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DGSE et Services de Renseignement Européen.


AkarSaren

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Le 15/02/2024 à 23:43, olivier lsb a dit :

Une anecdote assez vertigineuse est également relatée concernant la crise du canal de Suez:

Les deux journalistes sont extrêmement proches du député radical Pierre Mendès France, au point de s’immiscer, parfois, dans la conduite du pays. L’anecdote est racontée dans Le Roman de L’Express. La relire à l’aune de la vie secrète de Brok est troublant. Le 27 octobre 1956, Philippe Grumbach est contacté "par l’un de ses informateurs habituels", est-il écrit. Son nom ne sera jamais donné. La source anonyme a un tuyau : "Demain la France et la Grande-Bretagne vont attaquer l’Egypte". La crise de Suez oppose les deux pays européens au régime de Nasser, de plus en plus proche du bloc soviétique, hostile à toute intervention occidentale. A 20 heures, Philippe Grumbach et Françoise Giroud se rendent chez Pierre Mendès France, alors à l’écart de la coalition gouvernementale. "Mes sources sont sûres", affirme Grumbach. Le président du Parti radical file alors à Matignon… pour tenter de dissuader Guy Mollet, le Premier ministre, d’attaquer l’Egypte. A la place, Mendès France propose d’associer les Etats-Unis et l’URSS à la résolution du conflit. Avec son intervention, Grumbach est alors en passe de provoquer un recul français, arrangeant pour l’URSS. Las !, le chef du gouvernement hésite, mais il engage bien l’armée deux jours plus tard.

En quoi est-ce que cette solution proposée par Mendès France aurait mieux favorisé les intérêts de l'URSS et de Nasser que le résultat final du fiasco de l'intervention franco-britannico-israélienne ?

Est-ce qu'au contraire, en épargnant à la France et au Royaume-Uni l'humiliation de la défaite, ce n'aurait été pas été une meilleure solution, préservant leur image de pays souverain, respectueux du droit international, et avec lesquels a priori on doit compter et qu'on doit donc respecter, des pays à qui Nasser et l'URSS doivent accorder quelques concessions ?

Le 15/02/2024 à 23:43, olivier lsb a dit :

Ainsi Grumbach était une des meilleures sources du KGB en France

Le KGB était obligé d'écrire ça dans ses rapports pour justifier les copieux émoluments de Grumbach. Mais reprendre ce cliché sans le vérifier, n'est-ce pas se laisser intoxiquer ?

Ce n'est pas la conclusion qui semble s'imposer quand je lis le résumé fait par la BBC. Au contraire, il semblerait que Grumbach ait escroqué le KGB en se faisant payer très cher pour des "renseignements" qui ne valaient pas grand chose :

https://www.bbc.com/afrique/monde-68332203 (21 février 2024)

On ne sait pas exactement quelles missions il a accomplies.

Les dossiers Mitrokhin montrent que lors de l'élection présidentielle de 1974, le KGB lui a remis des dossiers fabriqués de toutes pièces, destinés à créer des tensions entre les candidats de droite à l'élection présidentielle. Si L'Express cite des documents selon lesquels Grumbach aurait été chargé de "régler des questions délicates" et d'"assurer la liaison avec des représentants et des dirigeants de partis et de groupes politiques", il existe peu d'autres exemples concrets de Grumbach aidant activement l'URSS.

[Cela peut expliquer pourquoi il n'y a pas eu d'enquête menée, qui aurait égratigné l'image de Mitterand, principal bénéficiaire de ces "tensions entre les candidats de droite"]

C'est peut-être la raison pour laquelle, au début des années 1980, le KGB a rompu ses liens avec lui. Selon les archives Mitrokhin, les agents du KGB à Paris ont jugé Grumbach "insincère" et ont estimé qu'il exagérait ses capacités de collecte d'informations et la valeur de ses renseignements. Il est licencié en 1981.

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https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-magazine-l-express-revele-avoir-ete-dirige-par-un-agent-du-kgb-20240214

« Dès 1996, L'Express avait révélé comment l'ancien ministre Charles Hernu travaillait pour le compte du KGB et de ses satellites ». « Cette pénétration soviétique dans les sphères du pouvoir durant la guerre froide doit en permanence nous appeler à un devoir de vigilance », souligne Éric Chol.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Hernu

L'un des fils, Patrice Hernu, publie en 1997 un livre, Affaire Hernu. Histoire d'une calomnie, qui cherche à démonter les affirmations reprises par Jean-Marie Pontaut et Jérôme Dupuis dans leur Enquête sur l'agent Hernu, publiée elle aussi en 1997 : les deux journalistes réaffirment leur accusation sur la foi de documents remis en 1992 à la DST par Mihaïl Caraman, chef des services secrets roumains en poste en France pendant onze ans jusqu'en 1969. D'après eux, Charles Hernu fut recruté en mars 1953 par un agent secret de l’ambassade de Bulgarie à Paris, Raïko Nikolov, et rétribué mensuellement de 40 000 à 50 000 anciens francs par les services secrets de l’Est (par le KGB d'abord, puis, après que l'OAS a plastiqué son appartement dans la nuit du 26 au 27 juillet 1961, par la Securitate) pour ses notes et synthèses.

Selon Roger Faligot et Pascal Krop, auteurs d'un livre sur la DST, Hernu a été victime d'une « sombre machination ». Ils soulignent que les informations données par le jeune Hernu étaient bien anodines (des fiches sur les hommes politiques français ou sur le PSU) : selon Raïko Nikolov, « Charles Hernu n'était qu'une de mes nombreuses connaissances à Paris. Mes contacts avec lui étaient normaux et ne dépassaient pas le cadre des obligations convenues et officielles d'un diplomate. [...] Ce que j'ai pu entendre de sa part ne peut absolument pas être qualifié "d'information d'agent". » Pour sa part, Ion Mihai Pacepa, ancien chef des services secrets roumains passé à l'Ouest en 1978, ignore tout de Charles Hernu, qui est également absent des archives Mitrokhine.

Le journaliste Vincent Nouzille, après avoir étudié les archives de la CIA couvrant la période de la Cinquième République jusqu'à 1981, écrit dans son livre que Charles Hernu fut au contraire un informateur de l'agence de renseignement américaine durant la fin des années 1960. La CIA aurait incité nombre d'opposants à Charles de Gaulle à informer les États-Unis sur la vie politique française.

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il y a une heure, Wallaby a dit :

En quoi est-ce que cette solution proposée par Mendès France aurait mieux favorisé les intérêts de l'URSS et de Nasser que le résultat final du fiasco de l'intervention franco-britannico-israélienne ?

Est-ce qu'au contraire, en épargnant à la France et au Royaume-Uni l'humiliation de la défaite, ce n'aurait été pas été une meilleure solution, préservant leur image de pays souverain, respectueux du droit international, et avec lesquels a priori on doit compter et qu'on doit donc respecter, des pays à qui Nasser et l'URSS doivent accorder quelques concessions ?

Ce n'est pas la question, justifier une action subie et non désirée par son résultat a posteriori, encore un beau sophisme.

Il y a eu influence étrangère au plus haut niveau. Peu importe si en vision transactionnelle, l'Histoire nous fût favorable dans la crise du canal de Suez (bien malin celui qui s'y risquera à l'affirmer, on ne refait pas le passé). 

Sur le long terme, j'ai du mal à croire qu'une influence étrangère sera bonne pour nos intérêts.

Citation

Le KGB était obligé d'écrire ça dans ses rapports pour justifier les copieux émoluments de Grumbach. Mais reprendre ce cliché sans le vérifier, n'est-ce pas se laisser intoxiquer ?

Ce n'est pas la conclusion qui semble s'imposer quand je lis le résumé fait par la BBC. Au contraire, il semblerait que Grumbach ait escroqué le KGB en se faisant payer très cher pour des "renseignements" qui ne valaient pas grand chose :

https://www.bbc.com/afrique/monde-68332203 (21 février 2024)

On ne sait pas exactement quelles missions il a accomplies.

Les dossiers Mitrokhin montrent que lors de l'élection présidentielle de 1974, le KGB lui a remis des dossiers fabriqués de toutes pièces, destinés à créer des tensions entre les candidats de droite à l'élection présidentielle. Si L'Express cite des documents selon lesquels Grumbach aurait été chargé de "régler des questions délicates" et d'"assurer la liaison avec des représentants et des dirigeants de partis et de groupes politiques", il existe peu d'autres exemples concrets de Grumbach aidant activement l'URSS.

[Cela peut expliquer pourquoi il n'y a pas eu d'enquête menée, qui aurait égratigné l'image de Mitterand, principal bénéficiaire de ces "tensions entre les candidats de droite"]

C'est peut-être la raison pour laquelle, au début des années 1980, le KGB a rompu ses liens avec lui. Selon les archives Mitrokhin, les agents du KGB à Paris ont jugé Grumbach "insincère" et ont estimé qu'il exagérait ses capacités de collecte d'informations et la valeur de ses renseignements. Il est licencié en 1981.

Grumbach c'est 35 ans de carrière et de rémunération par le KGB, ton commentaires ne s'applique qu'à sa fin de carrière. Ou alors les soviétiques étaient vraiment des incapables et se sont laisser enfumer pendant 35 ans par un type qui n'était même pas dans les services adverses, un amateur... 

On y croit. 

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Il y a 3 heures, olivier lsb a dit :

Grumbach c'est 35 ans de carrière et de rémunération par le KGB, ton commentaires ne s'applique qu'à sa fin de carrière. Ou alors les soviétiques étaient vraiment des incapables et se sont laisser enfumer pendant 35 ans par un type qui n'était même pas dans les services adverses, un amateur... 

On y croit. 

Les soviétiques ont misé sur lui, comme on joue à la roulette, en pensant qu'il pourrait leur rendre service plus tard, même si dans l'immédiat il ne leur apportait rien de bien utile.

Il y a 3 heures, olivier lsb a dit :

Sur le long terme, j'ai du mal à croire qu'une influence étrangère sera bonne pour nos intérêts.

Et moi j'ai du mal à croire qu'un homme comme Pierre Mendès France n'ait pas eu à coeur l'intérêt de la France.

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il y a 1 minute, collectionneur a dit :

En version complète, à domicile !

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Contre-espionnage : la DGSI enquête sur une tentative de déstabilisation des élections européennes par des prorusses en France

Les services du renseignement intérieur français s’intéressent à la constitution d’une liste servant les intérêts de Moscou, portée par l’ancien eurodéputé français Jean-Luc Schaffhauser, lui-même aidé par des figures prorusses proches de l’extrême droite.

Par Jacques Follorou

Publié aujourd’hui à 18h57, modifié à 19h02

La France a tardé à comprendre que, dans une guerre, la propagande est aussi dangereuse que les canons. La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a ouvert, à l’automne 2023, une enquête sur des soupçons de tentative de déstabilisation des élections européennes du 9 juin. Selon les éléments réunis par Le Monde, confirmés par une source au sein du ministère de l’intérieur, ils portent sur la constitution d’une liste en France servant les intérêts de la Russie et pouvant bénéficier du soutien de Moscou. D’autres pays de l’Union européenne (UE) seraient visés par des menaces similaires visant à affaiblir le front anti-Moscou né de la guerre en Ukraine. Le 3 janvier, Josep Borrel, chef de la diplomatie européenne, avait averti qu’en cette année électorale, « l’Europe est en danger ».

Pour l’heure, les investigations de la DGSI ne sont qu’administratives mais elles ont déjà fait l’objet de nombreuses surveillances techniques et humaines. Aucune des personnes figurant parmi les acteurs présumés de cette opération n’a été interrogée et, selon nos informations, les contre-espions français n’auraient pas encore établi de liens formels entre le régime russe et ses relais français. Néanmoins, les principaux services de renseignement européens accordent assez de crédit à cette menace pour se retrouver, mi-mars, afin de coordonner leurs efforts et répondre à cette vaste attaque concertée.

La DGSI surveille ainsi depuis des mois le projet de liste européenne porté un ancien député européen français Front national (l’ancien nom du Rassemblement national, RN), Jean-Luc Schaffhauser, aidé par des figures prorusses proches de l’extrême droite, comme l’ancien militaire Pierre Plas, le journaliste Dimitri de Kochko ou d’anciens du RN comme Guillaume Pradoura. M. Schaffhauser avait été auditionné, en 2023, à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères dans la vie politique française. Il était intervenu dans l’obtention, par le Front national, de deux prêts destinés à financer le parti de Marine Le Pen, notamment celui délivré, en 2014, par une banque russe.

« J’agis dans l’intérêt de la France »

Membre de l’Opus Dei, M. Schaffhauser ne cache pas son rêve de voir des partis d’extrême droite accéder au pouvoir dans toute l’UE. Cet ancien consultant pour Dassault et Thales en Russie s’applique aujourd’hui à réunir les fonds nécessaires au financement de sa campagne. « Il me faut 2,5 millions d’euros, dit-il. J’ai repris des missions de conseil sur les contentieux entre Etats, notamment avec l’Italie. Je ne peux pas faire appel à un Russe fortuné pour des raisons évidentes. Je démens toute forme d’ingérence étrangère dans ma démarche politique, j’agis dans l’intérêt de la France. »

Le nom de sa liste, « Forum vérité et justice pour la paix », déposé à l’Institut national de la propriété industrielle, et son slogan, « pour la paix avec la Russie », ne font pas mystère de ses convictions. « La guerre en Ukraine est avant tout la faute de la finance occidentale qui a poussé au conflit car elle commençait à perdre son contrôle, explique-t-il. Je pense que nous allons vers une guerre nucléaire. Il nous faut construire l’Europe de la paix avec la Russie. Il nous faut cette alliance pour faire de la France un pôle indépendant. »

Fin 2023, M. Schaffhauser a proposé la tête de liste à Pierre de Gaulle, l’un des petits-fils du général de Gaulle, qui a fini par décliner. Selon l’ancien journaliste Dimitri de Kochko, décoré par Moscou, qui gère le blog Stop Russophobie, l’intéressé a estimé que « les choses n’étaient pas mûres et que l’initiative de Schaffhauser n’était pas assez structurée » et qu’il voudrait « être un recours ». Pierre de Gaulle, âgé de 60 ans, vit à Genève où il travaille dans la gestion de patrimoine. Pro-Poutine, il déclarait, en novembre 2023, lors d’un déplacement à Saint-Petersbourg qu’il serait « très honoré de recevoir la citoyenneté russe » et considère que « l’Occident a déjà perdu l’Ukraine ». Il s’est refusé à tout commentaire.

M. Schaffhauser et ses soutiens avaient sollicité Anna Novikova, 39 ans, responsable de l’association humanitaire prorusse SOS Donbass, pour la deuxième place sur la liste. Originaire de Sibérie orientale, elle est installée dans le sud-ouest de la France. « C’est Pierre Plas, un ami et fidèle soutien, qui m’a fait la proposition, relate-t-elle au Monde. Ils m’ont dit que j’allais gagner beaucoup d’argent, 7 000 euros par mois. J’ai décliné, ils cherchaient juste une femme et une prorusse, je ne voulais être un pion. » M. Plas, passé par le 1er régiment d’infanterie de Strasbourg, catholique traditionaliste, dirige le blog France Russie Convergences. Contacté, il n’a pas souhaité s’exprimer.

Liens avec les services secrets russes

L’enquête de la DGSI a creusé les liens entre M. Schaffhauser et des membres des services secrets russes, notamment Valery Levitsky, consul général de Russie, à Strasbourg, jusqu’au 1er avril 2018, date de son expulsion pour espionnage. Avec lui, trois autres diplomates russes en poste en France, en réalité tous membres des services secrets militaires russes (GRU), avaient quitté le territoire après l’affaire Sergueï Skripal, du nom de cet ex-agent russe passé à l’ennemi britannique, victime, avec sa fille, deux semaines plus tôt, d’une tentative d’empoisonnement, au Royaume-Uni, par deux agents du GRU. M. Levitsky aurait tenté, depuis, de revenir en France dans le cadre de délégations russes.

« J’ai connu Levitsky quand il était à Strasbourg, notamment pour mes visas, répond M. Schaffhauser. Je n’ai pas besoin des services secrets pour communiquer avec Moscou. Les Russes ont d’autres canaux pour me joindre. J’ai aussi des amis parmi les anciens de la CIA. Ce n’est pas la première fois que la France enquête sur moi, le Parquet national financier l’avait déjà fait, sans résultat. Je sais bien que la DGSI m’écoute et me surveille. »

Les contre-espions français ont également relevé sa proximité avec Ilya Subbotin, ministre conseiller à l’ambassade de Russie, à Paris, à qui M. Schaffhauser louait un étage de sa résidence à Strasbourg. M. Subbotin était, en effet, le représentant de la Russie auprès du Conseil de l’Europe dans cette ville, jusqu’à ce que la mission soit fermée, en mars 2022, après l’attaque russe en Ukraine. « C’est un hasard, rétorque M. Schaffhauser, cela est passé par une agence, j’ai eu d’autres locataires, notamment des Américains. » Enfin, selon le Washington Post, le chef des services de renseignement extérieur de Russie, Sergueï Narychkine, une de ses connaissances datant des années 1990, lorsque ce dernier était président de la Douma d’Etat, la chambre basse du parlement russe, « aurait pris des dispositions pour que [M. Schaffhauser] se rende à Moscou en janvier afin de discuter de ces projets ».

D’après les informations échangées entre services secrets européens, les missi dominici chargés de relayer la parole de Moscou prendraient attache avec Sergueï Kirienko, chef du cabinet adjoint de l’administration de la présidence russe. Il pourrait superviser l’opération de déstabilisation du scrutin européen. Parmi ses contacts français figurerait Xavier Moreau, un activiste prorusse qui possède la nationalité russe depuis 2013. Installé à Moscou, il effectue de nombreux allers-retours en France et gère le blog Stratpol, qui relaie des analyses politico-militaires en écho avec la propagande du régime russe. Il intervient également dans une émission en français diffusé par la chaîne Russia Today.

« Campagnes de désinformation »

« J’ai croisé M. Schaffhauser il y a longtemps, mais je n’ai jamais eu d’échange avec lui sur cette affaire d’élection européenne, assure M. Moreau. C’est une farce. Je préfère me jeter par la fenêtre que de m’abaisser à devenir député européen, si mes positions sont ouvertement prorusses, elles sont surtout en faveur du rétablissement de la souveraineté de la France (…), ce n’est pas en pantouflant à Bruxelles qu’on le fera. »

L’enquête en cours prête à un cadre de l’extrême droite française, Guillaume Pradoura, un rôle d’intermédiaire entre ces diverses listes chargées d’alimenter, au sein de l’UE, le discours prorusse, sous couvert de débat politique. Les services voient sa main auprès de M. Schaffhauser mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, en Pologne et en Allemagne. Ancien assistant parlementaire de Nicolas Bay (ancien cadre du RN aujourd’hui membre de Reconquête !) au Parlement européen, il a été exclu du RN, en 2019, pour une photo antisémite avant de retrouver un poste identique auprès de Maximilian Krah, eurodéputé de l’AfD, parti d’extrême droite allemand, allié au RN. M. Pradoura officie désormais toujours au Parlement de Strasbourg, pour Marcel de Graaff, élu du Forum pour la démocratie, le parti de Thierry Baudet, allié de Vladimir Poutine aux Pays-Bas.

« Je connais, en effet, M. Schaffhauser, note M. Pradoura, mais nos liens sont distants. Je n’ai rien à voir avec ce projet de liste aux européennes. Je ne suis pas antirusse, c’est certain, mais les prorusses ne constituent pas un groupe homogène. Quant à Xavier Moreau, c’est un ami. » M. Schaffhauser indique que M. Pradoura l’a sollicité, en janvier, pour qu’il intervienne sur la présence de mercenaires français en Ukraine, qualifié, par Paris, de « propagande russe ». Il dit avoir refusé, précisant : « J’ai beaucoup d’estime pour Pierre Plas, Xavier Moreau, Dimitri de Kochko ou Guillaume Pradoura mais ils sont parfois trop fanatiques de la Russie. »

Si la France semble avoir pris la mesure des risques d’ingérence russe, d’autres pays de l’UE, voisins de la Russie, alertent depuis longtemps sur le danger des relais de Moscou à l’intérieur de leurs frontières. Les services secrets lettons, estoniens, lituaniens, polonais et suédois, qui assisteront à la rencontre de la mi-mars, sont parmi les plus vigilants. Joint par Le Monde, le service de contre-espionnage suédois n’a pas commenté cette prochaine réunion, mais son porte-parole a indiqué : « En ce qui concerne les prochaines élections européennes, les services de sécurité suédois sont conscients de la possibilité qu’elles fassent l’objet de campagnes de désinformation ou d’influence. » Une source sécuritaire polonaise a ajouté que son pays ne tarderait pas, pour sa part, à aller sur le terrain judiciaire pour bloquer cette tentative de déstabilisation.

Jacques Follorou

 

 

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il y a 32 minutes, olivier lsb a dit :

« J’ai croisé M. Schaffhauser il y a longtemps, mais je n’ai jamais eu d’échange avec lui sur cette affaire d’élection européenne, assure M. Moreau. C’est une farce. Je préfère me jeter par la fenêtre que de m’abaisser à devenir député européen, si mes positions sont ouvertement prorusses, elles sont surtout en faveur du rétablissement de la souveraineté de la France (…), ce n’est pas en pantouflant à Bruxelles qu’on le fera. »

Décidément les fenêtres attirent l'attention en Russie :laugh:

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Il y a 23 heures, mgtstrategy a dit :

Encore un article dans le monde ce matin, avec l'evocation de personel DGSE mort en Ukraine

Disons que si mort il y avait eu, alors c'est ni confirmée ni infirmée. Donc rien de nouveau sous le soleil des opérations clandestines.

Vous vous souvenez du barouf sur les punaises de lit ? Une manœuvre informationnelle destinée à nous nuire. Pas très étonnant au demeurant, ce truc était sorti de nul part dans un contexte tout à fait stable sur la question, et c'est retombé comme un soufflé. 

J'avais partagé un article de l'Express sur la question, un bonne partie des comptes étaient gérés par les services Azerbaïdjanais.  

Modifié par olivier lsb
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1 hour ago, olivier lsb said:

Disant que si mort il y avait eu, alors c'est ni confirmée ni infirmée. Donc rien de nouveau sous le soleil des opérations clandestines.

Vous vous souvenez du barouf sur les punaises de lit ? Une manœuvre informationnelle destinée à nous nuire. Pas très étonnant au demeurant, ce truc était sorti de nul part dans un contexte tout à fait stable sur la question, et c'est retombé comme un soufflé. 

J'avais partagé un article de l'Express sur la question, un bonne partie des comptes étaient gérés par les services Azerbaïdjanais.  

Idem lors de la coupe d'europe et les soucis de stade. Meme le UK avait laisser pisser.

Ca serait naif de penser que certains pays soufflent pas sur les braises, voir meme créer les braises. Ce sont les memes tactiques opérées dans les pays africains.... 

Mais bon, on est trop débile, et surtout, on a jms voulu pointer du doigt les ingérences. Tout en laissant braire tous les guignols sur Twitter etc.

Heureusement ça semble enfin changer, mais que de dommage.

Trop bon trop con... 

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  • 1 month later...

Plusieurs services de renseignement de la Police, de la Gendarmerie et du ministère de la Justice sont désormais autorisés à faire usage d'identités d'emprunt ou de fausses qualités dans le cadre de leurs missions

https://lessor.org/operationnel/les-services-de-renseignement-autorises-a-utiliser

C'est le fait que cela ne soit pas déjà le cas qui m'étonne :blink: Les services de police français n'avaient pas ''d'infiltrés'' ?

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il y a 12 minutes, collectionneur a dit :

Plusieurs services de renseignement de la Police, de la Gendarmerie et du ministère de la Justice sont désormais autorisés à faire usage d'identités d'emprunt ou de fausses qualités dans le cadre de leurs missions

https://lessor.org/operationnel/les-services-de-renseignement-autorises-a-utiliser

C'est le fait que cela ne soit pas déjà le cas qui m'étonne :blink: Les services de police français n'avaient pas ''d'infiltrés'' ?

A priori c'est ancien https://www.village-justice.com/articles/protection-des-agents-renseignement-securite-par-anonymat,29511.html

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il y a une heure, collectionneur a dit :

@g4llyPourtant :

Arrêté du 5 avril 2024 pris en application de l'article L. 861-2 du code de la sécurité intérieure et fixant la liste des services pouvant faire usage d'une identité d'emprunt ou d'une fausse qualité

A priori l’arrêté ne fait que mettre à jour la liste des agents qui peuvent requérir l'anonymat.

Le texte d'origine est ici https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000023710874/2011-03-16

Il date de mars 2011.

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Concernant les agents de pénétration et autre infiltration le code de procédure pénal ...

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006071154/LEGISCTA000006167520/#LEGISCTA000006167520

Il suffit de débobiner l'historique des différents article pour remonter dans les version antérieur à 2004 notamment ... mais le statut à toujours existé il évolue simplement.

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il y a 40 minutes, Clairon a dit :

Clairon

J'aurais rajouté :

- c'est un code ? Vous voulez dire qu'il couche avec beaucoup de femmes... mais aussi beaucoup d'... ?

...et voir les têtes horrifiées des correspondants américains.

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  • 1 month later...

Devenir espion en France, il y a une académie qui fait le plein avec 1200 formations cette année  :

https://www.challenges.fr/entreprise/defense/1-200-agents-formes-en-2024-l-academie-des-espions-francais-monte-en-puissance_895265

Créée en 2010, la discrète Académie du renseignement va former dans ses locaux de l’École militaire, à Paris, plus de 1.200 agents cette année. Soit 400 agents de plus qu'en 2022.

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  • 4 months later...

17 octobre 2024. Éric Branca.

25:46 En revanche, l'affaire des généraux ! Elle commence [le 18 septembre 1949] dans un transport en commun, dans un bus, où deux Annamites, comme on disait à l'époque, c'est à dire deux Vietnamiens, refusent de laisser monter un soldat français en uniforme, qui est en permission, qui revient d'Indochine, qui a deux béquilles, et ils refusent de le laisser s'asseoir. Et donc les choses s'enveniment, le soldat français les injurie, ils se battent. Le conducteur du bus dit : eh bien, ecoutez, allez vous battre dehors. Et au moment de la rixe, devant la gare de Lyon, l'un des deux annamites laisse échapper sa serviette et dans sa serviette, des documents secret-défense absolument considérables. Ces éléments secret-défense donnent toutes les positions du corps expéditionnaire français en Indochine. Vraiment il y a tout. Il y a tout.

28:26 Et comment ce Peyré a-t-il trouvé les fonds ? Eh bien en soutirant ce rapport au général Revers, qui était allé en Indochine et qui avait fait un rapport extrêmement précis sur la situation militaire, et l'a vendu. Au Viet Minh, mais pas qu'au Viet Minh. Il l'a vendu aux Soviétiques, il l'a vendu aux Chinois, et il l'a vendu aux Américains qui à l'époque attendaient que nous partions pour prendre notre place.

 

 

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C'est complexe...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_généraux

On pourrait croire que c'est largement orchestré, comme un plan.

Cela remonte à longtemps (donc très confus dans ma mémoire...), mais de mémoire Wybot dans ses mémoires considérait vraiment le général Revers comme coupable, mais agissant sur ordre.

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il y a une heure, collectionneur a dit :

@Rob1 Une affaire de ripoux fait fermer le ''Bureau des affaires réservées '' de la DGSE :

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/04/la-dgse-supprime-le-tres-secret-bureau-des-affaires-reservees_6375244_3224.html

Pour moi c'est une bonne chose que la justice puisse aller y mettre son nez.

Conceptuellement on peut toujours habiliter des magistrats et juger l'affaire à huis clos. On ne claironnera pas le verdict et le sujet du procès sur tous les toits mais ça laisse un recours aux justiciables contre d'éventuels abus de pouvoir.

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