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Tout ce qui a été posté par Tancrède
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Broaf, soi-disant, les soviétiques auraient appelé l'A-10 "la croix du diable". Si une guerre avait éclaté, ils auraient appelé nos calendos "la mort fumante". L'intox est vieille comme le monde, mais on s'y prenait mieux avant: les vikings zigouillant et violant les moines et novices ou buvant dans leur crâne, les Scythes en se faisant des selles de peaux humaines.... ça avait vachement plus de classe >:(.
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Quelqu'un a t-il des éclairages sur l'actuelle réforme de l'AdT espagnole? Je l'avais évoquée plus haut, mais j'ai du mal à comprendre la formation des untiés espagnoles. L'esercito de tierra passe de 86 000 à 54 000 hommes (soit l'effectif de nos suppressions de postes), mais le nombre de brigades visé est supérieur au nôtre. C'est là que j'ai du mal à piger: certaines brigades sont bien plus petites que les nôtres (3000 pour la brigade para), d'autres non (la Brigade Légion tourna autour de 5000 hommes il me semble). Avec ça, les brigades d'appui et soutien sont plus nombreuses (notamment l'artillerie); comment on fait ça avec 54 000 bonshommes?
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L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
Et la cavalerie lourde mongole était couverte par des armures en cuir laqué, infiniment moins lourde mais bien plus souple que les armures européennes en métal, quelle qu'en soit la forme (lamelles, plates, mailles....). Ce cuir laqué est vulnérable aux flèches, mais les Mongols bénéficiaient de cette belle invention asiatique, la soie; placée en-dessous de l'armure, elle se coupe ou se tranche mais ne se déchire pas. Une point perçant ainsi l'armure n'arrache pas ainsi un morceau de tissu qui, à l'intérieur de la plaie, a beaucoup de chances de déclencher une infection. Le taux de pertes lors des phases de soin était ainsi beaucoup plus faible que dans les armées européennes ou moyen orientales ou la soie n'était pas usitée à grande échelle. Durandal On peut reprendre l'analyse à la base des concepts de cavalerie lourde en général et de certains types "d'ultra lourds" en particulier, en repartant des fondamentaux, en essayant de poser forces et faiblesses factuellement et succinctement, afin de voir à quel point nos avis divergent. C'est, à mon avis, dans l'intérêt du topic qui doit, après tout, servir à présenter des informations sur lesquelles des avis opposés peuvent être d'accord jusqu'à un certain point, et non être le lieu de querelles ou de divergences qui ne peuvent que se cristalliser (par fiertés respectives) au fil d'échanges qui ne peuvent que se radicaliser. Personne n'aime être contredit, par essence, et plus on réplique à chaud, plus on se braque, et moins le schmilblick avance, qui n'est pas de prouver qu'on a raison, mais bien d'établir une information un peu solide. Essayons une première liste de faits (à corriger, amender, reprendre ou préciser): - il existe des cavaleries lourdes, et des trucs comme les cataphractaires devraient, selon moi, en être assez distingués pour ce qu'ils entrent dans une catégorie encore plus lourde; mettons la cavalerie blindée, ou méga-lourde. En effet, le cuirassier est infiniment plus léger que ne pouvait l'être le moindre petit chevalier avec une demi-armure, le cavalier perse sassanide, bien qu'encore conçu comme arme de choc, pèse beaucoup moins que le cataphractaire qui l'a précédé.... Autre poids, autre protection, autre mobilité, autre endurance= autre usage, autres manoeuvres, autres méthodes, autre conception d'emploi à l'échelon tactique ou même stratégique. La nomenclature se doit d'être précise quand on parle de la boîte à outils multiples qu'est une armée. - la cavalerie lourde en général, et ultra-lourde en particulier, coûte extrêmement cher à l'entretien et correspond souvent à un système féodal où le cavalier paie tout ou partie de son équipement et/ou de son entraînement, ce qui confine assez souvent l'accès à ses unités à une caste sociale se resserrant de plus en plus: par exemple, la chevalerie, qui était encore accessible au XIème siècle à quiconque (en tout n'importe quel homme libre) pouvait payer son équipement (ce qui supposait déjà un niveau certain de revenus), s'est progressivement refermée sur la noblesse déjà existante. Plus stratégiquement, ce coût important signifie une mobilisation importante de moyens qui ne vont pas ailleurs, à des armes pouvant, et le point est entièrement débattable, être plus efficaces ou non (qualitativement et/ou quantitativement). - malgré tout l'entraînement et la sélection, le cheval reste un animal craintif, et malgré la protection, fragile (pattes et flancs sont toujours demeurés les premières cibles des fantassins en mêlée). Et un cavalier jeté à terre a peu de chances de s'en tirer. Par ailleurs, les armes de jets, surtout utilisées en masse, sont dangereuses directement pour la cavalerie, mais aussi indirectement: un sol tapissé de flèches démolit une charge aussi bien que sa décimation. Enfin, la discipline nécessaire à l'organisation d'une charge est lourde et complexe: à toutes les époques, des dispositifs trop serrés, trop denses.... ont conduit à des branlées monumentales entre les cataphractaires et les cavaliers d'Azincourt, il est parfois d'étranges parallèles). Pour obtenir un outil militaire monté un tant soit peu efficace, cela suppose un investissement de temps et d'argent gigantesque, car ce n'est pas une arme d'amateurs. - le maintien, et plus encore la caricature que devient n'importe quel système auto-reproduit quand il ne tourne plus que sur lui-même et développe sa propre idéologie, correspond de plus en plus, avec le temps, à des logiques non opérationnelles, mais d'autres ordres: sociale, économique, idéologique, politique.... On ne dira jamais à quel point les romans de chevalerie sont responsables d'Azincourt après 2 générations (notamment celle de Du Guesclin) où l'art de la guerre était en train d'évoluer dans les mentalités. De même, le resserrement de la mentalité de caste, l'inaccessibilité de l'arme à de nouveaux entrants, l'idéologie nobiliaire, l'oubli du bien public.... ont fait oublier toute logique opérationnelle aux chevaliers qui ont progressivement cessé d'être des militaires pour devenir des guerriers sans discipline obnubilés par leur mode de vie et non par l'objectif qui eut du être commun. Des évolutions similaires se voient dans le maintien de cavaleries traditionnelles dans les conceptions d'emploi et les dépenses au XIXème et jusqu'à la Première Guerre Mondiale. De même, Mamelouks et Samouraïs ont connu des enfermements similaires conduisant à des désastres. Je renvoie à une excellente analyse de John Keegan dans L'Histoire de la Guerre sur la perception civilisationnelle ou sociale de la guerre perçue dans une approche holiste. - le déclin de l'infanterie avec la chute de l'empire romain d'occident ne signifie pas que tout d'un coup, la cavalerie était devenue une meilleure arme, mais correspond à l'atomisation de l'Europe, à la disparitition, au-delà du niveau d'une seule ville, d'un esprit citoyen d'intérêt général (nécessaire pour concevoir un impôt servant à une armée commune, un effort pour d'autres territoires de la même patrie, même lointains, voire l'engagement, la mobilisation occasionnelle ou la conscription); mais ce déclin correspond aussi à la disparition d'Etats centraux forts pouvant collecter et concentrer les ressources et la volonté nécessaires au maintien d'armées permanentes fortes (soit professionelle, soit conscripte qui, même hors mobilisation, imposent un entraînement régulier des citoyens), condition nécessaire pour maintenir une infanterie nombreuse entraînée et équipée, et organiser sa répartition et son effort de défense d'un vaste territoire. Les migrations barbares puis les premiers royaumes chrétiens sont des périodes d'Etat central faible en occident, de villes moyennes (les grosses cités se sont effondrées), de mentalités communales, de levées pré-féodales, d'équipements individuels auto-financés.... Soit en aucun cas le lieu d'organisation d'un vrai effort de défense. Charlemagne organise le premier semblant d'organisation, bien qu'il s'agisse plus d'une rationalisation de l'existant que d'une fondation d'un vrai système militaire. La cavalerie survit mieux à cette période en ce qu'elle est l'arme de choix des élites qui, elles, peuvent maintenir leur entraînement toute l'année et restent disponibles sur le pied de guerre en permanence. - ce n'est pas la poudre à canon qui remet l'infanterie au 1er rang de la bataille, mais le retour d'esprits citoyens et communaux, souvent nés en réactions aux abus des castes nobiliaires, de véléités d'indépendance (surtout fiscale), de solidarités locales.... De ces esprits naissent des organisations solides qui remettent en branle de grandes unités soudées s'astreignant à une discipline militaire (et non guerrière) réelle. Les milices communales flamandes ou italiennes (celles-ci ont déjà, au XIIème siècle, flanqué de mémorables raclées à Frédéric Barberousse), mais plus encore les piquiers des milices cantonnales suisses, ont constitué le modèle de cet esprit. Voilà un premier jet de fondamentaux tels que je les vois. -
L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
Ben, y'avait pas de chevaux en Amérique avant l'arrivée des européens; les mustangs sont les descendants des chevaux évadés des troupeaux espagnols, anglais, français.... En espagnol, et je parle sous contrôle des experts ici présents, "mustang" vient de "mustenos" (je sais qu'il ya un machin sur le "n"; je sais juste pas le taper :lol:), qui veut dire "indompté". Donc non, pas de cavalerie indigène en Amérique avant la colonisation; de même qu'ils n'avaient pas de roues: ça paraît toujours étrange que des civilisations aussi développées que les Incas ou les Mayas n'aient pas inventé la roue :O. Les Indiens développeront cependant vite leur propre vision originale du combat monté. Les Américains, eux, copieront les modèles européens de cavalerie (dragons, hussards, chasseurs existeront jusqu'à la guerre de sécession, avec des uniformes aussi ridicules que les nôtres dans les soirées à Washington.... Bof, y z'ont même eu des unités de zouaves en fantassins). Les seuls modèles un peu spécifiques qui seront développés sont les diverses formes de cavalerie légère liées à des opérations particulières (rangers, rough riders, francs-tireurs sudistes appelés les Bushwackers) qui n'ont rien de bien originaux. -
FILM: ALATRISTE (pour Gran Capitan)
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Oui, je me suis aussi laissé avoir au début; c'est un coquin :lol:.... -
Une boîte fondée et dirigée par un bigot ultraconservateur implanté à fond dans les réseaux de corruption de haut niveau du pouvoir US, composée de soldats des FS vampirisés en nombres croissants dans les unités d'élite du monde occidentale (surtout anglo-saxon), qui dépense des fortunes en lobbying pour essayer de décréter qu'elle est plus rentable et plus efficace que des armées régulières tout en se disant, à la moindre contestation, faite de patriotes uniquement là pour soulager l'effort de l'armée régulière. Blackwater est impliquée dans des trafics inavouables, de trafics d'influence, des méthodes de pression illégales aux USA (notamment par un fichage informatique, des pressions anonymes sur des parlementaires), des pressions armées sur certains gouvernements de pays fragilisés (chez Dyncorp, c'est encore pire), de marchés très discutables, de surfacturations.... On n'évoquera même pas le principe même du mercenariat (le terme "contractor" n'est que du politiquement correct), le vide juridique sur lequel il repose, l'absence de soumission aux lois les plus élémentaire de comportement des forces armées et aux lois de la guerre, la négation du monopole de la violence légitime de l'Etat qui est le fondement premier et originel de l'Etat de droit.... Non, j'avoue que le sinistre Erik Prince est le genre de salaud pour qui j'adorerais rétablir les travaux forcés.
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L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
Le seul dont je me souvienne du titre (j'ai pas ma biblio à disposition, là): La fin de l'armée romaine, de Philippe Richardot. Pour le contact; pour un seul engagement, combien d'arrosages à la flèche suivis par un retrait? Le choc recherché n'est pas dans les cultures orientales (au sens Moyen Oriental pour ce qui est de l'antiquité) et celles d'une bonne partie des peuples cavaliers. Ils leur arrive de le faire, si et seulement si les circonstances sont très favorables. Ca n'a rien à voir avec la recherche systématique du choc qu'on trouve dans la cavalerie et dans l'infanterie grecque et romaine. Y'a une vraie quantité de bouquins (avant tout anglo-saxons) sur la question; tiens, en v'là deux pas mal The Roman cavalry et The late Roman army de KH Dixon (aaah, mémoire). On trouve aussi les éléments de l'analyse culturelle, y compris appliquée à la guerre, dans l'Empire gréco-romain du génial Paul Veynes. L'idée même de bataille décisive est généralement étrangère aux peuples nomades; les Mongols eux-mêmes ont eu besoin de Gengis Khan pour commencer à la rechercher, changeant leur stratégie militaire pour y parvenir. Avant lui, pas grand chose en matière de recherche du choc décisif; après lui, oui, il y avait une cavalerie de choc. J'ai dit un truc sur les Séleucides? Tu serais gentil de ne répliquer que sur ce que je dis, pas d'extrapoler. Les Séleucides sont, comme beaucoup d'Etats d'Anatolie et du Proche Orient, des peuples grecs ou mixtes, pas des "orientaux". Choc et contact ne sont pas les mêmes choses, j'emploie les 2 mots à dessein: le choc est l'outil de rupture (lance ou n'importe quoi pour briser une ligne adverse). Le contact n'est que du combat à cheval pour aller combattre en mêlée, mais réaliser la percée est autre chose: typiquement, Alexandre utilisait sa cavalerie pour le contact car elle manquait de puissance de choc, mais il l'utilisait à un endroit et à un moment pertinent, en faisant plus une infanterie portée utilisée stratégiquement. Interception et combats de cavalerie, harcèlement.... sont les autres capacités d'une cavalerie légère, voire de certaines cavaleries lourdes. Je signale aussi que je parle moins des cavaleries lourdes en général que des CATAPHRACTAIRES! Faut l'écrire comment? Les scythes n'ont rien de semblable à des cataphractaires, les Mongols non plus (les armures n'ont rien de comparable au tas de métal qu'est un cataphractaire, et les petits chevaux mongols auraient été bien en peine de porter des trucs aussi lourds avec en plus des plaques sur eux). Cavalerie lourde est un terme qui recouvre une vaste réalité allant de mecs à peine recouverts de cuir et avec un sabre un peu gros jusqu'à des quincailleries ambulantes comprenant cheval et cavalier. Et entre les deux beaucoup de variantes. Pour Rome, les premiers cataphractaires apparaissent 2 siècles après Carrhes; j'imagine que l'impression a pas du être aussi forte sur le moment. Curieux pour une armée aussi prompte à se révolutionner et à tester des trucs que l'armée romaine. Par ailleurs, les nombres n'ont jamais été fabuleux, de même que pour les Clibanarii. On notera aussi que face aux migrations diverses, les Parthes eux-même, puis l'Empire sassanide, allégèrent grandement leur cavalerie pour la faire évoluer vers un modèle plus versatile et abandonnant les cataphractes. Je soulignerais au passage qu'utiliser une lance ne fait pas d'un cavalier un cataphractaire. Pour la tactique décrite; essaies pas d'être condescendant en me balançant en plus des niaiseries du genre "c'est une unité spécialisée". J'ai dit le contraire? A quel moment? C'est justement ce que je reproche à ce genre d'untiés et que tu refuses de lire depuis que je poste dessus: c'est un machin hors de prix pour une versatilité et une felxibilité zéro. A n'utiliser que dans une seule circonstance à un seul moment donné. Le niveau global d'efficacité est, de ce fait, très limité, alors que le coût est faramineux et mobilise inutilement des crédits pour un résultat très discutable. Une armée étant un arbitrage permanent et une somme de choix imparfait qu'on essaie juste d'optimiser, j'ajoute aussi (depuis un moment, mais bizarrement, c'est ignoré) que rentrent dans la décision de leur maintien des facteurs qui n'ont rien à voir avec l'analyse militaire mais avec des considérations culturelles, sociales et économiques, voire idéologiques: snobismes, instrument de prestige, conservatisme, élitisme, pressions diverses des classes d'equites et de senatores.... Y'a aussi des tas de mauvaises raisons pour perpétuer une institution. La Guerre de Cent Ans et les Guerres d'Italie prouveront bien qu'on peut garder beaucoup trop longtemps un truc inefficace qui ressort d'autres logiques. Je ne mets pas nécessairement à 2 contre 1, mais par définition, une unité d'attaque est faite pour s'avancer en pointe, c'est à dire, à un moment ou à un autre, se retrouver en infériorité numérique. C'est une donnée éternelle de l'attaque. Ce qu'on charge, c'est généralement la ligne adverse, elle-même le plus souvent faite de fantassins, et plus généralement de piquiers, et/ou d'un mur de boucliers. Les cataphractaires contre de la cavalerie adverse? Mouaif, pas si souvent, vu les différences d'endurance et d'agilité. Je signale aussi que les cataphractaires ont bien plus vu de phalanges que de légions (qui ont et sont aussi des piquiers: le pilum lourd est en dotation aussi abondante que le pilum léger à lancer) pendant une bonne partie de leur histoire (jusqu'au Ier siècle après JC, en fait). -
Les mafias peuvent ils menacer les pays "riches"
Tancrède a répondu à un(e) sujet de collectionneur dans Economie et défense
En France, nous sommes plus épargnés des grandes mafias transnationales par divers facteurs, du moins dans les gros marchés traditionnels légaux et semi-douteux de haute volée qui accompagnent généralement les dites mafias avec les trafics délictueux, notamment parce que nous avons notre propre parasitage d'élites et de collusions de haut niveau entre les réseaux de pouvoir, les copinages politico-financiers, les réseaux des grands corps.... Ce qui confine les grandes mafias dans les trafics plus purement illégaux (came, armes, contrebande, contrefaçon, êtres humains, prostitution comprise), contrairement à l'Italie où ces sphères sont plus mêlées, ou à l'Angleterre où les diasporas sont plus autogérées, et donc plus sous la coupe de tels mouvements. Nous avons notre propre crime organisé, puissant en France mais faible ailleurs, qui noue des alliances avec certaines mafias: la défunte Union Corse a laissé de multiples réseaux et bandes à cheval sur une bonne frange de la mouvance nationaliste, qui sont souvent liés au crime organisé italien, surtout sicilien. Ces bandes sont les seules en France à avoir un pied dans le monde politique, surtout au niveau local (PACA en majorité), pour l'obtention de marchés publics et des arnaques immobilières diverses. De plus, c'est une des seules mouvances criminelles en France a vraiment pratiquer le racket des commerçants et de nombreux résidents à grande échelle. Le milieu parisien est aussi une réalité encore existante, et à Lyon et Marseille existent aussi des bandes assez importantes pour n'être plus seulement des voyous de quartier. La communautarisation de certaines diasporas aide à les fortifier, même si c'est encore à une échelle réduite. Pour les étrangers, certaines triades sont présentes en France, via l'immigration chinoise; pour la 14K et le Grand Cercle, c'est certain. Pour d'autres, faudrat que je vérifie. La "Maffya" turque a aussi une vraie présence (bien moins qu'en Allemagne ou à Londres cependant). Divers groupes italiens sont présents dans le sud. On trouve aussi des gangs Roumains en nombre important, liés pour certains à la diaspora roumaine, pour d'autres aux communautés roms. Enfin, et particulièrement dans le domaine du proxénétisme, on a divers groupes issus de l'éclatement de l'Union Soviétique: tchétchènes, baltes, géorgiens.... Un nouvel acteur tente de commencer à s'implanter: les cartels colombiens et/ou mexicains, via l'explosion du marché de la cocaïne en Europe. Ils veulent s'implanter pour vendre directement et cesser de jouer les grossistes. Leur forte présence en Espagne fait peser une menace réelle. On aurait pu aussi citer les Auvergnats et les Aveyronnais à Paris, mais depuis qu'ils ne sont plus une diaspora de nouveaux arrivants (début du XXème siècle), ils se sont beaucoup calmés et se contentent de truster le secteur de la restauration et des limonaderie par de petites ententes qui bouclent le marché (rappelez-vous en quand vous allez chez les frères Costes ou quand, en buvant un café, vous voyez "Richard" et quelques autres noms sur l'emballage du petit sucre ;); un jour, ces petits privilèges se sont acquis par beaucoup de corruption, de chantage, de menaces, et parfois de violence). -
Les Spetsnaz sont un nom générique pour des unités très diverses, même à l'époque soviétique. Dans l'ensemble, ce sont des troupes d'élite sélectionnées (mais qui incluent des pros comme des appelés), mais certaines sont des troupes commandos rattachées à un échelon division ou théâtre, d'autres sont des unités spéciales, ou des unités d'intervention carrément rattachées au KGB ou au GRU, ou encore des unités antiterroriste. Toutes étaient très loin d'avoir des niveaux équivalents.
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FILM: ALATRISTE (pour Gran Capitan)
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Certes, mais c'est un personnage de fiction, ou bien un anonyme sur qui certains ont pris modèle pour développer un héros populaire; le nom Alatriste vient apparemment d'un éditeur de Perez-Reverte, et le personnage d'inspiration est le fictif Don Juan Tenorio (aussi dans le nom de famille de Diego Altriste y Tenorio), héros de la pièce de Tirso de Molina, El Burlador de Sevilla, qui fut aussi réutilisé au XIXème siècle par José Zorrilla (dont la pièce eut un succès plus retentissant) et Lord Byron. Le truc amusant est que le Burlador de Sevilla est le premier personnage qui crée le mythe de Don Juan; à contraster avec Diego Alatriste qui, s'il lui arrive de s'envoyer des belles pouliches, n'a rien d'un Grand d'Espagne libidineux et libertin. Je corrige un fait que je balnce plus haut: il n'appartient pas au Tercio Viejo de Castille, mais à celui de Cartagène. Apparemment, il a 61 ans à Rocroi (il a 18 ans lors de la première bataille des Dunes en 1600). Ma question, en fait, est de savoir si le nom Alatriste était authentique dans l'un des poèmes cités en fin d'un des ouvrages; apparemment, c'est pochade élégante de l'auteur qui aurait intégré le nom en ajoutant des vers à un vrai poème. -
Justement! On ne verrait qu'eux! Ils sont plus gros, donc plus beaux :lol:! Et surtout, sur le dit tarmac, on ne verrait plus que nos 35 Mimiles projetés contre, au mieux du mieux, les 12 Chinooks allemands et les 14 Anglais. Et je t'assures que les Mimiles sont parfaitement compatibles aux normes OTAN: un soldat allemand ou anglais, un Boxer allemand ou néerlandais, ou encore un Warrior britannique, rentrent parfaitement dans un éventuel Mimile français :lol:. Si ça c'est pas de l'interopérabilité! Et vu le prix de la bestiole, on pourrait bien se fendre d'une dépense en plus pour une liaison de données et une radio. Si c'est pour la MCO, j'ai de toute façon rarement vu un mécano néerlandais ou anglais s'affairer sur un AMX-10, un Puma ou un Caracal. En tout cas pas pour lui faire du bien.
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FILM: ALATRISTE (pour Gran Capitan)
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Ouais, je frétille d'avance pour celui-là. De même que pour la traduction du 6ème qui se fait salement attendre! -
L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
Je parle surtout de l'Antiquité et de l'Antiquité tardive. Les Sarmates sont, par exemple, une anomalie: il s'agit d'un peuple iranien qui a longtemps vécu entre l'Ukraine et le Danube. Il est difficile de connaître son histoire précise, ses contacts et l'évolution de sa culture militaire. Pour les Mongols, il n'y a pas de cavalerie lourde à proprement parler (on parlait de machins comme les cataphractaires), et la tactique est avant tout celle de l'archer. Mais ils ont développé -mais là on est aux alentours des XIIème-XIIIème siècles- des tactiqes de choc, il est vrai, liées en grande partie aux affrontements avec les Chinois, mais aussi aux passages vers la Perse, la Russie et le Croissant Fertile. Les Russes eux-mêmes, à cette époque, avaient une cavalerie mixte, faite d'archers montés capables de combat au contact (à la lance aussi). Les Turcs se sont "alourdis" en arrivant dans le bassin méditerranéen; l'expression la plus aboutie de cette conception de la cavalerie réside dans les Mamelouks. Je ne dis pas que les cataphractaires, tout comme la chevalerie lourde montée, n'ait pas de capacités; je dis qu'ils se sont révélés, sur le long terme, peu efficaces car trop conditionnés à un usage unique dans des circonstances spécifiques. Ils sont juste capables de faire une ligne droite, une fois, lors d'une bataille. Cette charge, si elle se fait sur une unité TRES usée par des heures de combat et de bombardement et sans unité fraîche derrière elle, peut être effectivement ravageuse. Mais si le corps chargé est encore capable de cohésion (pour ouvrir ses rangs et/ou tenir un front de lances fermement), les cataphractaires se ramassent. S'il y a une unité plus fraîche derrière l'unité chargée, ils se font ramasser. Si le dispositif adverse peut bouger, ils font une charge amoindrie par incapacité de manoeuvre (ils doivent rester en ordre serré, et celui-ci ne peut changer de direction). S'il y a des ailes un peu en retrait, ils se font poutrer après avoir percé. Par ailleurs, ils ne peuvent exploiter leur effet, parce que leurs chevaux se crèvent vite (ils portent lourd), restent très vulnérables (particulièrement sur les flancs, et vulnérables aux flèches) et restent aussi des bêtes craintives, même dressées. Et pour cet effet très limité, c'est une unité absolument hors de prix. Le tropisme pour ce genre d'unités est moins lié à une efficacité supposée qu'à des notions de prestige, à des facteurs culturels, sociaux et économiques attirant les élites vers ce machin plus sexy et psychologique. Une solide unité d'infanterie lourde ou d'infanterie portée a toujorus mieux créé la percée initiale sans gros besoin de préparation. Des unités de cavalerie raisonnablement protégées, avec une bonne préparation et/ou une bonne coordination avec l'infanterie, aussi. -
FILM: ALATRISTE (pour Gran Capitan)
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
C'est marrant, plus j'y pense, plus je vois les livres de Monteilhet comme le pendant français de Reverte (en plus "pointus" question culture classique cependant, moins accessibles). Le ton sans illusion est le même. Voir son récent bouquin Le vent du boulet (un poil gâché par l'anti-bonapartisme de l'auteur cependant) ou le très savoureux les Bouffons (les dessous du 9 thermidor). Sargento Mayor à 60 piges? Je veux bien que l'espèce soit plus résistante à cette époque, mais quand même! A 60 piges, surtout à cette époque, on n'est plus très vaillant, sauf exceptions. Et la guerre est un sport exigeant en termes d'endurance; mais bon, c'est un héros de roman, il est naturellement résistant au vieillissement. Ceci dit, les poèmes en annexe des romans citent, pour certains, le Capitaine Alatriste (notamment un poème de Lope de Vega je crois): dans quelle mesure est-il une figure populaire authentique? -
FILM: ALATRISTE (pour Gran Capitan)
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Pas seulement la violence, mais toute la décadence d'un pays, et avant tout d'une élite qui gaspille ses ressources et ses hommes, garde pas ses ambitions et ses prétentions tout en refusant d'en payer le prix et d'en assumer la responsabilité. C'est toute l'Espagne du Siècle d'or dont Reverte semble se délecter à décrire la brillance et la pourriture. Mais en quoi ça finirait mal? La fin du capitaine est au contraire sublime; tu préfèrerais lui voir une déchéance lente et avilissante? Ceci dit, les héros sont immortels, mais je me demande quel âge a le capitaine à Rocroi: un Tercio sert aussi de maison de retraite? Parce qu'il ne peut pas avoir moins de 55-60 ans à Rocroi. Mais je me corrige, excuses-moi pour l'ortographe: Hinnigault (ou carrément Ignace) Balbohat. Voilà, c'est fait! je le fais total look à la française :lol: :lol:. -
En aucun cas les Loups Gris ne sont une émanation de Gladio, mais ils ont beaucoup collaboré, surtout l'aile paramilitaire des Loups Gris qui a beaucoup bossé avec la CIA. Rien de phanoménal là dedans. D'où sors-tu qu'ils soient concurrents? Barbaros Il me semble que les Loups Gris prédatent Gladio; ils viennent des mouvements pan-turcs du type de ce qu'a fondé Enver Pacha. Il est clair qu'ils ne sont pas non plus totalement unifiés idéologiquement et humainement. Le caractère idéologique les a fait flotter (je ne parle pas du mouvement politique public) entre le crime organisé, le monde du renseignement, l'armée et l'activisme parfois terroriste. C'est le personnage de Alparslan Türkeş qui lierait les Loups à Gladio, mais le mouvement n'est pas né de Gladio: il ressort d'une idéologie et de groupes déjà existants qui ont finit par se fédérer de manière plus ou moins ferme. Mais Les Loups Gris ne sont pas une émanation de Gladio, même si certains de ses membres appartenaient au réseau; Contre-Guérilla est l'émanation turque de Gladio, et c'est une création plus organiquement liée aux services secrets, logiquement plus apte à organiser un réseau de stay-behind. En France, ce serait comparer l'UNR, puis le RPR des débuts (avec ses réseaux moins avouables dans le monde des affaires, la françafrique.... et ses organisations et réseaux d'action des anciens de la Main Rouge, de syndicats jaunes, des barbouzes de Total et Elf et d'autres boîtes en Afrique et du SAC, en plus des parasitages des RG et du SDECE) à un service secret. De même, s'ils ont des liens avec l'Etat dans l'Etat qu'est l'armée turque, il n'en sont pas une émanation, et l'armée est encore autre chose. Une fois encore, c'est un homme, Kenan Evren (général membre de Contre-Guérilla), qui fait le lien à l'occasion de la confluence d'intérêt.
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L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
Sans rire maintenant, la bataille est fausse telle qu'il la montre et n'a rien de réaliste: Crécy ne ressemble en rien à ça. A Crécy, l'une des plus grosses conneries de Philippe VI (à part de s'être cru capable de diriger une armée) est de n'avoir pas rassemblé l'armée, mais de l'avoir jetée dans la bataille unité par unité. En effet, Crécy se fait sans pause, à l'issue d'une marche forcée assez longue. Les unités arrivent lentement, à pince, en ordre étiré. A aucun moment, en fait, les Anglais n'ont eu de groupe de plus de 2000-3000 hommes en face d'eux. Crécy, c'est une série de bataille où les Rosbifs ont eu l'avantage de la position (une hauteur que Philippe VI leur a laissé choisir), de la fortification (entourés sur presque tous les côtés par des palissades de pieux sur 3 ou 4 rangs, et non les deux ou trois pieux ici et là qu'on voit dans la vidéo; encore une fois, Philippe VI leur a laissé le temps de s'installer), du dispositif (Philippe VI ayant laissé Edward III ordonner son dispositif), du nombre (Philippe VI n'ayant pas concentré son armée) et du timing de l'attaque (Philippe VI ayant attaqué au pire moment et dans les plus mauvaises conditions, dans le plus grand bordel et sans tactique, tout en laissant les Anglais profiter de tous leurs avantages). Y'a beaucoup de "Philippe VI" dans les parenthèses? Normal, c'est sa faute. A Crécy, il y a peu de contacts, contrairement à ce que fait voir la vidéo; il y a des unités envoyées par petites grappes dans la bataille, qui tentent un assaut de colline contre une force plus nombreuse et fortifiée, se font arroser d'une densité de flèches hallucinante (6000 archers, soit une cadence moyenne allant de 36 000 à 72 000 flèches à la minute, avec un réapprovisionnement constant grâce à la proximité du charroi) et repartent. La connerie à l'état brut a voulu que Philippe VI arrive à se mettre en infériorité numérique et tactique là où il avait quasiment tous les avantages initialement. Edward III n'a même pas le mérite d'un grand génie tactique; il a juste profité de l'occasion et des cadeaux que lui faisait Philippe. Il aurait eu tort de se priver. Quand c'est offert comme ça.... Philippe VI n'essaie même pas de profiter de ses arbalêtriers et trouve plus marrant de les piétiner (il est vrai qu'ils s'étaient mal préparés: la pluie sur leurs cordes, l'absence de pavoi....). -
FILM: ALATRISTE (pour Gran Capitan)
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Juste évoqué de façon récurrente par Inigo, puisqu'il est posé en narrateur racontant l'histoire 20 ou 30 ans après, alors qu'il est dans la Garde royale. -
L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
Pfffff! Aucun intérêt d'abord! -
J'entends bien les spécialisations actuelles des grands camps; mais plus le temps passera, plus la logique d'implantation des unités à un endroit et des grandes zones d'entraînement où on peut tout faire à un autre paraîtra absurde. Que le gros des matériels soit prépositionné près des zones d'embarquement est on ne peut plus logique. Mais que les unités soient cantonnés dans des endroits où l'entraînement est contingenté par la superficie et les plaintes en nuisance de la part des autorités locales relève du non sens. A quoi sert d'avoir une base de régiment de cavalerie (ou d'infanterie quand on y pense) sur un camp de moins de 2 km carrés? Je posais en fait la question de l'idée de grandes bases militaires en fonction des terrains existants: Mourmelon-Moronvilliers, Suippes, Mailly, Sissonne, Le Valdahon, Bitche, La Courtine, Canjuers et Caylus (et les Garrigues si on les vendait pas) sont des endroits fabuleux pour y implanter des brigades entières. Y'a de quoi y foutre de véritables villes sans que la surface d'entraînement en pâtisse. La spécialisation de certains n'aurait pas à en pâtir; je pense avant tout au CENTAC et au CENZUB, mais aussi au champ de tir de missiles de Canjuers. Pour l'artillerie, il me semble que Mourmelon, par exemple, peut s'y prêter aussi, même pour les MLRS (mais pas dans toutes les directions). L'élément important est la surface, et, au moins pour Mourmelon (et Moronvilliers), Mailly, Suippes et Canjuers, on parle de camps de plus de 100 km carrés. Les autres que je cite font un minimum de 60 Km carrés. On peut d'ailleurs s'entraîner au tir (roquette, 155, 120, 105, 90, missiles et frappes air-sol) à Suippes sans avoir à descendre à Canjuers. Sur le tryptique Mourmelon/Moronvilliers/Suippes (voire Mailly qui n'est pas trop loin), y'aurait de quoi concentrer les brigades lourdes et leur entraînement, ou au moins une partie, par exemple. On parle de 3 camps très proches (sans compter les autres du coin) représentant plus de 260 km carrés!!
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Les mafias peuvent ils menacer les pays "riches"
Tancrède a répondu à un(e) sujet de collectionneur dans Economie et défense
Sous Brejnev, les nouvelles mafias russes naissent de ce que le Politburo laisse certains individus assumer la fluidification du commerce interne de l'URSS, qui fonctionne très mal: il laisse la bride sur le cou à ces gens qui deviennent vite incontournables, et sans lesquels l'économie soviétique n'existerait plus de facto. Comme toute organisation, ils deviennent plus important graduellement et cherchent à grapiller de nouveaux marchés. La Perestroika leur donne des coudées franches, et la fin de l'URSS leur ouvre grand la porte. Ils sont rejoints à ce moment par l'ancienne nomenklatura qui a la haute main sur les ressources du pays, ses industries, ses stocks (militaires compris), ses devises, mais aussi ses facilités et moyens législatifs (privilèges commerciaux, confidentialité de certaines transactions, détournements d'aides internationales, documents divers, sauf-conduits de passage, éradication de contrôles....). Là, c'est un changement de dimension. C'est d'ailleurs le moment où, culturellement, ces nouveaux clans mafieux reprennent en prison pas mal de traditions et d'identifications (mais pas les obligations) de l'ancienne mafia russe (née sous Staline, mais puisant dans un passé mêlant l'ancienne mafia du régime tsariste et des groupes anarchistes, qui connut une première heure de gloire pendant la Révolution), les Vory v zakone (voleurs dans la loi). Ces groupes n'ont que peu à voir (à part les désormais célèbres tatouages vus sur Viggo Mortensen dans les promesse de l'aube) avec l'ancien code d'honneur né dans les prisons staliniennes, qui les rendait très peu pénétrables, comme beaucoup de mafias pendant un temps(les italiens jusqu'aux années 60, par exemple). le plus gros groupe connu est la Solntsevskaya bratva de Moscou. Pour la Chine, les grandes Triades historique (Bambou Uni, Sun Yee On, Gang des 4 Mers et surtout la 14K) furent chassées de République Populaire: Macao, Hong Kong et Taiwan furent leur refuge pendant longtemps. Elles ont une structure terriblement organisée et de multiples activités qui leur donnent un aspect de partie prenante de la société: pour la diaspora, ce sont les sociétés Tongs d'entraide et de soutien aux émigrants (et de réunions culturelles). Pour les "pays chinois", ce sont des réseaux de sociétés secrètes (savoureusement décrits dans Corto Maltese) et d'associations culturelles qui leur donnent cet aspect de partie du paysage. Il y a toutefois une exception: le Grand Cercle (Tai Huen Chai). C'est une organisation d'ex-Gardes Rouges qui n'a absolument aucune affiliation culturelle avec les autres Triades qui, elles, ont encore le mythe de la Triade Originelle unique (à la base une organisation de résistance à la dynastie Mandchoue, favorable au retour de la dynastie Ming) et tout un corpus de règles, de traditions et de relations. Le Grand Cercle a cependant gardé des liens avec la nomenklatura de RPC et apparaissait, dans les années 80, comme un élément du pouvoir de Pékin, ou en tout cas une relation de travail. C'était la seule Triade tolérée en RPC avant la grande ouverture des années 80-90. Les Yakuzas sont encore une chose différente: ils ont eu, de 45 jusqu'aux années 90, une place institutionnelle dans le système japonais, remplissant bien des rôles (syndicats jaunes, organisation des chantiers, docks.... mais aussi associations culturelles, associations d'entraide, part du système de crédit....) en échange desquels leurs activités criminelles étaient tolérées si elles contingentaient la violence et concourraient à garder la paix civile et le calme des rues. Diverses crises financières, des abus dans leurs systèmes de crédits bancaires à taux exorbitants pour un risque réduit et des explosions de violence et de quantités de drogues mises en vente, ainsi qu'un retournement lent de l'opinion, et plus encore des politiques, ont mis l'édifice à mal. Aujourd'hui, un yakuza dans la rue est encore craint, mais il n'est plus respecté, et ils n'exhibent plus leurs tatouages comme avant. Ils ont quasiment perdu les deux formes d'image honorables qui avaient été les leurs depuis les débuts de l'ère Meiji: l'ex-samourai qui joue encore les seigneurs féodaux protecteurs de ses gens en échange d'une dîme, punit la violence dans la rue, protège son quartier.... L'autre image était celle du mec de la base qui, généralement via un syndicat ou une association professionnelle à base corporative, s'élevait, devenait puissant et protégeait sa profession, son quartier.... Bref, l'époque des criminels à façade civique est passée. La mafia n'est pas éradicable: le seul pays qui y soit arrivé momentanément est l'URSS de Staline. Le NKVD a pour ce faire employé des méthodes et des moyens qu'aucun pays moderne ne supporterait, et encore n'avaient-ils qu'une seule mafia, avec un seul type de mode opératoire bien connu, et non des dizaines de mafias de toutes origines. La collusion avec des élites, ou la l'impossibilité de différencier une bonne partie de l'élite avec certains mafieux (Italie, Colombie, Mexique, Chine, Pakistan....) est une donnée compliquant encore la chose. La mafia peut parfaitement faire pourir son hôte au point de le tuer tel qu'il est: qu'en a t'elle foutre? Il y a d'autres hôtes, et un pays ne meure pas comme ça. Son régime peut s'effondrer, le pays existera encore, et une mafia fleurit toujours sur le bordel. Que la police s'en prenne aux petits criminels, ça fait partie d'un tout; mais la criminalité étant l'univers le plus darwinien de tous, il faut bien commencer à la base, là où c'est le plus facile et le plus visible, là où les 9/10ème des criminels sont des gamins poussés par le manque de fric et/ou "l'appeal" des gangs, contrairement au "noyau dur" de la grande criminalité qui lui dépend d'autres logiques et nécessite de tout autres moyens. Ce n'est d'ailleurs pas la même police qui s'en occupe (l'armée, des coopérations internationales.... agissent aussi), et le temps des enquêtes est infiniment plus long. La complexité n'est pas la même. Le danger non plus. C'est un tout autre genre de proie, qui existera toujours et qu'on en peut qu'élaguer, non éradiquer. le jour où on pourra interdire le secret bancaire, mieux contrôler les flux de containers et faciliter la poursuite judiciaire internationale, on pourra plus sérieusement réduire cette menace, mais en attendant, il faut toujours se souvenir d'un vieil adage de marins: "le poisson qui s'échappe est toujours le plus gros". -
Oh Philippe, peuchère! Tu carabistouilles mon bon (ça s'entend pas, mais là je le fais avé l'assent)! Le Chinook 3 fois moins cher que l'Emile??!! Mon bon, tu t'égares! Bonne mère. Le mimile vaut dans les 12-14 M$; tu me le trouves où ton Chinook à 4 M$? Je l'ai déjà dit dans un autre post, je préfère le Mimile: le prix fait tout :lol:. Parce que là, on peut s'en payer un bon petit tas: une cinquantaine pour 600-700 M$, payés sur 6,7 ou 8 ans (parce qu'apparemment, le rythme de production les verrait plus arriver sur de telles périodes). Ca fait de la capacité et ça fait pas trop mal dans les dîners en ville.
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L'impact psychologique d'une charge de cavalerie lourde
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Gran Capitan dans Histoire militaire
C'est pas ethniquement exclusif; et il est très difficile d'être sûr, pour les tribus autour du Rhin, de savoir qui sont les Germains et qui sont les Celtes, sachant que beaucoup de tribus sont mixtes. Faux. Les peuples d'orient n'ont pas la culture de la bataille de choc; il arrive qu'elle soit lancée, bien sûr, si la situation s'y prête, mais elle n'est pas naturellement dans leurs moeurs. Quand ces unités se lancent au contact, c'est que la victoire est déjà assurée. Il s'agit de cultures de peuples cavaliers et d'archers, pratiquant le hit and run. Le choc leur est étranger comme arme de décision: c'est une spécificité culturelle européenne en général, et grecque en particulier, que d'employer une unité donnée pour forcer le destin et essayer d'emporter la décision. Il n'y a pas de "2ème phase" dans la façon orientale de faire la guerre à cette époque: il n'y a charge que si ceux qu'on a arrosé de flèches pendant des heures ne sont plus en mesure de faire beaucoup de mal. Si, à l'épuisement des flèches, le corps adverse a l'air d'avoir encore un semblant de cohérence, on se casse et on revient les arroser un autre jour. C'est une façon très pragmatique de faire la guerre, et si la troupe est bien disciplinée, très efficace. Mais en aucun cas, culturellement, le coc n'est conçu comme une phase inévitable ou même nécessaire. Quand on envoie la cavalerie au contact en masse (on ne parle pas d'escarmouches), ce n'est pas vraiment un choc ou une charge; c'est une curée, une manière de faire le ménage quoi. La spécificité de Carrhes est que Surena avait prévu un immense train logistique afin d'amener un flux constant de flèches à ses troupes dont l'approvisionnement était réglé comme du papier à musique. Conséquence, cette bataille a duré inifiniment plus longtemps qu'à l'habitude, sans que Crassus puisse trouver la parade. Les cataphractaires n'ont pas emporté la moindre décision là bas: ils ont achevé un travail déjà fait. Ce ne sont certainement pas les cataphractaires qui emportèrent la décision. Je connais l'article wiki; mais j'ai surtout lu beaucoup de bouquins d'experts sur ces sujets là, moins citables avec un lien mais infiniment plus convaincants. Les cataphractaires étaient une dépense avant tout de prestige et d'effet psychologique sous l'Empire Romain tardif; Ammien Marcellin et Végèce sont d'ailleurs peu convaincus de leur efficacité. Ce sont des unités qui sont juste capables de tracer une ligne droite, rendant la rupture obligatoire puisque, s'ils doivent s'arrêter et/ou se retourner, ils sont morts. Aucune manoeuvre, aucun évitement, aucun changement de trajectoire, et une vulnérabilité qui reste grande (cheval en tête, et le cavlaier dès qu'il est à terre). -
Nouvelle RUSSIE
Tancrède a répondu à un(e) sujet de PhP dans Politique etrangère / Relations internationales
Officiers et sous-offs compétents, soudés et capables de créer et diriger un corps combattant, les 2 trucs les plus durs à trouver, à former et à garder: y'a pas de recettes, ça tient à rien et c'est long. Le but étant de redonner un cerveau et une colonne vertébrale à l'armée russe, on peut comprendre que ce soit une manoeuvre délicate. Surtout quand on n'a pas l'un des deux pour commencer: pas d'officiers pour contrôler les casernes le temps qu'un premier lot de sergents compétents et fiables soit formé, pas de sous-offs pour encadrer la formation de jeunes officiers malins et pour leur enlever le gros de leur snobisme sur la conception du commandement. Mais comme Poutine l'a fait pour les oligarques, il devrait les mettre au pas en faisant dans le brutal au début, sur un nombre donné de casernes. J'imagine quand même qu'il doit y avoir un réservoir, même petit, de soldats compétents avec une bonne ancienneté dans les divisions d'alerte: les gardes tamans, la division Tula ou la 4ème division de chars des Gardes devraient pouvoir fournir un lot de sous-offs compétents et pas trop sadiques quand même! Ou alors ils sont encore au régime de surencadrement des troupes par des officiers. -
Là n'est pas la question: je parle des effectifs de Base-soutien que je souhaiterais voir réduites et mutualisées au profit de la base de défense (1 seule CBS peut aussi bien faire l'administratif de plusieurs régiments). L'effectif du régiment, c'est-à-dire l'effectif commandé par le colonel deviendrait, ce qui est souhaitable, presque purement opérationnel et le dit colonel se verrait déchargé d'une bonne partie de la paperasse. Faudrait aussi un petit changement culturel pour faire dégager les 50 formulaires qu'il faut remplir pour obtenir une caisse de balles ou aller pisser. mais j'ai cru comprendre que c'était en cours. Petit chiffre ne passant: dans le DSI hors série 3, on trouve un chiffre d'1,4 milliards d'euros d'économie réalisés d'ici à 2012-2013 grâce à la convergence des divers SIO des armées (10 pour l'AdT - notamment SICF, SIR, SIT, MARTHA, ATLAS- le SIC21 pour la Royale, le SCCOA pour l'AdA, le SICA pour l'interarmée) via le Socle Technique Commun. S'il s'agit d'une économie annuelle, c'est proprement hallucinant.