Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Marine Néerlandaise


Marc P

Messages recommandés

Le 08/03/2024 à 14:03, Titus K a dit :

Il semble que même après la décision du Cabinet du 15 mars, cette bouteille ne puisse être débouchée. Il ne reste plus qu'un atout à Saab Damen. La Chambre basse donnera le verdict final. Le duo espère que, dans ce cas, le Parlement optera pour le bateau "orange". Le SGP est déjà de la partie : ce parti estime que la méga-commande ne doit pas être "cédée aux Français qui exercent un lobbying acharné".

Ce serait une bonne nouvelle, mais n'est-ce pas la chambre basse qui prend la décision finale ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

1 hour ago, CANDIDE said:

ce parti estime que la méga-commande ne doit pas être "cédée aux Français qui exercent un lobbying acharné".

genre les autres se tournent les pouces... Le bashing anti français, comme d'hab. Et tjs servi bien chaud en Europe vs. autres pays du monde. Pas de doute, l'europe de defense toussa toussa

  • J'aime (+1) 1
  • Upvote (+1) 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, mgtstrategy a dit :

genre les autres se tournent les pouces... Le bashing anti français, comme d'hab. Et tjs servi bien chaud en Europe vs. autres pays du monde. Pas de doute, l'europe de defense toussa toussa

Les 3 participants à l’appel d’offre sont européens, les coréens par exemple n’ont pas été invités. C’est déjà pas mal. 

Le bashing anti-français est dû aux rumeurs que la France est en voie de gagner, il aurait été anti-allemand si les rumeurs concernaient TKMS pour le coup.
Ça vient du fait que les plans de participation néerlandaise au programme de Saab sont publics car il datent d’un appel d’offre précédent, les autres ne peuvent pas rendre ces plans publics.
Je pense aussi que c’est Saab qui offrirait le plus de workshare, mais ça apportera des retards de livraison et une augmentation des coûts. 

 Sinon Saab ne peut pas se plaindre. Tout les articles de presse ou presque, notamment les publications généralistes, sont en leur faveur (grâce à damen).

Modifié par Titus K
  • Merci (+1) 3
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 15 minutes, mgtstrategy a dit :

Damen a deja eu tout un chantier de chasseurs de mine, ils sont servis. 

Non justement, c’est déjà naval group (et Kership/Piriou) qui a eu ce contrat pour 12  chasseurs de mines (bientôt 16 avec la France ?). Contrat d’une valeur ~2 milliards, dont une partie pour l’industrie belges je crois, mais tres peu néerlandaises. 

Damen à en revanche récupéré le contract des 2+2 frégates belgo-neerlandaises, mais aucun rapport avec la France pour le coup. 

Modifié par Titus K
  • J'aime (+1) 1
  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Une commande de sous-marins d'un milliard de dollars à la France à cause de Rutte ? Cet expert pense que non

Mark Rutte a-t-il passé une commande d'un milliard de dollars pour de nouveaux sous-marins à la France parce qu'il souhaite devenir secrétaire général de l'OTAN ? C'est peu probable, estime Nathan Meershoek, expert en marchés publics. Il pense néanmoins que le chantier naval Damen de Flessingue, qui travaille avec Saab, a de bonnes chances.

https://www.pzc.nl/vlissingen/miljardenorder-onderzeeboten-naar-frankrijk-vanwege-rutte-deze-expert-denkt-van-niet~addd21ad/?referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F

 

Nathan Meershoek est professeur et chercheur à l'université d'Utrecht et a obtenu l'année dernière son doctorat avec mention sur les règles européennes en matière de marchés publics et de contrats de défense. Il est donc idéalement placé pour expliquer le comment et le quoi de la commande de sous-marins, qu'il suit de près depuis des années, bien qu'il ne connaisse pas non plus le contenu de la procédure secrète. Les rumeurs disent que le groupe français Naval Group pourrait être autorisé à construire les quatre sous-marins, pour un montant potentiel de plus de quatre milliards d'euros, et que Saab/Damen et l'entreprise allemande thyssenkrupp Marine Systems (tkMS) ont pris du retard.

Un appel d'offres pas comme les autres
Le fait que trois entreprises soient en concurrence suggère que les Pays-Bas n'ont pas utilisé l'article 346 du traité européen. Cet article stipule qu'il est possible de s'écarter des règles européennes en matière de marchés publics de la défense dans l'intérêt de la sécurité nationale. "Les Pays-Bas ont invoqué l'article 346, ce qui fait qu'il ne s'agit pas d'un marché public normal", a expliqué M. Meershoek.
On part souvent du principe qu'une commande est attribuée de gré à gré à une partie, comme cela semble être le cas pour les frégates et les navires de transport amphibie de Damen. Dans le cas des sous-marins, les Pays-Bas ont explicitement choisi de comparer les offres de différentes parties.

Deviner comment il sera pondéré
En effet, après une première enquête, il est apparu que certaines entreprises semblaient en mesure de livrer plus rapidement et à moindre coût, et que dans d'autres cas, l'industrie néerlandaise de la défense et de la construction navale jouera un rôle beaucoup plus important. Jusqu'au jour où la décision sera annoncée (probablement vendredi) il semble qu'il s'agisse d'une pondération entre le meilleur bateau au meilleur prix, d'une part, et la plus grande participation possible des entreprises néerlandaises, d'autre part.
Naval Group serait moins cher, et avec Saab/Damen l'expertise en matière de sous-marins continuerait d'être développée dans des entreprises néerlandaises. "Il reste à savoir quelle est la pondération dans le choix entre les trois entreprises", affirme M. Meershoek. "Supposons que le facteur du prix dans l'appel d'offres pèse beaucoup plus lourd que l'implication de l'industrie néerlandaise, alors même avec une parade d'entreprises néerlandaises, il devient difficile de compenser une différence de prix significative. Mais nous n'en savons rien."

L'implication de l'industrie néerlandaise pèse lourd
Selon M. Meershoek, de nombreux éléments laissent à penser que c'est précisément l'implication de l'industrie néerlandaise qui pèse lourd dans l'attribution de la commande. Les Pays-Bas utilisent à cet effet une stratégie de l'industrie de la défense (DIS). Et, fait tout à fait exceptionnel dans le cadre d'un appel d'offres, le chantier naval retenu doit signer un contrat distinct avec le ministère des affaires économiques concernant l'implication de l'industrie de la défense néerlandaise. Cela ne peut se faire qu'en vertu de l'article 346. "Si Naval Group remporte l'appel d'offres mais ne parvient pas à conclure un accord avec le ministère de l'économie, la commande pourra toujours être attribuée au numéro deux".
Et si la France promettait que les entreprises néerlandaises seraient autorisées à construire, par exemple, une centaine de ponts en échange de la commande de sous-marins ?
Meershoek : "Strictement parlant, ce n'est pas autorisé. En vertu de l'article 346, les intérêts économiques généraux des Pays-Bas ne peuvent pas jouer un rôle, mais doivent concerner les intérêts de l'industrie de défense néerlandaise par rapport à la sécurité nationale. L'ensemble du processus avec les Affaires économiques ne doit donc pas désavantager Saab/Damen.

"Damen est un acteur très important aux Pays-Bas. Je ne peux pas imaginer qu'il n'obtienne pas le contrat."
-Nathan Meershoek, Université d'Utrecht

Ce qui diffère également d'un appel d'offres normal, c'est que le Premier ministre Rutte est aux aguets. Il préside le comité ministériel au sein duquel les différents ministères ont leur mot à dire sur l'attribution du marché. Cela a déjà donné lieu à des rumeurs selon lesquelles M. Rutte aurait conclu un accord avec le président français Macron parce que ce dernier souhaite devenir secrétaire général de l'OTAN. "En théorie", a répondu M. Meershoek. "Si vous vouliez conclure tous ces types d'accords, vous n'auriez pas dû mettre en place un appel d'offres tripartite. Et ce n'est pas parce que l'on n'est pas tenu de respecter les règles ordinaires en matière de marchés publics que l'on peut faire ce que l'on veut. L'une des conditions est que vous respectiez les principes de bonne gouvernance".

Mercredi, la Chambre des représentants débattra de la commande de sous-marins. Le SGP, qui a demandé ce débat, estime que les conditions de concurrence sont inégales car Naval, en tant qu'entreprise publique française, peut plus facilement proposer un prix inférieur. M. Meershoek n'est pas impressionné par cet argument. Il est inhérent au secteur de la défense qu'il n'existe pas de règles du jeu équitables. Que Naval soit une entreprise publique ou non, la France dispose d'une force armée beaucoup plus importante et les entreprises françaises peuvent donc produire beaucoup plus. J'imagine donc qu'elles peuvent parfois le faire de manière plus efficace". Si le résultat est connu, la Chambre basse peut encore tenter de l'inverser, mais M. Meershoek est curieux de savoir ce qui se passera alors. "Le cabinet peut difficilement ignorer ses propres règles du jeu.

Un résultat inattendu
Depuis toutes les années qu'il suit le processus d'attribution, M. Meershoek pensait instinctivement que la commande serait attribuée à Saab/Damen. Damen est un acteur très important aux Pays-Bas. Je ne peux pas imaginer qu'elle n'obtienne pas le contrat. Je peux imaginer que le cabinet a demandé à trois parties de faire des offres pour empêcher Saab/Damen d'avoir les coudées franches. En d'autres termes : il suffit de prouver que l'on peut livrer bien et à bon marché. Et bien sûr, le prix joue un rôle. Cela a peut-être conduit à un résultat que le cabinet ne souhaitait pas du tout.

  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je profite des abonnements et DeeplPro au travail :laugh:

Comment la défense s'est étouffée sur les nouveaux sous-marins : "Du président Macron au fonctionnaire le plus modeste, tout le monde s'y met".

Dix ans après la décision selon laquelle les Pays-Bas devaient se doter de nouveaux sous-marins, le cabinet va enfin nouer le nœud la semaine prochaine : quel chantier naval peut les construire ? Mais pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ?
Dans la marine, on pense qu'il s'agit de la marine d'il y a 30 ans, mais ce n'est pas le cas. Mais ce n'est pas le cas.

https://www.volkskrant.nl/binnenland/hoe-defensie-zich-verslikte-in-de-nieuwe-onderzeeboten-van-president-macron-tot-de-laagste-ambtenaar-iedereen-trekt-hieraan~b15886d4/?referrer=https://www.google.com/

 

S'agira-t-il des Français, des Allemands ou, finalement, du Suédois Saab, qui s'est associé à l'entreprise néerlandaise Damen ? Telle est la question à laquelle le cabinet réfléchit ces jours-ci. Une chose est sûre : la commande de quatre sous-marins, d'une valeur de plusieurs milliard de dollars, est déjà confrontée à une forte augmentation des coûts et le retard du projet met en péril la survie du service des sous-marins.

Les bateaux devaient prendre la mer en 2031. Aujourd'hui, les deux premiers bateaux sont censés être déployés "entre 2034 et 2037". L'achat représente "au moins 2,5 milliards d'euros", selon les informations publiques, mais le double est désormais une estimation plus réaliste.
Les sous-marins néerlandais actuels étant presque en fin de vie, la marine risque de devoir s'en passer pendant plusieurs années dans un avenir proche.

Comment cela a-t-il pu se produire ? Selon les experts et les initiés, la réponse réside dans l'aversion au risque des hommes politiques et le manque d'expertise au sein de la défense. De Volkskrant s'est entretenu avec des responsables de la défense, de l'industrie et de la diplomatie au cours des dix-huit derniers mois. Presque tous sont cités ici sous couvert d'anonymat, car leurs fonctions ne leur permettent pas de s'exprimer par leur nom et leur position sur le sujet.


Méfiance à l'égard de la défense
L'un des moments cruciaux expliquant le retard est le mois de décembre 2019. C'est à ce moment-là que le conseil des ministres se réunit et que la ministre Ank Bijleveld et sa secrétaire d'État Barbara Visser espèrent convaincre leurs collègues que les Pays-Bas doivent se lancer dans la combinaison Saab-Damen.

Mais ils n'y parviendront pas. Les personnes concernées racontent au Volkskrant que leur proposition tombe finalement à l'eau lors d'un conseil des ministres qui se tient ce mois-là. Contre l'avis de la Défense, le cabinet décide de laisser trois des quatre chantiers navals encore en lice continuer à rivaliser pour obtenir la meilleure offre.

En arrière-plan de ce drame politique, la méfiance latente à l'égard de la défense joue un rôle : la construction (à l'époque encore aux Pays-Bas) des sous-marins qui naviguent encore aujourd'hui a débouché sur l'affaire dite des Walrus dans les années 1980, en raison de dépassements de coûts. Cette affaire a donné lieu à un tout nouveau processus d'acquisition d'équipements de défense, avec des phases clairement distinctes. Mais même dans le cadre de ce nouveau processus, le lobby de la Royal Air Force en faveur de l'achat de l'avion de combat JSF s'est avéré à chaque fois plus fort que toute tentative d'explorer les alternatives. Cette fois-ci, les hommes politiques n'ont pas l'intention d'en faire autant. Les Pays-Bas veulent le "meilleur bateau au meilleur prix".


Une intervention politique
En décembre 2019, le champagne est déjà prêt chez Saab et Damen. Et aussi chez les partisans de ce choix dans l'hémicycle. Martijn van Helvert, alors député du CDA, déclare : "Nous savions que Barbara Visser (secrétaire d'État à la Défense, ndlr) présenterait la proposition de poursuivre avec Saab. Le VVD, le CDA et ChristenUnie y étaient également favorables. Mais le cabinet a soudain eu une raison de ne pas le faire, ce qui est très étrange. Tout à coup, on nous a dit : ce n'est pas comme ça que nous allons faire".

M. Van Helvert en voit la cause dans le sommet de l'OTAN qui s'est tenu les 3 et 4 décembre à Londres. Il s'y est passé quelque chose, car lorsque Mark Rutte est revenu de ce sommet, tout devait soudain être différent". Une autre source affirme que "d'un pays", des pressions ont été exercées sur Rutte lors de ce sommet de l'OTAN pour qu'il n'opte pas encore pour les Suédois. Il est logique que cette pression ait été exercée par le président Macron, qui a développé de bonnes relations avec M. Rutte et pour qui les sous-marins, dit une personne impliquée, "sont l'un des trois grands dossiers" dans la relation avec les Pays-Bas. Quelqu'un qui était très proche du feu politique à La Haye à l'époque estime qu'il est "très plausible" que Macron ait fait cette intervention.


Les trois chantiers se préparent
Dans l'un des grands halls couverts du chantier naval de Cherbourg, Raphael Munier montre l'un des sous-marins de la classe Barracuda en cours de construction. Le PumpJet du bateau, l'élément qui assure la propulsion, est encastré et n'est donc pas visible. Bien qu'il soit à la tête du programme Barracuda, Raphael Munier explique qu'il n'a jamais vu le PumpJet. Sa forme exacte est une connaissance que nous ne partageons qu'en cas de besoin". Il est évident que pour les Français, les sous-marins à propulsion nucléaire sont au cœur de ce qu'ils appellent l'autonomie stratégique. Après la guerre froide, les Français ont maintenu le chantier naval de Cherbourg à flot grâce à des aides d'État. Garder la connaissance stratégique coûte de l'argent", dit-on à Cherbourg.

Les choses sont différentes en Suède : les politiciens se sont réveillés en 2014, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le chantier naval Kockums, traditionnellement suédois, qui avait été racheté par l'entreprise allemande ThyssenKrupp, a été vendu par les Allemands à Saab sous une forte pression politique suédoise. La Suède a décidé qu'elle avait besoin d'une industrie de défense forte et propre.

Le même ThyssenKrupp (TKMS) construit actuellement un nouveau sous-marin pour la Norvège et affirme que, moyennant des modifications mineures, il peut également construire les bateaux souhaités pour les Pays-Bas dans un avenir prévisible. L'économie d'échelle visible chez les Français est également revendiquée par les Allemands. Mais les Allemands prétendent pouvoir construire encore plus rapidement - un argument qui est devenu de plus en plus important en raison de tous les retards.

En juillet dernier, ces chantiers ont présenté leurs offres finales. C'est donc maintenant qu'il faut défaire les nœuds, sous la pression du temps. Sur les quatre bateaux actuels de la classe Walrus, un a été retiré du service à la fin de l'année dernière, et un deuxième suivra bientôt. Avec les pièces de ces deux carcasses, la marine a l'intention de maintenir les deux autres en service aussi longtemps que cela sera possible. Mais la défense reconnaît le risque d'un "déficit de capacité" au milieu des années 2030, lorsque les anciens bateaux seront épuisés et que les nouveaux ne seront pas encore prêts à naviguer. C'est le scénario catastrophe de la marine.


Le climat géopolitique a changé, mais l'accent mis sur l'efficacité est resté le même
L'intention de la défense de remplacer les sous-marins est apparue en 2014, après une longue période de réductions drastiques. Le soutien politique au projet était incertain. En fin de compte, une "évaluation des besoins" a été réalisée pour le même type de bateau "expéditionnaire" que l'actuelle classe Walrus, qui devrait être capable de voyager autour du monde, d'opérer en eau douce et salée, profonde et peu profonde, de larguer des marines et, depuis peu, de tirer des missiles de croisière.

La direction de la fonction publique a conseillé à la ministre de l'époque, Jeanine Hennis, de "cadrer" le projet dans des organes consultatifs interministériels, car les décisions devaient être "largement soutenues". Des ministères comme celui des Finances se méfient de la manière dont la Défense gère ses projets d'équipement. Le principal nouvel organe est devenu le comité ministériel de remplacement des sous-marins (MCOV), composé de cinq ministres concernés et présidé par le Premier ministre Rutte. Ce comité prendra également la décision finale, qui devra être ratifiée par le conseil des ministres.

Dans ce contexte, l'accent a été mis, dès le début de l'acquisition, sur la prévention des risques politiques et financiers. Entre-temps, les temps ont radicalement changé. Le commandant des forces armées, Onno Eichelsheim, a déclaré à la fin de l'année dernière que le paradigme du "meilleur produit au meilleur prix" n'était plus un principe directeur pour la défense. Le facteur temps est crucial. Nous misons donc désormais sur un bon produit au bon moment, avec les connaissances et l'engagement des Néerlandais. Les Pays-Bas s'orientent vers une politique industrielle.

Mais pour les sous-marins, il est trop tard. Ce projet est sur les rails depuis trop longtemps, les entreprises concernées ayant déjà investi plusieurs dizaines de millions dans une offre gagnante. L'implication de l'industrie néerlandaise joue un rôle, mais l'expert Jaime Karremann de marineschepen.nl craint que notre pays ne manque une occasion unique de ramener plus de connaissances dans ce domaine aux Pays-Bas, une préoccupation qui prévaut également au sein de la Chambre basse. Ce n'est pas considéré comme un investissement stratégique".


Qui recupererà le savoir faire
Le choix de l'un des trois chantiers navals étrangers est pourtant décrit comme un mariage, "parce que vous faites affaire avec quelqu'un pour des décennies. Pendant cette période, les bateaux doivent être entretenus et ajustés entre-temps. Quelle est la part des connaissances nécessaires à cet effet qui revient à la marine ou à l'industrie néerlandaise, et quelle est la part du fabricant ? La défense souhaite assurer elle-même l'entretien et les améliorations, mais les experts doutent que cela soit possible.

Les exigences spécifiques de la marine et la conviction du caractère unique du rôle des Pays-Bas (un "bateau capable de tout", multifonctionnel, pour toutes les eaux et toutes les distances) ont rendu difficile l'achat d'un sous-marin européen existant, "sur étagère". Mais les modifications majeures que la marine souhaite apporter aux plates-formes existantes proposées par les trois chantiers navals requièrent également des connaissances de la part du client. Et les chantiers ont progressivement commencé à se demander si ces connaissances étaient suffisantes.

Même au sein de la Défense, ils reconnaissent que l'expertise a diminué. 'Les effectifs ont énormément diminué", déclare un initié, "et la distance entre l'utilisateur et le producteur s'est accrue". Depuis le début des années 1990, déclare un représentant de l'industrie, "nous sommes restés immobiles et les connaissances spécialisées n'ont pas été maintenues". Un client expert est une bénédiction pour le fournisseur", déclare une autre source industrielle. "S'il n'y en a pas, les exigences sont élevées et changent constamment. Avec des conséquences majeures (y compris financières) pour les fournisseurs potentiels."

Mais cela n'a pas limité les ambitions du nouveau sous-marin. La marine néerlandaise pense qu'elle est la marine d'il y a 30 ans, explique un diplomate européen qui connaît le processus de près, mais ce n'est pas le cas. Il y a un manque de réalisme. La marine en veut toujours plus, toujours plus, toujours plus.


Questions stratégiques
Certains de ces "souhaits en constante évolution" de la défense ont également des implications stratégiques. Un bon exemple est le désir de pouvoir déployer les missiles de croisière Tomahawk et les torpilles américaines à partir des frégates et des sous-marins néerlandais. Selon le vice-amiral b.d. Ben Bekkering, cela soulève la question de savoir si les Américains seront disposés à partager avec le camp vainqueur la technologie nécessaire pour rendre cela possible. Et si ce n'est pas le cas, cela sera-t-il pris en compte dans la décision finale du cabinet ?

La question de savoir qui construira les sous-marins comporte d'autres aspects stratégiques. En Europe, un fossé se creuse entre les producteurs de frégates et de sous-marins du sud et du nord-ouest. L'ambassadrice britannique Joanna Roper a révélé dans le Volkskrant de l'année dernière que le sous-marin qui sera construit par Saab contient des technologies britanniques cruciales (très probablement le sonar) et que le choix de Saab profitera donc également à la coopération militaire avec les Britanniques.

Dans la ville politique de La Haye, il est désormais tabou de parler de "choix stratégique". C'est l'évaluation technique des offres, menée par la Défense, qui est déterminante. Nous sommes entrés dans ce processus indépendant", a déclaré à l'automne dernier Peter Valstar, alors député du VVD, "nous devons maintenant le mener à bien". Mais tout choix sera irrévocablement une prise de position dans le champ de forces européen.

Le choix d'un bateau français soulignerait à quel point les relations avec Paris se sont améliorées depuis le Brexit. Un choix pour les Allemands ou les Suédois signifie que l'on s'accroche au développement de la coopération nordique en matière de défense et que l'on maintient à flot l'industrie nordique de la construction navale maritime.
Saab-Damen et le Naval Group en particulier travaillent d'arrache-pied pour obtenir la commande. Du président Macron au fonctionnaire le plus modeste, tout le monde y met du sien", déclare un initié du secteur naval, "la pression est intense". La pression est intense. Mais le lobby de la combinaison Saab-Damen est au moins aussi puissant et peut compter sur un soutien important au sein de l'hémicycle.

Depuis des années, les partis de centre-droit adoptent des motions visant à inscrire le transfert de technologie et la participation industrielle à l'ordre du jour. Les offres des trois entreprises étrangères en la matière ont été examinées par les Affaires économiques dans le cadre d'une procédure distincte. Tout est regroupé au sein du comité ministériel. C'est là que l'on décide quelle décision sera transmise au Parlement. Ce n'est qu'après l'approbation du Parlement que l'attribution devient définitive.


Naviguer "tant qu'il est possible de le faire en toute sécurité".
La décision sur les sous-marins ne tombe pas trop tôt. Le temps presse. Sinon, il y aura bientôt une période où aucun sous-marin néerlandais ne naviguera et où le service sous-marin perdra son expertise. Bien que le coût estimé du projet soit encore secret, il est déjà clair qu'il a augmenté. Le budget a déjà été augmenté, ce qui a entraîné des "effets de déplacement" sur d'autres projets d'équipement.

Entre-temps, le chantage a déjà commencé. Au sein de la marine, ils concluent que les politiques auraient dû suivre le choix de la Défense en 2019. "Le retard a déjà certainement entraîné une augmentation des coûts de 400 millions d'euros", affirme un initié. À l'extérieur de la Défense, on souligne le manque de connaissances de la Marine et les exigences "impossibles" qui ont été formulées. Qu'elle soit de gauche ou de droite, la décision d'acheter de nouveaux sous-marins approche.

  • Merci (+1) 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, mehari a dit :

Un lot de consolation très faible quand on sait que la génération précédente de navires avait été intégralement construite au Pays-Bas (pas par Damen mais par d'autres chantiers aujourd'hui défunt).

Imagine si les gros contrats de la Marine française (FREMM, Suffren) partaient à l'étranger et qu'on te disait "Ça va, vous avez eu les FDI".

Oui mais il faut assumer l'état de ses chantiers aussi 

À une époque ils avaient des porte-avions et savaient faire des sous-marins

C'est loin tout ça ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, herciv a dit :

C'est le problèmes des chantiers navals de la défense. TU ne peux entretenir un savoir-faire sans passer régulièrement des commandes. C'est le cas avec des frégates mais c'est encore plus le cas avec des sous-marins.

Le savoir-faire sur les sous-marins coûte très cher à entretenir et les budgets de la Marine s'en ressentent mais c'est le prix qu'on a payé depuis des dizaines d'années.

C'est clair, avec 1,2% de PIB dans la défense sur des décennies, c'est dur de maintenir des compétences pour un pays de cette taille. Tant mieux pour Naval Group si c'est eux qui remporte le pompon. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

32 minutes ago, Eau tarie said:

Bon et bien, qu'on commande 4 "petits" navires amphibies Damen pour le Pacifique (2), la caraïbe(1) et la Réunion(1) histoire de "renvoyer l’ascenseur" à nos amis NL, et de combler a priori nos besoin pour "occuper" le terrain de manière plus direct à l'OM.

Ça aurait du sens. Ces futurs petits amphibies devraient normalement aussi jouer un rôle de patrouille dans les Caraïbes NL en remplacement des Holland. Ils seraient bien placés.

  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 2 minutes, Ronfly a dit :

C'est clair, avec 1,2% de PIB dans la défense sur des décennies, c'est dur de maintenir des compétences pour un pays de cette taille. Tant mieux pour Naval Group si c'est eux qui remporte le pompon. 

EN pourcentage çà fait pas beaucoup mais quand en plus la valeur absolue de ton PIB n'est pas énorme c'est la double peine.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 4 minutes, herciv a dit :

EN pourcentage çà fait pas beaucoup mais quand en plus la valeur absolue de ton PIB n'est pas énorme c'est la double peine.

On est bien d'accord. C'est bien dommage pour eux à la vue de leur histoire navale...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 44 minutes, mehari a dit :

Ça aurait du sens. Ces futurs petits amphibies devraient normalement aussi jouer un rôle de patrouille dans les Caraïbes NL en remplacement des Holland. Ils seraient bien placés.

Exact. Je n'y pensais pas. Mais pour la maintenance dans la caraïbe, avec les 2 quasi même unité ça serait pas mal également.

Après pour les grosses maintenances, l'atlantique c'est pas le bout du monde à traverser.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 4 minutes, Eau tarie a dit :

Exact. Je n'y pensais pas. Mais pour la maintenance dans la caraïbe, avec les 2 quasi même unité ça serait pas mal également.

Après pour les grosses maintenances, l'atlantique c'est pas le bout du monde à traverser.

Pour les "grosses maintenances", les Pays Bas disposent des chantiers navals de Damen à Curaçao dans les Caraïbes.

  • J'aime (+1) 1
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 35 minutes, Ronfly a dit :

On est bien d'accord. C'est bien dommage pour eux à la vue de leur histoire navale...

Alors attention car en maritime civil, ils ont quand même une industrie vaillante avec bcp d'expertise !

 

 

  • Merci (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

46 minutes ago, Eau tarie said:

Exact. Je n'y pensais pas. Mais pour la maintenance dans la caraïbe, avec les 2 quasi même unité ça serait pas mal également.

Après pour les grosses maintenances, l'atlantique c'est pas le bout du monde à traverser.

Les Holland sont basées à Den Helder aux Pays-Bas plutôt que dans les Caraïbes.

Autre possibilité, acheter le nouveau truc que les Portugais ont pris, aussi par Damen, ou aller voir encore plus petit avec des exemplaires de la gamme Crossover (en sachant qu'ils pourraient très bien finir par prendre ça).

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 004
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    MohaF4
    Membre le plus récent
    MohaF4
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...