Angela Merkel a récemment expliqué son opposition : "J'étais persuadée [...] que Poutine n'allait pas se laisser faire. De son point de vue, ce serait une déclaration de guerre". L'administration Bush, cependant, ne s'est guère souciée de la "plus brillante des lignes rouges" de Moscou et a fait pression sur les dirigeants français et allemands pour qu'ils acceptent de publier un communiqué public déclarant que l'Ukraine et la Géorgie finiraient par rejoindre l'alliance. Sans surprise, l'effort dirigé par les États-Unis pour intégrer la Géorgie à l'OTAN a débouché sur une guerre entre la Géorgie et la Russie en août 2008 - quatre mois après le sommet de Bucarest. Néanmoins, les États-Unis et leurs alliés ont continué à mettre en œuvre leurs plans visant à faire de l'Ukraine un bastion occidental aux frontières de la Russie. Ces efforts ont fini par déclencher une crise majeure en février 2014, après qu'un soulèvement soutenu par les États-Unis ait fait fuir le président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch. Il a été remplacé par le premier ministre pro-américain Arseniy Yatsenyuk. En réponse, la Russie a saisi la Crimée de l'Ukraine et a contribué à alimenter une guerre civile entre les séparatistes pro-russes et le gouvernement ukrainien dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. On entend souvent dire que pendant les huit années qui se sont écoulées entre le moment où la crise a éclaté en février 2014 et celui où la guerre a commencé en février 2022, les États-Unis et leurs alliés n'ont guère cherché à faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN. En fait, la question avait été retirée de la table, et l'élargissement de l'OTAN ne pouvait donc pas être une cause importante de l'escalade de la crise en 2021 et du déclenchement de la guerre au début de cette année. Cette ligne d'argumentation est fausse. En fait, la réponse occidentale aux événements de 2014 a été de doubler la stratégie existante et de rapprocher encore plus l'Ukraine de l'OTAN. L'alliance a commencé à former l'armée ukrainienne en 2014, avec en moyenne 10 000 soldats formés par an au cours des huit années suivantes. En décembre 2017, l'administration Trump a décidé de fournir à Kiev des "armes défensives." D'autres pays de l'OTAN se sont rapidement mis de la partie, en expédiant encore plus d'armes à l'Ukraine. L'armée ukrainienne a également commencé à participer à des exercices militaires conjoints avec les forces de l'OTAN. En juillet 2021, Kiev et Washington ont organisé conjointement l'opération Sea Breeze, une manœuvre navale en mer Noire à laquelle participaient les marines de 31 pays et qui visait directement la Russie. Deux mois plus tard, en septembre 2021, l'armée ukrainienne a dirigé Rapid Trident 21, que l'armée américaine a décrit comme une " manœuvre annuelle destinée à améliorer l'interopérabilité entre les nations alliées et partenaires, afin de démontrer que les unités sont prêtes à répondre à toute crise ". L'effort de l'OTAN pour armer et former l'armée ukrainienne explique en grande partie pourquoi elle s'est si bien comportée face aux forces russes dans la guerre en cours. Comme l'indique un titre du Wall Street Journal, "Le secret du succès militaire de l'Ukraine : Des années de formation par l'OTAN". Outre les efforts continus de l'OTAN pour faire de l'armée ukrainienne une force de combat plus redoutable, la politique entourant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et son intégration à l'Occident a changé en 2021. La poursuite de ces objectifs a connu un regain d'enthousiasme, tant à Kiev qu'à Washington. Le président Zelensky, qui n'avait jamais montré beaucoup d'enthousiasme pour l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et qui a été élu en mars 2019 sur un programme appelant à travailler avec la Russie pour régler la crise en cours, a fait volte-face au début de l'année 2021 et a non seulement embrassé l'expansion de l'OTAN, mais aussi adopté une approche dure envers Moscou. Il a pris une série de mesures - notamment la fermeture de chaînes de télévision pro-russes et l'inculpation d'un proche de Poutine pour trahison - qui n'ont pas manqué de susciter la colère de Moscou. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 23 juin 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 juin 2022 https://nationalinterest.org/feature/causes-and-consequences-ukraine-crisis-203182 (23 juin 2022) (page 3/4) John Mearsheimer : Le président Biden, qui a emménagé à la Maison Blanche en janvier 2021, s'était engagé depuis longtemps à faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN et était également dans une posture de super-faucon envers la Russie. Sans surprise, le 14 juin 2021, l'OTAN a publié le communiqué suivant lors de son sommet annuel à Bruxelles : Nous réitérons la décision prise au sommet de Bucarest en 2008, selon laquelle l'Ukraine deviendra membre de l'Alliance, le plan d'action pour l'adhésion (MAP) faisant partie intégrante du processus ; nous réaffirmons tous les éléments de cette décision, ainsi que les décisions ultérieures, notamment le fait que chaque partenaire sera jugé selon ses propres mérites. Nous soutenons fermement le droit de l'Ukraine à décider de son avenir et de sa politique étrangère sans ingérence extérieure. Le 1er septembre 2021, M. Zelensky s'est rendu à la Maison Blanche, où M. Biden a clairement indiqué que les États-Unis étaient "fermement engagés" en faveur des "aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine." Puis, le 10 novembre 2021, le secrétaire d'État Antony Blinken et son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, ont signé un document important, la "Charte américano-ukrainienne de partenariat stratégique". L'objectif des deux parties, indique le document, est de "souligner [...] un engagement envers la mise en œuvre par l'Ukraine des réformes profondes et complètes nécessaires à sa pleine intégration dans les institutions européennes et euro-atlantiques." Ce document s'appuie explicitement non seulement sur "les engagements pris pour renforcer le partenariat stratégique entre l'Ukraine et les États-Unis par les présidents Zelensky et Biden", mais réaffirme également l'engagement des États-Unis envers la "Déclaration du sommet de Bucarest de 2008". En bref, il ne fait guère de doute qu'à partir du début de 2021, l'Ukraine a commencé à avancer rapidement vers l'adhésion à l'OTAN. Malgré cela, certains partisans de cette politique affirment que Moscou n'aurait pas dû s'inquiéter, car "l'OTAN est une alliance défensive et ne constitue pas une menace pour la Russie." Mais ce n'est pas ainsi que Poutine et les autres dirigeants russes pensent l'OTAN et c'est ce qu'ils pensent qui compte. Il ne fait aucun doute que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN reste la "plus brillante des lignes rouges" pour Moscou. Pour faire face à cette menace croissante, Poutine a stationné un nombre toujours plus important de troupes russes à la frontière de l'Ukraine entre février 2021 et février 2022. Son objectif était de contraindre Biden et Zelensky à changer de cap et à interrompre leurs efforts pour intégrer l'Ukraine à l'Ouest. Le 17 décembre 2021, Moscou a envoyé des lettres distinctes à l'administration Biden et à l'OTAN, exigeant une garantie écrite que : 1) l'Ukraine ne rejoindrait pas l'OTAN, 2) aucune arme offensive ne serait stationnée près des frontières de la Russie, et 3) les troupes et équipements de l'OTAN installés en Europe de l'Est depuis 1997 seraient rapatriés en Europe de l'Ouest. Au cours de cette période, Poutine a fait de nombreuses déclarations publiques qui ne laissent aucun doute sur le fait qu'il considère l'expansion de l'OTAN en Ukraine comme une menace existentielle. S'adressant au conseil du ministère de la Défense le 21 décembre 2021, il a déclaré : "Ce qu'ils font, ou essaient de faire ou prévoient de faire en Ukraine, ne se passe pas à des milliers de kilomètres de notre frontière nationale. C'est sur le seuil de notre maison. Ils doivent comprendre que nous n'avons tout simplement plus aucun endroit où nous replier. Pensent-ils vraiment que nous ne voyons pas ces menaces ? Ou pensent-ils que nous allons rester les bras croisés en regardant les menaces qui pèsent sur la Russie ?" Deux mois plus tard, lors d'une conférence de presse le 22 février 2022, quelques jours avant le début de la guerre, Poutine a déclaré : "Nous sommes catégoriquement opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, car cela représente une menace pour nous, et nous avons des arguments pour soutenir cela. J'en ai parlé à plusieurs reprises dans cette salle." Il a ensuite précisé qu'il reconnaissait que l'Ukraine devenait un membre de facto de l'OTAN. Les États-Unis et leurs alliés, a-t-il dit, "continuent à alimenter les autorités actuelles de Kiev en armes de type moderne." Il a poursuivi en disant que si cela ne cessait pas, Moscou "se retrouverait avec une "anti-Russie" armée jusqu'aux dents. C'est totalement inacceptable". La logique de Poutine devrait être parfaitement logique pour les Américains, qui sont depuis longtemps attachés à la doctrine Monroe, qui stipule qu'aucune grande puissance lointaine n'est autorisée à placer une quelconque de ses forces militaires dans l'hémisphère occidental. Je pourrais noter que dans toutes les déclarations publiques de Poutine au cours des mois qui ont précédé la guerre, il n'y a pas la moindre preuve qu'il envisageait de conquérir l'Ukraine et de la rattacher à la Russie, et encore moins d'attaquer d'autres pays d'Europe orientale. D'autres dirigeants russes - dont le ministre de la défense, le ministre des affaires étrangères, le vice-ministre des affaires étrangères et l'ambassadeur russe à Washington - ont également souligné que l'expansion de l'OTAN était à l'origine de la crise ukrainienne. Le ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, l'a exprimé succinctement lors d'une conférence de presse le 14 janvier 2022, en déclarant que "la clé de tout est la garantie que l'OTAN ne s'étendra pas vers l'est." Néanmoins, les efforts de Lavrov et de Poutine pour amener les États-Unis et leurs alliés à abandonner leurs efforts pour faire de l'Ukraine un rempart occidental à la frontière de la Russie ont complètement échoué. Le secrétaire d'État Antony Blinken a répondu aux demandes de la Russie à la mi-décembre en disant simplement : "Il n'y a pas de changement. Il n'y aura pas de changement." Poutine a alors lancé une invasion de l'Ukraine pour éliminer la menace qu'il voyait dans l'OTAN. Où sommes-nous maintenant et où allons-nous ? La guerre en Ukraine fait rage depuis près de quatre mois. J'aimerais maintenant formuler quelques observations sur ce qui s'est passé jusqu'à présent et sur la direction que pourrait prendre la guerre. J'aborderai trois questions spécifiques : 1) les conséquences de la guerre pour l'Ukraine ; 2) les perspectives d'escalade - y compris l'escalade nucléaire ; et 3) les perspectives de mettre fin à la guerre dans un avenir prévisible. Cette guerre est un désastre absolu pour l'Ukraine. Comme je l'ai indiqué précédemment, Poutine a clairement fait savoir en 2008 que la Russie anéantirait l'Ukraine pour l'empêcher de rejoindre l'OTAN. Il est en train de tenir cette promesse. Les forces russes ont conquis 20 % du territoire ukrainien et détruit ou gravement endommagé de nombreuses villes et villages ukrainiens. Plus de 6,5 millions d'Ukrainiens ont fui le pays, tandis que plus de 8 millions ont été déplacés à l'intérieur du pays. Plusieurs milliers d'Ukrainiens - y compris des civils innocents - sont morts ou gravement blessés et l'économie ukrainienne est en ruine. La Banque mondiale estime que l'économie ukrainienne se contractera de près de 50 % au cours de l'année 2022. On estime que l'Ukraine a subi des dommages d'une valeur d'environ 100 milliards de dollars et qu'il faudra près d'un billion de dollars pour reconstruire le pays. Entre-temps, Kiev a besoin d'environ 5 milliards de dollars d'aide chaque mois, juste pour faire fonctionner le gouvernement. En outre, il semble y avoir peu d'espoir que l'Ukraine puisse retrouver l'usage de ses ports sur la mer d'Azov et la mer Noire dans un avenir proche. Avant la guerre, environ 70 % de toutes les exportations et importations ukrainiennes - et 98 % de ses exportations de céréales - transitaient par ces ports. Telle est la situation de base après moins de 4 mois de combats. Il est carrément effrayant d'envisager ce à quoi ressemblera l'Ukraine si cette guerre s'éternise pendant quelques années encore. Alors, quelles sont les perspectives de négocier un accord de paix et de mettre fin à la guerre dans les prochains mois ? Je suis désolé de dire que je ne vois pas comment cette guerre pourrait prendre fin de sitôt, un avis partagé par d'éminents décideurs politiques comme le général Mark Milley, chef d'état-major des armées, et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. La principale raison de mon pessimisme est que tant la Russie que les États-Unis sont profondément déterminés à gagner la guerre et qu'il est impossible d'élaborer un accord où les deux parties sont gagnantes. Pour être plus précis, la clé d'un accord, du point de vue de la Russie, est de faire de l'Ukraine un État neutre, ce qui met fin à la perspective d'intégrer Kiev à l'Ouest. Mais ce résultat est inacceptable pour l'administration Biden et une grande partie de l'establishment de la politique étrangère américaine, car il représenterait une victoire pour la Russie. Les dirigeants ukrainiens ont bien sûr leur libre-arbitre, et on peut espérer qu'ils pousseront à la neutralisation pour épargner à leur pays de nouveaux dommages. En effet, Zelensky a brièvement évoqué cette possibilité dans les premiers jours de la guerre, mais il n'y a jamais donné suite sérieusement. Il y a toutefois peu de chances que Kiev fasse pression en faveur de la neutralisation, car les ultra-nationalistes ukrainiens, qui détiennent un pouvoir politique important, n'ont aucun intérêt à céder à une quelconque exigence de la Russie, en particulier celle qui dicte l'alignement politique de l'Ukraine avec le monde extérieur. L'administration Biden et les pays du flanc oriental de l'OTAN, comme la Pologne et les États baltes, sont susceptibles de soutenir les ultranationalistes ukrainiens sur cette question. Pour compliquer encore les choses, comment gérer les larges pans du territoire ukrainien que la Russie a conquis depuis le début de la guerre, ainsi que le sort de la Crimée ? Il est difficile d'imaginer que Moscou renonce volontairement à une partie du territoire ukrainien qu'elle occupe actuellement, et encore moins à la totalité, car les objectifs territoriaux de Poutine aujourd'hui ne sont probablement pas les mêmes qu'avant la guerre. Dans le même temps, il est tout aussi difficile d'imaginer qu'un dirigeant ukrainien accepte un accord permettant à la Russie de conserver un quelconque territoire ukrainien, à l'exception peut-être de la Crimée. J'espère me tromper, mais c'est pourquoi je ne vois pas de fin en vue à cette guerre ruineuse. (page 4/4) Permettez-moi maintenant d'aborder la question de l'escalade. Il est largement admis parmi les spécialistes des relations internationales que les guerres prolongées ont une forte tendance à l'escalade. Au fil du temps, d'autres pays peuvent être entraînés dans le combat et le niveau de violence est susceptible d'augmenter. Le risque que cela se produise dans la guerre en Ukraine est réel. Les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN risquent d'être entraînés dans les combats, ce qu'ils ont réussi à éviter jusqu'à présent, même s'ils mènent déjà une guerre par procuration contre la Russie. Il est également possible que des armes nucléaires soient utilisées en Ukraine, ce qui pourrait même conduire à un échange nucléaire entre la Russie et les États-Unis. La raison sous-jacente pour laquelle ces résultats pourraient se concrétiser est que les enjeux sont très élevés pour les deux parties et qu'aucune d'entre elles ne peut se permettre de perdre. Comme je l'ai souligné, Poutine et ses lieutenants estiment que l'adhésion de l'Ukraine à l'Occident constitue une menace existentielle pour la Russie qui doit être éliminée. En termes pratiques, cela signifie que la Russie doit gagner sa guerre en Ukraine. Une défaite est inacceptable. L'administration Biden, en revanche, a souligné que son objectif n'était pas seulement de vaincre de manière décisive la Russie en Ukraine, mais aussi d'utiliser les sanctions pour infliger des dommages massifs à l'économie russe. Le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, a souligné que l'objectif de l'Occident était d'affaiblir la Russie au point qu'elle ne puisse plus envahir l'Ukraine. En fait, l'administration Biden s'est engagée à éliminer la Russie des rangs des grandes puissances. Dans le même temps, le président Biden lui-même a qualifié la guerre de la Russie en Ukraine de "génocide" et a accusé Poutine d'être un "criminel de guerre" qui devrait faire l'objet d'un "procès pour crimes de guerre" après la guerre. Une telle rhétorique ne se prête guère à la négociation d'une fin à la guerre. Après tout, comment négocier avec un État génocidaire ? La politique américaine a deux conséquences importantes. Tout d'abord, elle amplifie considérablement la menace existentielle à laquelle Moscou fait face dans cette guerre et rend plus important que jamais qu'elle l'emporte en Ukraine. En même temps, cela signifie que les États-Unis sont profondément engagés à faire en sorte que la Russie perde. L'administration Biden a désormais tellement investi dans la guerre en Ukraine - tant sur le plan matériel que rhétorique - qu'une victoire russe représenterait une défaite dévastatrice pour Washington. Il est évident que les deux parties ne peuvent pas gagner. En outre, il est fort possible qu'un camp commence à perdre gravement. Si la politique américaine réussit et que les Russes perdent contre les Ukrainiens sur le champ de bataille, Poutine pourrait se tourner vers les armes nucléaires pour sauver la situation. La directrice du renseignement national américain, Avril Haines, a déclaré en mai à la commission des forces armées du Sénat que c'était l'une des deux situations qui pourraient amener Poutine à utiliser des armes nucléaires en Ukraine. Pour ceux d'entre vous qui pensent que cela est peu probable, rappelez-vous que l'OTAN prévoyait d'utiliser des armes nucléaires dans des circonstances similaires pendant la guerre froide. Si la Russie devait utiliser des armes nucléaires en Ukraine, il est impossible de dire comment l'administration Biden réagirait, mais elle serait certainement soumise à une forte pression pour riposter, ce qui augmenterait la possibilité d'une guerre nucléaire entre grandes puissances. Il y a un paradoxe pervers en jeu ici : plus les États-Unis et leurs alliés parviennent à atteindre leurs objectifs, plus il est probable que la guerre devienne nucléaire. Inversons les rôles et demandons-nous ce qui se passe si les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN semblent se diriger vers la défaite, ce qui signifie effectivement que les Russes mettent en déroute l'armée ukrainienne et que le gouvernement de Kiev s'efforce de négocier un accord de paix destiné à sauver autant de pays que possible. Dans ce cas, une forte pression s'exercerait sur les États-Unis et leurs alliés pour qu'ils s'impliquent encore plus profondément dans les combats. Il est peu probable, mais certainement possible, que des troupes américaines ou peut-être polonaises soient entraînées dans les combats, ce qui signifie que l'OTAN serait littéralement en guerre contre la Russie. C'est l'autre scénario, selon Avril Haines, où les Russes pourraient se tourner vers les armes nucléaires. Il est difficile de dire précisément comment les événements se dérouleront si ce scénario se réalise, mais il ne fait aucun doute qu'il y aura un sérieux potentiel d'escalade, y compris d'escalade nucléaire. La simple possibilité d'une telle issue devrait vous donner des frissons. Cette guerre aura probablement d'autres conséquences désastreuses, dont je ne peux pas parler en détail en raison des contraintes de temps. Par exemple, il y a des raisons de penser que la guerre entraînera une crise alimentaire mondiale qui fera des millions de victimes. Le président de la Banque mondiale, David Malpass, affirme que si la guerre en Ukraine se poursuit, nous serons confrontés à une crise alimentaire mondiale qui sera une "catastrophe humaine". En outre, les relations entre la Russie et l'Occident ont été si profondément empoisonnées qu'il faudra de nombreuses années pour les réparer. Entre-temps, cette profonde hostilité alimentera l'instabilité dans le monde entier, mais surtout en Europe. Certains diront qu'il y a une lueur d'espoir : les relations entre les pays occidentaux se sont nettement améliorées à cause de la guerre en Ukraine. C'est vrai pour le moment, mais de profondes fissures subsistent sous la surface, et elles ne manqueront pas de se réaffirmer avec le temps. Par exemple, les relations entre les pays d'Europe de l'Est et de l'Ouest risquent de se détériorer à mesure que la guerre se prolonge, car leurs intérêts et leurs perspectives sur le conflit ne sont pas les mêmes. Enfin, le conflit porte déjà gravement atteinte à l'économie mondiale et cette situation risque d'empirer avec le temps. Jamie Diamond, le PDG de JPMorgan Chase, affirme que nous devons nous préparer à un "ouragan" économique. S'il a raison, ces chocs économiques affecteront la politique de tous les pays occidentaux, mineront la démocratie libérale et renforceront ses opposants, tant à gauche qu'à droite. Les conséquences économiques de la guerre en Ukraine s'étendront à tous les pays de la planète, et pas seulement à l'Occident. Comme le dit l'ONU dans un rapport publié la semaine dernière : "Les effets d'entraînement du conflit étendent la souffrance humaine bien au-delà de ses frontières. La guerre, dans toutes ses dimensions, a exacerbé une crise mondiale du coût de la vie inédite depuis au moins une génération, compromettant des vies, des moyens de subsistance et nos aspirations à un monde meilleur d'ici 2030." Conclusion En termes simples, le conflit actuel en Ukraine est un désastre colossal qui, comme je l'ai indiqué au début de mon exposé, conduira les gens du monde entier à en rechercher les causes. Ceux qui croient aux faits et à la logique découvriront rapidement que les États-Unis et leurs alliés sont les principaux responsables de ce naufrage. La décision d'avril 2008 de faire entrer l'Ukraine et la Géorgie dans l'OTAN était destinée à conduire à un conflit avec la Russie. L'administration Bush a été le principal architecte de ce choix funeste, mais les administrations Obama, Trump et Biden n'ont cessé de renforcer cette politique et les alliés des États-Unis ont consciencieusement suivi l'exemple de Washington. Même si les dirigeants russes ont clairement fait savoir que faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN reviendrait à franchir "la plus brillante des lignes rouges", les États-Unis ont refusé de tenir compte des préoccupations les plus profondes de la Russie en matière de sécurité et se sont efforcés sans relâche de faire de l'Ukraine un rempart occidental à la frontière russe. La vérité tragique est que si l'Occident n'avait pas poursuivi l'expansion de l'OTAN en Ukraine, il est peu probable qu'il y ait une guerre en Ukraine aujourd'hui et la Crimée ferait toujours partie de l'Ukraine. En substance, Washington a joué un rôle central en conduisant l'Ukraine sur le chemin de la destruction. L'histoire jugera sévèrement les États-Unis et leurs alliés pour leur politique remarquablement stupide en Ukraine. Merci. 2 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 24 juin 2022 Share Posté(e) le 24 juin 2022 Il y a 6 heures, nemo a dit : le blocus de Kaliningrad Je ne suis pas sûr que cette décision d'imposer un contrôle là où il n'y en avait pas ait été bien maline (pas sûr du contraire non plus) mais tu reprends, toi aussi, le narratif russe sur cette affaire : blocus. Il n'y a pas de blocus : les personnes et les biens non-soumis à restrictions passent. On compare avec le siège de Marioupol ? J'ai toute confiance dans la modération pour juguler les velléités propagandistes des deux camps avec la même vigueur. Et Wallaby se comporte véritablement en tourne-disque, là... (c'est intéressant en soit) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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