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L'accroissement de la puissance de l'ASMP par rapport aux anciennes AN52 répondrait il dès lors à la nécessité de détruire des cibles protégées (PC par exemple) ? ou bien marque-t-elle une évolution de la doctrine créant une sorte d'espace "intermédiaire" entre les armes anti-forces portées par la FATAC (Jaguars et Mirages III) qui étaient qualifiées de "tactiques" avant 1984 et les armes stratégiques ciblant les villes soviétiques ? D'un autre côté si les Mirages 2000N devaient remplacer les Jaguars et Mirages IIIE de la FATAC (en misssion nucléaire), comment auraient ils effectué leurs frappes sur des unités mobiles soviétiques entrant en Allemagne fédérale en largant à 300 Km de distance (c'est à-dire depuis les Vosges !) des armes de 100 Kt ? En fait on peut se demander si la France n'envisageait pas discrétement et progressivement de renoncer à employer l'arme nucléaire sur le territoire allemand au profit de frappes situées plus dans la profondeur du pacte, cibles militaires (aéroports ou PC) appelant des frappes précises et néanmoins puissantes. Est-ce une erreur à votre d'avis d'écrire que cette conception du couple 2000N/ASMP (qui a une allonge de 1500Km) est finalement assez proche de l'emploi envisagé des Pershing II ou des Cruise missiles et s'articule bien avec les doctrines "Airland Battle" et "FOFA" adoptées par nos alliés au début des années 1980 ?
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Merci ARPA. Je reviens sur la vision des années 1980 : le couple 2000N/ASMP devait remplacer à la fois les Mirages IV des FAS et les Jaguar ou Mirages IIIE (porteurs de l'AN 52) de la FATAC. Si je vous suis bien il reste une différence entre ASMP réglés à 100 Kt et ceux réglés à 300Kt. Pensez vous que les seconds sont clairement stratégiques et ont vocation à être employés sur le sol soviétique dans une stratégie "anti-cités" tandis que les premiers seraient plutôt destinés à un emploi "anti-forces" (ou du moins contre des cibles moins civiles et plus militaires - comme des sites logistiques) ? néanmoins pourquoi une telle puissance bien supérieure à celle de l'AN 52 ? Je vois deux explications possibles. L'une est technique : la bombe lisse larguée sur l'objectif semble plus précise qu'un ASMP qui vole en autonomie sur 300 Km. Pour compenser cette moindre précision, une puissance supérieure est sans doute nécessaire. L'autre serait doctrinale : l'ASMP ne serait pas destiné à frapper des objectifs ennemis dans la zone des éventuels combats (comme l'étaient les moyens de la FATAC) mais plutôt à frapper des cibles situées plus loin dans la profondeur du dispositif ennemi. Qu'en pensez vous ?
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1962 : La France et les accords de Nassau
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
J'ai trouvé des éléments de réponse intéressants dans un livre de Pagedas : "Anglo-American Strategic relations and the French Problem 1960-1963". Il souligne que l'accession de la france à l'arme nucléaire a alimenté la réflexion et les échanges à Washington et Londres pour redéfinir leurs relations politiques et militaires avec la France. Il met en avant les contradictions propres à chacune des trois puissances. Pour les Anglais (Macmillan), la position est très difficile. La crise économique latente et la décolonisation remettent en cause la position de grande puissance du Royaume-Uni, surtout aux yeux des Etats Unis (qui, avec Kennedy, sont prêts à saborder la relation spéciale vue comme un héritage dépassé de la guerre). Londres poursuit deux buts paradoxaux : sur le plan stratégique, la pérennisation de la relation spéciale (notamment sous la forme du transfert de technologies militaires secrètes et coûteuses) - sur le plan économique l'adhésion à la CEE. Macmillan pense que ces deux buts ne sont pas incompatibles et que le transfert de secrets nucléaires à la France serait même de nature à faciliter la réalisation de ces deux buts, quitte à élargir à la France la relation spéciale anglo-américaine. Les secrets nucléaires étant en en fait d'origine américaine. Pour les Etats Unis, les problèmes sont différents. Ils sont liés d'abord à la peur d'être entrainés dans un conflit européen du aux maladresses des vieux Etats européens alors même que la puissance nucléaire soviétique se développe rapidement et crée un risque de bombardement nucléaire du territoire américain. Ils sont ensuite affaiblis par leurs divisions internes notamment entre un State department particulièrement méfiant à l'égrde de l'Europe - y compris de l'Angleterre en raison de son déclin impérial et économique - et un Department of defense - plus réaliste et plus respectueux des Européens (avec néanmoins un grand écart entre l'US Army et l'USAF assez europhiles et une US Navy nettement plus méfiante). Les ingérences de la Maison Blanche et du Congrès compliquant et rigidifiant nettement la prise de décision...ce qui rend difficile toute négociation subtile et secrète par nature. Pour la France, le dessein du général est assez clair. Avec l'arme atomique et la fin de la guerre d'Algérie, le Général de Gaulle veut établir une alliance militaire assez souple et relativement égalitaire avec Londres et Washington tandis qu'avec la CEE à 6, il veut établir une forme de "leadership" français sur l'Europe continentale permettant de rééquilibrer le poids économique des Etats Unis (ce dont nul ne veut - sauf peut-être Adenauer). De Gaulle a été très brutal en 1963 avec les Anglo-saxons car il avait le sentiment d'être parvenu à un compromis avec eux à l'été 1962. Il eut ensuite le sentiment d'avoir été trahi... A Nassau, Macmillan acculé par la déroute technologique du Blue Streak puis du Skybolt accepte d'acheter des missiles américains (polaris) qui seront placés sous commandement atlantique c'est-à-dire américains (avec une réserve limitée au cas où "des interêts nationaux suprêmes sont en cause") et accepte la MLF. Pour De Gaulle, cela signifie que ni Londres ni Washington ne sont prêts après 3 ans de négociation à construire une alliance franco-anglo-américaine équilibrée. Dès lors la France va devoir développer sa force de frappe avec ses propres moyens et développer la solidarité des Etats d'Europe continentale à partir d'un axe franco-allemand. Cela étant la France ne romps pas les ponts : le Concorde ou le Jaguar sont les traces des discussions de 1962 qui incluaient aussi un volet nucléaire resté secret jusqu'au XXIè siècle. -
Grâce à nos échanges complétés par quelques recherches sur le net, je vois bien la fonction et les cibles éventuelles de l'ASMP A - et j'imagine que l'ASMP avait la même fonction à partir de 1989 et de la fin du pacte de Varsovie. Je vois plus mal en revanche quelle pouvait être la fonction de ce missile avant 1989. Monté sur des Mirages IV à partir de 1986 (et jusqu'en 1996) et sur des Mirages 2000 N (de 1988 à 2010), il succèdait à l'AN 22 du Mirage IV dont la fonction était clairement stratégique en complément des S3 et des M4. Il avait d'ailleurs une puissance massive (300Kt - soit le double de l'ogive du M4) sans rapport avec les armes tactiques portées par les jaguar ou les Mirage III ou même avec l'AN 22 (60 Kt). En outre le rayon d'action des Mirages IV ou des 2000 N (augmentés par le ravitaillement en vol) pouvait conduire à des frappes sur le territoire de l'URSS (ce qui est cohérent avec la mission stratégique des FAS...). Pourtant, sauf erreur de ma part, il a reçu après (comme l'ASMP A aujourd'hui) le nom d'arme pré-stratégique - ce qui laisse imaginer un emploi à moyenne ou courte portée sur des cibles militaires (PC, logistique, points de passage obligés). Je crois avoir lu aussi que le 2000N devait remplacer non seulement les Mirages IV mais aussi les jaguar et autres Mirages III E porteurs de l'AN 52. J'ajoute que les Alliés utilisent toujours aujourd'hui des bombes à gravitation pour les armes nucléaires tactiques aéroportées et non des missiles. Bref, à votre l'ASMP était elle une arme tactique (selon la terminologie OTAN) ou une arme de facto stratégique ?
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la question des coûts est évidemment centrale. Mais hélas ceux-ci sont largement opaques. Si on pose sommairement les équations suivantes : le prix d'1 M4000 = celui de 2 M2000 et 1 M2000 = 2 F1... j'en déduis que 1 M4000 = 4 F1 sachant que la France a acquis 315 M2000 (j'arrondis à 320 pour simplifier les calculs), on peut penser qu'au lieu des 2000 on aurait pu acheter 640 F1 ou 160 4000 ou un panachage des deux. Par exemple 120 M4000 (pour le prix de 240 M2000) et 160 F1 - soit 280 appareils "uchroniques" au lieu de 315 "historiques". Sachant qu'en réalité ont été acheté dans les années 1970/1980 246 F1 dont environ 160 F1 C (chasse) et 60 F1 CR (reco) et 26 biplaces école et 200 jaguars (dont 160 A d'assaut et 40 biplaces école), nous aurions pu avoir vers 1992, l'ordre de bataille suivant : 4 escadres de défense aérienne dont 3 sur F1 C (historiques) et 1 sur 4000C (uchronique) 6 escadres de FATAC dont 3 sur F1 E (uchroniques en remplacement des Mirages IIIE et V historiques qui furent en réalité remplacés par des 2000 N et D historiques) et 3 sur jaguar A (historiques) 1 escadre de reco sur F1 CR (historiques) 1 escadre de FAS sur 4000B (uchroniques en remplacement des mirages IV historiques qui ne furent pas remplacés). Rappeleons qu'à la fin des années 1980 nous avions en ligne des appreils complètement dépassés et non remplacés par le 2000 : Mirages IIIE (jusqu'en 1995 !) et mirages V de l'armée de l'air - crusader de la MN. Il faudrait évidemment affiner ces estimations : le F1 E était sans doute plus cher que le F1 C - si la majoration est forte la proportion 1 M2000 = 2 F1 ne tient plus et toute cette brève simulation s'effondre. Il y aussi le coût des développements des variantes - mais dans la réalité, la défense a bien payé le développement d'un IV P/ASMP (qui aurait pu financer le 4000B uchronique), d'un 2000 N (très coûteux du fait du radar et de son aile delta inadaptée au vol basse altitude), du F1 CR et du F1 CT (transformation du F1 C). On pourrait complter l'étude en envisageant de faire du F1E un chasseur de défense aérienne et de convertir les F1C en CT. A la fin de la guerre froide, on aurait pu retirer sans remplacement les jaguar A et introduire le Rafale pour remplacer le F1 C (ou CT). Il y a dans cette affaire deux questions de principe importantes : d'une part, doit on poursuivre le rêve (phantasme ?) de l'avion unique : le 2000 devait avoir trois variantes chasseur, bombardier nucléaire et bombardier classique. Le rafale doit être omnirôle ...N'tait il pas plus simple de garder sereinement deux types d'avions ? c'était le choix fait par le général de Gaulle et Messmer quand ils ont retenu un chasseur (le F1 C) ET un avion d'assaut tactique (le jaguar A). D'autre part, à l'export, doit on toujours être au "top niveau "international ? l'expérience du Rafale montre qu'un très bon avion très coûteux n'est pas facile à vendre ...un avion solide et peu coûteux (comme le F1.. ou le gripen) n'est il pas préférable? Conclusion : un binôme 4000 (avion très performant et très coûteux - probablement inexportable sauf en Arabie) et un F1 "musclé" (avion rustique, efficace, peu coûteux quoique moins performant et qui aurait pu être proposé à de nombreuses forces aériennes du Tiers monde). Bon je m'arrête là et livre cette simulation aux critiques acérées du forum ....
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Connaissant très mal le contenu et l'histoire de la "spécial relationship" entre les Etats Unis et le Royaume Uni et en particulier les accords de Nassau, j'ai trouvé ceci sur le site de la BBC (je pense qu'il s'agit d'un article de 1962): "President Kennedy and British Prime Minister Harold Macmillan have announced the formation of a multilateral Nato nuclear force after talks in Nassau, in the Bahamas. The agreement means the United States will sell Polaris missiles to the UK. The President has made a similar offer to France in the hope of establishing a tripartite nuclear deterrent against the countries of the Eastern Bloc. President Kennedy also sent a letter to France's President Charles de Gaulle offering to sell Polaris as well as provide technical support. It is hoped this will not only heal the current rift between France and Britain over Mr Macmillan's "special relationship" with the US and Britain's wish to enter the EEC, but also strengthen Nato as a whole and allow France a greater role within it. If France rejects the agreement, it will still be valid between Britain and America. " La BBC ajoute le commentaire suivant (contemporain) : "France eventually declined America's offer of Polaris and the multilateral Nato nuclear agreement was signed without France in January 1963. In his desire for independence from the Superpowers and a major role on the world stage, De Gaulle ensured that France developed its own nuclear arsenal. It also withdrew its military bodies from Nato command in 1966 but remained in the alliance's political councils. The Nassau agreement cemented the Anglo-American "special relationship" that had developed during the Second World War. But the deal confirmed De Gaulle's belief that Britain was a Trojan horse which would allow America a voice in Europe. For this reason he vetoed Britain's application for membership of the European Economic Community in 1963 and again in 1967. " Pour quelle raison exacte le général a-t-il rejeté l'offre américaine qui semblait correspondre à son voeu de "directoire" à trois (F, GB et USA) qu'il avait proposé en 1958 ? est-ce parce que la livraison des polaris était subordonné à la création de la force multilatérale (MLF) ? mais la MLF n'a jamais vu le jour et la Royal navy a bien reçu les polaris ? Ou bien est-ce parce que les accords de Nassau plaçent les armes atomiques anglaises sous contrôle du SACEUR sauf "quand les intérêts nationaux supremes du Royaume sont en jeu" ? Bref ce qu'a refusé le Président français, est-ce la contrepartie imposée par Kennedy : une intégration nucléaire privant la France de toute souplesse dans l'emploi des armes atomiques ? ou bien refusait il à la base l'idée d'acquérir des armes américaines privant la France de son indépendance technologique et industrielle ? Ou bien l'offre de Kennedy était dénuée de sincérité et visait simplement à brider la volonté d'indépendance du Général ? G H Soutou dans "l'alliance incertaine" établit un lien entre la signature très rapide du traité franco-allemand en janvier 1963 - sorte de réaction d'Adenauer et du Général contre l'alliance anglo-américaine. Mais il ne dit pas un mot de l'offre adressée par les deux anglo-saxons au Général ! Il a pourtant travaillé sur les archives de MAE ...
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cibles des armes nucléaires tactiques américaines jusqu'en 1991 ?
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
Merci pour cet article qui démontre deux choses inattendues : d'une part les Américains et les Anglais ont pris très au sérieux les dispositifs ABM autour de Moscou (alors que tout le monde pensait et disait le contraire).D'autre part que la mise ne place d'ABM peut certes protéger contre des tirs isolés mais attire des salves spectaculairement surdimensionées (70 ogives et 65Mt étaient ciblés sur Moscou en 1968 !!!!). Maintenant nous nous sommes très éloignés de ma question initiale : quelles étaient les cibles des armes nucléaires tactiques américaines en Europe jusqu'en 1991 ? et cells des missiles de portée intermédiaire (euromissiles Pershing II et cruise missiles déployés de 1983 à 1987) ? -
Merci manivelle pour ce bon tour. Vous légitimez mon intuition : on aurait pu imaginer (au moins) voire réaliser (au mieux) un binôme M4000/MF1. Et vous le démontrer avec des détails remarquables. Félicitations. Mais pour crédibiliser votre scénario, il faudrait estimer les coûts. J'avais entendu 250 MF pour le 2000 (et 350 pour les biplaces N et D). Si on estime le 4000 au double on monte à 500 MF l'unité (voire 700 pour les N et D ?). Pour le F1, j'avais en tête 100 ou 120 MF (mais il s'agissait peut -être de la version C : le E aurait peut-être été plus cher). Qu'en pensez vous ? Je précise un autre point qui a été soulevé par certains : le rayon d'action du 4000 en version "intercepteur" n'était pas destiné à survoler Moscou ni Vladivostok mais à assurer de longues patrouilles à l'intérieur de nos frontières. Un spécialiste peut il nous confirmer que l'autonomie est un atout en combat aérien ?
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J'ai l'impression que la faiblesse majeure de la force anglaise est la pauvreté de sa doctrine : non seulement très discrète - mais aussi très influencée par celle des Américains. Je ne crois pas qu'ils des concepts équivalents au "faible au fort" par exemple - même s'ils évoquent un "interêt national suprême" comparable à nos "intérêts vitaux".
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Je complète ma question : dans les années 1970, les Anglais ont conduit un ambitieux programme d'amélioration de leurs têtes nucléaires ("chevaline" finalement déployé en 1982) visant à "percer" les défenses ABM de Moscou. A ma connaissance il s'agit du dernier projet nucléaire qu'ils aient conçu et exécutés de façon indépendante - mais je crois que leur doctrine faisait de la capacité à détruire Moscou le critère clef de la crédibilité de leur système dissuasif. Comment nous, Français, envisagions de percer ces défenses avec nos S3 et leurs "grosses" ogives d'1 Mt ? Il y a eu une amélioration des S3 qualifiés de S3 D (pour "durcis" dans les années 1980) : fut-ce l'équivalent français de Chevaline ?
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Un ancien officier du 1er RHP vient d'être nommé ... Evêque d'Ajaccio !!! Une carrière peu banale - même si le préfet de haute Corse est également cyrard (et de la même promo : on ne pas pas le rêver) ! Quelques extraits de sa première interview à Cors Matin (j'ai laissé de côté les questions proprement religieuses) : "Comment passe-t-on de Saint-Cyr à la sainte Église catholique. C'est un grand écart tout de même ? (Rires) Il n'y a pas de règle. Chaque vocation est unique. Je ne me prédestinais pas à la prêtrise. J'étais parachutiste à l'époque et je venais de passer dix ans dans l'armée quand j'ai tout quitté pour marcher dans les pas du Christ. Cela a été une grande joie et je n'ai jamais été déçu par ce choix. Vous étiez à Saint-Cyr en même temps que le préfet de la Haute-Corse, Louis Le Franc. L'avez-vous eu au téléphone depuis votre nomination ? Nous étions dans la même promotion. Je ne l'ai pas revu depuis. J'ai pu lui parler et nous sommes contents de nous retrouver. Votre formation d'officier va-t-elle vous aider à gouverner l'Église de Corse ? Ce n'est pas la même forme d'autorité. Au cours de ma carrière militaire, j'ai compris que ce n'était pas avec les gallons qu'on dirigeait des hommes mais avec l'adhésion. Si au début j'étais un peu directif, j'ai beaucoup appris en 14 ans de prêtrise. Je ne vais pas diriger l'Église de Corse comme un régiment. Je ne suis plus militaire. Cela fait partie de mon passé."
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Je partage assez largement votre point de vue qui illustre l'intérêt d'une "pluralité" nucléaire au sein de l'Alliance - ne serait-ce que pour alléger la pression qui pèse sur les Etats Unis et leur Président... Il faudrait peut-être débattre de cela dans un autre fil car officiellement les Etats Unis ont toujours combattu les forces de dissuasions de leurs alliés comme notre pays en a fait les frais - même si en pratique ils nous ont donné quelques coups de pouce (vente des ravitailleurs KC135 par exemple). Peut-être y a-t-il plusieurs pièces dans la maison du Seigneur ?
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cibles des armes nucléaires tactiques américaines jusqu'en 1991 ?
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
Merci Chaba Et à votre avis quel était le degré de fiabilité des premiers missiles français (M1, M2, M20) ? -
Nos amis soviétiques avaient déployé dansles années 1960/70 autour de Moscou un monstrueux système anti-missile doté d'une centaine de missiles équipés d'une tête mégatonnique. L'idée était de faire exploser cette charge monstrueuse en altitude pour détruire les ogives descendant vers Moscou. Fort bien mais après le tir d'un ou plusieurs galosh, quel aurait été à court ou moyen terme l'état sanitaire de l'agglomération ? N'y avait il pas un fort risque de radio-activité venant du ciel ? et même ne pouvait on craindre un minimum d'efet de souffle ou de chaleur sur la ville ? Dans le même teps les Américains ont démantelé les systèmes analogues qui avaient été installés autour de Washington : pourquoi ? étaient ils inefficaces ? ou dangereux pour la population (ou les 2 mon général) ?
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merci Chaba : votre information complète mon intuition qui reposait sur le choix typiquement militaire (ou du moins tout à fait "dual") de la propulsion à poudre - système très complexe bien maîtrisé par la France depuis les années 1970 et sur laquelle l'Italie a choisi de travailler dans le cadre d'Ariane. Maintenant je vois bien grâce à votre article le "pourquoi" du programme italien des années 1970. Mais je vois moins bien le comment - comment des gouvernments aussi instables ou aussi soumis aux Etats Unis ont ils pu engager un programme aussi lourd financièrement et stratégiquement contraire aux voeux de l'OTAN ? Les Etats majors et les industriels auraient ils pu agir seuls sans l'aval du politique ?... peu probable. Et y avait il eu en parallèle à ses recherches sur le vecteur, un effort sur la réalisation de l'arme elle-même ? dans les années 1970 ? et au XXIè siècle ?
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Je voudrais ajouter mon grain de sel. D'abord s'agissant du prix, il s'agit d'une question très relative lié au poids du budget des armées au sein de l'Etat. Actuellement la défense "coûte" une trentaine de milliards d'€ - l'éducation nationale une cinquantaine. C'est un choix clair. On pourrait très bien imaginer de faire l'inverse. S'agissant du mirage 2000 ou 4000 aurait il été possible au lieu des 315 M2000 d'acheter deux ou trois types d'avions : un petit paquet de 4000 (disons 100 qui valent chacun d'eux le double du 2000) et 200 "petits avions" pas trop chers (type Mirage F1 modernisés) ? peut-être aurait on alors couvert un spectre de missions plus larges alors que le 2000 peut paraître un peu "court sur pattes" pour les missions à longue distance et un peu cher pour certaines missions de "moyenne intensité" ? Cela dit, les programmes de l'AdA se succèdent dan sle temps de sorte que quoiqu'on dise sur l'"avion unique à moindre coût" on a toujours plusieurs modèles simultanément en service. Et enfin, le 4000 a été conçu dans les années 1970 comme un intercepteur sous le nom de "super mirage" (qui veut dire ce qu'il veut dire). Aurait il pu être transformé en bombardier remplaçant du Mirage IV P ?
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L'Italie (dans le cadre de l'agence spatiale européenne) vient de lancer avec succès depuis Kourou un "petit" lanceur (136 t pouvant placer en orbite basse des satellites de moins de 2 t). Cet engin est propulsé par un moteur à poudre. Sans être particulièrement machiavélique, ne peut on pas voir chez nos voisins transalpins un pas dans la direction de technologies pouvant servir à réaliser (un jour ...) un missile balistique ?
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Ce que vous dites est passionnant et je vous en remercie. Savez vous si Mitterrand était au courant de cette divergence anglo-américaine ? dans mon souvenir rien n'apparaît dans "verbatim" d'Attali (mais cela est peut-être normal). La France a-t-elle ou aurait elle pu proposer quelque chose aux Anglais (le M4 par exemple) ?
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Merci ARPA de ce complément. Que s'est il passé aux Malouines concernant la force nucléaire royale ? y a-t-il eu une obligation de reconstruire les navires perdus qui aurait empêché de "payer" les Trident I aux Etats Unis ? ou bien les Américains auraient ils refusé de les vendre - pour "sanctionner" les Anglais en raison de leur "colonialisme" ? ou autre chose ? Pour ce qui ets de l'indépendance britannique (ou plutôt de sa dépendance), cela signifie-t-il selon vous que les Anglais sont prêts à acccepter un niveau technologique inférieur à celui de la FOSt? j'ai plutôt l'impression qu'avec les accords de Nassau Londres a échangé son indépendance contre des économies substantielles et dix ans d'avance technologique (je pense que seul le M20 disponible en 1977 équivaut au Polaris A3 livré vers 1967/68). Ou pensez vous que se fiant à l'alliance américaine les Britanniques ont été moins motivés que la Vè république sur le sujet nucléaire ?
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Quelques recherches rapides sur le net m'ont conduit à dresser un tableau sommaire des choix d'équipement de la force de dissuasion britannique depuis 1962 : années 1960 : 4 SNLE dotés de Polaris A3 années 1980 : le Polaris est équipé d'ogives "chevaline" (conçus et fabriqués en Angleterre) développés spécialement pour percer les défenses ABM de Moscou années 1990 : le Trident II remplace le Polaris Bon je me pose quelques questions : dans les années 1980, la Royal Navy a-t-elle changé uniquement les ogives mais pas les vecteurs ? ceux-ci seraient ils dès lors restés en service 30 ans ? n'étaient ils pas frappés d'obsolescence ? La France a de son côté changé ses missiles MSBS tous les 10 ans à peu près (M20 : 1977, M4 : 1985, M45 : 1996, M51 : 2010). Dans le même temps, l'US Navy a mis en oeuvre dans les années 1970 le Poseidon puis, dans les années 1980, le Trident I - soit un rythme de renouvellement des modèles analogue au nôtre.
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cibles des armes nucléaires tactiques américaines jusqu'en 1991 ?
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
Certes mais il s'agissait du 1er modèle (A1). Le A3 était sans doute plus fiable ? et nos propres missiles M1, M2, et M20 ? -
cibles des armes nucléaires tactiques américaines jusqu'en 1991 ?
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
Donc ces 4 SNLE ont été les derniers bâtiments américains équipés de Polaris ? et ce alors que le Polaris avait été remplacé dès les années 1970 par le Poseidon ? cela dit les Polaris me semble-t-il emportaient des ogives plus puissantes mais moins précises que les Cruise missiles ou les Pershing. -
cibles des armes nucléaires tactiques américaines jusqu'en 1991 ?
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
Tiens j'ignorais tout de la présence de SNLE américains en Ecosse : pourriez vous m'en dire plus ? -
cibles des armes nucléaires tactiques américaines jusqu'en 1991 ?
aigle a répondu à un(e) sujet de aigle dans Histoire militaire
J'ai l'impression que cette question soulève peu de passions ... il est vrai qu'elel bien dépassée aujourd'hui. Je vais compléter : avec les pershing II et les cruise missiles, les Etats Unis et l'OTAN disposaient d'un continuum de moyens nucléaires assez complet. Bombardement tactique à la bombe lisse sur des cibles proches (front, RDA, Bohème), euromissiles sur des cibles plus lointaines (Pologne, URSS occidentale), ICBM et SLBM sur des cibles "stratégiques" situés dans le centre de l'URSS (Moscou et plus à l'est en gros). Avec la décision de retirer les euromissiles en 1986, l'Ouest perd sa capacité intermédiaire de frappes précises, de puissance limitée sur la zone occidentale du pacte et ne dispose plus que de deux types d'armes : des bombe lisses et des missiles intercontinentaux. Il y a peut-être là un "trou capacitaire" comme on dit aujourd'hui qui aurait pu être comblé par exemple par une sorte d'ASMP (d'ailleurs un intervenant du forum a mentionné sur un autre fil un projet américain d'ASMP dan les années 70). A moins qu'il n'ait été comblé par des cruise missiles tirés par des Sous marins situés en mer du Nord) ? ou bien que le contexte de détente authentique avec Gorbatchev ait finalement conduit à renoncer à se poser ce genre de questions ? -
Question complémentaire sur les S3 : je n'ai pas lu qu'on ait substitué un groupe de 6 ogives "MIRV" à la tête unique de 1 Mt . Pourquoi ce choix alors que l'on considère généralement que les têtes multiples sont plus destructrices et moins vulnérables à la défense ABM implantée autour de Moscou ? Bref les S3 avaient ils encore Moscou pour cible ?