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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Il faut déjà dire qu'il y a un passif entre Trump et Zelenski. Ensuite, personne ne peut être à l'aise avec la méthode Trump. Mais surtout, la rencontre Trump - Zelenski c'est la rencontre de deux personnes qui se pensent profondément dans leur droit et qui pensent que l'autres leur doit quelque chose. Il est ridicule de prétendre comme Vance l'a fait que Zelenski ne dit jamais merci. Il remercie à chaque fois qu'il évoque l'aide étrangère d'un pays. Mais il est aussi évident que Zelenski a une très haute opinion du combat qu'il mène et qu'il estime "normal" que les autres pays reconnaissent le caractère presque sacré de la lutte ukrainienne et au nom de ça il se permet une diplomatie dont les exigences, assumées où implicites, vont au delà des seules "cartes" qu'il a en main. De l'autre côté, Trump ne le voit pas comme ça et estime que Zelenski est un type dont le pays doit sa survie à l'aide étrangère (dont américaine) et qu'il est intolérable que Zelenski se permette de ne pas signer avec un grand sourire et profusion de marques de soumission tout accord que la Maison Blanche lui présente. Trump n'a évidemment aucune sympathie particulière pour la cause ukrainienne, tout ça lui en touche une sans faire bouger l'autre, et dans sa vision contractuelle de la chose, c'est clairement lui qui est en position de dicter les termes de l'accord. Quand vous ajoutez à ça sa personnalité enfantine qui ne supporte aucune contradiction, et un Vance qui avait visiblement envie de se payer Zelenski et qui a été à l'initiative du dérapage critique, le fiasco était assez prévisible. Après, je ne crois pas du tout à la thèse de l'improvisation. Je rappelle que cette venue avait été annulée par la Maison blanche quelques jours plus tôt et que c'est Macron qui a sauvé le truc (il n'aurait visiblement pas dû). Et tout le format de cette réunion était bizarre. Soit vous organisez une rencontre franche, à huis clôt, où tout le monde peut parler à peu près franchement sans jouer le "prestige" de son pays à chaque mot de l'autre, ou bien vous faites une conférence de presse totalement convenue et scriptée à l'avance pour les caméras. Mais là ce format batard qui a vite pris la forme d'une conversation totalement légitime mais sous les feux des caméras où chaque désaccord virerait forcément au carnage diplomatique, était clairement la recette pour une catastrophe vu le contexte et les hommes impliqués. C'était un traquenard.
  2. Pire que ça, les USA souffrent de leur instabilité. Même si un démocrate raisonnable revenait à la Maison Blanche en 2028, aucun allié n'ira s'engager à quoi que ce soit sur le long terme vu les zozos d'en face qui peuvent revenir à tout moment. Les Européens ont pu croire à un "dérapage" en 2016, plus maintenant. Trump est revenu, bien élu, et dans tous les cas la trumpisation du parti Républicain est faite. Ses successeurs seront potentiellement encore pire que lui (regardez Vance). Et les copains autoritaires de Trump (Russie, Chine) sont dans la même impossibilité de faire confiance aux USA précisément car, en tout cas à l'heure actuelle, le retour d'un type normal dans le bureau oval à la prochaine élection reste une hypothèse très crédible. La situation actuelle est qu'on a un système à deux partis aux doctrines de politiques étrangères antagonistes et qui envisagent des systèmes d'alliance parfaitement opposés. Le résultat étant qu'aucun des "partenaires" potentiels envisagés par les démocrates ou les républicains n'ira s'engager avec les USA au delà de la prise de gain immédiate sur les dossiers du moment. L'immense force des USA en politique étrangère a été le relatif consensus bipartisan qui a duré de 1945 a aujourd'hui. Il ne faut pas le voir plus beau qu'il n'était, et les divergences pouvaient parfois être importantes sur un dossier ou l'autre, mais sur le fond c'était remarquablement similaire. Et donc tout le monde savait que peu importe le résultat de l'élection, au delà des variations de styles personnels des Président, les grands équilibres resteraient stables. C'est surtout ça que Trump est en train de massacrer. Pourquoi la Russie irait se "détacher de la Chine" pour Trump ? Xi sera toujours là en 2028, et même en 2035 ; au pire son fils spirituel. Trump pas forcément. Donc la Russie va caresser Trump, prendre ce qu'il y a à prendre sur l'Ukraine et les autres dossiers actuels, et garder bien au chaud son partenariat de long terme avec Pékin.
  3. De toute façon, la défense européenne ne doit PAS se faire dans le cadre de l'UE où de tout autre système basé sur l'unanimité. C'est pour ça que j'ai bien aimé la notion de "coalition des volontés". Il faut que les gens qui veuillent avancer avancent ensemble, que ceux que ça n'intéresse pas dégagent. De toute façon au rythme où ça va, l'OTAN pourrait très bien concrètement ne pas passer l'année peu importe ce que feront les européens.
  4. Trump : "Je dis que le Canada devrait être notre 51e État. Pas de droits de douane, rien du tout. Nous leur donnons une protection militaire. Ils sont à peu près les derniers dans l'OTAN. Ils disent : « Pourquoi devraient-ils dépenser pour l'armée, les États-Unis nous protègent ». C'est vrai. Ce n'est pas juste. Ils ne pourraient pas exister s'ils devaient payer leur place." J'appelle ça un mafieux qui fait payer sa protection contre... lui même. Il est impossible de nouer une quelconque relation de confiance avec un type qui parle comme ça. Cette administration est le spectacle le plus dégoutant qu'il m'ait été donné de voir en politique étrangère. Un mélange d'hubris, d'autosatisfaction égotique à contempler son pouvoir de nuisance. Je confirme que nous non plus, européens, ne sommes plus sûr d'avoir quoi que ce soit en commun avec des sociopathes nocifs totalement enivrés par l'expression désinhibée de leurs passions laides.
  5. Et pour autant il ne fera rien et restera dans le bateau en espérant gratter un peu de pouvoir. On critique souvent le manque de consistance et de conviction des politiques européens, à très juste titre, mais la souplesse infinie de nombreux américains (Vance lui même d'ailleurs) quand il s'agit de s'aligner avec l'homme fort du moment ne cessera de m'étonner.
  6. Allez jeter un œil à la conférence de presse Zelenski/Trump/Vance c'est hallucinant. Ils sont littéralement en train de s'engueuler dans le bureau ovale. Je pense que c'est inédit dans l'histoire récente des relations diplomatiques de voir une telle empoignade en public.
  7. Disons que si le TNP est soudain brisé ou en passe de l'être par plusieurs nations, alors dans ces conditions il peut être raisonnable de considérer le partage de notre dissuasion nucléaire sous conditions stricte commes une mesure antiprolifération. On en est pas là, mais selon la pérennité de la politique extérieur de Trump, on pourrait vite voir la Corée ou la Pologne y songer sérieusement, et le cas échant j'avoue largement préférer un escadron nucléaire français prépositionné en Pologne que la Pologne dirigée par le PiS avec la bombe. J'avoue avoir une confiance assez limitée en la politique intérieure polonaise et l'hypothèse d'une Pologne nationaliste avec une grosse armée et la bombe qui commence à faire du Poutine à son échelle ne me semble pas exclut. Leur chantage à la repentance avec l'Allemagne était "marrant" tant que la Pologne n'avait pas vraiment les moyens de faire plus que de s'agiter et que le grand frère américain gérait tout le monde, ça l'est nettement moins dans une Europe laissée à elle même. Ils peuvent s'inventer quelques revendications territoriales historiques qui se tiennent à peu près (Vilnius, Lviv) et il me semble qu'il existe en Pologne un sentiment revenchiste un peu diffus qui pourrait coaguler avec un gouvernement motivé à ça. Plus largement je pense qu'il est dans l'intérêt de la France que d'autres puissances nucléaires n'émergent pas en Europe et une garantie nucléaire crédible peut contribuer à limiter ce risque (c'est en somme exactement la logique qu'ont suivi les USA pendant la guerre froide et l'origine du déploiement de moyens nucléaires, sous doubles clés ou non, en Europe et en Asie). Pour prolonger mon raisonnement, je dirais que la raison d'être non avouée de l'OTAN après 1991 était peut-être surtout la préservation de la paix ENTRE européens, surtout entre anciennes nations du Pacte de Varsovie, de concert avec l'intégration au sein de l'UE. Il y avait cette idée que toute volonté de rouvrir par la force les multiples différents territoriaux issus du XXe siècle serait accueilli avec une force décisive sous égide américaine pour la contrer, et qu'à l'inverse l'intégration européenne leur offrait une voie vers la prospérité. Le fameux bâton et la carotte. Si la transition des pays d'Europe de l'Est vers des régimes démocratiques et pacifiques s'est faite aussi simplement et sans réouverture des cicatrices nationales mutuelles, c'est il me semble en grande partie grâce à ce cadre politico-militaire surplombant. Sans US pour jouer les garants et avec des pays qui se réarment, tout ça pourrait se rouvrir de manière très moche. Je rappelle que Orban ne cache pas sa nostalgie pour la grande Hongrie intégrant des territoires roumains et slovaques. Ca va tant que c'est Orban et la Hongrie, ça va moins si c'est une Pologne nucléaire de 40 millions d'habitants et avec la plus grosse force terrestre du continent qui joue à ça.
  8. Des millions, mais par ailleurs le territoire américain n'était pas envahi, et il n'y avait pas 25% de la population réfugiée interne ou externe. Et la constitution américaine OBLIGE à organiser un scrutin même en temps de guerre, là où la constitution ukrainienne l'INTERDIT. On peut penser ce qu'on veut des deux approches et je suis d'ailleurs, à titre personnel, plutôt partisan de l'idée de maintenir des élections autant que possible même en temps de guerre, mais en l'occurrence je ne suis pas ukrainien et cette question ne me concerne pas (ni Poutine ni Trump). Ce qui peut éventuellement nous concerner, c'est la légitimité de Zelenski en tant que représentant du peuple ukrainien. Dans la mesure où 1) il agit en accord avec les lois et la constitution de son pays, lois et constitution qui le précèdent et qui n'ont pas été taillé spécialement pour lui (coucou Poutine) 2) que l'assemblée légitimement élue soutien unanimement son choix de ne pas tenir d'élection et à rappelé lors d'un vote sa légitimité en tant que Président 3) que sa côte de popularité demeure solide et qu'une majorité d'ukrainiens semblent d'accord avec la suspension des élections tant que dure la loi martiale, alors d'un point de vue extérieur il n'y a rien à redire sur sa légitimité, et on peut considérer la question de l'organisation d'élections ou non comme un choix interne à l'Ukraine. Je souligne par ailleurs qu'une autre grande démocratie, le Royaume Uni, n'a pas tenu d'élections pendant toute la durée de la seconde guerre mondiale en Europe, sans que cela transforme le pays en dictature autoritaire. Aussitôt le conflit achevé, les élections générales furent appelées, Churchill a pris une rouste, et le cours normal de la démocratie a repris. Il en va de même pour la France pendant la Grande Guerre. Les élections municipales de 1916 ont été repoussées, de même que les législatives de 1918, qui eurent finalement lieu en novembre 1919. Je pense que l'exemple de la France en 14-18 est particulièrement bon dans la mesure où nous aussi avions une partie de notre territoire envahi, des réfugiés internes, et une vie parlementaire qui s'est malgré tout maintenu pendant tout le cours de la guerre, comme l'Ukraine.
  9. En même temps, je ne comprends pas comment on peut se prétendre patriote (Français, Britannique, Allemand ou n'importe quel autre pays européen) et aller tapiner dans ces congrès malsains pour aller prêter allégeance à son maître américain qui les méprise ouvertement. Critiquer les atlantistes pendant 20 ans pour finalement aller jouer l'américanoïde plus royaliste que le Roi dès que la couleur politique change à Washington, c'est une belle ironie. Il me semble que le Patriotisme, c'est mettre la nation au dessus des partis et des querelles politiques (un truc que De Gaulle disait souvent et sur lequel il avait tout à fait raison). Si tu es aussi prompt qu'un politicien danois à prêter allégeance à Washington où à n'importe quelle autre capitale étrangère pour peu que le discours de politique intérieur t'y plaise, alors tu n'es pas un patriote. Tu fais passer les combats sociaux (genre, famille, finances publiques) avant tout et tu es donc très heureux d'aller fondre l'indépendance de ton pays au sein d'une grande internationale conservatrice. Les coco internationalistes eux au moins la jouaient franc sur ce point.
  10. C'est là qu'on va regretter le temps mis à muscler la ligne de production du Rafale (même si je sais bien que les défis étaient tout à fait réels). Car clairement on a un coup à jouer en étant intelligent.
  11. Sauf qu'encore une fois, dans le scénario ou Trump met ses troupes à Kharkiv ou à Dnipro pour sécuriser le deal (à la fois contre les russes ET contre les Ukrainiens, dans une forme d'occupation militaire), et qu'en 2028 John Random le démocrate lambda gagne la présidentielle, bah il a tout perdu le pauvre Poutine. Il a une Ukraine avec des troupes US chez elle et désormais un pouvoir à Washington qui ne verra aucun inconvénient, au contraire, à ce que l'Ukraine poursuive son chemin démocratique et Européen. Poutine ne voudra jamais d'un accord dont toute la valeur est contingente du maintien de la politique étrangère de Trump dans sa forme actuelle. Il voudra un accord qui lui soit favorable de manière pérenne avec des gages capables de survivre au retour d'une administration hostile à Washington.
  12. 2 brigades de plus, blindées et chenillees. Une vraie réserve organisées en unités de combat. Auto protection anti-drone pour tous les véhicules blindés de l'AdT. 2 SNA de plus, 6 frégates de premier rang de plus. 80 rafales de plus. De l'artillerie longue portée (himars). Une chaîne de prod pour produire 500 000 obus par an. Des drones partout.
  13. Je voudrais mettre un smiley rire, un smiley triste, et un smiley d'accord, mais ce n'est pas possible malheureusement.
  14. Les Etats Unis semblent ils prêts à stationner des troupes en Ukraine pour sécuriser ce deal et, à travers lui, la sécurité de l'Ukraine ? Vu le tour que ça prend ça me semble extrêmement douteux en l'état. Je pense qu'il faut arrêter de toujours chercher des raisons cachées derrière des propos et agissements de Trump, comme on tenterait d'analyser le coup étonnant d'un grand maître d'échec, et juste juger sur pièce. De toute façon toute cette histoire de terre rare n'a pas grand sens en soi. Le sous-sol ukrainien, surtout réduit à sa portion contrôlée par Kyiv n'est pas la terre promise, et les USA sont déjà bien doté en la matière. Surtout, si le projet était effectivement d'offrir des garanties crédibles à l'Ukraine (i.e. des troupes au sol), pourquoi ne pas le dire directement ? Vous croyez vraiment que Poutine va inviter Trump à la parade du 9 mai si des GI ont vocation à patrouiller devant Kharkiv et Dnipro, soit le cauchemar absolu de la Russie, avec la perspective que cette situation échoie à l'administration suivante potentiellement constituée de démocrates bon teint avec une politique étrangère orthodoxe ? On peut reprocher beaucoup de choses à Poutine mais pas de négliger le temps long, et il comprend parfaitement que Trump peut ne constituer qu'un évènement transitoire dans la politique étrangère américaine. Dans ces conditions, il comprend très bien que l'intérêt de la Russie est de profiter de ce moment transitoire pour gagner des avantages durables. Autant dire que des troupes US en Ukraine est tout l'inverse de ça, puisqu'elles ne seraient éventuellement tolérables pour Moscou que tant que le locataire actuel de la Maison Blanche, où ses descendants spirituels, restent en poste. Poutine n'acceptera jamais un deal pareil et je doute franchement que ça soit la volonté de Trump. J'ajoute qu'il ne faut jamais perdre de vue que l'objectif ultime de Poutine est de "contrôler" l'Ukraine. Il peut sans doute tolérer de ne pas exercer une domination physique sur une large part du territoire à condition qu'il dispose de moyens de pression suffisants pour coercer la politique de Kyiv dans un sens favorable à Moscou. Et cela implique nécessairement une absence de garanties militaires crédibles de qui que ce soit en faveur de l'Ukraine, peu importe qu'elles proviennent d'Européens soucieux de la sécurité du continent ou d'américains obsédés par les ressources minières du pays.
  15. En fait, je crois que ce qu'il faut comprendre concernant les négociations américano-russes, c'est que les Etats-Unis ne négocie pas directement "sur" l'Ukraine ni en son nom. Ils proposent à la Russie de refermer le dossier ukrainien sur la ligne de front actuelle (plus ou moins) en l'échange d'autre chose : la normalisation des relations russo-américaines. Trump et ses conseillers semblent estimer que cela serait un prix suffisant pour que Poutine accepte de s'arrêter là et renonce à ses ambitions maximalistes concernant l'Ukraine. Le problème, encore une fois, c'est que ce paris, qui peut avoir ses mérites, aurait plus de chance de réussir si Washington maniait en même temps le bâton, c'est à dire s'il faisait comprendre à la Russie que l'alternative était un maintien et même plus sûrement un renforcement de l'aide ukrainienne. Or, selon toute vraisemblance, il n'en est pas question. Ainsi, la Russie se voit offrir le choix entre ce deal, et la poursuite de la guerre face à une Ukraine affaiblie et désormais sans soutien américain. Et Trump semble s'être tellement aplati face à Poutine que ce dernier pourrait bien se dire que même en continuant sa guerre, il y a peu de chance que Washington se fâche beaucoup. Dans ce contexte, le "deal" sur les minéraux que Trump tente d'arracher à l'Ukraine comme "remboursement" de l'aide passée semble d'autant plus bizarre. Puisque que quoi que Moscou fasse, l'aide américaine ne se poursuivra pas, pourquoi diable l'Ukraine irait signer ce contrat inique et, même si elle le signait dans l'espoir insensé d'un changement de ligne à Washington, pourquoi le respecterait elle une fois l'évidence confirmée ? Puisque les USA vont lâcher l'Ukraine en rase campagne quoi qu'il arrive, qu'ont-ils comme moyen de pression concret contre Kyiv désormais ? A part bien sûr si on franchi un nouveau Rubicon stratégique et que la menace de Trump soit... d'aider directement la Russie à finir le travail si Zelenski rechigne à signer. Mais même à l'échelle de Trump cela semble délirant.
  16. Comment une petite entreprise chinoise inconnue (Skywalker) a inventé le drone à fibre optique et changé le visage de la guerre en Ukraine (Thread à lire)
  17. Je sais, c'est précisément ce que je dis. Le fait même que cette clause soit inconnue alors qu'elle existe depuis 92 (si je dis pas de connerie c'est Maastrich qui l'instaure) la rend inopérante et donc inutile. La pure existence formelle d'une clause ne sert à rien. Il faut qu'elle soit "saillante" tant dans l'esprit des concernés que des ennemis potentiels. D'où la nécessité, selon moi, de remettre tout ça à plat avec un traité neuf, et si possible décorrélé de l'UE pour pouvoir y intégrer la GB et la Norvège déjà, éventuellement le Canada s'ils sont intéressés.
  18. Sur l'Europe de la défense, de toute façon il va falloir être pragmatique. La position américaine crée un momentum, et il va falloir battre le fer tant qu'il est chaud de manière intelligente. Cela a déjà été dit mais il faut se concentrer sur ce qui n'existe pas en Europe à l'heure actuelle, notamment les fameux enablers. D'une parce que c'est donc le plus important à court terme, et de deux car il est plus facile d'accepter de déléguer ce que personne n'a encore de manière nationale que d'exiger que les nations renoncent à une part de leur souveraineté sur des compétences qu'elles possèdent. Avant de vouloir coller des patchs européens sur l'épaule de chaque pax européen où de donner le contrôle opérationnelle de la 7e brigade blindée à un général lithuanien, on peut déjà faire beaucoup de choses utiles dans une logique interétatique. Il faut surtout un nouveau traité européen avec une clause type "article 5". Vous allez me dire : l'OTAN n'est pas formellement morte, même si on part du principe que les Américains n'honoreront pas leur promesse, et l'UE possède déjà une clause proche dans ses traités. Mais selon moi ça passe à côté du sujet, et du fait qu'une alliance n'est pas qu'une suite de clauses et d'article mais un "esprit", un objet culturel et transsubjectif. L'OTAN reste fondamentalement pensée autour de l'idée d'un soutien européen à l'Europe. Si l'article 5 de l'OTAN est actionné, toutes les lumières se tourneront vers Washington et le "no" américain briserait peut être tout momentum. Pareil au niveau européen. Au delà de l'absence de pas mal de pays européens important (UK, Norvège), l'UE n'est pas une alliance de défense. Qu'une vague clause de défense planquée au fond d'un traité existe ne change rien. Pire, cette clause concerne des pays dont on sait très bien qu'il ne faut rien en attendre (Hongrie, Slovaquie). Si cette clause est activée, la première des choses qu'on entendra sera Orban et Fico dire non, ce qui donne le ton. Il faut une organisation dont tout l'objet est la défense de l'Europe qui dise bien clairement "Les états membres déclarent qu'une attaque contre l'un ou plusieurs de ses membres sera considérée comme une attaque contre tous". Plus c'est clair, plus c'est récent, plus c'est saillant dans l'esprit des hommes politiques qui auront à prendre les décisions, mieux c'est.
  19. Enfin, une société privée détenue et dirigée par le bras droit de Trump. Je sais pas si vous avez vu les derniers tweets de Musk sur Zelenski mais c'est du même tonneau que les déclarations de Trump. A ce stade d'influence de Musk sur la politique américaine, Starlink est une société parapublique.
  20. Je comprends où tu veux en venir mais je reste d'accord (comme souvent moi aussi) avec Sanders. Les USA furent une démocratie sous l'esclavage, dans le sens où leur société et leur système politique était une démocratie. Les esclaves (et les quelques afro-américains libres) n'étaient tout simplement pas partie prenante de cette société politique. La fin de l'esclavage puis, 100 ans plus tard, le combat pour les droits civiques, ont fini par obtenir l'intégration des afro-américains au sein de cette communauté politique. Bref, c'était une sorte de "démocratie non universelle" dont seule une partie des êtres humains présents physiquement sur le sol américain avaient le droit de faire partie. C'est évidemment profondément choquant, mais du point de vue de l'ancienneté des institutions qui conditionnent le fonctionnement de la démocratie américaine, il est évident qu'elles précèdent l'abolition de l'esclavage. Tout comme la France était une démocratie même quand la majeure partie des êtres humains vivant sur un territoire contrôlé par la France étaient réduits au statut peu enviable (bien que largement préférable à l'esclavage) de "sujet coloniaux".
  21. Je ne pourrais pas être plus d'accord. Toute proportion gardée, ça me rappelle l'effort de réarmement des années 30. Le contexte est bien sûr moins critique pour la France, mais le côté "réarmement contraint dans un contexte politique et budgétaire pourri" y ressemble beaucoup. La bonne nouvelle étant quand même que le pire qui puisse arriver à la France aujourd'hui n'a rien à voir en terme de gravité avec la perspective de Panzerdivision Nazi perçant à Sedan.
  22. C'est toujours le même problème. Mais encore une fois, on ne peut pas s'engager de quoi que ce soit de sérieux sans avoir sécurisé le budget d'abord. Donc l'idée de commencer par expliquer à tout le monde qu'on va devoir trouver un gros paquet d'argent me semble une bonne première étape. Après oui, on ne reconstruit pas une armée sous financée pendant 30 ans en 2 semaines.
  23. C'est vrai, mais je pense que si on passe à 5% du PIB, (et même à 3) on échappera pas à une réflexion sur le format de l'AdT, qui me semble vraiment trop limité, et là il faudra du manpower. Après je suis d'accord avec toi : beaucoup peut déjà être fait à effectifs presque constants, notamment sur les munitions. Mais deux brigades de plus me semblent nécessaires si on veut assumer des engagements majeurs à l'étranger sur la durée avec une rotation approprié. Et éventuellement "durcir" nos brigades, avec plus de matériel lourd.
  24. Ca honnêtement ça ne me choque pas. Quoi qu'on choisisse, une fois qu'on a admis que le format de nos armées (au sens large, j'inclus la question des munitions, de la MCO, etc;) n'était pas suffisant, il est clair qu'il faudra de l'argent pour l'augmenter, et il ne me semble pas stupide de d'abord se mettre d'accord sur une hausse générale du budget des armées avant d'aller dans le détail sur ce qu'on augmente et comment. Maintenant bien sûr, la question du "comment l'argent est dépensé" est essentielle, surtout pour beaucoup de pays européens qui non seulement ont des budgets faibles, mais ont surtout la fâcheuse tendance à tirer peu de chaque euro dépensé (achats de micro flottes sur étagère, dépenses "administratives" aberrantes). En l'occurrence, en France on est plutôt bon pour bien employé notre budget, même si tout n'est pas parfait. Ce qu'il faudra surtout c'est arbitrer entre la MN, l'AdT et l'AAE en fonction du nouveau contrat opérationnel qu'on définira, et là dessus en France on a tendance à ne pas aimer choisir entre nos rêves d'indo-pacifique et la réalité de la défense de l'Europe. Personnellement le grand gagnant devrait pour moi être l'AdT mais c'est aussi l'armée la plus "intensive en ressources humaines", sujet qu'on ne peut pas régler qu'avec de l'argent même si de bons salaires n'ont jamais fait de mal à l'attractivité d'une profession.
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