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Mission du Pluton dans l'esprit du général de Gaulle
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
J'ai trouvé dans un livre de Serge Gadal sur les FAS une explication rapide sur le Pluton. Pour le Général, il s'agissait en fait d'empêcher l'OTAN de conduire trop longtemps la bataille au niveau classique et d'obliger le pacte et l'Alliance à passer le plus tôt possible le seuil nucléaire. Bref de contribuer à la conception générale de la dissuasion en montrant que la bataille classique était exclue puisque les Français (au moins eux) passeraient très vite au nucléaire tactique. Cela rejoint une autre idée (dont j'ai oublié la référence) : pour le général, le nucléaire n'était pas une formule rigide et écrite à l'avance (comme la théorie de Gallois) qu'un adversaire imaginatif aurait pu contourner habilement (comme la ligne Maginot !) mais un ensemble de moyens puissamment destructeurs mais assez diversifiés pour empêcher l'apparition d'un "trou" dans l'armure ...tous ses moyens visant à rendre la guerre impossible ...Ce n'est que dans le cadre de simplification à visée pédagogique (ou polémique) que la doctrine gaulliste aurait été simplifiée pour devenir une version "cheap" de la destruction mutuelle assurée ... je complète par une question technique : si les Pluton avaient été employés (120 armes de 20 Kt) vers 1975/80, on peut penser que la première vague de chars soviétique aurait été détruite ... mais après ? n'avaient ils pas les moyens de lancer une seconde vague ? bref aurait il alors fallu passer au stratégique - ce qui revenait à s'inscrire dans une forme de riposte graduée non assumée ? Qu'en pensez vous ? -
Pour préciser les choses : quels seraient selon vous les dommages infligés par une munition de 300Kt à une grande ville comme Paris ou Moscou ? L'article (certes pacifiste d'orientation mais néanmoins relativement détaillé) évoque l'impulsion électro-magnétique. J'ai lu ailleurs que le M51 pouvait aussi assurer cette mission. A votre avis est-ce une option pertinente contre certains adversaires d'ordre secondaire (ex : l'Iran ou la Corée du Nord)?
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Sur le site (antinucléaire) "acdn.france.free.fr" j'ai trouvé ces affirmations : "La tête nucléaire aéroportée (TNA) équipant chacun des nouveaux missiles Air-Sol à Moyenne Portée améliorés (ASMP-A) désormais placés sous les Rafale a une puissance destructrice déclarée de 300 kilotonnes, c’est-à-dire l’équivalent de 300 000 tonnes de TNT (l’explosif traditionnel). Soit plus de 20 fois la puissance de la bombe qui a détruit Hiroshima le 6 août 1945 et fait quelque 250 000 morts (le général de Gaulle disait même 300 000) immédiats ou différés. Par comparaison, chaque missile ASMP-A pourrait donc faire à lui seul au moins 5 millions de morts (sans parler des blessés), c’est-à-dire anéantir entièrement la population d’une ville comme Paris et sa banlieue. Ces missiles aéroportés peuvent participer à la frappe anti-cités au même titre que les missiles de la Force Océanique Stratégique (FOST) embarqués à bord des Sous-marins Nucléaires Lance-Engins (SNLE) : le M45 (actuellement en service) et le M51 (en service à partir de 2011 sur le quatrième SNLE de nouvelle génération, "Le Terrible"). Il est toutefois intéressant d’observer que leur mission première et spécifique serait, à la différence des missiles de la FOST, de délivrer "l’ultime avertissement" censé frapper les forces armées d’un pays ennemi pour le prévenir que les prochaines frappes se feront contre ses cités. La puissance des TNA équipant les ASMP-A est manifestement inadaptée à cette mission puisqu’elle entraînerait lors d’un tel usage et quel que soit l’objectif visé d’immenses "dégâts collatéraux" (c’est-à-dire des pertes humaines par centaines de milliers ou par millions parmi les civils). Acculés à ce problème d’inadéquation entre la théorie stratégique dite "de dissuasion (nucléaire)" et ses moyens d’application technique, les penseurs de cette stratégie ont finalement imaginé, à la demande de Mme Alliot-Marie, alors ministre de la défense, de faire exploser la tête nucléaire en haute altitude afin de réduire ses effets immédiats principalement à l’onde électromagnétique qui paralyserait ou détruirait les systèmes de communication électronique et électrique du pays concerné ou d’une partie de son territoire (selon l’altitude choisie). Ils n’ont pas pensé que, ce faisant, les communications avec le gouvernement dudit pays deviendraient impossibles. Dès lors, comment savoir s’il a entendu « l’ultime avertissement » et s’il accepte de renoncer à ses intentions maléfiques ? Et si ses communications internes sont rendues impossibles dans le chaos ambiant, comment le gouvernement ennemi pourra-t-il transmettre à ses troupes l’ordre d’arrêter leur progression ?" Pouvez vous me confirmez la capacité destructrice de l'asmp a: 300 Kt = 5 millions de morts ? Par ailleurs je croyais que la TNA avait une puissance variable entre 100 et 300 Kt. Est-ce faux ? En revanche je crois qu'il pourrait y a voir débat sur le concept d'ultime avertissement à 300 Kt le tir ... je pense que c'est conceptuellement défendable : l'ultime avertissement n'est plus tactique (frappe sur des unités ou des centres logistiques en centre Europe) mais quasi -stratégique - à ceci pres qu'on se limite alors à un nombre limité de frappes à longue portée. Est-ce correct ?
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il existait dans les années 1970 et 1980 plusieurs type de missiles mobiles terrestres. Ne parlons pas des SS 20 qui pouvaient être aisément sécurisés par l'immensité du territoire, la faible densité humaine et l'efficacité de la police soviétique. Mais parlons des missiles tactiques (Plutons français, Lances américains) ou intermédiaires (Pershing II américains, projets SX et S4 français) : comment aurions nous pu protéger ces missiles contre des spetznaz ou tout simplement des commandos pacifistes ? par des camouflages impénétrables (théorie du "camion yoplait")? ou par des escadrons de gendarmerie mobile ? ou des copagnies d'infanterie ? en multipliant les leurres pour désorienter l'ennemi ?
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J'ajoute que j'ai aussi entendu une autre analyse selon laquelle les SS20 échappaient au traité SALT de 1972 qui établissait une parité entre les deux arsenaux de l'URSS et des EU (nombres de missiles et de têtes devaient être égaux) - or ce traité se limitant aux missiles intercontinentaux, il n'interdisait pas les IRBM situés en URSS et dont les cibles étaient en Europe occidentale. Du point de vue européen (Chancelier Schmidt) cela déséqulibrait la détente car les Soviétiques accumulaient un nombre total de missiles nettement supérieurs à ceux des Américains et pouvaient frapper l'Europe de l'Ouest avec des armes puissantes (3 ogives de 150 Kt et 4700 Km de portée) sans puiser dans leur arsenal intercontinental et avec des IRBM mobiles donc quasi invulnérables (surtout planqués dans la forêts russe) !! Pour l'URSS c'était sans importance car ils respectaient SALT à la lettre ... D'un autre côté les Pershing II et les Cruise n'étaient pas vraiment comparables aux SS20 : plus précis, moins puissants (1 ogive de 10 à 80 Kt pour le Pershing) , de moindre portée, ils avaient des objectifs non démographiques mais logistiques ou industriels qui auraient été de natiure à infliger des dégêts massifs à l'économie soviétique et surtout à son dispositif militaire à l'ouest de Moscou. Pour l'URSS il s'agissait d'armes très dangereuses qui auraient pu efficacement paralyser le pacte de Varsovie en cas de guerre européenne. De plus ils pouvaient frapper le sol de l'URSS ce qui n'était pas le cas des Pershing I me semble-t-il et donnaient ainsi un avantage aux Etats Unis (en dehors de SALT toujours qui n'abordait pas la question de missiles situés en Europe).
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Le Pluton a été déployé vers 1974 mais la décision relative à sa construction a été prise en 1966 par le général de Gaulle. La place de cette arme tactique au sein de la panoplie nucléaire française étant peu aisée à définir au regard d'une doctrine centrée sur les armes sratégiques et ayant fait l'objet de peu de commentaires hier comme aujourd'hui (tapez "Pluton général de Gaulle" sur google !), je voudrais avoir votre avis sur la mission qui lui était assignée dans l'esprit du fondateur de notre force de frappe. J'ai trouvé ici ou là quelques éxplications sommaires : volonté d'imiter les Américains qui avaient doté l'US Army et quelques armées alliées de missils atomiques à courte portée (Honest John , lance ?) ? volonté de renforcer la position de la Ière armée face à la Bundeswehr ? ou à l'armée rouge ? demande corporatiste de l'artillerie et de l'AdT ? La doctrine de l'"ultime avertissement" n'ayant me semble-t-il n'a été définie que par Mitterrand mais peut-être existait elle en fait (sans nom ou sous un autre nom ?) dès 1966 ?
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J'ai trouvé cette analyse de bruno Tertrais sur le site du parlement britannique (datée de 2006) : France's concept of a "final warning" is slightly different from the UK concept of "sub-strategic use". The final warning is the idea to threaten an adversary who might have underestimated French resolve to defend its vital interests, or misjudged the exact limits of these interests, with a single limited strike on military targets. The final warning concept is a compromise between the need to avoid the "all or nothing" dilemma and the equally pressing need, in French minds, to avoid adopting a flexible response-type concept. The final warning could not be repeated, and would be followed by a massive strike if the adversary persisted. Another idea particular to France is the idea that since 1996 all nuclear weapons are considered "strategic". The idea is that any nuclear weapons use would be a sea change in the nature of the conflict, and therefore would be of a strategic nature.
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Pour compléter voilà ce que j'ai trouvé sur la "substrategic misssion" de la Royal navy : "Another factor influencing the loadout is that Britain assigns its patrolling SSBN a �substrategic mission� to supplement its strategic role. Operationally this probably means that some of the sub�s missiles have a single warhead aimed at targets once covered by WE177 gravity bombs. These warheads could be used to attack regional adversaries (so-called rogue states) that have weapons of mass destruction, a mission that would not require a substantial attack. The substrategic mission may also require smaller warhead yield options. This can be achieved by choosing to detonate a warhead�s unboosted primary, which would produce a yield of 1 kiloton or less, or by choosing to detonate the boosted primary, which would produce a yield of approximately a few kilotons." qu'en pensez vous ? J'ai trouvé cela sur le site américain "FAS"
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sauf erreur de ma part, nos armées ne dispoent plus aujourd'hui que de deux armes nucléaires : les missiles mer sol (M45 en cours de remplacement par le M51) et les missiles air-sol (ASMP A). Ces missiles sont dotés de têtes discrètes et puissantes (6 X 100 Kt pour les MSBS et 1 X 300 Kt pour l'ASMP). Je pense que dans ce contexte le concept d'arme nucléaire tactique n'a plus de sens : il serait absurde d'employer des ASMP A ou des M51 contre des divisions blindées ...Me trompe-je ? Mais je me demande ce que signifie aujourd'hui le concept d'arme pré-stratégique cher à Mitterrand. Existe-t-il encore officiellement (je n'ai pas trouvé grand chose sur le net) ? si oui peut on on parler d'armes pré-stratégiques ? ou d'emplois pré-stratégique des armes nucléaires ? En particulier comment qualifier l'ASMP A (et l'ASMP qui l'a précédé) , quelles sont les missions pour lesquelles cette arme est conçue : frapper une capitale ennemie (Moscou par exemple) ? ou frapper des cibles industriels ou logistiques dans une logique d'"ultime avertissement" ? ou les deux ?
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La doctrine officielle a toujours présenté les missiles du plateau d'Albion (S2 puis S3) comme des armes de dissuasion stratégique ciblé sur des objectifs démographiques situés à l'ouest de l'URSS (en clair : Moscou, Lenningrad, Kiev, Minsk, etc ...). Cette frappe stratégique était clairement distinguée de la frappe tactique confiée aux Plutons ou à la FAtac et qui visait des cibles "tactiques". Je me demande si la doctrine n'a pas discrètement évolué avec les avancée technologiques (bombe à neutrons, précisions des armes) et une nouvelle appréhension du champ de bataille. Je pense en particulier qu'entre la frappe tactique (à faible puissance sur le champ de bataille) et la frappe stratégique à forte puissance et à caractère massif (salve de dizaines de missiles S3 ou M4) il n'y avait pas place pour une étape intermédiaire (des missiles à longue portée tirés un par un sanseffet de salve). Quelques indices en ce sens : - l'abandon du terme "tactique" au profit de "préstratégique" (en 1982 en France) - l'adoption du couple ASMP/M2000N qui reste peu crédible pour une frappe stratégique sur le coeur de l'URSS (Moscou et Oural) mais semble particulièrement bien adapté à une frappe sélective (Mourmansk, Riga, Odessa, Sebastopol, Leningrad, ...) - l'attachement bien connu de F Mitterrand à Albion qui était bien adapté à une première frappe sur des cibles situés à l'Ouest de l'URSS (Minsk, Kiev ...) - le fait que les Anglais aient développé (dans les années 1990) un concept de frappe "substratégique" confié aux SNLE avec tir isolé d'un missile Trident doté d'une seule ogive (100 Kt) - le fait qu'une frappe tactique sur le sol allemand était refusée de plus en plus fortement par les gouvernements de RFA (d'ailleurs Adenauer était radicalement contre la riposte graduée comme De Gaulle) ce qui obligeait à réfléchir à une frappe décalée vers l'Est - et que plus on va vers l'est moins on peut viser des forces mais plutôt des centres industriels ou logistiques. J'ajoute enfin que dès 1983 un vulgarisateur anglais (Hackett) avait décrit une 3è guerre mondiale sans emploi de l'arme tactique mais avec une frappe stratégique limitée à un "échange" Minsk contre Birmingham.
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Tout cela est très intéressant mais je ne cris pas que le risque d'une explosion nucléaire sous marine soit le seul danger pour un SNLE : c'est plus probablement la torpille d'un SNA ou d'une frégate ASM qui aurait repéré la position du SNLE après le tir du premier missile. Dès lors le SNLE est devant une alternative difficile : soit il reste sur place silencieux et voit converger vers lui de moyens ennemis... soit il part très vite - et forcément moins discrètement. Qui pourrait en vouloir à un SNLE qui a tiré un unique misssile à titre d'ultime avertissement ? En 1980 la réponse était certainement : la marine soviétique qui en situation de crise aurait été très active en tlantique nord. Dès lors il était absurde de compter sur les SNLE pour un ultime avertissement... Cet avertissement aurait pu être porté sur le champ de bataille (doctrine officielle d'emploi du Pluton) ou à proximité (portée de l'Hadès 480 Km) voire dans la profondeur du territoire ennemi (mission potentielle du Mirage IV ... ou peut-être d'un missile S3 ???) Aujourd'hui la situation est différente : les Russes n'ont plus de capacités suffisantes me semble-t-il et les chinois ne les ont pas encore. Les sels qui pourraient agir seraient à mon sens les Américains. Il n'est pas exclu qu'ils prennent très mal une initiative nucléaire de la France si elle va à l'encontre de l'analyse qu'ils font de leurs intérêts ...Les Anglais ne se posent pas la question car ils nimaginent d'effectuer une frappe san sconcertation préalable avec Washington. Question complémentaire : les missiles mobiles terrestes (Pluton, Hades, Pershing, éventuellement le SX) : comment sommes nous sûrs qu'ils auraient échappé aux spetnaz ?
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Permettez moi de réactiver un instant ce fil pour poser la question suivante : l'armement nucléaire sol sol présente un point de fragilité évident (l'absence de discrétion) mais ne peut on pas penser que les SNLE souffrent ausi de deux défauts. L'un est potentiel : la capacité des flottes ennemis à les repérer un jour futur malgré leur très forte discrétion... et l'autre est actuel : les SNLE doivent me semble-t-il tirer "en rafale" leurs missiles car dès le premier tir, le bruit émis rend le sous-marin permet aux observateurs (en surface ou sous l'eau) d'identifier et de localiser le sous-marin. Le binôme rafale ASMP A souffre toujours de la vulnérabilité des ravitailleurs. Dans ces conditions ne serait il pas raionnable de réfléchir à completer la FOST par des missiles sol sol qui premettrait au Président de la république d'effectuer des tirs limités (un petit nombre de missiles sur un petit nombre de cibles) pour réaliser une sorte d'"ultime avertissement" à longue distance ? je me demande d'ailleurs si ce n'est pas ce qu'auraient du être les S4 ou S45 car il me semble qu'il devaient être équipés de têtes de puissance moyenne (100 Kt) à la différence des S3 (1 tête d'1 Mt). Qu'en pensez vous ?
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en fait les Danois imaginent ils d'intervenir en dehors d'un cadre multinational (OTAN ou ONU) ? probablement pas. Dès lors ils compteront sur les capacités ASM des autres Etats participant à la force mulinationale ... C'est assez cohérent dès lors que leur diplomatie est tout à fait tournée ves les Etats Unis et subsidiarement vers les NU ....
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Composante Navale des Forces Stratégiques Françaises
aigle a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Oui vous avez raison mais je crois que lorsqu'on critique le coût de la force de frappe on pense peu aux "annexes" (les frégates ASM ou les ATL2) et plus au coeur (les SNLE et les missiles). D'ailleurs sans la FOS je pense que les moyens ASM de la marine auraient été plus limités en quantité et en qualité ... -
Merci Pascal pour ces réponses rapides et précises. Quelle était l'efficacité des dispositifs ABM soviétiques ? les ogives mégatonniques du M20 ne présentent -ils pas une faiblesse du fait de la leur volume dix fois superieurs à celle des ogives de 100 ou 150 Kt ? ne sont pas facilement repérables ? J'ai trouvé aussi des choses sur "globalsecurity" et "missilethreat" : connaissez vous ces sites ? qu'en pensez vous ? autre chose connaissez vous les prix de ces premiers missiles MSBS ? autre question : dans les années 1980 on a évoqué l'hypothèse d'un "missile à roulette" (en fait un SSBS mobile) : cette idée avait elle été étudiée dans les années 1960/70 ? Merci d'avance
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Composante Navale des Forces Stratégiques Françaises
aigle a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
il ne faut SURTOUT PAS raisonner à budget constant. Chaque centime d'euro économisé sur la dissuasion sera recyclé par Bercy dans la réduction du déficit et CERTAINEMENT pas restitué aux forces classiques. Une solution de long terme serait peut-être de séparer le budget de la dissuasion de celui de la défense pour mieux mesurer la faiblesse de l'effort d'équipement de nos forces classiques et faire disparaître le mythe selon lequel la FOS "pompe" des moyens qui sinon pourraient armer aux forces classiques. Il faut aussi dire que consacrer 3 Mds €/an à la dissuasion c'est finalement assez peu quand on mesure la puissance de ces armes - tout au plus peut-on regretter que le quai d'Orsay et l'Elysée ne sachent pas mieux tirer parti de ce facteur de puissance ... -
Chasse aux armes "secrètes" nazies ?
aigle a répondu à un(e) sujet de Kiriyama dans Histoire militaire
Pour compléter je voudrais rappeler que les armées alliées se sont livrées en 1945 à une véritable "chasse aux scientifiques" - chasse dans laquelle la 2è DB s'est distinguée en mettant la main sur le laboratoire de la Luftwaffe sur le lac de Constance. Les types ont été fait prisonniers de guerre, ramenés en France (à Vernon en Normandie), libérés en 1948 beaucoup ont choisi de rester en France (le charme des Normandes aurait joué un rôle dan sl'affaire) où ils ont permis la naissance du programme français de fusées et de missiles balistiques. D'ailleurs la première fusée française s'appelait "Véronique" avec un V comme Vernon ... mais certains pensent "comme V2"... -
Effectuant une rapide recherche sur les débuts de la force océanique stratégique (disons entre 1971 et 1985), je ne trouve que peu d'informations précises sur les missiles antérieurs au M20 (les M1 et M2). Pourtant les enjeux technologiques doivent désormais être limités ... Pourriez vous m'expliquer la différence entre le M1 et le M2 : j'ai lu sur wikipedia que le M2 est une simple modification du M1 et qu'il a "remplacé" le M1 en 1974. Le M1 serait il resté enservice seulement 3 ans ? ou bien faut il comprendre que les missiles M1 du Redoutable ont été modifiés pour atteindre les capacités du M2 ? ou bien que le redoutable a conservé ses M1 jusqu'en 1977 tandis que les autres SNLE étaient équipés de M2 à partir de 1974 ? Le M20 était il très différent des M1 et M2 (en dehors de la charge militaire) ? A votre avis le M20 (doté d'une seule ogive de 1Mt) introduit en 1977 était il obsolète en 1985 (8 ans plus tard seulement !) lors de l'introduction du M4 (6 têtes de 150 kt) ? Avez vous des sources précises (en français ou en anglais) sur ce sujet à me recommander ? Merci d'avance !
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Ce que vous écrivez est tout à fait inexact : Finkielkraut est vénéré à droite - et d'ailleurs Marine Le pen le cite régulièrement dan sses discours. On peut dire qu'il est le type exact de l'"intellectuel de droite " comme d'ailleurs du "Juif de droite" (il s'est d'ailleurs illustré il y a dix ans en défendant Renaud Camus, écrivain accusé d'antisémitisme). Il est haï par les "intellectuels de gauche" en raison de son élitisme (il croit aux grandes écoles) et de son patriotisme.
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La noblesse prussienne au XVIIIè siècle
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
Eh bien le mémoire de Youenn Michel dit exactement le contrairede cette citation (parfois attribuée à Mirabeau d'ailleurs ou à divers auteurs allemands, en général austrophiles): vers 1730 rien ne distingait la monarchie des Hoehnzollern des autres Etats allemands - agglomérats de diverses provinces très attachées à leur particularisme et vaguement unis par un lien féodal à la dynastie. Et dans ces provinces les nobles étaient plus attachés à l'exploitation de leurs domaines qu'au service du Roi - service qu'ils préféraient exercer dans l'ordre civile plutôt qu'à l'armée. Il a fallu toute l'energie du "Soldatkönig" pour imposer une sorte de service militaire obligatoire pour les nobles (à vie à partir de l'âge de 13 ans) et rompre avec cette situation semi-féodale très courante dans le saint-Empire. A partir de là s'est progresivement mise en place une mentalité propre à la noblesse prussienne qui a distingué cette classe sociale de ses homologues européennes et a aussi distingué la Prusse et l'armée prussienne de ses homologues ... Telle est du moins la thèse de Youenne Michel. -
Comme j'ignorais tout de l'histoire de la noblesse et de l'armée prussiennes au XVIIIè siècle, j'ai effectué quelques recherches sommaires qui m'oint permis de trouver un article sur "la formation tactique des officiers prussiens, mémoire de recherche rédigé par Youenn Michel". "http://www.nicofig.fr/spip.php?article146" Son titre est réducteur car il décrit d'une façon plus générale la structuration du corps des officiers sous les règnes du Roi soldat et du Vieux Fritz. Et il affirme notamment que la noblesse prussienne n'était pas particulièrement militarisée sous Frédéric Guillaume Ier (1713-1740) ...Il y a eu un revirement du à 3 raisons : D'abord, la création d'une quasi-conscription nobiliaire obligeant les nobles à envoyer leurs fils chez les cadets à partir de 1739 (extrême fin du règne de Fr-G Ier) Ensuite une révolution psychologique provoquée par les spectaculaires victoires de Frédéric II qui a donné aux armes un prestige incomparable. Enfin en 1764, le Roi a chassé les roturiers (admis pendant la guerre de sept ans mais qui dont la conduite avait été très critiquée) du corps des officiers parachevant ainsi l'identification : noblesse = honneur = service du Roi sous les armes. A noter que la noblesse ne jouissait d'aucun privilège fiscal en compensation de son service militaire (qui devait être regardé par le Roi comme un honneur plus qu'une charge) - en revanche elle disposait de pouvoirs très lourds sur ses fermiers dont la position relevait plus du servage que du droit féodal préavalant en France. Ces pouvoirs furent accrus au XVIIIè siècle (mais les paysans étaient aussi soumis à un service militaire comme simple soldat). Je note au passage que déjà au XVIIIè siècle les maréchaux prussiens se nommaient Kleist et Manstein ! N'étant pas du tout un expert de ces sujets je suis intéressé par vos réactions !
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Je connais très mal l'histoire militaire du XVIIe siècle et je n'ai jamais compris les revers essuyés par Richelieu après que la France soit entrée dans la guerre de Trente ans (en 1635). En effet, les espagnols étaient engagés dan sce conflit depuis longtemps : ils étaient certes expérimentés mais n'auraient ils pas du être aussi usés ? d'autre part la France était fraiche (étant restée neutre depuis 1618) et Richelieu avait eu le temps de se préparer (il était Premier ministre depuis 1624 !)... Quelle est votre explication ?
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La cavalerie: une arme, un principe
aigle a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Histoire militaire
Quelqu'un m'a dit que le concept de GTIA avait été inventé par l'USMC qui dispose de régiments (unités administratives et de formation) et emploie ses moyens dan sdes "MEF" (marine expeditionnary forces) ou "MEU" (ME units). Qui pourrait préciser ou compléter cela ? -
L'approche que vous proposez est tout à fait passionante - notamment parce qu'elle rappelle que les décisions strictement militaires se prennent toujours dans un cadre plus large qui inclut d'autres dimensions (économiques, psychologiques, sociologiques, religieuses, etc ...). Je voudrais vous proposer par compléter votre approche par deux idées. Je trouve la première dans F Hayek : il s'agit du concept d'information. L'efficacité d'un système politique est pour une large partie liée à la circulation de l'information sous trois points - il faut que le sommet sache la réalité de ce qui se passe à la base - or toute hiérarchie est naturellement opacifiante et tend à enfermer le chef suprême (Napoélon, Hitler ou Gamelin) sans un monde simplifié dans lequel tout va bien.. - qualité de l'interprétation des informations : il ne suffit pas de connaître les faits mais aussi d'en mesurer le sens et la portée - ce qui implique compétence et une certaine liberté de pensée ... - il faut aussi que la base ait confiance dans les ordres reçus (qui doivent donc être clairs et réalistes) et les exécute sans état d'âme. Sur les deux premiers plans la démocratie a une incontestable supériorité. On peut citer en référence la conduite de la guerre par Roosevelt - la seule erreur commise par les Etats Unis fut de sous-estimer la brutalité cynique de Staline à la fin de la guerre - et là l'erreur vient de haut : Mr and Mrs Roosevelt ayant toujours refusé de voir l'URSS comme elle était.Exemple typique d'erreur d'analyse due à l'obstination orgueilleuse du chef. ne parlons pas des illusions dans lesquelles vivaient les dirigeants du Reich au début de 1945 ... Sur le troisième, les régimes autoritaires prennent moins de gants et peuvent sans doute dire les choses plus clairement (quoique les jeux de cours impliquent parfois des discours curieux). Pour la seconde je retiens l'idée de Berzerker : le prestige ou la réputation accroissent considérablement l'efficacité d'un système. Par exemple une circulaire de Napoléon aux préfets en 1810 a certainement plus de poids que la même venant de Louis XVIII en 1820. On sait que Napoléon punit ceux qui lui désobéissent et récompense ses bons serviteurs - on sait aussi qu'il change rarement d'avis et qu'un ordre ne sera pas annulé le lendemain par un contre ordre. De même la France de 1919 pouvait parler fort car son armée victorieuse et ses maréchaux étaient respectés partout en Europe...De même Bismarck après 1871 ... A l'inverse un pays qui a subi plusieurs échecs ou a souvent changé de ligne politique (comme l'Italie au XXè siècle) devra mobiliser beaucoup de moyens pour être entendue... Bon tout cela n'est pas définitif et vise à alimenter le débat de façon constructive.