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Il y a 22 heures, Alexis a dit :

Lorsqu'il a racheté Twitter pour en faire X, Elon Musk a réduit les coûts de structure à la hache, pour ne pas dire au lance-flammes

La légende veut qu'il a reçu l'ensemble des responsables d'un certain niveau pour leur demander "A quoi sert votre poste, au juste ?". Lorsqu'il n'était pas satisfait de la réponse, il tranchait sans état d'âme. Il a ainsi tranché... énormément, tant que ça continuait à fonctionner. Et quand ça s'arrêtait de fonctionner, alors il rétablissait ou recréait, à sa sauce, en allant au plus simple et au seul strictement nécessaire

Cette méthode "expérimentale" a fonctionné, avec des résultats spectaculaires. Le personnel a été réduit d'environ 80% - une division par 5 ! - tout en maintenant le service aux utilisateurs de X, voire en l'améliorant puisqu'il y a des fonctions supplémentaires comme les Notes de la Communauté

La question est : peut-on utiliser cette méthode pour réformer un Etat pesant plusieurs trillions comme pour une entreprise pesant plusieurs milliards ?

Donald Trump a dit à plusieurs reprises qu'il mettrait Elon Musk en charge de tenter l'expérience. Les Américains ont dit banco, on y va !

==>Donc l'expérience est en cours

Les objectifs cités il y a quelques mois par Elon Musk étaient de passer "de 428 à 99" agences fédérales, économisant "2 trillions $ par an" (soit 8% du PIB)

Mon opinion personnelle est qu'il s'agit d'une expérience intéressante. Dans les deux sens de ce terme

- Je suis curieux du résultat, parce que c'est intéressant. Et si vraiment ça marche, pourquoi pas en France ?

- Mais, admettant une part d'égoïsme, je préfère qu'un autre pays que la France essaie d'abord. Parce que c'est une expérience "intéressante"

 

Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Stark un peu plus haut, je ne me fais pas de souci pour les Etats-Unis, dont les marges de sécurité sont immenses : pays situé entre deux océans qu'il domine tous deux, pourvu de deux voisins amicaux, avec toutes les matières premières utiles chez soi... Même dans le pire des cas imaginables d'une immense désorganisation résultant d'un ratage total de la "réforme au lance-flammes", les Etats-Unis se relèveront sans difficulté de ce mauvais pas

S'agissant des pays qui font reposer leur défense prioritairement sur la protection militaire américaine ? Si l'Amérique doit temporairement se recentrer sur son relèvement d'une expérience ratée, ça pourrait être plus chaud...

Lorsque les Etats-Unis cherchent à se réformer avec toute l'audace, et l'optimisme, et la brutalité dont ils sont capables... il est très intéressant de voir à quoi ils arriveront, mais il est prudent de ne pas trop dépendre d'eux

Oui l'expérience est intéressante à observer pour en tirer des leçons. Ceci dit, Twitter/X c'est du logiciel et des serveurs. ça marche tout seul, avec un peu de personnel d'exploitation, de maintenance, et de dév si on veut le faire évoluer. 

Ce n'est que mon avis, mais je pense qu'une bonne partie du personnel licencié devait être occupé à modérer les millions de messages postés chaque jour puisque tout ne peut pas être automatisé. Donc oui, si il n'y a aucune restriction à ce qu'on peut publier sur X (fake news, insultes, apologies de la violenc, etc...), on réduit sensiblement les coûts de fonctionnement.

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Wolfgang Streeck, sociologue allemand, nous explique que le trumpisme est un bonapartisme (au sens de Napoléon III), et non un fascisme ou un hitlérisme. 

https://www.youtube.com/watch?v=QSleTSTFKDI&t=925s

Arguments :
Le système des partis aux Etats-Unis a été détruit lorsque Hillary a perdu contre Trump. Les républicains ont sombré lorsque le mouvement anit-budget a vu le jour. Les démocrates ont sombré quand Hillary s'est mis à dos les travailleurs. 
Trump mène une prise de contrôle césariste des Etats-Unis. La société actuelle des Etats-Unis ressemble à celle de la France de 1850, que Marx qualifiait de « sac de pommes de terre sans structure », dans lequel chaque acteur se trouve de manière chaotique à côté d'un autre et où l'on ne peut pas déceler de stratification. 
Quelqu'un au sommet qui, avec son populisme, peut s'adresser à de nombreux participants de ce chaos, ne trouvera aucune résistance structurelle. Trump sait maintenant qu'il est N III, il arrive avec une centaine d'édits de l'exécutif dont personne ne sait s'ils sont constitutionnels. Comme la société n'a pas de structure, elle ne résistera pas. 
N. III a pu prendre le pouvoir parce que les deux pôles de force, les ouvriers et la bourgeoisie, étaient épuisés. Marx a appelé N. III le « destin grotesque de l'Europe », une corruption totalement transparente. 


Nous ne sommes pas en 1933. Nous n'avons pas un dirigeant avec une armée privée qui exige de la discipline et des uniformes. Trump promet la liberté aux gens qui se sentent opprimés par l'État. Bien que l'on puisse s'attendre à peu de résistance de la part de la structure de la société, il est néanmoins envisageable que la justice ou le Congrès tombent dans les bras de Trump. 

 On ne sait pas ce que signifie MAGA, revenir à l'unipolarisme de 1990 ou à la doctrine Monroe, limitée à la grande région américaine, comme l'aurait appelé Carl Schmitt. Il y a des indices pour les deux. 
La mission de Trump est de transformer le déclin d'un empire en un spectacle. Les Européens, et en particulier les Allemands, seront probablement dépassés par cette tâche. 
---
Il faudrait relire « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte » de Karl Marx. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_18_Brumaire_de_Louis_Bonaparte

 

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il y a 4 minutes, Manuel77 a dit :

Wolfgang Streeck, sociologue allemand, nous explique que le trumpisme est un bonapartisme (au sens de Napoléon III), et non un fascisme ou un hitlérisme. 

https://www.youtube.com/watch?v=QSleTSTFKDI&t=925s

Arguments :
Le système des partis aux Etats-Unis a été détruit lorsque Hillary a perdu contre Trump. Les républicains ont sombré lorsque le mouvement anit-budget a vu le jour. Les démocrates ont sombré quand Hillary s'est mis à dos les travailleurs. 
Trump mène une prise de contrôle césariste des Etats-Unis. La société actuelle des Etats-Unis ressemble à celle de la France de 1850, que Marx qualifiait de « sac de pommes de terre sans structure », dans lequel chaque acteur se trouve de manière chaotique à côté d'un autre et où l'on ne peut pas déceler de stratification. 
Quelqu'un au sommet qui, avec son populisme, peut s'adresser à de nombreux participants de ce chaos, ne trouvera aucune résistance structurelle. Trump sait maintenant qu'il est N III, il arrive avec une centaine d'édits de l'exécutif dont personne ne sait s'ils sont constitutionnels. Comme la société n'a pas de structure, elle ne résistera pas. 
N. III a pu prendre le pouvoir parce que les deux pôles de force, les ouvriers et la bourgeoisie, étaient épuisés. Marx a appelé N. III le « destin grotesque de l'Europe », une corruption totalement transparente. 


Nous ne sommes pas en 1933. Nous n'avons pas un dirigeant avec une armée privée qui exige de la discipline et des uniformes. Trump promet la liberté aux gens qui se sentent opprimés par l'État. Bien que l'on puisse s'attendre à peu de résistance de la part de la structure de la société, il est néanmoins envisageable que la justice ou le Congrès tombent dans les bras de Trump. 

 On ne sait pas ce que signifie MAGA, revenir à l'unipolarisme de 1990 ou à la doctrine Monroe, limitée à la grande région américaine, comme l'aurait appelé Carl Schmitt. Il y a des indices pour les deux. 
La mission de Trump est de transformer le déclin d'un empire en un spectacle. Les Européens, et en particulier les Allemands, seront probablement dépassés par cette tâche. 
---
Il faudrait relire « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte » de Karl Marx. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_18_Brumaire_de_Louis_Bonaparte

 

On peut tenter des parallèles avec d'autres périodes et d'autres hommes. Mais ces gens là n'avaient ni le dollar ni les média sociaux et donc leur potentiel de nuisance n'était pas le même.

Le dollar est leur arme et leur talon d’Achille. Si la confiance dans le dollar continue à s'éroder on aura un moment d'histoire qui aura été pénible. Dans l'autre cas on va vivre des moments difficiles ou il faudra choisir entre Charybde et Scylla. J'espère que l'Inde arrivera à être la troisième voix et aussi la troisième voie. Sinon on est mal.

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il y a 8 minutes, Manuel77 a dit :

Wolfgang Streeck, sociologue allemand, nous explique que le trumpisme est un bonapartisme (au sens de Napoléon III), et non un fascisme ou un hitlérisme. 

https://www.youtube.com/watch?v=QSleTSTFKDI&t=925s

Arguments :
Le système des partis aux Etats-Unis a été détruit lorsque Hillary a perdu contre Trump. Les républicains ont sombré lorsque le mouvement anit-budget a vu le jour. Les démocrates ont sombré quand Hillary s'est mis à dos les travailleurs. 
Trump mène une prise de contrôle césariste des Etats-Unis. La société actuelle des Etats-Unis ressemble à celle de la France de 1850, que Marx qualifiait de « sac de pommes de terre sans structure », dans lequel chaque acteur se trouve de manière chaotique à côté d'un autre et où l'on ne peut pas déceler de stratification. 
Quelqu'un au sommet qui, avec son populisme, peut s'adresser à de nombreux participants de ce chaos, ne trouvera aucune résistance structurelle. Trump sait maintenant qu'il est N III, il arrive avec une centaine d'édits de l'exécutif dont personne ne sait s'ils sont constitutionnels. Comme la société n'a pas de structure, elle ne résistera pas. 
N. III a pu prendre le pouvoir parce que les deux pôles de force, les ouvriers et la bourgeoisie, étaient épuisés. Marx a appelé N. III le « destin grotesque de l'Europe », une corruption totalement transparente. 


Nous ne sommes pas en 1933. Nous n'avons pas un dirigeant avec une armée privée qui exige de la discipline et des uniformes. Trump promet la liberté aux gens qui se sentent opprimés par l'État. Bien que l'on puisse s'attendre à peu de résistance de la part de la structure de la société, il est néanmoins envisageable que la justice ou le Congrès tombent dans les bras de Trump. 

 On ne sait pas ce que signifie MAGA, revenir à l'unipolarisme de 1990 ou à la doctrine Monroe, limitée à la grande région américaine, comme l'aurait appelé Carl Schmitt. Il y a des indices pour les deux. 
La mission de Trump est de transformer le déclin d'un empire en un spectacle. Les Européens, et en particulier les Allemands, seront probablement dépassés par cette tâche. 
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Il faudrait relire « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte » de Karl Marx. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_18_Brumaire_de_Louis_Bonaparte

 

Tiens, une lecture marxiste, ça faisait longtemps. Je doute que ces comparaisons historiques soient pertinentes (toujours eu du mal quand on évoque fascisme et hitlérisme) mais enfin... Ca permet quand-même de suivre la politique allemande, merci Manuel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wolfgang_Streeck

"Depuis l'été 2018, il s'engage au côté de Sahra Wagenknecht dans le mouvement politique Aufstehen"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aufstehen

Aufstehen [ˈaʊ̯fˌʃteːən]1 Écouter (« debout » ou « se soulever » en allemand) est un mouvement politique fondé le 4 septembre 2018 en Allemagne à l'initiative de la femme politique Sahra Wagenknecht, députée du parti Die Linke.

Le président d'Aufstehen Bernd Stegemann s'est positionné contre une « classe bourgeoise bien-pensante » qui se dit affectée par « la misère dans le monde » mais qui perd de vue « la détresse sociale de son propre pays » soumise à « la pression concurrentielle due à l'immigration ». En lieu et place de la lutte des classes, cette classe bourgeoise ne se préoccuperait plus que d'« améliorations biopolitiques du quotidien » et de « régulations du langage via le politiquement correct ».

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il y a 35 minutes, Manuel77 a dit :

quand Hillary s'est mise

https://www.deepl.com/fr/write#fr/ Les démocrates ont sombré quand Hillary s'est mis à dos les travailleurs.

https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/francais/le-participe-passe-employe-avec-etre-f1282

Le participe passé [mis] employé avec l’auxiliaire être [est] s’accorde en genre et en nombre avec le noyau du groupe nominal (GN) ou le pronom qui occupe la fonction de sujet [= Hillary].

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il y a 42 minutes, Manuel77 a dit :

Wolfgang Streeck, sociologue allemand, nous explique que le trumpisme est un bonapartisme

Et moi j'explique que le trumpisme est un jacksonisme :

Le 05/02/2025 à 11:31, Wallaby a dit :

On se rapproche du modèle jacksonien :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew_Jackson

En tant que président, il a marqué l'histoire avec la mise en place de ce que les historiens ont appelé la « démocratie jacksonienne », une approche qui prônait un pouvoir accru pour les citoyens ordinaires et une méfiance envers les élites politiques et économiques.

Jackson a également façonné la présidence avec des actions comme la fermeture de la Second Bank of the United States, qu'il considérait comme une menace pour la liberté individuelle et l'autonomie des États. Toutefois, sa politique indienne, marquée par le célèbre Indian Removal Act de 1830, a conduit à des déplacements forcés massifs des Amérindiens à l'ouest du Mississippi, dont la célèbre « piste des Larmes ».

Son leadership populiste et ses positions fermes contre le système établi ont fait de lui une figure polarisante. Malgré cela, il est resté une icône de la montée du pouvoir démocratique aux États-Unis, en particulier pour les petits fermiers et les ouvriers. Son héritage continue d'alimenter les débats, tant pour ses contributions à la démocratie américaine que pour les impacts dévastateurs de certaines de ses politiques, notamment vis-à-vis des droits des minorités. Il était également planteur et partisan de l'esclavage.

Il introduit le système où les hautes fonctions fédérales sont attribuées aux amis qui ont aidé pendant la campagne électorale (système des dépouilles) et il fait pression sur les États pour élargir la base électorale. Ainsi, sous sa présidence, le nombre de citoyens participant à la vie politique est multiplié par 7.

Jackson est évoqué et critiqué comme suit par Alexis de Tocqueville pour sa tendance à flatter les idées majoritaires de son époque, notamment la défiance vis-à-vis du pouvoir central, et pour les mettre en œuvre parfois avec violence et au mépris des institutions ou du droit :

« (…) loin de se présenter comme le champion de la centralisation, le général Jackson est l’agent des jalousies provinciales ; ce sont les passions décentralisantes (si je puis m’exprimer ainsi) qui l’ont porté au souverain pouvoir. C’est en flattant chaque jour ces passions qu’il s’y maintient et y prospère. Le général Jackson est l’esclave de la majorité : il la suit dans ses volontés, dans ses désirs, dans ses instincts à moitié découverts, ou plutôt il la devine et court se placer à sa tête. (…)

Après s’être ainsi abaissé devant la majorité pour gagner sa faveur, le général Jackson se relève ; il marche alors vers les objets qu’elle poursuit elle-même, ou ceux qu’elle ne voit pas d’un œil jaloux, en renversant devant lui tous les obstacles. Fort d’un appui que n’avaient point ses prédécesseurs, il foule aux pieds ses ennemis personnels partout où il les trouve, avec une facilité qu’aucun président n’a rencontrée ; il prend sous sa responsabilité des mesures que nul n’aurait jamais avant lui osé prendre ; il lui arrive même de traiter la représentation nationale avec une sorte de dédain presque insultant ; il refuse de sanctionner les lois du Congrès, et souvent omet de répondre à ce grand corps. C’est un favori qui parfois rudoie son maître. »

 

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il y a 59 minutes, Manuel77 a dit :

Wolfgang Streeck, sociologue allemand, nous explique que le trumpisme est un bonapartisme (au sens de Napoléon III), et non un fascisme ou un hitlérisme. 

https://www.youtube.com/watch?v=QSleTSTFKDI&t=925s

Arguments :
Le système des partis aux Etats-Unis a été détruit lorsque Hillary a perdu contre Trump. Les républicains ont sombré lorsque le mouvement anit-budget a vu le jour. Les démocrates ont sombré quand Hillary s'est mis à dos les travailleurs. 
Trump mène une prise de contrôle césariste des Etats-Unis. La société actuelle des Etats-Unis ressemble à celle de la France de 1850, que Marx qualifiait de « sac de pommes de terre sans structure », dans lequel chaque acteur se trouve de manière chaotique à côté d'un autre et où l'on ne peut pas déceler de stratification. 
Quelqu'un au sommet qui, avec son populisme, peut s'adresser à de nombreux participants de ce chaos, ne trouvera aucune résistance structurelle. Trump sait maintenant qu'il est N III, il arrive avec une centaine d'édits de l'exécutif dont personne ne sait s'ils sont constitutionnels. Comme la société n'a pas de structure, elle ne résistera pas. 
N. III a pu prendre le pouvoir parce que les deux pôles de force, les ouvriers et la bourgeoisie, étaient épuisés. Marx a appelé N. III le « destin grotesque de l'Europe », une corruption totalement transparente. 


Nous ne sommes pas en 1933. Nous n'avons pas un dirigeant avec une armée privée qui exige de la discipline et des uniformes. Trump promet la liberté aux gens qui se sentent opprimés par l'État. Bien que l'on puisse s'attendre à peu de résistance de la part de la structure de la société, il est néanmoins envisageable que la justice ou le Congrès tombent dans les bras de Trump. 

 On ne sait pas ce que signifie MAGA, revenir à l'unipolarisme de 1990 ou à la doctrine Monroe, limitée à la grande région américaine, comme l'aurait appelé Carl Schmitt. Il y a des indices pour les deux. 
La mission de Trump est de transformer le déclin d'un empire en un spectacle. Les Européens, et en particulier les Allemands, seront probablement dépassés par cette tâche. 
---
Il faudrait relire « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte » de Karl Marx. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_18_Brumaire_de_Louis_Bonaparte

 

Vu que Napoléon "le petit" a perdu l'Alsace Lorraine, faut espérer que Trump "le déglingo" ne perde pas l'Alaska.

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il y a 43 minutes, herciv a dit :

J'espère que l'Inde arrivera à être la troisième voix et aussi la troisième voie. Sinon on est mal.

Ayant lu (et un peu oublié, j'avoue) La Maison Golden de Salman Rushdie, je pense qu'on est mal. Je pense qu'il y a un continuum entre l'oligarchie indienne et l'oligarchie américaine. Après tout beaucoup d'Indiens dirigent l'Amérique aujourd'hui : Sundar Pichai, Kamala Harris, Nikki Haley, Vivek Ramaswamy.

https://lareviewofbooks.org/article/rushdies-domus-aurea-the-golden-house-by-salman-rushdie/?utm_source=chatgpt.com (13 septembre 2017)

Nero Golden et ses trois fils s'enfuient aux États-Unis après avoir perdu la femme de Nero dans les attentats terroristes de Bombay (ou Mumbai) de novembre 2008, perpétrés par le Lashkar-e-Tayyaba, basé au Pakistan, qui ont fait des centaines de victimes. Ils arrivent à Manhattan le jour de l'investiture de Barack Obama. Nous apprenons rapidement que Nero avait des raisons plus douteuses de quitter l'Inde, où il avait manifestement des fréquentations louches. Un roman noir classique, où les forces qui menacent l'existence du protagoniste dans son pays d'origine finissent par réapparaître et continuent de le faire dans sa nouvelle vie. Dans ce cas, le protagoniste se cache non pas dans une ville obscure, mais dans la capitale du monde. Où mieux se dissoudre et se réinventer que dans ce creuset ?

Mais comme tout lecteur de Rushdie le sait, il n'y a pas de choses purement personnelles ou privées. Les événements interviennent, le passé est incontournable.

René est le jeune voisin des Golden et enregistre, à la manière de Zuckerman [le personnage de Philip Roth ?], leurs vies tumultueuses pour un film qu'il est en train d'écrire et qui s'intitulera « La maison Golden ». La distribution est nombreuse, ce qui est typique d'un roman de Rushdie : Néron et ses trois fils, Petya, Apu et D. (Dionysos), ce dernier étant le fruit de la liaison de Néron avec une autre femme ; les amantes de ces jeunes hommes ; la nouvelle épouse de Néron, une Russe manipulatrice nommée Vasilisa ; des gangsters indiens et plusieurs personnages mineurs qui secouent l'histoire depuis les marges. Et puis il y a les États-Unis, dont la promesse aux fuyards et aux chercheurs, aux fraudeurs et aux victimes, est la possibilité de se réinventer. Gatsby est évoqué explicitement et implicitement tout au long du livre, mais une différence importante dans le grand livre de Fitzgerald est que le rêve américain lui-même est une corruption. Dans La Maison dorée, cet idéal n'est contaminé que par les circonstances. Les États-Unis changent, les banques et les armes à feu déforment le quotidien, et l'extrême droite est de nouveau en vogue.

Lorsque le mot « dontyouthinkso » apparaît dans Shame ou « sotospeak » dans The Satanic Verses, nous sommes à nouveau amenés à reconnaître un mode d'expression sud-asiatique ; ici, lorsqu'un personnage indien dit « briberyandcorruption », Rushdie demande à René de préciser qu'« il l'a dit comme un seul mot, comme l'électromagnétisme ».

Le dénouement de cette intrigue est finalement peu convaincant parce qu'il est noyé dans d'autres intrigues, mais il donne un aperçu de ce que Rushdie peut encore réaliser. Il en va de même pour l'histoire de Nero avec la Z-Company - un réseau criminel de Bombay basé sur la D-Company, dont le patron Dawood Ibrahim est basé au Pakistan - qui montre que la richesse dans une ville comme Bombay s'accompagne de risques et de privilèges.

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https://www.lefigaro.fr/international/treillis-au-milieu-des-palmiers-et-de-l-eau-turquoise-face-a-la-chine-le-paradis-marin-du-pacifique-de-palau-se-prepare-a-la-guerre-20250208

..."Le 22 juin 2024, un avion militaire a atterri sur la piste historique de Peleliu, marquant un retour significatif et triomphal des forces militaires américaines sur ce site emblématique de la Seconde Guerre mondiale..."

Battle_of_Peleliu_map.jpg

31-05-2013-palaos-fcv_bd_cle8dccb3.jpg

 

Modifié par Ronfly
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27 minutes ago, Ciders said:

Triumphant?:rolleyes:

Si cela peut vous consoler, il a été prouvé que Peleliu n'avait aucune importance pendant la Seconde Guerre mondiale, et le débarquement et les pertes tragiques en vies humaines ont été jugés inutiles par la suite. Cela fait donc un certain temps, mais c'est peut-être enfin d'actualité !

La bataille emblématique d'Iwo Jima a également un peu de cela. Iwo Jima était nécessaire pour que les B-29 qui attaquaient le Japon soient escortés par des chasseurs, mais on s'est rendu compte par la suite que la menace que les chasseurs japonais faisaient peser sur les B-29 n'était pas du tout pertinente.

Cela n'a pas eu d'importance puisque la bombe A a mis fin à la guerre, mais d'éminents historiens, y compris certains membres de l'USMC, ont souligné par la suite que si l'invasion du Japon avait eu lieu, les pertes subies par les Marines américains à Iwo Jima auraient soulevé d'autres questions quant au coût élevé d'une base de chasseurs superflue. 

La bataille de Peleliu a été présentée assez récemment dans la série The Pacific de HBO, que je recommande vivement. 

 

 

 

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il y a 4 minutes, Stark_Contrast a dit :

Si cela peut vous consoler, il a été prouvé que Peleliu n'avait aucune importance pendant la Seconde Guerre mondiale, et le débarquement et les pertes tragiques en vies humaines ont été jugés inutiles par la suite. Cela fait donc un certain temps, mais c'est peut-être enfin d'actualité !

La bataille emblématique d'Iwo Jima a également un peu de cela. Iwo Jima était nécessaire pour que les B-29 qui attaquaient le Japon soient escortés par des chasseurs, mais on s'est rendu compte par la suite que la menace que les chasseurs japonais faisaient peser sur les B-29 n'était pas du tout pertinente.

Cela n'a pas eu d'importance puisque la bombe A a mis fin à la guerre, mais d'éminents historiens, y compris certains membres de l'USMC, ont souligné par la suite que si l'invasion du Japon avait eu lieu, les pertes subies par les Marines américains à Iwo Jima auraient soulevé d'autres questions quant au coût élevé d'une base de chasseurs superflue. 

La bataille de Peleliu a été présentée assez récemment dans la série The Pacific de HBO, que je recommande vivement. 

 

 

 

Inutile de faire appel aux manes de Robert Leckie ou Eugene Sledge. Je soulignais juste le côté ridicule de l'extrait de l'article du journal. Un avion s'est posé. Youpi.

Et puis de toute façon, il n'y aura pas de guerre, Trump l'a dit. Vous pouvez donc désarmer. :happy:

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14 hours ago, Lecteur de passage said:

A sentence that I agree with 100%: thank you for this moment of truth, I appreciate your frankness.

  Reveal hidden contents

Do you know Milan Kundera? If not, you're in luck and I recommend "The Joke" (1967), here is a very small excerpt :

"I was the one who had many faces (...); and when I was alone (when I thought of Marketa) I was humble and troubled like a schoolboy. Was this last face the real one? No. They were all real: I did not have, like the hypocrites, an authentic face and others false. I had many faces because I was young and I did not know myself who I was and who I wanted to be" (...)

Isn't that, after all, what the joke is?

 

Le F-35 n'est pas la cause de la destruction de l'Europe. J'ai entendu de nombreuses raisons et excuses sur ce même forum, certaines très perspicaces, d'autres plutôt superficielles, mais c'est plus compliqué. 

On pourrait presque dire que le F-35 est le bouc émissaire... :wink:

Tout comme dans le sport, c'est souvent la « dernière erreur » dont les fans se souviennent, il y a toujours des rebondissements tout au long du jeu et de nombreuses bifurcations qui auraient pu donner des résultats différents. D'une manière générale, le F-35 n'est pour l'essentiel qu'une suite pour les marchés déjà conquis par les États-Unis, à savoir le F-16 qui est la « drogue d'introduction » du F-35.

Encore une fois, je ne veux pas m'étendre sur le HS, j'ai déjà eu des problèmes pour cela ici, alors je m'excuse mais je n'irai pas plus loin. 

 

6 hours ago, herciv said:

Legally, it's going to get complicated for Musk, but will it stop him? We're getting to the hard stuff. And we're going to see if we're right to worry. If the court decisions are not respected or even simply circumvented, we'll have our answer.

Étant donné que Joe Biden a ouvert la boîte de Pandore des « grâces préventives », dans lesquelles une personne est graciée avant même d'être inculpée, je dirais que Musk peut dormir tranquille.

Biden met le feu au bâtiment en sortant. Bonus : en décembre 2020, le président élu Biden a déclaré que les grâces préventives étaient fondamentalement erronées et qu'elles sapaient l'État de droit.

Je suis peut-être blasé, mais laisser entendre que Trump est le prochain Adolf Hitler, puis décider de créer l'idée que le président peut accorder des « grâces préventives » et rendre les gens théoriquement intouchables en cas d'inculpation ou d'enquête criminelle, a peut-être été une décision vraiment stupide. 

 En comparaison, le choix de Kamala Harris comme vice-présidente ressemble à un coup de génie. En ce qui concerne le fait d'ignorer les décisions de justice, cela s'est déjà produit. Et c'est arrivé avant cela, plus loin dans l'histoire américaine. 

 

https://www.wsj.com/articles/joe-biden-student-debt-forgiveness-supreme-court-0c5204fe

 

Je ne cesse de répéter que nous agissons comme si Trump faisait quelque chose de nouveau et de terrifiant, alors que le dernier président en exercice a préparé le terrain. Vous êtes-vous inquiété lorsque cela s'est produit il y a quelques années ?

Vous avez raison d'être inquiet, mais je ne comprends pas pourquoi tant de gens sont si en retard à cette fête...

Je m'excuse car je n'essaie pas d'en faire une plainte « les deux camps l'ont fait ». Il s'agit plutôt de l'idée que ce n'est qu'un problème récent. C'est un peu la même chose avec la révocation de l'habilitation de sécurité de Biden - Biden a fait la même chose avec Trump. Qui peut être surpris quand cela a déjà été fait, et qu'il est si manifestement mûr pour une réponse en nature ?

Pensons-nous vraiment que le « génie stable » et le maître des échecs 5D qu'est Trump invente tout cela de toutes pièces ?

Des questions constitutionnelles se posent au sujet de la guerre éclair de la DOGE et de ses limites exactes, mais le plus gros problème de la DOGE sera essentiellement d'ordre procédural. Il y a des processus à suivre, même lorsque la DOGE est dans son bon droit.

Là où les choses se compliquent, c'est que la DOGE est issue d'un département préexistant qui a été créé pendant l'administration Obama. La DOGE pourrait donc avoir plus de validité juridique que certains ne le pensent, mais tout cela doit être réglé par les tribunaux. 

7 hours ago, herciv said:

 

Si je devais décrire le parti démocrate aussi brièvement que possible en termes militaires, je dirais ceci :

La direction actuelle est décapitée, sans direction ni commandement clairs.

Le parti démocrate tente d'attaquer, de se regrouper et de battre en retraite simultanément - parce qu'il n'y a pas de direction ou de plan clair.

Le Congrès démocrate a tenté hier d'entrer dans le Département de l'Education pour protester, mais il a été bloqué par un seul garde de sécurité qui leur a simplement dit « Non » et a ensuite regardé dans le vide alors qu'ils ne parvenaient pas à le convaincre de les laisser entrer dans le bâtiment - incapable d'atteindre des objectifs limités. 

En accord avec ce qui précède, le parti démocrate est en « mode réactif ». Il n'a plus l'initiative et réagit aux mouvements de l'ennemi. Lorsque DOGE, Musk ou Trump parle, ils apparaissent tardivement.

 

9jiwvj.jpg

 

 

 

 

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5 hours ago, Manuel77 said:

Wolfgang Streeck, a German sociologist, explains to us that Trumpism is Bonapartism (in the sense of Napoleon III) , and not fascism or Hitlerism. 

https://www.youtube.com/watch?v=QSleTSTFKDI&t=925s

Arguments:
The party system in the United States was destroyed when Hillary lost to Trump. The Republicans collapsed when the anti-budget movement emerged. The Democrats collapsed when Hillary alienated working people. 
Trump is leading a Caesarist takeover of the United States. Today’s American society resembles that of France in 1850, which Marx called a “structureless sack of potatoes,” in which each actor is chaotically next to each other and no stratification can be detected. 
Someone at the top who, with his populism, can appeal to many participants in this chaos, will find no structural resistance. Trump now knows that he is No. III, he comes with a hundred executive edicts that no one knows if they are constitutional. Since society has no structure, it will not resist. 
N. III was able to take power because both poles of power, the workers and the bourgeoisie, were exhausted. Marx called N. III the "grotesque destiny of Europe", a completely transparent corruption. 


This is not 1933. We do not have a leader with a private army who demands discipline and uniforms. Trump promises freedom to people who feel oppressed by the state. While little resistance can be expected from the structure of society, it is nevertheless possible that the judiciary or Congress will fall into Trump's arms. 


We should reread Karl Marx's "The Eighteenth Brumaire of Louis Bonaparte." 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_18_Brumaire_de_Louis_Bonaparte

 

 

Il est tout simplement rafraîchissant de voir un modèle différent utilisé. Je ne sais pas si c'est une caractéristique américaine ou une caractéristique humaine, mais les gens ici sont très mauvais pour reconnaître et appliquer des modèles.

Tous ceux que je n'aime pas ou avec qui je ne suis pas d'accord sont des Hitler.

Chaque guerre est soit le Viêt Nam, soit la Seconde Guerre mondiale. La guerre civile est parfois évoquée, mais pas dans le contexte des années 1860. 

C'est là l'étendue du modèle historique américain typique. 

Quote

 It is unclear what MAGA means, a return to the unipolarism of 1990 or to the Monroe Doctrine, limited to the greater American region, as Carl Schmitt would have called it. There are indications of both. 
Trump's mission is to transform the decline of an empire into a spectacle. The Europeans, and especially the Germans, will probably be overwhelmed by this task. 
---

Je ne définis pas nécessairement les États-Unis comme un empire, car le terme est très chargé. Mais l'idée de savoir où commencent et où finissent les « nouvelles frontières » ou les sphères d'influence fait l'objet d'un vaste débat. Comme je l'ai déjà dit, l'« isolationnisme » américain signifie que nous n'avons des troupes que dans la moitié du monde, alors que nous en avions plus de 60 %... 

L'isolement est un terme très relatif. 

 

Il n'est même pas possible de revenir aux frontières de 1990, car les troupes américaines sont encore plus à l'est, dans des endroits comme la Pologne et les pays baltes, qu'en Allemagne de l'Ouest ou face au Pacte de Varsovie. 

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Il y a 17 heures, Stark_Contrast a dit :

Le F-35 n'est pas la cause de la destruction de l'Europe. J'ai entendu de nombreuses raisons et excuses sur ce même forum, certaines très perspicaces, d'autres plutôt superficielles, mais c'est plus compliqué. 

On pourrait presque dire que le F-35 est le bouc émissaire... :wink:

Tout comme dans le sport, c'est souvent la « dernière erreur » dont les fans se souviennent, il y a toujours des rebondissements tout au long du jeu et de nombreuses bifurcations qui auraient pu donner des résultats différents. D'une manière générale, le F-35 n'est pour l'essentiel qu'une suite pour les marchés déjà conquis par les États-Unis, à savoir le F-16 qui est la « drogue d'introduction » du F-35.

Encore une fois, je ne veux pas m'étendre sur le HS, j'ai déjà eu des problèmes pour cela ici, alors je m'excuse mais je n'irai pas plus loin. 

 

Étant donné que Joe Biden a ouvert la boîte de Pandore des « grâces préventives », dans lesquelles une personne est graciée avant même d'être inculpée, je dirais que Musk peut dormir tranquille.

Biden met le feu au bâtiment en sortant. Bonus : en décembre 2020, le président élu Biden a déclaré que les grâces préventives étaient fondamentalement erronées et qu'elles sapaient l'État de droit.

Je suis peut-être blasé, mais laisser entendre que Trump est le prochain Adolf Hitler, puis décider de créer l'idée que le président peut accorder des « grâces préventives » et rendre les gens théoriquement intouchables en cas d'inculpation ou d'enquête criminelle, a peut-être été une décision vraiment stupide. 

 En comparaison, le choix de Kamala Harris comme vice-présidente ressemble à un coup de génie. En ce qui concerne le fait d'ignorer les décisions de justice, cela s'est déjà produit. Et c'est arrivé avant cela, plus loin dans l'histoire américaine. 

 

https://www.wsj.com/articles/joe-biden-student-debt-forgiveness-supreme-court-0c5204fe

 

Je ne cesse de répéter que nous agissons comme si Trump faisait quelque chose de nouveau et de terrifiant, alors que le dernier président en exercice a préparé le terrain. Vous êtes-vous inquiété lorsque cela s'est produit il y a quelques années ?

Vous avez raison d'être inquiet, mais je ne comprends pas pourquoi tant de gens sont si en retard à cette fête...

Je m'excuse car je n'essaie pas d'en faire une plainte « les deux camps l'ont fait ». Il s'agit plutôt de l'idée que ce n'est qu'un problème récent. C'est un peu la même chose avec la révocation de l'habilitation de sécurité de Biden - Biden a fait la même chose avec Trump. Qui peut être surpris quand cela a déjà été fait, et qu'il est si manifestement mûr pour une réponse en nature ?

Pensons-nous vraiment que le « génie stable » et le maître des échecs 5D qu'est Trump invente tout cela de toutes pièces ?

Des questions constitutionnelles se posent au sujet de la guerre éclair de la DOGE et de ses limites exactes, mais le plus gros problème de la DOGE sera essentiellement d'ordre procédural. Il y a des processus à suivre, même lorsque la DOGE est dans son bon droit.

Là où les choses se compliquent, c'est que la DOGE est issue d'un département préexistant qui a été créé pendant l'administration Obama. La DOGE pourrait donc avoir plus de validité juridique que certains ne le pensent, mais tout cela doit être réglé par les tribunaux. 

 

Si je devais décrire le parti démocrate aussi brièvement que possible en termes militaires, je dirais ceci :

La direction actuelle est décapitée, sans direction ni commandement clairs.

Le parti démocrate tente d'attaquer, de se regrouper et de battre en retraite simultanément - parce qu'il n'y a pas de direction ou de plan clair.

Le Congrès démocrate a tenté hier d'entrer dans le Département de l'Education pour protester, mais il a été bloqué par un seul garde de sécurité qui leur a simplement dit « Non » et a ensuite regardé dans le vide alors qu'ils ne parvenaient pas à le convaincre de les laisser entrer dans le bâtiment - incapable d'atteindre des objectifs limités. 

En accord avec ce qui précède, le parti démocrate est en « mode réactif ». Il n'a plus l'initiative et réagit aux mouvements de l'ennemi. Lorsque DOGE, Musk ou Trump parle, ils apparaissent tardivement.

 

9jiwvj.jpg

 

 

 

 

Finalement, votre parti démocrate fait un peu penser de loin à notre Europe... Toujours sur de la réaction en décalée, timide, désunie et pas trop à la hauteur du moment... ;)

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Je met cet article financier ici. Il faut que je le relise mais Il me semble une bonne base pour expliquer que les problèmes de confiances dans les émissions de dette US ont commencé en gros vers 2022.

https://www.investing.com/analysis/what-the-divergence-between-tbond-yields-and-commoditygold-ratio-tells-us-200650275

https://www.longtermtrends.net/gold-vs-real-yields/

 

Le ratio matières premières/or nous indique que le taux d’intérêt sans risque a baissé depuis le deuxième trimestre 2022 ; cependant, le rendement des obligations du Trésor est maintenant beaucoup plus élevé. Cela ne peut pas s’expliquer par la hausse des anticipations d’inflation, car les prix du marché des titres du Trésor protégés contre l’inflation (TIPS) nous indiquent que les anticipations d’inflation ont baissé depuis le deuxième trimestre 2022.

La seule façon d’expliquer la hausse des rendements des obligations d’État face à la baisse des taux d’intérêt sans risque et aux attentes d’inflation stables ou inférieures est la baisse de la confiance dans le gouvernement et/ou la crainte croissante que le taux de croissance de l’offre de dette publique ne devienne un problème majeur dans un avenir pas trop lointain.

En d’autres termes, les tendances du rendement des obligations du Trésor ne reflètent plus les tendances du taux d’intérêt sans risque en raison d’une prime de risque croissante du rendement des obligations du Trésor associée à un gouvernement de plus en plus dépensier. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles quiconque prédit que les rendements du Trésor reviendront à un niveau proche de leur plus bas niveau de 2020 se trompera.

Nous sommes maintenant confrontés à un défi d’analyse de marché car il n’existe plus d’indicateur du taux d’intérêt sans risque indépendant du prix de l’or. Du moins, nous ne pouvons pas en identifier un pour le moment. Nous pouvons utiliser le ratio matières premières/or pour fournir des informations sur le taux d’intérêt qui sous-tend tous les autres taux d’intérêt, mais nous n’avons pas d’indicateur distinct du taux d’intérêt sans risque qui puisse être utilisé pour évaluer si l’or est trop cher ou trop bon marché par rapport aux matières premières.

 

Modifié par herciv
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il y a 16 minutes, Akilius G. a dit :

Trump parlait de purger l armée. Voit on passer quelque chose  ?

Ça ne fait que trois semaines. Attends un peu.

Et puis, il paraît que le nouveau Mindef local est porté sur la bouteille. Il a peut-être entrepris de vider la cave du Pentagone.

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Le 07/02/2025 à 12:23, Alexis a dit :

Lorsqu'il a racheté Twitter pour en faire X, Elon Musk a réduit les coûts de structure à la hache, pour ne pas dire au lance-flammes

La légende veut qu'il a reçu l'ensemble des responsables d'un certain niveau pour leur demander "A quoi sert votre poste, au juste ?". Lorsqu'il n'était pas satisfait de la réponse, il tranchait sans état d'âme. Il a ainsi tranché... énormément, tant que ça continuait à fonctionner. Et quand ça s'arrêtait de fonctionner, alors il rétablissait ou recréait, à sa sauce, en allant au plus simple et au seul strictement nécessaire

Cette méthode "expérimentale" a fonctionné, avec des résultats spectaculaires. Le personnel a été réduit d'environ 80% - une division par 5 ! - tout en maintenant le service aux utilisateurs de X, voire en l'améliorant puisqu'il y a des fonctions supplémentaires comme les Notes de la Communauté

La question est : peut-on utiliser cette méthode pour réformer un Etat pesant plusieurs trillions comme pour une entreprise pesant plusieurs milliards ?

Donald Trump a dit à plusieurs reprises qu'il mettrait Elon Musk en charge de tenter l'expérience. Les Américains ont dit banco, on y va !

==>Donc l'expérience est en cours

Les objectifs cités il y a quelques mois par Elon Musk étaient de passer "de 428 à 99" agences fédérales, économisant "2 trillions $ par an" (soit 8% du PIB)

Mon opinion personnelle est qu'il s'agit d'une expérience intéressante. Dans les deux sens de ce terme

- Je suis curieux du résultat, parce que c'est intéressant. Et si vraiment ça marche, pourquoi pas en France ?

- Mais, admettant une part d'égoïsme, je préfère qu'un autre pays que la France essaie d'abord. Parce que c'est une expérience "intéressante"

 

Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Stark un peu plus haut, je ne me fais pas de souci pour les Etats-Unis, dont les marges de sécurité sont immenses : pays situé entre deux océans qu'il domine tous deux, pourvu de deux voisins amicaux, avec toutes les matières premières utiles chez soi... Même dans le pire des cas imaginables d'une immense désorganisation résultant d'un ratage total de la "réforme au lance-flammes", les Etats-Unis se relèveront sans difficulté de ce mauvais pas

S'agissant des pays qui font reposer leur défense prioritairement sur la protection militaire américaine ? Si l'Amérique doit temporairement se recentrer sur son relèvement d'une expérience ratée, ça pourrait être plus chaud...

Lorsque les Etats-Unis cherchent à se réformer avec toute l'audace, et l'optimisme, et la brutalité dont ils sont capables... il est très intéressant de voir à quoi ils arriveront, mais il est prudent de ne pas trop dépendre d'eux

L exemple de x est a prendre avec des pincettes. Ok énorme baisse des coûts de personnel. Mais qui a t on viré et pourquoi ? Des équipes de modérateur? De développeurs? Est ce bien ou mal et pour quelle finalité ?

Si l outil est simple a faire fonctionner, de nouveaux concurrents arriveront. L innovation a un coût.

Ce n est pas seulement regardons ce que cela va donner, mais aussi qu aurait il pu faire d autre? C est une question d entrepreneur. 

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https://www.ft.com/content/4e3f1731-3d63-4b31-88ce-c3f5157d8170 (The real threat to American prosperity, 10 février 2025)

Partout, et en particulier aux États-Unis, le contrat de la démocratie était de fournir une prospérité partagée (une croissance économique dont la plupart des gens bénéficiaient), des services publics de haute qualité (tels que les routes, l'éducation, les soins de santé) et une voix (pour que les gens aient le sentiment de participer à leur propre gouvernement). À partir de 1980 environ, les trois volets de ce contrat ont commencé à se déliter.

La croissance économique aux États-Unis a été rapide pendant la majeure partie de la période postérieure à 1980, mais environ la moitié du pays n'en a pas beaucoup profité. Dans un schéma sans équivalent dans le monde industrialisé, les Américains n'ayant pas de diplôme universitaire ont connu une baisse réelle (corrigée de l'inflation) de leurs salaires entre 1980 et 2013, alors que ceux qui ont un diplôme de troisième cycle ont connu une forte croissance.

Et ce n'était pas que les revenus. Les diplômés de troisième cycle et les personnes exerçant des professions spécialisées dans le « savoir » ont vu leur statut social s'améliorer par rapport aux ouvriers et aux employés de bureau traditionnels. De nombreuses régions du pays ont été frappées par des récessions de longue durée, les importations bon marché en provenance de Chine et les nouvelles technologies ayant détruit des emplois, tandis que les grands centres métropolitains côtiers, hyperconnectés à l'échelle mondiale, ont continué à prospérer. Une autre dimension de l'inégalité était tout aussi choquante : la multiplication rapide du nombre de multimilliardaires, qui ne se contentaient pas d'étaler leur richesse mais exerçaient une influence de plus en plus grande sur la politique et la vie des gens.

De nombreux Américains ont eu le sentiment qu'ils n'avaient plus guère de voix politique. Dans les enquêtes, plus de 80 % d'entre eux ont commencé à dire que les hommes politiques ne se souciaient pas de ce que pensaient les gens comme eux. Ils ont également fait état d'un niveau de confiance incroyablement bas dans toutes les branches du gouvernement, dans les tribunaux, dans la police et dans la bureaucratie.

Dans les années 2010, un phénomène sans précédent s'est produit. Depuis que des données sont collectées à ce sujet, une écrasante majorité d'Américains considèrent la démocratie comme « la seule solution possible » et lui accordent un soutien important par rapport à d'autres solutions telles que la monarchie, la dictature militaire ou le gouvernement par des experts non élus. Cette situation a commencé à changer, en particulier chez les jeunes, qui ont fait état d'un scepticisme croissant à l'égard de la démocratie et d'un soutien beaucoup plus mitigé à l'égard de ses institutions.

Les tournants sont utiles à repérer parce qu'ils symbolisent les causes plus profondes du changement social. Rétrospectivement, un tournant évident s'est produit juste avant la seconde investiture de Trump. M. Biden, qui avait fait de la défense de la démocratie l'un des principaux points de son programme il y a quatre ans, a gracié à titre préventif sa famille et un certain nombre d'hommes politiques et de fonctionnaires, dont l'ancienne députée républicaine Liz Cheney et l'ancien conseiller médical du président, Anthony Fauci. La situation était claire et peu glorieuse : Biden et son camp avaient alors si peu confiance dans les institutions américaines qu'ils pensaient que seules de telles grâces préventives pourraient empêcher les représailles de Trump.

La confiance dans les institutions a été fortement ébranlée après la crise financière de 2007-2009, précisément parce que l'idée d'une économie bien réglementée et gérée par des experts s'est effondrée. Il est compréhensible que de nombreux Américains aient réagi négativement lorsque le gouvernement s'est empressé de sauver les banques et les banquiers tout en ne faisant pas grand-chose pour aider les propriétaires en faillite ou les travailleurs qui avaient perdu leur emploi. Les inégalités qui s'étaient formées sont devenues beaucoup plus visibles, en partie parce que le style de vie somptueux des banquiers sauvés par le gouvernement est devenu le symbole du fossé qui s'était creusé entre les travailleurs ordinaires et les très riches.

Les dommages causés à la démocratie ont donc commencé avant même que Trump n'accède au pouvoir pour la deuxième fois.

Lauréat du prix de la banque de Suède 2024, Daron Acemoğlu fait partie des trois économistes les plus cités au monde en 2023.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Daron_Acemoğlu

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2 hours ago, Wallaby said:

https://www.ft.com/content/4e3f1731-3d63-4b31-88ce-c3f5157d8170 ( The real threat to American prosperity , February 10, 2025)

Everywhere, and especially in the United States, the contract of democracy was to provide shared prosperity (economic growth that benefited most people), high-quality public services (such as roads, education, health care), and voice (so that people felt they had a stake in their own government). Beginning around 1980, all three parts of that contract began to unravel.

Economic growth in the United States was rapid for much of the post-1980 period, but about half the country did not benefit much from it. In a pattern unlike any other in the industrialized world, Americans without a college degree experienced real (inflation-adjusted) wage declines between 1980 and 2013, while those with a graduate degree experienced strong growth.

And it wasn’t just income. Graduates and people in “knowledge” professions saw their social status rise relative to traditional blue-collar and white-collar workers. Many parts of the country were hit by long recessions as cheap imports from China and new technologies destroyed jobs, while the world’s hyperconnected coastal metropolitan centers continued to prosper. Another dimension of inequality was equally shocking: the rapid growth in the number of multi-billionaires, who not only flaunted their wealth but exerted ever greater influence over politics and people’s lives.

Many Americans felt they had little political voice left. In surveys, more than 80 percent of them began to say that politicians didn’t care what people like them thought. They also reported incredibly low levels of trust in all branches of government, in the courts, in the police, and in the bureaucracy.

In the 2010s, an unprecedented phenomenon occurred. Since data has been collected on the subject, an overwhelming majority of Americans consider democracy to be “the only possible solution” and give it significant support compared to alternatives such as monarchy, military dictatorship or rule by unelected experts. This situation has begun to change, particularly among young people, who have reported increasing skepticism towards democracy and much more mixed support for its institutions.

Turning points are useful to note because they symbolize deeper causes of social change. In retrospect, one obvious turning point occurred just before Trump’s second inauguration. Mr. Biden, who had made defending democracy a central plank of his platform four years ago, preemptively pardoned his family and a number of politicians and officials, including former Republican Congresswoman Liz Cheney and the president’s former medical adviser, Anthony Fauci. The situation was clear and inglorious: Biden and his camp had so little faith in American institutions that they believed that only such preemptive pardons could prevent Trump’s retaliation.

Trust in institutions was severely shaken after the financial crisis of 2007-09, precisely because the idea of a well-regulated, expertly run economy collapsed. Understandably, many Americans reacted negatively when the government rushed to bail out banks and bankers while doing little to help bankrupt homeowners or workers who had lost their jobs. The inequalities that had formed became much more visible, in part because the lavish lifestyles of the bankers bailed out by the government became a symbol of the gap that had opened up between ordinary workers and the very wealthy.

So the damage to democracy began even before Trump came to power for a second time.

Winner of the 2024 Bank of Sweden Prize, Daron Acemoğlu is among the three most cited economists in the world in 2023.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Daron_Acemoğlu

 

Je suis d'accord, et ce avant même de parler du fiasco de 2020 qui a pris tous ces problèmes, les a montés à 11, les a recouverts d'essence et les a enflammés à l'aide d'une bombe atomique. 

Si tous ces problèmes sont à l'origine de Trump en 2016, comment le fait de les aggraver ne conduirait-il pas inévitablement à plus de Trump et à plus d'électeurs de Trump ?

Pourquoi Stark ne cesse-t-il de parler de la confiance dans les institutions et de leur importance ? Pourquoi cela semble-t-il si mauvais lorsque même le chef de ces institutions accorde des « grâces futures » douteuses parce qu'il n'a pas confiance en elles ? N'oubliez pas que ce n'est pas Trump qui a accordé des grâces à son fils. C'est la personne qui nous a promis, ainsi qu'à ses partisans, qu'elle ne ferait jamais quelque chose d'aussi « Trump ». 

Ainsi, la personne en qui beaucoup de gens ont mis leur foi et ont cru a été trahie. 

« Trump a tort et il est extrême de dire que le système judiciaire est politisé et qu'il est persécuté - c'est tout simplement fou.

« Vous savez, en y réfléchissant bien, je pense que je vais gracier mon fils parce qu'il est politiquement persécuté. »

 

Je vais me protéger pour que les gens ne soient pas trop contrariés par la perception d'un parti pris partisan, et dire qu'une chose a été révélée en 2020, du moins ici aux États-Unis : presque tout le monde a eu l'occasion de voir sa « préférence » ou son groupe ou institution de confiance prendre la mauvaise décision. presque tout le monde a eu l'occasion de voir quelqu'un ou quelque chose en qui il avait placé une grande confiance voir sa foi fortement ébranlée ou parfois même complètement détruite. 

beaucoup de gens croyaient que lorsque les choses deviendraient sérieuses, leur « vache sacrée » prendrait la bonne décision ou du moins la décision morale correcte, et beaucoup de gens ont vu leur « bluff » être annulé. 

 

 

3 hours ago, Akilius G. said:

Trump talked about purging the military. Are we seeing anything happening?

Oui et non. Je pense que les grandes choses n'ont pas encore eu lieu

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Il y a 3 heures, Akilius G. a dit :

Trump parlait de purger l armée. Voit on passer quelque chose  ?

Pete Hegseth

https://nationalinterest.org/feature/why-senate-republicans-should-reject-pete-hegseth-214350 (12 janvier 2025)

La nomination de Pete Hegseth, personnalité des week-ends télévisés, au poste de secrétaire à la défense a été une erreur irréfléchie.

Il n'a jamais supervisé ou dirigé une organisation d'une ampleur ou d'une complexité comparable à celle du ministère de la défense. Il n'a jamais réformé une organisation obstinée, et ce Pentagone obstiné a désespérément besoin de changement depuis la fin de la guerre froide il y a trente ans. Il a perdu la capacité de gagner des guerres et est toujours configuré pour une politique étrangère axée sur l'Europe, avec la contre-insurrection et la construction de nations comme activités secondaires. Elle a besoin d'une transformation radicale pour dissuader une guerre avec la Chine. Hegseth n'est ni un leader de leaders, ni un homme d'affaires, ni même un simple gestionnaire.

Même un stagiaire du personnel de la Maison-Blanche peut renvoyer un général sur ordre du président. Néanmoins, n'importe qui ne peut pas diriger des généraux quatre étoiles ayant des décennies d'expérience de commandement sur le terrain, et encore moins des douzaines d'entre eux. Il en va de même pour les autres dirigeants nommés au Pentagone, notamment les secrétaires de service (par exemple, le secrétaire de l'armée de terre, le secrétaire de la marine) qui ont leur propre ambition, leur ego, leur territoire à protéger et leurs alliés au Capitole. Les chefs des commandements de combat unifiés ont souvent un accès direct au président lorsque la situation l'exige.

https://responsiblestatecraft.org/hegseth-confirmed/ (24 janvier 2025)

Au sein du Pentagone, il aura la réputation soit d'être un costume vide, comme les gens comme moi s'y attendent, soit de savoir réellement ce qui se passe et de maîtriser ce qu'il faut pour faire fonctionner le bâtiment.

Il va soit énerver les membres du Congrès en ne donnant pas suite à leurs demandes d'affectation de crédits (pork barrel), soit être un « résolveur de problèmes » pour avoir satisfait ces demandes et une myriade d'autres ; il en va de même pour les relations avec les entreprises de défense et en particulier la Silicon Valley et les brahmanes qui pensent savoir comment diriger le Pentagone et les acquisitions.

En bref, il apparaîtra comme quelqu'un qui commande (pour le meilleur ou pour le pire) comme (GW Bush/Obama Sec Def Robert ) Gates ou comme une mauviette et une faiblesse comme (Chuck) Hagel ou (William) Cohen ».

Pire encore, a déclaré M. Wheeler, « il pourrait finir comme (Donald) Rumsfeld et contribuer à provoquer des désastres historiques provoqués par l'agenda d'autres personnes. Il pourrait penser, comme Rumsfeld, que le moyen d'échapper à l'ignominie d'un gestionnaire inefficace est d'être le moteur d'un tel désastre ».

Il serait intéressant que la critique de Hegseth sur les politiques « tordues, réveillées et caustiques » s'étende à la question de savoir pourquoi l'armée continue à promouvoir de mauvais chefs qui perdent les guerres, comme le soulève cet excellent article du capitaine de marine Steve Deal, il y a quelques semaines, qui est devenu viral sur le site de Responsible Statecraft.

https://responsiblestatecraft.org/trump-fire-military-generals/ (8 janvier 2025)

En octobre 1939, un mois seulement après sa prise de fonction en tant que chef d'état-major de l'armée de terre, le général George C. Marshall a, comme on l'a vu, réduit les rangs d'officiers supérieurs bornés afin de préparer la guerre. « La plupart d'entre eux ont l'esprit figé dans des schémas dépassés », a déclaré Marshall à son équipe dirigeante, “et ne peuvent pas changer pour faire face aux nouvelles conditions auxquelles ils pourraient être confrontés si nous nous engagions dans la guerre qui a commencé en Europe”.

Depuis la défaite d'Athènes, toutes les démocraties ont élagué leurs hauts dirigeants jugés inadaptés aux exigences de leur époque, ce qui a souvent été plus douloureux qu'une simple honte publique. Notre époque est peut-être la seule où une classe entière de généraux et d'amiraux - dont plus de 80 % trouvent un emploi dans le secteur de la défense après leur retraite - a été systématiquement récompensée par le lucre et le prestige pour avoir perdu.

https://lavoiedelepee.blogspot.com/2024/09/la-bureaucratie-comme-ennemi-secondaire.html (6 septembre 2024)

Limoger pour vaincre

Une des tâches d’un haut commandement, en plus de la gestion des opérations, doit donc être de remplacer des officiers manifestement incompétents – ce qui, au passage, est différent de commettre une erreur – par d’autres qui ont montré leurs qualités. C’est ce qu’a fait le général Joffre en quelques mois de 1914, en « limogeant » 40 % de ses généraux commandants de grandes unités et en les remplaçant par des officiers ayant réussi le test initial, comme Pétain ou Fayolle.

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Le 07/02/2025 à 15:06, Frencho a dit :

Finalement Tulsi Gabbard a remporté le vote in extremis, par 1 voix.

https://www.forbes.com/sites/saradorn/2025/02/04/tulsi-gabbard-confirmation-two-key-gop-senators-back-trumps-spy-chief-nominee-ahead-of-committee-vote-today/

Elle sera le premier Directeur du Renseignement National états-unien qui ne vient pas de la communauté de renseignement.

D'abord, j'aimerais rappeler que Tulsi Gabbard est une personnalité historiquement très appréciée sur ce forum, dont la première occurence est celle-ci :

Le 08/11/2012 à 10:05, Tancrède a dit :

Les démocrates pourront-ils à chaque élection soulever autant d'enthousiasme afin de booster la participation hors de sa moyenne habituelle (faut avoir, localement et nationalement, des candidats qui sortent du lot: là, ce fut le cas avec Obama et l'inquiétant extrêmisme décomplexé des conservateurs, mais aussi avec des candidats locaux marquants comme Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Tulsi Gabbard, Claire McCaskill....).

Et la deuxième, celle-là :

Le 28/02/2016 à 17:08, Tancrède a dit :

Un bon coup pour Sanders (pas de jeux de mot graveleux avec ce qui suit): lui qui manque de ralliements officiels chez les élus et responsables d'échelon national, il vient de recevoir celui de Tulsi Gabbard, une des stars montantes du Parti Démocrate, qui a, pour pouvoir prendre ainsi parti, quitté son poste de vice-présidente du Democratic National Committee (l'instance nationale des partis démocrates, ce qu'on assimilera par simplicité au Parti Démocrate pour la nation -qui est en fait une simple instance de coordination). Elue de Hawai et vétéran d'Irak, elle a su commencer à se construire une image, notamment en se fritant publiquement avec la patronne du DNC (Debbie Wasserman Schultz) il y a quelques mois, qu'elle critiquait pour avoir prévu trop peu de débats pour les primaires, et d'avoir sciemment mal programmé leurs dates pour minimiser l'audience et ainsi favoriser Clinton, candidate "de l'establishment"). 

La date de ce ralliement est intéressante: à priori, ça semble bizarre qu'une élue ambitieuse prenne parti pour un candidat qui vient de se prendre une branlée et peut sembler, si les médias le présentent ainsi, avoir perdu l'élan, l'initiative, le "momentum", qui faisait sa force dans la course. On pourrait penser qu'il s'agit donc d'un geste brave et de conviction, tout comme on peut aussi assumer qu'elle avait prévu de le faire depuis un bail et qu'elle a attendu (en accord avec la campagne Sanders) un moment comme ce lendemain de défaite, pour que la publicité de son action casse au moins en partie le ton du discours médiatique post-Caroline du Sud (est-elle assez célèbre pour que ça produise ce genre d'effet dans le grand public, je ne sais pas; mais dans le landerneau de Washington, y'a des chances). Son discours de ralliement semblerait pointer en ce sens car il s'agit d'une attaque indirecte de Clinton et de son caractère de "faucon" va-ten-guerre: elle dit que son choix a été motivé par son passé de vétéran, qui l'inciterait à rechercher un commandant en chef qui réfléchit plus aux conséquences de ses actes et cherche à éviter au pays des bourbiers tels l'Irak. Evidemment un joli emballage de produit, réalisé avec l'une de ses forces principales (peu de vétérans au Congrès, et très peu de femmes ayant ce statut, ce qui la rend d'autant plus visible.... Surtout qu'en plus, elle est jolie, ce qui aide toujours un peu, quoiqu'on en dise). 

Mais ce choix est d'autant plus intriguant, surtout à ce stade (juste après le Nevada et la Caroline du Sud, et avec l'état des prédictions en faveur de Clinton): on ne peut balayer d'un geste une part d'honnêteté et de choix de conviction, mais la donzelle est aussi une politique, elle est jeune, et elle est ambitieuse, donc rien n'est jamais totalement gratuit dans ces circonstances. Faire un tel geste, surtout contraire à l'establishment et potentiellement mauvais pour la carrière alors que les perspectives de victoire sont minces, c'est aussi une tentative qui va bien au-delà de la seule candidature de Sanders, et s'inscrirait plus dans le sens de ce qu'il préconise, à savoir une "révolution politique", en tout cas un changement important au sein du parti démocrate, essentiellement via la structuration d'un pôle social-démocrate nettement plus fort et organisé que les caucus "liberal" et "progressive" existants. Se rallier ainsi alors que les circonstances politiciennes tendent à suggérer que c'est un mauvais choix de carrière, ressemble ainsi plus à un pas de côté qu'à un pas dans le mur: c'est se créer une ouverture vers un autre horizon, et parier peut-être que même si la candidature Sanders est foutue pour la présidence, comme ça semble devoir être le cas sauf accident, le mouvement ainsi créé, l'audience en grande partie nouvelle ainsi mobilisée, peuvent être convertis en quelque chose de plus permanent en termes politiques (organisations locales, d'Etat et nationale, relais d'opinion et de vote, faction structurée au Congrès, factions dans les parlements d'Etats....).

Pour George Beebe, l'important est qu'elle pense "outside of the box" comme on dit ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Thinking_outside_the_box ), en dehors des sentiers battus.

https://responsiblestatecraft.org/tulsi-gabbard-confirmation-2671027372/ (30 janvier 2025)

La récente attaque du New York Times contre les convictions religieuses de Mme Gabbard suggère que l'establishment de la politique étrangère est bien plus préoccupé par la protection de son pouvoir que par les dangers de l'intolérance majoritaire qui a donné naissance à la Déclaration des droits. Mais le manque de respect pour les opinions minoritaires et les libertés constitutionnelles est précisément ce qui affecte le plus notre communauté du renseignement (IC).

En fait, c'est une forme de pensée de groupe (Groupthink) qui, depuis de nombreuses années, guide les approches de l'establishment en matière de sécurité nationale. Elle s'appuie sur trois hypothèses implicites.

Les jugements consensuels sont des jugements corrects.

L'histoire est truffée d'exemples de jugements analytiques consensuels qui se sont révélés faux. L'Irak avait détruit ses stocks d'armes de destruction massive (ADM) bien avant l'opération « Liberté pour l'Irak ». Le soi-disant « consensus de Washington » sur les réformes politiques et économiques dans la Russie des années 1990 s'est avéré désastreux. L'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce n'a pas entraîné la libéralisation de la classe moyenne. La destitution de Mouammar Kadhafi n'a pas apporté la démocratie et la stabilité à la Libye. Compte tenu de ce bilan, l'avertissement controversé de Mme Gabbard selon lequel la destitution d'Assad pourrait ouvrir la voie à un régime islamique radical en Syrie devrait-il être considéré comme une disqualification ?

Les Américains peuvent faire confiance aux services de renseignement pour respecter les libertés civiles.

Les documents publiés [par Edward Snowden] ont mis en évidence les dangers qu'il y a à compter sur les services de renseignement pour contrôler leur propre respect du droit constitutionnel et des réglementations bureaucratiques.

Ces fuites ont également mis en lumière la manière dont les nouvelles technologies de l'information ont érodé le mur qui séparait autrefois la collecte de renseignements étrangers des affaires intérieures américaines. Cette érosion a conduit à une implication croissante du la communauté du renseignement dans la politique électorale - en émettant des jugements publics sur les candidats présidentiels américains préférés par nos adversaires, par exemple - et à un rôle croissant en tant qu'arbitre de ce qui constitue la « désinformation » dans notre discours public. Cela a faussé d'importants débats sur des questions telles que le Russiagate, l'ordinateur portable de Hunter Biden et les origines et le traitement du COVID-19.

L'empathie à l'égard des rivaux est une erreur.

L'ancien secrétaire d'État Dean Acheson a cité l'incompréhension par Washington des perceptions du Japon comme l'une des principales raisons de la surprise causée par l'attaque de Pearl Harbor. De même, la commission sur les ADM a souligné que l'incapacité à comprendre les perceptions de Saddam Hussein en matière de menace était un facteur qui a conduit les analystes à douter qu'il ait détruit les stocks d'ADM de l'Irak.

Modifié par Wallaby
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Ce billet contient une série d'articles très intéressants et beaucoup de têtes auraient dû tomber après l'Afghanistan en 2021, mais cela ne s'est pas produit.

En fait, la démission la plus remarquable est celle du colonel de l'USMC qui a dû démissionner après avoir publiquement condamné le fiasco et l'échec qu'il représentait.

(Il convient de noter que cet officier connaissait évidemment son destin, ce qui n'était pas inattendu, mais il a tout de même sacrifié sa carrière). 

L'administration Biden a commis une terrible erreur en mettant le président dans l'embarras et en faisant s'effondrer ses chiffres, mais personne n'a démissionné ou n'a été licencié. En fait, Biden a rédigé plus tard une grâce préventive pour le général Milly, qui était le chef d'état-major à l'époque de l'Afghanistan. 

Dans des circonstances normales, le président aurait fait le ménage, ce qui est compréhensible. J'ai vu des gens être relevés de leur commandement pour bien moins que cela. 

Le même général qui blâmerait publiquement Biden pour le fiasco en 2024 et qui lui avait assuré que la situation était sous contrôle en 2021 :

https://apnews.com/article/afghanistan-kabul-milley-taliban-biden-620fd2ca8187389da38ddcf3f9466fbd

 Les gens à l'intérieur et à l'extérieur de l'armée estiment qu'elle a besoin d'être réformée et que le moment est venu de le faire. 

L'un des principaux obstacles étant, et j'espère que cela se traduit par une inertie institutionnelle : « Bien sûr que ça ne marche pas, mais nous avons toujours fait comme ça ! » 

s'il y a un général que Biden aurait dû laisser à Trump, c'est bien Milley. 

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