L'USSOCOM couvre des secteurs beaucoup plus variés que le COS. Outre les Rangers à mi-chemin entre infanterie légère (82nd Airborne, 101st Airborne - qui n'est plus parachutiste, et 10th Mountain - qui n'est pas alpine) et vraies FS type SAS/1er RPIMa déjà cités, on compte aussi :
- les Special Forces dont la première spécialité en zone de guerre est la formation de maquis sur les arrières de l'ennemi.
- les unités Psy-Ops (plus l'escadron d'EC-130E/J Commando Solo de l'USAF)
- les unités Civil Affairs (affaires civilo-militaires)
SF + PSYOPS + CA, c'est un ensemble quasiment "destiné" aux conflits de basse intensité. A croire que l'armée américaine ne veut se mêler que de conflits conventionnels et laisse le reste aux SOF. D'ailleurs le poste de Assistant Secretary of Defense for Special Operations/Low-Intensity Conflict & Interdependent Capabilities fut créé en même temps que l'USSOCOM en 1986-87. Il ne manque plus que certains paramilitaires de la CIA... qui ont bossé en bonne liaison avec les militaires au tournant du siècle (rare fois où on en a entendu parler).
(Les unités PSYOPS/CA de réserve ne sont plus rattachées administrativement à l'USSOCOM depuis 2006, mais je ne sais pas qui a autorité sur eux sur le terrain.)
En France nos unités ne semblent pas formées à la guerre non-conventionnelle au sens américain (formation de maquis), peut-être à la DGSE quand ca se fait sous forme clandestine... ? Et si le COS est autorisé à développer quelques capacités en matière d'opérations psychologiques et d'affaires civilo-militaires, le gros dans ce domaine ne dépend pas de lui (Groupement interarmées des actions civilo-militaires [GIACM], rattaché à l'EMA ; Groupement d'information opérationnelle [GIO], rattaché au CFT)
Au Royaume-Uni, si les SAS ont fait de la guerre non-conventionnelle de la Malaisie à Oman, ils semblent avoir délaissé ce secteur en se focalisant sur l'action directe depuis les années 80. C'est le type de mission le plus adaptable à des conflits conventionnels (bon usage pendant Malouines & Golfe 1) mais peut-être pas si utile dans la basse intensité. Et le 15 Information Support Group ou 15 Psychological Operations Group (je ne sais plus trop le nom de cette entité très discrète) ne dépend pas du Director Special Forces.
- des unités d'actions clandestines, parfois confiées à la "Delta Force" : en France, ca me semble dépendre uniquement de la DGSE.
- les escadrons d'AC-130 Gunships qui pourraient très bien être dans l'Air Combat Command (ce qui, au passage, éviterai des imbroglios pour déterminer qui a autorité sur ces appareils, CFACC/CAOC ou TSOC/CFSOCC, comme c'est arrivé dans le Golfe et au début de l'Afghanistan)
+ une pléthore d'unités d'écoles (USAJFKSWCS, MSOS, chaque armée a la sienne)
- sans parler des Chemical Reconnaissance Detachment (CRD) rattachés aux SF (je ne sais pas grand chose sur eux donc je vais éviter de me mouiller là...)
Ce qui n'empêche pas leurs unités conventionnelles d'avoir des unités de renseignement et de ciblage propres et parfaitement valables (Pathfinders, LRSD/LRSC, j'ai un peu décroché dans la réorganisation de ces moyens, reportage récent sur les Scouts de la 10th MD, COP de régiments britanniques etc.)
Si on montait l'USSOCOM sur le modèle du COS, il ne compterait que :
- une "Delta Force" en moins secret et une partie des SF qui se concentrerai sur le "direct action" et la reconnaissance profonde
- 160th SOAR
- SEALs + SWCC/SBT + SDV
- Marine Special Operations Regiment
- Marine Special Operations Advisory Group, ex-FMTU (le 1er RPIMa fait de l'instruction à la Commando School)
- les diverses versions de MC-130 (l'Air Force n'a plus d'hélicos d'opérations spéciales type MH-53 ou MH-60G depuis quelques années)
Ca calme...
Si on montait le COS sur le modèle de l'USSOCOM, ca donnerait :
- les unités du COS actuel
- un régiment para spécialisé dans le soutien des FS (à la Rangers ou SFSG)
- une part du service action de la DGSE
- GIACM
- GIO
- 2e Dragons NBC
Et on donnerai les boulots d'assistance militaire, tels que les OMLT, au COS
Toute cette disertation pour dire qu'il n'est pas toujours judicieux de comparer d'égal à égal les forces spéciales de différents pays.