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Tout ce qui a été posté par PolluxDeltaSeven
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Oui en effet, je ne parle pas des systèmes embarqués (même si on peut se demander si les CDVE font partie du système ou de la cellule mais bon, je parlais bien du design aéro de la bestiole)
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En fait c'est un peu des deux (oui, je suis un de ceux qui persiste et signe en disant que le Super Hornet est mal conçu). Le but du Super Hornet était de développer un Hornet qui corrige les défauts du Legacy Hornet: il fallait qu'il emporte plus de carburant et emporte plus de charges plus loin. Concrètement, un Hornet c'est HARM ou charge offensive + 3 bidons. Pour le Super Hornet, on voulait HARM et charge offensive + 3 bidons, le tout capable d'aller plus loin ou de rester plus longtemps en loitering (ie. retrouver l'autonomie perdue après le retrait des A-6 et A-7). MAIS il fallait aussi que l'avion ne coûte pas cher à développer. Donc ils ne se sont pas contenté d'agrandir le Hornet de partout: ils ont sélectionné les zones à redessiner (principalement les entrées d'air, les ailes et le fuselage arrière). L'avant de l'avion, les dérives verticales et les APEX ne devaient au départ par trop bouger. Par la suite, comme ils ont voulu non seulement ne pas perdre en maniabilité basse vitesse mais aussi en gagner, ils ont fini par agrandir les dérives verticales et les APEX, à juste titre. DU COUP, ils ont cherché à simplifier le développement en se basant sur l'expérience du Legacy Hornet. Et, en toute logique, d'après leurs calculs etc, ça devait passer. Et donc ils ont validé la configuration de l'appareil et lancé la pré-série avant d'avoir terminé tous les essais spécifiques à cette variante (la séparation des charges ne devait, d'après leurs calculs, pas poser de problèmes particuliers à part pour les AMRAAM latéraux de fuselage, puisque l'avant de l'appareil n'a quasiment pas évolué depuis le Legacy. MALHEUREUSEMENT, après avoir figé la configuration, ils se sont rendu compte que les AMRAAM en bout de voilure, bah ils faisaient vibrer tout le bouzin. Et que, globalement, la voilure était trop fine pour supporter certains efforts à pleine charge (forcement, avec 8 points contre 6, et un avion plus lourd, c'est pas la même tambouille). Certains correctifs ont été apportés (notamment au niveau de la texture du mécanisme de repli de l'aile), et des études plus poussées ont été faites. ET LÀ... horreur. Effectivement, les simulations poussées et les essais en vol ont montré qu'avec CERTAINES charges dans CERTAINES configurations, il y avait un risque non négligeable lors de la séparation des charges. Le souci avec TOUT le programme Super Hornet, c'est que le maître mot était le contrôle du budget. Autrement dit, si on a le choix entre un correctif coûteux mais 90% efficace et un correctif dans les clous du budget mais 30% efficace, on prend le second choix, point final. TOUT le programme a subit les effets négatifs de cette règle, les exemples sont nombreux (radars non-upgradables, PDL qui a le mauvais angle de visée, etc.) Et donc, la solution la plus logique était de décaler vers l'extérieur l'orientation des pylones internes de voilure. Et donc les suivants. Et les suivants, encore. Cela permettait de garantir la sécurité de tous les tirs, sans compromettre apparemment la maniabilité de l'appareil en combat tournoyant (la Navy y tenait BEAUCOUP BEAUCOUP). Par contre, les effets sur la trainée et l'autonomie ont été plus que perceptibles, l'autonomie de l'appareil dépassant rarement celle du Legacy Hornet (en réalité, comme il fallait retirer un bidon latéral pour dégager l'angle de visé du PDL, elle est même souvent inférieure). Le choix a été et continu d'être amèrement contesté dans la communauté des pilotes, qui auraient préféré se passer de certaines configurations d'emport plutôt que de se priver d'autonomie. La double ironie de l'histoire ? 1- Les autres défauts de l'appareil (visée du PDL et fatigue structurelle de la voilure fine lors des campagnes intensives) fait qu'il est très TRES rarement employé avec des emports de bombes multiples sous voilure. Or, il semblerait que cela fasse partie des configurations visées par ce correctif. 2- Après coup, dans une tentative de correction du problème moins pénalisante, Boeing aurait réalisé les mêmes simulations de séparations de charge sur le Legacy Hornet et aurait trouvé... des niveaux de risques très similaires avec ceux débusqués sur les protos du SH et ayant justifié sa modification. Sans qu'un seul accident réel n'ait jamais été détecté en opération sur un Hornet. Ils auraient donc proposé à la Navy une nouvelle modification de la voilure et de la chaîne d'assemblage pour remettre les pylônes droits, mais le coût aurait été jugé trop élevé (encore et toujours la même phobie de la Navy sur la dérive des coûts). Je n'ai pas pu confirmer ce dernier fait, mais je l'ai lu plusieurs fois. Tout ça pour dire quoi, dans ce sujet sur le Rafale ?? Plusieurs choses: 1- Déjà, on peut dire ce qu'on veut, le Rafale est fichtrement bien né !! Il a eu des gros défauts de jeunesse, notamment sur son canon, mais rien qui n'ait demandé des correctifs aussi lourds que sur le Typhoon ou le Super Hornet (dans le même genre, le Gripen est aussi très bien conçu) 2- Ensuite, l'aile delta qui était décriée par beaucoup lors de la conception du Rafale M présente finalement de sacrés avantages en matière à la fois d'interaction aérodynamique et de robustesse. C'est la finesse et la fragilité de la voilure du SH qui est responsable d'une grande partie des problèmes qu'il rencontre. 3- Et, enfin, on n'agrandit pas aussi facilement que ça un avion d'arme sans le payer à un moment ou à un autre. SAAB a essayé de nous faire croire le contraire, avant qu'on se rende compte que son Super Gripen est bel et bien un nouvel appareil, et qu'on ne "convertit" pas un Gripen C en Gripen E quand 90% des pièces doivent être changées !! Du coup, l'idée un temps évoquée d'un Rafale XL notamment pour la dissuasion nucléaire, pourquoi pas. En soi, il n'y a rien d'impossible à l'idée de rallonger le Rafale. Mais soit on redessine intégralement l'appareil, voilure incluse, et on en fait donc un nouveau programme. Soit on se contente de rallonger certains tronçons de fuselage, mais dans ce cas là on perdra nécessairement des capacités dans le process destiné à en améliorer d'autres (un peu comme le F-16XL, qui troquait sa maniabilité contre une plus grande capacité d'emport)
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C'était moi ;) En 2011 il me semble ?
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J'aime beaucoup cette illustration, qui montre bien de qui était VRAIMENT prévu pour le Rafale au début du programme. Oui, car non, quand on nous sort encore aujourd'hui que seule l'AASM était prévue et pas les BGL, c'est faux, ou plutôt c'est un anachronisme. Quand le programme a pris du retard et que les enseignement de Bosnie et du Kosovo nous sont apparu, on s'est dit qu'il fallait une arme GPS-INS en priorité sur le Rafale. Et comme on a pas le temps/les brouzoufs de tout intégrer, on a fait sauter les BGL qui armaient déjà le reste de la flotte, en se disant que le temps qu'on en ai besoin sur Rafale, ce type d'arme sera dépassé, et que l'AASM avec une bonne tête IR ou radar active ferait bien mieux le job. Bréééf, pardon, je divague ;)
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A moins qu'un missile anti-radar ne fasse justement partie des " des modifications spécifiques à l'Inde" évoquées par Vstol Jockey que tu cites plus haut. De ce qu'on m'avait chuchoté il y a un moment, un missile antiradiation d'origine russe faisait justement partie des armements que l'Inde voulait intégrer sur ses 36 premiers Rafale. Je ne sais pas où ça en est, j'imagine que les Spice sont prioritaires, mais ça finira par se faire un jour où l'autre.
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En fait c'est déjà le cas, le RBE-2 a volé sur d'autres avions, Mirage 2000, Mystere 20 et Fokker 100. BON, JE SAIS !! Ce sont des avions d'essai, haha ! Mais, plus sérieusement, tant qu'il rentre dans le nez et que la génération électrique est suffisante, aucun problème.
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Comme cela a été dit, il y a deux types de réservoirs sur le Rafale (ils sont très faciles à distinguer les uns des autres avec un peu d'habitude) de deux capacités différentes. Rien que ça, ça justifie pleinement l'usage de réservoirs pendulaires par rapport à une configuration interne. Cela offre de la modularité, et c'est absolument essentiel pour un avion multirôle. Concrètement, cela veut dire que l'on peut équiper le Rafale comme on le souhaite en fonction de la mission. Pour de la défense aérienne de zone, on le dotera de réservoirs "légers" qui offrent de meilleures capacités d'accélération, de vitesse, et de maniabilité. Et on pourra même moduler la configuration avec 1, 2 ou 3 réservoirs "supersoniques" en fonction des besoins. Pour la frappe à longue portée, le ravitaillement ou les patrouilles de combat de longue endurance, on pourra équiper l'avion de 2 ou 3 réservoirs de 2000 litres. Et avec toujours la possibilité de larguer les réservoirs pour retrouver la pleine manœuvrabilité pour l'autodéfense. Cela permet d'optimiser l'emport en carburant et les performances en fonction de la mission. Un F-35 qui est taillé dès le départ pour emporter tout son carburant en interne n'en sera jamais capable. Il ne pourra rien moduler. Donc pour la frappe longue distance, il est bien équipé, mais pour l'interception il sera toujours lourd comme un veau et avec une trainée infernale bien inutile. Après, pour les réservoirs conformes, c'est encore un autre débat. Malgré tout ce qui est dit, ils ont systématiquement un impact sur les performances pures, notamment pour la chasse et le dog-fight. Donc même si dans 90% des cas ils entrainent moins de trainée et moins de surconsommation que les réservoirs pendulaires, il sera toujours impossible de les larguer et de retrouver sa maniabilité maximale pour se défendre. Mais ça encore, ça reste anecdotique. Le vrai truc c'est que les réservoirs conformes ont tendance à devenir "fixes". Ils ne sont pas très complexes à installer et désinstaller, mais en général on les laisse là où ils sont. Donc si le but c'est d'avoir plus d'autonomie parce qu'on ne fait que des frappes longue distance (cas des F-15E), qu'on est globalement un peu court sur patte en DA ou qu'on manque de points d'emports pour des armements lourds (cas de certains F-16, ou de l'Eurofighter), on les laisse en permanence. Si ce qu'on cherche c'est de la souplesse opérationnelle, et qu'en plus on estime que notre avion n'a pas de problème d'endurance ou d'emport en charges lourdes (cas du Rafale actuellement), on préfère les réservoirs largables. Exemple: si le Typhoon était capable d'embarquer des réservoirs de 1500 ou de 2000 litres à la place des 1000 litres actuels, je ne suis pas sûr que le consortium communiquerait autant sur le développement de CFT. Idem pour le F-16, dont le réservoir ventral est quand même assez réduit, et qui n'emporte que très rarement des réservoirs de 2200 litres, pour des raisons que j'ignore.
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Tout à fait, mais la Marine avait quand même pris quelques marges de manoeuvre (en matière de hauteur sous hangar, de puissance des catapultes, d'ascenseurs, etc.) et fort heureusement. Elle ne pensait pas forcément Rafale, mais le Hawkeye était entré dans la réflexion, de même qu'un éventuel chasseur de future génération (par exemple, le Hornet 2000 qui allait donner le Super Hornet aurait pu être développé conjointement avec la France, avais-je lu dans les temps anciens des années 90). Bref, là n'est pas vraiment la question. Mais effectivement, développer un PA destiné à tenir un demi-siècle sur l'eau pile poil autour d'un avion dont la conception est déjà ancienne, alors même que AUCUN autre avion naval de dernière génération ne respecte ces dimensions... ah bah ça tient au moins du courage, peut-être même de l'incompétence hein ! :P
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Merci pour les précisions @Picdelamirand-oil !! Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre que le Viki c'était le Vikramaditya et pas le Vikrant ! Haha !! Et oui, ça a toujours été le soucis pour les Indiens: faire les choses dans l'ordre et s'y tenir. Franchement, concevoir et construire un porte-avions sans même connaître son air component, c'est assez foutraque. C'est pas inédit, on l'a fait avec le Charles, mais on savait qu'on savait pas (sic) donc on a pris des marges, on a pas calculé nos équipements pile poil pour le Super Etendard. Autant pour le Vikramaditya construit par dessus un croiseur porte-hélico, qui plus est pas les Russes qui y calaient leurs MiG-29 dessus, je veux bien. Mais pour le Vikrant qui a pas encore toute sa vie opérationnelle, qui pourrait bien voir arriver des UCAV, des AEW, de nouveaux chasseurs lourds (l'envergure du F-35B c'est quoi, 60cm de moins que celle du Rafale à peine je crois) etc., tout calculer à partir d'un MiG-29 déjà obsolète ça n'a juste aucun sens ! Même les équipements du Cavour sur lequel le Vikrant est basé sont mieux dimensionnés !
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Bah de ce que j'avais compris, la marine ne veut plus en entendre parler mais le MinDef et HAL continuent le développement et avaient annoncé que ça ne changerait rien au programme. De ce que j'ai pu entendre, une porte de sortie pourrait être l'achat de Tejas (Mk1A ou Mk2?) pour équiper les escadrons à terre (notamment les futurs détachements avancés de l'IN) tandis que le MRCBF sera sur les PA, mais j'ai jamais pu confirmer ça (comme toujours en Inde). Bref, en gros: -L'IAF veut du Rafale et a réussi à sortir de cette histoire de monoréacteur, mais ça va encore prendre des plombes pour trancher, avec le Mig-35, le F-16 et le Super Hornet en embuscade. -L'IN veut du Rafale pour le MRCBF, mais elle a la pression de HAL pour le Tejas (à mon avis ça n'ira nulle part, mais ça peut ralentir le processus) et de certaines autorités qui voudraient du Super Hornet ( ça va sans doute bloquer au niveau des ToT mais ça va encore une fois ralentir le processus) ou du MiG-35 (ce que l'IN ne veut SURTOUT PAS!!) -Personne ne veut du Tejas parce qu'il est conceptuellement obsolète en front-line, mais ils en auront quand même (au moins l'IAF, sans doute l'IN aussi, même si c'est pour les opérations côtières) pour soutenir le MII et donner des billes sur le futur AMCA. Sauf qu'avec le sauvetage du Kaveri par Safran (i.e. rebadger un M88 avec une étiquette Make In India et quelques pièces locales et appeler ça un Kaveri 2.0) ça brouille tout le calendrier de développement et les différentes versions (notamment le Mk2 qui devait être motorisé par le F414) tout en redonnant une pointe d'espoir sur le plan du développement technique et calendaire (sans que ça ne rende l'avion utile pour autant) J'ai bon ? Et quid de cette histoire d'ascenseurs trop petits ? Pour le Vikramaditya je vois pas trop comment on pourrait modifier le bouzin, mais pour le Vikrant NG ça me semble plus facile de transformer le PA que d'équiper le Rafale d'ailes repliables. Pour moi, les vrais enjeux pour l'IAF et l'IN ne sont pas techniques mais organisationnels. C'est déjà ce que j'avais écris dans DSI l'année dernière. Le vrai soucis en Inde c'est que personne ne sait décider, et personne ne VEUT décider. La lutte contre la corruption endémique fait que personne ne veut prendre la moindre décision et être tenu pour responsable en cas d'échec. A cela il faut rajouter le fait que les administrations sont multiples, et tentaculaires, et on comprend mieux le problème. Si l'Indian Navy est capable de sortir un vrai RFP taillé sur mesure pour deux avions (ou, mieux, pour un seul), à faire les essais rapidement sans se laisser séduire par des promesses à la con (F-35, Gripen Maritime, etc.) et à choisir un avion en moins de... allez, mettons 18 mois, je suis généreux !! Et bien ce serait déjà une victoire sur le plan opérationnel, mais ce serait surtout une véritable révolution organisationnelle. Si l'amirauté arrive à choisir d'elle-même, en assumant ses besoins et ses décisions, sans se laisser enfumer par le MinDef, HAL ou n'importe quel autre acteur, ça pourrait amener les choses à changer rapidement pour l'ensemble des forces armées. Il serait temps pour leurs forces armées que les différentes organisations étatiques soient des partenaires dans les processus de décision, et non pas des groupes de pression contradictoires.
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J'essaie de suivre tous ces forums et les dernières news, mais c'est pas évident en ce moment. Du coup, on en est où de cette histoire d'appel d'offre pour un monoréacteur (Gripen ou F-16) ? C'est encore en cours où ça a été définitivement rejeté au profit du LCA Tejas ? Idem pour la Navy: outre le MRCBF qui devrait voir le Rafale affronter le Super Hornet, est-ce que le Tejas Mk2 est toujours prévu au programme ? Et quid de cette histoire de Rafale qui rentre pas sur le PA: ailes repliables ou ascenseurs modifiés? Sur strategicfront c'est assez foutoir et contradictoire, surtout quand on ne sait pas qui et qui (à part @Picdelamirand-oil et @Bon Plan que je reconnais facilement haha) et à qui faire confiance du coup.
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Déjà évoqué plus haut sur cette même page
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Ah bah oui ça, évidemment qu'ils serviront surtout d'intercepteurs. Tout comme leurs Rafale devraient surtout servir comme attaquant. Mais on va pas cracher sur les Meteor du Rafale ou sur les Brimstone du Typhoon si la situation se présente.
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Ah j'ai jamais dit "en ligne" hein ! :P Dans tous les cas, ils n'ont pas d'autres choix que de monter en puissance, aussi bancale fusse-t-elle, s'ils veulent pas se faire bouffer.
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Donc, ils n'ont pas besoin d'avions. Donc, en face, ils n'ont pas besoin de bombardiers pour bombarder des bases qui n'existent pas, parce qu'il n'y a pas d'avions dessus. Donc les armes ne servent à rien, et on gagnera les guerres au poker. Sérieusement, c'est ça votre logique? Le principe de la dissuasion, de la course à l'armement, de la surprise stratégique, de la souplesse tactique, de la réponse proportionnée, ça ne vous parle pas? Le Qatar avec 84 avions polyvalents capables de tirs en salves (que ce soit des AASM, des SDB ou des Brimstone) tout en balançant des chiées de missiles air-air, le tout soutenu par une artillerie longue portée, un radar de veille très longue portée, des ravitailleurs et des missiles balistiques, ça demandera considérablement plus de ressources et d'efforts à envahir qu'un Qatar équipé de 12 Mirage 2000-5, ça c'est une certitude. Sachant que les mecs ont évité de justesse d'être "intégrés pacifiquement" à l'AS dans les années 70, puis au début des années 90, puis genre, l'année dernière, bah on peut comprendre que si ça doit revenir sur la table, ils préfèrent ne pas faciliter la vie des copains. Quant au bombardement des bases qataris, je propose également qu'on en reparle quand ils auront une base permanente déployée en Turquie, sur le modèle des Singapouriens par chez nous. Je parie un plat de lasagne là-dessus tiens !
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Plusieurs choses: Déjà, c'est pas parce que c'est irréaliste que le client le veut pas. Sérieusement, tous les spécialistes sont d'accord pour dire qu'il vaut mieux deux chasseurs légers équipés de 6 ou 8 missiles air-air plutôt qu'un seul gros avec 16 AMRAAM raz la gueule, tactiquement. Ça n'empêche pas Boeing de le proposer, et la prince de baver dessus si il faut. Ensuite, il ne s'agit pas uniquement de colonnes bien alignées. Les Brimstone (mais ça marche aussi, en mieux, avec les SDB et surtout les futures SPEAR) ça peut partir sur les côtés, couvrir plusieurs kilomètres etc. Bref, pour attaquer même des forces mécanisées ou de l'infanterie, c'est pas complètement débile. Et surtout, le Brimstone en mode semi-autonome, c'est tactiquement considéré comme la version moderne et stand-off des bombes à sous-munitions. Et ça, dans le Golfe, ça a du sens. Enfin, opérationnellement, ce genre de configuration ça a surtout du sens pour contrer des débarquements, qui seront saturants (et par contrer j'entends surtout, dissuader) Alors oui, si on me demande mon avis, je pense que 12 Brimstone ça suffit, 18 c'est de la gourmandise, ou juste une ouverture de points d'emports qui permettrait de panacher Brimstone et bombes plus classiques.
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7 points d'emports capable d'embarquer des lanceurs quadruples, ça fait 28 SDB. Reste alors 4 emports de missiles air-air et deux nouveaux points sous voilure pour des Harm, par exemple. C'est un maximum théorique évidemment. Ça va dépendre non pas des brits, mais du Koweït et de l'Arabie Saoudite. Bref, des clients du Golfe en général. L'emport de 12 Brimstone (ou SPEAR 3, moi aussi je pars du principe qu'ils se contenteront de lanceurs triples, au moins dans un premier temps) ça me semble plus ou moins acté. Et franchement, ouvrir les deux points lourds pour l'emport de lanceurs triples supplémentaires, ce sera pas la mer à boire. Et pour des pays qui cherchent surtout les moyens de contrer des colonnes de blindés ou de barges, sans trop se soucier de l'autonomie (surtout s'ils récupèrent vraiment les CFT, comme promis au Koweït), ça me semble pas impossible. Mais dans tous les cas, même en nous basant sur l'hypothèse basse et réaliste, reconnaissons cet avantage au Typhoon: en défense à moyenne portée, un Typhoon peut embarquer 12 armements guidées autonomes air-sol/surface, en plus d'un plein chargement de missiles air-air. Ce que le Rafale ne peut pas (encore) faire. Pour plein de pays (y compris nous), une telle puissance de feu à courte portée ça n'a aucun intérêt. Mais pour des petits royaumes sans profondeur stratégique, c'est loin d'être incongru.
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Mouhahaha, me faire confiance alors que je bosse en cachette pour Leonardo depuis des années ! Pauvre fou ! :D (plus sérieusement, merci pour ton opinion de moi, qui est tout à fait réciproque) Bon, je suis pas intervenu depuis moultes temps ici, alors session de rattrapage: -Pour le Typhoon au Qatar, ça n'a absolument rien de surprenant. J'en parlerais plus longuement dans le prochain DSI, mais en gros je rejoins Jon Lake sur certains points (et certainement pas sur d'autres !!), sans trop de surprise: le Qatar achète des alliances, cherche à casser les partenariats privilégier de l'AS et des EAU, et montre qu'il gère bien mieux la com politique et la diplomatie du portefeuille que ses adversaires EAU et AS (qui ont tenté d'isoler le Qatar de la Turquie, et échoué pathétiquement). -La triple ligne d'approvisionnement, c'est avant tout politique, un peu comme Taïwan à une époque. Et il faut être bien naïf pour croire que Washington, Paris et Londres, c'est kif kif sur la scène internationale, et que ça le restera, surtout au Moyen-Orient ! Trump est passé par là, le Brexit est passé par là, le Printemps Arabe aussi, tout comme le pic de production mondial du pétrole. Et s'il y a bien un pays capable de comprendre comment tous ces éléments s'articulent, et le risque de déstabilisation à très grande échelle des alliances occidentales (au moins sur le plan commercial) dans un laps de temps relativement court (mettons, la durée de vie d'un programme d'armement, soit quelques décennies), c'est bien le Qatar. Le Qatar achète des alliances partout: il privilégie pour l'instant les fournisseurs historiques de ses adversaires immédiats, l'AS et les EAU (achat de navires à Rome, d'avions américains, anglais et français, de blindés français etc.), mais ne néglige pas non plus de s'ouvrir à de nouveaux acteurs de cette scène commerciale (achat de missiles balistiques en chine etc.) -Opérationnellement, combien de fois faudra-t-il le répété: le Typhoon est un bon choix d'appareil défensif pour des petits pays comme le Qatar, le Koweit, Bahreïn, etc. !!! Le Qatar se contrefout du coût de la MCO. Croyez moi, son principal problème sera la main d'oeuvre qualifié, pas le coût des pièces ou les lignes logistiques. Par contre, disposer d'appareils polyvalents, tous capables d'exceller dans un domaine particulier, ça a du sens. Il suffit de regarder ce qu'ils comptent mettre sous les ailes de leurs avions, même si pour l'instant on manque un peu de détail, ça transparaît dans les grandes lignes. Tous les appareils seront relativement polyvalents, capables d'assurer la protection aérienne, la frappe au sol etc. Mais dans les détails: Le Rafale équipé du pod Sniper et d'un viseur de casque, d'une excellente suite de guerre électronique, et armé d'AASM, c'est un parfait outil de projection type OPEX, sur le modèle de ce que les EAU ont fait en Libye avec leurs 2000-9. Si le Qatar entend un jour soutenir directement des groupes armées non-étatiques alliés, ou ses forces spéciales, nul doute que c'est le Rafale qu'on verra orbiter autour. Capable d'embarquer du SCALP et de l'Exocet, le Rafale sera aussi utilisé pour des missions de pénétration et de frappe dans la profondeur "discrètes". Je n'ai pas de détail sur les équipements reco potentiellement achetés par le Qatar, mais l'emploi reste assez similaire. (on pourrait parler aussi du Meteor, mais l'usage en sera moins spécifique, vu que je suppose que leurs Typhoon en embarqueront également) Le F-15QA capable d'embarquer une trentaine de SDB et une paire de missiles HARM ou de SLAM-ER, c'est un outil idéal pour démolir des systèmes A2/AD adverses. Ce sera aussi une plate-forme de tir stable, puissante et endurante pour des missions d'interdiction plus conventionnelles. En gros, je verrais bien la même complémentarité entre le Rafale EQ/DQ et le F-15QA qu'entre le F-35A et le F-15E de l'USAF, plus ou moins. Le Typhoon est une EXCELLENTE plate-forme défensive, en tous cas sur le papier. Son potentiel dans le domaine est vraiment impressionnant. Alors on peut continuer de se gausser (à raison) sur ce qu'il ne sait pas faire et qu'un Rafale peut faire, lui. Mais on pourrait aussi regarder ses qualité intrinsèques pour des petits pays sans profondeur stratégique (ah bah oui, forcément, c'est pas les mêmes besoins). Un Typhoon monte haut et vite. Et quand il est haut, c'est une vraie teigne, je le tiens de pilotes de Rafale. Alors j'imagine qu'avec un Rafale AESA, c'est beaucoup plus équilibré, déjà qu'avec le PESA ils arrivaient sans trop de mal à éviter les pièges du Typhoon (mais pas forcément à le déloger). Mais le Typhoon aura aussi son AESA. Et surtout, quand bien même, on s'en fout complètement. Le Qatar ne va pas faire affronter ses Rafale et ses Typhoon. Ce qui compte, c'est que les Typhoon soient capable de monter haut et vite, de voir loin, et d'empêcher les adversaires de s'approcher. Or, bah les seuls appareils "low observability" capable de passer sous un parapluie de Typhoon dans la région, ce sont les Rafale... qataris ! Donc face aux F-15, Typhoon, F-16 et autres Hornet de la région, ça reste une bonne plate-forme. Qui, encore une fois, pourra fonctionner parfaitement en collaboration avec des Rafale, capable de gérer plus sournoisement les interceptions dans les couches plus basses de l'atmosphère, exploitant les trois dimensions au mieux, ce qui est essentiel quand on manque de profondeur stratégique. Et pour le reste.... Bah le Typhoon, c'est quand même théoriquement l'emport de 12 à 18 Brimstone 2 (et plus tard, peut-être, des SPEAR 3) pouvant être tirés en salves autonomes, contre des cibles au sol ou en mer. Et dans ce registre, le Typhoon pourrait bien emporter 4 à 6 Marte-ER un de ces jours, un missile déjà acheté par... le Qatar ! Alors oui, le Typhoon ça porte pas loin, mais si l'armée d'invasion saoudienne ou iranienne est à moins de 20km, c'est franchement pas le critère déterminant ! Et le jour où vous serez capable d'embarquer 12 à 18 armes courte-portée autonomes sous un Rafale, ou 4 à 6 munitions anti-navire, vous m'appelez !!! Et, en soit, c'est largement à la portée du Rafale. La SmartGlider de MBDA propose très exactement ça, et ça ne couterait pas grand chose d'avoir un VRAI autodirecteur IIR/Vidéo sur une AASM plutôt que du "simple" laser. Mais, en l'occurence, ces capacités sont bien plus proches d'être intégrées sur le Typhoon (pour le Brimstone, elles le sont déjà en fait) que sur le Rafale. Et, si on n'y prend pas gaffe et qu'on ne finance pas un Brimstone/SmartGlider like, on perdra un avantage compétitif net par rapport au couple Typhoon/Brimstone-Spear ou F-15/SDB-2.
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Il y a des versions des JDAM à guidage laser, mais au final il était plus intéressant d'intégrer un guidage GPS aux Paveway II qu'intégrer un guidage laser aux JDAM, opérationnellement parlant. Mais les bombes existent et sont en stock.
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On se calme les amis, on se calme :)
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Ouiiiiii ! :D Merci pour le lien ;)
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Armée de l'Air du Qatar
PolluxDeltaSeven a répondu à un(e) sujet de scorpion-rouge35 dans Afrique / Proche Orient
Le Qatar achète sa paix à coups de contrats d'armements. Après avoir choisi le Rafale (les seuls sur la péninsule, pour le moment), ils ont entrepris d'acheter des avions auprès des fournisseurs qui équipent l'Arabie Saoudite et ses alliés (US-Boeing et UK-Eurofighter). Rien de surprenant, puisque ça envoie un triple message très clair: -Que malgré les différents actuels, ils sont prêts à s'armer massivement eux-aussi contre l'ennemi commun iranien -Que étant donné les différents actuels, ils sont prêts à se défendre et que c'est pas des sanctions économiques qui les empêcheront d'acheter -Qu'ils ont exactement les mêmes alliés qu'en face, en AS et aux EAU. Et que du coup ils sont intouchables. Bref, de la pure politique, bien efficace sur tous les plans -
Il est plus efficace pour jouer à chat perché. Et je dis ça sans blague. Le Typhoon peut monter haut, très vite, et y rester longtemps.. Et il est très très difficile de le déloger une fois qu'il est là haut. Pour le coup, ça n'a rien de révolutionnaire, le F-15 et le Mirage 2000 font déjà ça très bien. Mais effectivement, pour le Rafale et le Super Hornet, on a fait des choix de conception qui privilégient une approche plus subtile du combat aérien tactique. Sur un théâtre européen ou pour se coltiner les hauts-plateaux iraniens, je préfèrerais un Rafale, sans hésiter. Mais si le but c'est de se placer en hauteur, face à des surfaces planes et bien dégagées, sans trop de relief, pour attendre de cueillir les avions de reconnaissance et les bombardiers russes... Bah, sur le papier, le Typhoon en a sous le ventre, c'est certain. J'irais même jusqu'à dire qu'il est idéal pour un pays comme le Canada. Son principal problème, comme toujours, ce sera l'intégration des équipements. Je veux dire, s'il était doté des réservoirs de 1500 litres qui étaient promis au départ du programme, où si on veut vraiment faire confiance à des gars obligés de corriger l'aérodynamique de leurs ailes 15 ans après l'entrée en service pour le doter rapidement de CFT et d'un radar AESA, bah oui, pourquoi pas. Mais dans l'état actuel des choses, je pense encore que le loitering et l'AESA des Rafale et Super Hornet restent opérationnellement plus pertinent que les promesses du Typhoon. Après, je maintiens qu'un Typhoon qui respecterait ses promesses serait un très bon candidat pour le Canada, d'un simple point de vu tactique.
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Alors, oui, mais... Bah déjà, est-ce que la France a vraiment comme ambition militaire dans la prochaine décennie de pouvoir contrer seule une puissance moyenne? Franchement, même si ça esquinte les égos de se dire ça, on peut très sérieusement se poser la question. Au rythme où vont les choses, que ce soit dans l'Armée de l'Air ou dans la Marine Nationale, on peut très sérieusement douter de notre capacité actuelle et future à intervenir seule contre un pays comme l'Algérie, l'Egypte, sans même parler de l'Iran évidemment. La question aujourd'hui que nos armées doivent se poser (et se posent déjà), c'est le maintien au statut de puissance de second rang (i.e. capacité à gérer 2 ou 3 points chauds mineurs type Afrique ou A-stan, et capacité à intervenir dans une coalition contre une puissance médiane, type Iran) sur un modèle similaire à celui des grands Britons, et si l'Armée de l'Air semble bien tenir la route, la Marine va devoir sérieusement se battre becs et ongles pour ne pas perdre son aéronavale dans les deux décennies à venir. Alors oui, je suis parfaitement d'accord, l'Armée de l'Air connait les enjeux, j'ai même écris un papier là dessus il y a un an dans DSI, elle investit énormément de ressource dans les problématiques d'IA, de big data, l'hypersonique, la détection avancée, la fusion de données inter-vecteurs etc etc. La question des munitions se pose néanmoins, et si un AASL ne sera pas l'armement parfait pour l'anti-A2AD, cet armement polyvalent ne pourra tout simplement pas faire l'impasse sur au moins une partie de la problématique, notamment la saturation des couches externes de la bulle de protection. Le tout aux côtés d'autres systèmes. Je pense que c'est l'idée. D'abord un armement plus léger et polyvalent que l'AASM (l'AASL, qui pourrait être le Smart Glider), puis un armement plus adapté pour frapper des objectifs à longue portée (et là je pense qu'il faut se pencher vers le successeur du SCALP). Pour le reste, je ne vois pas trop ce qui distingue l'option française de l'option britannique, le SPEAR n'étant pas radicalement différent d'un SDB-2 ou d'un Smart Glider, même s'il est propulsé. Certes, les Britanniques pourront utiliser le F-35, mais la furtivité passive n'est pas forcément la panacée non plus, à voir donc.
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Il ne faut pas oublier l'échelle des rapports stratégiques. L'armée française n'est pas dimensionnée pour attaquer seule la Russie, la Chine, la Turquie, même l'Algérie je doute que ce soit véritablement dans ses cordes sans un "soutien d'artillerie" (i.e. 250 Tomahawk) allié. Ce que l'Armée de l'Air cherche à pouvoir contourner seule, ou en tous cas ce sur quoi elle cherche à pouvoir exercer une pression tactique réelle, c'est bien plus le S-300 que le S-400, et selon la version du S-300, une portée de 120/130km, surtout utilisé conjointement à des tirs de SCALP voire même de AASM depuis des avions profitant d'éventuels masques du terrain, ce serait déjà quand même vachement costaud.